Le dimanche d'Iruka avait été très long et accompagné par la solitude, et il était maintenant dans son bureau à l'académie, à se demander s'il allait revoir son professeur de cuisine un jour. Les lundis étaient connus pour être difficiles mais pour Iruka, c'est la porte de sortie de cette solitude qui le hantait. Ainsi, il fut vite occupé par les nombreuses tâches administratives qui l'attendaient, lui permettant de penser à autre chose qu'au rejet qu'il avait subi. Bien qu'il n'avait de toute façon jamais été question de séduire Sukea après tout. C'était peut-être une bonne chose que ce dernier ait rapidement mis des barrières entre eux, finalement. Iruka était au premier rang pour savoir que les histoires d'amour et lui, ça faisait deux, et surtout, cela ne lui avait toujours amené que des peines difficilement consolables. Quant aux histoires sans lendemain, Iruka n'en était pas friands non plus. Le jeune vice proviseur était malgré tout un homme très sensible, et il s'attachait toujours bien trop vite. L'exemple le plus récent ne remontait pas à très loin, d'ailleurs.
Iruka fut interrompu dans les comptes de l'Académie par quelque coup sur la porte de son bureau. Il eu à peine le temps de relever son visage de ses documents qu'il entendit déjà la porte s'ouvrir. Un rapide coup d'œil sur sa montre lui indiquait qu'il était dans les environs de dix heure, et que par conséquent, il devait probablement s'agir du proviseur qui venait partager avec lui ses ragots les plus frais.
« Bonjour monsieur le proviseur, vous venez m'apportez les potins du jour ? Demanda Iruka en relevant son visage pour lui sourire malgré la tonne de travail qu'il faisait à sa place.
- Et avec deux tasses de thé en prime ! Répondit le vieil homme en s'asseyant au coté de son bras droit. »
Iruka le remercia brièvement en tentant de rester concentré sur ce sur quoi il travaillait depuis le matin. L'intendant étant en congé, la gestion des comptes de l'Académie lui revenait en charge, et la récente sortie improvisée bien qu'intégralement financée par le village, se devait d'être inscrite dans le livre de comptes de l'Académie, selon le perfectionnisme d'Iruka.
« Vous vous rendez compte, Iruka-sensei, commença le vieil homme d'un ton exaspéré. Il y en a qui se la coule douce, franchement. Permettez-moi de vous dire qu dans mon temps... »
Iruka se retint comme il pu de lever un sourcil lourd de sens à son supérieur. Selon lui, c'était clairement l'hôpital qui se foutait de la charité. Mais il acquiesça de la tête plusieurs fois, faisant mine d'être intéressé, jusqu'à ce qu'il le soit réellement.
« Et Samedi après-midi, il a disparu dans un pop de fumée. Rendez-vous compte Iruka-sensei. En pleine réunion avec les anciens, si ce n'est pas une honte pour un hokage je ne sais pas ce que c'est, je vous le demande bien, souffla le vieil homme en sirotant sa tasse devant les sourcils froncé d'Iruka.
- Pour y avoir assister plusieurs fois, permettez-moi d'ajouter que Kakashi-sama endosse une lourde charge de travail. répondit distraitement Iruka sans lâcher ses comptes du regard.
- Tout de même, envoyer un kagebunshin pour le remplacer, ce n'est pas franchement professionnel.
- Le jour ou Naruto sera Hokage, attendez-vous à en voir partout, s'amusa Iruka pour lui-même. Les temps changent, chacun son époque. Kakashi-sama a forcément eu une bonne raison de le faire. »
Iruka lui adressa un regard accompagné d'un sourire forcé par-dessus ses lunettes de repos. De son avis, son supérieur, lui, ferait bien de faire autre chose que de pavaner dans les couloirs à la recherche de potins. Pour sur que s'il mettait autant d'énergie dans son travail que dans sa recherche de ragots, Iruka serait beaucoup moins débordé.
