Hey ! Bien le bonjour à tous !
Aujourd'hui on se retrouve pour la sortie du chapitre 4. Comme tout les autres paru jusque là, j'espère qu'il vous plaira aussi et sera à la hauteur de vos attentes.
Sur ce c'est l'heure des réponses aux reviews !
Alors déjà merci à toutes (tous ?) de prendre le temps d'en poster. Ça fait toujours hyper plaisir d'en recevoir surtout pour quelqu'un comme moi qui n'en attendait pas forcément. À la base cette histoire devait rester pourrir dans l'application "note" de mon téléphone, sachez-le (comme de nombreuses autres histoires d'ailleurs... Parce que oui j'écris sur note, ne jugez pas *rire*). Mais finalement un jour je me suis dit que quitte à passer du temps à écrire des trucs, autant que ça puisse être potentiellement lu par quelqu'un d'autre que moi.
Alors quand j'ai des retours, forcément ça me touche. De ce fait encore merci à vous.
@Mi'Night
Moi aussi j'aime bien les longs chapitres (ce qui explique que j'ai adopté ce style sinon ça n'aurait aucun sens de ma part *rire*) et puis finalement sans même qu'on s'en rende compte c'est assez vite rédigé. Enfin "vite" c'est relatif, mais disons que souvent on les atteints sans véritablement s'en rendre compte. Je suis ravis de savoir que mon style d'écriture te plaît et que c'est suffisamment agréable à lire, à nouveau ça me rassure beaucoup parce j'essaye de faire bien gaffe sur tout le qui est mise en page, lecture, et "digestion". Pour ce qui est du sujet de la colère de Shoto, j'ai justement voulu un peu casser ce "cliché" (sans que ça en soit vraiment un au final) ou quand on vit un grand trauma on finit en une espèce de plante verte léthargique. Ici Shoto a évidemment des grands moments de "mou" mais je voulais aussi une approche peut-être un peu plus réaliste, ou plutôt différente de ce qu'on lit beaucoup, quitte à risquer et frôler le OOC. (J'ai d'ailleurs hésité à écrire cette scène à cause de ça au début). Mais je suis rassuré que tu la trouve logique ! Je voulais qu'on ressente sa colère et qu'il n'accepte pas qu'il lui est arrivé. Après il était aussi et surtout poussé dans ses derniers retranchements, à cause de la profonde fatigue (quand on ne dort pas plusieurs nuit de suite et qu'on souffre physiquement, les nerfs lâchent vite selon moi). Aussi cette crise n'est pas vraiment "lui" c'est juste son profond "ras le bol", une manifestation physique de sa fatigue, de sa détresse, son désespoir mais aussi et surtout de sa rage. C'est le petit orteil dans la commode si je peux me permettre la métaphore claqué. *rire* Enfin voilà, encore merci beaucoup de suivre cette histoire et d'avoir poster ta review, ça me fait très plaisir !
@Daliko
Alors déjà ne t'excuses pas pour la taille de ton commentaire, autant j'aime écrire beaucoup, autant j'aime lire aussi ! Donc ne t'en fait pas du tout. Ensuite sache que quand tu me dis que " ce chapitre est l'un des meilleurs qu'il m'ait été donné de lire, toutes fanfictions confondues" tu me flattes terriblement. (Ça ne se voit pas, heureusement, mais je rougis de gêne seule comme idiote.) Alors merci pour ce plus beau compliment qu'on puisse me faire, vraiment ! Ensuite pour ce qui est de la colère de Shoto, écoute je suis ravie d'apprendre que j'ai réussi à te transmettre les sentiments et sensations que je voulais. Je tenais vraiment à ce qu'on sente et comprenne sa détresse en plus de sa profonde rage. Je voulais que cette scène marque et contraste avec le Shoto habituel qu'on connaît tous à savoir le garçon plutôt sage et calme. Et finalement le faire "péter les plombs" c'était le seul moyen efficace de montrer que quelque chose ne va plus en lui et qu'il est vraiment complètement à bout. Pour ce qui est du Todobaku, bon tu te doutes qu'il y a peu chance que ça aboutisse, mais saches que quand j'avais écrit la fic, c'était un des ships potentiel. (En règle général faut savoir que j'aime bien un peu tout les couples, et donc c'est souvent au fil de l'histoire que je fini par en choisir un en fonction de ce que je trouve le plus adéquat ou cohérent avec ce que j'écris.) Mais Bakugo est un personnage que j'apprécie beaucoup, notamment parce que j'aime bien écrire ses interactions et lignes de dialogues, alors ce n'est pas impossible qu'il réapparaisse même si c'est en toute amitié.
Et c'est là que je me rends compte que je suis entrain de t'écrire un pavé, du coup je vais faire ultra vite... Moi aussi j'ai eu des lapins ! Alors je suis ravis que tu aie été séduite par cette petite scène qui était sensée rester assez trivial. *rire* Enfin voilà encore merci pour ta review et d'avoir pris le temps de donner ton avis, (surtout que tu écris très rarement des commentaires apparemment) en espérant que la suite te plairas tout autant.
loubna.hell
Bienvenue à toi et merci pour ton précieux avis !
Je suis extrêmement contente de savoir que cette fic te plaît et que tout les caractères des personnages de cette histoire ont été, jusque là, respecté et pas trop mal été interprété ou retranscrit de ma part. La relation entre Shoto et son père et un des points qui me tiens le plus à cœur dans cette histoire ! Alors, je pense que ça sera sans surprise pour personne si je dis que ça continuera d'être approfondis tout au long du récit. Je vois bien que l'auteur de MHA pousse Endeavor à la rédemption et au pardon au fil des chapitres, alors j'ai voulu écrire une histoire ou un drame assez grand "débloquait" un peu les choses entre le père et le fils. Un drame où Enji serait pousser à assumer et assurer son rôle de père, de même que Shoto à accepter cette main tendu qu'il reniait toujours jusque là.
Enfin voilà voilà ! Sur ce, après ces énormes pavés de réponses (sincèrement je suis désolé d'avoir autant écris mais j'ai du mal avec les réponses courtes), je vous souhaite une bonne lecture pour ce quatrième chapitre !
« Adolescent de quinze ans en forte fièvre. »
« Des antécédents médicaux ? » demanda l'un des médecins urgentistes en prenant en charge le garçon.
« Il a subit une perte partiel de la rate il y quelque temps... » répondit le brancardier en donnant ce qu'il savait comme information aux médecins.
« Bien. Je veux qu'on lui fasse un test un sanguin. Vérifiez tout, son taux de leucocytes, neutrophiles etc... Et je veux des examens bactériologiques poussé. » expliqua le professionnel de santé en déboutonnant son haut pour l'ausculter rapidement.
Son pouls était assez élevé, enfin rien de très inhabituel jusque là au vu de son état, puis il inspecta rapidement son corps et trouva bien vite selon lui la source du problème.
Un problème de quelques centimètres de long, à première vu bénin, mais une entrée de choix dans le système sanguin pour tout les microorganismes et « saloperies » imaginable.
« Vous savez où et comment il s'est fait ça ? » demanda l'homme au père.
« Non. Aucune idée...» répondit ce dernier.
« Et ça fait longtemps qu'il est comme ça ? Qu'il a de la fièvre je veux dire. »
« Je vais être honnête avec vous je ne vis pas avec mon fils. Alors je n'en ai pas la moindre idée. » expliqua Enji. « Dites moi plutôt si c'est grave ! »
L'urgentiste envoya le garçon au service adéquat pour qu'il soit prit en charge, avant de s'entretenir avec le père quelques minutes.
« Écoutez c'est probablement un début de septicémie. C'est un risque assez accru avec les patients ayant subi une splénectomie, surtout les premières années suivant l'intervention. Mais tant que c'est prit à temps, c'est soignable. » lui expliqua-t-il brièvement avant de lui prier de bien vouloir attendre dans la salle prévue à cet effet.
Alors Enji obéit, voyant son fils partir aux urgences pédiatriques.
