Burning like hell
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Chapitre 4
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« On doit partir aujourd'hui, » insista Sokka tout en étalant une carte par terre.
Toph se gratta le bout du nez, ni elle, ni Katara, ni Zuko ne semblaient particulièrement convaincu d'affronter la pluie. Aang quant à lui était étonnement silencieux.
« On doit atteindre cet endroit, » et il montra un village caché du nom d'Alesia « avant demain, les gens du village ont commencé à nous remarquer, ils se posent des questions, » Sokka balaya le groupe de ses yeux turquoises « il nous faut partir aujourd'hui ! »
Zuko lança un regard en coin à Katara assise sur l'une des marches de l'escalier. Elle se touchait par moment le ventre et esquissait une grimace. L'envie de s'asseoir prêt d'elle et de lui offrir sa chaleur le démangeait au plus haut point.
« Je ne suis pas sûr que ça soit une bonne idée Sokka, » finit par dire Aang dont les yeux ne quittaient pas le ciel gris « j'ai comme un mauvais pressentiment. »
« Uh, » beugla Toph « on reste alors ! »
« On ne peut pas, » rétorqua aussitôt Sokka « des soldats du Feu ont l'intention de faire un contrôle demain au village, et j'ai vraiment peur qu'on parle de nous ! On est là depuis trop longtemps ! »
Tous le regardèrent soudainement avec attention. Ils surent qu'ils n'avaient pas le choix.
« Franchement, c'est juste de la pluie, on a connu pire, non ? » tenta de les rassurer Sokka.
Toph grommela quelque chose d'inaudible, Aang soupira mais quitta enfin le ciel des yeux pour voir avec Sokka l'itinéraire qu'il leur proposait.
Zuko laissa le groupe s'organiser, et il vint s'asseoir à quelques mètres de Katara. Ils ne s'étaient pas adressés la parole au petit déjeuner, ni même au déjeuner.
« Tu te sens capable de voyager ? »
Elle tourna vivement la tête vers lui. Il ne comprenait pas pourquoi elle semblait toujours profondément surprise quand il lui posait des questions sur elle et sur comment elle se sentait. Est-ce qu'elle croyait qu'il n'était pas capable d'empathie ?
« O..oui, » assura t-elle d'une voix qui ne le convînt pas du tout, « aucun problème. »
Zuko plissa les yeux. Elle mentait. Il lança un regard en coin au groupe derrière eux. Aucun d'entre eux ne semblait vraiment faire attention à l'inertie de Katara. Il ne comprenait pas non plus pourquoi elle ne leur parlait pas de son mal-être ? Chez lui, dans la nation du Feu, les jours où les femmes étaient menstruées, elles avaient tout le temps et le repos dont elles avaient besoin pour reprendre leur force. Il avait toujours connu ça. Est-ce que dans la tribu de Katara, les choses étaient différentes ?
Probablement.
Il la regarda se lever et épousseter sa jupe.
« Je vais préparer les affaires, » prévient t-elle à l'ensemble du groupe.
« Je vais t'aider, » proposa Zuko en se levant.
« Non ! » s'écria t-elle aussitôt, le statufiant par la même occasion, et attirant l'attention de tout le monde sur eux.
Putain. Ils faisaient un pas en avant, puis deux pas en arrière. Zuko n'avait jamais autant appris à être patient depuis qu'il avait un crush sur elle. Elle faisait aller ses émotions dans tous les sens. Frustration, colère, désir, envie, étonnement, incompréhension, re-frustration, re-désir...bref. Il aurait du se douter qu'avoir envie d'une fille qui n'avait pas le même élément que lui ne serait pas de tout repos. Ils étaient fait pour s'opposer !
« Hum, je veux dire, » se rattrapa Katara en détournant son regard de lui « je peux me débrouiller seule, j'irai plus vite comme ça. »
Plus vite ? Zuko arqua l'un de ses sourcils en la voyant marcher à deux à l'heure, parce qu'il se doutait qu'elle n'allait toujours pas bien.
Ok, il avait compris le message. Elle ne voulait pas de lui dans ses pattes. Ça marche.
« Katara, est-ce que ça va ? » finit par demander Aang en s'approchant d'elle et en lui touchant l'avant bras « tu n'as vraiment pas bonne mine. »
« Oui, t'inquiète, c'est normal, d'ici quelques jours ça ira mieux, » lui promit-elle en esquissant un sourire.
Zuko fut un brin agacé que l'Avatar finisse toujours par provoquer des sourires chez Katara, alors qu'il ne faisait jamais spécialement rien de spécial pour ! Il avait juste à être lui et c'est tout. Zuko enfonça les mains dans les poches de son pantalon et s'appuya contre le mur. Il avait remarqué qu'Aang et Katara avait une relation spéciale, et ça le mettait mal à l'aise. Ca...l'énervait même.
« Merde, » souffla t-il en écarquillant les yeux.
Non, non, non, non, non.
