! ATTENTION CE CHAPITRE CONTIENT DES SCENES VIOLENTS ET CHOQUANTE SUR SA FIN - PERSONNE SENSIBLE S'ABSTENIR !
Amy atterrie directement sur le toit de l'hôpital de l'armée. Son partenaire avait fini par tourner de l'œil sur le trajet, elle le porta à bout de bras pour le faire descendre. Fort heureusement, du personnel médical les attendait déjà, ils prirent en charge Louis et une infirmière se tourna vers Amelia.
- Le directeur Davies vous attend dans son bureau, dit-elle d'un ton monocorde.
- Évidemment.
Amy hésita un instant, son coéquipier était déjà en chemin pour le bloc opératoire. Elle aurait aimé rester près de lui, l'inquiétude la rongeait. Elle avait arrêté l'hémorragie et la blessure n'était pas très grave, mais quelque chose semblait la retenir comme si elle savait qu'une fois passé ces portes elle ne le reverrait plus jamais en vie. La jeune femme serra le poing à se rentrer les ongles dans la peau. Il était tout ce qui lui restait, sans lui, elle sombrerait. Amelia du se faire violence pour ne pas rejoindre le brancard. Elle obtempéra et se dirigea vers son centre des opérations.
Elle n'était plus très loin du bureau de Mr Davis, il lui restait qu'à traverser un couloir et franchir un sas de la taille d'une petite pièce et elle se retrouverait pile devant la porte du directeur. Cependant des ombres portées, qui filaient sous la porte du sas, révélaient que plusieurs personnes attendaient de l'autre côté. Amelia plissa le nez, cela n'augurer rien de bon après ce qu'il s'était passé en Amazonie. L'incident n'était peut-être pas isolé et ce n'était peut-être pas des dissidents. Deux possibilités soit leur organisation était compromise soit elle et Louis étaient en fait les cibles à abattre du jour. Il n'y avait qu'un moyen de le savoir de toute façon.
La jeune femme revint rapidement sur ses pas et pénétra dans un placard d'entretien qui ne se trouvait pas très loin. Un chariot de nettoyage occupé tout l'espace du cagibi, il contenait divers produits. Il y en avait aussi sur une étagère qui était fixée au mur. Amelia scruta un instant les nombreuses bouteilles puis s'empara d'eau de javel et d'alcool ménagé.
Elle était bien contente d'avoir trouvé ses deux solutions qui en se mélangeant généraient des vapeurs de chloroforme qui lui laisserait le champ libre jusqu'au bureau de son directeur de section.
Elle se rapprocha silencieusement du sas et versa tout le contenue de l'alcool dans la bouteille d'eau de javel. Elle se couvrit la bouche avec un tissu humide récupéré également dans le placard. Elle plaça précautionneusement et discrètement le goulot de la bouteille sous la porte de manière à ce que les vapeurs soient dirigées vers le sas et non vers elle. Elle n'eut pas longtemps à attendre avant d'entendre le son bien distinct de corps lourd tombant sur le sol. Amy patienta un instant encore pour être sûr qu'il n'y en avait plus seul debout, puis elle ouvrit la porte. Devant elle se trouvait six hommes bien armés qui dormaient comme de gros bébés. De sa main libre, elle récupéra l'arme de l'un d'entre eux et donna un violent coup de pied dans la porte du bureau afin de l'ouvrir à son tour.
Mr Davis était assis derrière son bureau, sa tête reposait mollement sur le clavier de son ordinateur. Il avait également fait les frais du chloroforme. Amy leva les yeux au ciel, elle le poussa et l'homme tomba tel un sac de patates.
Vu qu'il n'était ni mort ni mal en point, la thèse que l'agence soit compromise était moins que probable. Elle regarda rapidement les documents présents sur le bureau, mais ne trouva rien les concernant. Elle fouilla alors dans l'ordinateur et après avoir craqué les accès sécurisés elle tomba sur des dossiers classifiés secret que seul Davis et une petite poignée de personnes étaient autorisés à consulter. L'un des dossiers s'intitulait « Eureka - Péremption », Amelia fronça les sourcils. Pourquoi péremption ? Son rythme cardiaque avait nettement accéléré, elle sentait qu'elle n'allait vraiment pas aimer ce qu'elle s'apprêtait à lire. Déterminée, elle cliqua dessus.
Peu de chose pouvait surprendre la brune, mais le contenu du document lui donna des hauts de cœur. Initialement, lorsqu'elle n'était encore qu'une enfant son équipe, le projet « Eureka » était composé de six enfants ; Skye, les jumelle Maya et Rubie, William, Louis et elle.