« J'ai une toute autre théorie. Ecoutez-moi bien... »
Les minutes s'écoulèrent en heures jusqu'à ce que le proviseur décide qu'il était temps pour lui « d'aller prendre sa pause ». Comme d'habitude, Iruka fit semblant de ne pas se sentir outré en refermant le livre de compte enfin mis à jour. Si même l'intendant laissait derrière lui un tel foutoir maintenant... Il souffla doucement en se laissant tomber en arrière contre son fauteuil. Le silence régnait. Les élèves avaient rejoint le réfectoire qui se situait dans une autre partie du bâtiment. Iruka n'avait rien de prévu pour manger. Depuis cette histoire de repas d'anniversaire, il était nerveux et sa récente rencontre n'avait rien arrangé. Cela dit, alors qu'il s'abaissa pour chercher s'il y avait quelques douceurs confisquées dans ses tiroirs, son estomac le rappela à l'ordre en même temps que le grincement de la porte de son bureau. Iruka avait noté que son supérieur avait oublié sa tasse de thé vide.
« Quelle est votre dernière théorie sur les rencontres secrètes de Kakashi-sama, Monsieur le proviseur ? Marmonna Iruka dans ses tiroirs.
- Il faudra que vous pensiez à vérifier qui rentre dans votre bureau un jour, Iruka-sensei, s'amusa l'intrus d'un rire qu'il retenait tant bien que mal. »
Iruka écarquilla les yeux en se redressant bredouilles des tiroirs. Comment cette situation avait-elle pu arriver une seconde fois ?
« Hm, comme la première fois, je vous prie de faire comme si vous n'avez rien entendu, Sukea-san, balbutia Iruka d'un sourire maladroit. »
Le silence fut brisé par la porte fermée et par les quelques pas hésitant en direction du bureau d'Iruka.
« Je voulais m'excuser d'être partie si soudainement samedi après-midi.
- Oh, ce n'est pas bien grave... répondit doucement Iruka. »
Un blanc s'installa puis Iruka fut le premier à le briser, ne pouvant décidemment pas en vouloir longtemps à cet homme qui était après tout, son unique espoir.
« Quand est-ce que nous pourrions nous revoir pour une prochaine leçon ?
- Je m'accorderai sur vos disponibilités, répondit Sukea en s'asseyant face à Iruka.
- Nous pourrions organiser un planning selon ce que j'ai à apprendre, dit Iruka en ouvrant son agenda. Pour les aubergines, je pense avoir... réussi, sourit-il pour lui-même. Je dois ensuite apprendre à faire un bouillon, et des udon fraiches. Pour les nitamago, c'est l'une des rares choses que je sais faire, s'exclama Iruka avec un brin de fierté adorable. »
Sukea but alors les paroles d'Iruka en prenant en note ses points forts et ses, bien que peu nombreux, atouts. Ils s'accordèrent sur un emploi du temps à tenir, et Iruka fut soulagé que tout malentendu soit éclipsé. A l'entente de son ventre bruyant, Sukea lui avait même proposé de manger avec lui le midi, et avait sorti deux bentos de son sac à bandoulière comme s'il avait prévu à l'avance de lui proposer. Les yeux illuminés du sublissime sourire offert en bonus, Iruka avait de nouveau sentit son appétit revenir et il avait accepté sans rechigner. Les jours suivant, arrivé le midi, Sukea pointait toujours le bout de son nez pour partager un bento qu'Iruka n'avait pas le droit de refuser. En effet, apparemment, il devait absolument affiner son palais pour pouvoir suivre les cours hautement renommés du Sukea-sensei. Ce qui n'était de toute façon pas pour en déplaire à Iruka.
