Résumé : Lyana Perry, jeune inspectrice, travaille sur une enquête difficile. Décidée à prouver sa valeur, elle décide de suivre une piste qui va la mener au domaine Vespucci à l'écart de la ville. Infectée par un virus transformant les êtres humains en créatures mangeuses de chair humaine, elle n'a pas d'autre choix que de trouver l'antivirus caché dans un laboratoire situé sous la chapelle, mais avant de pouvoir la rejoindre, elle devra vaincre les différents pièges de la maison principale.

Durant son périple, elle affronte et tue Hassan : un assistant cuisinier ayant muté.

Après avoir dû fuir la salle à manger abritant trois créatures, la porte de la cuisine se met à tambouriner, Hassan aurait-il survécu ? Ou une autre créature était-elle tapie dans l'ombre ?

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CHAPITRE 3: AFFRONTEMENT

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Ma respiration revenait à la normale tandis que la porte cessait de tambouriner. Quoi que ce fut, "ça" avait compris qu'il ou elle ne démolirait pas la porte.

Petit à petit, je commençais à me détendre et commençais à évaluer mes options: six portes, un accès aux toilettes qui ne menaient qu'à l'étage avec une porte fermée, une double porte menant au hall, une porte menant à la cuisine, visiblement occupée par quelque chose de dangereux et une porte menant à la salle à manger habitée par des créatures anthropophages

Trois clefs existantes : la clef W, la clef E et la clef S. Probablement West, East et South ce qui impliquait l'existence d'une clef North si, comme je le pensais, ces clefs étaient inspirées de la Rose des vents.

Si quelque chose me permettait d'avancer, ça serait peut-être à l'étage et c'était l'occasion de quitter ce couloir malsain.

Je retournais donc dans le hall d'entrée et montais les marches, le bruit de mes pas camouflés par l'épaisse moquette. Une fois dans la première mezzanine, je tentais la première porte en face de moi : la chambre d'Irma, si j'en croyais la plaque.

La pièce n'était pas verrouillée.

Je me trouvais dans une grande chambre à l'ancienne. Si l'endroit avait eu des motifs plutôt vénitiens jusqu'ici, cette pièce, en revanche faisait très médiévale : un lit épais, double se situait à gauche des lieux, à droite, je pouvais observer un rocking chair et juste à côté une grande bibliothèque.

Au mur, une drôle de fresque murale en relief me faisait face : elle représentait Artémis, déesse de la chasse, tendant son arc pour tirer. Autour des chevilles de la déesse se tenait un loup, prêt à l'attaque.

En y regardant de plus prêt, je remarquais deux détails: le loup avait un croc d'une couleur différente et la flèche n'avait pas de pointe.

J'entreprenais d'investiguer le croc du loup qui s'avérait être possible à dévisser, je tentais bien de le revisser sur le bout de la flèche, mais non, ça n'était pas aussi simple.

La fresque avait un texte encadré par une sorte de parchemin peint : "Le loup qui grandit est celui que nous choisissons de nourrir" ce n'était ni vénitiens, ni moyenâgeux, c'était même un dicton indien.

Je décidais de conserver le croc de loup sur moi, après tout, ce n'était pas la par hasard.

Je préférais fouiller les autres pièces de la mezzanine. Il y avait peut-être d'autres indices dans la salle à manger ou la cuisine, mais je ne voulais plus retourner dans le couloir. La porte de la cuisine qui cognait et cognait encore me faisais une peur bleue.

En sortant de la chambre d'Irma, il y avait deux portes autour de moi : une à gauche et une à droite. Une autre porte était visible à ma droite et de l'autre côté un couloir continuait.

Je tentais la porte de gauche, fermée : un petit S gravé me fit comprendre que ce devait être la porte des toilettes vue de l'autre côté.

L'autre porte était ouverte et donnait sur la porte démolie du monte-charge que j'avais pris au début de toute cette aventure. Il y avait deux portes : la première, la plus proche de moi était verrouillée, elle aussi avait le fameux "S" gravé. La seconde semblait fermée de l'intérieur.

Sur la mezzanine, la dernière porte visible depuis la chambre d'Irma était également verrouillée et comme je le pensais, il existait bel et bien une clef North, ainsi que la gravure en forme de "N" le confirmait. Cette porte n'avait aucune plaque explicative.

La dernière porte au bout du couloir abritait le bureau et arborait-elle aussi un "N " gravé.

- Super, quatre clefs à trouver et je n'en ai pas une seule ...

Pas le choix, il fallait que je revienne dans cet horrible couloir ...

