Rapprochement
Une semaine. Cela faisait une semaine que j'étais partie de chez moi un soir après une dispute avec mon mari. Une semaine. Cela faisait une semaine que Drago m'avait embrassé. La culpabilité m'avait rongé, mais Ronald n'avait pas cherché à me contacter depuis que j'étais partie. J'étais désarmais persuadée qu'il n'en avait clairement rien à faire.
Je me réveillais dans mes appartements à Poudlard, le lit était si confortable que j'aurais aimé y passer la journée entière. Mais malheureusement j'avais des cours à donner, nous étions vendredi, le dernier jour avant le week-end. J'allais passer à mon appartement après le travail afin de récupérer quelques vêtements, et voir si le rouquin n'avait pas fait brûler notre appartement. Mais je ne m'abaisserais pas à lui parler en premier, sa femme partait pendant une semaine et il s'en fichait de savoir comment elle allait. Très bien, tant pis pour lui.
Je savais au fond, que notre mariage était fichu, raté. Mais je m'étais faite à cette idée. Je soupirais et repoussais les couettes pour aller prendre ma douche. Alors que, l'eau brûlante me coulait sur le dos je réfléchissais à comment arranger les choses avec Ronald, ne pas se séparer sur une mauvaise note. Je doutais que cela soit possible malheureusement.
Je m'habillais rapidement et descendis à la Grande Salle pour prendre le petit déjeuner, mon blondinet préféré m'attendait juste à côté de la porte d'entrée des professeurs, je me dirigeais joyeusement vers lui.
« Bonjour.
- Salut, toi. » Il déposa un baiser sur ma joue. Il ne m'avait pas embrassé ailleurs que sur la joue depuis une semaine et je lui en étais reconnaissante, je ne voulais pas faire partie de ces femmes qui trompent leur mari même si c'était déjà un peu le cas en quelque sorte. Pendant le petit-déjeuner, je bavardais avec la directrice, elle avait l'air beaucoup moins fatiguée depuis qu'elle m'avait passé le relais pour les cours de métamorphose.
Le soir venu, je transformais une plume que je n'utilisais plus en portoloin, je sentis le crochet caractéristique de ce moyen de transport m'attraper par le nombril. J'atterris dans notre appartement, il semblait sans vie. Je tendis l'oreille mais ne perçus aucun bruit, je me dirigeais donc vers la chambre afin de prendre mes affaires. Je remplis un sac de voyage rapidement, j'entendis vaguement la porte d'entrée s'ouvrir et se refermer. Je me devais de prendre une décision rapidement, est-ce que je devais rester ou bien partir comme une voleuse ? La réponse était toute trouvée, il était hors de question que ce soit moi qui revienne en premier vers lui. Je transplanais alors rapidement. J'atterris à Pré-au-Lard. Je portais mon sac à bout de bras, je n'avais pas pris grand chose mais cela pesait quand même son poids. Je me dépêchais donc de rejoindre le château.
Je venais de finir de ranger le contenu de mon sac dans mon armoire quand un hibou frappa du bec contre la fenêtre. Je me dépêchais d'aller lui ouvrir, c'était le hibou de Harry. Je pris la lettre accrochée à la patte de l'animal et lui déposais quelques friandises. Je m'assis sur le canapé en velours rouge face à la cheminée, je décachetais la lettre et la dépliais.
« Hermione,
J'espère que tout va bien pour toi, au ministère tout à l'air de tourner plutôt bien. Cela fait bizarre de ne plus t'avoir ici avec nous.
Ron m'a dit que tu étais partie de chez vous, je ne sais pas quand votre relation a commencé à se dégrader, mais je vois bien que ça ne va plus. Ron n'est pas aussi abattu qu'il le devrait j'imagine.
Depuis que nous avons quitté l'école toi et moi nous ne sommes plus aussi proches et pourtant je te considère toujours comme ma soeur, depuis toujours.
Si jamais l'envie se fait ressentir sache que je suis toujours là. »
L'envie de pleurer me submergea, Harry avait raison. Lui et moi nous étions toujours considérés comme frère et soeur, à cause de toutes les épreuves que nous avions traversées ensemble. Mais depuis que Ron et moi étions mariés, cette relation fraternelle s'était tarie sans que je puisse l'expliquer. Et au fond mon meilleur ami, mon frère, me manquait. Je me dépêchais donc de prendre un parchemin ainsi que ma plume favorite et de l'encre. J'écrivis rapidement.
« Cher Harry,
J'espère que tout va bien pour toi également. Cela me fait bizarre à moi aussi de travailler dans un endroit où vous n'êtes pas, mais je suis plus heureuse ici.
Oui je suis partie, mais je préférerais pas en parler par écrit. Tu as raison, toi et moi nous nous sommes éloignés depuis que Ron et moi nous nous sommes mariés, cela me peine beaucoup.
Tu seras toujours mon frère Harry, peu importe la distance et les épreuves.
Si tu veux venir prendre le thé avec moi demain tu es le bienvenue à Poudlard. Fait moi savoir ta réponse par retour de hibou.