Mais la réelle surprise fut de voir l'inspecteur Tsukaushi près de la machine à café.
« Inspecteur...? » demanda le héros intrigué.
« Ah, Endeavor. Je ne vous avais pas vu. » lui avoua le concerné. « Des problèmes de santés ? Vous êtes venus passer des examens ? »
« Non, non. Il y a méprise... Je suis là pour mon fils. » expliqua-t-il.
« Votre fils ? J'espère que ce n'est rien de grave. »
« J'espère aussi... J'attends de savoir. » répondit-il inquiet avant de poser les questions à son tour. « Et vous ? Une raison particulière à votre venue ? »
« Oui. Le suspect que vous avez envoyé à l'hôpital s'est enfin réveillé. Alors j'ai été chargé d'aller à ses nouvelles. » lui expliqua le policier avant de se passer nerveusement les mains dans les cheveux.
« Il est encore ici ?! » s'indigna Endeavor.
« Vous lui avez fracturé le crâne, déboîté la mâchoire et pulvérisée le nez. » lui rafraîchit la mémoire Naomasa. « Alors avec le trauma crânien qu'il a, oui il est encore ici ! Et c'est un miracle qu'il ai encore toute ses facultés pour s'exprimer. » lui fit bien prendre conscience l'homme.
« Et qu'est-ce qu'il a dit ? » demanda le rouge, s'en fichant pas mal de l'état du détenu au final.
« Il a dit qu'il veux un allègement et aménagement de peine, ou sinon il ne dirait rien. »
« Allègement ? Allègement comment ? » s'inquiéta le héros.
« Il dit qu'il ne veux pas faire plus de douze ans de prison, et qu'il veux une cellule individuelle au calme, tranquille, et pas dans la pire prison du pays...»
« Et pourquoi pas une villa au Bahamas aussi ?! Qu'est-ce que vous avez décidé ?! » demanda Enji redoutant déjà sa réponse.
« Que j'allais y réfléchir. Mais la vérité est que c'est déjà tout réfléchit... Je laisse encore quelques jours au labo pour trouver des résultats concluant, mais après ça je pense céder. » avoua l'inspecteur.
« Vraiment...?»
« Oui vraiment ! On fait choux blanc ! Et il y a de forte chance pour que ses complices ne soient même pas fiché comme délinquants ! Je peux comparer l'ADN trouvé avec tout ceux qu'on a dans nos registres, en claire tout ceux qu'on déjà été arrêté quelque part dans ce pays ! Mais si ils n'ont jamais eu de méfait avec la loi, qu'ils n'ont pas de casier, c'est comme chercher une aiguille dans une botte de foin ! » lui fit bien prendre conscience Tsukaushi.
« Il a dit que c'était des connaissances à lui. Vous avez pas cherchez dans son téléphone ses contacts ? »
« Bien sûr que si ! Mais les trois quarts ce sont des faux noms ! On a beau récupérer les numéros et enquêter, on tombe sur de fausses adresses ! »
« Et bien faites votre boulot et démerdez vous un peu ! » monta de ton le plus grand.
« Et c'est justement ce que je fais figurez-vous ! Déjà que j'essaye de rattraper vos bêtises ! »
« Alors très bien, acceptez ! Que voulez vous que je vous dise ! Mais faites lui bien comprendre que quand il sortira dans douze ans, je l'attendrai personnellement, lui et toute sa clique ! » acheva le héros avant de s'éclipser. « Maintenant si vous voulez bien m'excusez, j'ai un fils à qui il manque un organe à cause de cette pourriture qui m'attends ! »
Et sans plus de cérémonie il s'en alla patienter dans la salle d'attente jusqu'à ce qu'on vienne le chercher bien des heures plus tard.
A croire que sa vie, ces dernier temps, se résumait à patienter sur des sièges où l'on était très mal assis...
« Il s'est réveillé tout à l'heure. » lui expliqua l'infirmière sur le chemin avant de poursuivre. « C'était bien une infection, comme on le suspectait. Heureusement il a développé les symptômes assez vites, alors elle n'a pas trop gagné de terrain et a pu être traité. En revanche... »
« En revanche quoi ? » demanda le père.
« Il faudrait que nous ayons une petite explication avec votre fils... »
Et à ces mots elle empoigna la poignée de porte et pénétra dans la chambre.
Le garçon, un cathéter au bras et bien réveillé comme on lui avait dit, leva le regard vers les deux nouveaux arrivant.
Et au vu de leur expression, cela sentait les remontrances à plein nez.
On pouvait même plus être malade tranquillement maintenant...
« Todoroki Shoto ? » lui demanda la femme, comme pour être bien sûr qu'il n'y ai aucune erreur.
« Oui...? »
« Je crois qu'une petite discussion avec votre père s'impose. » déclara-t-elle en tendant les résultats d'examen.
Elle incita le père à prendre une chaise, pendant qu'elle même resta debout, jugeant qu'il y avait nulle besoin de s'asseoir: elle allait faire vite et les laisser régler ça entre eux.
« Je ne vais pas tourner autour du pot, les relevés sanguins indiquent un taux anormalement bas d'antibiotiques. Alors soit tu ne prends plus ton traitement, soit tu le prends mais n'importe comment. Les prescriptions ne sont pas là pour faire jolie tu sais... Je te rappellerai bien tout les risques que tu encours en faisant n'importe quoi avec ta santé, mais je pense que tu dois être encore très fatigué et que ton père ici présent s'en chargera pour moi... » acheva-t-elle avant qu'Endeavor ne prenne la parole suite à cette révélation.
« C'est sérieux cette histoire Shoto ? T'as arrêté ton traitement...?! » lui demanda-t-il mi en colère, mi-inquiet.
« Non... Je ne l'ai pas arrêté, je l'ai diminué. » lui répondit-il presque dans un murmure.
« Mais...pourquoi ? Pourquoi t'as fais une chose pareil ? Tu cherchais à te tuer ou quoi ? »
« Bien sûr que non voyons... Ça me rendait juste malade... » lui avoua -t-il. « Je supportait plus les effets secondaire ! Toutes les nuits j'avais envie de vomir ! C'était insupportable...»
« Alors pourquoi ne pas me l'avoir dit plus tôt, Shoto ? On aurait trouvé une solution ! » lui fit comprendre le plus âgé comme si il s'agissait d'une évidence.
« Je sais pas... » céda le plus jeune en chiffonnant ses draps, pris en faute. « Je pensais pouvoir gérer ça par moi même. »
« Tu pensais ?! » répéta Endeavor, avant de prier l'infirmière de les laisser s'entretenir seul à seul.
« Je savais pas que ça tournerait comme ça, d'accord ?! Je me disais que tant que je continuais de les prendre, même en baissant la dose il y a aurait pas de problème... » marmonna le plus jeune.
« Et bien tu pensais mal ! Je ne sais même pas comment une décision aussi dingue aie pu te passer par la tête... Sérieusement, Shoto ça aurait pu être très grave ! »
« Je sais, je sais... » souffla ce dernier.
« Et cette entaille ? Comment tu t'es fait cette entaille ? » lui demanda son paternel en prenant sa main blessé.
« Vase cassé... »
« Et tu n'as pas désinfecté ?! »
« Si bien sûr ! Tout les jours mêmes ! » Protesta l'enfant.
Il n'était pas idiot non plus après tout...
« Mais elle avait du mal à se refermer, et des fois je l'ai laissé un peu prendre l'air pour aider le sang à sécher et coaguler. A cause des pansements elle devenait moite et humide... » confessa-t-il. « Ça a sans doute dû s'infecter à ce moment là. »
« Et bien fait plus attention ! Tu aurais dû voir l'infirmière pour qu'elle t'aide à refermer ça ! Sérieusement Shoto, tu vas finir par me faire crever d'anxiété. » soupira le plus âgé avant de prendre une profonde inspiration et de débuter un sujet plus fâcheux.
Il sortit de sa poche plusieurs carte de visite, et les lui donna.
« Qu'est-ce que c'est...? » demanda le bicolore, incertain.