Durant les repas échangés, le chunin avait essayer d'en savoir un peu plus sur le bel homme qui commençait à conquérir dangereusement son cœur, mais il en était arrivé à la conclusion que ce dernier était distant sur le sujet, et semblait ne pas être à l'aise. Ainsi, ils discutaient tout simplement de tout et de rien. Cela ne semblait pas être grand-chose, mais cela signifiait beaucoup pour Iruka, qui sentait sa solitude doucement s'éloigner. L'Umino avait alors passé une superbe semaine comme il n'en avait pas passé depuis longtemps. Sukea semblait véritablement intéressé par ce qu'il lui racontait. Le plus souvent, il s'agissait de souvenirs de classe lorsqu'il était encore sensei. Ou bien de quelques anecdotes récentes, comme la fois ou l'élève le plus turbulant de la classe de petite section avait souhaité se faire un sandwich à la pelouse. Et cela terminait très souvent par des rires et des accolades encore timides.
Les étoiles que s'échangeaient leurs regards, gagnaient à chaque fois en intensité.
Les rires avaient petit à petit remplacer le silence, et arrivé le soir, Iruka se couchait toujours le sourire aux lèvres, en attendant avec impatience la prochaine leçon de cuisine.
Le jour de cette dernière arriva bien vite. Comme la semaine précédente, Sukea devait arriver samedi au matin. Il devait venir le chercher aux alentours de huit heures, afin d'aller faire un tour au marché. Iruka, encore une fois, s'était levé bien en avance, prit d'une impatience de revoir son professeur de cuisine.
Il était également étrangement impatient, de l'appeler de nouveau Sukea-sensei.
Lorsqu'il entendit toquer à sa porte, Iruka accouru sans même tenter de cacher sa joie lorsuq'il ouvrit la porte. De toute évidence, Sukea n'essayait pas de la cacher non plus, et cela ne faisait que réchauffer le cœur d'Iruka.
« Bonjour, Iruka ! Prêt pour votre deuxième leçon ? S'exclama Sukea déjà vêtu de son tablier de cuisine.
- On ne peut plus prêt ! s'exclama joyeusement Iruka en refermant la porte derrière lui.
- C'est parti alors ! Répondit Sukea d'un clin d'œil charmeur qui fit rougir Iruka.»
« Qu'allons-nous préparé aujourd'hui, sukea-san ? Demanda Iruka distraitement en regardant les étalages autour de lui »
- Je n'ai pas entendu le mot magique, Iruka, chantonna Sukea en frôlant la main d'Iruka. »
Iruka sut alors, que la leçon avait déjà commencer. Il retint un sourire en se mordant l'intérieur de la lèvre.
« Je me demandais... Sukea-sensei, ce que vous aviez prévu de m'apprendre aujourd'hui, recommença Iruka d'un regard pétillant à son encontre. »
Iruka savait très bien quel était le programme, mais trouvait ce petit jeu amusant. Il devait encore apprendre à cuisiner des udon, ainsi qu'un bouillon. Si Sukea l'avait invité à venir au marché, la leçon du jour porterait très certainement sur le bouillon. Iruka trouvait cela très pédagogue de la part du brun, de lui apprendre étape par étape, ingrédients par ingrédients, plutôt que de tout apprendre dans une seule et même leçon. Cela permettait pour Iruka, d'assimiler les informations sur chacune des étapes, afin que le jour J, il soit capable de toutes les faire avec précision et connaissances. De son point de vue de sensei, c'était une très bonne idée.
De son point de vue d'élève aussi.
« Nous allons faire des udon, Iruka.
- Oh, vous savez... j'ai déjà de la farine à la maison, s'arrêta brusquement Iruka. Pas besoin d'aller sur le marché.
- Vous êtes bien impatient ce matin, gronda gentiment Sukea en posant une main dans son dos pour le faire avancer de nouveau. Voyez-vous, la patience est un plat qui se mange froid.
- Non, je suis certain que ça ne se dit pas, pouffa de rire Iruka. En plus, ça ne veut rien dire du tout. »
Sukea s'arrêta soudainement en fronçant les sourcils.
« Voilà une bien drôle de façon de parler à votre professeur, jeune Umino.
- Si vous voulez vous prendre pour un sensei, cessez de dire des bêtises, souffla-t-il d'exaspération en retenant tout de même un rire alors qu'il reprit sa marche. »
Il sentit ses jambes faiblir lorsque son oreille fut gentiment pincée.
