Tu es ma Famille

« Je reviens, » dit soudain Harry en passant sa tête par l'entrebaillement de la porte du salon. « J'ai quelques courses à faire. Si jamais tu as besoin de moi… »

« Je t'appelle. »

Il vint lui voler un baiser rapide avant de sortir de la maison.

Astrid sourit de voir autant Harry au petit soin pour elle. Jamais elle n'avait autant été couvée. Pourtant malgré cela, il restait un peu distant afin de lui laisser son indépendance qu'elle adorait tant. Il savait qu'elle était loin d'être sans défense. Elle était même encore très puissante et redoutable malgré sa grossesse.

Elle se leva et partit pour la serre et les jardins. Elle avait quelques récoltes à faire. Ce n'était pas parce qu'elle ne pouvait plus se tenir devant un chaudron qu'elle devait négliger ses principaux plants et ne pas récupérer les plants qui étaient prêts à être récoltés. Elle s'arma selon les plantes d'un petit sécateur, d'une pince, ou tout simplement de ses mains pour remplir ses paniers de récoltes. Elle arrosa ensuite les plantes de la serre avant de rentrer faire le tri des ingrédients en fonction de leur qualité et les ranger en sachets, boîtes ou bocaux soigneusement étiquetés.

Elle partit ensuite se laver les mains et observa une énième fois la bague qu'elle portait au doigt. Elle était faite en argent et portait de petites émeraudes sur le pourtour. C'était la bague de fiançailles qu'Harry lui avait offert. Il l'aimait suffisamment qu'il le lui avait demandé. C'était même prévu qu'il le fasse avant même qu'il ne sache qu'elle était enceinte. Il ne le faisait donc pas par obligation, honneur et devoir mais bien par amour.

La déesse âgée de plusieurs siècles en elle savait que cela prenait peu de temps, que tout allait très vite, mais d'un autre côté, Harry était un Midgardien, un Mortel qui avait une vie bien plus courte que la sienne. Les choses prenaient donc moins de temps.

Penser à cela lui fit un peu mal au cœur. Harry l'aimait tellement. Et elle l'aimait en retour avec au moins la même intensité. Mais elle savait aussi que cela ne durerait pas. Elle le perdrait immanquablement. Elle s'assit dans le canapé du salon, en larmes, armée d'une petite cuillère et d'un pot de glace. Ce fut ainsi en détresse que son fiancé la retrouva.

« Eh … Astrid, » dit-il en approchant au son des pleurs. « Qu'est-ce qu'il y a ? »

Elle vint se réfugier dans ses bras et il la serra contre lui avec force et amour pour la consoler.

« Tu es un Midgardien, » répondit-elle entre deux sanglots.

« Oui et alors ? »

« Tu vas mourir… »

« Euh…. »

« Harry, j'ai plus de mille ans. Tu mourras que j'aurais à peine vieilli. J'ai encore quatre ou cinq millénaires devant moi. Des millénaires que je vivrais sans toi… »

« Oh… »

Le Midgardien comprit alors ce qu'elle cherchait à lui dire et ne put trop répondre. Il préféra alors garder le silence et la serrer dans ses bras. Tout ce qu'il connaissait qui pouvait le rendre immortel ou approchant était soit la pierre philosophale, qui était de toute façon détruite, soit faire un horcruxe. Et il ne voulait pas pervertir son cœur avec une magie aussi noire. Il ignorait s'il existait dans les autres mondes un moyen de vivre plus longtemps mais il n'était pas du genre à poursuivre certaines chimères…

« Le Maître du Funeste Passeur pourrait, » dit soudain Astrid en reniflant.

« Je te demande pardon ? »

Elle se redressa et essuya son visage pour effacer ses larmes.

« C'est quelque chose que ma fille m'a racontée une fois… Un être peut être choisi pour être le Maître du Funeste Passeur. Mais il y en a eu très peu à travers le temps. »

« Qui est ce Funeste Passeur ? »

« C'est … c'est l'être qui amène les défunts à Helheim, ceux qui ne sont pas morts au combat. »

« Tu parles de la Mort ? »

« Je … possible. » Elle renifla encore et fit apparaître un mouchoir. « Les mythes et légendes peuvent s'interpréter différemment d'une civilisation à l'autre. »

Harry réfléchit un instant.