« Ce sont les adresses des meilleurs psychothérapeutes de la ville. Tu as dis avoir horreur qu'on fasse les choses dans ton dos et de ne pas avoir le choix. Très bien, alors maintenant tu as le choix. Choisis celui chez qui tu veux aller.»
« Pardon ? » lui pria de répéter l'adolescent, pas sûr d'avoir bien compris.
« Je veux que tu choisisses un psy. Celui que veux parmi ceux que je te présente, mais je veux que tu en vois un. » déclara le héros d'une très voix claire mais calme.
Presque trop pour être naturel ou rassurant d'ailleurs.
« Je t'ai déjà dit que je ne voulais pas y aller... »
« Et je t'ai déjà dis que tu irais. Je ne te laisse pas le choix, c'est non négociable Shoto.» lui fit clairement comprendre Endeavor.
« Non... Je t'en prie papa me force pas y aller...!» l'implora son fils. « J-j'ai toujours fais tout ce que tu m'as demandé jusque ici. J'ai accepté de porter plainte avec toi, j'ai accepté de témoigner, d'aller identifier le suspect au poste de police et j'en passe... Alors pitié, pitié... ! Maintenant tout ce que je veux c'est qu'on me laisse tranquille avec ça... Tu peux comprendre ? » lui demanda-t-il la voix emprunte d'émotion.
Ce n'était plus un ordre ou un caprice, mais une réelle supplique.
Un geste de détresse.
Un âne tétanisé par la peur qu'on force à avancer.
Son fils ne voulait vraiment pas y aller, et ce n'était pas juste parce que son égo l'en empêchait contrairement à ce qu'il pensait. Non, il semblait véritablement terrifié...
Enji avouait que c'était maladroit de sa part de le pousser ainsi, mais avait-il seulement le choix ?
Devait-il laisser son fils gérer ça comme il l'entendait au risque qu'il parte dans tout les sens, où taper du point sur la table et le remettre sur les railles quitte à le brusquer un peu au début ?
Dans le fond il ne faisait que ça pour son bien.
Mais Shoto avait tout juste seize ans, alors il était peu sûr que ce dernier aie réellement conscience de ce fait, ou qu'il sache réellement ce qui était le mieux pour lui.
« Qu'est-ce qu'il faut que je fasse pour que tu acceptes d'y aller ? » finit par lui demander le plus âgé vraiment dépité, et sur le point de céder.
« Rien... » bougonna l'adolescent en tournant la tête vers la fenêtre pour clore la discussion.
« Ne fais pas l'enfant s'il te plaît... Essayons d'avoir une vrai discussion, comme entre deux grandes personnes. »
« Pourtant depuis le début, tu ne fais que me traiter comme un enfant. » lui fit calmement remarquer Shoto.
« C'est vrai. » reconnu-t-il. « Et j'en suis désolé. Mais en même temps, quand je te vois te comporter comme tu le fais, comprends quand même qu'il m'est difficile d'y voir autre chose qu'un gamin borné et malheureux. »
Le concerné ne répondit pas, se contentant de laisser un lourd silence planer entre eux.
Finalement Endeavor laissa tomber, bien qu'à contre cœur.
« Très bien. J'abandonne... Si tu ne veux vraiment pas y aller, alors nous n'irons pas. Néanmoins, je te laisse quand même ces cartes, au cas où tu changerais d'avis. Réfléchis-y s'il te plaît. Sérieusement. » déclara-t-il d'un voix calme avant de se lever.
« Et l'école...? » demanda Shoto d'une petite voix, soudainement plus intéressé.
« Ça, ça ne change pas en revanche. Je veux que tu prennes une pause et reste quelque temps à la maison. Ne serait-ce que pour guérir et diminuer le risque infectieux dans un premier temps, d'accord ? »
Pour une fois, l'adolescent ne protesta pas, sans doute déjà bien reconnaissant d'échapper aux séances chez le psy.
« Aller, soigne-toi bien. » l'encouragea son père avant de s'en aller.
« T'en fais une tête. On croirait pas que ça t'enchante de rentrer à la maison... »
« Nan c'est pas ça, je suis juste fatigué...» déclara le garçon.
A ces mots son père inspecta automatiquement sa température passa sa main sur la tête du plus petit.
« Arrêtes-ça j'ai plus de fièvre... Je viens de sortir de l'hôpital je te rappelle. » lui rafraîchit la mémoire Shoto avant de se dégager de sa prise et de passer le pas de la demeure familiale.
La première chose qu'il constata en rentrant fut qu'une paire supplémentaire de chaussures s'y trouvait.
En temps normal il y avait celle de Fuyumi, voir de très rare fois celle de Natsuo.
Mais cette seconde paire était plutôt féminine, alors cela laissait peu de chance face à cette seconde possibilité.
« Quelqu'un est à la maison ? » demanda le plus jeune en se tournant vers son père.
Ce n'était pas vraiment une question, plus une affirmation ou perche tendu pour savoir de qui il s'agissait.
Au même instant une présence étrangère s'invita dans le couloir, faisant face au deux hommes.
De longs cheveux blanc.
Un visage doux.
Des yeux d'un gris transcendant.
« Maman...? » articula très surprit Shoto n'étant pas sûr lui même de ce qu'il voyait.
Était-ce son nouveau traitement qui lui donnait des hallucinations ou bien...?
Submergé par le bonheur, il accourut dans les bras de sa mère, qui lui rendit bien généreusement son étreinte.
« Ça faisait longtemps, pas vrai ? » commença Rei d'une voix douce.
Silencieusement il hocha la tête contre elle.
Oui ça faisait longtemps, terriblement longtemps même, notamment à cause de l'instauration de ce stupide internat...
Il n'y avait pas un seul jour ou il ne pensait pas à elle, et ces derniers temps encore plus. Elle lui avait manqué, terriblement manqué, et ne s'imaginait sans doute pas à qu'elle point ça lui faisait du bien de la voir.
« Allez, mon grand. Ne restons pas dans le couloir. J'ai préparé du thé et une collation en attendant votre arrivé. Ça te dit ? »
Le plus jeune releva la tête, et suivit sa mère jusque dans la cuisine bien gentiment.
Enji, de son côté, sans doute par pudeur préféra se tenir loins, les laissant entre eux.
Entre lui et Rei c'était... bizarre.
Au fond de lui il ne s'était pas encore sentit près à la revoir, malgré les nombreuses fois où il était passé à l'hôpital pour lui déposer des fleurs ces derniers mois.
Si il l'avait pu, il aurait aimé attendre un peu, histoire d'avoir de vrais retrouvailles. Il aurait notamment apprécié quelque chose d'un peu moins précipité, et de plus travaillé ou réfléchi.
Seulement face à l'urgence de la situation, il avait mit ses états d'âmes ainsi que conflit personnels de côté, pressant un peu la rencontre entre sa femme et lui.
En effet Shoto allait mal, en dépit de tout ce qu'il pouvait bien dire ou assurer. Il était juste trop borné, ou fière, pour l'admettre. Il devait sans doute aussi se sentir incroyablement seul, malgré le fait qu'il soit plutôt bien entouré. Mais occulté par son mal-être, il ne devait plus voir grand chose, ou porter intérêt à quoi que ce soit.
Non, ce dont avait besoin ce garçon était d'une présence de confiance ainsi que d'un soutien émotionnel. Quelqu'un qu'il accepterai d'écouter, mais aussi quelqu'un sur qui il savait qu'il pouvait compter et avouer ses faiblesses sans honte.
Sa mère.
Shoto avait besoin de sa mère, et maintenant plus que jamais. En dépit du fait qu'il avait passé dix années éloigné d'elle, elle semblait toujours avoir sa plus grande confiance et profonde affection.
Endeavor savait qu'il l'écouterait, elle.
Il savait qu'il se confirait, à elle.
Et très loin de l'idée de vouloir se servir de sa femme pour manipuler le garçon pour arriver à ses fins, il voulait juste sincèrement qu'il aille mieux et qu'il retrouve un semblant de vie ou d'espoir.