Skye avait été la première à se faire tuer lors d'une mission puis ça avait été l'hécatombe, Maya fut retrouvée après une fusillade, Rubie et William s'étaient retrouvés piégés dans l'explosion d'une bombe. Tout cela en moins de cinq ans après la mort de Skye. Louis et Amelia avaient 14 ans quand ils se sont retrouvés seuls. Mais les documents que la jeune femme avait sous les yeux révélés que la mort de ses coéquipiers avaient été prémédités. Jamais elle n'aurait pu imaginer une chose pareille. Ils n'étaient que des armes jetables dans les mains de tyran. Ses yeux n'arrivaient pas à se détacher des photos juvéniles des seules personnes qu'elle n'ait jamais aimé à part sa mère.
Skye Smith - Disparue au combat.
Maya Wilson - Déclarée inapte à poursuivre le projet ; Exécutée.
Rubie Wilson - Déclarée inapte à poursuivre le projet ; Exécutée.
William Thorne - Déclaré inapte à poursuivre le projet ; Exécuté.
Louis Davis - Déclaré inapte à poursuivre le projet ; Exécution programmée.
Amelia De Villiers - Déclarée inapte à poursuivre le projet ; Exécution programmée.
Fin du projet « Eureka ». Résultat : Échec
Seule Skye était morte de façon accidentelle, c'était au moins ça. La rage l'envahissait peu à peu, pour la première fois de sa vie l'envie de tuer et de torturer prenait le pas sur le reste. Elle envoya valser l'écran de l'ordinateur. Elle essaya de se calmer et d'éclaircir ses idées, là elle se souvint de l'endroit où se trouvait son partenaire. Elle n'eut guère besoin de temps pour conclure qu'il était en danger. Elle se dépêcha de retourner à l'hôpital, pour l'instant elle pouvait sortir sans être inquiétée. Il était clair que Davis voulait que leur élimination soit discrète. Elle courrait à en perdre l'haleine, ne se soucie pas de ceux qu'elle bousculait.
Faite que ce ne soit pas trop tard se disait-elle. Elle priait tous les dieux ou entités qu'on pouvait prier, il était tout ce qui lui rester. Elle pénétra en trombe dans la chambre d'hôpital et se figea devant ces yeux vert bleu qu'elle connaissait si bien, là son monde s'écroula.
Son corps glissa lentement au sol, ses jambes semblaient ne plus vouloir la soutenir. L'air commençait à manquer dans ses poumons, elle suffoquait. Imperceptiblement le déni se fit une place dans sa tête, ce n'était pas possible. Elle puisa dans les forces qu'il lui restait pour se relever et se laisser tomber sur le lit d'hôpital en attrapant la tête de son ami de toujours.
- Reviens ! Reviens ! Reviens !
Elle le secouait violemment, mais rien ne se produisit, le regard vide et vitreux du garçon ne changea pas, il continuera fixer le souvenir de la dernière chose qu'il est vu.
Amelia poussa un cri atroce et déchirant.
- Reviens... supplia-t-elle, Reviens.
Soudain deux personnes entrèrent dans la pièce, le cri de la jeune femme avait dû les alerter.
- Que faite vous ?! demanda l'un.
Un autre se dépêcha de vérifier les constantes du patient.
- Il est mort ! déclara-t-il
- Vous l'avez tué ? demanda le premier avec effroi.
La brune ne les écoutait pas, elle restait perchée sur le corps de Louis essayant de graver dans sa mémoire le moindre détail de son visage. Elle caressait les joues du jeune homme de ses pouces, son front vient se poser sur celui de Louis. Il n'était pas froid, mais il n'était pas chaud non, pas comme il avait toujours était. Des larmes silencieuses se mirent à lézarder sa peau puis mouraient en tombant sur le visage inanimé.
Le personnel soignant avait appelé la sécurité et ces derniers ne tardèrent pas trop à pénétrer également dans la chambre. Ils commencèrent par des menaces qu'Amelia n'entendit pas puis ils se jetèrent sur elle espérant l'attraper, mais elle se débattu, elle ne voulait pas se séparer du corps de Louis. Alors les hommes armés la tirèrent de plus belle et la forcèrent à le lâcher. Dès que sa peau perdue le contact avec celle de son partenaire, Amelia fut prise d'une fureur inhumain. Elle se libéra en envoyant au sol un des hommes puis elle saisit la matraque de l'agent et lui abattit brutalement sur la tête, les deux autres gardes n'eurent pas le temps de réagir que la matraque retombait en fois encore avec violence sur le cranes de leur collègue. Avec un sentiment d'urgence, ils essayèrent d'immobiliser la jeune fille. L'un d'entre eux lui passa un bras sous la gorge, il le regretta en une fraction de seconde quand elle y planta ses dents avec tellement de force que lorsqu'il se dégagea elle recrache un morceau de sa chair. Le dernier appela des renforts et se mit à l'écart. L'esprit torturé d'Amelia eut la lucidité de comprendre qu'elle devait partir avant que la cavalerie arrive. Elle se fraya donc un chemin hors de la chambre et de l'hôpital.
