Résumé :

Suite à l'écoute de la discussion entre Izuku et Shoto, Katsuki se vexe et décide d'agir froidement avec son futur époux. Mais l'alcool donnera des ailes à Izuku et lui permettra de confronter Katsuki sur son comportement et attentes.

Mots des auteures :

Deku: Comme vous pouvez le voir, vous avez le droit au chapitre en avance, exceptionnellement, cette fois-ci et pour cela on dit un grand MERCI à Kacchan. Qui d'une s'est défoncé pour écrire mais en plus qui est très doué pour me faire céder. Pour la cérémonie, on a cherché de jolies traditions et on les a remixées à notre sauce, j'espère que comme nous vous trouverez les images décrites rêveuses. Je vous souhaite une belle lecture et prenez soin de vous.

Kacchan : Je suis si enthousiaste à l'idée de poster ce chapitre vous imaginez même pas ! Tellement que je vous laisse directement lire, je vous embêterais à la fin.

Merci beaucoup à un petit nuage et à lune pour vous jolis commentaires, on espère que vous apprécierez ce chapitre également 3


Chapitre 4 : Titre: Promesses pour l'avenir

Tout était finalement rentré dans l'ordre des choses pour Katsuki, son prétendant était sous son charme, ses inquiétudes à propos de la relation qu'il entretenait avec le roi n'étaient pas justifiées et il n'avait plus qu'une hâte : ramener son mari à Drumoak Castle.

Enfin, peut-être qu'il avait encore plus hâte d'être à la nuit de noce avant ça.

Il lui avait fallu beaucoup d'abnégation pour se rappeler qu'il ne pouvait pas se permettre de créer un scandale et dévorer son adorable futur époux tout cru. Ça aurait été stupide, pour juste vingt-quatre petites heures de plus. Seulement voilà, il n'arrivait pas à dormir. Il pensait à son promis, seul, dans son lit et il trouvait que c'était ça le plus stupide. Qu'ils ne puissent pas passer la nuit ensemble pour seulement vingt-quatre petites heures. Quelle différence ?

Il avait beau fermer les yeux et attendre allongé dans son lit, il était toujours éveillé. Demain n'arrivait pas assez vite, il ne voulait pas de cette nuit, pas de ce temps inutile, pas attendre un jour de plus après l'interminable chevauchée qui l'avait menée jusque là. Il voulait son mari, celui qu'on lui avait promis. Et il le voulait maintenant.

Il grogna en s'asseyant puis se releva et s'habilla dans l'idée d'aller faire un petit tour dans le palais pour se changer les idées. Plus aucun bruit ne résonnait alentour, la réception avait finalement dû arriver à son terme.

Il se rendit dans ce couloir dont les fenêtres donnaient sur l'impressionnant jardin, il contempla un moment le ciel, les nuages empêchaient d'apercevoir les étoiles, mais une partie de la lune brillait dans le noir.

Il décida de continuer un peu plus loin, jusqu'à ce qu'il entende des bruits.

- Halte là ! Que faites-vous ici à cette heure ?

- Je me promène, déclara Katsuki.

- Vous ne pouvez pas vous balader dans l'aile royale, à cette heure, sans raison ! déclara un soldat lui attrapant le bras.

- Je suis l'hôte de son altesse royale ! Katsuki Bakugo, je suis venu pour épouser Lord Midoriya, demain ! Lâchez-moi immédiatement ! dit-il en tentant de libérer son bras de la poigne du garde. Mais une deuxième main se referma sur son autre bras.

- Lâchez-moi, ou je vous promets que..

Mais Katsuki n'eut pas le loisir de terminer sa menace car il fut coupé par le roi lui-même.

- Quel est ce raffut ? Savez-vous l'heure qu'il est ?

- Nous avons trouvé cet intru rodant près de vos appartements votre altesse, il dit être lord-

- Laird Katsuki Bakugo, le repris Katsuki levant les yeux au ciel, outré que les gardes ne connaissent pas les titres et les noms des invités royaux.

- Laird Bakugo, que faites-vous ici à cette heure ? C'est tout de même étrange.

- Je me promenais.

- A cette heure ? insista le roi.

- Je n'arrivais pas à dormir, j'espérais qu'une promenade m'aiderait à trouver le sommeil. finit-t-il par avouer en serrant les dents.

Le roi sembla réfléchir un instant à cette information.

- Lâchez-le.

Les deux gardes relâchent immédiatement l'invité.