Si l'adolescent refusait les psy, peut-être que ceci serait plus probant, et un bon compromis entre les deux, pour l'instant ?
Oui il voulait recréer un semblant de vie de famille, et alors ?
Si c'était le cocon protecteur dont avait besoin son fils pour retrouver ses esprit et se reconstruire il n'hésiterait pas cinq secondes à tenter le coup.
Et tant pis si il aurait préféré retrouver Rei dans bien d'autre conditions. Leur devoir de parent passait avant leur intérêt personnel sur ce coup. Et sur ce point là, tout les deux semblait s'entendre parfaitement.
Puis il entendit le thé être servit.
C'était bête, il n'arrivait pas à franchir le pas et les suivre dans la cuisine.
Comme si il n'osait pas, ou plutôt, se sentait illégitime à le faire.
Il avait l'impression de ne pas avoir gagner le droit d'être avec eux, et de partager ce moment de complicité familiale.
Presque comme une autopunition.
Et puis il se sentait intimidé à l'idée de parler à Rei comme si de rien n'était, devant les enfants.
Pourtant c'était bête puisque qu'ils s'étaient déjà entretenu ensemble ne serait-ce que pour parler de Shoto ainsi que de sa réhabilitation à elle, avec eux, à la maison.
Mais qu'importe, si les peurs étaient toujours logiques, cela se saurait.
Alors ils les laissa tranquille, laissant prendre ce thé ensemble, entre eux...
« Ils t'ont laissé sortir finalement, maman ? » demanda son fils très content mais ne comprenant pas tout à la situation.
« Oui. C'est ton père qui a fait la démarche et appuyer ma demande auprès de l'hôpital.»
« Papa...? » répéta le plus jeune surpris.
Elle hocha la tête, et servis les boissons.
« Mais... Ça veux dire que tu restes...? » fit plein d'espoir Shoto.
« Oui, en tout cas pour le moment. » expliqua-t-elle un sourire au lèvre se voulant rassurante.
« Pour le moment ? Combien de temps exactement ? » demanda le garçon.
« Le temps qu'il faut. » resta-t-elle évasive avant de lui servir une part de gâteau pour changer de sujet.
Elle l'avait fait avec ce qui lui restait, aussi bien en terme de mémoire que d'ingrédients dans les placards. Elle ignorait si ce serait aussi bon que d'antan, mais elle l'avait confectionné du mieux qu'elle l'avait pu.
« Oh t'as fait ton gâteau chiffon ! Ça fait si longtemps ! » s'exclama Fuyumi. « Je me rappelle que j'adorerai ça quand j'étais plus jeune ! J'aurais pu finir le moule à moi toute seule. »
« Oh là... » rigola la mère. « Je doute de Natsuo t'aurais laisser faire. »
« C'est vrai qu'il est était gourmand lui aussi. » admit la jeune femme.
« Vous étiez de vrai morfal tout les deux. » lui expliqua sa mère plongée dans ses doux souvenirs.
Une fois servis, Shoto en prit délicatement une bouchée à l'aide de sa petite fourchette.
Ça avait exactement la même texture et goût que dans ses pensées. Sucré, et doux, avec un bon arôme de vanille.
La saveur de son enfance.
Voyant la mine satisfaite et comblé de ses enfants, elle soupira de soulagement : elle n'avait pas rater sa recette.
Alors ils discutèrent tranquillement, savourant ce moment de sérénité tout en s'échangeant leur quotidien et petites histoires anodines, comme pour rattraper le temps perdu.
Puis l'heure défila, lentement mais sûrement, et Fuyumi dû finir par s'éclipser en vitesse, à cause d'une tâche urgente, pendant que Shoto somnolait à même la table.
Finalement ce fut Rei qui fut charger de débarrasser la la cuisine et faire la vaisselle, avant qu'une présence inattendue ne se manifeste.
« Ce ne n'est donc pas de moi, mais des enfants dont tu as peur tout compte fait... » laissa sous entendre la femme aux long cheveux blancs en voyant son mari entrer et déposer les quelques tasses sales dans l'évier dans la cuisine.
« Je voulais juste vous laisser seul, tranquille, entre vous. » expliqua-t-il calmement en se saisissant d'une éponge pour nettoyer quelque petite assiette à gâteau. « Je n'ai pas jugé ma présence nécessaire. »
« Tu ne l'as pas jugé nécessaire, ou tu avais peur qu'elle soit incommodante ? » lui demanda-t-elle sans même lever la tête, plongée dans sa tâche.
« Qui sais... Dans le fond cela revient au même. » avoua-t-il avant d'essuyer la tasse qu'elle lui tendait.
Il laissa planer un léger silence, avant de la remercier de sa présence, et d'avoir accepté de revenir, même pour une durée indéterminée.
« Ne te méprends pas Enji. » commença-t-elle. « Si j'ai dit oui, c'est uniquement pour le bien de Shoto, pas pour toi. Et tu le sais... Je lui ai fais beaucoup de mal par le passé, alors il est de mon devoir de mère de les réparer et d'être là pour lui maintenant que je le peux. Je n'ai pas fait ça pour te rendre service. Je l'ai fait parce qu'il a besoin de moi, c'est tout. Alors ne me remercie pas. Aucunement. » lui répondit-elle d'un ton étonnamment très calme.
Si bien qu'il était difficile de savoir si elle était en colère ou non. Mais c'était tout elle. Elle avait toujours eu ce petit côté glacial en elle...
Ce côté déstabilisant qui la rendait si dure à cerner ou déchiffrer, surtout quand elle était de mauvaise humeur.
« Tu m'en veux encore. » déclara-t-il avant d'essuyer une nouvelle tasse. « Pas que ce soit surprenant, ou que je te demande de me pardonner, mais je voulais juste en avoir le cœur net. Savoir où on en était exactement...»
« Savoir où on en est ? » souffla-t-elle du nez comme pour retenir un rire sarcastique. « Évidemment que je t'en veux encore. Mais ne va pas croire que la raison de mon amertume est liée aux coups que tu me portais... Ça, j'ai eu dix longues années pour "oublier" figures-toi. En revanche, que tu m'aie écarté de mes enfants pendant cette décennie, que tu m'aie empêché de voir mes enfant grandir, que tu aie blessé et battu Shoto, dénigré Touya, et... Enfin ça... Ça je ne te le pardonnerai peut-être jamais. » avoua-t-elle en ne tremblant pas, la voix ferme et claire.
Puis elle leva son puissant regard gris anthracite vers lui. Un regard si tranchants, si brûlant qu'Endeavor aurait presque pu se liquéfier.
« Je sais bien que tu n'es pas le seul responsable de cet accident... Moi aussi à ma manière, j'avais un rôle à jouer mais... Mais tout les jours je me dis que si tu n'avais pas rempli la tête de de cet enfant de toute tes idées, si tu l'avais accompagné plutôt que de le laisser sur le côté, si tu étais allé le voir ce jour là pendant qu'il t'attendait désespérément, et bien rien de tout cela ne serait arrivé et il serait encore en vie aujourd'hui... » acheva-t-elle avant de se reposer contre l'évier de la cuisine, la vaisselle propre et parfaitement rangée.
Finalement en dix ans, rien n'avait changé.
Tout était exactement comme avant, comme si la maison avait résisté au temps et à son départ. C'en était à la fois rassurant et désolant.
« Je suis désolé... » fut la seule chose qu'ai put articuler Endeavor. « Vraiment désolé. »
« Gardes tes excuses. » lui répondit amer la mère. « Prouve-le plutôt par tes actions. Tu as toujours un fils qui as besoin de toi.»
Puis elle s'en alla, récupérant le torchon des mains de l'homme pour le faire sécher sur l'étendoir prévu à cet effet.
« Oh, et j'oubliais, tu peux garder notre chambre, Enji. Je dormirai dans celle de Natsuo pour ce soir. » acheva-t-elle avant de rejoindre son petit garçon dans la salle à manger pour le réveiller et le conduire dans sa chambre.
