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Note de la traductrice :

Bonjour à toutes mes lectrices et tous mes lecteurs !

Je suis vraiment contente (et très confuse...) que vous soyez aussi patients avec moi. Presque un mois depuis la mise en ligne du chapitre précédent, j'ai l'impression d'abuser...

D'autant plus que je sais que vous aimez cette histoire autant que moi ! Lorsque j'ai mis en ligne le chapitre 3, j'ai eu le très grand plaisir de voir exploser, en seulement une journée, le nombre de Follows, de Favorites et de Reviews !

Merci à vous tous, et bonne lecture de ce chapitre 4 !

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Chapitre 4 - Le Directeur réévalue

Albus assistait de nouveau à une réunion du Conseil. Celles-ci semblaient se produire à une cadence plus élevée depuis que Sirius les avait rejoints... Mais cette fois, il était confiant !
Il avait enfin de bonnes nouvelles pour eux. De plus, comme les coupables de l'attaque d'Harry avaient été arrêtés et seraient bientôt jugés, il espérait que le jeune Sirius serait plus disposé à ramener le garçon à Poudlard.

« Comme vous l'aviez demandé, les élèves pétrifiés ont reçu l'antidote, et je suis heureux d'annoncer que je suis convaincu d'avoir arrêté les attaques. »

Et il l'était vraiment. Cela avait été un pur coup de chance !
M. Rusard était entré dans son bureau, en fureur contre les élèves qui avaient inondé les couloirs, et contre un livre que l'un des élèves avait apparemment jugé bon de jeter dans les toilettes des filles du deuxième étage, celles perpétuellement en panne.
Au début, Albus n'avait rien pensé de spécial sur la question, et il avait renvoyé Rusard avec des platitudes sur la façon de trouver le coupable. Ce fut plus tard, en examinant le livre de plus près, qu'il avait vu quelque chose qui lui avait fait froid dans le dos : à l'intérieur du livre vierge se trouvaient les mots T. E. Jedusor...

Après un examen attentif de ce qu'il pensait auparavant être un journal vierge, et après de nombreux sortilèges de détection, il était arrivé à l'horrible conclusion qu'il s'agissait d'un Horcruxe...
À présent, ce n'était plus seulement de la chance. Albus avait essayé de comprendre comment Voldemort avait survécu pendant des années, puisque, grâce à la Marque Noire de Severus, il savait que l'homme n'était pas vraiment mort. Et la création des Horcruxes en était une possibilité. Une forte. Une qu'Albus avait étudiée en profondeur.

Il avait aussi réalisé que ledit Horcruxe devait contrôler quiconque y avait écrit, et que cette personne avait dû commencer à le combattre, et essayer de se débarrasser du journal. Ce que Dumbledore avait accepté comme une sage décision, et avec un Feudeymon contrôlé, il avait complété l'opération.

Cela expliquait beaucoup de choses, entre autre comment Voldemort n'était pas mort lorsqu'il avait été touché par la malédiction mortelle. Mais cela posait aussi encore plus de questions, comme de savoir si c'était le seul Horcruxe.
Albus ne le pensait pas. Voldemort semblait devenir toujours plus dérangé avec le temps, et de moins en moins humain. Probablement chaque fois qu'il avait fracturé son âme.

Cela apportait également une horrible réalisation à Albus, ou plutôt une confirmation.
Il savait qu'Harry et Voldemort avaient une connexion. Il avait senti la Magie Noire concentrée sur la cicatrice d'Harry, lorsqu'il avait scanné le garçon en cette nuit fatidique. Quand Hagrid l'avait amené à Poudlard, où il était resté jusqu'à ce qu'Albus réussisse à ériger les sortilèges de protection et les barrières de sang autour du 4 Privet Drive.
Et n'oublions pas que le garçon avait ressenti la proximité de Voldemort l'année dernière, comme Albus le savait. C'était pour cela qu'il avait orchestré la retenue dans la forêt : pour être sûr que c'était bien Voldemort.

Cependant, Albus ne pensait pas que Voldemort avait fait volontairement d'Harry un Horcruxe. Ce qui menait à la déduction que son âme avait déjà été si souvent fracturée, qu'elle s'était brisée involontairement.

« Oh ! » répondit Lucius Malefoy, de sa voix traînante habituelle. « Et avez-vous appréhendé le coupable ? »

Dumbledore soupira intérieurement, notamment parce qu'il était sûr que Lucius devait être pour quelque chose dans le problème.