- Vous maniez l'épée Laird Bakugo ?

- Avec adresse, votre altesse.

- Nous n'arrivions pas non plus à dormir, que diriez vous d'un petit entraînement, peut-être qu'un peu d'activité physique nous aiderait ensuite à nous reposer ?

- Je serais ravi de vous donner une leçon, mon roi, déclara Katsuki avec une petite révérence et un sourire en coin.

- C'est peut être nous qui vous apprendrons quelque chose. Gardes, laissez-nous.

Les deux gardes se regardèrent, hésitant à laisser leur souverain avec cet écossais de mauvaise réputation, alors qu'ils s'apprêtaient à se munir d'épées et se battre. Mais ils n'étaient pas inquiets au point de désobéir à un ordre direct du roi et finirent par repartir avec un petit "A vos ordre, votre altesse".

- Si vous voulez bien me suivre, cher invité.

Shoto guida l'écossais au cœur du château, jusqu'aux salles d'entrainements. Katsuki qui crevait d'en découdre avec le souverain depuis son arrivée, ne croyait pas en sa chance : obtenir cette opportunité et le faire sans aucun inconvénient, ni menace.

Dans la salle, ils enfilèrent quelques protections pour les bras, les jambes, le torse et la tête. Le silence régnait entre eux sans gêne, l'un comme l'autre détestaient parler pour ne rien dire. Shoto attrapa son épée et Katsuki en essaya plusieurs avant d'en choisir une qui lui convienne. Elles étaient toutes émoussées pour éviter de se blesser avec le tranchant de la lame, après tout, ce n'était qu'un entraînement.

Les deux adversaires se toisèrent un instant et entamèrent une série de coups pour s'échauffer. Quelques attaques faciles à parer pour éveiller leurs muscles, assouplir leurs articulations et se préparer à l'affrontement. Après une bonne quinzaine de minutes, il était temps de passer aux choses sérieuses.

Les deux opposants se reculèrent de quelques pas et se mirent en position.

Katsuki n'hésita pas un instant, écoutant son envie qui le poussait à donner toute sa force. Il croyait Izuku, comment faire autrement, il ne concevait pas de construire un mariage sur la base de la méfiance et Izuku lui inspirait toute la confiance du monde.

Mais il avait sans doute dû mal voir, mal interprété, mal comprendre les intentions ou les sentiments du roi. Et quoi qu'Izuku ait pu dire, le roi avait des griefs contre lui et il en était de même pour le chef de clan.

Le contre du roi était puissant et l'épée de Katsuki se heurta à un mur d'acier. Il dû encaisser le retour de sa lame, alors qu'elle rebondissait contre l'arme de son adversaire.

Les coups s'enchaînent, puissants, non retenus.

Shoto avait également sa propre rage à évacuer.

Ce coup était pour son frère disparu. Ce coup était pour son père qui avait perdu la raison. Ce coup était pour sa mère qui avait perdu l'envie de vivre. Ce coup était pour sa sœur qui était debout malgré tout. Le dernier coup était pour son adversaire, qui allait emporter Izuku loin de lui.

Shoto savait pertinemment que l'écossais n'était pas responsable de tout cela. Il devait avoir huit ans à peine lors de l'enlèvement de son frère et du peu qu'il avait entendu de l'écossais et de son clan, les Bakugo n'usaient pas de ce genre de méthodes. Ils étaient francs et directs, ils ne cédaient pas et se battaient de toutes leurs forces pour arriver à leurs fins, mais ils avaient de l'honneur, et cela les caractérisait plus que tout.

Il frappa d'autant plus fort sur Katsuki car il détestait lui trouver des excuses ou des qualités. Ses frères lui manquait, son père lui manquait, sa mère lui manquait. Et Izuku allait inévitablement lui manquer aussi.

Le combat devenait de moins en moins élégant et les coups étaient mus par la rage des deux adversaires et par leur besoin de s'exprimer sans pouvoir le faire par les mots. La première manche fut remportée par Shoto, alors que l'épée de Katsuki lui échappa des mains après un coup particulièrement violent.

Il retint entre ses dents l'excuse qui lui vint en tête. "Ce n'est pas mon épée." Mais sortir une si piètre excuse serait pire que de perdre. Au lieu de cela, il récupéra l'épée qui était au sol et se mit en condition pour la suite.

- Vous n'êtes pas mauvais, il semblerait.

- Vous vous défendez bien également.

