Coucou tout le monde !
Me voilà avec un nouveau chapitre !
Pas de bla-bla, place à la lecture !
Chapitre 4
Le mois d'avril venait tout juste de commencer et Harry se faisait une joie de revoir ses deux fils qui seraient de retour samedi pour les vacances de printemps. De plus, il rentrait tout juste d'une nuit passée auprès de Drago, donc, il se sentait parfaitement heureux.
Comme chaque matin où il revenait d'une folle nuit d'amour, il se rendit directement dans la cuisine et entreprit de préparer le petit-déjeuner pour sa femme et pour sa fille. Il ne tarda pas à entendre les pas de son épouse descendre les escaliers et venir dans la cuisine. Elle lui embrassa la joue et le remercia tout en s'installant sur l'un des tabourets du comptoir de la cuisine.
- Harry, il faut qu'on parle, lâcha-t-elle, le regard fuyant.
Le Survivant regarda Ginny et vit son air inquiet. Il ne savait pas encore de quoi il en retournait, mais il comprit que ça devait être grave ou tout du moins, pas une bonne nouvelle.
Il mit les pancakes dans une assiette et l'amena jusqu'au comptoir avant de s'asseoir, sa tasse de café dans les mains.
- Je t'écoute Gin.
- Voilà, je t'avais dit qu'Anthony avait l'air plus distant ces derniers temps. Hier, il a demandé à me voir pour qu'on puisse parler. Il a terminé son service à Sainte-Mangouste à plus de minuit, donc je savais que Lily dormait profondément… Je sais qu'on s'était mis d'accord pour ne pas prendre le risque de faire venir nos amants ici…
- Ça va Gin, cette règle nous tenait à cœur à tous les deux. Je sais très bien que, si tu l'as enfreinte, c'était parce qu'il n'y avait pas de risques que Lily vous surprenne.
- Oui, voilà et en plus, nous n'avons fait que discuter dans le salon, rien de plus, lui assura-t-elle.
- Dis-moi plutôt ce qu'il voulait te dire.
La sorcière tritura nerveusement ses mains avant de soupirer et de lever ses yeux pour les plonger dans ceux de son époux.
- Il m'a dit qu'il en avait marre d'attendre, que ça faisait plus de quatre ans que la situation durait et qu'il voulait une vraie vie de couple…
Harry prit une gorgée de café plutôt que de laisser s'exprimer son mécontentement. Ça faisait six ans que Drago et lui vivaient de la sorte et son amant ne lui avait jamais mis la pression, bien au contraire, il semblait même mieux accepter la situation qu'Harry.
Cependant, il savait que leur situation était différente. Contrairement à Drago qui, n'ayant que sa fortune à gérer et pouvait ainsi faire coïncider son emploi du temps en fonction des disponibilités d'Harry, Anthony, lui, n'avait pas ce luxe.
- J'ai bien essayé de lui dire que le plus long était passé, que Lily rentrerait à Poudlard dans un peu plus d'un an et qu'après, on serait libres de divorcer et de vivre nos vies, mais il a été très clair, il ne veut pas attendre jusque-là.
Sur ces mots, la tristesse de Ginny devint plus qu'évidente et le cœur d'Harry se serra. Il se leva de son tabouret et l'encouragea à faire de même pour l'étreindre.
- Je ne sais pas quoi faire Harry, je ne veux pas le perdre, mais je ne veux pas perturber les enfants et je t'avoue que divorcer parce qu'il me met la pression… Je ne sais pas si bâtir notre vie de couple sur cet ultimatum mènera à quelque chose de bon.
En effet, s'il avait vraiment présenté les choses comme Ginny le disait, ça n'était pas très glorieux. D'autant que, comme lui avec Drago, Ginny n'avait jamais rien caché à son amant.
- Les garçons sont grands maintenant et Lily aussi. Finalement, y aurait-il une grande différence entre maintenant ou l'année prochaine ? Elle va avoir dix ans à la fin du mois et elle en aurait eu juste un peu plus de onze au moment où on comptait entamer la procédure, dit Harry. Les enfants seront tous ici dès samedi, annonçons-leur à ce moment-là et on s'occupera des démarches une fois les garçons repartis à Poudlard.