« Hélas, non. Mais je crois que quiconque était derrière les attaques était contrôlé au moyen d'un journal ensorcelé, qui appartenait à Voldemort. »

Les halètements attendus se firent entendre, sauf de Sirius, et assez curieusement d'Alexander Nott. Bien que son plus jeune fils soit un Mangemort, et que Nott ait été un camarade de classe de Voldemort, lui-même n'avait jamais rejoint l'homme. Il n'avait jamais semblé beaucoup penser à ce Sorcier, bien qu'il soit un Sang-Pur traditionnaliste, et qu'il n'aimait pas le mélange des Gens Magiques et des Moldus.

« Donc, comme vous pouvez le voir, quiconque l'a fait n'en porte aucune responsabilité. Et a commencé à se battre contre la possession, et s'est débarrassé du journal, et c'est ainsi que je l'ai trouvé. »

« Donc... » commença Sirius, et Albus grimaça. Ça lui manquait tellement, l'époque où le garçon le croyait sur parole...
« ...Vous voulez dire que vous avez eu de la chance, et que vous n'avez aucune intention de découvrir qui a réellement ouvert la Chambre. Ne pensez-vous pas que, si vous avez raison, "quiconque" pourrait avoir besoin d'aide pour les séquelles de la possession ? Et cela si vous avez raison, et que "quiconque" n'agissait pas de son propre chef : un participant volontaire, qui se serait juste dégonflé. »

« Mais disons, » continua-t-il, « pour le bien de l'argumentation, que vous avez raison. Ce qui laisse encore la question de comment et qui a fait passer en contrebande un objet scolaire de Voldemort à Poudlard, et qui est donc responsable de ces attaques.
Cette affaire est loin d'être close. Mais je suis d'accord sur le fait que l'école peut éventuellement rester ouverte, à condition que vous mainteniez les mesures de protection supplémentaires que vous avez appliquées pendant les attaques, jusqu'à ce que tout soit clarifié. »

Des murmures d'assentiment furent entendus, et Dumbledore prit note mentalement de mettre en place des mesures de protection supplémentaires, avant que les Gouverneurs découvrent qu'il n'en avait pas mis...

« Oui, bien sûr. » approuva-t-il, avec un sourire cordial qui masquait son inconfort.

« Très bien. » acquiesça Sirius. « Passons maintenant à la question de la qualité inférieure de vos professeurs... »

« ...Excusez-moi, Sirius. » l'interrompit Dumbledore. « Mes professeurs... »

« ...Laissent beaucoup à désirer depuis longtemps ! » déclara catégoriquement Sirius.
« Les Directeurs de Maison, par exemple, n'exécutent plus depuis longtemps les fonctions décrites dans les Statuts de l'école. Du moins, pas depuis que j'ai été à l'école, peut-être même depuis plus longtemps.
Mais c'est une question pour plus tard, car ce n'est pas trop urgent. La question vraiment urgente, étant donné que les élèves des BUSEs et des ASPICs ont besoin de beaucoup d'aide pour rattraper leur retard, ce sont Binns, Lockhart et Rogue. »

Dumbledore revêtit son air de reproche le plus "grand-paternel", et fixa Sirius.

« Sirius, vous ne devriez pas laisser les rancunes d'enfance dicter votre travail de Gouverneur. »

« Je ne suis pas celui qui laisse les rancunes d'enfance interférer avec mon travail. Remarquez que Rogue n'était pas le seul professeur que j'ai mentionné. Mais puisque vous parlez de lui, commençons par lui.
Rogue est un génie en Potions, je lui accorde ça. Il a fait de nombreuses contributions aux études de Potions au cours de la dernière décennie, mais ce qu'il peut faire ne signifie pas qu'il peut enseigner. C'est un professeur affreux, qui intimide et harcèle ses élèves, et qui n'enseigne pas. Et j'ai fait mes recherches, Dumbledore, avant de m'accuser de partialité. »

« Le jeune Sirius a attiré notre attention sur plusieurs faits troublants, Albus. » relança Nott. « Des faits qui ont été confirmés par mes petits-enfants. Deux qui ont déjà obtenu leur diplôme, et un qui est toujours à l'école. Tous des Serpentards. »