Un signe de tête lança le début de la joute suivante et cette fois ce fut Shoto qui initia la première attaque. Exulté par le combat, Katsuki décida que c'était une bonne opportunité pour avoir les réponses à ses questions.

- Puisque nous sommes déjà en train de nous affronter, votre majesté, oserais-je vous demander ce qui vous déplaît tant chez moi, qui vous pousse à me détester aussi ouvertement ? Si je ne savais pas quels avantages représentent pour votre royaume mon union avec Lord Midoriya, je jugerais que vous n'en voulez point.

- Sachez que cette initiative vient de lui, nous ne lui avons point demandé ce sacrifice et préférons garder nos proches auprès de nous. Votre union, bien que salutaire pour le royaume, nous coûtera l'un des être les plus précieux que nous ayons et croyez moi, nous avons grand besoin d'avoir des personnes de confiance à nos côtés pour gouverner.

Les coups s'enchaînèrent, aucunement gênés par la joute orale des deux participants.

- Est-ce vraiment tout ?

- Ce n'est pas négligeable, que diriez-vous si Laird Kirishima partait s'installer à plus de deux semaines de voyage de chez vous, en se mariant à un parfait étranger, qui ne vous inspire aucune confiance ?

- Et qu'ai-je fait pour mériter que vous doutiez de moi à ce point ? Pensez-vous que je vais maltraiter votre ami ?

Cette fois, ce fut l'épée de l'Ecossais qui s'arrêta avant d'atteindre un point vital du roi, il admit sa défaite d'un vif mouvement de tête et ils s'étirèrent un peu avant d'entamer une nouvelle joute.

- Il mérite plus que d'être traité avec respect. Izuku Midoriya est une personne vraie et franche, ouverte et généreuse. Il a déjà bien assez souffert dans la vie et il nous coûte plus que nous ne serions l'exprimer de ne pouvoir être auprès de lui pour le protéger.

- Je suis aussi apte que vous à le protéger, assura Katsuki au roi en faisant signe qu'il était temps d'entamer le combat.

Les bruits des épées retentirent de nouveau avec fracas dans la salle, la fatigue commençait à se faire sentir dans les muscles, mais les esprits des deux combattant étaient encore trop échauffés pour relâcher leurs efforts.

- Vous êtes un bon combattant, mais pourrez-vous le protéger de vous ?

- Je n'ai pas l'intention de le faire souffrir.

- Nous avons vu ce soir comment vous vous êtes comporté avec lui et laissez nous vous dire qu'il mérite plus que ça, il mérite plus d'attention, plus d'affection, plus de considération !

Les deux épées s'entrechoquèrent et chacun forçait sur la sienne pour faire céder l'autre. Leurs visages étaient à quelques centimètres et le masque de politesse qu'ils avaient pu adopter depuis le début de leur entrevue était tombé. Il était temps de passer aux choses sérieuses.

- J'ai accepté ce mariage non pas à cause d'un arrangement politique quelconque. J'allais d'ailleurs refuser de participer à cette mascarade de mariage avant de tomber sur le portrait que vous m'avez fait envoyé de lui. S'il y a une personne ici qui se met en travers des souhaits et du bonheur d'Izuku, c'est vous. Il est mon destin et je suis le sien. Vous semblez entretenir une amitié dont je n'ai pas encore saisi l'intensité. Mais comme vous me l'avez confirmé à l'instant, il s'agit de son choix. Alors maintenant à vous de vous montrer franc, votre amour pour lui se met-il en travers de notre union ?

Shoto pris au dépourvu par cette question, fut trop distrait pour contrer le dernier coup de Katsuki, le remarquant, il tenta de ralentir la course de son arme, mais le roi prit un violent coup d'estoc dans les côtes.

- Ouch, laissa s'échapper le roi.

- Allez-vous bien ?

Le roi respirait doucement afin de calmer la douleur et percevoir s'il s'était cassé quelque chose.

- Je crois, j'ai été distrait. D'où sortez vous des inepties pareilles, c'était un subterfuge pour me porter ce coup ? S'offusqua Shoto dont l'absurdité du raisonnement lui avait fait oublier son pronom royal.

- J'ai tenté de retenir ma main lorsque j'ai vu votre surprise, je ne suis pas retors ! s'indigna l'écossais.

Il laissa le temps au roi de reprendre son souffle et s'étirer doucement. Il aurait une grosse ecchymose et ce serait douloureux quelques jours durant, mais c'était tout.

- Dois-je en conclure que la réponse est non ? insista Katsuki.