« Et insolent, en plus, susura Sukea avant de l'abandonner au milieu de l'allée pour se rendre devant un étalage. »
Iruka secoua doucement la tête pour chasser les drôles d'idées qui lui traversaient l'esprit, en se demandant alors qu'il rejoignit Sukea devant l'étalage, si lui demander s'il méritait une punition serait un peu exagéré comme plaisanterie.
« Peut-être que je devrais punir la prochaine fois, s'amusa Sukea.
- Vous n'oseriez pas, répondit Iruka en sentant ses joues le bruler à cette idée.
- Vous n'avez pas idée de ce dont je sois capable, Iruka. En attendant que vous ne le découvriez par vous-même, laissez-moi vous présenter le meilleur fournisseur de farine de Konoha. »
Iruka dut alors subir un cours selon lui barbant, sur l'importance du choix de la farine. Il regardait les lèvres de Sukea bouger à un rythme effréné, preuve qu'il connaissait parfaitement son sujet et qu'il en était passionné. Mais toute l'attention d'Iruka était retenu ailleurs. Il ne voyait que ses lèvres fines et brillantes danser par-dessus un adorable grain de beauté. Et il avait de plus en plus envie de les...
« ... et c'est pour cela, que nous allons également acheter de la maïzena. D'accord ?
- Entendu, Sukea-sensei, répondit docilement Iruka pendu aux lèvres alléchantes. »
Ils étaient rapidement rentré chez Iruka, à son grand soulagement. Iruka n'avait rien contre les taquineries du brun, bien au contraire. Cela dit, il avait grand mal à se tenir au milieu d'une foule dont il se sentait observé, avec de telle joues écarlates et l'horrible impression d'être à l'étroit dans son pantalon.
Ils se lavèrent rapidement les mains, puis alors qu'Iruka enfila son tablier, il frémit lorsque Sukea se plaça derrière lui pour lui prendre les lanières des mains.
« Besoin d'aide, Iruka ?
- Comme si j'avais le choix, s'amusa innocemment Iruka, avant de hoqueter de surprise lorsque son sensei serra le nœud d'un coup sec dans son dos. »
Dieu, tout ce que faisait cet homme lui donnait l'impression d'être une proie dans défense devant son prédateur ; et cette idée était aussi brûlante que le Katon des Uchiba. Et les mains pleines d'assurance qui se posèrent de part en part de sur ses hanches pour le faire pivoter face à son regard de braise, fut suffisant pour qu'Iruka ne les imagine un peu plus bas et... oh.
De son pouce avec l'aide de son index, Sukea était venu pincer le bas de son menton pour le relever vers le haut. Instinctivement, en manque d'air en conséquence d'un muscle viscéral trop exubérant, Iruka entre ouvrit les lèvres pour reprendre sa respiration, pendu au regard puissant de cet homme fascinant.
« Vous êtes parfait, maintenant. »
Furent les derniers mots prononcés par le grand homme brun avant que ce dernier ne s'installe sur son côté de l'îlot central.
Il fut suivi par Iruka, après une lourde absence de ce dernier qui avait presque oublié sa propre existence.
« Pour la leçon d'aujourd'hui, vous aller simplement faire comme moi et m'imiter.
- Très bien, Sukea-Sensei.
- Rassurez-vous, cela va être un jeux d'enfant. Sortez votre balance de cuisine et allez nous chercher de l'eau, ordonna Sukea en retroussent ses manches bien haut. »
Iruka fit ce qui lui était demandé sans broncher, encore perturbé par cet échange d'une proximité sans précédent.
« Versez la même quantité de farine que moi, voilà... comme ceci. Faites de même avec la maïzena, mélangez bien et tamisez, dicta le grand homme en alliant l'acte à la parole, en vérifiant le travail de son étudiant. »
Jusqu'à là, rien de compliqué pensa Iruka. Il savait que cela se corsait après. La dernière fois qu'ils avait voulu faire des nouilles fraîches, il avait mangé une étrange purée gluante qui s'était agglutinée avec l'eau de cuisson. Il versa la même quantité d'eau que Sukea et attendit la suite.
