Vêtu d'un simple short et T-shirt, j'observais l'homme nu dormant dans mon lit. Décidemment soit notre partie de jambe en l'air mélangé avec l'alcool l'avait exténué, soit Acnologia était un gros dormeur. Le réveil de ma chambre indiquait déjà onze heures et pourtant le jeune homme ici présent, ne semblait pas vouloir se réveiller. Et bien que la vue de son corps d'Appolon ne me déplaisait pas, j'aimerais bien qu'il rentre chez lui. Non parce que j'avais des trucs à faire moi, comme avancer sur mon projet de mémoire.
Voilà pourquoi je ne raffolais pas des plans culs, il y avait toujours ce moment ultra gênant où il fallait faire comprendre à l'autre qu'il devait partir. Prenant mon courage à deux mains, j'entrepris de secouer gentiment l'Adonis afin de le sortir de son doux sommeil. Et au bout de plusieurs minutes et quelques gémissements mécontents, ses yeux bleus saphir finir par s'ouvrir encore groggy de sommeil.
- Hum Lucy qu'est-ce qu'il y a ? Demandait mon invité en baillant.
- Hé bien, je ne voudrais pas te mettre à la porte mais il est déjà onze heures et je dois travailler. Lui répondis-je gênée.
Pourvu qu'il le prenne pas mal, pourvu qu'il ne le prenne pas mal. Heureusement pour moi, Acnologia ne semblait pas du genre chiant et s'excusait platement de m'avoir autant retardé avant de se lever. Ne souhaitant pas passer pour une femme malpolie, je lui proposais quand même de se doucher et de prendre un café avant de partir, ce qu'il acceptait avec plaisir. Néanmoins, ne souhaitant pas s'imposer plus que nécessaire, il entreprit de rapidement aller se laver afin de pouvoir me laisser seule le plus rapidement possible. Je profitais donc la vue une dernière fois avant d'aller lui préparer son café.
Café qu'il avalait en moins deux, une fois qu'il fut sorti de la douche et vêtu de ses vêtements de la vielle. Sympathique et pas prise de tête, Acnologia, ne faisait pas plus de manière que cela avant de partir, me précisant juste qu'il avait passé une très bonne soirée et qu'il me souhaitait une bonne journée. Heureuse d'être tombée sur un type aussi cool, je poussais un profond soupir de soulagement. Finalement ce départ fut moins gênant que je ne le pensais. Désormais il ne me restait plus qu'à aller me préparer pour sortir étudier à la bibliothèque universitaire. Espérant trouver enfin l'inspiration pour mon sujet de mémoire et ne pas y passer tout le weekend.
Malheureusement après moult recherche, j'arrivais lundi matin à la faculté avec toujours aucun sujet de mémoire à travailler. Pourtant ce ne fut pas faute d'avoir passé mon weekend à la BU jusqu'à ce qu'elle ferme. Je me remmenais donc avec une tête de déterré devant mes amis qui eux semblaient tout sourire. En même temps Cana avait toujours la banane et Loki et Aries venaient enfin de se mettre ensemble, ils ne pouvaient que rayonner de bonheur. N'empêche quelle satisfaction on avait ressenti avec Cana, quand ils nous informaient que notre plan avait marché le samedi matin. Heureuse pour eux et ne voulant pas plomber l'ambiance, je me secouais.
- Alors les amoureux comment ça va ? Leur lançais-je toute joyeuse.
- A merveille et c'est grâce à vous deux merci, merci. S'écriait Aries folle de joie en me prenant dans ses bras, sous le regard gêné du roux.
- Ça va on n'y serait arrivé sans elles aussi. Râlait-il.
- Oui… Dans cent ans. Le charriait Cana, morte de rire.
- Nia nia nia… Répondit notre ami vexé, nous faisant toutes les trois rire.
- Et sinon vous ? Vous avez fait quoi ? Demandait Aries curieuse.
- On est allé dans un bar avec Cana, je te rassure un truc safe cette fois. Précisais-je en voyant la panique submergeait le visage d'Aries, qui me prenait déjà en peine.