Hors de question.
Non.
Il était jaloux ! Il était jaloux d'Aang ! Zuko se sentit tellement ridicule qu'il sentit son sang bouillir en lui. Il n'était pas du genre jaloux. Il ne l'avait jamais été quand il sortait avec Mai. Elle pouvait parler avec toutes les filles ou les tous les hommes de la terre, Zuko s'en fichait royalement.
« Zuko, on part dans une heure ! » l'informa Sokka en lui frappant amicalement l'épaule « woah mec mais t'es bouillant ! Ça t'arrive de ne pas être chaud comme la braise parfois ? »
« Et toi ça t'arrive de cesser de me toucher parfois ?! » aurait voulu lui dire Zuko. Sauf qu'à la place il se contenta d'un hochement de tête et alla chercher ses affaires.
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Zuko tendit la mains et agrippa l'épaule de Toph pour la faire monter sur Appa. Celle-ci s'accrocha immédiatement à son tee-shirt. Il savait que la jeune fille haïssait les voyages aériens. Une fois que Toph fut confortablement installée, il lança un regard en coin à Katara qui était toujours au sol, et qui réhaussait la lanière de son sac sur son épaule.
Il la vit fermer les yeux un court instant, comme pour accueillir une vague de douleur. Elle ne devrait pas voyager. Ils étaient censés rester au moins trois bonnes heures sur Appa, et il faisait un temps absolument pourris.
Mais ils n'avaient pas le choix. Survivre ou mourir. Zuko se demanda si un jour dans sa vie il n'aurait plus à choisir entre ses deux uniques options. Un jour...peut-être.
Aang s'approcha de Katara et l'aida à porter quelques affaires. Elle le remercia par un sourire et une bref accolade. Zuko détourna les yeux, et s'assit prêt de Toph. Le voyage allait être interminable.
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Zuko s'accrocha subitement à la selle, et retint un haut le cœur. Cela faisait à peine trente minutes qu'ils voyageaient mais ils était tous trempés jusqu'au os. Aang avait beau essayé de rediriger les bourrasque endiablés de vent, Appa se prenait tout de même énormément de secousse.
« J'vous préviens, c'est la dernière fois que je voyage sur cet animal ! » hurla à plein poumon Toph pour se faire entendre.
Elle s'accrochait elle aussi tant bien que mal, et sa frange lui barrait tout le visage tellement ses cheveux étaient mouillés.
« Sokka ! » cria Aang depuis le devant « il faut qu'on s'arrête, je ne vois plus rien ! »
« On ne peut pas ! » insista Sokka « il faut qu'on continue ! »
Aang lança un regard désespéré à Zuko, comme s'il cherchait son soutien. Le jeune maitre du feu, soupira avant de faire un mouvement en avant pour s'approcher de Sokka.
« Il a raison, ça n'a aucun sens de voyager dans ces conditions ! »
Sokka le regarda d'un air dur « Je le sais, mais on a pas le choix ! »
Puis, il répéta pour lui même plus doucement « on a pas le choix. »
Zuko serra les dents. Sokka était aussi têtue que sa sœur, et rien ne pouvait le faire changer d'avis. D'ailleurs, en parlant de Katara, Zuko tourna légèrement la tête vers l'arrière. Elle était assise, les genoux pliées en dessous de ses cuisses et elle semblait lutter contre le sommeil.
Zuko plissa les yeux. Katara ferma les paupières et se laissa tomber. Il n'eut pas le temps de réfléchir plus d'une fois, son corps n'avait jamais bougé aussi vite de toute sa vie. Il lui effleura la main. Juste la main, et dans un cris, il la vit chuter vers le bas.
À cause de la pluie torrentiel, des bourrasques de vent, personne ne fit attention à sa chute, alors Zuko sauta. Sans même réfléchir à où il allait atterrir, il sauta parce qu'il était hors de question qu'il la laisse seule dans cette tempête.
Il ne comprit qu'il était tombé dans un lac que lorsque son corps se fit immergé par l'eau. Il remonta le plus vite possible qu'il put vers la surface pour prendre une bouffé d'oxygène et tourna la tête vers la gauche et la droite. Aucune putain de trace de Katara.
Il prit une profonde inspiration avant de s'immerger de nouveau. Il faisait si sombre que Zuko n'y voyait presque rien. Sauf...sauf cette tâche rouge là bas, à quelques mètres ! Dieu merci qu'elle ait continué de porter du rouge ! De cette manière au moins elle était visible au loin. Sans plus attendre Zuko nagea vers elle.
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Elle toussa plusieurs fois, avant de recracher une bonne fois pour toute l'eau qui s'était introduit dans ses poumons. Zuko assis en tailleur à coté d'elle, essayait tant bien que mal de rependre son souffle. Il n'avait jamais autant nagé de sa vie. Il avait cru qu'il n'arriverait jamais à trouver le rivage à cause de tout ce brouillard.