Je descendais les marches sans aucune envie d'y retourner. J'avais peur, mais mourir de ça ou d'un virus qui risquait de me transformer en l'une de ces créatures anthropophages ? Non merci, je DEVAIS tout tenter pour sortir d'ici.

J'ouvrais la double porte très lentement. Quoi que ce fut dans la cuisine, ça s'était calmé.

Je poussais la porte de la salle à manger.

Le corps abattu gisait toujours au même endroit, lui, au moins ne s'était pas relevé. Les deux autres étaient toujours la. L'un d'entre eux semblait ne pas pouvoir sortir de sous la table, l'autre s'était relevé et commençait déjà à avancer vers moi.

J'analysais la situation : un mort-vivant bloqué sous la table, un autre avançant doucement vers moi du côté gauche de la table, huit balles, largement de quoi les tuer tous les deux, mais je risquais d'alerter la chose de la cuisine et j'en avais tellement peur que je ne pouvais m'y résoudre.

Je m'apprêtais à contourner la table sur la droite comme plus tôt, mais je remarquais enfin le pourquoi cette salle à manger avait de l'intérêt, je cherchais un indice, j'en avais un: une fresque murale avec un loup reposant prêt d'un lac. La fresque était fine, presque cachée par un vaisselier.

Je décidais de contourner la table malgré tout, tentant d'attirer le mort-vivant vers moi. S'il contournait la table suffisamment loin, je pourrais vérifier la fresque. Si on était logique, il devait y avoir une dent différente.

Comme prévu, le monstre contournait, je restais un moment, marchant doucement en arrière pour le faire venir. Il était proche, mais pas suffisamment pour m'attraper.

Une main glacée se serrait sur ma cheville, le deuxième mordeur ! Comment avais-je pu l'oublier ? Son autre bras m'agrippait la jambe. Je saisissais sa tête pour l'empêcher de me mordre, mais le second croqueur me fondait déjà dessus. Je levais mon arme et tirais une première balle qui dégageait la moitié du visage de la créature debout. L'autre plongeait ses dents dans ma cuisse et un horrible pincement aigu se fit sentir tandis que sa bouche se couvrait de carmin. Je hurlais de douleur et tombais à la renverse.

Le mordeur debout s'était écroulé avec moi et je retenais sa tête avec l'avant-bras gauche, de l'autre main je braquais mon pistolet sur le crâne du mordeur qui dégustait ma cuisse.

Un coup de feu, net et précis et le monstre qui me mangeait s'écroulait ainsi, sans vie.

Le tir avait fait réagir l'autre monstre, je le frappais de la crosse de mon arme, son nez et son arcade se brisèrent sous mes coups, mais rien n'y fit.

Sa force me plaquait au sol, je levais mon pistolet à nouveau et le fourrais sur l'œil valide du monstre, appuyant sur la détente ... Il s'écroulait ... Mort ...

Cinq balles restantes, deux créatures mortes, une blessure douloureuse, mais semblait-il, superficielle à la cuisse.

Je tendais l'oreille, pas de bruit dans le couloir. Je me dirigeais en titubant un peu vers la fresque et vérifiais si ma théorie était juste en espérant vivement que je n'ai pas fait tout ça pour rien.

Heureusement, non, il y avait bien un croc différent des autres. Sa couleur était plus terne, plus grisâtre et la forme triangulaire évoquait plus une flèche qu'un croc.

J'enlevais la pointe de flèche de la bouche du loup et l'enfonçais dans la poche de mon pantalon, un cliquetis se fit alors entendre non loin.

Je me dirigeais vers la porte de la salle à manger et me préparais pour sortir, mais celle-ci était verrouillée.

- C'est impossible ! - M'écriais-je - Elle était ouverte quand je suis rentrée ici !

Ce n'était pas possible ! Maintenant que les choses avançaient enfin, j'étais enfermée sans raison ! C'était comme jouer à un de ces jeux vidéo ou le jeu décidait de vous bloquer juste parce qu'il en avait marre de vous voir gagner. Ce n'était pas juste !

Non du calme Lyana, il devait y avoir une explication : la porte s'était verrouillée au moment ou j'avais pris la pointe de flèche, ça n'était surement pas un hasard.

Je me dirigeais à nouveau vers le dispositif et vissais à nouveau la pointe pour entendre le cliquetis, je re franchissais les mètres qui me séparaient de la porte : ouverte, parfait. Il suffisait juste de trouver un moyen de la garder ainsi.

Je calais une chaise et tentais le coup, mais la porte se mit à claquer violemment et démoli la pauvre chaise sur son passage, non il allait falloir trouver autre chose.

Et si ?

Bien sûr, le croc de loup !

Je remplaçais la pointe de flèche par le croc de loup qui, effectivement se glissais parfaitement à cette place et déverrouillait la porte.