Hochant la tête vers Nott, Sirius continua : « J'ai parcouru les résultats de l'école pour toutes les classes. Poudlard a une moyenne d'environ 40 élèves par année. Les cours de potions ASPIC ont cependant une moyenne de 3 élèves, à quelques très rares occasions il y a eu 5 élèves, mais jamais plus. »

« Severus est très strict. Il n'y accepte que les élèves avec "Optimal" à leur BUSE... »

« ...Et pourtant, il ne les prépare pas à atteindre ce niveau. » le coupa Augusta Londubat.
« Selon les résultats de Poudlard au fil des ans, depuis qu'il y enseigne les potions, la moyenne de la BUSE de Potions passée à Poudlard va de "Terrible" à "Acceptable", par rapport à la moyenne "Effort Exceptionnel" de Slughorn. »

« Mais le plus étrange, » continua-t-elle, « et que Sirius a porté à notre attention, Albus, c'est que malgré cette moyenne faible en BUSE de Potions, et malgré les 3 seuls élèves officiels en ASPIC, une moyenne d'environ 30 élèves de Poudlard prennent leur ASPIC de Potions chaque année. Après tout, pour passer l'examen, vous n'avez pas besoin d'être inscrit dans la classe officielle. Vous avez juste besoin d'un "Acceptable" sur votre BUSE, et les Potions sont une exigence pour la plupart des carrières.
Et vous voulez savoir l'autre découverte surprenante ? » Non, il ne voulait pas le savoir. « L'ASPIC de Potions passé à Poudlard a une moyenne de "Effort Exceptionnel". Pouvez-vous expliquer ce phénomène ? »

« Euh... » Il avait bien sûr été au courant de tout cela dès le début, mais puisque les élèves se débrouillaient, et qu'il avait besoin de garder Severus à ce poste, il avait laissée faire.

« Je peux l'expliquer. » déclara Amélia Bones. « Après avoir interrogé plusieurs élèves, actuels et anciens, nous avons découvert qu'après avoir étudié les Potions de façon épouvantable jusqu'à leur BUSE, les élèves recherchent une aide extérieure. Beaucoup d'entre eux doivent reprendre leur BUSE au Ministère pendant leur Sixième Année, pour pouvoir passer leur ASPIC à temps. Et ce sont les professeurs particuliers, embauchés par ces élèves, qui font monter la moyenne. »

« Je crois, » relança Sirius, en ramassant l'un des parchemins devant lui, « que M. Ryan, un Guérisseur stagiaire qui a eu un "Acceptable" sur sa BUSE et un "Exceptionnel" sur son ASPIC, a parfaitement illustré cette situation.
Il a dit, et je cite : "Avant que M. Wyatt commence à me donner des cours particuliers, je n'avais aucune idée de pourquoi je dois remuer d'une façon ou d'une autre, ou comment les ingrédients interagissent les uns avec les autres. Rogue met simplement une recette au tableau et s'attend à ce que nous préparions tout, pendant qu'il erre parmi nous. J'ai découvert plus tard que les élèves qui réussissaient à suivre son cours d'ASPIC avaient tous eu une aide extérieure dès la Première Année. Surtout des élèves avec des frères et sœurs plus âgés, qui connaissaient déjà la matière." »

« Et avant que vous vous plaigniez de partialité, » continua-t-il, « M. Ryan était un Serpentard. Même si j'ai une pile de témoignages d'élèves de toutes les Maisons, qui disent tous à peu près la même chose. Même les élèves qui sont parvenus jusqu'à la classe d'ASPIC de Potions disent qu'ils ont eu besoin d'une aide extérieure, pour réussir leur ASPIC.
Voici un Serdaigle récemment diplômé : "J'ai eu de l'aide pendant toute ma scolarité à Poudlard. Ma sœur aînée était en Sixième Année quand je suis entré en Première, et mes parents savaient déjà que je n'entrerai pas en cours d'ASPIC sans son aide. Ils pensaient que c'était la manière de Rogue de filtrer les génies en Potions, vous comprenez ? Que quiconque réussit à y entrer doit vraiment aimer les Potions. Merlin, combien ils ont été surpris quand je suis entré dans la classe d'ASPIC, et que j'ai découvert que Rogue y était exactement le même qu'avant. Tout ce que je sais sur les Potions, je l'ai appris de mon aide extérieure." »

À présent, Dumbledore essayait frénétiquement de penser à des arguments pour sauver le poste de Rogue, quand Sirius continua.