« Comment un être vivant peut devenir le Maître de la … Mort. » Il soupira. « Oh non… »

« Qu'y a-t-il ? »

« J'ai déjà entendu cette histoire, » répondit Harry en se levant.

Il se dirigea vers sa bibliothèque et en sortit un petit livre d'histoires pour enfants. Il revint vers elle en le feuilletant rapidement jusqu'à la page d'un conte en particulier.

« Le conte des trois frères, » lut Astrid à voix haute.

« Ce n'est pas qu'un conte, » réfuta doucement Harry. « L'un des frères est mon ancêtre. Mais avec le temps et aussi le fait que c'est un peu … farfelu, eh bien c'est devenu un peu une légende. »

« Qu'est-ce que cela raconte ? »

« C'est bien la première fois que tu ne veuilles pas lire un livre que je te tends. »

« Je n'ai pas la tête à lire. J'ai trop pleuré. »

« Tu as la tête à écouter ? »

Elle hocha la tête et vint se lover contre lui. Harry rejeta alors le livre car il connaissait l'histoire par cœur. Après tout, il en avait récupéré les légendaires reliques par nécessité.

« C'est l'histoire de trois frères qui sont en voyage. Mais un soir, ils arrivent devant un fleuve rapide impossible à traverser. Du moins pour des humains normaux. Mais les trois frères étaient des sorciers, alors ils ont sorti leur baguette et ont fabriqué un pont avec la magie. Alors qu'ils le traversaient, la Mort est apparue devant eux. Elle était furieuse de ne pas avoir emporté les trois hommes. Mais la Mort était rusée et elle félicita les sorciers pour leur ingéniosité. Elle leur offrit à chacun un cadeau. Ils n'avaient qu'à demander ce qu'ils désiraient et elle l'offrait en guise de cadeau pour un tel exploit. »

« Le cadeau était un piège, » comprit Astrid. « Le Funeste Passeur n'est pas du genre à en donner. »

« C'est cela. Le plus vieux, Antioche, a demandé une baguette qui le rendrait plus puissant que n'importe quel sorcier en ce monde. La Mort s'est alors approchée d'un sureau et en a cassé une branche pour lui. Antioche est parti. Cadmus, le deuxième frère, voulait humilier la Mort encore plus et il a demandé la compétence de faire revenir les morts. »

« C'est impossible. »

« En effet. Mais ce que la Mort a offert était assez proche pour respecter l'idée du cadeau. Elle a ramassé un galet sur la rive du fleuve et l'a donnée à Cadmus en disant qu'il n'avait qu'à la tourner trois fois pour que les morts apparaissent devant lui. Cadmus a pris la pierre et est parti. Le cadet, IgnotusPeverell, sentait bien que la Mort cachait son jeu derrière son amabilité. Il demanda donc quelque chose qui lui permettrait de partir de là sans être vu, pas même d'elle. La Mort lui donna donc avec reluctance sa propre cape. Ignotus la prit et disparut en dessous. »

Harry caressa doucement le bras de sa fiancée tout en continuant son histoire.

« Les trois frères continuèrent chacun leur chemin de leur côté. Antioche se rendit dans un bar et provoqua en duel un homme avec qui il avait un différent. Il le tua et but pour célébrer sa victoire, se vantant d'avoir la baguette la plus puissante au monde. Un voleur pénétra dans sa chambre de nuit et la lui vola et pour faire bonne mesure lui trancha la gorge. Ainsi la Mort emporta le premier frère. Cadmus, de son côté, est simplement rentré chez lui et a sorti la pierre. Il suivit les instructions de la Mort et il vit apparaître devant lui son épouse qui était morte peu de temps après leur mariage. Mais elle était grise, froide, un simple fantôme pas même tangible. Avec le temps, pris de folie, il se pendit. Ainsi la Mort emporta le deuxième frère. »

Il se leva et tendit la main à Astrid pour qu'elle le suive. Ce qu'elle fit silencieuse.

« La Mort chercha pendant longtemps le troisième frère sans succès, » continua-t-il tout en se dirigeant vers son bureau. « Il était caché sous sa cape d'invisibilité. Elle finit par le trouver que bien des décennies plus tard quand il l'ôta de ses épaules pour la mettre sur celles de son fils. »

« Et la Mort l'a emporté, » termina Astrid.

