Note : J'ai décidé de poster un autre chapitre dans la même semaine pour votre plaisir (j'ai traduit pas mal de chapitres déjà). Peut-être que je ferais cela chaque semaine. ;)
Aussi, la première fois que j'avais lu cette fanfiction de Cheryl Dyson, j'avais écouté en boucle l'album High Violet de The National, et particulièrement la chanson Anyone's Ghost.
O..4..O
Hermione s'affairait dans la cuisine, ajoutant des assaisonnements et autres produits issus de bocaux divers. Quoiqu'elle cuisinât sentait délicieux et Harry assuma qu'elle avait à nouveau pris des leçons de Molly Weasley. Sa bouche saliva juste à la pensée.
« Je ne peux toujours pas croire que Draco Malfoy est un fantôme. Cela me semble tellement étrange. Mets la table, veux-tu, Harry ? Ron est en retard et George ne vient pas ce soir, donc ce n'est que nous deux pour le moment. »
Harry ouvrit le placard, puis utilisa sa baguette pour poser quelques assiettes sur la table.
« Te rappelles-tu comment il est mort ? » demanda Harry.
« C'était lié à Gregory Goyle, non ? » Elle lécha la sauce rouge sur la cuillère dans sa main et hocha la tête avec un bruit d'approbation. « Chaude marmite qui arrive. » Elle lévita le plat bouillonnant au-dessus de la table et le posa sur un support en fer.
De vagues détails revinrent à la mémoire d'Harry. Gregory Goyle.
« C'est ça. Malfoy a été tué à Poudlard pendant la rénovation. Ce n'est pas étonnant qu'il hante l'école s'il est mort là. »
« Et Goyle est toujours à Azkaban pour ça. Il n'éprouve aucun remord. »
Elle installa Harry à table et lévita des couverts d'un contenant en céramique sur le comptoir.
« Professeur McGonagall, Minerva, a suggéré que j'aide Malfoy à passer de l'autre côté. »
Harry s'assit et se versa du jus de citrouille d'une carafe dont les côtés suintaient d'eau.
Elle le regarda avec surprise. « Vraiment ? Peut-on y arriver ? »
« J'espérais que tu le saurais », admit Harry.
Hermione parut songeuse alors qu'elle remplissait son assiette de pâtes.
« Je n'ai pas fait de recherches sur les fantômes depuis des années. Pas depuis... »
« Pas depuis la mort de Sirius, ouai », finit Harry. « Je pensais que tu pourrais me donner une idée d'où commencer les recherches. J'ai accès à la bibliothèque de Poudlard. Je ne peux pas te dire à quel point c'était étrange d'entrer directement dans la Section Interdite sans avoir l'impression de briser le règlement. »
Hermione rigola. « Je ressortirai mes notes et je verrai si je peux te donner quelques idées. Je connais deux volumes de mémoire. »
Ils mangèrent en silence pendant un moment, ensuite Hermione demanda : « Alors, à quoi ressemble Malfoy ? Comme fantôme ? »
Les sourcils d'Harry s'abaissèrent de désagrément. « Il est un putain de cauchemar. Il est comme Peeves mais dans un plus joli paquet. »
Hermione faillit s'étouffer et prit une gorgée de jus avant de lui sourire.
« Tu viens juste de qualifier Malfoy de joli paquet. »
« Oui, eh bien, heureusement qu'il n'est pas là pour l'entendre. Dieu sait ce qu'il aurait fait s'il pensait que j'étais... » Harry s'arrêta, rougissant.
« S'il pensait que tu étais attiré par les hommes ? » finit-elle calmement.
Harry hocha de la tête, la regarda, puis détourna son regard.
« Ne t'inquiète pas, Harry. Nous le savions depuis un moment. »
Il cligna des yeux. « Quoi ? Nous ? »
Elle étala du beurre sur son pain avec une attention particulière, mais lui fit un clin d'œil. « Ron s'en est rendu compte le premier. »
Heureusement qu'Harry n'avait rien dans sa bouche. « Ron ?»
« Honnêtement, Harry, il n'est pas stupide. Il m'a demandé quelques mois plus tôt si je pensais que tu étais… comme ça. »
« Je sais qu'il ne l'est pas ! Il est juste... » Eh bien, franchement, la plupart du temps Ron semblait avoir des difficultés d'ordre émotionnelle. « Je veux dire, ça lui a pris des années avant de se rendre compte qu'il t'aimait, Hermione. Des années. »
Elle soupira. « Je sais, mais c'est parce que cela le concernait. Il est plus rapide quand il est un observateur et non un participant. »
« Je ne veux vraiment pas entendre parler de votre vie sexuelle », dit Harry et il ricana.