- Évidemment, Izuku est comme notre frère et plus que cela en fait. Nous l'avons recueilli, nous avons juré de veiller sur lui. Et Izuku est… vous comprendrez sans doute ce que nous tentons de vous décrire sans grand succès, quand vous le connaîtrez mieux, se résigna le souverain, acceptant par cette phrase l'inévitable mariage du lendemain.

La colère de Katsuki et de Shoto était totalement retombée. Katsuki rangea les épées tandis que Shoto tentait d'enlever son plastron avec peine.

- Je peux vous aider si vous me le demandez, proposa Katsuki.

- Nous avons effectivement besoin d'un peu d'aide, déclara Shoto.

Katsuki dénoua les attaches qui retenaient la pièce d'armure et la retint alors qu'elle glissait du torse de Shoto.

- Hum Hum…

Katsuki s'éclaircit un peu la gorge. Il avait une chose à demander à Shoto, une chose qu'il n'avait pas pu demander et qui était un peu difficile à demander au roi d'Angleterre après une telle scène.

- Izuku, Lord Midoryia, n'a pas de père. Je n'ai pas pu faire correctement ma demande.

Il marqua une courte pause.

- Après ce que vous venez de me dire, il me semble que ce rôle vous revient en tant que tuteur. Alors, je vous demande votre bénédiction pour notre union. Je vous promets de le protéger, de l'aimer et de le chérir. Je lui offrirai tout ce dont il a besoin, je le respecterai et je lui jurerai fidélité. A partir de demain, il n'y aura personne dans ce monde qui comptera plus pour moi que lui. Je vous en fait le serment.

Shoto contempla Katsuki un instant et réfléchit.

- Faites-lui construire une serre, Izuku aime cultiver des plantes.

- D'accord, accepta le Laird légèrement déconcerté par cette demande inattendue.

- Nous vous le confions alors, nous vous donnons notre bénédiction. Nous pensons que vous saurez le protéger. Vous n'avez pas le choix de toute façon, ajouta-t-il dans un souffle.

Le roi se tourna une dernière fois vers Katsuki.

- Sur ce, nous espérons que vous arriverez à trouver le sommeil maintenant, nous vous voulons en forme pour le grand jour qu'est demain.

- Je vous souhaite la bonne nuit, mon roi, déclara cérémonieusement Katsuki.

Il laissa le temps au roi de disparaître dans les couloirs avant de sortir de la salle.

Le matin du mariage avait fini par arriver et Katsuki se préparait avec un petit mal de tête dû à sa courte nuit. Mais également du fait de la présence de ses deux amis : Eijiro et Denki, venus sous prétexte de lui donner un coup de main mais qui représentait plutôt une nuisance aux yeux du futur marié.

- Le roi n'a pas fait les choses à moitié avec toi, ma chambre est beaucoup plus petite… et pas aussi bien décoré. Même si la servante d'hier a eu l'air d'apprécier.

- Vraiment, ma chambre ressemble à celle-ci aussi, déclara Eijiro sur un ton égal mais avec un petit sourire.

- Mais quelle injustice ! Pour quelle raison ? Est-ce que je suis un invité moins prestigieux que toi ? Pourtant j'ai bien plus de prestance.

- Tu ne vois pas qu'il se moque de toi nigaud, le railla Katsuki qui tentait de se coiffer convenablement. Les deux idiots ne lui étant d'aucune aide.

Il se leva et se dirigea vers la porte de sa chambre.

- Où vas-tu ? lui demanda Eijiro.

- Je dois aller voir Izuku.

- Hors de question, tu ne dois pas le voir avant la cérémonie.

- Tch, comme si j'avais l'habitude de donner du crédits à ce genre de superstitions, dit-il en poussant son ami du passage, mais il ne bougea pas.

- Non, non et non. Et puis d'ailleurs pour quelle raison veux-tu le voir ?

- Personne dans ce foutu château ne sera capable de lui mettre le tartan que je lui ai offert pour la cérémonie.

- J'y vais ! s'écria Denki, comme ca Eijiro, tu restes là pour gérer le futur marié et t'assurer qu'il ne fasse rien d'inconvenant.

- C'est toi qui fait les trucs déplacés d'habitude, rétorqua le roux.

Le blond leva les yeux au ciel et sorti alors que Mitsuki entrait dans la chambre de son fils et l'ambiance devint immédiatement plus électrique.

- C'est le grand jour, comment te sens-tu, mon fils ?