« C'est le moment où vous mettez vos mains à la pâte, Iruka. Vous voyez, l'eau et la farine sont pour l'instant deux corps distincts. A force de malaxation, ils deviendront un seul et même corps. C'est un peu comme le chakra. Imaginez malaxer les énergies spirituelles et corporelles pour qu'elle ne fassent plus qu'une. »
Et Sukea plongea ses mains dans la pâte et Iruka se demanda comment c'était possible d'être si sexy en malaxant de la farine et de l'eau. Ses doigts semblaient danser dans cette mixture humide et gluante et rapidement la pâte ne lui collait même plus aux doigts et formait une sublime boule. Ce fut fascinant. Ce fut comme si la pâte s'était laissé masser par ses mains divines et leurs avaient obéit en récompense.
Iruka ne pu s'empêcher de s'imaginer ses mains malaxer autre chose que de la pâte à nouilles. Et les regard suggestifs camouflés derrières des paroles innocentes mettaient Iruka dans tout ses états.
Iruka se concentra. Il ferma même les yeux alors qu'il fit aller ses mains nues dans la pâte. Il grimaça aux premiers abords. La pâte collait aux doigts mais alors, il lui suffisait de revisionner dans sa tête les mouvements de main de Sukea pour que soudainement, il ne réouvre les yeux sur une boule presque aussi parfaite que celle de son sensei. Il l'imita lorsqu'il enveloppa dans un film alimentaire, et c'est après qu'il pouffa de surprise.
« Sérieusement ? S'exclama Iruka.
- Traditionnellement, la pâte à Udon se pétrie au pied. Alors faites comme moi et marchez dessus. »
Ce fut certainement à partir du moment où ils se mirent ensemble à piétiner cette chose molle en face au face, qu'ils se mirent à exploser de rire à l'unisson. Il fallait dire que plus aucun des deux n'avait l'air attirant dans cette situation, et la tension dans les hanches qui habitait jusque là Iruka s'était évaporée, laissant à la place une euphorie bienvenue. La pâte avaient ensuite été mise au frais à reposer, et Sukea avait pensé à ramener la sienne qu'il avait préparé en amont pour étudier l'étape de la découpe.
Tout était bon à prendre chez cet homme, s'était dit Iruka, lorsqu'il lui avait ensuite appris à choisir le bon couteau pour couper les nouilles. Ses sourires, ses rires, ses conseils, ses ordres, ses remontrances, ses sous entendus. Iruka avait l'impression d'être dans une montagne russe émotionnelle. Il avait souvent oscillé entre la détente et la concentration presque chirugrienne. Et le plus étonnant était sa capacité à le faire aussi bien rire à gorge déployée qu'à le faire bouillir de l'intérieur. Et la tension ne faisait que monter délicieusement, alors qu'ils mirent également l'eau à bouillir.
Iruka avait le regard perdu dans les bulles s'agitant dans la casserole, et il fut certain qu'il était au moins aussi bouillonnant à l'instant ou Sukea avait collé son torse contre son dos.
« Iruka, dites-moi comment doivent être les nouilles udon.
- Longues et épaisse, répondit difficilement Iruka entre deux respiration, sans chercher à se défaire de cette proximité loin d'être anodine.
- Bravo. Je vous sens tout de suite plus dans... votre élément, murmura Sukea. Versez les nouilles dans la casserole maintenant.
- C'est que les nouilles, ça me connait.
Un sourire satisfait sur les lèvres, Iruka obéit ensuite docilement. Il prépara également une cruche d'eau froide comme demandé par son sensei de cuisine, qui revint aussi tôt vérifier la casserole en posant sa tête sur ses épaules cette fois.
« Maintenant, vous n'avez plus le droit de quitter la casserole des yeux. dit Sukea en l'enlaçant sournoisement par la taille pour l'emprisonner sur place.
-Très bien, Sukea sensei. Répondit tant bien que mal Iruka en sentant le souffle chaud de son professeur dans les oreilles.