« Oh ! »
Elle lui envoya son pain à moitié mâché. Harry rigola fortement et le captura dans les airs en ignorant le beurre qui s'étala sur ses doigts. Il manga un bout.
Le bruit de la cheminette résonna dans l'autre pièce et Ron entra en nettoyant sa robe. Il se jeta contre le dossier de la chaise avec un soupir, puis s'abaissa pour presser un baiser sur le front d'Hermione.
« Hey, Harry ! Hermione, qu'il y a-t-il pour le dîner ? Je suis affamé. »
« C'est dans la marmite, vois par toi-même », répondit Hermione. « Comment était l'entraînement ? »
« Bien. »
Ron prit le siège en face d'Harry et ramena la marmite plus près.
Quelque chose dans son ton fit qu'Harry jeta un coup d'œil soupçonneux à Hermione.
« Bien ? » répéta Harry.
Ron lui envoya un regard d'avertissement et il força un sourire. « Bien, » répéta-t-il. Il prit une bouchée et gémit de plaisir. « Mmm, c'est bon, Hermione. »
Elle arrêta de le regarder avec suspicion assez longtemps pour sourire largement de plaisir et Harry se résolut à lui demander ce qui se passait plus tard. Hermione donna à Harry un regard qui lui disait de le lui rapporter dès qu'il aurait tiré les vers du nez à Ron. Il n'y avait pas beaucoup de secrets entre les trois c'était certain, même si l'échange d'information était parfois d'un processus complexe.
Ron posa des questions à propos de Poudlard et Harry se lança dans plusieurs récits : sur les changements qui y avaient eu lieu en évitant avec attention toute mention de Malfoy. Il savait qu'Hermione le raconterait à Ron plus tard.
Penser à Malfoy et à l'idée de retourner à une autre nuit sans sommeil remplie d'ingrédients de potion fit presque grogner Harry à voix haute.
« Hey, ça te dérange si je dors sur ton fauteuil ce soir ? » demanda Harry. « Je prendrais la poudre de cheminette pour l'école dans la matinée. »
Les sourcils de Ron s'élevèrent et Hermione se retint visiblement de poser plusieurs questions.
« Bien sûr que ça ne me dérange pas Harry », répondit-elle.
« Je rentre chez moi alors », annonça Ron. « Je suis prêt à me coucher tôt. Je me réveille tôt pour plus d'entraînements de défense et puis nous serons de retour sur le terrain la semaine prochaine. »
Il sonna moins qu'enthousiaste et Harry réprima un sourire : il se rappelait à quel point l'entraînement des Aurors ne lui manquait pas du tout. Les quatre années du programme avaient des périodes d'une extrême difficulté, incluant un entraînement sur le terrain dans les endroits les plus déserts et inhospitalières imaginables.
Harry fit la vaisselle pendant qu'Hermione et Ron se rendaient dans le salon. Hermione dit au revoir à Ron – un processus qui prit un bon quart d'heure – et elle retourna pour l'aider à ranger les plats. Elle semblait avoir été bien embrassée.
Harry lui sourit. « A quoi penses-tu que cela est dû ? »
« Je suis certaine qu'il nous le dira plus tard. Je sais que l'entraînement a été dur pour lui. Il s'est endormi dimanche en plein milieu du dîner. »
« Il fait ça souvent. »
« Nous étions à l'auberge Océanique. »
« Oh. Bon, je suis sûr qu'il s'en sortira. Il ne reste plus que quelques semaines et il sera ensuite diplômé. »
Hermione hocha de la tête. « Tu sais où sont les draps. Je vais commencer ta liste et je te le donnerai dans un instant. »
« Merci. Bonne nuit, Hermione. »
« Bonne nuit, Harry. »
Ron pénétra dans son appartement et se rendit directement à son lit tout en se dévêtant sur le chemin. Il pouvait à peine se souvenir quand il avait été aussi fatigué. Même embrasser Hermione avait été une corvée et c'était une de ses activités préférées.
Il rampa dans son lit et réalisa qu'il portait toujours ses chaussettes, mais il n'avait plus de force pour les enlever. Son lit était trop confortable. Honnêtement, il n'était pas certain comment survivre au prochain mois alors qu'il était déjà aussi fatigué. Parfois il pensait qu'Harry avait été le plus malin en partant dès qu'il avait pu, mais ensuite il prenait conscience de l'étincelle de fierté sur le visage de ses parents ou de ses frères et sa sœur quand il parlait de quelque chose qui était survenue pendant l'entraînement, et il savait qu'il ne pourrait jamais lâcher. De plus, il aimait ça, réellement.