« Comme je l'ai dit, Rogue est un génie en potions. Cela ne veut pas dire qu'il est capable de les enseigner. Il est plus adapté à un laboratoire, où il peut être aussi grincheux qu'il le veut. En tant qu'enseignant, il fait des dégâts. »

« Je veux bien admettre que Severus a une manière stricte d'enseigner. Il s'attend à ce que ses élèves fassent des recherches par eux-mêmes, comme il l'a fait... »

« ...Durant sa maîtrise. » l'interrompit Sirius. « Slughorn, lui, nous a enseigné les potions de la bonne manière.
Les élèves sont des enfants, pas des adultes. Il faut leur apprendre pourquoi ils doivent faire ça et ça, et comment faire des recherches. Afin que, lorsqu'ils arrivent au stade où un enseignant ne fait qu'envoyer l'élève dans la bonne direction, et juste attendre que l'élève trouve les réponses par lui-même, l'élève, lui, sache comment et quoi faire. »

« Vous savez, » intervint Nott, « je ne me souviens pas que vous soyez entré dans une classe, et que vous vous soyez attendu à ce que vos élèves maîtrisent une métamorphose que vous ne leur aviez pas encore montrée, Albus. Mais peut-être que ma mémoire est devenue défectueuse, depuis que j'étais votre élève. Ne pensez-vous pas ? »

« Non, je ne faisais pas ainsi. » dit Albus mal à l'aise.

« Que suggérez-vous ? » ajouta-t-il, vaincu.

Il remarqua que Malefoy était resté inhabituellement silencieux durant tout le débat. Il savait pourquoi : Malefoy pensait que, si Rogue perdait sa position proche d'Albus, Voldemort ne serait pas content...
Le plus jeune fils de Nott ne le serait probablement pas non plus, et Albus se demanda si Nott Senior le savait et s'en moquait, ou s'il ne s'impliquait tout simplement pas dans cet aspect de la vie de son fils.

« Remplacer Rogue serait bien. » répondit simplement Sirius. « Mais je me rends compte que le poste de Maître de Potions n'est pas facile à pourvoir, surtout quand il reste si peu de temps avant la fin de l'année scolaire. Mais nous ne pouvons pas non plus laisser les élèves de BUSEs en suspens, juste parce que les ASPICs seront assurés. »

« Et s'il améliorait sa méthode d'enseignement ? » Lucius avait finalement offert son opinion, et les autres Gouverneurs en grognèrent. « Sirius l'a dit lui-même, Severus est un génie en potions, qui doit transmettre cette connaissance. »

Sirius sembla envisager l'option. Il regarda Dumbledore, et eut un sourire narquois avec un regard entendu.

« Très bien. En probation, alors. Il garde les élèves de la Première à la Quatrième Année, ainsi que ceux de la Sixième Année. Et nous demandons à Slughorn s'il serait prêt à prendre temporairement en charge les élèves de BUSEs et d'ASPICs, afin de mettre à jour leurs connaissances pour leurs examens, jusqu'à ce que la situation soit résolue.
Je suggère, Albus, que vous commenciez à chercher un remplaçant, juste au cas où. Oh, et l'école ne devrait pas souffrir pour Rogue, ce qui signifie que tout ce que nous devons payer Slughorn signifie coupure du salaire de Rogue. Après tout, c'est pour son bénéfice que nous faisons venir un autre professeur, pour faire son travail à sa place. Quels sont tous ceux qui sont d'accord ? »

La motion fut adoptée, et Albus déglutit : Severus ne serait pas du tout content !

« À présent, Binns. Je ne crois pas que nous puissions attendre pour nous occuper de lui. L'homme aurait dû prendre sa retraite il y a des années. Il n'a rien enseigné de nouveau depuis sa mort, et ses résultats en BUSE sont encore pires que ceux de Rogue. »

« Aucun désaccord, ici. » dit Lucius.

« Cela ne peut pas attendre cependant. » expliqua Sirius. « Les élèves de BUSE ont besoin d'être mis à niveau, et j'ai remarqué que les élèves d'ASPIC adoptent une approche similaire à celle pour Rogue : ceux intéressés par cet ASPIC ont cherché de l'aide extérieure. Nous n'avons déjà que quelques mois pour aider ces élèves. »

En peu de temps, Dumbledore se retrouva avec un délai d'une semaine pour remplacer Binns, mais aussi Lockhart, qui avait été considéré comme un bouffon incompétent.