Egoïstement, il préférait que Ginny en veuille à Anthony de lui avoir forcé la main plutôt qu'à lui pour avoir été une barrière à son bonheur. De plus, il pensait vraiment ce qu'il avait dit. Lily, la plus jeune de leurs enfants, était en âge de comprendre les choses, leurs garçons aussi. Il suffirait de leur expliquer la situation, de leur promettre qu'ils garderaient de très bonnes relations, que les fêtes continueraient à être familiales et qu'ils seraient toujours leur priorité à tous les deux.
- Tu es sûr ? demanda-t-elle, hésitante.
- Oui, j'en suis sûr. Nous allons divorcer, Ginny, mais on va attendre l'arrivée des garçons pour en parler, tous ensemble, répondit Harry, déterminé.
- Merci, dit Ginny en étreignant son mari une nouvelle fois.
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Albus était à la table des Serdaigle, en compagnie de Scorpius et d'autres membres de sa maison pour le dîner, lorsqu'il vit arriver le hibou de ses parents. Il en fut étonné, après tout, il avait reçu une lettre de leur part la veille, et en plus, ils s'arrangeaient toujours pour que le courrier arrive en même temps que ceux des autres, pendant le petit-déjeuner. Il devint un peu plus perplexe en voyant l'écriture enfantine de Lily.
Depuis le début de l'année, sa petite sœur s'était contentée de lui passer le bonjour par le biais des lettres de leurs parents ou, au mieux, de lui écrire quelques mots à la fin de leurs courriers. Il ouvrit le pli et prit le parchemin entre ses doigts pour le lire.
« Albus, James, je ne sais pas quoi faire.
J'ai entendu papa et maman parler de divorce ce matin, ils ne savent pas que je les ai écoutés. Ils ont dit qu'ils attendaient que vous soyez rentrés pour nous l'annoncer mais ils ne se disputaient pas. Je croyais que quand les gens divorçaient, c'était parce qu'ils ne s'aimaient plus et se disputaient beaucoup mais à la maison, rien n'a changé sauf que vous n'êtes plus là.
Papa et maman ne se disputent jamais et ils sont toujours gentils l'un avec l'autre. Même après que j'ai entendu ça, ils semblaient normaux. Est-ce que vous comprenez quelque chose vous ? Est-ce que je dois leur dire que je suis au courant ?
Si vous pouviez me répondre vite, ça serait bien.
Bisous, Lily »
Les mains tremblantes, il se leva sans dire un mot à personne, se rendit jusqu'à la table de son frère aîné, déposa la lettre devant lui et quitta la Grande Salle. Il pénétra dans la première salle de classe vide qu'il trouva et se retourna en entendant quelqu'un y pénétrer à sa suite.
Il se détendit en voyant qu'il s'agissait de Scorpius, son meilleur ami depuis leur premier voyage dans le Poudlard Express.
- C'est grave ? demanda-t-il avec inquiétude.
- Apparemment, mes parents veulent divorcer, répondit Albus en se laissant aller contre le mur jusqu'à se retrouver assis par terre, les jambes repliées vers lui.
Scorpius ne dit rien jusqu'à être assis à ses côtés.
- C'est une surprise pour toi ? s'enquit-il.
- Oui, pour moi, mes parents forment le couple le plus solide et le plus amoureux que je connais, en dehors de celui de mes grands-parents. Ils ne se disputent jamais, pas même des chamailleries. Ils sont très complices et ont toujours un mot ou un geste tendre pour l'autre. Quand je vois les parents de Rose, qui sont toujours en train de se prendre le bec ou passent parfois plusieurs jours sans se parler… J'ai toujours cru que s'il devait y avoir un divorce dans mon entourage, ça serait eux, avoua Albus.
- Tu sais, parfois, ça ne sont pas les couples les plus harmonieux qui sont les plus amoureux. Je suppose que vu de l'extérieur, le mariage de mes parents a l'air génial et pourtant, ils ne s'aiment pas, expliqua Scorpius.
- Pourquoi restent-ils ensemble alors ? demanda Albus, curieux.