Elle courait à vive allure sans destination précise, où pourrait-elle aller de toute manière. On devait très certainement l'attendre chez elle ou chez Louis, elle n'avait plus de QG non plus, elle était, à présent, seule au monde. Elle s'éloigna de la base portait uniquement par ses jambes. Amelia se dirigea vers la forêt et trouva refuge dans une sorte de grotte qu'elle avait découverte étant enfant. Elle essaya de reprendre un fils de pensée structuré, mais sa colère ne s'amenuisait pas. La haine et l'envie de vengeance faisaient battre ses tempes. Lorsqu'elle réussit à retrouver un peu de cohérence, elle décida de chercher des réponses et de punir les responsables.
Elle attendu que le ciel se couvre puis elle s'introduit dans la demeure de son directeur de section ; Mr Davis. Ce dernier avait repris connaissance suite à la dernière visite de notre protagoniste et il venait de rentrer chez lui. Il fut donc accueilli par Amélia qui pointait le canon de son arme vers lui.
- Pourquoi ? demanda-t-elle d'une voix froide.
L'homme souffla d'un air fatigué.
- Ne voudrais-tu prendre un verre plutôt ? Whisky ? dit-il en tendant le bras vers son bar.
Amelia eut un rictus mauvais et lui tira dans la main. Davis poussa un cri de souffrance et se replia sur son membre endolori.
- Sale tarée, siffla-t-il entre ses dents.
- Dis-moi pourquoi ! Pourquoi était-on si inapte à ton projet qu'il fallait nous éliminer ?! Pourquoi on a était formé, matrixé, conditionnée pour finalement finir à l'abattoir ?!
- Vous n'êtes qu'expérience ratée !
- Pourquoi !
L'homme de répondit, mais lorsqu'Amelia s'avança vers lui, il prit peur.
- Nous voulions des super soldats qui obéiraient sans le moindre état d'âme ou sentiment. Mais après la mort d'une des gamines certains ont commencé à montrer des faiblesses. On a retiré une pomme pourrie du panier puis il y a eu une autre et ainsi de suite.
- Qui a ordonné les assassinats ?
- ... Moi, lui avoua-t-il en la regardant droit dans les yeux.
- Et il fallait nous tuer pour que les preuves de votre échec disparaissent.
- Il aurait était dangereux de voir des agents surentrainés avec vos facultés intellectuelles dans un camp adverse.
- Vous avez même fait tuer votre propre neveu...
Elle eut un rire austère.
Le directeur aimait collectionner les objets un peu spéciaux, le regard d'Amelia se posa sur une épée moyenâgeuse qui avait était finement aiguisée et une idée sanglante jaillit dans son esprit. Elle s'empara de la lame et s'avança à nouveau vers sa cible.
- Vas-y tue-moi ! Mais sache que tu ne me survivras pas très longtemps ! Tu finiras par rejoindre ces autres déchets au fond d'un trou ! Tu ..
Elle mit un terme à cette tirade stérile en lui tranchant nette sa dernière main non meurtrie. Il hurla et tomba sur ses fesses.
- Tu sais quoi ? Je vais t'avouer un secret, tu aurais dû me tuer en première ! dit-elle en lui coupant son autre main.
Le sang coulait à flots de ses moignons difformes.
- Car tu vois, pour m'avoir volé ma vie, pour avoir tué ceux qui m'étaient chers ; je te réserve un sort pire que la mort !
Elle suspendit sont épée dans les flammes de la cheminée et quand la lame fut rouge, elle l'appuya sur les plaies de son ennemi afin de les cautérisé. Cet homme froid et imposant qu'elle avait connu enfant n'était plus que l'ombre de lui-même. Une peur macabre se lisait sur son visage, son corps se recroquevillait sur lui-même un geste instinctif et primitif pour se protéger. Amélia le contourna et d'un seul coup de pied le fit tombé face contre terre. Elle enfonça alors la pointe de son épée au-dessus de la cinquième vertèbre cervicale et lui sectionna la moelle épinière, le rendant ainsi tétraplégique à vie. Puis elle se baissa et lui attrapa férocement la mâchoire.
- Tu devrais être heureux, je suis le monstre que tu as créé Frankenstein !
Elle lui saisit la langue et la trancha à son tour.
- Maintenant, tu es ta propre prison.