- Cana un truc safe mon dieu il va neiger. Enfin cela dit, elle dû très vite d'abandonner pour un homme ou une femme. S'exclamait Aries.
- Hé ! Vous dites ça comme si j'étais une mauvaise amie mais pas du tout. En plus Lucy a fini la soirée en très bonne compagnie d'après ce que j'ai vu. Lançait Cana, avec un petit sourire narquois.
- Quoi ? Tu as tout vu ? Hurlais-je, choquée.
- Hé ouai ma pote. Sacrée galoche que vous vous rouliez toi et ce mec dans le bar. J'espère que c'était un bon coup.
- Hum… Ce n'était pas trop mal… Bon ok c'était génial. Avouais-je, sous le regard appuyé à tous les trois.
- Tu vas le revoir ? Me demandait Aries.
- Non. Physiquement il me plaisait beaucoup mais je n'ai pas eu de connexion sur le plan émotionnel. Haussais-je les épaules, signifiant que je le vivais bien.
- Au moins tu as passé un bon moment c'est le principal. Il ressemblait à quoi au faite, qu'on sache un peu ton genre de mec. Demandait Loki curieux.
- Sache mon cher Loki que je n'ai pas vraiment de type. Mais si tu veux tout savoir, un grand mec à la peau mate, aux cheveux et yeux bleus et avec des tatouages tribaux bleus. Un peu dans le genre bad boy. Enumérais-je.
- Attend… Il ne s'appelle pas Acnologia à tout hasard ? Me demandait Aries.
- Euh si… Mais comment tu sais ? M'étonnais-je.
- Ahaha, il est dans ma promotion. S'écriait-elle, morte de rire avant de poursuivre. En effet belle prise Lucy, vraiment tu as tapé fort ce mec est un Dieu vivant sur pattes. Tu verrais le nombre de fille dans la classe qui lui cours après mais n'arrive à rien car il ne veut pas de sérieux pour se concentrer à fond sur ses études. Et évite donc tout type de relation avec les filles de notre promotion c'est trop drôle.
- Tu ne m'avais pas dit qu'il y avait un Dieu vivant dans ta classe. Relevait jalousement Loki, faussement vexé.
- Rassure-toi mon amour c'est toi le plus beau à mes yeux. Se pendait à son cou sa petite amie, le faisant rougir violement.
Décidemment ils étaient beaucoup trop mignons eux deux. Cependant l'heure d'aller en cours approchait à grand pas et ont dû tous se séparer. On se fit donc de grand signe de la main avant de se quitter. Et je n'oubliais pas non plus en partant de menacer Aries de la tuer si jamais elle parlait de moi à Acnologia. La rose semblant très romantique et surtout taquine dans le fond malgré sa profonde timidité. Je préférais donc assurer mes arrières, sait-on jamais. D'autant plus que Loki, me charriait en me disant qu'Aries allait se charger de me rendre l'appareil, me faisant littéralement paniquer.
Heureusement lorsqu'on se rejoignait à nouveau à la pause de midi, personne ne reparlait d'Acnologia me soulageant. Cependant on abordait tous le sujet des mémoires à rendre. Enfin Cana, Loki et moi. Aries ayant choisi des études de médecine elle en avait encore pour longtemps avant de finir ses études la pauvre. Cependant elle s'intéressait énormément à nos sujets de recherche.
- Alors vous savez ce que vous allez faire vous trois ? Nous questionnait la rose.
- Moi je vais partir sur l'alchimie au sein des forces de l'ordre et ses dérives. Nous informait Cana.
- Moi je pars sur les différents types de médecine adressait aux démons. Nous sourit Loki, fier de son idée du weekend.
- Moi je n'ai aucune idée de ce que je vais faire. J'ai passé mon weekend à essayer de trouver un sujet mais rien ne m'inspire. Pleurais-je, de désespoir.
- Aie… Aller courage Lucy on a encore un mois pour trouver une ébauche de sujet. Essayait de me réconforter le roux, me faisant encore plus paniquer.
- Tu ne me rassure pas là. Râlais-je, les faisant tous rire.