- C'est monnaie courante chez les Sang-Pur traditionnalistes. Mon père m'a dit qu'un jour, il divorcerait, mais qu'il préférait attendre parce qu'il sait que mon grand-père va très mal réagir. Du coup, il adore ma mère, il la respecte, mais il ne l'aime pas et inversement. Chacun a des aventures de son côté…
Albus regarda son meilleur ami, perplexe. Il était surpris que Scorpius sache autant de choses sur ses parents. Il trouvait étrange qu'un père se confie autant à son enfant, enfin, de l'âge de Scorpius tout du moins.
- Et ça ne te gêne pas ?
- Pourquoi ça le devrait ? Ils sont heureux comme ça et ça ne les empêche pas de m'aimer…
- Moi, ça me paraîtrait trop bizarre de voir mes parents jouer au petit couple devant tout le monde en sachant ce qu'il en est vraiment.
- Bah, il y a peu de chance pour que ce soit leur cas, selon ma mère, les mariages de ce genre ne sont pas vraiment répandus ailleurs que chez les Sang-Pur.
- J'espère bien parce que je ne sais pas ce que ça me ferait de savoir que mes parents ont vécu leurs vies chacun de leur côté pendant des années sans rien laisser paraître. Où est l'amour dans tout ça, hein ?
- Il y a plusieurs formes d'amour, Al, et celui que partage mes parents n'est peut-être pas la vision que tu as de ça, mais il n'empêche qu'il existe et que je trouve que ça a son charme. Pas de dispute, une personne à qui tu peux vraiment tout dire. Pas de jalousie…
Scorpius marqua une pause et Albus médita ses paroles.
- L'amour, ils doivent le trouver ailleurs mais le soir, en rentrant, il y a une personne à qui ils peuvent tout dire, sur qui ils peuvent compter. Quand je vois comment se terminent certains mariages d'amour avec deux adultes qui ne peuvent plus supporter d'être dans la même pièce, je me dis que j'ai de la chance car quoi qu'il arrive, mes parents s'entendront toujours. Comme ça, en cas de divorce, rien ne changerait en dehors du fait qu'ils vivraient séparément.
Albus se dit que son ami n'avait pas complètement tort. Il ne savait pas encore ce qu'il en était réellement de ses parents, mais il ignorait ce qui lui semblait le mieux. Qu'ils se révèlent être un couple à l'image de celui des parents de Scorpius ou un couple traditionnel ? Dans son entourage, son oncle Percy avait divorcé de son épouse deux ans en arrière et depuis, ils ne supportaient plus de se retrouver au même endroit et leurs enfants étaient partagés entre les deux.
En effet, ça n'était en rien préférable à l'accord entre les parents de Scorpius. Certes, où était l'amour dans un mariage de la sorte ? Mais Scorpius souffrirait moins le jour où ils se sépareraient.
- De toute façon, il y a peu de probabilité que mes parents soient comme les tiens, comme tu l'as dit, ça n'est pas très répandu en dehors de ton milieu. Non, je ne comprends pas pourquoi ils semblent aussi sereins, selon ma sœur, mais peut-être que c'est juste pour donner le change jusqu'à l'annonce…
- Tu sauras en rentrant chez toi, conclut finalement Scorpius.
- Je ne rentre pas, déclara Albus.
Hors de question qu'il y aille en sachant qu'ils n'attendaient que ça pour officialiser leur séparation. Certes, il serait obligé de repartir chez lui à la fin de l'année scolaire, mais ça lui faisait quand même gagner presque trois mois. Trois mois pour se préparer au divorce de ses parents mais aussi, trois mois pour espérer qu'ils changent d'avis.
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Harry se trouvait chez son amant, la veille au soir, il lui avait annoncé la nouvelle de son divorce qui arriverait plus vite que prévu et Drago s'était employé à lui montrer à quel point la nouvelle le réjouissait. Ce matin, ils profitaient l'un de l'autre car Lily avait demandé à passer la nuit au Terrier et ce serait la matriarche Weasley qui l'accompagnerait à l'école.
- Je n'arrive pas à y croire, d'ici quelques mois, tu seras un homme libre, s'extasia Drago avant d'embrasser Harry amoureusement.
- Oui, enfin, n'oublie pas que pour nous deux, il faudra attendre un peu pour l'annoncer. Déjà, tu devras, toi aussi, divorcer mais en plus, j'aimerais attendre que mes enfants digèrent un peu le divorce avant de leur annoncer que je suis gay et amoureux de toi, tempéra Harry.