- Je ne vois pas pourquoi je me sentirais différemment des autres jours.

- Mais tu vas te marier, n'es-tu pas un peu… anxieux ?

- Il fallait bien que ça arrive.

- Laisse-le, tu sais à quel point il est mal à l'aise avec ses sentiments, déclara son père.

- Je suis très à l'aise avec mes sentiments, merci, pouvez-vous aller importuner quelqu'un d'autre ?

- Tu es insupportable ! C'est le jour du mariage de mon unique et indigne fils, j'ai quand même le droit d'être émue et de vouloir passer un peu de temps avec lui ?!

- Tu ne peux pas exiger de la vérité à ce qu'elle colle avec les illusions dérisoires que tu t'es inventées dans ta tête, cracha son fils.

- Sale garnement, je savais que j'aurais dû en faire un deuxième !

- Ça n'aurait fait que mettre en avant quel incroyable fils aîné tu as, répondit avec dédain Katsuki.

- Je vais te… commença sa mère s'avançant vers son fils, mais elle fut retenue par son mari.

- Calme-toi Mitsuki, tu te rappelles comment ça s'est terminé la dernière fois ? Tu ne vas pas risquer que ton fils ait un oeil au beurre noir le jour de son mariage tout de même ? Nous avons déjà assez mauvaise réputation comme cela !

- Tu ne perds rien pour attendre, avorton !

- Comment m'as tu appelé, vieille sorcière ?

Cette fois, ce fut au tour de Kirishima de s'interposer entre Katsuki et sa mère qui affichait un sourire satisfait. C'était plus fort qu'elle, l'indifférence de son fils la rendait folle. Elle savait bien qu'il n'était pas le genre à manifester des effusions de tendresse mais elle aurait souhaité qu'il soit un peu plus expressif, au moins avec elle. Certes, elle ne pouvait pas vraiment lui en vouloir, après tout, elle n'avait pas été le meilleur des exemples même si elle tentait de s'améliorer avec le temps. Alors réussir à faire sortir son fils de ses gonds, c'était comme s'il lui disait qu'il l'aimait et que ce qu'elle disait et pensait avait de l'importance pour lui.

- Je pense que c'est bientôt l'heure, vous devriez rejoindre les autres invités, déclara Eijiro, afin de faire évacuer les parents de Katsuki

Masaru se jeta sur l'excuse du témoin et emena sa femme hors de la chambre de leur fils, laissant Eijiro et Katsuki seuls.

- Dis moi Katsuki, tu semble déjà t'être un peu attaché à Izuku, débuta Eijiro, hésitant sur les mots à employer.

C'est à dire, vous ne vous connaissez que depuis quelques semaines et vous vous êtes vus pour la première fois hier. Tu étais pressé d'arriver. Et je ne comprends même pas pourquoi tu as accepté de l'épouser en premier lieu. Cela ne te ressemble pas de céder aussi facilement. Je n'ai rien dit parce que tu semble sûr de toi mais… je ne peux pas m'empêcher de m'interroger.

- Alors tu me poses ces questions une heure avant mon mariage pour me faire angoisser ? Pour que j'y réfléchisse et que je me rende compte que c'était une aberration et que je partes ?

- Non, pas du tout ! Je suis le pire des témoins c'est ça ? déclara Eijiro dépité.

- Ne t'en fais pas Eijiro, je n'ai nullement l'intention de fuir, lui assura Katsuki.

- Tant mieux… Mais comment peux-tu en être si sûr ?

- Je ne sais pas, c'est étrange… Je l'ai tout de suite senti comme une évidence.

- Alors c'était un coup de foudre !

- Ça n'existe pas les coups de foudre.

- Alors comment tu expliques ce que tu ressens pour Izuku ?

- L'instinct.

Eijiro le regarda avec scepticisme.

- Moi j'appelle ça le coup de foudre.

Katsuki le fusilla des yeux mais ses oreilles devinrent tout de même un peu rouges.

Denki avait rejoint les appartements d'Izuku, le valet de chambre du futur marié lui avait ouvert la porte. Il découvrit le futur marié dans un costume blanc, décoré de filigranes or et émeraude, cousu sur les épaules, trônait une cape ivoire agrémenté de fleurs de lys ambré, reflétant la position d'Izuku au yeux de la couronne. Il ne put s'empêcher d'ouvrir la bouche de stupeur.

- Vous… vous aimez ? demanda timidement Izuku au nouveau venu, en se tournant vers lui, pour qu'il puisse admirer sa tenue en entier.