Décidemment ce sujet de mémoire semblait simple pour tout le monde sauf pour moi. Mes amis avaient trouvé leur sujet de recherche facilement, et quand je me renseignais auprès des autres membres de la classe ça semblait être la même. Tout le monde avait déjà au moins une vague idée de ce qu'il voulait aborder, pendant que moi je n'avais rien, nada, que dalle. Cette situation m'angoissait et j'avais énormément de mal à me concentrer en cours. Tellement de mal que je failli même faire exploser une potion en plein cours. Heureusement pour moi notre professeur me sauvait la mise, me priant de faire plus attention. Au moins je savais déjà que je pouvais écarter l'hypothèse d'un sujet sur les potions vu mon niveau en cours.
Le seul cours où j'arrivais à rester à peu près concentré était celui de Mme. Strauss, surement parce que cette femme avait un don pour vous happer. Et puis aussi parce qu'elle était particulièrement terrifiante sous ses airs d'ange. D'ailleurs cette semaine nous abordions un nouveau chapitre du cours « Les livres démoniaques ». C'était la partie du cours que j'attendais avec le plus d'impatience. En effet j'étais une grande fane de littérature en tout genre et en tant que tel j'adorais écrire aussi, même si ce n'était jamais rien de sérieux. J'avais donc hâte d'aborder les mystères de la création démoniaque par l'écriture.
Et je ne fus pas déçu. L'écriture démoniaque, était particulièrement complexe et nécessité de grande connaissance en tout genre. Seuls les alchimistes les plus réputés s'y osaient. On apprit des tas de choses intéressantes sur ce type d'alchimie très particulière mais ce qui me passionnait le plus était la conception d'un démon via cette pratique. En effet quelques rares démons, en grande majorité des démons majeurs, furent crées à partir de cette pratique et cela se révélait tout à fait fascinant. L'intérêt de passer par cette technique plutôt que par un simple cercle d'alchimie résidait dans la très grande précision de création que cela impliquait. En effet, le créateur avait une plus grande marge de manœuvre pour créer son démon, en y mettant toutes les caractéristiques qu'il y voulait, jusqu'à son caractère propre même. Cependant c'était un art, très difficile et qui demandait une très grande minutie. Bien évidemment la transmutation humaine étant désormais interdite une très grande partie de ce savoir c'était perdu au fil du temps et plus personne de nos jours n'auraient les connaissances nécessaires pour écrire à nouveau un livre de toute pièce. Cependant c'était une matière qu'on se devait absolument de maitriser afin de savoir réparer, modifier un ouvrage déjà crée.
Ce fut donc avec une joie nouvelle, que je me dirigeais de nouveau vers la librairie de Levy, bien décidée à en apprendre plus sur cette technique. Accompagnée de Loki, je m'enfonçais dans les profondeurs de la ville, mon ami sur mes talons. Dubitatif, sur la direction qu'on prenait, je fus rassurée en le voyant avoir la même réaction de peur que moi la première fois. Au moins ça me prouvait que je n'étais pas une trouillarde finie. Le rassurant, tant bien que mal, je lui saisit le poignet, l'entrainait à ma suite dans la petite boutique. Aussitôt on franchit le porche, que l'ambiance chaleureuse de la petite librairie nous détendit. Etonné par le fort contraste entre l'extérieur et l'intérieur, Loki restait quelques secondes incrédules avant de se diriger vers les premières étagères, curieux. Ne voyant pas la petite fée tenant la boutique, je fis comme la dernière fois, espérant juste cette fois que le bruit de la sonnette ne la ferra pas encore tomber. Mais cette fois aucun bruit sourd ce fit entendre et je poussais un puissant cri de frayeur en voyant la bleue surgir juste à coté de moi.
- Oh pardon Lucy, je ne voulais pas te faire peur. S'excusait la petite fée.
- Ce n'est pas grave Levy, juste comment fait tu pour être aussi silencieuse ? Demandais-je.
- Ahaha c'est un truc de fée ça ! Rit-elle, en me faisant un grand sourire.
- C'est alors que je remarquais que contrairement à la dernière fois ses ailes étaient rangées. Lui offrant un grand sourire à mon tour, j'allais lui demander comment elle allait avant d'entendre la voix inquiète de mon ami si dirigeant vers nous.