Bien sûr, Drago avait conscience de ça, mais la situation aurait été la même si le divorce aurait eu lieu plus tard, donc, ils gagnaient quand même du temps.
Alors qu'il allait dire ça à son partenaire, il en fut empêché par l'arrivée du hibou de son fils. Curieux, il alla ouvrir au volatile qui lui tendit la patte. Il prit le pli et le lut, fronçant les sourcils un peu plus au fil de sa lecture.
- Un problème ? s'enquit Harry, alerté par l'air soucieux de son amant.
- Euh… Mon fils m'annonce qu'il reste à Poudlard…
- Pourquoi ?!
- Pour… Pour tenir compagnie au tien, Scorpius parle de votre divorce, avoua Drago en tendant la lettre à Harry qui blanchit à sa lecture.
- Mais… Comment Albus peut-il savoir que sa mère et moi comptons divorcer ?! Comment ça a pu arriver jusqu'à Poudlard ?! Je…
Harry se leva et se rhabilla d'un coup de baguette.
- Désolé, faut que j'y aille, que je parle à Gin… Je ne comprends pas, lui dit-il, complètement paniqué.
Drago prit le visage de son homme en coupe et l'embrassa doucement.
- Bien sûr, vas-y, mais tiens-moi au courant, d'accord ?
Harry acquiesça et se réfugia dans les bras de Drago.
- Je ne sais pas ce qui a pu se passer… J'ai toujours tout fait pour épargner mes enfants et là, Albus a appris notre divorce de la pire des manières et je suppose que James doit le savoir également… Je suis désolé Drago, à cause de moi, ton fils veut rester à Poudlard…
- Ne t'excuse pas, tu n'y es pour rien, le tranquillisa Drago. Ça va faire long, mais je le verrai pour les vacances d'été. De plus, ça me fait plaisir de savoir que mon fils apprécie le tien au point de refuser de le laisser seul. Je n'aurais fait ça pour personne à l'époque de Poudlard.
Harry lui offrit un sourire triste et l'embrassa de nouveau avant de partir. Drago se rendit dans la salle d'eau pour prendre une douche et se préparer. En temps normal, il serait retourné dans le lit pour dormir un peu plus mais avec ce qu'il venait de se passer, il savait très bien qu'il ne parviendrait pas à retrouver le sommeil.
Une fois propre et frais, Drago descendit dans la salle à manger où il trouva Astoria, une tasse de café devant elle et le petit déjeuner prêt sur la table.
- Harry n'est pas là ? s'enquit-elle.
Depuis qu'Harry et lui se voyaient au Manoir, Astoria avait vu son amant à plusieurs reprises pour le petit déjeuner. La situation pouvait paraître bizarre, d'ailleurs, dans un premier temps, Harry avait refusé de s'attarder le matin, quand il le pouvait, mais Astoria lui avait assuré que sa présence ne la dérangeait en rien.
- Il a dû partir pour gérer une situation d'urgence, répondit Drago en s'installant.
- Un problème chez les Aurors ? s'inquiéta-t-elle.
- Non, problème personnel et d'ailleurs, Scorpius a décidé de rester à Poudlard pour les vacances, annonça-t-il.
- Quoi ?! s'exclama-t-elle, stupéfaite.
- En fait, Harry et sa femme ont décidé de divorcer…
- Mais c'est génial pour toi ça ! dit-elle ravie. Mais je ne vois pas le lien avec Scorpius…
- Albus l'a appris, on ne sait pas comment et il a décidé de ne pas rentrer chez lui, Scorpius ne veut pas le laisser seul. Je suis désolé.
- Oh… Eh bien, je suis déçue de savoir qu'il ne reviendra pas, mais je suis tout de même heureuse qu'il tienne à Albus au point de vouloir le soutenir. Quoi qu'il en soit, tu n'as pas à t'excuser, ce n'est de la faute de personne. J'espère qu'Harry réussira à savoir comment ça a pu arriver jusqu'aux oreilles d'Albus.