« La Défense Contre les Forces du Mal est un sujet trop vital pour avoir des professeurs incompétents. » déclara fermement Apollo McGonagall, le frère de Minerva.

« Je sais, mais je n'ai pas pu garder un enseignant pendant plus d'un an. Il y a une malédiction qui a été placée sur le poste... »

« Alors, changez le poste. » répondit simplement Amélia. « Annulez le cours de Défense Contre les Forces du Mal et appelez-le autrement, mais trouvez un enseignant décent.
Le nombre d'Aurors stagiaires que je reçois chaque année, et qui ne connaissent pas les bases, est incroyable ! Ils ont eu de la chance d'avoir réussi à passer leur ASPIC de Défense en étudiant de leur côté, mais ils manquent de connaissances dans tant d'autres domaines. Je dois les engager quasi-tous, de nos jours, avec plus de potentiel que de compétences, ou je me retrouverais sans Aurors. Et je perds un temps d'entraînement précieux, pour leur enseigner ce qu'ils devraient déjà savoir ! »

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« J'ai demandé au professeur McGonagall hier, elle a dit qu'elle n'avait pas de nouvelles officielles. »

« Tu crois que le Prophète a raison, et qu'il est avec Black ? »

« Je ne sais pas. »

Elle se mordit la lèvre, et exprima la question qu'ils se posaient tous les deux : « Tu crois qu'il reviendra un jour ? »

« Tu le voudrais, si c'était toi ? » demanda-t-il, et elle secoua la tête.

Non, elle ne le voudrait pas. Comment avaient-ils pu être aussi crétins ?

Au moment où Hermione avait entendu le sifflement, sa logique avait disparu, et elle ne s'était souvenue que de ce qu'elle avait lu dans Grandeur et décadence de la magie noire.
Sa logique, plus tard, lui avait fait remarquer que le serpent était sur le point de mordre Justin, et qu'après les sifflements d'Harry, le serpent s'était arrêté. Il était donc évident qu'Harry aidait, et pourtant, elle avait oublié la logique...

Elle avait oublié qu'elle connaissait Harry mieux que ça. Qu'elle avait vu Harry vouloir se battre pour arrêter Vous-Savez-Qui, malgré son jeune âge.
Hermione n'avait même pas l'excuse d'avoir été élevée en craignant les Fourchelangues, comme Ron. Et au lieu d'aider leur ami, ils s'étaient contentés de ne pas savoir quoi faire, et d'avoir peur de parler. Peur d'être eux aussi attaqués.
Bien sûr, ils n'avaient pas rejoint les autres pour brûler ses affaires ou lui faire du mal, mais ils ne les avaient pas non plus arrêtés...

À son insu, Ron pensait exactement la même chose : comment avaient-ils pu laisser tomber leur ami de cette façon ?

Le samedi matin, quand les élèves plus âgés étaient partis à Pré-au-Lard, ils avaient commencé à chercher Harry, mais ils n'avaient trouvé aucune trace de lui.
Tous les deux avaient bien pensé qu'ils devraient dire à un professeur qu'ils n'arrivaient pas à trouver Harry, mais ils avaient eu peur que les professeurs ne le forcent à retourner à la Tour de Gryffondor... Alors que, où qu'il se soit retrouvé, il y était plus en sécurité que dans la Tour.

Ils avaient déjà réalisé qu'ils avaient été stupides seulement quelques heures après le drame. Mais faire face à l'ensemble des élèves avait été effrayant...

Ron renifla : Neville avait été le seul à ne pas avoir eu peur de dire ce qu'il pensait. Qu'ils étaient tous une bande d'idiots, et qu'Harry avait probablement sauvé Justin. Neville, qui avait peur de sa propre ombre, n'avait pas craint de défendre ce qui était juste.
Il en avait cependant payé le prix. Les autres élèves n'avaient pas essayé de lui faire du mal, comme ils l'avaient fait pour Harry. Mais désormais, seuls Ron et Hermione, et parfois les Jumeaux, parlaient à Neville...