Trop heureuse, je sortais de la salle à manger, prête à foncer pour aller fixer la pointe sur l'arc d'Artémis, mais à peine étais-je sortie de la salle à manger que la porte de la cuisine recommençait à cogner, un coup, deux coups, le troisième fut le bon.

Hassan était bien en vie, son visage reconstitué, mais il avait l'air différent, encore plus bestial si seulement c'était possible. C'était comme si, à notre première rencontre, il ne m'avait attaquée que pour me manger et que là, il voulait se venger.

Il entamait une marche lente vers moi, sa tête sautillant dans tous les sens comme un effet de vieux film d'horreur. Sa barbe ondulée était remplie de filet de bave.

Puis il se mit à hurler et je battais en retraite vers la porte des toilettes, alors qu'il me fonçait dessus. Je tentais de refermer la porte, mais le bras d'Hassan était passé et m'empêchait de refermer. Je poussais de toutes mes forces, mais je n'arrivais pas à l'en empêcher.

Mon flingue ...

Je collais mon dos à la porte pour le prendre, mais Hassan profitait de ma mauvaise position pour m'envoyer voler au sol, le pistolet glissant sous la porte d'une des toilettes.

Je me retournais pour voir Hassan, vouté, prêt à me fondre dessus, non ! Je refusais de mourir ainsi. Je rampais frénétiquement vers les WC, passant ma main en dessous, cinq balles c'était mieux que rien.

Mais Hassan me saisissait par le col de ma chemise et m'envoyait voler à travers la pièce, mon dos heurtait violemment le sol du couloir. Je rampais en arrière pour tenter de le fuir et lui s'avançait à nouveau vers moi comme agité de soubresaut.

La peur eu raison de moi, je me relevais et courais vers la double porte que j'ouvrais à la volée et refermait rapidement derrière moi avant de foncer vers les escaliers et me cacher dans la chambre d'Irma. De là ou j'étais, je pouvais entendre la double porte être repoussée par la force de Hassan qui grommelait et rageait en marchant, je ne le voyais pas, mais je pouvais aisément l'imaginer.

- Ok, du calme Lyana - Me dis-je - tu es dans la pièce que tu voulais rejoindre, commence par ça.

Je me dirigeais vers la statue murale, tout en jetant de rapides coups d'œil par-dessus mon épaule, des fois que Hassan aurait découvert comment ouvrir une porte sans faire de bruit, mais rien à signaler.

Je vissais la pointe sur la flèche d'Artémis. La statue du loup émit un léger rugissement enregistré et sa gueule s'ouvrit, la langue était en fait une plaque qui s'ouvrait alors sur le côté révélant deux choses: une clef et un carnet.

Ce fut ce dernier que je pris en premier.

"Nouvel échec. Il est incroyable que cette formule soit si volatile et encore ? La version créée par Umbrella corporation était plus faible. Faible ? Oui, mais plus stable. Lorsque les scientifiques d'Umbrella Corporation voulaient créer quelque chose de spécial comme un Licker par exemple, ils y arrivaient. Nous, nos résultats ne sont que purs hasards.

Nous avons réussi à créer quelques lickers, mais ça n'a été fait que par chance. La plupart deviennent de simple morts-vivants, errants sans buts autres que de manger de la chair humaine.

Et il y a aussi les exceptions comme Hassan Nadir, l'ancien assistant cuisinier. Un brave garçon qui nous a prévenu de la tentative d'évasion de son patron et qui est devenu chef de cuisine à sa place. Nous avons fait le test sur monsieur Nadir, il est comme les autres ; affamé de chair humaine, mais il a conservé son agilité, il peut ressentir des émotions, comme la colère et il a une force quasiment surhumaine, en revanche, il perd ses capacités cognitives jour après jour.

Hormis Mr Nadir, nous avons eu d'autres spécimens dans le même cas, mais la formule est trop instable, peu d'entre eux ont survécus, nous les avons envoyés au projet IVY dans la serre.
Comme nous examinons Mr Nadir, nous avons décidé d'utiliser les douches des vestiaires de l'équipe cuisine pour qu'il lui serve de garde-manger. De base, nous lui apportions ce qu'il fallait, il se tenait tranquille, mais il a fini par devenir plus agressif, alors nous avons envoyé directement les victimes sur place.
Ce qui rend Mr Nadir si unique par rapport aux autres spécimens du même genre, c'est son immortalité : lorsque l'on détruit son cerveau, il se régénère avec du temps, il est comme composé de milliers de vers qui se recollent entre eux c'est aussi affreux que fascinant.
Je me doute que l'une des deux jumelles a dû s'en mêler, c'est leur truc les tentacules, les vers et ce genre de bestioles et qui serais-je pour contrarier mes deux plus belles créations ?