- Laissez l'eau bouillir de nouveau... entendit Iruka alors qu'il sentait une main glisser sur son avant bras.
- D'accord Sukea-Sensei, souffla doucement Iruka pour tenter de rester maître de lui-même face au petit jeux qui semblait amuser son professeur.
- La cuisson des nouilles vous voyez... c'est comme un orgasme. »
Iruka grimaça et se fit violence pour ne pas s'offusquer comme le ferait un préadolescents. Après tout, les conseils de Sukea bien qu'originales, avaient été jusqu'ici très utiles. Il avaient déjà branlé des aubergines devant une commerçante éberlué, il pouvait bien soutenir ça.
« Vous pourriez être plus... précis ? Osa tout de même le plus jeune en se mordant la lèvre alors qu'il sentit le doux rire lui réchauffer l'oreille.
- Eh bien, il faut laisser bouillir un peu... ajouter de l'eau froide pour retarder, puis laisser bouillir de nouveau etcetera, afin qu'elle cuisent longuement sans être trop cuites.
- Et en quoi...
- Parce que c'est toujours meilleurs quand on retard l'échéance, vous comprenez ? »
Iruka acquiesça. Comme sukea lui avait ordonné, il ne lâchait pas la casserole des yeux. Il avait même l'impression que les petites attentions de Sukea s'envenimait at mesure que les bouillons s'agitaient crescendo. Mais il mit ça sur le compte de son imagination.
« Ajoutez de l'eau froide, maintenant ! »
Iruka s'exécuta, et en réprimant un rictus amusé il comprit que ce n'était pas son imagination qui lui avait joué des tours.
À l'instant même où il avait stoppé les bouillons de l'eau de cuisson en y versant de l'eau froide, Sukea s'était éloigné. Et a l'image de ses nouilles, Iruka avait eu subitement froid. Et une nouvelle fois à l'image de ses fichues nouilles, à mesures que les bulles revenaient brûler la surface, le souffles chaud dans son oreille sensible et les caresses sournoises sur son avant bras, venaient à leur tour brûler la conscience d'Iruka. Il sentit par la suite rapidement sa respiration s'envenimer à mesure que ce petit jeu s'étirait dans le temps de cuisson des udon.
Et effectivement, alors qu'il s'était sentit honteusement et progressivement durcir contre la gazinière, Iruka avait finit par comprendre l'allusion. La panique le prit à l'instant où il sentit qu'il allait exploser. Mais un bip retentit et il était l'heure d'égoutter ces nouilles aussi brûlantes que sa frustration alors qu'il les secouait dans l'évier.
Iruka ne pouvait pas dire s'il était soulagé ou frustré. Probablement que la balance penchait vers le soulagement, même si son érection douloureuse camouflé par le tablier lui hurlait dessus. D'ailleurs, lui aussi avait envie de hurler sur cet idiot de sensei qui pouffait de rire.
Ah oui, c'est vrai que tout à l'heure, il s'était amusé à serrer bien fort son tablier.
« Elles sont parfaites ces nouilles Iruka-Sensei, dit Sukea en aspirant l'une des nouilles pour les goûter. Vous savez pourquoi je préfère les nouilles épaisse Iruka ?
- Je suis pas certains de vouloir le savoir, grommela Iruka en se lavant les mains, en espérant laver sa honte avec, mais avec un sourire béat au lèvres que Sukea admira discrètement. »
Sukea avait amené ce qu'il fallait pour accompagner les udon. Il les avait simplement fait sauter avec quelques légumes qu'ils dégustèrent encore croquants. Ils s'étaient échangés de nombreux regard durant le repas. Certains étaient doux, d'autres amusés et ceux de l'invité étaient le plus souvent accompagnés de sons suggestifs lorsqu'il aspirait ses nouilles ouvertement bruyamment.
Iruka avait passé son repas à se demander s'il existait un moyen de refroidir sa conscience qui s'était perdu dans les flammes de l'existence de cet homme.
