MODERN!UA

Perona : dix-sept ans

Zoro : treize ans


awkward ?

— RENDS MOI ÇA !

De maison calme, il n'y aura point.

Perona sortie en trombe de la chambre qu'elle venait tout juste d'incruster, le rire dans l'gosier et un magazine suspect dans la main. Derrière elle et le cœur pompant à tout rompre, apparue l'expression colérique de Zoro.

Horo-horo j'me disais bien que tu cachais un truc !

Digne des échos d'un tremblement de terre, le sol s'agitait sous les pas effrénés du duo. L'une hilare et l'autre inquiet de ce qui allait s'en suivre. L'aînée déboula ensuite les escaliers, ne se gênant pas de sauter les marches afin d'arriver au plus vite dans la salle à manger.

La maison autrefois silencieuse, havre de paix temporaire de Dracule Mihawk, était maintenant noyée dans une ribambelle de cris et de jubilations. Un soupir naquit sur les lèvres du maître des lieux, le poussant à délaisser le papier journal qui logeait entre ses mains quand l'un de ses progénitures, et bientôt les deux, éclata en fracas dans la pièce.

Perona se marrait toujours, taquine alors qu'elle s'amusait à balancer ce qu'elle avait dans la poigne au-dessus de sa tête pour l'éloigner de Zoro. Ce dernier, le visage tout rouge et les orifices nasales fumantes, agrippait le vêtement de sa sœur et tentait en vain de lui arracher l'objet du préjudice.

De sa place, les yeux jaunes vifs du Dracule ne manquaient aucune miette de la scène plus que douteuse. Finalement, la rose se décida à extirper son frangin de là, l'éloignant de sa personne en lui poussant la face avec sa paume libre. La voilà devant une situation croustillante et elle allait bien en profiter. Son espace vital maintenant dégagé, Perona n'effaça pas son sourire, se dirigeant en grandes enjambées vers son père.

— C'est pas ce que tu crois, le vieux !

Trop tard car un claquement sourd ponctua cette exclamation, signe que son père avait d'ors et déjà le produit illicite sous les yeux.

Du coin de l'œil, Perona se marra silencieusement en voyant Zoro virer dans une teinte plus profonde de carmin.

L'embarras ne lui allait pas au teint encore moins avec ces cheveux verts sur le crâne.

De son côté, Mihawk jeta un regard plus que morne au magazine qui cachait maintenant son journal. Son sourcil se releva néanmoins, analysant la nature de l'objet vite identifiable.

La couverture aux airs olé-olé disait tout de toute façon.

En tant que parent, il ne pensait pas qu'il allait avoir une telle discussion aussi vite cependant il aurait dû s'en douter vu l'âge de son fils. Oh mon Dieu, il voulait simplement passer une journée sans embûche.

Perona jubilait et ne tenant plus debout, alla s'asseoir sur une chaise afin de profiter pleinement du spectacle. Zoro de son côté ne savait plus où se mettre, sa tête surchauffait et il déglutissait toutes les deux secondes. Le voilà dans de beaux draps d'autant plus que. . .c'était un malentendu !

— Bah alors papa ? T'attends quoi pour lui remonter les brettelles ?

Et Perona se figea bien vite sous la lueur sombre empreignant les pupilles du Dracule.

Une chose clochait, nota le paternel. Certes il mettrait sa main à couper que des enfants s'essayant à la pornographie, il y en avait à foison mais ce n'était pas le genre de son fils. Jamais au grand jamais, depuis le berceau et jusqu'à aujourd'hui, il ne lui avait vu porter un quelconque intérêt envers un genre en particulier. Pas d'amourettes ou de rumeurs comme quoi il s'intéressait à quelqu'un, qu'il était amoureux.

Pour faire court, il n'avait de passions que l'escrime et l'heure de la sieste.

Avait-il manqué quelque chose ? N'était-il pas assez observateur ?

— Roronoa.

Mince, jamais un bon signe quand il utilisait son deuxième prénom et le susnommé le comprit à la dure, relevant ses yeux pour défier ceux de son père.

— Oui ?

— Où as-tu trouvé ça ?

Trépignant légèrement sur ses pieds, Zoro se lâcha rapidement, ne voyant pourquoi il se sentait coupable alors qu'à première vue, c'était lui la victime. Et le rire haut-perché de sa sœur - vengeance ! - l'insupportait.

— Je jure que c'est pas moi ! Sanji l'a foutu dans mon sac sans que je le remarque ! se défendit-il, ne ressentant aucune culpabilité à balancer son ami - qu'il allait aussi étriper - ainsi. C'est pas la première fois qu'il le fait en plus ! Mais promis que j'ai jamais posé mon regard à l'intérieur. A chaque fois je les réduits en confettis et les jette à la poubelle.

A mesure qu'il déblatérait, sa gorge s'asséchait mais il tint bon, voulant se débarrasser de ce poids. Mihawk y vit plus clair quand le nom du blond fut élevé. En soit, il n'était nullement en colère contre son fils. Il était du genre à garder la tête froide et ce rien ne pouvait l'ébranler mais il se fit une note mentale qu'il fallait, à l'avenir, qu'il ait une discussion à propos de. . .certaines choses avec le plus jeune. Il ne trépignait pas d'impatience mais l'éducation primait avant tout.

— Petit menteur va ! N'ose pas dire que tu t'es pas rincé l'œ-

— Perona, ça suffit !

E-eh ?!

— Ne m'oblige pas à te punir à la place, laisse Zoro tranquille.

Et son ton était sans équivoque. Gonflant ses joues, l'adolescente se repoussa dramatiquement de sa chaise et tourna le pas, ne trouvant la situation plus aussi drôle qu'avant.

Pfff.

Père et fils se trouvèrent ainsi seul, Zoro un tantinet nerveux quand à la suite des évènements. Le rouge avait quitté se joues et il avait reprit contenance.

— Retourne dans ta chambre.

— T-tu me crois ?

Il fronça ses sourcils, suspicieux, s'étant attendu à un traitement plus rude.

— M'as-tu menti ?

— Non !

— Bien, néanmoins attends toi à ce qu'on ait une petite discussion tous les deux.

— Hein ? Sur quoi ?

— Tu le sauras au moment venu.