« Oui. Mais à la différence de ses frères aînés, Ignotus est décédé heureux et en accueillant la Mort comme une vieille amie. »

Harry sortit la vieille cape d'invisibilité de son père et la caressa de ses doigts. Aussi vieille qu'elle était, elle était toujours dans un état parfait et elle était toujours aussi douce au toucher.

« C'est la cape d'Ignotus, » dit-il en la tendant à sa fiancée. « Les Potter sont ses descendants. Nous sommes restés longtemps dans le village où il est décédé. A vrai dire, c'est sans doute à cause de Voldemort que nous n'y vivons plus… »

Astrid prit l'artefact et l'examina attentivement.

« Elle détient une puissante magie, » dit-elle. « Aucune que j'ai pu observer ici. »

« Ton Funeste Passeur, peut-il l'avoir offerte ainsi que les deux autres reliques ? »

« Je ne saurais dire. Je ne sais pas comment on peut devenir le Maître du Funeste Passeur. Je ne l'ai même jamais rencontré. C'est juste que je sais que ma fille m'a parlé qu'un jour, elle pourrait me voir quand quelqu'un deviendrait le Maître du Funeste Passeur. Elle ne m'a jamais dit comment on le devenait, pas même une clef. Elle n'en avait pas le droit. »

« Et ce Maître … Que doit-il faire ? »

« Aider Hela, je présume. C'est une lourde charge que s'occuper d'Helheim. Mais comme je n'appartiens pas encore à ce monde, je n'en sais pour ainsi dire rien. Je n'ai jamais été au-delà que le seuil et uniquement en songe pour converser avec Hela. Et cela a un lourd prix physique. »

« De quel ordre ? »

« Je m'empoisonnais. Rien de mortel mais … suffisamment pour me plonger dans le profond sommeil… le coma comme vous dites ici. »

« Je vois… »

Harry sortit alors du même tiroir de son bureau une longue baguette qu'il n'utilisait pas et une chevalière.

« Voilà les deux autres reliques. Je ne m'en sers pas et je ne me vante pas les posséder car elles sont dangereuses. A part la cape qui peut être classique, je dirais … Les Gobelins ont reçus des ordres précis les concernant le jour où je viendrai à mourir. Ils doivent les récupérer et les sceller dans un lieu où personne ne pourra jamais les récupérer si ce n'est la Mort elle-même. Trop de gens sont morts à cause de cette quête de pouvoir rien que durant le siècle dernier et je tiens à faire en sorte que cela cesse. »

« Est-ce que tu as senti une différence en ayant ses objets en ta possession ? » demanda Astrid.

« J'ai la cape depuis que j'ai onze ans. Elle est un héritage familial. Alors à part me faire faire quelques bêtises qui te ferait rire ou bien me protéger en restant invisible auprès de mes ennemis, eh bien elle ne m'a rien apporté de particulier. La bague … j'ai pu converser avec ma famille en usant du pouvoir de la pierre mais je ne tiens pas à finir comme Cadmus. C'est un cadeau empoisonné. Rien que son existence, le principe même de pouvoir parler avec les morts ne devraient pas exister. Cela ne nous donnerait envie que de les rejoindre au plus vite afin de ne plus être séparés par ce voile épais qui nous sépare. Quant à la baguette, eh bien oui elle est puissante. Et mélangé à ma puissance déjà exceptionnelle, cela fait de moi un très puissant sorcier. Mais je ne suis pas quelqu'un qui cherche la puissance, le pouvoir ou même la reconnaissance. Je ne suis qu'un homme humble qui espère pouvoir vivre heureux avec sa famille. »

Il rangea les trois reliques dans le tiroir de son bureau et prit les mains de sa fiancée.