C'était juste foutrement fatiguant.
Sa dernière pensée avant qu'il ne tombe dans les bras de Morphée fut pour Harry et Malfoy. Hermione avait mentionné que Malfoy tourmentait Harry dans sa forme fantomatique. Ron se demanda pourquoi leurs destins semblaient être toujours liés. Même dans la mort, Harry ne pouvait pas être débarrassé du blond arrogant. C'était étrange.
Harry eut du mal à se réveiller le matin suivant. Curieusement, avoir une bonne nuit de sommeil avait fatigué encore plus son corps. Il s'extirpa du fauteuil en baillant et chancela jusqu'à la salle de bain où il prit une douche sans fantôme.
Une fois habillé dans ses vêtements nettoyés d'un coup de baguette, il retourna au salon pour trouver une liste sur la table basse. Hermione lui avait donné une page entière de suggestions. Il la roula et la fourra dans une de ses poches avant de jeter une main entière de poudre dans la cheminée et s'avança à l'intérieur pour se rendre à Poudlard.
Harry atterrit dans ses quartiers privés, qui ne l'étaient plus vraiment. Draco Malfoy reposait au-dessus de son lit. Ou planait au-dessus de celui-ci. Qu'importe. Malfoy s'assit quand Harry entra en semblant presque coupable pendant une seconde.
« Où étais-tu ? » claqua la voix de Malfoy.
Harry lui lança un regard suffisant et commença à enlever sa chemise. Il ouvrit sa garde-robe et en sortit une chemise guindée avec des boutons blancs et une cravate de Gryffondor.
« Un endroit où tu n'étais pas », rétorqua Harry. « Et j'ai eu un long sommeil, si je puis ajouter. »
Malfoy grogna. « Tu comptes le faire tous les soirs alors ? »
Harry l'ignora et finit de nouer sa cravate avant de hausser les épaules dans ses vêtements professionnels. Il était en retard pour le petit-déjeuner, mais il planifiait de passer par la cuisine avant son premier cours. Il jeta un coup d'œil au rouleau une nouvelle fois. A la fin de la liste Hermione avait écrit : Parle à Sir Nicolas.
Malfoy s'était levé du lit et glissa vers lui pour regarder le rouleau qu'Harry laissa s'enrouler à nouveau en un tube avant de le déposer sur une table proche. Les yeux de Malfoy s'étrécirent et Harry pouvait pratiquement voir la curiosité brûlée en eux, mais depuis que Malfoy était intangible, il n'avait aucun moyen pour l'ouvrir et le lire par ses propres moyens.
« Donc comment va la Weaslette ? » demanda soudainement Malfoy avec une touche de mépris.
Harry lui jeta un regard amusé. « Depuis quand es-tu concerné par ma vie personnelle ? »
« Je ne le suis pas. Je fais juste des observations et je présume que la seule chose qui pourrait te retenir dehors toute la nuit d'un mardi est la perspective d'une baise. A-t-elle écarté les jambes alors ? »
Harry rigola. Il n'avait jamais su que les fantômes pouvaient conserver leur curiosité après la mort. Malfoy avait toujours été trop curieux pour son propre bien.
« Je n'ai aucune intention de discuter de ma vie sexuelle avec toi, Malfoy. Jamais. »
Malfoy émit un son choqué. « C'est bien, car je ne veux pas en discuter avec toi ! »
« Tu es le seul qui en a fait mention », pointa Harry en se déplaçant vers le miroir pour essayer d'ajuster sa cravate.
« Je ne l'ai pas fait », contesta Malfoy.
Harry roula des yeux face au mensonge et essaya d'enlever le pli au centre du nœud – pourquoi cela survenait-il toujours ?
« Tu es nul à ça », commenta Malfoy avec un rire moqueur.
« Tu n'es pas obligé de pointer l'évidence », dit Harry et il laissa sa cravate tranquille. Il fourra sa baguette dans la poche de sa robe et se dirigea vers la sortie. Bien sûr, Malfoy à sa suite. Harry descendit les marches à une allure rapide et Malfoy ne prit pas les rampes cette fois : il volait simplement derrière Harry comme une pâle ombre.
Quand ils atteignirent le troisième étage, Malfoy s'évanouit en s'enfonçant à travers un mur proche, presque aussi rapide qu'une pensée. Harry était perplexe jusqu'à ce qu'il vît le Moine Gras, le fantôme de Poufsouffle, flottant près de la galerie du troisième étage.