Shoto détestait les carillons.
Fut une époque où il les aimait bien. Mais ces derniers temps, leur douce mélodie l'insupportait profondément. Il ne savait trop dire pourquoi mais contrairement au reste de la population, leur délicat son métallique l'horripilait au plus haut point, lui agressant les nerfs violemment.
D'ailleurs, en réalité, il pouvait affublé de ce reproche tout les instruments ayant un son plus ou moins similaire à celui des cloches.
Alors un beau jour il en eut marre et monta sur une petite chaise pour décrocher cette "saloperie" de l'entré du jardin afin de ne plus jamais avoir à l'entendre... Par respect des choses qui ne lui appartenait pas, il ne le jeta pas à la poubelle, mais ce n'était pas franchement l'envie qui lui manquait.
Hélas il n'y avait pas que ça qui l'horripilait...
Faisant de grand pas jusqu'au salon il déclara d'une voix sans entrain :
« Je vais sortir. »
Enji leva les yeux de son journal regardant son fils de ses yeux turquoise.
« ... Tu peux répéter ? »
« J'ai dis que je sortais. »
« Avec qui, quand, et où ? » lui demanda son père.
« Personne, de maintenant à une certaine heure, et je sais pas. » répondit dans l'ordre l'adolescent.
« Et tu espères sincèrement que je vais dire oui ? »
Qu'est-ce qu'il ne comprenait pas dans "il ne pouvait pas sortir seul" ?
« J'espère rien. Je ne te demande pas ton autorisation, je sors c'est tout. J'en ai marre d'être enfermé. » fit simplement le bicolore avant de lacer ses chaussures.
« Héla minutes papillons ! C'est hors de question. Tu restes ici. » se leva subitement le plus âgé.
« Donne-moi une seule bonne raison de rester. » le défia le bicolore.
« Je peux te faire une liste grosse comme mon bras... La première étant que t'es sensé être sous surveillance constante à défaut d'être à Yuei. La seconde que...»
« J'y vais avec Fuyumi et Natsuo. » soupira le plus jeune en le coupant. « Ça te va comme ça ? Je vais juste les rejoindre en ville... »
« C'est bien vrai ce mensonge ? » demanda le plus grand en levant un sourcil.
« C'est pas un mensonge... Appelle-la si tu ne me crois pas. »
L'homme le regarda intensément quelques secondes, puis le crut. La confiance était la base d'une relation saine après tout.
« C'est bon, je te crois... » se calma Enji.
Bien sûr il ne comptait par réellement sur ses deux là pour défendre Shoto, mais être en groupe était déjà plus dissuasif, et puis surtout en cas de problème, au moins il était avec quelqu'un.
Car il fallait être honnête il avait moins peur de ses petites frappes qui s'en étaient pris à lui, il y a même pas un mois dans un moment de faiblesse de sa part, que d'un grave problème de santé.
Shoto en avait quand même sous le coude mine de rien, alors pour pouvoir s'en prendre physiquement à lui, en plein jour alors qu'il était constamment en pleine alerte, il fallait au moins être un criminel du niveau de la ligue des vilains
Et c'était plus cette menace là qu'il redoutait.
Mais bon, le centre ville n'était pas loins, et il ne pouvait pas non plus garder son fils enfermé à l'intérieur vingt-quatre heures sur vingt-quatre.
« Tu as pris tes médicaments ? » demanda le père avant de lui donner son feu vert.
« Oui... » soupira le garçon.
« Et ça va...? Tu te sens bien avec ? Pas d'effet indésirable ? »
« Nan, jusque là ça va. » le rassura-t-il avant de prendre une veste plutôt chaude et de s'en aller.
Enji le regarda partir, puis retourna à la lecture de son journal, avant de se rendre à son bureau pour effectuer quelque taches administratives.
D'une oreille attentive il entendit Rei s'activer dans la maison, préparant sans doute le déjeuné et passant l'aspirateur.
Il n'y avait pas à dire, cela faisait bizarre de la savoir à la maison, là, tout près.
Il avait l'impression d'être revenu des années en arrière d'un seul coup.
Quand il la vit passer près de son bureau, il ne put s'empêcher de l'arrêter.
« Rei... Attends...! » l'interpella l'homme.
Curieuse elle fit quelques pas en arrière.
« Tu m'as appelé ? » lui demanda-t-elle incertaine.
« Oui. Je voulais savoir si tu savais à quel heure il a prévu de rentrer ? Shoto je veux dire... »
« Oh... Je ne sais pas. Probablement d'ici le déjeuner je pense. Je ne le vois pas rester des heures et des heures dehors. » lui répondit-elle honnêtement.
« D'accord, je te remercie quand même. » bien qu'elle ne fut pas d'une grande aide.
Finalement il laissa s'en aller et retourna à son travail jusqu'à ce que bien des heures plus tard une nouvelle présence entra à la maison.
Le rouge regarda l'heure : presque midi.
Ce devait probablement être eux.
Il descendit les marches de sa demeure et fut assez surprit de ne voir que Fuyumi. Shoto était déjà monté ? Il avait fait drôlement vite.
« Alors cette sortie ? »
« Bien je te remercie... Je suis juste aller faire les courses mais c'est gentille de demander. » lui céda la jeune fille un peu amusé.
Oh ils étaient justes aller faire les emplettes ?
Son fils aurait plus lui dire directement plutôt que de rester volontairement évasif...
« Ah au faite, Shoto aime toujours les soba froid pas vrais ? J'ai prit de quoi en faire, j'espère que ça lui fera plaisir. » commença-elle en se dirigeant dans le cuisine. « Bon je ne pense pas avoir le temps de faire ça ce midi, mais au dîner de ce... »
« ...Comment ça ? » la coupa Enji.
« Quoi ? Tu tiens absolument à ce que je les fasse maintenant...? Bon, si tu veux mais on risque de déjeuner tard, sans compter que maman a déjà...»
« Nan, pas ça ! Tu... Où est ton frère ? » fit plus simplement le héros ne voulant pas se lancer dans explications alambiquées.
« Je ne sais pas... Il n'est pas sensé être ici avec vous ? » demanda la jeune fille.
« Quoi ?! Non ! Pas du tout ! Il m'a dit il y a un peu plus de deux heures qu'il était parti vous rejoindre toi et Natsuo en ville ! »
« Je regrette mais je n'ai jamais été avec Natsuo de la journée. » lui avoua Fuyumi. « Et Shoto ne m'a jamais rejoint non plus... »
L'information ne mit qu'un dixième de seconde à monter.
« Le sale petit... »
« Quoi qu'est-ce qui se passe ? » demanda la sœur aînée.
« A ton avis ! » monta-t-il d'un ton, plus en colère contre lui même que contre la jeune femme. « Ton frère m'a roulé en bateau et ouvertement menti ! »
« Où est-il exactement ? »
« Si je le savais je chercherais pas à savoir figure-toi ! » lui répondit-il avant de prendre son téléphone et commencer à harceler son fils d'appel.
Très vite, suite à cette animation, Rei descendit à son tour pour écouter la discussion et essayer de mieux comprendre la situation.
Visiblement son mari était de très mauvaise humeur.
Inquiet, en colère, ou les deux, difficiles à dire. Mais il était de mauvaise humeur, ça c'était sa certitude.
« Et évidemment il faut qu'il ne réponde pas... Je suis sensé faire quoi moi ? Me dire qu'il a de très gros problèmes ou qu'il m'ignore tout simplement ? »
« Je vais essayer de le contacter de mon côté moi aussi. » Proposa Fuyumi avant de composer son numéro.
Mais pour elle aussi aucune réponse.
Finalement ils tardèrent pas à avoir de ses nouvelles, mais d'une manière bien plus improbable et moins réjouissante qu'imaginé.
Le portable d'Enji sonna, avec un numéro qui lui était loin d'être inconnu.
L'inspecteur Tsukaushi.
La dernière fois qu'il avait reçu son appel c'était pour quand son fils avait été porté disparu, alors très honnêtement, lui aussi était devenu un contact loins d'être rassurant.