« Alors non, ces objets ne m'ont pas apporté une quelconque différence si ce n'est une certaine responsabilité. A l'exception de la cape qui est en soi inoffensive, ces objets ne doivent pas circuler dans la nature. Ils sont dangereux. » Il se rapprocha d'elle encore et glissa une main le long de sa joue. « Et pour le reste, Astrid, oui, je suis un Mortel. Je ne vivrais pas très longtemps pour toi mais c'est justement pour cela que tu dois vivre en profitant du plus de moments possibles maintenant. Comme ça tu auras des souvenirs heureux sur lesquels te raccrocher quand tu seras triste. Crois-moi sur parole. C'est comme ça que j'ai pu tenir et continuer à vivre et surtout rester dans la lumière. »

« Mais je ne suis pas comme toi. »

« Je ne te l'ai jamais demandé, Astrid. Mais tu n'as plus à être Loki si tu ne le souhaites pas. Tu peux rester Astrid aussi longtemps que tu le souhaites. C'est en ton pouvoir. Et tu peux choisir quelles seront tes actions à l'avenir sans que l'on te juge pour ton passé. Ou si quelqu'un te jugera, du moins ici sur Terre, ce sera toujours avec justice, en particulier chez les sorciers quand tu demandes à passer sous veritaserum. Tu te souviens ? »

Elle hocha la tête.

« Oui. Ton monde m'a permis de rester sans engager plus de poursuite. »

« Parce que tu as des circonstances atténuantes. Et maintenant, tu es libre. Tu es libre et enceinte. Tu ne devrais pas te stresser ainsi dans ton état. Pas pour des choses pareilles alors qu'il n'y a a priori aucun danger. »

Il l'embrassa tendrement et la serra à nouveau contre lui pour lui prêter sa force en plus de sa présence.

« Que dirais-tu d'un bon bain chaud pout te détendre ? »

« Avec toi dedans alors, » sourit-elle, rassurée.

« Cela va de soi, » répondit le quadragénaire en la poussant doucement vers la salle de bain.

xXxXxXx

Harry fit une pause dans l'assemblage du landau et observa Astrid agiter et agiter encore la main devant un mur pour choisir la couleur parfaite pour la chambre de leur enfant à naître.

« Et si tu lui mettais du bleu comme couleur principale avec des nuances de rouge et de vert pour nous définir l'un et l'autre ? » proposa-t-il.

« Pourquoi ces couleurs en particulier ? »

« Eh bien… Le bleu est la couleur principale de Serdaigle à Poudlard. La maison de l'intelligence, de la sagesse et de la créativité. »

« Et le rouge et le vert ? »

« Le rouge est la couleur de Gryffondor : maison des braves et des hardis. Des personnes faisant preuve de courage et aussi un peu trop fonceur sans réfléchir à la suite. »

« C'était ta maison, non ? »

« Oui. Mais je dois admettre avoir du serpentard en moi. Ce qui m'amène au vert. La maison Serpentard est la maison de la ruse et de l'ambition ainsi que d'un certain mépris pour le règlement. »

« Ce qui n'est pas pour me déplaire, » sourit la déesse de la malice. « J'approuve ton choix. »

« Je savais que cela te plairait. »

Il reprit l'assemblage du landau avec calme tandis qu'il l'observait choisir un bleu clair donnant l'impression d'être dans des nuages. Par endroit, les nuances se faisaient plus sombres dans des tons rouges et verts comme proposé.

« Harry, » appela soudain Astrid.

« Oui ? »

« Tu devrais peut-être lire le courrier de Gringott's, » dit-elle en montrant la fenêtre. « Tu m'as toujours dit de ne jamais faire attendre les Gobelins. »

Harry fronça les sourcils en avisant l'hirondelle sur l'appui de fenêtre. Si les Gobelins lui envoyaient du courrier, ce qui était chose rare en dehors de ses extraits de comptes mensuels, c'était qu'il se passait quelque chose. Il récupéra l'enveloppe. Ses sourcils se froncèrent encore plus quand il avisa les nombreux timbres sur l'enveloppe. Une lettre moldue … Et elle venait de son cousin.

« C'est Dudley, » fit-il, clairement surpris. « Les Gobelins ont du se dire que c'était sans risque. Je n'ai pour ainsi dire aucun contact avec les Dursley. »

« Et que veut-il ? »

« Je ne sais pas. Même si nos relations se sont améliorées sur la fin, nous n'avons pas échangé un mot depuis … avant mon mariage avec Ginny. »

Il s'appuya contre l'appui de fenêtre, laissant à sa fiancée le rocking-chair, et lut la lettre de son cousin.

Cher Harry, ou Harry,

Je n'ai jamais été doué pour écrire ou parler. Surtout avec toi. Mon truc, c'était les coups de poing… Et je commence par te rappeler ça, preuve que je suis nul à ce truc.