- Ouais, j'espère aussi. Lui qui a toujours tout fait pour préserver ses enfants, c'est un peu comme une grosse gifle là…
- J'imagine, oui. C'est dans ces moments-là que je suis heureuse qu'on ait toujours été honnête avec notre fils, enfin, autant qu'on puisse l'être en tout cas.
Drago acquiesça, comprenant la nuance. En effet, ils ne lui avaient rien caché du rôle de la famille Malefoy durant la guerre. Ils lui avaient aussi expliqué la vérité sur leur mariage, le fait qu'ils voyaient d'autres personnes… La seule chose qu'ignorait Scorpius, c'était la relation de Drago avec Harry, pour des raisons évidentes.
Bien sûr, avant la rentrée des deux garçons, ils n'avaient pas pu savoir s'ils seraient amis, simples collègues de classe ou même ennemis, mais ils avaient jugé qu'il serait plus simple pour Scorpius de ne rien savoir à ce sujet. Plus sage aussi.
Aujourd'hui, en voyant les deux garçons aussi proches, Drago se félicitait de cette décision car nul doute que le secret aurait été difficile à porter pour Scorpius.
- En tout cas, c'est une bonne nouvelle pour vous deux, reprit Astoria. Qu'est-ce qui a changé ? Harry a toujours tenu à attendre la rentrée de leur dernière.
- L'amant de de sa femme ne veut plus attendre, répondit Drago.
- Ah… Je suis un peu partagée entre compréhension et agacement, avoua Astoria.
- Exactement comme Harry, moi je trouve juste ça nul. Je sais que Ginny n'a pas menti, comme Harry a toujours été clair avec moi sur ce point. Du coup, je n'arrive pas à faire preuve d'empathie envers ce Goldstein. De toute façon, je l'ai toujours trouvé très con, trop pour un Serdaigle, si tu veux mon avis.
Astoria pouffa en secouant la tête.
- Drago, mon cœur, en dehors de quelques personnes très chanceuses, tu es incapable de faire preuve d'empathie, rétorqua Astoria.
Son hilarité augmenta en voyant l'air boudeur de son époux.
- Pour ce qui est d'Anthony Goldstein, je ne sais pas trop quoi te dire, c'est un bon médicomage mais je ne lui trouve rien de particulier, c'est vrai, concéda-t-elle.
- Bon, en même temps, elle ne devait pas avoir l'embarras du choix, elle est pas mal, mais… Elle est rousse, je suppose que ça doit être un critère éliminatoire pour beaucoup, supposa Drago, l'air en pleine réflexion.
De nouveau, Astoria secoua la tête.
- Tu es insupportable Drago, dit-elle avant de se lever et de quitter la salle en riant.
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Harry fit un bref passage chez lui pour se laver et enfiler des vêtements propres. Il savait que sa femme était déjà sur son lieu de travail, aussi, il sortit de chez lui une fois présentable et transplana jusqu'aux locaux de la Gazette du Sorcier, sur le chemin de Traverse.
C'était là que travaillait son épouse depuis l'arrêt de sa carrière de Poursuiveuse professionnelle, à la découverte de sa dernière grossesse. Elle était devenue journaliste sportive, au début, uniquement chargée de rédiger les papiers sur le Quidditch et maintenant cheffe du département sportif. Elle devait vérifier chacun des articles sportifs du quotidien et c'était à elle de décider les sujets à couvrir au fur et à mesure.
- Harry ! s'étonna-t-elle en le voyant à l'entrée de son bureau. Ça pour une surprise ! Ça fait au moins six ans que tu n'es plus passé au bureau.
- C'est vrai, je suis désolé de te déranger…
- Ne dis pas n'importe quoi, le coupa-t-elle. Entre, assied-toi, tu veux un café ? Non, non, pas un café, tu as l'air assez agité comme ça. Plutôt une camomille.
Sans attendre de réponse, elle fit bouillir de l'eau dans la théière à l'aide de sa baguette puis la fit venir à elle ainsi que deux sachets de thé différents et les tasses qu'elle servit.
- Voilà, dit-elle en lui tendant la boisson fumante. Alors, dis-moi, ça a l'air grave.
Harry jeta un sort de silence sur la porte du bureau fermé. Il se trouvait tout de même au quartier général du journal qui lui avait fait beaucoup de tort par le passé, inutile de leur donner une nouvelle occasion de le faire.