Il espérait que ce soit juste une info mineur sur l'avancée de l'enquête et pas une mauvaise nouvelle comme il lui en tombait tant ces derniers temps.
« Alors toi on peux dire que tu m'auras tout fait ! Mais alors tout ! » s'exclama Endeavor en passant le pas du bureau de l'inspecteur, au commissariat, Rei à ses côtés.
Entendant son père rouspéter et avancer à pas lourd dans la pièce, il baissa la tête.
Quelque chose lui disait que ça allait mal aller pour lui...
« Monsieur Todoroki. » le salua d'un signe de tête Tsukaushi avant de l'inviter à prendre place juste en face de lui, à son bureau.
Un peu à côté d'eux se tenait un second un jeune homme, d'environ la tranche d'âge de Shoto, le visage bien ensanglanté. Ce dernier aussi avait visiblement aussi prit quelques droites d'ailleurs...
« Inspecteur Tsukaushi. » répondit le héros avant de s'asseoir avec sa femme, et de lancer un regard furieux à son fils. Qu'avait-il encore fait...?
« C'est un scandale ! » se plaignit la mère de l'autre enfant, se trouvant elle aussi dans la pièce. C'est fou comme Endeavor l'avait à peine remarqué...
« Bon quelqu'un peu m'expliquer ce qu'il se passe au juste ? » finit par demander le rouge.
« Votre fils et ce garçon ici présent se sont battus violemment dans un lieu public. »
« C'est vrai ça Shoto ? » lui demanda son père en tourna la tête vers lui.
« Ça à l'aire d'être faux selon vous ?! » s'insurgea la mère de l'autre enfant.« Regardez ce qu'il a fait à mon petit garçon ! »
« Il avait qu'à pas se frotter à ces filles... » répondit calmement le bicolore en ne levant même pas les yeux de ses pieds.
« Espèce de cinglé t'as battu mon fils juste par qu'il était trop près de jeunes filles ?! Regarde dans quel état il est ! » s'emporta la mère.
« Nan je l'ai frappé parce qu'il s'est frotté à elles ! Frotter ! Vous comprenez ce que ça veux dire espèce de vieille peau ?! » monta dans les tons à son tour l'adolescent.
« Shoto ton vocabulaire ! » intervint Enji, ne désirant pas qu'il jette d'avantage de l'huile sur le feu.
Où il avait appris à parler comme ça d'ailleurs ?!
Ça y est, maintenant à coup sûr il était dans sa mauvaise période... À tout moment ça allait bientôt partir en crise de nerfs avec éclat de voix et cris dans tout les sens.
« Pourquoi vous me regardez tous comme si j'étais le monstre ici ?! » s'emporta le bicolore. « Ce mec a eu un comportement déplacé envers des collégiennes ! Il méritait amplement mon poing dans la figure, et si on m'avait pas retenu je lui aurai bien explosé chacune de ses foutu d-... »
« Ça suffit Shoto ! » s'embrasa son père voulant mettre fin à ses menaces.
Si il continuait, cette andouille allait aggraver son cas, et rendre tout de plus en plus compliqué. Comment il allait l'extirper de ce problème encore, si il s'enfonçait ?
« Bon écoutez... » commença l'inspecteur. « Je vais être honnête, le plus simple est de régler ça entre nous à l'amiable. Ce sont deux adolescents, ils ont tout les deux fait une erreur restons en là, d'accord ? Inutile de monter un dossier pour ça. » proposa-t-il.
« Personnellement ça me va. » avoua Endeavor.
Inutile que ça prenne des proportions drastiques pour quelques droites. Enfin vu la tête de l'autre garçon c'était probablement plus que quelques droites...
« Pas moi ! » Protesta l'autre mère. « Il a cassé le nez de mon fils et manquer de lui crever un œil ! Vous avez vu ce coquard ?! Je veux qu'il en assume les responsabilités ! »
Crever un œil ?! Fallait pas exagérer non plus !
« Si je puis me permettre, il a aussi rendu quelques coups. » lui fit remarquer le rouge en voyant le visage de sa progéniture.
« Sans compter que d'après son témoignage, si on ouvre un dossier, il faut que votre fils soit également prêt assumer les retombées pour harcèlement sexuel dans un lieu public... Et si je ne m'abuse, je doute que son école apprécie beaucoup. » expliqua l'inspecteur en détaillant l'uniforme du garçon.
Il s'agissait probablement d'un étudiant d'un lycée élitiste et assez réputé.
« Mais enfin c'est sa parole contre celle de mon fils ! Il n'y a aucune preuve de ce qu'il avance ! »
« Pas tout à fait... On a interrogé les jeunes filles en question de tout à l'heure et elles ont confirmé la version du jeune Todoroki. Selon elles votre fils aurait bien eu un comportement déplacé envers elles, et ce garçon n'aurait fait que les aider. Un peu violemment certes, mais ce n'était pas une agression purement gratuite...» expliqua-t-il avant de lui tendre un formulaire. « Mais bon, si vous êtes près à en assumer les conséquences, allez-y portez plainte et ouvrez une enquête. »
La femme le regarda d'une mine furieuse avant d'empoigner son fils par le bras et de quitter le commissariat.
Sur ce coup ils l'avaient échappé belle.
« Bien... » soupira l'inspecteur. « Je suppose que c'est plus ou moins réglé... Quand à toi mon garçon, la prochaine fois vas-y mollo ! Surtout quand c'est un civil. Si tu veux procéder à une interpellation, libre à toi, tu as une licence après tout. Mais contrôle un peu ta force ! Encore un peu et tu l'envoyais à l'hôpital ! C'est de famille chez vous ou bien ? » acheva-t-il en levant le regard vers le père.
Enji soupira, mais reconnaissant envers l'homme d'avoir désamorcé la situation, il ne dit rien se contentant de le remercier très sincèrement.
Puis il entraîna sa famille dans sa voiture dans un silence de plomb.
Le trajet fut atrocement calme, et l'ambiance plus que tendu.
Seul sa mère semblait ouvertement le soutenir lui passant un mouchoir et de la glace pour apaiser ses bleus.
« Il faudra qu'on désinfecte. » avoua-t-elle d'une voix douce avant de descendre du véhicule en sa compagnie une fois arrivé.
C'est quand ils passèrent le pas de porte que les véritables sermons commencèrent.
« J'y crois pas que tu aie osé me mentir... » commença Endeavor déçu.
« C'est bon... Tu sais très bien que si je t'avais dit la vérité tu ne m'aurais jamais laisser sortir... » soupira le plus jeune en retirant ses chaussures.
Il allait pas lui faire un scandale juste pour un petit mensonge quand même.
« Précisément ! Et j'aurai eu raison ! » déclara le plus âgé. « Tu te rends compte que j'ai du te chercher au commissariat parce que tu as passé à tabac un lycéen ? Et je te passe le fait qu'il aurait pu t'arriver malheur à toi ! »
« Et alors ? C'était qu'un sale type, je vois pas où est le problèmes. J'ai même pas utilisé mon alter ! »
« Le problème est que les héros n'ont pas recours à la violence si il n'y en a pas l'extrême nécessité ! » lui répondit le plus âgé.
Oui de sa part c'était peut-être un peu hypocrite, mais ce n'était pas une raison pour que son fils suive son exemple.
« Ce garçon tu aurais pu le maîtriser sans problème, sans même avoir à le blesser comme tu l'as fait ! Mais au lieu de ça tu as laisser tes émotions t'envahir et tu t'es défoulé sur lui ! Et tu sais comment ça s'appelle ça ?! De l'instabilité ! Parfaitement ! Tu es instable Shoto et tu deviens dangereux ! »
« Moi je suis instable ?! Moi je suis dangereux ?! » s'énerva le garçon en montant la voix, proche de la crise de colère. « C'est l'hôpital qui se fout de la charité ! »
« Tu m'as pleinement compris ! Maintenant monte dans ta chambre jusqu'à nouvel ordre, et va te soigner. La dernière chose dont tu as besoin est que ça s'infecte... »
« Monter dans ma chambre ? Tu m'as pris pour quoi au juste ? Un gamin de douze ans ?! » s'insurgea l'adolescent.