J'espère que cette lettre te parviendra. Selon Maman, c'est certain puisque tu es … un sorcier. Oui, je l'ai dit. Tu es un sorcier. Et j'aurais besoin de ton aide, de tes conseils. Enfin… surtout ma fille. J'ai reçu une lettre de Poudlard. Ma Primrose est comme toi. Et je ne sais pas quoi faire ! Tout ce que j'ai jamais appris sur ton monde vient de mes parents et ils n'ont pas une bonne opinion sur le sujet. Tu as beaucoup souffert à cause de nous, de notre vision assez étroite de la magie. Je ne veux pas que ma Prim subisse la chose.

Cette fois-ci, je veux comprendre et l'aider au mieux. J'ai besoin de toi, Harry. Primrose a besoin de toi. Je t'en prie, reprends contact avec moi. J'habite toujours à Privet Drive, à deux pas de chez mes parents, dans l'ancienne maison de Mrs Figgs.

En espérant avoir une réponse de ta part,

Ton cousin,

Dudley

Harry soupira mais ne réfléchit pas plus que cela à la demande.

« Que comptes-tu faire ? » demanda Astrid.

« Répondre présent évidemment, » répondit-il. « C'est mon cousin. Et c'est un Moldu. Il va être perdu avec les devoirs de sa fille, le monde dont il n'a jamais connu que les détraqueurs, les mangemorts et les conneries que ma tante a pu dire. Il ne sait rien de positif. Je ne vais pas le laisser comme ça. »

« Du coup, c'est de retour en Angleterre ? »

« Il semblerait… Je pourrais toujours rouvrir un cabinet privé là-bas, je suppose. Ou vivre des mes avoirs histoire d'avoir la paix. »

« Ce sera encore pire qu'au bal si on apprend que tu reviens au pays, c'est ça. »

« Tu n'as pas idée… » Harry émit un soupir de désespoir. « Eh merde ! »

« Tu arriveras à gérer ? »

« Gérer oui. Sans péter un câble de temps en temps, pas sûr, » répondit-il. « Mais je verrais bien une fois en Angleterre. »

« A quand le déménagement ? » demanda alors Astrid en avisant le mur.

« De préférence avant la rentrée de Primrose, comme ça je lui explique les bases. Ce sera d'autant plus important qu'elle est de ma famille. Peut-être pas une Potter, mais quand même. Je me dois d'y aller, Astrid. »

« Je ne critique pas. C'est bien que tu y ailles, au contraire. »

« Et j'ose espérer que tu m'accompagnes dans la fosse aux lions, » sourit l'homme en venant chercher un baiser.

« Je les mange au petit-déjeuner les lions. »

« Je ne sais pas si je dois en rire ou avoir peur. Je suis un lion. Je suis un Gryffondor. »

« Alors disons que pour toi, je fais une exception parce que tu es mon lieu préféré. »

« Tant que tu ne me tiendras pas en cage, je serai heureux, » répondit Harry en l'embrassant à nouveau.

Il vint ensuite embrasser le ventre très légèrement arrondi pour embrasser son futur fils.

« Allez, je vais lui répondre. Comme ça, il va se sentir rassuré. »

xXxXxXx

Harry se tenait devant l'ancienne maison de Mrs Figgs, Astrid accrochée à son bras. Il appréhendait la rencontre avec les Dursley.

« Tu hésites ? » demanda sa fiancée avec douceur.

« J'appréhende plutôt. Tu n'entends pas ? »

« J'entends une voix forte, » admit-elle après un instant de silence.

« C'est la voix de mon oncle. On ne peut pas dire qu'il a été tendre avec moi. »

« Mais tu n'es plus l'enfant qu'il terrorisait, Harry. »

« Je n'ai pas dit que j'avais peur. »

Il y eut soudain du bruit de verre brisé ainsi que l'éclat de voix de Vernon Dursley qui se fit plus colérique, rapidement suivi par une voix d'homme qu'Harry reconnut comme son cousin.

« Allons-y avant qu'il y ait un massacre, » soupira le sorcier en allant frapper à la porte.

Les voix se calmèrent et un homme d'une assez forte stature vint ouvrir.

« Oh Seigneur ! » s'exclama ce dernier, le visage s'illuminant par la surprise. « Entrez ! » se dépêcha-t-il de dire ensuite. « Je suis content que tu aies accepté de venir. »

« Et avec ce que je viens d'entendre, je crois que je tombe à pic, non ? »

« Il y a juste du verre cassé, » répondit le Moldu en montrant les débris sur la table.

