Chapitre 4: Vivre dans un nouveau monde.

Au Sanctuaire, les chevaliers d'or avaient ramenés un Athéna très inquiète pour sa garde rapprochée et un Janus exténué, tout comme son hôte. D'ailleurs, les deux ronflaient avec entrain à l'infirmerie aux côtés d'un Hélios qui dormait très profondément. Shaka demande doucement à Shion.

Shaka: Comment va-t-il?

Shion: Il va dormir cinq ou six jours à priori. Va te reposer, je t'appelles s'il y a un problème ou bien s'il se réveille plus tôt.

Shaka: Merci!

Shion: Ne t'en fais pas trop, elle est avec ses frères, ils vont s'en sortir, ensemble.

Dans l'autre univers, quatre jours après sa visite à sa sœur, dans un obscur entrepôt sur les quais. Ikki, perché sur des poutrelles du plafond, observait attentivement la scène qui se déroulait au fond du lieu. Un homme de taille moyenne, encadré par quatre hommes baraqués et suivit par une dizaine d'autres armés de mitraillettes marchandait avec un homme noir, lui aussi encadré par des gardes du corps et suivit d'autres portant des pistolets mitrailleurs.

Black: Alors, nous sommes d'accord? 50 000 cash et je vous offre la possibilité de contrôler tout un quartier.

Blond: Ok, mais après vous laissez tomber de la ville.

Noir: Avec plaisir.

Ikki sentit soudain l'aura de Mazikeen, la jeune femme venait de se faufiler discrètement dans l'entrepôt et ne tarda guère à le rejoindre après avoir vu la petite troupe armée en bas.

Mazikeen: Tiens donc, tu chasses encore sur mes plaques-bandes?

Ikki: Tout dépend, je suis là pour le noir.

Mazikeen: Ça tombe bien, le blondinet est à moi!

Ikki: Et on ferait mieux de bouger, ils ont fait affaire et vont déguerpir. Une alliance temporaire?

Sentant le potentiel de combattant d'Ikki et ayant vu sa manipulation, le démon accepta sans se faire prier. Même elle, ici, ne pouvait pas faire face à toute seule à trente hommes lourdement armés.

Ikki: Quinze chacun?

La démone acquiesça et les deux se laissèrent souplement tomber au sol, derrière les deux groupes de malfrats. Quatre hommes se firent brutalement assommés de la même façon. Le chevalier et le démon avaient pris la tête des deux derniers hommes à une main et les avaient fortement connus l'un contre l'autre. Les autres bandits, bien entraînés, ouvrirent aussitôt le feu. Mais Mazikeen n'avait aucune difficulté à éviter les balles et celles qui se dirigeaient vers Ikki étaient mystérieusement déviées et il était entouré d'une lueur orangée qui le nimbait faiblement. Les hommes de mains des deux cibles tombaient comme des mouches face aux deux combattants aguerris qui leur faisait face. A coups de poings et de pieds, les deux assommaient tout ce qui leur barrait le passage. En quelques minutes, la brève bagarre avait pris fin et il ne restait plus que les deux personnes recherchées débouts face au chevalier et à la démone. Celle-ci brandit une arme sous le nez de sa cible.

Mazikeen: Tu viens bien gentiment avec moi ou tu fais connaissance avec ceci.

Blond: Je ferais tout ce que vous voudrez madame. S'il vous plaît, ne me tuez pas!

Mazikeen: Trouillard!

Elle l'assomma brutalement. Ikki avait déjà hissé sa propre cible, inconsciente sur son épaule.

Ikki: Merci du coup de main, je vous offre un verre ce soir, pour vous féliciter?

Mazikeen: Je vous attendrai au Lux à vingt heures.

Ikki: Avec plaisir. Je vais appeler mon frère que la police vienne prendre livraison de ces abrutis qui en plus ne rapportent rien.

Mazikeen: C'est entendu! À plus tard ! Fit la démone en disparaissant rapidement. Ikki passa un bref coup de fil et disparut à son tour.

Après avoir touché sa prime, Mazikeen se rendit auprès de Linda. Cette dernière sourit à son amie.

Linda: Maze, il y a longtemps que je ne t'ai pas vue, comment vas-tu? Demanda la psychiatre.

Mazikeen: Très bien, j'ai fait une intéressante rencontre il y a quatre jours et aujourd'hui je l'ai revu. Il est sombre, efficace, je sens que je vais bien m'amuser avec lui.

Linda: Maze, sois prudente! Je veux que mon bébé fasse connaissance avec Tatie Maze!

Mazikeen: Allons, Linda, je suis un des plus puissants démons de l'enfer, ce n'est qu'un humain avec certes un pouvoir intéressant et un très bon niveau de combattant. Il pourrait en remontrer à Amenadiel. Et ne t'inquiètes pas, ce petit aura une Tatie à toute épreuve. Finit la démone avant de saluer son amie.