- Ecoute, je ne sais pas comment c'est possible, mais Albus sait que nous allons divorcer et je suppose que James doit le savoir aussi, annonça Harry, sans détour.
Ginny écarquilla les yeux et mit quelques secondes à se reprendre.
- C'est impossible Harry, il n'y a que toi et moi à savoir. Qu'est-ce qui te fait dire ça ? l'interrogea-t-elle.
- Drago a reçu une lettre de son fils où il lui disait ne pas rentrer pour les vacances car Albus avait appris notre divorce et avait décidé de rester à Poudlard. Le fils de Drago ne rentre pas dans les détails du pourquoi ni du comment, il ne dit que ça.
Ginny passa une main lasse sur son visage avant de regarder son époux, aussi affligée que lui.
- On a tout fait pour qu'ils ne souffrent pas, quitte à mettre notre bonheur entre parenthèse pendant presque huit ans, et tout ça pour qu'au final, ils l'apprennent comme ça. Tu as une idée de comment ça a pu arriver ?
- Aucune, non, répondit Harry, la même lassitude pouvant s'entendre dans sa voix. La maison est surprotégée, personne ne pourrait entendre nos conversations que ce soit grâce à des sorts d'écoute ou à des mouchards moldus. Je vais quand même faire des sorts de vérification dans la maison, mais je sais déjà que je ne trouverai rien.
A Grimmaurd, ils avaient eu des soucis avec un journaliste trop zélé qui était allé jusqu'à mettre leur maison sur écoute. Bien sûr, quand Harry avait fini par percer le mystère à jour, le journaliste en question avait été viré avec interdiction d'écrire de nouveau un article pour la communauté magique de Grande-Bretagne, il avait aussi écopé d'une peine de prison assez lourde pour violation de la vie privée et pour violation de domicile.
Ces événements avaient rendu Harry à la limite de la paranoïa et en plus d'avoir fait le nécessaire pour protéger leur maison, il portait sur lui un bracelet qui brouillait les appareils ou les sorts d'écoute à proximité. Il le désactivait uniquement dans le cadre de son boulot, quand il devait justement user de tels objets.
- Tu penses que Lily sait aussi ? demanda Ginny.
Soudain, Harry se sentit bête. Avec tout ça, il n'avait pas pensé une seule seconde à sa petite princesse. Maintenant qu'il le faisait, il se souvint de son étrangeté depuis la veille au matin, soit le jour même où ils avaient parlé divorce.
- C'est bon Gin, je pense que j'ai compris, dit-il.
- Ah ? Partage avec moi, s'il te plaît.
- Non seulement Lily doit être au courant mais je pense qu'elle a surpris notre conversation et que c'est elle qui en a parlé à ses frères.
Ginny poussa un soupir soulagé qui fit froncer les sourcils d'Harry. Comment pouvait-elle paraître soulagée ?
- Ne te méprends pas Harry, j'aurais voulu qu'elle ne le sache pas et encore mieux, qu'elle n'aille pas en informer ses frères, mais je préfère savoir que c'est elle plutôt que d'imaginer un inconnu en train de nous épier.
Harry ne put qu'acquiescer face à ce constat, il n'avait pas vu les choses de cette façon.
- Qu'est-ce qu'on fait ? s'enquit finalement Ginny.
- Dès ce soir, on parle à Lily, pour vérifier si on a tiré les bonnes conclusions. Ensuite, je pense qu'on devrait écrire à Albus mais en confiant la lettre à Neville, pour qu'il s'assure qu'il la lise. Malheureusement, on ne pourra pas le forcer à rentrer s'il n'en a pas envie, de toute façon s'il ressent le besoin de gérer ça loin de nous, on peut le comprendre, non ?
- C'est vrai, tu as raison. On parlera à James et Lily sans lui alors ?
- Je crois, oui, ça serait injuste pour eux de les faire attendre.
- Je trouve aussi. Puis à son retour à Poudlard, James pourra expliquer les choses à Albus, ajouta Ginny.
- Ce n'est pas vraiment son rôle mais vu les circonstances, c'est sans doute mieux, concéda Harry.