« Je vois. » Harry avisa la présence de toute la famille et salua tout le monde avec politesse. « Oncle Vernon, Tante Pétunia, Tante Marge, » ajouta-t-il en grinçant des dents.

« Tu es toujours en vie toi ? »

« En vie et en bonne santé, je te remercie pour ta … sollicitude. »

« Qui est cette femme ? » demanda ensuite la Tante Marge.

« Ma fiancée. Astrid Nygard. »

« Je croyais que tu t'étais déjà marié, » commenta Pétunia les lèvres pincées.

« Et j'ai divorcé après avoir intenté un procès à mon ex pour adultère. »

Il se tourna ensuite vers un enfant. Il s'agissait d'un garçon. Il semblait bien trop jeune pour encore rentrer à Poudlard.

« Bonjour, » dit-il en s'agenouillant, un sourire rassurant sur les lèvres. « Je m'appelle Harry, je suis le cousin de ton papa. Comment t'appelles-tu ? »

L'enfant regarda son père et ce dernier lui fit un sourire encourageant, l'invitant à répondre.

« Gaby, » répondit-il.

« Dis-moi Gaby, tu sais où est ta sœur ? »

« Dans sa chambre sans doute. »

« Tu veux bien aller la chercher, s'il te plait, Gaby ? »

« D'accord. »

« Harry … » commença Astrid après que l'enfant aie disparu dans le couloir menant au hall d'entrée. « Cet enfant… une grande énergie est en lui, elle est comme en sommeil. »

« Je suis prêt à parier que l'accident magique vient de lui plutôt que de … Primrose. »

« Comment tu le sais ? » demanda Dudley.

« Parce que je suis un sorcier, tout comme Astrid, Dudley, et qu'en plus elle est beaucoup plus sensible aux énergies que moi. Ton fils est un sorcier également. Quel âge a-t-il ? »

« Neuf ans, » soupira le Moldu en s'appuyant contre le montant de la porte de la cuisine.

« Tu ne vas quand même pas croire toutes ces fadaises, Duddy ? »

« Ce ne sont pas des fadaises, Tante Marge ! » s'exclama le père de famille. « J'avais des doutes concernant Prim'. Il y a eu quelques incidents à l'école. Et j'ai eu la confirmation en recevant sa lettre d'inscription à Poudlard. C'est pour ça qu'Harry est là. Contrairement à mes parents qui t'ont menti en tout ce qui le concerne, Harry connait les sorciers parce qu'il en est un et qu'il a été à Poudlard lui aussi. » Il se tourna ensuite vers son père. « Maintenant, Papa, si tu as l'intention de t'en prendre à mes enfants comme tu l'as fait avec Harry, je t'en prie tu peux prendre la porte. »

« Je t'interdis de … »

« De quoi ? De vouloir le bonheur de mes enfants, même si cela veut dire les aider avec leur 'monstruosité' comme tu aimes l'appeler. »

« La magie n'est pas une monstruosité ! » s'indigna Astrid. « C'est l'essence même de la vie ! »

« Laisse, mon ange, » coupa avec douceur Harry. « On ne raisonne pas ce genre de personnes. Tu aurais au contraire plus de chance avec ton frère. »

« A ce point-là ? »

« Si tout ce que tu m'as dit sur lui et ses amis est vrai alors oui, à ce point-là. J'en ai bavé avec les Dursley et leur vision étriquée de l'existence. »

« Dudley … »

« Non Maman, cette fois-ci, je tiens avec Harry. Je suis assez grand pour prendre mes décisions et je tiens à donner une chance à la magie puisque maintenant mes enfants l'ont en eux. Mes enfants vont avant le reste. Je l'ai promis à leur mère. »

Les trois Dursley fusillèrent le quatrième du regard avant de foudroyer Harry de la même manière. Ce dernier n'en fut nullement impressionné. Il en avait eu l'habitude avec eux. Il les observa enfiler leur imperméable et sortir en maugréant. Le Sauveur soupira d'aise quand la porte se referma.

« Cela aurait pu être pire, » commenta-t-il.

« Comme ? » demanda Astrid.