« Bonjour », interpella Harry et il ressentit de la contrariété car il n'arrivait pas à se souvenir du nom du Moine gras.
« Bonjour, Harry ! » dit le Moine jovialement. « Un magnifique jour, n'est-ce pas ? »
Harry acquiesça. « En effet. Pouvez-vous me dire où je pourrais trouver Nick-quasi… Je veux dire Sir Nicolas ? »
« Bien sûr, mon garçon. Quand il n'est pas dans la Grande Salle à saluer les nouveaux venus, il surveille habituellement les remparts entre le cachot et la tour de Serdaigle. Il offre une exquise vue le matin. »
« Merci, euh… Moine. »
« Ravi de t'aider, Harry. Passe une merveilleuse journée. »
Harry s'en alla et ne fut pas surpris quand Malfoy le rejoignit au second étage.
« Tu n'aimes pas le Moine gras ? » demanda Harry avec un sourire en coin.
Malfoy haussa des épaules. « Pas particulièrement. »
« Pourquoi pas ? Il semble toujours si joyeux. »
« La ferme, Potter », grommela Malfoy.
Harry lui jeta un coup d'œil mais balaya ses questions. Son but était de se débarrasser de Malfoy, pas de se figurer les bizarreries de son fantôme personnel. Quand Harry atteignit le rez-de-chaussée et chatouilla la poire pour avoir accès aux cuisines, Malfoy hésita, mais passa éventuellement à travers l'entrée et resta près d'Harry.
« Pourquoi ne manges-tu pas dans la Grande Salle ? » demanda Malfoy.
« Je n'en ai pas envie », répondit Harry et il prit une assiette dans les mains d'un elfe de maison et une bonne portion de bacon dans la main d'un autre. Une petite table se trouvait dans un coin et Harry s'y assit alors qu'apparaissait un toast et de la marmelade accompagnés de thé et du jus.
Malfoy gravita plus loin, il restait dans un coin éloigné alors qu'Harry mangeait. Il se souvenait de Sir Nick qui disait que le goût de la nourriture lui manquait. Malfoy détestait probablement regarder les gens manger. Harry fit en sorte de s'exclamer fortement sur le goût de la nourriture et de gémir de plaisir.
Le regard de Malfoy était noir au moment où Harry finit et se remit sur ses pieds. Le fantôme traînait derrière lui tandis qu'Harry quittait les cuisines et montait les marches.
« La nourriture est fantastique », commenta Harry. « Je parie que ça te manque terriblement. »
« Pas vraiment », objecta Malfoy. « Je n'ai pas à m'inquiéter d'avoir une indigestion, d'un plat empoisonné ou de prendre du poids. Ces fraises que tu as mangées semblaient peu fraîches. Il y a des chances que tu les regrettes. »
« Tu espères », dit Harry avec un rire.
Malfoy renifla seulement. « Où vas-tu ? »
« Tu verras. »
C'était un merveilleux matin de septembre, clair avec seulement une touche dans l'air qui indiquait l'arrivée de l'hiver. La vue en face du domaine était, comme l'avait dit le Moine, exquise. Harry respira profondément l'air et salua deux filles de Serpentard qui faisaient du jogging dans une tenue sportive moldue .
« Des nés-moldues », marmonna Malfoy après leur passage.
Harry l'ignora et vit Nick qui flottait près de la porche voûtée et tapissée menant à la tour de Serdaigle. Il leva la main et l'agita.
« Sir Nicolas ! Bonjour ! »
Malfoy s'arrêta immédiatement et recula. Harry le laissa en arrière et approcha Nick-quasi-sans-tête.
« Harry Potter ! Je vous souhaite une très bonne journée ! »
« C'est un bon matin jusqu'à maintenant », admit Harry et il abaissa sa voix pour que Malfoy ne l'entende pas. « En fait, j'ai besoin de vos conseils. »
Sir Nick cligna des yeux avec surprise. « Mes conseils ? Oh, bien sûr, Harry. Je serais content de vous faire bénéficier de ma sagesse autant que je suis capable. Quel est votre problème ? »
« Eh bien, c'est à propos de Malfoy. »
Le regard de Sir Nick se porta d'un coup sur Malfoy et revint sur Harry avant qu'un froncement ne marque son front.
