«Harry!»
Une sorcière de moyenne taille, aux longs cheveux bouclés retenus dans un chignon à l'équilibre précaire et aux yeux noisette attire Harry dans une éteinte amicale, teintée de soutient.
Harry sourit dans les cheveux de son amie, attendrit par son geste d'affection. Il se recule et salue le rouquin se tenant derrière la jeune femme.
«Comment te sens-tu Harry?
- Ça va... et vous?
- Super! Ta semaine de repos te fait du bien?
- Oui, je remercie Kingsley pour cette magnifique idée.
- Alors mon pote, que fais-tu pour occuper tes journées? Demande Ron avec une voix enjouée.
- Je lis et je... rends visite à... un ami.
- Ah oui? Qui ça?
- Aucune importance... Et vous ça se passe comment au Ministère?
- Ben... La routine quoi! Pas d'affaire bien croustillante en ce moment. T'inquiète pas vieux, tu rates rien d'extraordinaire.
- Haha tant mieux alors. Je peux me reposer sans remords.»
Harry leur offre un faible sourire et les invite à le suivre jusqu'au salon. Le couple s'assoit dans le canapé tandis que Harry prend place dans un fauteuil à côté d'eux.
«Thé, café?
- Je veux bien un thé, répond Hermione.
- Et moi des gâteaux!
- Ron! Rouspète Hermione.
- D'accord, d'accord... Je vais prendre un thé aussi... et des gâteaux pour tremper dedans!»
Hermione lève les yeux au ciel, abandonnant visiblement à essayer de raisonner son mari sur la question de la nourriture. Un petit rire franchit les lèvres de Harry alors qu'il s'exclame:
«Alors deux thés ET des petits gâteaux!»
Le Gryffondor revient quelques instants plus tard, un plateau contenant deux tasses et une boites en fer, sur les bras. Harry sert ses deux amis avant de se rasseoir mollement dans son fauteuil.
«Comment tu le gères...? Demande Hermione après un temps de silence.
- Oh! Je t'ai déjà dit que ça allait parfaitement bien.
- Je ne parlais pas de ça Harry...
- Ça va. Cessez de vous inquiéter pour moi. Je vais bien.
- On est tes amis Harry. C'est normal qu'on s'inquiète. Comment vas-tu réellement?
- Je vous assure que je vais bien, soupire-t-il. Et vous, comment est-ce que vous le vivez?
- Ça fait un bon coup dans la gueule tout de même mais on s'y fait, répond Ron.
- Harry, je sais que bon nombre de morts t'ont affecté notamment... Rogue-
- Oui, bien que je ne comprendrais jamais comment tu peux éprouver des remords pour un bâtard pareil.
- Ron ça suffit. On en a déjà discuté.
- Excuse-moi... mais personnellement je ne peux m'empêcher d'être heureux que l'immonde chauve souris paie enfin pour tous ses crimes.»
Un ricanement amer s'échappe des lèvres de Harry alors qu'il suit l'échange qui se déroule sous ses yeux.
«Excuse-le Harry. Il a du mal à être objectif en ce qui concerne Rogue...
- Ce n'est rien. Toute façon il a l'habitude d'être haï n'est-ce pas? Alors une personne de plus ou de moins, qu'est-ce que ça va changer pour un homme qui n'a presque jamais connu l'amour? C'est facile de critiquer. Mais bien moins de faire face à la vérité.
- Harry, mon vieux. Reconnais que Rogue a été un immonde bâtard pendant notre scolarité. Il ne faisait que s'acharner sur toi injustement! Il t'a haï sans même te connaître! En plus ce n'était qu'un sale Mangemort-
- Tais-toi Ron. Tu ne sais RIEN! ABSOLUMENT RIEN!»
Hermione se lève d'un bond, comme sur un ressort. Elle tire son époux par le bras et déclare d'une voix douce:
«Je crois que nous allons te laisser Harry. Nous repasserons un autre jour.»
Harry les regarde quitter l'immense maison d'un il vide et désintéressé. Il ne prend même pas la peine de les saluer et reste avachi dans son fauteuil.
Quelques instants plus tard, Ginny entre dans la pièce, une petite fille rousse dans les bras.
«Papa!
- Bonjour ma chérie, répond-il avec un sourire fatigué. Ça a été à l'école?
- Oui super! La maîtresse a dit que j'étais très forte en calcul!
- Je suis fier de toi ma puce.»
Lily dépose un baiser sur le joue de son père et part en courant dans la cuisine pour aller se chercher un goûter.
«Ça a été avec Ron et Hermione? S'enquit Ginny.
- Oui... On s'est un peu pris la tête avec Ron mais rien de grave.
- A quel sujet?
- Rogue.
- Ah. Je vois...»
Le silence flotte entre eux, lourd de souvenirs. La rousse s'approche de son mari et pose doucement ses mains sur ses épaules. Ses lèvres se pose un bref instant sur la tempe de son mari, témoignant du soutient qu'elle lui porte.
«Au fait je me disais, que dirais-tu d'inviter cet ami à qui tu rends visite depuis plusieurs jours, demain midi? J'aimerais beaucoup le rencontrer.
- Je ne suis pas sûr que c'est une bonne idée Gin'...
- Pourquoi? Je suis sûre que c'est quelqu'un de super.
- Je ne sais pas...
- Oh allez, tu peux au moins lui demander. Ça te fera prendre l'air en plus.