Tout du moins, jusqu'à ce qu'ils aient tous été emmenés pour être interrogés par les Aurors !
Après les interrogatoires et les articles publiés dans le Prophète, les élèves chantaient tous une autre chanson. À quel point ils savaient depuis le début qu'être Fourchelangue ne rendait pas Harry méchant. Après tout, Harry avait sauvé la Pierre Philosophale, l'année précédente. Il ne pouvait donc pas être méchant.

Bande de c***ards !

Ron frissonna en se souvenant de son interrogatoire, et en pensant que le leur avait été semblable.
Pour se faciliter les choses, les Aurors avaient décidé d'interroger les élèves à Poudlard, plutôt que leur idée précédente de faire venir tout le monde au DJM. En effet, après que le premier groupe d'élèves se soit présenté, escorté par leur Directeur de Maison, ils s'étaient rendus compte que ce n'était pas pratique.

Ron ne savait pas si c'était parce qu'il s'agissait d'Harry, ou si c'était à cause du tapage produit par Sirius Black, mais la Directrice du DJM elle-même avait tenu à interroger personnellement les élèves... Et ça lui avait particulièrement déplu, que tant de jeunes sorciers et sorcières aient laissé leurs préjugés obscurcir leur jugement !

Et on pouvait le croire : ce n'était pas une dame que Ron voudrait jamais mettre en colère... Elle était plus effrayante que Rogue à son pire moment !
Susan Bones, qui était apparemment sa nièce, et qui pour cela avait été interrogée à la fois par Mme Bones et par l'Auror-en-Chef, s'était approchés d'eux le lendemain, pour leur demander s'ils savaient comment joindre Harry. Elle avait une enveloppe épaisse à la main, et ses yeux étaient rougis. Elle leur avait dit qu'elle devait lui envoyer une lettre d'excuses.

« Peut-être que nous pourrions lui écrire ? » demanda-t-il avec espoir, mais Hermione secoua la tête.

« Je pense que ce que nous avons fait nécessite des excuses en personne. »

« Je sais, mais nous ne savons pas où il est. »

« Je sais. » dit-elle sombrement, en regardant par la fenêtre de la Salle Commune.

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« Sirius, puis-je vous dire un mot ? » demanda Albus à la fin de la réunion.

Il avait vraiment mal à la tête, en pensant à la tâche de trouver deux professeurs compétents en une semaine, et de créer la paperasse pour un nouveau poste. Il s'avouait aussi qu'il n'avait jamais pensé à ce moyen de contourner la malédiction. Il espérait bien que cela fonctionnerait.

Sirius haussa les épaules, et suivit Dumbledore jusqu'à son bureau (pièce), où il s'asseya dans l'un des fauteuils qui lui étaient offerts devant le bureau (meuble). Il fut surpris de voir Dumbledore s'asseoir dans le fauteuil à côté de lui, au lieu de celui derrière son bureau. Eh bien, au moins, il y avait une chance que le Directeur ait réalisé qu'il n'était plus un petit garçon à gronder.

« Je crois comprendre votre ressentiment, et je suis d'accord que Severus manque de méthodes d'enseignement, mais vous devez comprendre que... »

« ...Il ne peut pas jouer le rôle d'agent double sans une position proche de vous. Oh, je comprends ça, Albus. Mais vous devez arrêter de faire payer votre guerre par des enfants innocents. Si vous avez besoin de lui près de vous, faites de lui votre secrétaire, mais ne sacrifiez pas l'avenir d'une génération entière pour votre guerre. C'est déjà assez mauvais, l'enfance que vous avez volée. »

Et c'était le problème, pensa Albus.
« Comment va Harry ? » demanda-t-il, et au silence de pierre qu'il rencontra, il ajouta : « Sirius, tout le monde s'est rendu compte qu'il est avec vous. Où auriez-vous obtenu certaines des informations dont vous disposiez, ou les souvenirs de Pensine d'Harry ? »

« Oh, vous voulez dire le fait que vous ayez permis à un professeur de Poudlard de partager volontairement son corps avec Voldemort ? Ou que diriez-vous aussi du fait d'envoyer des enfants de onze ans dans la Forêt Interdite, pour trouver celui qui tuait des licornes ? Ou encore... ? »

« ...J'avais besoin d'être sûr que Voldemort était bien derrière ces attaques, et Harry semble avoir une connexion unique avec lui. »