« Vous avez besoin de conseil par rapport à Malfoy ? »
Harry acquiesça. « Oui, voyez-vous, Malfoy et moi avons un passé commun. Nous nous détestons intensément depuis… eh bien, quand il était encore en vie, et il semble avoir gardé cette animosité avec lui dans son état fantomatique. »
Sir Nick retroussa ses lèvres. « En effet, cela arrive fréquemment. Oh, quand je suis mort je détestais toujours Sir Arturo Pendergrass. Il était un pompeux effronté et il prenait grand plaisir à apporter de la misère à mon existence. J'étais assez enjoué quand il eut la variole plus tard en... »
Harry toussa. « Euh… Je déteste interrompre, mais... »
« Bien sûr, Harry. Ce n'est pas à propos de moi. Que veux-tu savoir ? »
Harry s'avança plus près et abaissa un peu plus sa voix.
« Comme Malfoy me déteste toujours, il a pris pour habitude de perturber mon sommeil et mes classes. C'est presque comme avoir Peeves dans la classe, mais je sais comment m'occuper de Peeves. Malfoy, non. Je me demandais juste si vous avez une quelconque idée… ? Euh…, aussi, je me demandais... »
Harry fronça les sourcils. Il supposait que ce serait un faux pas de demander à un fantôme comment aider un autre à passer de l'autre côté.
« Je me demandais pourquoi Malfoy ne semble pas aimer vous autres. »
Sir Nick fit un doux sourire. « C'est assez facile à expliquer, Harry. Malfoy vient juste de mourir. Cela prendra des années avant de pouvoir vraiment accepter d'être l'un d'entre nous. Maintenant nos méthodes et nos habitudes sont étranges pour lui et il est plus familiarisé avec les habitudes des vivants. Il est difficile pour lui d'accepter d'être un fantôme et il préfère ne pas rester près de nous, encore moins si cela lui rappelle ce qu'il a perdu. C'est assez triste. J'ai déjà fait des avances, bien sûr, mais j'ai été, jusqu'à maintenant, rabroué. »
Harry jeta un coup d'œil à Malfoy qui semblait soudainement très seul en étant là à prétendre qu'il observait la vue panoramique.
« Aussi, je crois que M. Malfoy nourrit des sentiments de culpabilité pour certaines actions qu'il a commises pendant son séjour ici à Poudlard. Aucun doute qu'il ne sente que nous le jugerons pour ses actions au cours de sa vie et, en effet, certains le feront. »
Harry soupira, il se sentait encore plus confus qu'il ne l'avait été quand il avait recherché Sir Nick. Il avait espéré une réponse facile pour ses problèmes avec Malfoy.
« Il semble bien s'entendre avec Mimi », ajouta Sir Nick. « C'est réconfortant, car elle a peu d'amis, même parmi nous les fantômes. »
Se souvenant de l'accident de la douche, la mâchoire d'Harry se contracta. Une surprise, pensa sarcastiquement Harry. Mimi était confinée à Poudlard, se souvint Harry, après avoir hanté la fille qu'elle blâmait pour les événements qui avaient mené à sa mort, et la fille s'était plainte en conséquence au Ministère. Harry savait qu'il pouvait faire de même pour Malfoy, mais il se sentirait idiot de courir vers le Ministère pour l'aider avec un fantôme. « Oui, j'ai vaincu Voldemort, mais ce fantôme adolescent est beaucoup trop pour moi. » La presse aurait un moment glorieux avec cette histoire. Non, Harry n'aurait qu'à s'occuper de Malfoy tout seul.
« Y aurait-il un moyen selon vous pour l'empêcher de perturber mes classes ? Je peux supporter qu'il détruise mon sommeil, je crois, mais je ne peux pas lui permettre de briser l'apprentissage de mes élèves. Y a-t-il un quelconque sort contre les fantômes, ou autre ? »
Nick eut une expression offensée. « Harry ! Nous ne sommes pas des insectes ou des lutins ! »
« Je suis désolé ! » se rattrapa rapidement Harry. « Je ne veux pas dire vous ou… ou les autres. Juste lui. »
Sir Nicolas se radoucit. « Très bien, puisque M. Malfoy ne semble pas être prêt à s'associer au reste d'entre nous, peut-être ce sera suffisant que l'un d'entre nous reste dans l'une de tes classes ? »
Harry fut immédiatement enjoué. « Vous voudriez bien ? »
Sir Nick lui donna une petite tape sur la tête ce qui lui laissa la perturbante impression que son cerveau était gelé.
« Bien sûr, Harry. »
Souriant, Harry lui donna un petit compte-rendu de son emploi du temps et ensuite ils se séparèrent.
« De quoi parliez-vous ? » demanda suspicieusement Malfoy alors qu'il reprit sa place aux côtés d'Harry.
« Rien », chanta Harry avec un sourire au coin des lèvres.
Pour une fois Malfoy était silencieux alors qu'ils se rendaient à la salle de DFCM.