Il se passait quoi là ? On était entrain de le punir, lui ?! Ça c'était fort ! Cela faisait remonter un puissant sentiment de colère et frustration primaire. Déjà qu'il se sentait sur le fil niveau humeur et versatilité, alors ce n'était vraiment pas le moment de le titiller, parce que clairement il partirait au quart de tour.
« Jusqu'à ce que je sache ce qu'il se passe exactement dans ta tête, oui ! Maintenant monte !»
Cette phrase le mit profondément hors de lui, faisant surgir des sentiments douloureux, et une vérité qu'ils n'étaient peut-être pas prêt à entendre...
Ah il voulait savoir ce qui pouvait bien lui traverser l'esprit ? Alors qu'il sache ! Qu'il sache et que ça le détruise lui aussi ! Il n'y avait pas de raison qu'il soit le seul fruit à pourrir de l'intérieur.
« Ce qui se passe dans ma tête ? Tu veux vraiment savoir ce qui s'y passe ?! Bah je vais te le dire ! » hurla Shoto excédé et blessé. « Tout les jours j'ai envie de crever, tu comprends là ?! C'est assez clair ?! » lui avoua-t-il dans de grand éclat de voix.
Mais il n'avait pas fini, et compter bien vider son sac, là devant eux.
« Tout les jours ! Chaque matin je me démène pour trouver la force et une raison de me lever, mais tout les jours je fini par me dire que t'aurais mieux fait de me laisser crever là bas, dans cette putain décharge ! »
Ce furent les mots de trop, et un bruit vif trancha l'air.
L'adolescent sentit sa tête basculer vers la gauche avant qu'une sensation de brûlure n'endolorisse sa joue.
Gifler.
Il venait de le gifler...?
Interdit il toucha sa joue.
« Regarde moi bien ! » déclara son père d'une voix froide, presque douloureuse en lui saisissant puissamment l'un de ses avant bras. « Ne dis plus jamais que tu veux mourir ! Tu m'entends ?! »
Son regard était intense et furieux, mais aussi profondément choqué par ses propos.
« Tu ne sais pas ce qu'est la mort ! Tu ne sais pas non plus ce ça engendre, ou ce que ça laisse derrière... As-tu là moindre idée de ce que j'ai pu ressentir que j'ai t'ai trouvé la bas ? Quand j'ai cru te... »
Il fit une pause, dégluti, puis abandonna la discussion se contentant de lui envoyer un regard indéchiffrable tant les émotions devaient se bousculer. Il n'avait pas envie de reparler ou de repenser à ça. Pas maintenant en tout cas.
A la suite de ce geste et cette tirade, Rei finit par intervenir et s'approcha de son fils avant de le ramener vers elle, le visage inquiet, et de l'inciter à la suivre.
« Montons Shoto, tu veux bien ? » commença-t-elle d'une voix douce avant de l'entraîner à l'étage. « Soignons tes plaies, ça semble encore un peu saigner... » déclara-t-elle en essayant de ne pas défaillir par ce que venait de proférer le plus jeune.
Le garçon se calma mais vit ses traits emprunter une profonde amertume et colère à l'égard de son père.
Finalement il emboîta le pas à sa maternel comme un caneton esseulé, ignorant royalement son géniteur.
Dans les escaliers elle envoya un regard à son mari, comme pour lui signifier qu'elle avait la situation en main mais que ce geste, qu'il avait eu à encontre du plus jeune, était loin d'être nécessaire.
Puis une fois dans la salle bain, elle sortit une petite boîte métallique contenant tout le nécessaire de soin.
« Est-ce que ça va...? » lui demanda-t-elle en inspectant rapidement son visage, ignorant temporairement l'aveux qu'il venait d'être fait.
« Ouais... » répondit-il mornement.
Un temps de pause s'installa avant qu'elle ne reprenne, mais sur un autre sujet. Il fallait absolument qu'elle tire au claire toute cette situation.
« Pourquoi as tu fais ça ? À ce garçon je veux dire... »
Il la regarda quelques instants, comme embêté par la question, puis lui répondit sans remords :
« Parce qu'il avait mal agit... »
« Non, ce n'est pas ça que je voulais dire... » se reprit-elle en sortant un coton. « Pourquoi l'avoir frappé comme si tu avais quelque chose de personnel contre lui. »
« Ce n'était pas personnel. » la contredit son fils.
« Ça n'aurait dû pas l'être, c'est vrai, pourtant ça l'était. Quand on cogne comme tu l'as fait... »
Elle inspira, laissa sa phrase en suspens cherchant ses mots, puis reprit mais sous un autre angle.
« Tu sais que j'aurai donné cher pour faire subir pareil sort à ton père à une époque ? » lui avoua-t-elle pour lui faire comprendre son message.
Ah ça oui elle aurait donné cher... Mais bon, elle, face à ce colosse de un mètre quatre-vingt-quinze, elle n'aurait jamais fait le poids de toute façon. Numéro un ou non d'ailleurs.
« Je sais ce que c'est que de haïr sa condition, de haïr une personne, le destin, la terre entière... » lui expliqua-t-elle. « Je sais aussi ce que ça fait de se lever seul chaque matin de se sentir à bout et de n'avoir aucun pilier. Mais ce n'est pas ton cas Shoto. Tu nous as nous. Ton père et moi. Alors parle nous... Oui je t'en prie parle nous si ça ne vas pas. »
Elle ne traita pas explicitement du fait qu'il avait dû se reconnaître en ses jeunes filles, parce que ça lui semblait tellement évident. À la place elle avait préféré contourner le sujet et l'enjamber pour arriver là où elle voulait vraiment.
« Ce n'est pas vrai... » rétorqua-t-il « Je t'aie toi à la rigueur, mais pas papa. »
Elle laissa échapper un sourire triste.
« Je ne sais pas ce que tu crois, ou si c'est la colère qui parle, mais si il y a une chose que je peux t'assurer est que ton père se fait beaucoup de soucis pour toi. Vraiment beaucoup... Il passe beaucoup plus de ses journées ici, juste pour veiller sur toi et ta sécurité. Il est allé jusqu'à me chercher pour venir l'aider à prendre soin de toi. Ta situation l'affecte aussi tu sais. Plus que tu ne peux le croire. Il t'aime contrairement à ce que tu penses peut-être. » lui déclara-t-elle en passant le coton imbibé d'antiseptique sur son arcade.
Et entendant le silence planant, elle en profita pour continuer son monologue.
« Oui, même si il te le montre mal, il t'aime, très sincèrement. Comme presque n'importe quel père aime son enfant. Oh bien sûr il a commis des erreurs par le passé, je ne nie pas, mais... Crois moi que à sa manière, il souffre tout autant que toi de cette situation. Alors ne lui en veux pas d'essayer réparer les pots cassés, de se racheter, de prendre soin toi. Ne lui en veux pas de vouloir prendre des décisions dure pour ton propre bien. » acheva-t-elle avant de poser un pansement sur sa plaie.
« Je m'en fiche qu'il essaye ! Qu'il arrête même ! Je lui ai rien demandé, et je lui pardonnerai jamais ! Ne serait-ce pour ce qu'il t'as fais ! Il est juste hypocrite, et les hommes comme lui ne changent jamais, la preuve en est encore aujourd'hui... » lui répondit-il en colère en massant sa joue.
L'adolescent lui même ignorait si il pensait mot pour mot ce qu'il disait, mais ce qui était sûr était qu'il l'avait dit.
« Tu n'as pas à lui en vouloir pour ce qui m'est arrivé Shoto... Laisse cette histoire au bon soin des grandes personnes. Elle ne regarde que lui et moi, même si malheureusement tu as souvent dû assister à ces scènes... Quant à cette claque, il ne te l'a pas infligé parce qu'il a perdu contrôle. Au contraire, son geste était tout ce qu'il avait plus de réfléchi. Il l'a fait pour te réveiller. »
Tendrement elle passa sa main sur sa joue à peine rougis.