- Vous êtes magnifique et même plus que cela, déclara Denki. Honnêtement, Katsuki ne mérite pas un mari aussi sublime que vous.

- Vous le pensez vraiment ?

- Si je le pense ? Je suis extrêmement jaloux, il est certain que personne ne posera les yeux sur moi aujourd'hui tant que vous êtes dans les parages.

- Vous n'aurez qu'à vous trouver aux cuisines, maugréa faiblement Shinsou.

Izuku rosit de plaisir sous le compliment de Laird Kaminari, faisant abstraction de la remarque de son valet et Shinsou retourna auprès de lui pour finir de l'aider à s'habiller. Il s'apprêtait justement à ajouter le tartan à la tenue du futur marié et déplia le tissu tout en le contemplant d'un air sceptique.

- Justement, intervient Denki, Laird Bakugo m'envoie pour vous aider à nouer votre tartan.

Il s'approcha de Shinsou et lui prit le tissu des mains. Le valet le toisa d'un regard mauvais, observant le Laird attacher l'étoffe à son maître avec habileté. Il se concentra pour bien comprendre comment faisait l'importun, afin qu'il n'ait plus jamais à souffrir de la disgrâce de se voir dépossédé de son travail par un écossais.

- Et maintenant vous êtes prêt à vous marier, déclara Denki, ravi. Mon devoir est fait, je vais vous laisser et je vous retrouve à la cérémonie.

- Merci pour votre aide Laird Kaminari.

- Mais il n'y a pas de quoi, la prochaine fois je vous montrerais peut-être comment retirer un kilt, dit-il tout en faisant un petit clin d'œil en direction de Shinsou, avant de s'échapper par la porte.

Les joues empourprées, Izuku se tourna vers son suivant qui affichait une mine désapprobatrice.

- Est-ce que tous les écossais ont aussi peu de retenue ?

- Je n'en sais rien, mais soyez rassuré, je crois que cette allusion ne vous était pas adressée.

- Je suis sauf ! Je n'aurais su comment faire pour repousser cordialement ses avances, après tout, c'est un proche de mon futur époux !

- Il n'aurait pas pris le risque de vous courtiser aussi ouvertement. Par contre, sa réputation auprès des domestiques s'est déjà répandue comme une traînée de poudre.

- Qu'entendez-vous par là ?

- Hier, il a passé énormément de temps à tenter de séduire Kyoka. Puis il s'est rabattu sur Ibara, il semblerait qu'il ait passé la nuit avec elle.

Izuku ne put s'empêcher de penser que ce n'était pas une manière de se comporter, coucher à droite à gauche avec le personnel du château. Cela ne risquait pas d'améliorer la réputation des écossais, surtout que les rumeurs se propageaient plus rapidement que la peste en ces lieux.

Quelques coups retentirent de nouveau et Shoto entra par la porte ouverte par Shinsou, ce qui ne pouvait signifier qu'une seule chose : tous les invités étaient arrivés et il était bientôt l'heure.

- Bonjour Izuku, as-tu bien dormi ? lui demanda Shoto.

- J'étais si fatigué après la journée d'hier que je me suis endormi en un instant !

- Le champagne t'aura aidé, se moqua gentiment le roi.

- Peut-être… mais je suis levé depuis l'aube. Je crois que je suis prêt, dit-il un sourire assuré sur ses lèvres.

- Et qu'est-ce qui t'a aidé à être plus serein ? Il me semblait pourtant que l'ambiance n'était pas au beau fixe, hier, avec ton futur mari.

Izuku rougit en se rappelant de la dispute, puis du baiser. Il ne put s'empêcher de poser un doigt sur ses lèvres à l'évocation de cette sensation, puis se reprit.

- On a discuté un peu quand il m'a raccompagné.

- Ah, vraiment ? ajouta Shoto, tout en soulevant un sourcil suspicieux. Il se trouve que j'ai également eu une petite discussion avec ton promis hier soir.

- Comment est-ce possible ?

- Nous n'arrivions pas à dormir, nous sommes aller nous entraîner.

- En pleine nuit !? Une infusion de camomille n'aurait-elle pas été une meilleure idée ?

- Sûrement, mais étant donné que tu n'étais pas là pour nous suggérer cette alternative, nous avons croisé le fer.

- Très mature, répondit dédaigneusement Izuku, en roulant des yeux.

- En tout cas, je suis, moi aussi, plus serein. Donc ce n'était peut être pas une si mauvaise idée.