- Lucy ça va tu n'as rien ? S'affolait Loki en arrivant rapidement un livre en main.
- Non ne t'en fait pas, j'ai juste été surprise par Levy. Le rassurais-je, lui permettant de reprendre son souffle.
- Tant mieux… Tu m'as fait peur à crier comme ça j'ai cru qu'on t'avait assassiné. S'exclamait-il.
- Oh tu es venu accompagnée cette fois ? S'étonnait Levy.
- Oui. Levy je te présente Loki un ami, Loki je te présente Levy la gérante de cette boutique.
- Enchanté mademoiselle ! Votre boutique est fabuleuse j'ai déjà réussi à trouver pile ce que je cherchais.
- J'en suis ravi alors ! Lui sourit chaleureusement la bleue, avant de tiquer en voyant l'intitulé du livre qu'il avait en main. « L'écriture démoniaque au cœur de la médecine »… Mirajane vous fait encore étudier cette matière ?
- Oui ! On doit d'ailleurs faire un mini exercice pratique la semaine prochaine sur ça dans sa matière. Mais bon là j'ai surtout pris ce livre parce qu'il va m'aider pour une partie de mon mémoire. Lui expliquait Loki.
- Vous faite un mémoire sur quoi ? L'interrogeait la bleue, soudain très intriguée.
- Sur la médecine démoniaque, j'aimerais me spécialiser là-dedans plus tard. Lui sourit le roux.
- Oh… Vous êtes quelqu'un de bien vous, comme Lucy ! Affirmait la fée, avant de me demander. Et toi Lucy tu fais ton mémoire sur quoi ?
- Euh… Déjà merci de penser que je suis quelqu'un de bien Levy alors qu'on ne se connait pas réellement. Et ensuite… Est-ce qu'on est vraiment obligé d'en parler ? Me lamentais-je.
- Ahah Lucy n'a toujours pas d'idée pour son mémoire. Rit mon ami. Cependant tu pourrais te pencher sur l'écriture démoniaque non ? Le sujet a l'air de drôlement te passionner. Me proposait-il.
- Je n'en sais rien… Certes c'est intéressant mais est ce que c'est suffisamment dense pour faire tout un sujet dessus. M'interrogeais-je.
- Oh crois moi il y a de quoi faire… Suivez-moi je vais vous montrer toute une sélection sur le sujet. Nous invitait Levy, avant de s'assombrir pestant contre Mirajane.
Malheureusement elle murmurait trop bas pour qu'on puise entendre quoique ce soit. Intrigué, on se regardait avec Loki se demandant ce que pouvait avoir la jeune fée pour passer d'un sourire solaire à une mine aussi sombre. Cependant, nous voulant pas nous mêler de ce qui ne nous regarde pas et surtout pas des affaires de Fairy Tail, on décidait de faire comme si de rien n'était, nous contentant simplement de sourire lorsque Levy nous présentait ses livres. On dût passer bien une heure dans la boutique, avant de repartir, chacun les bras chargeaient de livre en tout genre, le sourire aux lèvres mais avec néanmoins une question en tête « pourquoi le fait que Mme. Strauss nous fasse étudier l'écriture démoniaque semblait autant déranger Levy ? ».
Cette question nous hantait pas mal avec Loki, on se demandait même si derrière ce cours il n'y avait pas de sombres projets. Pire on partait même dans des théories du complot. S'inventant des histoires farfelues d'une professeure infiltrée avec pour but secret de tous nous exterminer. Mais on se raisonnait bien vite, se disant que si Mme. Strauss était réellement mauvaise jamais elle n'aurait été acceptée en tant que professeur, d'autant plus qu'elle ne nous avait jamais enseigné quoique ce soit de nocif, au contraire. On finit par en déduire que Mme. Strauss était peut-être juste issu d'un livre démoniaque et que Levy avait peur que l'un de ses élèves se servent de ses cours contre elle.