Il n'avait pas vraiment frappé fort non, parce qu'il n'avait pas réellement voulu lui faire mal. Et au fond, Shoto s'en doutait un peu aussi. Il avait déjà essuyé plusieurs coups et corrections de sa part par le passé, et quand il s'y mettait sérieusement cela laissait de bien plus imposantes marques et était infiniment plus douloureux.
La mère activa son alter de glace et refroidit la zone pendant quelques secondes, bien qu'elle doutait que ce soit réellement nécessaire.
« Enfin, pour cette histoire de pardon, si tu veux lui en vouloir libre à toi. Mais ne le fait que en tenant compte de ce qu'il t'a fait subir. Tu en as le droit après tout. » le rassura sa mère. « Oui, tu as le droit de ne pas lui pardonner, c'est ton choix, mais je ne veux pas être le frein à cette main tendu vers toi. Tu comprends ? Ne me fais jamais entrer dans l'équation. Si tu veux lui accorder ton pardon un jour, fais-le, tu le peux. Ce ne sera pas considéré comme une traîtrise envers moi.» le conforta-t-elle en lui frottant les cheveux.
Son fils n'avait pas besoin de porter son fardeaux ou de "choisir un camp"entre son père et elle. Il avait assez de problèmes comme ça sans qu'il ai besoin de s'en rajouter. Ses soucis conjugaux, elle s'en occuperait elle même, et compterait bien régler cette histoire de femme à homme dans un avenir très proche.
Elle n'était plus là pauvre et faible Rei complètement paumé.
« Mais comment je pourrais faire ça ?! Papa est si... »
« Ton père n'est pas aussi mauvais que tu le crois, et tu le sais au fond de toi... De même que je ne suis pas aussi blanche que tu peux le croire non plus... » débuta-t-elle. « Ce que je veux dire par là est qu'on a tout les deux eu une période très difficile à traverser qui nous a profondément bouleversé... Il n'a pas toujours été si froid et violent. »
Attentif le garçon la regarda, près à écouter.
« Tu étais encore très jeune, alors tu ne t'en rappelles peut-être pas, où que très vaguement, mais tu avais un grand frère qui s'appelait Touya. »
Ce nom lui disait effectivement quelque chose, en effet. Mais comme il n'avait jamais eu le droit de parler à ses frères et sœurs pendant longtemps, cela n'était resté que comme un vague écho ou souvenir lointain.
« Lui aussi était destiné à être un héros, mais il avait une constitution plutôt fragile, alors ton père arrêta très vite son entraînement afin de le préserver. Enfin sache tout de même qu'à cette époque ça n'avait rien avoir avec ce que toi tu endurerais plus tard. C'était plus comme un jeu pour Touya, une complicité père/fils. Enfin je croyais... Seulement Enji avait déjà conditionné ton frère avec toutes ses idées, et ce dernier était têtu, très. Alors il continuait de s'entraîner clandestinement et de se blesser. Ton père et moi on se disputait sans cesse à cause de cela, plutôt violemment d'ailleurs, se renvoyant la faute mutuellement pour notre inattention. Et puis un jour, quand tu devais avoir tout juste cinq ans, il eu l'entraînement de trop et il mourut... » lui expliqua-t-elle douloureusement avant de continuer.
Mine de rien de n'était pas des souvenirs si évident.
« Je ne m'en suis jamais remise, et ton père non plus. Si cet événement a finit par me faire sombrer complètement dans la dépression, ton père, lui, avait fini par se renfermer sur lui même avant d'être maladivement obnubilé par son objectif de surpasser All Might. Sans doute qu'il cherchait par tout les moyens possibles d'oublier sa peine et sa douleur... Au final cette obsession l'a rendu plus violent, et la suite tu la connais déjà...» acheva-t-elle.
Elle marqua un temps de pause puis, reprit finalement ayant bien une dernière chose à lui avouer.
« Je n'ai qu'un regret, celui de ne pas avoir pu vous protéger de tout ça, toi et tes frères ainsi que ta sœur. Vous ne méritiez pas une vie de famille aussi chaotiques, et tu ne méritais pas non plus que je te blesse. Alors excuse-moi pour ma faiblesse Shoto. »
« Maman... » murmura le garçon, très touché par ses propos. « Je ne t'en veux pas tu sais. Tu étais malade, ce n'était pas de ta faute... » la rassura-t-il. « Je n'en t'en ai jamais voulu d'ailleurs, sache-le. »
« Lui aussi était malade Shoto tu sais... » lui céda-t-elle. « Malade de chagrin... Alors t'entendre dire, aujourd'hui, que tu désirais mourir ça a dû... Ça a dû terriblement l'anéantir. » l'enlaça-t-elle douloureusement contre lui. « Et moi aussi d'ailleurs. On a déjà perdu un fils, et ça nous a mit plus de dix ans pour nous en remettre... Alors on a aucune envie de revivre cette tragédie et souffrance là à nouveau, crois moi. » lui avoua-t-elle en le serrant bien fort dans ses bras.
Elle ne voulait pas perdre son petit garçon, pas encore une fois. Autrement elle ne s'en remettrait jamais cette fois-ci. Pour elle qui donnerait sa vie pour eux, elle échangerait bien sa place avec la sienne si elle le pouvait.
Oui, si c'était faisable, elle repartirait bien pour bien dix années de dépressions encore, si ça pouvait assurer à son fils d'avoir à nouveau une vie paisible et l'envie de vivre. Mais hélas, ça ne marchait pas comme ça.
Le bicolore, lui, resta muet de longues minutes, ne sachant quoi dire.
Il se doutait que son aveux allait les choquer, il se doutait que cela allait sans doute leur faire l'effet d'une bombe et leur briser le cœur renforçant au passage leur inquiétude à son égard. Pourtant, sous la colère et la pression et l'avait fait, il l'avait avouer. C'était peut-être douloureux pour eux, mais c'était vrai...
Chaque jour il sentait le point de rupture arriver, et même aujourd'hui en marchant dans la ville, il ne savait pas bien ce qu'il l'avait retenu de se jeter sous les railles du métro.
Il ne dirait pas qu'il était sortit pour mettre fin à ses jours, non. L'optique de base était bien de prendre l'air, mais il mentirait si il ne disait pas y avoir secrètement fantasmer. Parfois il se complaisait à s'imaginer mourir abruptement dans son sommeil, ou fauché par une voiture simplement et efficacement.
La solution des lâches, de la facilité.
Propre, sans douleur, sans question. Pas de lendemain difficile ou de spirale infernal...
Plus de cauchemars, plus de profonde descente ou d'incertitude. Plus de souffrance, de douleur de stress, de pensées chaotique ou morbide...
La mort, c'était la délivrance, la vrai. Le soulagement, la paix.
Le repos éternel finalement comme on l'appelait si bien. Le seul vrai endroit ou il pouvait fuir son esprit malade. Et plus il y pensait, plus il se sentait bien, mais à l'inverse, plus il se disait qu'il n'y arriverait pas, et qu'il ne concrétiserait jamais ses envies suicidaires plus cela ne faisait que renforcer sa mélancolie et détresse, se disant qu'il vivrait probablement comme ça, dans cet état de loque et de profonde déprime ou anxiété pour encore les facilement soixante prochaines années qu'il lui restait à vivre.
Et cela le terrifiait.
Il ne pourrait jamais vivre avec cette angoisse constante sur poitrine des années et des années durant.
Il ne voulait pas vivre comme ça.
Et pourtant il y serait forcé, juste pour assouvir leur désir égoïste. Et ça l'insupportait. Mais il le ferait...
Parce qu'il n'avait pas le choix.
Et puis avec un peu de chance, l'épuisement aurait peut-être raison de lui tôt ou tard, allégeant un peu sa peine...
Alors lentement il passa à son tour ses mains dans son dos. Et murmura d'une voix sans vie.
« Je suis désolé...»