Hermione. »
J'accrochais ma lettre à la patte du hibou de Harry qui était toujours en train de grignoter les gâteaux que je lui avais donné. Je le flattais distraitement en attendant qu'il reprenne son envol. Quand ce fut le cas je refermais la fenêtre derrière lui, il faisait trop froid pour la laisser ouverte.
Je me dirigeais vers la sortie de mon appartement pour aller à la bibliothèque avant le repas du soir. Je m'installais avec un ouvrage épais, traitant de la métamorphose, sur une table à l'écarte des autres. Il y avait peu d'élèves, en général ils étaient peu à travailler le vendredi soir.
Rendue à la moitié de l'ouvrage, je lisais en général rapidement, ce qui me permettait de lire beaucoup d'ouvrages, je le refermais en notant mentalement la page et je le remis en place.
Je m'installais à côté de la directrice dans la Grande Salle, curieusement je n'avais pas croisé Drago de l'après-midi. C'était assez rare de ne pas le croiser du tout, et il n'était toujours pas arrivé. Alors que le dîner était sur le point de commencer, il arriva presque en courant. Il n'était pas courant de le voir en retard.
Il s'assit rapidement à côté de moi comme toujours, il m'adressa un petit sourire. Minerva frappa dans ses mains et les plats vides à la base se remplirent des délicieux mets que les elfes avaient préparés.
« Tu en veux ?
- Oui s'il te plait » Je répondis à Drago qui tenait le pichet de jus de citrouille au dessus de mon verre vide. Je le remerciais d'un sourire.
Drago et moi discutions joyeusement durant le repas, nous parlions des cours en général. Son intelligence et sa vivacité d'esprit m'avaient toujours surprise. Lui que je croyais il y a quelques années, égocentrique et stupide. Quand le dessert arriva je le vis faire la moue devant les tartes framboises et fraises et les gâteaux au chocolat.
« Quoi tu n'aimes pas ?
- Si bien sûr, mais je préfère les tartes aux pommes. » Je me revis quelques années en arrière, observer un jeune homme blond fourrer les pommes vertes du petit-déjeuner dans son sac à dos. Je souris attendrie. Il me rendit mon sourire. Pour ma part je jetais mon dévolu sur le gâteau au chocolat, je le recouvris d'une flaque de crème anglaise. Je vis du coin de l'oeil les yeux scandalisés du blond.
« Quoi ?
- Crise de foie assurée.
- N'importe quoi » On rigola ensemble. Nos conversations étaient légères, simples, sans prise de tête. Je n'avais pas besoin de me forcer, de réfléchir à ce que je devais dire. Non, les mots sortaient tout seuls de ma bouche, de mon coeur.
Le dîner terminé je me dirigeais vers la sortie, Drago était sur mes talons. J'allais me diriger vers mes appartements, mais je me rendis compte que je n'avais pas envie d'être seule. Je me retournais pour faire face au professeur de Défense contre les forces du mal.
« Tu veux venir boire un thé avec moi ?
- Je dois faire ma ronde. Mais je viendrai avec plaisir après si tu veux » Je hochais la tête déçue de devoir rester seule quand même. Je voyais dans ses yeux que lui aussi aurait aimé faire autrement. Alors je m'exclamais:
« Je peux venir avec toi ?
- Bien sûr. » Son sourire fut si contagieux que je me mis à sourire à mon tour. Nous entamâmes une ronde des plus basiques, nous en avions effectué tellement durant notre septième année, nous étions habitués. Nous marchions en silence depuis plusieurs minutes quand il brisa la silence, sa voix était comme gênée.
« Alors, est-ce que tu as des nouvelles de ton mari ? » Mon mari, c'était rare de l'entendre dire son prénom, ou même en parler tout simplement.
« Non aucunes, je suis allée récupérer des affaires cet après-midi et je suis partie quand je l'ai entendu rentrer » Drago me regardait avec un air peiné sur le visage.
« Drago, ne me regarde pas comme ça. Je vais bien. Lui et moi on est différents, je pense que ça ne pouvait pas marcher même avec toute la bonne volonté du monde.
- Ça ne te fait rien ?
- Si bien sûr, j'ai cru durant toute ma scolarité que j'étais amoureuse de lui, et que nous nous marierions. J'ai toujours rêvé du grand amour, et j'ai cru que c'était lui. Donc oui ça me peine un peu, mais des erreurs on en fait tous et ce mariage en était une. Il n'était juste pas mon grand amour. Je m'en suis aperçue il y a longtemps déjà.
- Je vois. » Intérieurement je hurlais. C'était toi mon grand amour Drago.
« Que vas-tu faire alors ?
- Attendre qu'il revienne pour en parler avec lui déjà, ensuite j'aviserai. »
Quand la ronde fut terminée, je me dirigeais à la suite de Drago dans ses appartements. Ils étaient plus près que les miens et je commençais à avoir mal aux pieds d'arpenter le château en large et en travers. Je m'assis brusquement sur son canapé, mes pieds étaient remplis de fourmis. Je pris le temps cette fois-ci de détailler ses appartements. Tout était noir et vert. C'était très beau, l'appartement était disposé comme le mien, seules les couleurs changeaient. Quand on rentrait dans la pièce, on faisait face à une grande cheminée, avec un large canapé en velours en face de cette dernière. Puis sur la gauche une porte qui menait à notre chambre, cette chambre menait ensuite sur la salle de bain mais il y avait une deuxième porte accessible depuis le salon. Une table basse trônait entre le canapé et la cheminée.