Mais il n'avait trouvé aucune solution pour pallier à cette constatation aussi terrifiante qu'attirante.
Au lieu de ça, il répondait à ses sourires devenues plus réservés dès lors que Sukea s'était dévêtu de son tablier. Iruka trouvait amusant le fait que Sukea se comportait différemment des lors qu'il portait le tablier comme le masque d'un personnage.
Lorsqu'il ne le portait pas, Sukea était adorablement maladroit et Iruka aimait les deux facettes de cette personnalité, et se demandait bien s'il en revêtait d'autres encore.
Le silence qui s'était installé était reposant alors qu'ils avaient ensemble débarrassé la table et fait la vaisselle en équipe.
Finalement, ce fut Sukea qui brisa le silence tandis qu'il se ressuyait les mains dans le torchon.
« J'aimerais beaucoup que vous m'invitiez à rester prendre le thé, Iruka-sensei.
- J'avais autre chose en tête, répondit aussi tôt Iruka, s'amusant de cette petite torture qu'il infligeait à Sukea qui venait d'arborer une moue déçue.
- Je vois, je vais vous dire au revo...
- Je comptais plutôt vous demander si vous vouliez... rester l'après midi. Avoua Iruka en retraçant sa cicatrice. J'ai des films et... et des pop corns. »
Les yeux qui s'illuminèrent sur le visage de son invité n'échappa pas à Iruka.
« Est-ce que vous avez la saga Icha Icha Paradise ? Demanda Sukea en connaissant déjà la réponse.
- Euh, o-oui... répondit Iruka. J'ai les livres et les DVD... Mais je... Je ne les ai jamais regardés.
- Contrairement à ce que tout le monde pense, il n'y a rien d'explicit dans les films. C'est... même plutôt fleur bleue, rassura Sukea sans pouvoir s'empêcher de replacer une mèche de cheveux d'Iruka
- Je... vais faire les pop corn ! S'exclama Iruka en passant ses doigt sur la mèche que son sensei venait de toucher des siens, courant dans ses étagère à la recherche du cadeau offert par l'admirateur anonyme. »
Iruka avait pleuré pendant toute la durée du film.
Il le niait auprès de Sukea avec détermination alors même qu'il reniflait bruyamment, laissant même ce dernier lui ressuyer les joues avec les kleenex qu'il avait trouvés.
« Vous êtes si sensible Iruka... murmura Sukea avec fascination.
- C'était si émouvant ! Se remit à chouiner Iruka. Je ne verrai plus jamais kakashi-sama de la même façon maintenant, tenta-t-il de s'amuser pour arrêter de pleurer. »
Iruka était trop perdu pour relever le raidissement d'un instant de Sukea qui sourit malgré lui.
« Iruka ? Demanda Sukea en caressant doucement son dos, déposant le kleenex usagé sur la table basse.
- Oui ?
- Puis-je... vous prendre dans mes bras ? »
Iruka renifla une dernière fois, ses larmes se tarirent instantanément.
« C'est maintenant que vous demandez ? Sourit-il en accueillant son invité contre lui à bras ouverts. »
Le deuxième film fut moins triste, dumoins, selon Iruka.
C'était une histoire d'amour qui représentait un homme et une femme.
Tres doucement, centimètres par centimètres, leurs mains s'étaient rapprochées jusqu'à ce qu'elles se touchent du bout des doigts. Ils s'étaient figés un instant, le cœur battant pour se regarder dans la pénombre de la pièce uniquement éclairée par la télévision. Puis, d'un sourire, entendue, ils les avaient entrelacée et Sukea avait posé sa tête sur l'épaule d'Iruka, pour regarder la suite du film.
L'homme était secrètement amoureux de la femme, et avait choisi de lui déclarer sa flamme le soir d'une soirée déguisée, de peur de la faire fuir sous sa véritable identité. L'histoire s'était bien terminée lorsqu'elle s'était rendu compte de la supercherie, car elle était aussi secrètement amoureuse de l'homme.
