Début d'une nouvelle année
Après cette étonnante annonce, les élèves avaient commencé à manger tout en discutant encore de la nouvelle. À la table des Gryffondors comme à celle des Serpentards, les deux élèves concernés n'avaient plus d'appétit.
-Allez mec, mange un peu ! s'exclama Blaise tout en enfournant une grosse portion de purée dans sa bouche. Vois le bon côté des choses, tu pourras mater Granger autant de fois que tu le voudras vu que vous allez partager la même salle de bain.
-Blaise pour une fois dans ta vie tu ne pourrais pas être un minimum sérieux ? demanda Pansy en faisant les gros yeux.
-Bah quoi ? De toute façon vous êtes trop pessimistes. Moi à ta place Drago, j'en profiterai. C'est pas tous les jours que tu cohabites avec la Sainte Nitouche de Poudlard. Qui sait ce qu'elle cache sous son uniforme ? répliqua Blaise avec insouciance.
-Répugnant, cracha Pansy.
L'intéressé, qui n'avait pas ouvert la bouche depuis l'annonce, grogna, signe qu'il n'était pas d'humeur à supporter l'humour perverse de Zabini. Il redoutait cette cohabitation. Granger et lui ne s'étaient jamais entendus. Ils étaient comme chien et chat et s'étaient toujours lancés des piques, Drago allant même jusqu'aux insultes. Ils ne s'étaient jamais retrouvés face à face sans se disputer et ils n'avaient jamais tenus une conversation un tant soit peu polie et civilisée. Qui sait comment se passera cette année ? Lui qui voulait se faire discret pour cette 6ème année, c'était raté. Il était hors de question que son père en entende parler...
À la table des Gryffondors, une certaine personne semblait avoir les mêmes pensées.
-Malefoy et toi. Je n'y crois toujours pas, commença Harry encore abasourdi.
-Je me demande ce qu'il a fumé pour avoir prit consciemment ce genre de décision, intervint Ginny.
-N'hésite pas à nous appeler s'il t'embête, hein Herm' ? Si jamais il te fait quoi que ce soit, viens nous voir et on se fera un plaisir de lui refaire le portrait à cette saleté de fouine blonde, ajouta Ron avec hargne.
Harry approuva, quoi qu'il soit plus pacifique que Ron. Hermione sourit un peu.
-Aller Hermione, mange un peu tu en auras besoin. C'est pas comme ça que tu pourras supporter Malefoy à longueur de journée.
-Merci Ginny, souffla Hermione alors que la rousse lui servait des patates sautées.
Bien que le banquet soit succulent, comme à son habitude, elle ne réussit à manger qu'une petite portion de son assiette. Elle se sentait nauséeuse et avait l'impression d'être comme enfermée dans un espace restreint. Quand le diner fût enfin fini (à l'effarement de Hermione et Drago), Dumbledore se leva à nouveau pour clôturer le banquet de début d'année.
-Encore quelques petites annonces chers élèves si vous le permettez ! Cette année, nous sommes heureux d'accueillir un nouvel enseignant dans notre équipe, le professeur Slughorn. Le professeur Slughorn est un de mes vieux collègues qui a accepté de reprendre son ancien poste de maître des potions.
Ce fût l'étonnement général. Après l'annonce des nouveaux préfets-en- chefs, voilà qu'un nouveau professeur faisait son apparition. Tout le monde savait ce que cela voulait dire.
-Le professeur Rogue, quant à lui, se chargera des cours de défense contre les forces du Mal, poursuivit Dumbledore.
Les réactions ne se firent pas attendre. Tout le monde se mit à parler avec son voisin, commentant les nouvelles qu'ils venaient d'apprendre. Tout d'abord, le directeur nommait Granger et Malefoy au poste de préfets-en-chefs, sachant pertinemment qu'ils se détestaient, et voilà que maintenant il nommait Rogue au poste de défenses contre les forces du Mal alors qu'il le lui avait toujours refusé et ce depuis des années. Cette année s'annonçait pleine de rebondissements au château. Le professeur Rogue n'eut que quelques applaudissements venant de la table des Serpentards mais il ne s'en souciait guère. Il avait enfin eu ce qu'il désirait depuis des années. Un petit sourire triomphant naquit sur ses lèvres. Harry était en état de choc ainsi que tous les élèves de Gryffondors. Il ne comprenait vraiment plus le directeur et commençait sérieusement à se demander s'il ne devenait pas un peu maboul. Il échangea un regard horrifié avec Ron qui partageait ses pensées. Du côté des serpents, c'était la joie. Malefoy sourit à son parrain tandis que les élèves autour de lui commentaient avec enthousiasme la bonne nouvelle.
-Alors Rogue a enfin eu ce qu'il voulait, murmura Théo.
-Enfin une bonne nouvelle, se réjouit Drago.
Dumbledore, fier de son coup, attendit que les élèves se calment un peu puis il rétablit le silence.
-Autre chose à présent : comme vous le savez toutes et tous dans cette salle, Lord Voldemort et ses partisans sont à nouveau en liberté et se renforcent de plus en plus.
Tout à coup, la salle devint subitement plus attentive. Drago s'était redressé sur son siège et écoutait avec attention les paroles du directeur. Harry lui aussi écouta avec soin.