Sur la droite on retrouvait un bureau ainsi qu'une étagère. Celle de Drago était remplie de livres et était prête à déborder alors que je n'avais pas encore eu le temps de remplir la mienne. C'était des petits appartements, des cocons où l'on se sentait en sécurité.
Drago fit voleter un service à thé ainsi que des tasses et des soucoupes sur la table basse en face de moi. Il nous servit tous les deux un thé fumant. La discussion se tarit rapidement à cause de la fatigue qui tombait sur nos yeux.
« Je vais rentrer je suis exténuée.
- Attends je vais te ramener. » Je souris devant tant de prévenance de sa part.
« Tout va bien je suis grande je te rappelle, mon appartement est à l'étage du dessus.
- Très bien. Mais si tu te fait manger toute crue avant d'être arrivée ce ne sera pas mon problème. » Je me levais en pouffant et repliais soigneusement la couverture qu'il m'avait prêté car je grelottais. Le blond se leva à ma suite et me raccompagna jusque'à la porte.
« Bonne nuit Drago.
- Bonne nuit Hermione. » Alors que j'allais passer le portrait, il me retint et m'embrassa sur le front, ses lèvres douces et chaudes envoyèrent dans mon corps plusieurs décharges; je lui souris et sortis. Les simples baisers de Ronald ne me faisaient aucun effet et me dérangeaient presque alors que ceux de Drago… Je secouais la tête.
Allongée dans mon lit, je passais les doigts distraitement sur mon front.
Le lendemain matin je me levais tôt, je pris une douche rapide et m'habillais. Un hibou attendais devant ma fenêtre, je lui ouvris et je découvris la réponse de Harry. Il viendrait me rendre visite aujourd'hui à 14h. J'en fus heureuse, je n'avais pas passé de temps avec mon meilleur ami depuis longtemps. Mais je me demandais comment allait réagir Ronald, d'habitude le samedi était consacré à eux deux. Je chassais mes pensées, j'avais bien le droit moi aussi de passer du temps avec mon meilleur ami.
14H arriva rapidement, je me tenais debout devant les portes du château, serrant ma cape autour de mes épaules. La ponctualité n'était pas le fort de mon meilleur ami, je souris légèrement sur cette pensée. Je le vis soudain arriver au loin, j'allais à sa rencontre. Quand il me vit je vis son regard s'illuminer, il me serra dans ses bras. Je faillis pleurer, cet idiot m'avait vraiment manqué.
Installés dans mon appartement, nous étions assis dans mon canapé, j'avais demandé aux elfes de nous apporter du thé.
« Ron n'a rien dit ?
- Je lui ai dis que j'avais un rencard. Je ne savais pas comment il réagirait si il avait su que c'était toi que je venais voir.
- Je vois. Tu sais Harry je suis désolée, que nous nous soyons éloignés…
- Je le suis aussi, je pense qu'on est tous les deux un peu fautifs, mais ce n'est pas grave ça ira mieux maintenant n'est-ce pas ?
- Évidemment… » Je lui souris tendrement, nous étions tous les deux un peu gênés de nous retrouver dans une telle situation, pourtant ce n'était pas la première fois.
« Alors que s'est-il passé pour qu'il te mette en rogne ?
- Je… » J'hésitais, je devais lui dire ?
« Je ne te jugerai pas tu le sais.
- Eh bien… Ron et moi on s'est enfoncés dans une routine qui me tue un peu plus chaque jour. Je me suis dit qu'en acceptant un travail loin de vous, alors lui et moi aurions plus de choses à nous dire, que nous serions plus heureux de nous voir tous les soirs…
- Ça n'a pas été le cas.
- Pas du tout non, Ronald est devenu taciturne, toujours en train de ruminer et de faire la tête. Il ne m'aide pas du tout à la maison, impossible d'avoir une vraie discussion avec lui; je ne peux pas vivre comme ça Harry.
- Je le sais, mais de mon côté je n'ai pas cette impression, Ron est toujours Ron… Mais j'ai été surpris de la façon dont il m'a annoncé que tu étais partie je dois t'avouer, il n'avait l'air ni peiné ni heureux, juste neutre. »
Ces mots me blessèrent plus que de raison, Ronald n'était différent qu'avec moi, et mon départ ne l'avait pas affecté, peut-être avions-nous atteint le point de non-retour ?
Voilà pour ce quatrième chapitre, j'espère que ça vous plaît. Si ça vous intéresse une deuxième histoire est disponible sur mon profil, elle s'intitule 'Je te Retrouverai', n'hésitez pas à aller faire un tour si ça vous intéresse.
- Silver-Slytherin△⃒⃘
