Un chapitre de posté !
Bonne lecture !
Elle était encore dans ce foutu lycée. Toujours avec les mêmes personnes qui la frappaient à tour de rôle en rigolant. Oui, parce que pour eux, c'était vraiment très drôle de la faire souffrir... L'un d'entre eux avait un sourire sadique aux lèvres, qui la hanterait toute sa vie. Il sortit une arme à feu de sa poche, d'un geste qu'elle trouva trop naturel. S'était-il entrainé à la manier ? Comment il avait eu un révolver à barillet de douze balles resterait un mystère. Il mit douze balles dans le chargeur, devant ses yeux. Il frimait devant ses potes, ce connard... Il vida presque tout le chargeur sur elle, une balle après l'autre, visant les membres un à un. Les bras, les jambes, le ventre...
- Bon retour... On se reverra demain, ne t'en fais pas !
Il tira alors sa dernière balle dans la tête. Elle se réveilla d'un coup en hurlant. Elle voyait flou, ne reconnaissait pas sa chambre. Elle paniqua tellement qu'elle en chuta du lit et se mit en boule, se balançant d'avant en arrière, les yeux fixant un point dans le vide. Des bruits de pas se firent entendre dans le couloir, puis la porte s'étant ouverte à la volée laissa passer deux hommes très inquiets. Le blond s'approcha doucement de la jeune fille qui, dans la panique, se recula comme elle put dans un coin de la chambre en se protégeant avec ses bras, tremblante. Elle répétait encore et encore qu'on la laisse tranquille, qu'elle n'avait rien fait, comme une litanie de possédé. Elle continua de se balancer alors que les deux hommes essayèrent de se rapprocher d'elle mais un bouclier bloquait le chemin. Impossible de le passer ou de le faire disparaitre. Ils lui parlèrent pour la faire revenir à la réalité. Pendant vingt minutes, ils parlèrent, sans s'arrêter. Au début, ils lui répétaient des mots réconfortants puis dérivèrent sur des banalités, espérant la faire revenir à eux. Petit à petit, Marie retrouva peu à peu ses esprits, elle cligna des yeux plusieurs fois, prenant une inspiration comme si elle était en apnée tout du long et commença à distinguer Shota et Hizashi assis devant elle, le visage inquiet.
- Je suis désolée, tellement désolée de vous avoir réveillés, je ne recommencerai pas... s'excusa-t-elle en désactivant le bouclier autour d'elle.
- Ce n'est pas grave, dis-nous plutôt ce qu'il s'est passé. lui demanda le blond, avec bienveillance.
Les mots restèrent bloqués dans sa gorge. Quelques larmes commencèrent à tomber avant qu'elles ne se transformèrent en un torrent. Hizashi s'approcha doucement d'elle et la prit dans ses bras.
- Tu veux une infusion à la camomille ? Suggéra Shota, pas très doué pour le tact ou réconforter quelqu'un.
Elle hocha la tête et le blond l'aida à se lever pour s'installer dans son lit, tandis que Shota alla chercher l'infusion dans la cuisine. Quand il revint de la cuisine, Marie était enroulée dans une couverture à moitié couchée sur Hizashi qui lui caressait doucement les cheveux. Ce mec était fait pour être Maman. Dès que le noiraud s'approcha, elle se releva un peu et attrapa la tasse fumante. Shota s'installa de l'autre coté attendant patiemment qu'elle parle. Elle avait siroté la moitié de sa tasse lorsque l'un des deux parla.
- Tu te sens mieux ?
Elle hocha la tête tout en continuant de boire.
- Tu veux nous en parler ? Ca te fera du bien.
Elle hésita un instant avant de hocher de nouveau la tête. Elle prit une grande inspiration et commença son récit.
- J'étais de nouveau dans mon lycée. C'était une journée des plus classiques, je sortais du dernier cours de la journée lorsqu'un groupe me bloqua dans un coin de la cour. Et ils ont commencé à me frapper. Ce n'était pas la première fois. Après m'avoir bien mis en sang et casser quelques os, l'un d'eux a sortit une arme à feu, surement prise à son père qui était flic et l'a pointé sur moi. Il tira la première balle dans ma jambe gauche, puis la jambe droite. Petit à petit il monta. J'en ai eu dans les cuisses, plusieurs dans le ventre, dans les bras et la dernière, dans la tête. Et là, je me suis réveillée. Comme toujours.
- Ce n'était qu'un cauchemar.
- C'est bien trop détaillé, pour un simple cauchemar... Est-ce que ce n'était qu'un rêve ou est-ce que c'est réellement arrivé ? demanda Shota, en croisant les bras.
Elle baissa la tête et recommença à pleurer silencieusement. Hizashi prit la tasse la posa par terre et serra la jeune fille dans ses bras, la berçant et lui caressant de nouveau les cheveux. Aizawa de son côté serra les dents. Ce qu'il allait entendre n'allait pas lui plaire, à tous les coups.
- Tu veux en discuter ?
-J'ai un dernier alter. Je ne l'ai pas dit pour éviter d'être le centre de l'attention ou encore un cobaye. Je ne peux pas mourir. Quelque soit la façon dont j'aurais du mourir. dit-elle entre deux sanglots. A chaque nouvelle mort, il y a une trace qui apparait sur mon corps, expliqua-t-elle en retirant le bandage qu'il y avait sur son bras gauche.