« Se prendre un coup de poing en pleine face, » firent les cousins à l'unisson avant de sourire pour la complicité involontaire.

« Alors … tu as une femme ? »

« Avais, » corrigea Dudley. « Elle est décédée il y a quelques années de maladie. »

« Je suis désolé de l'apprendre. »

Le Moldu secoua lentement la tête, un sourire légèrement triste sur le visage.

« Je vous sers quelque chose ? »

« Du thé, » répondit le couple.

Ils furent invités à rejoindre le salon où ils furent rejoints par les deux enfants.

« Bonjour, je m'appelle Primrose ! » fit la jeune fille avec énergie.

« Bonjour, Primrose, » sourit la déesse. « Je m'appelle Astrid. Et voici mon fiancé, Harry. »

« Vous êtes le cousin de mon père, c'est ça ? »

« En effet, » répondit Harry.

« Il a dit que vous me guideriez dans le monde sorcier. »

« Je vais tous vous y guider. Ton frère ira à Poudlard lui aussi. » Dudley arriva avec le thé. « Merci, Big D. »

« Oula… Je n'ai plus ce surnom depuis une bonne quinzaine… vingtaine d'années. »

Harry sourit tandis qu'il observait la décoration. Son regard se porta sur une photo de famille. Il fronça les sourcils et se redressa.

« Est-ce que ta femme s'appelait Cho ? » demanda-t-il en croyant reconnaitre les traits sur la photo.

« Oui. Cho Chang. Pourquoi ? Tu la connaissais. »

Harry ferma les yeux. Encore une amie perdue.

« Disons que cela explique pourquoi tes deux enfants sont des sorciers. »

« Je suis un sorcier aussi ? » demanda Gaby, en proie à l'étonnement, rapidement suivi par l'excitation.

Cela amusa beaucoup les deux sorciers adultes.

« Oh que oui, » sourit Harry. « Sinon comment expliquer le verre qui a explosé sur la table de la salle à manger alors que ta sœur n'était même pas dans la pièce, hmmm ? »

« Je sais pas. »

« Nous appelons ça un accident magique. Cela arrive le plus souvent chez les sorciers qui ne maitrisent pas encore leur potentiel. Ils se laissent porter par leurs émotions et la magie réagit pour eux. Dans ce cas-ci, les cris de ton grand-père ont fait réagir la magie en toi, sans doute de manière instinctive. »

« Tu peux le croire sur parole, Gaby, » intervint Dudley. « Il parle d'expérience. Il a vécu avec moi durant toute son enfance. »

« Poudlard, c'est comment ? » demanda soudain Primrose, des étoiles plein les yeux.

Harry la suivit mais restant bien plus calme et un brin nostalgique.

« Poudlard … C'est un grand château entouré d'un parc immense, un lac et une forêt. Promets-moi d'ailleurs maintenant que tu n'iras jamais dans cette forêt sans être accompagnée d'un professeur ! »

« Pourquoi ? »

« Parce qu'il y a des créatures qui y vivent. Les plus dangereuses sont confinées loin de la lisière. Mais il y en a d'autres qui sont domptables. Mais il vaut mieux ne pas les approcher si on ne les connait pas. Mais ça tu le comprendras au fur et à mesure de tes études. Sinon… il y a des fantômes, un esprit frappeur, … je me demande si Hagrid y vit toujours … C'était le garde-chasse à mon époque. Il y a le terrain de Quidditch… »

« C'est quoi le Quidditch ? »

« C'est le sport des sorciers. Un peu entre … le baseball et le basketball mais sur des balais. »

« Ouah ! » firent les enfants.

« Je vous emmènerai voir un match, si vous le voulez. »

Harry parla encore un peu de son monde, acceptant l'invitation à dîner de son cousin, jusqu'à ce que Dudley envoie ses enfants se coucher. Le Moldu sortit alors une bouteille de scotch et proposa un verre à ses invités. Astrid refusa en annonçant sa grossesse.

« Mes félicitations, » sourit l'homme en tendant un verre à son cousin. « En espérant que cela ne pose pas de problème avec les enfants de ton premier mariage. »

« Cela ne risque pas Dudley… Ils sont … morts. Il n'en reste plus qu'un et il est pratiquement adulte maintenant. »

« Comment c'est arrivé ? »

« Les échos de la guerre. Un fanatique de Voldemort a débarqué et a fauché pratiquement toute ma famille. J'ai perdu le seul fils que j'avais ainsi que mon filleul. Quant aux trois autres enfants, ils sont morts également avec quelques amis. C'était pendant une fête d'anniversaire… »

« Je suis désolé, Harry… »

« Cela remonte à plusieurs années maintenant… »

« Il y a encore … des dangers de ce genre dans ton monde ? » demanda Dudley.