- Si tu le dis... soupire Harry en se relevant.
- Parfait, à toute à l'heure.»
Harry se contente dacquiescer mollement avant d'aller enfiler ses chaussures et son manteau.
Le jeune sorcier sort de l'imposante demeure, et transplane.
En quelques enjambées, Harry se retrouve devant la porte d'une maisonnette en pierre. Cela fait maintenant plusieurs jours que Harry rend visite à son ancien professeur. Et s'il a protesté au début, il a fini par s'y habituer. Bien qu'il rechigne toujours à voir le Gryffondor, Harry sait très bien que cela ne le dérange pas tant que ça. L'Auror le soupçonne même d'apprécier le lien que Harry crée entre lui et le monde sorcier actuel. Cependant, c'est tout de même avec un léger vertige d'appréhension que Harry frappe à la porte.
«Monsieur Potter. Que faîtes-vous encore ici?
- Je viens vous rendre une petite visite Rogue. Vous savez bien à quel point je vous affectionne, réplique-t-il sarcastiquement.
- J'ai cru remarquer oui, grimace-t-il. Entrez donc.»
Harry s'exécute et comme à chaque fois, un léger vertige enivre ses sens. Harry ne sait pas exactement pourquoi, si c'est dû à la chaleur du feu où à la légère odeur de poussière, mais cette maison lui donne le tournis. Pourtant, ce n'est pas désagréable. Simplement comme une douce berceuse. Comme si cette maison était hors du temps et de la réalité. Loin de ses problèmes et de la vie qu'il mène dehors. Presque irréelle.
«Thé?
- Vous n'auriez pas de l'alcool?
- Si. Mais je ne suis pas sûr que ce soit sage d'en mettre à votre disposition.
- Je suis plus un gosse Rogue. Donnez-moi donc un verre de ce que vous avez.
- J'en doute parfois Potter... Mais soit. Si c'est ce que vous souhaitez.
- Je le souhaite.»
Un verre apparaît sur la table basse, en face du siège de Harry, alors que Severus s'installe dans son propre fauteuil, scrutant avec intérêt son invité.
«Brandy. J'espère que ce n'est pas trop fort pour vous.
- C'est parfait merci.
- Et si vous me disiez la réelle raison de votre venue?
- Je vous ai déjà dit. C'est parce que je vous apprécie profondément.
- Ça je n'en doute pas, sinon pourquoi vous donneriez vous la peine de venir rendre visite quotidiennement à un vieux sorcier à moitié mort? Seulement Potter, d'habitude vous ne réclamez pas d'alcool.
- Heureux de voir que ma vie vous intéresse.
- Détrompez-vous Potter. Ce qui m'intéresse, c'est si la raison de partager mon whisky est valable ou non.
- Oh je vois... Eh bien pour tout vous dire, ça vous concerne en partie.
- Vraiment?
- Oui. Ma femme vous invite à manger demain midi. Ce n'est pas la peine de protester, vous n'avez pas le choix. Je ne veux pas subir ses foudres et sa foule de questions juste parce que vous avez trop de fierté.
- Monsieur Potter... avez-vous pensé au fait que je suis supposé être... mort?
- Oui. Seulement nous n'avons pas le choix. Toue façon Ginny l'aurait bien su un jour où l'autre.
- Cette information était censé rester entre vous et moi Potter!
- Je sais. Mais ce n'est plus le cas. Grandissez un peu Rogue. Vous ne pouvez pas vous cacher jusqu'à votre mort.
- J'aurai pu. Si vous n'étiez pas venu troubler mon quotidien avec votre foutue curiosité.
- Allez Rogue, ne jouez pas à ça avec moi. Je sais très bien qu'au fond, vous voyez là une chance de mener une vie normale et paisible, sans avoir à craindre d'être découvert. Et croyez-moi, cette vie vous la méritez.
- Je suppose que le Sauveur du monde sorcier sait mieux que moi ce que je désire à présent qu'il m'a rendu visite 5 fois et qu'il a vu une partie de mes souvenirs?
- Exactement. C'est pour cette raison que vous vous pointerez demain, à 12h précises comme vous savez si bien le faire, devant chez moi, au 5 rue des Cerisiers.
- Je suppose que je n'ai pas le choix...
- Non. Maintenant laissez-moi me saouler la gueule dignement.
- Très certainement Potter.
- Santé?
- Santé.»
Et les verres miroitant d'un liquide ambré tintent ensemble dans un bruit aigu.
Les choses intéressantes arrivent... Dans très exactement trois chap !
Excusez les possibles erreurs de présentations de ce chap, je ne sais pas pourquoi mais ce n'est pas passé comme d'habitude donc j'ai du tout refaire à la main... On m'a également signalé que 'Rogue' apparaissait comme 'voyou', j'avais déjà remarqué cela et je ne sais pas comment faire pour que le site arrête de traduire ce mot... si quelqu'un a une idée je suis preneuse ! J'ai conscience que ça ne doit pas être très agréable à la lecture...
Bon sinon, je sais qu'actuellement la relation Snape-Harry n'est pas très étoffée... Mais c'est normal ;)
En espérant que ce chapitre vous ait plu
Lueur Fictionnelle.
Réponse à Ana: L'entrain que tu montres me fait chaud au coeur ! Voici donc la suite, j'espère qu'elle t'as plu :)