A la clinique. Ce matin, c'était Mario, le jumeau de Maria qui s'occupait de la jeune infirme. Si Maria avait une forte attirance pour les deux frères et aurait pas dédaigné d'inclure Ikki dans sa collection, son jumeau avait une attirance utile pour la petite princesse et ne se privait pas de la caresse de s'occuper d'elle. Encore une fois, il bavait littéralement d'envie devant la poitrine de l'adolescente aveugle qu'il venait d'emmener prendre une douche. Assise sur un tabouret, elle tremblait de froid aussi demanda-t-elle d'une petite voix.

Cécile: S'il vous plaît, j'ai froid!

Mario: La douche est presque à température, désolé, petite. Et arrêtes de pleurer, s'il vous plaît?

Fit-il en voyant les yeux inertes s'emplirent de larmes silencieuses.

Cécile: J'y peux rien, je maîtrise pas. Dit-elle dans un murmure.

Mario: Expliques moi, pourquoi, alors?

Cécile: Parce que j'ai 15 ans, que j'ai toujours appris à être autonome et que je ne peux même plus m'occuper de moi seule, ça vous paraît normal? Grinça-t-elle.

Mario: Je vois ce que tu veux dire, mais tu dois laisser du temps à ton corps pour guérir.

Cécile: Je suis aveugle, pas complètement débile, je sais bien mes yeux ne me serviront pas et mes jambes peuvent ne jamais revenir. Alors, épargnez moi ce couplet et faites ce que vous avez à faire.

Il n'osa pas répliquer devant la dureté de ton et la fatalité de l'adolescente. Après tout, il pouvait la reluquer à son aise, sans qu'elle proteste. Aussi continua-t-il son travail dans le silence total. Il remettait le corset sur le haut du corps, quand elle poussa un gémissement et s'évanouit. Ne parvenant pas à la réveiller complètement, il sortit prévenir un médecin. Il tomba sur Hyoga qui remettait un dossier à une infirmière.

Mario: Docteur, ma patiente fait un malaise et je n'arrive pas à la réveiller totalement.

Hyoga: Laquelle? Demanda-t-il prit d'un sombre pressentiment.

Mario: Votre sœur!

Hyoga: Allons-y. Ils se dirigèrent rapidement vers la chambre où se développerait la jeune fille. Celle-ci était à demi-consciente, gémissant faiblement.

Hyoga: Qu'est ce qui c'est passé?

Mario: Je ne sais pas, docteur, je venais de fermer son corset, elle a gémit et s'est évanouie. Je ne comprends pas.

Hyoga: Encore! Sa peau est encore fragilisée à cause des brûlures, ses plaies se rouvrent à cause des frottements, il suffit que le corset pince un peu sa peau pour que cela crée une plaie. Dit-il en retirant doucement le corset et en soulevant légèrement sa sœur. Ils virent alors tout les deux, deux plaies saignant abondamment, l'un au niveau des côtes flottantes, là où le corset se fermait et l'autre au niveau de la suture due à l'opération qu'elle avait subie. Avec précautions, le blond installa sa cadette sur le ventre et dénuda le dos abîmé. Ce faisant, il découvrit brièvement le bas du corps de l'adolescente. Il demanda.

Hyoga: Mario, un kit de suture et de quoi nettoyer. Je vais lui passer du sang, également!

L'infirmier était obnubilé par la plastique de la petite princesse. Le chevalier ne loupa pas le regard lubrique de l'homme et claqua des doigts avant de dire sèchement.

Hyoga: Mario, secoues-toi, on perd du temps là! Tout en recouvrant le bassin de sa patiente du drap.

Mario: Oui, tout de suite docteur!

Il sortit précipitamment de la pièce pour aller chercher le matériel demandé. Hyoga se pencha sur sa benjamine et lui souffla doucement.

Hyoga: Je vais m'occuper de toi, petite sœur, je te jures qu'il ne te toucheras plus jamais.

Trois heures plus tard, la jeune fille reprit totalement ses esprits. Elle entendait près d'elle le bruit d'un stylo courant sur le papier. Elle inspira profondément et eut un sourire heureux. Elle avait ressentit la présence de son frère, Shun. Elle interrogea doucement.

Cécile: Shun, c'est toi?

Shun: Hé, salut, enfin réveillée, petite sœur, j'en suis heureux.

Cécile: Qu'est ce qui c'est passé? Je me rappelle d'une grande douleur quand Mario a fermé mon corset et j'ai vaguement entendu Hyoga près de moi, mais tout est très flou.

Shun: Ta peau a cédé avec les frottements et tu as perdu pas mal de sang, Hyoga t'a recousu et t'as donné du sang, tu as dormi trois heures, c'est tout.

Cécile: Tu restes avec moi?

Shun: Ouaip, jusqu'à ce soir, et je repasserais cette nuit, je prends ma garde à dix huit heures.

Cécile: Oh, je t'obliges à faire des heures supplémentaires, je suis désolée, Shun.

Shun: Tu ne m'obliges à rien du tout, j'avais de la paperasserie à faire et je voulais venir te voir. D'ailleurs Shiryu et Seiya t'embrassent. Allez, reposes-toi, ma puce et ne t'inquiètes de rien.