- Pour ce qui est d'écrire à Albus, je pense que ce n'est pas une bonne idée dans l'immédiat. On n'est pas encore censés savoir qu'il ne compte pas revenir à la maison, expliqua Ginny.
Harry soupira, il n'avait pas pensé à ça. C'était Drago qui avait reçu une lettre de Scorpius donc, il n'était pas supposé être au courant. S'il écrivait à son fils, il trahirait vraisemblablement sa relation avec son amant et Albus avait déjà l'air assez perturbé par le divorce pour en plus devoir gérer l'homosexualité de son père et le fait qu'il ait déjà quelqu'un dans sa vie.
- Bon, commençons par parler à Lily, on verra après.
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Le samedi matin était arrivé et Scorpius se trouvait à l'extérieur en compagnie des deux frères Potter. Il ne se sentait pas vraiment à sa place dans ce qui était une discussion familiale, mais Albus lui avait demandé de rester.
- Albus, tu devrais venir, ça ferait plaisir aux parents, tenta une nouvelle fois James.
- Et eux, est-ce qu'ils se soucient de me faire plaisir en décidant de divorcer ? demanda puérilement Albus.
- Ecoute, normalement, c'est toi le sage et moi l'entêté, je ne suis pas à l'aise dans le rôle du frère moralisateur, s'amusa James, faisant sourire Scorpius.
- Alors ne joue pas ce rôle et rentre à la maison, moi je reste là, asséna Albus.
James soupira, l'air embêté.
- Tu sais, ce n'est pas en restant ici que tu empêcheras quoi que ce soit. Tu vas juste faire de la peine à papa et maman.
- Bien fait pour eux !
- En temps normal, j'aurais été solidaire avec toi, Al, mais j'ai besoin de savoir ce qu'il se passe. Je ne comprends pas plus que toi pourquoi ils envisagent le divorce et ce n'est pas en me comportant comme l'imbécile que tu sembles être devenu, que j'y arriverai, sur ce, bonnes vacances ! conclut James en se détournant et en se dirigeant vers les diligences.
- Je n'ai pas besoin de toi de toute façon ! s'écria Albus en se détournant à son tour.
En route vers le château, ils croisèrent Rose qui, à la plus grande surprise de Scorpius, étreignit son cousin avec tendresse, un air soucieux au visage.
- Prends soin de toi, Al et si j'en ai l'occasion, je donnerai quelques bonbons de ma boîte à flemme à tes parents, promit-elle avant de lui faire un clin d'œil.
Albus pouffa et passa ses bras autour d'elle.
- Sérieusement, Al, je pense que ça te ferait du bien de rentrer et de discuter avec eux, dit-elle doucement.
- Pas envie, dit-il, borné. J'ai besoin de temps, je ne veux pas affronter ça dans l'immédiat.
- Ok, se contenta-t-elle de répondre. Bon, je vais y aller, passez de bonnes vacances.
- Bonnes vacances ! lancèrent les deux garçons en chœur.
Comme le temps était beau, ils décidèrent finalement d'aller se poser près du lac et s'allongèrent dans l'herbe.
- Ça va ? s'enquit Scorpius.
- Ouais, ça va, répondit-il platement. Merci d'être resté.
- Oh de rien puis ça va être cool Poudlard en période de vacances !
- Tu crois ? demanda Albus, perplexe.
- Bien sûr ! La Grande-Salle quasiment vide, la bibliothèque plus calme que jamais, le terrain de Quidditch rien que pour nous !
- On n'a même pas nos balais, fit remarquer Albus.
- Il y a toujours ceux de l'école, pour s'amuser entre nous, ça sera suffisant. Puis surtout, on pourra préparer des farces pour nos collègues de dortoir, s'amusa Scorpius.
- Oh ! Je crois que j'ai encore de la poudre à gratter que mon oncle m'a offerte pour Noël !
- Génial ! s'extasia Scorpius.
Il reposa sa tête sur l'herbe et regarda le ciel bleu, dégagé. Oui, ses parents lui manquaient mais ses vacances s'annonçaient sympas quand même.
Et voilà pour le quatrième chapitre !
Alors, qu'en avez-vous pensé ?
Finalement, le divorce arrivera plus tôt que prévu !
Je vous embrasse et vous dit à très vite !
Bizzz.