On se rendait donc à son cours de la semaine prochaine, la tête libre de toutes pensées négatives. A vrai dire on était tous les deux plus excités qu'autre chose de voir quel type d'exercice pratique elle allait bien pouvoir nous demander. A chaque fois qu'on devait faire une mise en pratique, Mme. Strauss nous inventait toujours des thèmes innovants. Je crois même que son cours était devenu le préféré d'une bonne partie de la classe, d'autant plus qu'elle nous demandait toujours des trucs de plus en plus complexe nous poussant à nous dépasser. On ne fut donc pas déçu quand elle nous annonçait nous donner une base de livre démoniaque à corriger et réécrire.
Sous nos yeux ébahis se trouvait un texte d'une vingtaine de ligne portant sur la création d'un démon. Bien sûr celui-ci était fictif et ne se concentrait que sur les caractéristiques physiques du démon. Dans le projet présent sous nos yeux, le démon apparaissait clairement comme difforme, il fallait donc corriger son aspect physique afin de le rendre mobile. Pour cela il fallait donner des formules alchimiques qui selon nous pouvaient être appliquées au cas d'espèce, ainsi que des termes précis. Me concentrant sur ma tâche, je m'évertuais de trouver au mieux les meilleures formules possibles apprise dans nos cours, mais aussi dans mes livres afin de rééquilibrer le corps du démon. Je faisais aussi extrêmement attention aux mots que j'employais. Je savais à quel point chaque terme pouvait s'avérer précis et combien il fallait faire attention avec l'emploi des synonymes.
J'étais tellement concentrée dans ma tâche que je ne vis pas le temps passer et fus profondément déçu quand notre professeur annonçait la fin de l'exercice. Soupirante, je m'énervais contre moi-même, pestant que j'allais me faire gronder pour ne pas avoir terminé à temps mon exercice. En effet, contrairement à mes autres camarades de promotions qui semblaient tous avoir fini leur réécriture, moi je n'avais fait que la moitié de celle-ci. Je regardais donc avec angoisse Mme. Strauss démolir le travail des autres élèves, non sans les encourager, s'approcher de plus en plus de moi. Quand elle arrivait à notre niveau et demandait le travail de Loki, je me tendis tel un string.
- Hum… M. Dulion votre réécriture n'est pas trop mal, vous avez amené beaucoup de notion médicale, on voit que ce domaine vous passionne. Cependant comme beaucoup de vos autres camarades vous avez abusé des synonymes, ce qui fait que votre démon est aussi incomplet qu'il ne l'était au départ. Jeune gens retenait bien une chose ! En alchimie et encore plus en alchimie démoniaque, chaque mot à un sens très précis et lourd de conséquence. On n'est pas dans l'écriture d'un roman ici mais d'un être vivant. Un synonyme n'aura pas forcément le même impact que le mot de base que vous deviez utiliser. Ici si vous devez vous répéter dix fois, vous devez le faire, que ce soit joli à lire on s'en fiche. Mademoiselle Heartfillia votre devoir je vous prie. Me demandait notre professeure visiblement irritée qu'aucun de ses étudiants n'aient retenu la leçon de son cours prédécèdent.
Tremblante, la respiration coupée, je lui tendais maladroitement ma feuille, attendant son verdict. Concentrée sur sa lecture, son regard de glace scannant le moindre de mes mots, j'essayais de me préparer mentalement à sa sentence.
- Votre travail n'est pas terminé ? Relevait-elle.
- Oui madame… Baissais-je la tête honteuse.
- Vous êtes remarquable mademoiselle Heartfillia. Annonçait notre professeur, surprenant tout le monde.
Croyant que mon ouïe me jouait des tours, je relavais violement la tête, plantant mes prunelles chocolats dans celles océans. Est-ce qu'elle venait vraiment de me féliciter là ? Ça n'avait aucun sens, je n'avais même pas fini mon devoir. Perdu je ne comprenais plus rien et je sus que le reste de la classe non plus, en voyant leur regard aussi paumé que le miens.
- Je… Je ne comprends pas… Je n'ai même pas réussi à terminer l'exercice et… Balbutias-je.