Mon projet avance ..."

Le journal portait la mention "journal d'Irina Vespucci".

Donc Hassan semblait être le seul immortel du groupe, parfait. Je repassais mon regard rapidement sur le carnet : "Umbrella Corporation" bien sûr ! C'était ça le logo trouvé sur la scène de crime ! Comme les évènements de Raccoon City avaient eu lieu plus de vingt ans auparavant, je ne m'en étais pas forcément souvenue, mais ce parapluie blanc et rouge était bien le symbole d'Umbrella Corporation, la société responsable de la création des monstres qui avaient démolis Raccoon City. J'étais une enfant à l'époque, pas étonnant que le logo ne m'ais pas plus marquée que ça. Je me souvenais à peine des évènements, même si j'avais le rapprochement entre ma situation actuelle et l'incident de cette ville dans le midwest.

J'examinais la clef : un E était gravé dessus. La fameuse clef East qui allait me permettre d'ouvrir deux portes, hélas situées dans le fameux couloir ou se trouvait Hassan.

- Je ne te connaissais pas de ton vivant, mais je peux déjà dire que je te déteste ...

Il fallait que je trouve un moyen de contourner Hassan et cela commençait par savoir où il se trouvait actuellement et surtout, savoir comment le vaincre.

Doucement, je poussais la porte pour jeter un œil, pas de Hassan sur la mezzanine. Je sortais de la chambre, la clef dans la poche revolver de mon pantalon. J'approchais doucement du haut de l'un des escaliers menants au rez-de-chaussée pour jeter un œil : rien ... Ou pouvait être Hassan ?

J'entamais ma descente ...

*Stomp stomp stomp*

Quelque chose courait.

Hassan, il était dans le petit couloir menant au bureau, je n'y avais pas pensé. Il poussait un cri inhumain. Je descendais les marches quatre à quatre, lui n'essayait même pas : il franchit le garde-fou de l'étage et atterrit souplement sur les jambes, juste à côté du bas des escaliers, je contournais l'escalier sur la gauche et revenait vers la porte, mais mon assaillant avait compris et se tenait dans le chemin. Il fonçait vers moi, tentant de me frapper, je glissais sur le sol pour l'esquiver et me ramassais pour me relever, fonçant vers la double porte. Dans la panique, je fonçais dans la cuisine attrapant le premier couteau à portée de main : un couteau à rondelle de fromage de la taille d'une machette.

Hassan fit irruption une seconde après, j'étais morte de peur, tétanisée et tremblante, mais il fallait que je l'affronte.

Il se mit à hurler et sauter vers la première table en inox qui nous séparait, ses mains se posant sur la table et l'enjambant comme un gymnaste, je tendais le couteau pour le frapper en plein cœur et revenir, mais il ne bronchait pas, il frappait violemment avec sa main sur mon bras : quatre traces ouvertes dans mon chemisier et le tissu se teintait de carmin. Je répondais avec une série de coups horizontaux peu précis, je n'étais pas forte en arme blanche, même dans les jeux vidéo j'avais toujours été une tireuse malgré mon manque de maitrise des armes à feu dans la vie réelle.

Hassan prenait quand même le temps d'esquiver les coups, une fois, deux fois et il répondait d'un autre coup de griffe dans mon avant-bras, la douleur irradiait dans les sillons creusés par les ongles de l'assistant cuisinier qui hurlait à nouveau et sautait sur moi. Je tendais le couteau en avant qui se plantait dans le cœur de Mr Nadir à nouveau, mais y restait me l'arrachant des mains.

Désarmée, je ne savais trop que faire, Hassan hurlait crachant des sillons de bave sur le sol, c'était comme s'il avait compris que je n'avais plus d'arme, il avait l'air de sourire.

La créature se mit à me courir dessus sans prévenir et je battais en retraite vers le fond de la cuisine, me retournant pour voir Hassan prendre appui sur une autre table et me sauter dessus.

- Exactement ce que j'attendais !

Je me pliais en deux pour esquiver Hassan qui finit sa course dans la chambre froide, celle la même que j'avais fouillée pour trouver les bouteilles d'eau et que j'avais, heureusement laissée ouverte, de tout mon poids je refermais la porte et la verrouillait, m'adossant à elle en reprenant mon souffle.

- Ca n'est pas une porte en bois celle-ci, il va falloir faire plus d'effort pour la défoncer ! - Dis-je à son attention, sachant que c'était impossible. Je l'entendais frapper, mais je prenais quelques secondes de pauses, après quoi je tenterai de trouver une trousse de secours, je l'avais bien mérité ...