Sirius eut un sourire narquois, comme s'il savait quelque chose qu'Albus ignorait.
« Oui, une connexion unique. Dites-moi, Albus : Harry m'a dit qu'il a été sous la garde de Mme Pomfresh au moins deux fois. Alors, comment se fait-il que la Guérisseuse que j'ai engagée, pour faire un examen complet d'Harry, ait trouvé non seulement des signes évidents d'abus et de malnutrition, mais aussi un fait très intéressant sur la cicatrice d'Harry, et que Mme Pomfresh n'aurait rien vu ? »

La respiration d'Albus s'arrêta pendant une seconde, et il espéra que Sirius ne l'avait pas remarqué. Pas de chance, car le sourire narquois s'agrandit !
« Vous voulez partager quelque chose ? Je parie que ce petit journal a quelque chose à voir avec tout ça. Non ? Silence ? Eh bien, les Guérisseurs que j'ai mis sur l'affaire pensent avoir un moyen de se débarrasser de la présence étrangère dans la cicatrice d'Harry. »

« Ce n'est pas possible, seule la destruction du contenant... »

Albus réalisa qu'il en avait trop dit quand les yeux de Sirius se rétrécirent, et qu'il siffla en se penchant dangereusement vers lui :
« Personne ne fera de mal à Harry, même si je ne peux pas le débarrasser de l'Horcruxe... Oh, je sais ce que c'est, Albus ! C'est l'un des avantages de venir d'une Famille comme la mienne. »

Sirius se pencha en arrière et continua d'étudier sa main au lieu de regarder Albus, comme s'il se souvenait de quelque chose de très lointain.
« Je n'ai jamais cru en cette Prophétie, et je ferai tout pour m'assurer que ce sont les adultes qui s'occupent du problème, pas un enfant. »

Il se tourna pour regarder Albus dans les yeux : « Vous pouvez travailler avec moi ou contre moi. Mais pensez à ceci : en ce moment même, Voldemort est un esprit désincarné. Alors, avez-vous pensé à ce qui pourrait lui arriver, si nous nous débarrassions de tous les Horcruxes qu'il a créés ? Car je suis sûr qu'il n'y avait pas que celui-là.
Mais dites-moi, Albus : qu'est-ce que vous avez attendu ? Vous avez eu onze ans de plus que moi pour comprendre tout cela et agir, et qu'avez-vous fait ? Attendre qu'Harry grandisse, et fasse votre travail pour vous ? »

Et sur cette conclusion, Sirius s'en alla, et Dumbledore réalisa que c'était exactement ce qu'il avait fait...

Il s'assit lourdement sur son fauteuil personnel, avec beaucoup de réflexions à faire.

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Note de l'auteur :

JKR n'a jamais vraiment expliqué comment fonctionnent le Conseil d'Administration et ses Gouverneurs, et à part de dire qu'il y en avait douze et que Malefoy en était un, nous n'avons jamais rien entendu de plus.

En inventant leur mode de fonctionnement, j'ai décidé que, puisque le monde sorcier semble donner tant d'importance aux Lignées Familiales, ces sièges de Gouverneurs auraient été établis par les Familles fondatrices de l'école, et hérités au fil du temps. J'ai donc créer douze Familles Sang-Pures, et j'ai essayé d'utiliser certains des personnages connus.

Les Familles qui auraient un Siège au Conseil seraient donc les suivantes : Potter, Black, Malefoy, Nott, Londubat, Bones, Smith, McGonagall, Greengrass, Abbot, Corner et Parkinson.
Bien
entendu, je ne pouvais pas mettre d'enseignant au Conseil, donc le siège McGonagall serait occupé par le frère de Minerva.

J'ai également imaginé qu'il y aurait toujours douze Sièges, ce qui signifie que si, pour une raison quelconque, deux Lignées Familiales fusionnaient, le Chef de Famille ne serait pas le seul à occuper un Siège : le deuxième de la Lignée le ferait aussi. Ou sinon, je me suis dit qu'avec la consanguinité, les Sièges auraient déjà été réduits à un seul après mille ans...

La seule raison pour laquelle Malefoy a pu voter par procuration pour trois Sièges, puis Sirius pour deux, c'est parce que d'une part, Harry dispose du siège Potter, mais comme il est mineur, son tuteur doit voter pour lui ; et d'autre part, Sirius n'avait jamais été condamné et n'avait donc jamais perdu son Siège, donc en attendant, Malefoy votait à sa place.

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