- C'est vrai ! Mais vous êtes la seule ici à avoir réussi à comprendre tout l'enjeu de l'exercice. Me coupait-elle, avant d'apporter des explications. Ecoutez moi bien tous, si vous aviez prit le temps de faire correctement votre travail, aucun d'entre vous n'auriez dû réussir à finir cet exercice dans les temps. Mais vous vous êtes tous focalisé sur celui-ci, en oubliant l'essentiel… Sauver un démon. Seule mademoiselle Heartfillia que j'ai observé pendant tout l'exercice était concentré sur réussir la réécriture la plus juste possible et non pas sur le chronomètre. Contrairement à vous, elle a pris le temps d'essayer de trouver les différentes formules alchimiques pouvant s'appliquer et elle a fait extrêmement attention à l'emploi des synonymes. Que son comportement vous serve d'exemple à tous, vous pouvez disposer.
Interdite, n'en croyant pas mes oreilles, je ne reviens à la réalité qu'une fois que Loki m'ait secoué, me félicitant au passage pour avoir réussi là où tout les autres avaient échoué. Je le suivais donc en dehors de la classe d'un tel un robot, n'y croyant toujours pas. J'avais réussi. J'avais réussi un exercice de Mme. Strauss et je l'avais même bluffé. Réalisant enfin, ce qui venait de se passer, je sautais de joie. Moi qui pensais m'être planté de bout en bout, avait en réalité survolé l'exercice d'une main de maitre. Une grande fierté prit place en moi, et j'acceptais avec bonheur l'accolade remplis d'affection de Loki, me félicitant encore pour ma réussite. Peut être que je devrais bien faire mon mémoire là-dessus finalement ?
C'est donc avec cette nouvelle idée en tête que j'attaquais le weekend. Bien décidée à récolter le plus d'information possible sur le sujet, je passais mon temps la tête plongée dans mes livres ou ceux de la BU, à tel point que je ne quittais pas la BU et rentrais à pas d'heure, attendant la fermeture de celle-ci. Heureusement que la ville de Magnolia était réputée pour être extrêmement sûre. Déjà vendredi soir, j'étais rentrée passé vingt-trois heures chez moi, car j'avais profité de finir tard pour aller me chercher en manger en ville et là encore ce samedi soir, je rentrais tard de la bibliothèque.
Fatiguée, mais heureuse car j'avais enfin un début de piste pour mon mémoire, je rentrais tranquillement chez moi, flânant un peu dans les rues illuminées de la ville. Je ne fis pas attention à ce qui m'entourait et c'est surement ce qui me coutait le plus cher. En moins de temps qu'il n'en faut pour le dire, je me retrouvais avec un sac sur la tête, mes bras maintenus dans le dos par une personne inconnue, surement un homme au vu de sa poigne. Effrayée, je tentais de me débattre comme je pouvais, criant à m'en casser la voix. Aveugle, je balançais mes pieds n'importe où, essayant de repousser mes agresseurs mais ils semblaient nombreux et surtout bien plus fort que moi. Et en instant je me retrouvais avec un tissu au niveau du nez, m'emmenant petit à petit dans les abysses.
Quand je reviens enfin à moi, ma tête me tournait et une puissante envie de vomir me cisaillait les entrailles. Me retenant tant bien que mal, je me relevais difficilement, tentant d'oublier les hauts le cœur. Immédiatement, je remarquais que je n'avais plus mon sac sur la tête, mais je n'y voyais pas pour autant. Plongée dans l'obscurité, je me mettais à quatre pattes avançant à tâtons, essayant de me repérer dans ce lieu inconnu sans faire de bruit. Mes ravisseurs ne semblaient pas être présent dans la pièce avec moi, il fallait donc que je me dépêche de sortir d'ici le plus discrètement possible sans me faire repérer. Qui c'est ce qu'ils voulaient et ce qu'ils seraient prêts à me faire ?
J'avançais donc dans le noir, vérifiant une énième fois au passage que je n'avais pas mon téléphone sur moi. Mais bien évidemment, comme toutes les autres fois où je fouillais mes poches, il n'y était pas. Décidemment ils étaient malins, ils m'avaient enlevé mon seul moyen de communication. Soudain, alors que je rampais, j'entendis comme des voix au loin. Deux femmes semblaient se disputer de l'autre côté du mur, l'une disant à l'autre que c'était de la folie, qu'elle n'aurait jamais dû faire ça. Etonnamment la voix, me semblait familière mais je n'arrivais pas à remettre la main sur où je l'avais entendu. N'ayant pas le temps de m'attarder, là-dessus je continuais ma progression, avant de me cogner contre un meuble. Retenant maladroitement une plainte, je me retrouvais à nouveau sur les fesses, des bruits de pas accourant vers moi. Merde… Tentant malgré tout de m'enfuir, je voulus reculer le plus rapidement possible en me servant de mes mains pour me trainer à même le sol mais trop tard, la porte volait déjà en éclat.