Encore fatiguée, elle s'endormit rapidement et ne vit pas son frère rejoindre Hyoga vers midi et les deux se diriger vers le parking sous terrain de la clinique où ils savaient trouver Mario et Maria. Mario disait à sa jumelle.

Mario: Je crois que Hyoga m'a vu, dépêches toi avec eux, j'ai vraiment envie de cette fille et sans moyen de pression…

Maria: Ça va être compliqué, j'ai essayé de les frôler sensuellement, les aguicher et autres et ils n'ont pas réagi. Ils ne vont pas être faciles à conquérir mais j'adore ça. Et une fois que j'aurais ces deux là, je compte bien essayer ce Ikki, il… Une voix interrompit leur échange.

Voix: N'y comptez pas! Hyoga et Shun apparurent devant les deux jumeaux. Hyoga posa une main sur la voiture des deux infirmiers.

Hyoga: Je vais être bien clair! Maria, tu ne nous intéresse absolument pas, arrête tes minauderies, c'est juste ennuyant, pour être poli! Mario, tu touches encore un cheveu de notre sœur, tu la regardes encore comme une marchandise et ton service trois pièces sera définitivement hors d'usage.

Mario: Les menaces ne me font pas peur, surtout celles en l'air! C'est du vent! Répondit le jumeau de Maria.

Shun: Elles ne sont pas en l'air! Tu veux du vent, tu vas être servi. Demanda-t-il avec un sourire sarcastique, tout en invoquant légèrement son cosmos.

Un vent violent se mit à souffler, collant les deux jumeaux contre leur voiture. Hyoga sourit et invoqua à son tour son cosmos de façon à geler légèrement la carrosserie de l'auto.

Hyoga: Et je ne plaisantais pas en parlant de définitif. Alors, sur un été clairs? Redemanda-t-il durement.

Mario et Maria: Oui, oui, tout à fait! Acquiescèrent-ils d'un air terrifié.

Shun: Cette petite mais intéressante conversation restera entre nous, n'est ce pas? Ajouta Andromède avec un regard noir.

Mario: Parfaitement!

Hyoga: Bien, à plus tard, alors. Dit-il en se détournant. En quelques secondes, les chevaliers se fondirent dans les ombres et disparurent. Les jumeaux restèrent un instant hébétés avant de choisir de parler de ceci à personne et de ne plus contrarier les deux frères qui leur apparaissaient très dangereux malgré leur apparence normale.

Le soir au Lux. Comme convenu, Ikki rejoignit Mazikeen et après avoir pris un verre ensemble et échangé quelques phrases, ils sortirent tous les deux et se rendirent dans un hôtel proche. Là, ils prirent une chambre, tous les deux conscients que ce n'était qu'un brève aventure qu'ils reprendraient au besoin. Ils s'effeuillèrent rapidement et se jetèrent l'un sur l'autre avec voracité. Baisers rapides et goulus, caresses appuyées, leur étreinte ressemblait à un combat où chacun cherchait à prendre le dessus sur l'autre tout en lui faisant connaître le plaisir. Ce fut Mazikeen qui remporta la première bataille, enfourchant Ikki et le guidant en elle en lui indiquant un rythme effréné qu'il suivit avec complaisance. Au moment où elle jouissait à grands cris, il en profita pour reprendre le dessus et la pilonna sauvagement, ce qu'elle semble d'ailleurs fortement apprécier. Ils passèrent une bonne partie de la nuit à lutter ainsi pour finir par s'endormir quelques heures, fatigués. Au matin, Ikki se réveilla rapidement et contempla brièvement le corps endormi à côté de lui. Il remonta le drap sur Mazikeen et sortit rapidement du lit pour s'habiller. Il finissait quand la démone, toujours nue, le rejoignit.

Mazikeen: Tu allais me laisser comme ça?

Ikki: J'ai beaucoup de fromages mais non, je ne voulais pas te réveiller et je dois aller voir mes frères. Mais j'allais te dire au revoir.

Mazikeen: Tes frères peuvent-être se débrouiller sans toi? Fit-elle mutine.

Ikki: C'est très tentant mais pas cette fois.

Mazikeen: Pourquoi? Le fait d'être avec une démone te déranges?

Ikki: Non, là d'où je viens, on m'a déjà considéré comme un démon, mais je dois discuter avec eux d'une importance choisie. Tu m'as dit que la seule a choisi de pouvoir ouvrir le passage dimensionnel avait disparut, et je sais que malheureusement ma petite sœur ne survivras pas plus de six mois si on ne trouve pas un moyen de revenir chez nous. Il faut qu'on fasse des recherches, il y a forcément un autre moyen. Je ne peux pas la laisser mourir. Elle s'est sacrifiée pour nous déjà trop de fois.

Mazikeen: C'est elle qui t'a dit qui j'étais, et qui prétend que je m'humanise.

Ikki: Oui, et tu peux lui faire confiance, elle se trompe rarement. A bientôt, j'espère?

Mazikeen: Avec plaisir!

Elle l'embrassa avidement puis le laissa partir.