« S'il y en a, je ne suis pas au courant, » répondit Harry. « Mais aucun de ce genre ne pourrait arriver à Poudlard. Ou si c'est le cas, je rappliquerai d'office. Je défends ma famille, Dudley, ce n'est pas pour rien que vous avez déménagé il y a quelques années. C'était pour votre sécurité. Et ce n'est pas pour rien que je suis là aujourd'hui. Je sais ce que c'est que d'être perdu dans un monde qu'on ne comprend pas. Et j'ai trop peu de famille pour perdre celle qui me reste. Je ne vais pas dire que j'accourais comme un chien si tes parents viennent à m'appeler mais … disons que j'écouterais toujours s'il y a un problème et s'il faut que je donne un coup de main. C'est ça la famille. » Il posa une main sur l'avant-bras de son cousin. « Et tu es ma famille Dudley. Et c'est pourquoi je reviens au pays. »

« Tu vivais où ? »

« Aux Etats-Unis, à New York. »

« Tu y étais pendant l'attaque ?! »

« Je n'y ai pas assisté non. J'habitais une maison à l'écart de la ville. Je me prenais pour une fois un peu de repos dans mon travail et j'ai appris la nouvelle de l'attaque par les infos. »

« Et les sorciers ont fait quelque chose à ce sujet ? »

« Oui. Un certain nombre même. Mais je ne suis pas … habileté à t'en parler. »

« Tu travailles pour le gouvernement ? »

Harry rit doucement.

« Non, je suis médecin-médicomage. Mais étant qui je suis et avec qui je suis en contact, disons … que j'ai certains privilèges. »

« Harry … Toujours le héros. »

« Je ne suis pas un héros, Dudley. Juste un survivant. Un homme qui en tue un autre n'est pas un héros. »

« Sauf si en le tuant, il sauve un grand monde. »

« Dudley Dursley, depuis quand es-tu aussi sage ? »

« Je ne suis pas sage, je regarde juste beaucoup de films avec des super-héros. »

« Je me disais aussi. »

Ils rirent et trinquèrent ensemble.

« Et vous Astrid ? D'où venez-vous et comment avez-vous rencontré Harry ? »

« C'est une longue histoire, » répondit la déesse. « Mais pour ma sécurité, je ne peux pas la raconter. Croyez bien que j'en suis navrée… »

« Ce n'est pas grave. Mieux vaut garder un secret par sécurité que tout dévoiler et se mettre en danger. »

« Encore tes films de super-héros ? » demanda Harry en relevant un sourcil.

« Et le monde magique tenu secret du reste du monde, » sourit son cousin. « Tu as un endroit où dormir ? »

« Dudley, tu as devant toi le riche héritier de deux nobles familles et qui possèdent un certain nombre de propriété sur tout le continent européen dont une maison en plein cœur du vieux Londres. Ne t'inquiète pas, je saurais me débrouiller. »

« Tu es … »

« Mes parents n'étaient pas un ivrogne et une prostituée, » révéla Harry. « C'était un mensonge de ta mère. Mon père était un Lord issu d'une très vieille famille de sorciers. Dès mon retour dans le monde magique à onze ans, j'étais déjà trois fois plus riche que ton père. Mais vu son avarice et la manière dont il me traitait, j'ai préféré garder ça pour moi. »

« Tu as bien fait. Il t'aurait ruiné. »

« Ca, c'est pas encore sûr. »

« Tu es si riche que ça ? »

« Assez oui. Riche et… foutument célèbre. Tu vas d'ailleurs rapidement le remarquer. Dès notre entrée sur le Chemin de Traverse pour faire les achats de ta fille, on va être ennuyés par une foule de journalistes. Et Merlin que je n'en ai pas envie… »


Défis galactiques :

Ecrire sur un habitant de Privet Drive - Qui est-ce

Titre du 27/07/2020 : Tu es ma famille

Si tu l'oses 11. Imperméable