« C'est franchement n'importe quoi. Dit doucement Iruka en caressant timidement la main dans la sienne. On... ne tombe pas amoureux d'un physique mais dune personne pour ce qu'elle est... Enfin je suppose.
- Il n'y a pas que ça à retenir de cette histoire, repndit Sukea en serrant doucement la main dans la sienne. Otoko n'avait pas de problème avec son physique... mais avec lui-même tout entier.
- Comment ça ? Demanda Iruka en fronçant les sourcils.
- Il ne s'aimait pas. Il avait peur de l'image qu'il renvoyait aux autres de par ses actes.
- Mais quels actes ? Otoko était était un homme bon et loyal. Et même apprécié de tous.
- Oui... Mais il était craint aussi. »
Iruka fut pris d'une vague d'émotion qui lui picota les os. La voix de Sukea s'était soudain confondue en une plainte déchirante.
- Mais l'histoire s'est bien terminée... rassura Iruka d'un timide baisé sur la main qu'il apporta à ses lèvres.
- Parce-que la fille l'aimait déjà secrètement elle aussi. Ce n'est pas toujours le cas.
-... Vous avez l'art de tout gâcher vous, dit Iruka en prenant une voix et moue boudeuse. »
Iruka entendu un petit rire qui le rassura et il pivota son visage face à celui de son invité. Il prit même un air de chien battu pour tenter de le faire rire un peu.
« J'ai passé une... très bonne après midi, Iruka-sensei, murmura Sukea.
- Moi aussi, répondit Iruka en collant son front contre l'autre. Même si vous êtes un peu... pervers sur les bords. S'amusa Iruka en se mordant nerveusement l'intérieur de la lèvre.
- C'est parce que... vous êtes à croquer, vous savez, avoua Sukea en caressant son visage de sa main libre. »
Iruka sentit son cœur s'emballer au contact et, pris d'un élan d'audace, il partit croquer tendrement le bout son doigt.
« Vous aussi, vous voyez ?
-... J'ai envie de vous dévorer tout cru maintenant, murmura Sukea en redéfinissant la mâchoire d'Iruka avec son doigt.
-Hm... Il va falloir me cuisiner un peu avant alors, plaisanta-t-il sans le lâcher du regard. »
Iruka cru rêver quand il sentit sans signes annonciateur, les douces, délicieuses, chaudes et fines lèvres de Sukea s'emparer des siennes avec une délicatesse digne d'un ange. Il eu à peine le temps de fermer les yeux qu'elles étaient déjà reparties.
Emportant avec elle le visage de Sukea qui avait rougi.
Adorable.
Fut le mot qui virevolta dans l'esprit d'Iruka lorsqu'ils aperçu les joues subtilement rosé de l'homme qui venait de l'embrasser.
Passionné.
Fut le second baiser qu'Iruka avait lui-même entamé en jetant son sourire sur celui de Sukea.
Des rires furent échangés lorsqu'Iruka les fit tombé à la renverse dans le canapé.
Allongé de tout son long sur cet homme fascinant, Iruka sentit son audace en chute libre. Heureusement, les chastes baisers qu'ils s'échangèrent le reste de l'après midi eurent vite fait de balayer le reste de ses doutes.
Vint malheureusement l'heure où Sukea à l'image de la dernière fois, s'était figé soudainement en s'exclamant qu'il devait partir d'urgence sans donner plus d'explications.
« Su-Sukea ? osa timidement Iruka en jouant nerveusement avec ses doigts, alors que ledit nommé enfilait son manteau.
- Oui ? Lui répondit-il en attrapant le bout de ses doigts avec les siens, rassurant légèrement l'Umino dans ses craintes.
- Est-ce que... Nous... Enfin... »
Comme toute réponse, Iruka eu droit à deux chaleureuses mains tenant fermement ses joues et à un baiser aussi rapide que passionné.
« Oui. »
Ce soir, quand Iruka était parti se coucher, il fut heureux de constater une chose : l'amour vient quand on s'y attend le moins, et on ne peut rien y faire.