- Je ne vous comprendrai jamais, soupira Izuku.

- De qui parles-tu ? De ton futur mari ou bien de moi ?

- Les deux ! De vous, qui préférez vous taper dessus plutôt que de parler comme des personnes civilisées.

- Je veux bien que tu parles de ton chef de clan, ainsi, mais je suis quelqu'un de très civilisé.

- Hum hum. Qui a suggéré cette idée ? demanda Izuku, assez certain que malgré son caractère impétueux, son futur époux était bien trop malin pour demander au roi de se battre avec lui au milieu de la nuit. Même si l'idée qu'il ait pu accepter lui semblait déjà assez téméraire comme cela pour être qualifié d'attitude puérile et irréfléchie.

Shoto ne répondit pas, ce qui confirma les soupçons d'Izuku.

- Je devrais sans doute rester auprès de toi pour t'aider à prendre de plus sages décisions à l'avenir. Mais puisque je suis le plus avisé de nous deux, je vais quand même me rendre en Ecosse pour t'aider à unir le royaume.

Shoto émit un petit souffle amusé.

- Il est l'heure votre altesse, maître.

- Merci Shinsou, lui dit le roi.

Le cœur d'Izuku se mit à battre plus fort à l'idée de ce qu'il s'apprêtait à faire. Il descendit aux côtés du roi vers la salle du trône où devait être célébré le mariage. Les invités devaient être déjà là, installés dans la salle.

Il avait planifié le moindre détail de la cérémonie avec Fuyumi, Momo, Toru et sa belle-mère en devenir. Pour se calmer il se repassait la suite des événements dans la tête. Il entendit le bourdonnement de la musique derrière les portes. Une belle mélodie était jouée par des violons et un piano.

Les deux gardes qui se tenaient près des portes attendaient le signal du roi pour ouvrir.

- Prêt ? demanda une dernière fois Shoto à son ami.

- Prêt, lui confirma t-il.

Il fit un signe de tête et les portes s'ouvrirent, dévoilant l'immense salle. Le décors était très réussis, les fleurs recouvraient toutes les surfaces possibles comme l'avait imaginé Izuku. C'était vert, blanc, rouge et orange et le parfum subtil des fleurs choisies avait envahit la pièce. Les bancs étaient remplis, c'était l'événement de l'année et les places pour y assister avaient été chères. C'est pourquoi il avait lieu dans cette immense salle, il était primordial que le mariage se passe en grandes pompes.

Izuku fut soudain anxieux avec toutes ces paires d'yeux fixées sur lui. D'habitude, c'était Shoto sur qui les regards étaient rivés, Izuku n'avait pas l'habitude d'être le centre de l'attention. Shoto dut le sentir car il serra un peu plus son bras contre lui. Quand Izuku se tourna pour regarder Shoto plutôt que la foule d'invités, il le vit lancer un regard vers l'autel qui semblait lui indiquer de regarder devant plutôt que sur les côtés.

Alors il posa son regard sur Katsuki qui se trouvait devant l'autel. Il avait l'air si sérieux, si sûr de lui. Il l'attendait et Izuku oublia le reste et se mit à avancer vers son avenir. Heureusement Shoto était là pour le retenir de courir.

La lente marche lui permit d'admirer l'homme qui l'attendait au bout du chemin. Il portait une belle chemise de lin presque blanche, autour de la taille il portait une large ceinture de cuir décorée de motifs celtiques et ornée d'un demi kilt au tartan de son clan. Il portait un pantalon sombre et des bottes en cuir. Le tout lui donnait une allure terriblement séduisante avec son visage fier et ses yeux d'un rouge perçant. Izuku ne put s'empêcher de porter sa main libre sur son morceau de tartan qu'il lui avait offert, fier de pouvoir l'arborer également.

Une fois arrivé face à lui, Izuku se perdit dans ses yeux, Katsuki lui sourit et l'espace d'un instant, ils étaient seuls au monde. Jusqu'à ce que l'officiant ne se racle la gorge pour se rappeler à eux.

- Bienvenue à tous, nous sommes réunis ici en ce jour pour unir Lord Izuku Mydoria à Laird Katsuki Bakugo. Nous allons commencer par la traditionnelle cérémonie écossaise des mains liées.

Un jeune homme apporta un lien en tartan qu'il donna à Shoto, représentant Katsuki et ses origines. Ainsi qu'un lien extrait de la tenue de mariage d'Izuku, comme le voulait la tradition.