Une violente lumière jaillit et je fus éblouit incapable de bouger. Des dizaines de voix s'élevaient derrière moi, pendant que mes yeux s'habituaient à la luminosité et je fus étonnée de me retrouver dans une pièce immense avec plusieurs tables et un bar au fond. Me retournant lentement vers les voix se chamaillant derrière moi, je me figeais de stupeur en découvrant ma professeure de démonologie et la petite libraire, ainsi qu'une dizaine d'autre personne.
- Levy, Mme. Strauss qu'est-ce que vous faite ici ? M'écriais-je perdue.
- Oh Lucy pardonne moi, pardonne-moi, j'ai essayé de l'en empêcher vraiment, je lui ai dit que c'était une mauvaise idée, mais elle ne m'a pas écouté, pardonne-moi. Pleurait la fée, ses mains saisissant les miennes en signe de repentit.
- Levy arrête je devais le faire tu le sais. Soufflait Mme. Strauss.
- Non ! On avait dit qu'on ne le ferait plus, d'ailleurs il nous a interdit qu'on le fasse. Hurlait Levy.
- Mais si elle y arrivait…
- Mirajane ! Levy à raison tu n'aurais jamais dû faire ça, tu as dépassé les bornes. S'écriait une femme aux longs cheveux rouges, les yeux assassins envers sa compatriote.
Des cris fusaient de partout, tout le monde se disputant bruyamment. Le brouhaha crée par toute cette agitation augmenté mon mal de tête et ne faisait que renforcer mon incompréhension. De ce qu'il me semblait comprendre Mme. Strauss avait un rapport avec un enlèvement, mais comment cela ce pouvait-il ? Elle ne pouvait pas être impliquée pour de vrai là-dedans pas vrai ? Et si c'était le cas pour quelle raison m'enlever moi et pas un autre de ses élèves, et surtout pour quoi faire ? Et bordel j'étais où ici et qui était tous ces gens ? Prête à imploser, j'allais crier, exigeant des explications, mais un homme le fit avant moi.
- Qu'est ce que c'est que tout ce cirque ? Tonnait une voix grave, puissante venant de derrière moi.
C'était une voix qui imposait le respect à quiconque. Et immédiatement ils se taisaient tous. La chaleur de la pièce semblait grimper en flèche et au fur et à mesure que l'air devenait de plus en plus étouffant. Mon instinct me disant de fuir au fil des secondes passantes. Je ne savais pas pourquoi, mais il m'ordonnait de partir le plus loin possible d'ici comme si la chose, ou plutôt la personne se trouvant derrière moi représentait un danger mortel. Un danger auquel je ne pourrais faire face. Tremblante malgré la chaleur suffocante de la pièce, mon corps refusait de se retourner, de faire face à l'homme se trouvant devant moi. Pourtant mon esprit, voulait identifier la menace. Une menace telle qu'elle faisait trembler même les autres personnes présentes dans la pièce.
Prenant sur moi, me forçant, je bougeais au ralentis ma tête, priant pour ne pas mourir ce soir. Posant mon regard sur l'homme se trouvant derrière moi, je me figeais d'effroi à sa vue. L'homme perché sur le bar de la pièce possédait un corps recouvert en grande partie d'écaille rouge sang, des yeux de serpent d'un vert obsidienne, des cheveux roses d'où sortait deux cornes. Son aspect physique ne laissait que peu de place aux doutes, cet homme était un démon. Et au vu de la température corporelle anormalement haute qu'il dégageait au point de fumer et de réchauffer toute la pièce, il devait forcément s'agir d'un démon majeur. J'étais officiellement foutue.