-Je n'insisterai jamais assez sur les dangers que représente cette situation et sur les précautions que chacun d'entre nous doit prendre pour assurer notre sécurité. Je vous demande donc, à chacun et chacune d'entre vous, de faire les bons choix, de signaler immédiatement tout comportement inhabituel ou hors du commun et d'avertir immédiatement les professeurs de quelque chose de suspect. Je vous demande aussi de toujours respecter les règles de sécurité imposées au sein et également à l'extérieur de l'école, de ne jamais sortir durant le couvre-feu ou de vous lier à de mauvaises personnes. Je ne dis pas qu'il y en a ici, non. Seulement le monde extérieur en est rempli. Une fois sortis de ce château vous serez confrontés au monde réel, aux bons comme aux mauvais choix, aux bonnes et aux mauvaises fréquentations. Il est impératif de se lier d'amitié avec les bonnes personnes, de nouer des liens et c'est pour cela que la solidarité et les amitiés hors maisons sont vivement conseillés. Nous sommes toujours plus forts unis.
En disant cela, Dumbledore avait particulièrement lancé son regard perçant aux tables de Gryffondors et de Serpentards.
-Bien, l'heure n'est pas à l'austérité. De bons lits tièdes vous attendent dans vos dortoirs ! Sur ce, bonne nuit et excellente année à tous ! termina le directeur.
Les élèves se levèrent, encore sonnés du discours obscur du directeur. Hermione, Drago et leurs amis se levèrent également afin de rejoindre leurs appartements. Alors qu'ils se dirigeaient vers la sortie, une voix appela Hermione.
-Miss Granger s'il vous plait j'aurai à vous parler, vous aussi Mr Malefoy ! s'exclama le professeure McGonagall.
Hermione soupira puis souhaita bonne nuit à ses amis qui lui lancèrent un regard compatissant. Ginny lui fit une accolade amicale en guise d'au revoir. Hermione regarda ses amis se fondre dans la foule tandis qu'elle se dirigeait vers le professeure McGonagall qui l'attendait avec Malefoy à ses côtés. Drago avait à peine eu le temps d'échanger quelques mots à propos du discours de Dumbledore avec ses amis que McGonagall l'avait appelé afin qu'il prenne ses obligations de préfet-en-chef. Il avait dit bonne nuit à ses amis qui étaient partis rejoindre les cachots humides du château, non sans que Blaise lui lance un regard amusé. Lorsque les deux préfets-en-chef furent réunis, McGonagall leur donna à chacun un badge représentant un "PC" qu'ils accrochèrent sur leur uniforme.
-Votre salle commune se trouve au deuxième étage dans l'aile Est du château. Elle est gardée par un tableau représentant un lion et un serpent et dont le mot de passe est "union".
McGonagall soupira comme si les idées de Dumbledore la dépassaient.
-J'attends de vous une cohabitation exemplaire, sans insultes et sans combats. J'espère que durant cette année scolaire vous saurez mettre vos différents de côté afin de permettre une bonne entente et une bonne colocation. Vous donnerez aussi le bon exemple, étant préfets-en-chef et de deux maisons opposées qui s'affrontent depuis bien trop longtemps. J'espère de tout cœur que cette année se passera dans la paix et l'entente, sans grands conflits ou meubles volant dans tous les sens, ajouta-t-elle.
Cette dernière phrase eu l'effet d'avoir plutôt été prononcée pour elle-même plutôt que pour les deux élèves. Après leur avoir rappelés leurs devoirs de préfets-en-chef, donnés des heures de rondes et conseillés une fois de plus une bonne entente, McGonagall les laissa prendre congé et elle leur souhaita bonne nuit.
Les deux préfets-en-chef montèrent en silence les escaliers menant à leur salle commune, chacun plongé dans ses pensées. Aucun des deux ne voulait engager la conversation avec l'autre. Ils arrivèrent enfin devant le tableau gardant leur salle commune et Hermione prononça le mot de passe. Le tableau libéra l'entrée de leur salle commune et tandis qu'Hermione y pénétrait en première, Drago marmonna quelque chose qu'elle n'entendit pas.
-Dumbledore et ses idées... souffla-t-il.
Il entra ensuite dans la salle commune et dû reconnaitre qu'elle était assez jolie. La pièce principale, qui était le coin repos, était composée de deux sofas se faisant face au centre de la pièce avec entre eux une table basse, d'une petite bibliothèque (à la joie d'Hermione) dans le coin de la salle et d'une cheminée. En face de l'entrée il y avait trois portes. Celle du milieu menant à la salle de bain commune (à leur horreur), celle de droite menait à la chambre d'Hermione tandis que celle de gauche menait à celle de Drago. Chacun découvrit la sienne alors qu'ils avaient admiré brièvement la salle de bain. Drago pénétra dans sa chambre sans jeter un regard à Hermione qui en fit de même. Il fût heureux de constater que les couleurs prédominantes étaient le vert et argent, les couleurs de sa maison. Le lit à baldaquin était recouvert de draps verts et un bureau se trouvait collé au mur à gauche de l'entrée. Les rideaux aux fenêtres étaient de couleur argent et Drago constata que ses bagages avaient déjà étaient emmenés. Sans perdre de temps il se déshabilla, se mit en caleçon et s'enroula dans ses couvertures sans aller dans la salle de bain qu'il supposait être occupée par Granger. Tant pis, il y passerait demain. Il était plutôt satisfait de la salle commune qu'on leur avait attribuée et il se demandait si la chambre de Granger ressemblait à la sienne. Certainement avec ses propres couleurs. Il s'endormit alors, épuisé par cette journée et en pensant que cette année n'allait pas être de tout repos.