Elle montra les deux plus grosses bandes, deux cents, puis les moyennes, cinquante, et les dernières plus étroites, trois. L'alter s'était activé deux cents cinquante trois fois. Les deux hommes la regardaient choqués. Elle prit une nouvelle inspiration, ne cherchant plus à camoufler ses pleurs.
- J'ai été brulée vive, noyée, tuée par balle, enterrée vivante, défenestrée... Il m'est déjà arrivée de mourir de froid... Et...V-...
Repenser à ça la fit trembler. Elle n'arrivait pas à le dire, c'était trop dur pour elle. Shota décroisa les bras, commençant à comprendre et espérant avoir mal compris.
- ... Violée...?
- Oui.
La main restée dans les cheveux de la jeune fille se figea tandis que son possesseur se mit à trembler de rage.
- On ne peut pas rester sans rien faire, Shota.
- On va réduire ce lycée en cendres.
-Comment on va faire ? On ne peux pas y aller sans preuves.
- Elle n'est pas suffisante ?
- Tu sais bien comment sont les policiers ou héros en France...
Suite à cette phrase, Present Mic se mit à pester contre eux sombrement en anglais.
- Ils ne croiront pas le témoignage d'une fille mais ils ne pourront rien contre des centaines de preuves.
- Quoi comme preuves ?
- Les caméras de surveillance.
- J'admets ne pas y avoir pensé...
- J'ai la clé du local. J'y allais après chaque mort pour voir combien de temps je mettais pour me réveiller. Abruti comme ils sont, ils ont oublié que le lycée est truffé de caméra.
- Pourquoi ne pas en avoir parler aux professeurs ?
- Tout le lycée était contre moi... Rappela Marie, en se tordant les mains.
- Attends, même les professeurs ?
- Si on prend comme exemple la description que le directeur nous avait faite d'elle, oui. Moi, ça ne m'étonne pas, Hizashi.
Les deux soupirèrent, avant de s'efforcer de lui changer les idées, en lui racontant la vie qu'elle aurait à Yuei, les différents cours, les professeurs, le métier de héros vu par des professionnels, le championnat de début d'année, les stages... Après une petite heure, elle s'était endormie toujours enroulée dans la couette et dans les bras de Hizashi. Les deux adultes se regardèrent dans les yeux, avant de soupirer. Hizashi, aidé par Aizawa, allongea la jeune fille, délicatement et confortablement dans son lit.
Le lendemain, le blond était particulièrement nerveux. Ce qu'ils s'apprêtaient à faire n'était peut-être pas une bonne chose... Et si elle le prenait mal ? Aizawa le força à s'asseoir, avant de lui coller une infusion entre les mains.
- Tu te calmes, oui...?
- Que je me calme ? Elle est ici depuis seulement un mois et tu veux l'adopter ? Et si elle veut pas ? Et si...
- J'ai dit : calme-toi. On ne saura pas sa réaction tant qu'elle n'aura pas entendue notre proposition.
- On l'adopte sur un coup de tête, tu en es conscient.
- Oui, j'en suis conscient. Ne fais pas style que tu n'en as pas envie, chéri, s'il te plait... Et puis, ça fait des années que tu me le demande.
Le blond ne dit pas un mot de plus, se contentant de soupirer. Il prit une gorgée de l'infusion, en entendant la porte de la jeune femme s'ouvrir. Elle arriva, enroulée dans la couette et les cheveux en bataille. Elle pris du jus de fruit au frigo et alla s'asseoir à coté du blond.
- Bonjour
- Bonjour, ma belle... Ca va mieux ? La questionna le blond.
- Mal aux yeux mais sinon j'ai réussi à dormir. Vous avez l'air crever, vous avez dormi au moins ?
- Pas vraiment, non. On a beaucoup discuté et on a une proposition à te faire. Répondit Shota, en prenant une gorgée de son café.
- Je vous écoute.
- On veut t'adopter.
Elle recracha son jus, surprise. Elle remarqua également qu'elle venait de le cracher sur Shota qui avait les yeux fermés avec une tête dégoutée. Tout ça sous le rire du blond, qui en renversa sa tasse.
- Mon café... Ruiné... Soupira le pauvre Eraser Head.
- M'adopter ? Mais j'ai dix sept ans.
- Justement. Tu n'es pas encore majeure et si on peut t'aider, en étant tes parents, alors nous le ferons avec plaisir... Mais nous ne le ferons que si tu le souhaites. Si tu n'en a pas envie ou que tu n'en éprouves pas le besoin, nous l'accepterons. Ce n'est qu'une proposition après tout. Expliqua Aizawa, tout en reposant sa tasse qu'il ne toucherait plus.
- J'avais abandonné l'idée d'avoir une famille de nouveau...
- Alors tu acceptes ? demanda Hizashi un grand sourire sur son visage alors qu'il nettoyait le plan de travail.
- Oui. Mais je prendrai quel nom ?
- Aizawa-Yamada
- Pourquoi les deux ?
- Nous sommes mariés.
Elle cracha de nouveau son jus de fruit. Aizawa avait senti le coup venir et il s'était décalé.
- Je peux changer mon prénom ?
- Oh euh... J'imagine que c'est possible en effet. Tu voudrais quoi ? Répondit Aizawa.
- Je prendrai Kara, c'est mon deuxième prénom.