Ils étaient abrité sous l'un des arbres au feuillage le plus du secteur. Ça ferait l'affaire le temps que Katara reprenne ses esprits mais ils ne pourraient pas rester ici toute la nuit.
« Zu..Zuko, » appela t-elle doucement « qu'est-ce qui s'est passé ? »
« Tu es tombée, » expliqua t-il simplement.
Elle se releva sur ses coudes et regarda tout autour. Zuko quand à lui, se laissa tomber sur le sol. Il était épuisé.
« Oh non, les autres ! » s'inquiéta subitement Katara. Elle voulut se relever mais chancela aussitôt. Zuko l'attrapa par l'avant-bras et la ramena d'un geste un peu brusque contre lui. Il avait besoin de reprendre ses forces avant de commencer à établir un plan pour les sortir de cette forêt. Pour l'instant il ne pouvait pas veiller sur elle en même temps.
« Reste là, » grommela t-il.
« Mais.. »
« J'ai froid, » la coupa t-il. D'ailleurs, il était même frigorifié, l'eau du lac était glacée, ses vêtements étaient trempés et le sol humide ne l'aidait à se sentir mieux.
« Oh, attends, » fit Katara en gigotant un peu pour pouvoir s'asseoir. Elle leva les bras d'une façon que Zuko trouva très gracieuse et fit mouvoir ses doigts au-dessus de lui. Il arqua l'un de ses sourcils et il allait lui demande ce qu'elle trafiquait, lorsqu'il se sentit l'eau de ses vêtements s'évaporer comme par magie. Katara fit un brusquement mouvement de la main vers la droite et toute l'eau contenue sur Zuko valsa contre un arbre.
Il était tout sec.
« Merci, » dit-il en se relevant pour être dans la même position qu'elle.
Katara haussa les épaules en guise de réponse. Elle fit les mêmes mouvements avec ses mains pour extraire l'eau de ses vêtements, et elle fut aussi sèche que Zuko en un rien de temps. Pratique, pensa t-il.
« Qu'est-ce qui s'est passé là-haut ? » lui demanda t-il « Comment est-ce que tu as pu t'endormir dans un pareil capharnaüm ? »
Elle se mordilla la lèvre inférieure et Zuko essaya vraiment de ne pas se focaliser sur ce qu'elle était entrain de faire subir à cette pauvre lèvre. Putain, il n'arrivait pas à croire que même malgré tout ce qui s'était passé, la seule chose dont il avait vraiment envie s'était de l'embrasser.
Calme toi. Respire. Il y a d'autre priorité à gérer.
« Je ne me suis pas endormie, je crois que j'ai perdu connaissance. »
Elle ne l'avait pas regardé quand elle avait dit ça et Zuko leva doucement la main, pour lui prendre le menton et l'inciter à le regarder dans les yeux.
« Katara, ça remonte à quand la dernière fois que tu as pris un repas ? »
Elle posa sa main sur la sienne pour lui faire enlever sa main, chose qu'il fit à contre cœur.
« Euh, je ne sais plus, hier matin je..crois. »
« Ok, donc, pas étonnant que tu sois tombée, » fit-il en levant les yeux pour regarder vers la cime des arbres. Quelques gouttes de pluie lui tombèrent sur le front, et il eut de nouveau froid. Il en avait déjà marre de ce périple, et celui-ci venait à peine de commencer.
« J'avais trop mal pour avoir faim, » expliqua t-elle un brin sur la défensive.
Zuko baissa les yeux pour la regarder se renfrogner. Pour un maitre de l'eau, il trouvait qu'elle avait vraiment un tempérament de feu, toujours à s'emporter à la moindre étincelle. Il esquissa un sourire en coin. Décidément, elle l'intriguait de plus en plus.
« Il faut qu'on te trouve quelque chose à manger, » dit-il en se levant enfin « puis il nous faut un endroit pour la nuit, et demain on cherchera un village, où des habitations peut importe pour qu'on nous indique notre chemin. »
« Tu crois que les autres sont arrivés jusqu'à Alesia? » demanda Katara tout en jouant avec l'ongle de son pouce.
« J'en sais rien, » et il lui tendit la main « mais je suppose que c'est là qu'ils nous rejoindrons. »
Katara regarda sa main, mais la refusa et se releva seule. Il leva les yeux au ciel. Parfois il trouvait son entêtement ridicule.
« Tu peux marcher ? »
« Oui, je.. » mais elle chancela de nouveau et se rattrapa au bras de Zuko. Celui-ci esquissa un sourire en coin, un brin moqueur.
« Finalement, je crois que tu vas avoir besoin de ma main, » susurra t-il.
« Oh tais-toi ! » grogna t-elle.
Sauf que cette fois-ci, elle ne lui lâcha pas le bras quand il continua à avancer. Zuko sentit une bouffée de fierté monté en lui. Il avait gagné.
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Alors ? Qu'en avez vous pensé ? x)