Puis Katsuki unit ses mains à celle d'Izuku pour former une croix. Katsuki attrapa l'avant bras droit d'Izuku avec sa main droite. En miroir, Izuku saisit son fiancé de la gauche, liant ainsi leurs corps et leurs vies, comme la symbolique des rubans le voulait. Les mains de Katsuki étaient un peu moites, mais chaudes et réconfortantes. Shoto entreprit d'entrelacer le lien de tartan autour de leurs mains, Eijiro fit la même chose avec le ruban blanc, puis ils s'échangèrent les extrémités.

Pendant ce temps l'officiant déclamait son discours.

- Lord Izuku Midoriya souhaitez-vous prendre pour légitime époux, Laird Katsuki Bakugo ici présent ?

- Oui, je le veux.

- Et vous Laird Katsuki Bakugo, souhaitez-vous prendre pour légitime époux Lord Izuku Midoriya ?

- Oui je le veux.

Les témoins nouèrent ensemble les liens de tissus de façon à représenter un noeud autour de leurs mains jointes.

- Je vous déclare donc unis par les liens sacrés du mariage. A partir de ce jour, vous vous devez une loyauté indéfectible, un soutien inconditionnel et un amour sincère.

Izuku s'était attendu à être stressé, à avoir peur, ou même à ne rien ressentir du tout, mais l'émotion du moment le submergea. Les mains attachées à celle de son promis, alors que son destin venait d'être lié à cet homme qu'il découvrait à peine, mais en qui il avait déjà toute confiance, il se mit à pleurer. Des larmes épaisses roulèrent doucement sur ses joues et il eut la sensation qu'aujourd'hui était le jour le plus important de sa vie.

- Vous pouvez à présent vous embrasser pour sceller votre union.

Katsuki se rapprocha en tirant légèrement sur leurs mains attachées et avant que leurs lèvres ne se touchent, il chuchota doucement «j'aurais bien essuyé vos larmes mais mes mains sont un peu occupées». Cela tira un petit rire à Izuku et rendit le moment absolument parfait. Le baiser que lui donna Katsuki ensuite fut bien différent de celui qu'ils avaient échangés devant ses appartements, il était chaste et doux, empli de tendres promesses.

Shoto entreprit ensuite de libérer les deux jeunes époux, mais Eijiro voulant aider, ils entrechoquèrent leurs mains ensemble. Le roi fusilla l'écossais maladroit du regard et Eijiro lui laissa alors le soin de dénouer le lien, avec un regard contrit mais amusé.

Le jeune homme de tout à l'heure vint récupérer le lien, puis apporta un coussin où étaient attachées deux alliances en or, gravées avec le nom des époux et la date du mariage.

- Par cette alliance, je te prends, Katsuki Bakugo comme époux. Je te promets de t'aimer, de me montrer loyal et sincère envers toi jusqu'à ce que la mort nous sépare.

Il glissa le petit anneau doré autour de l'annulaire de Katsuki, les mains un peu tremblantes alors qu'il apposait cette marque d'appartenance au doigt de son mari.

- Par cette alliance je te prends, Izuku Midoriya, comme époux. Je promets de te soutenir et te protéger, de te combler et de t'aimer jusqu'à la fin de ma vie.

Katsuki glissa à son tour le petit anneau d'or au doigt d'Izuku, mais avant qu'ils n'aient pu partager ce moment à deux, l'assemblé se mit à applaudir et ils se retournèrent naturellement vers les invités en se tenant la main.

Le servant revint une dernière fois avec un chariot sur lequel trônait un grand flacon de whisky et une coupe en argent avec deux poignées que Katsuki reconnut immédiatement.

- Laird Izuku Bakugo et Laird Katsuki Bakugo souhaitent prendre le temps de porter un toast à leur nouvelle vie ensemble. C'est une tradition écossaise de porter un toast à l'amour avec un Quaich, ses deux anses symbolisent l'amour et l'alliance.

Le servant remplit ensuite le récipient de whisky et le tendit aux deux époux qui attrapèrent chacun une des deux anses.

- En partageant la boisson du quaich, vous vous engagez à partager tout ce que l'avenir peut vous apporter. Votre mariage est un partenariat, qui vous prépare aux défis et triomphes que la vie vous apportera. Laird Izuku Bakugo, pendant que vous prendrez une gorgée du quaich, prenez conscience que vous avez maintenant un mari avec qui vous formez à présent une famille aux liens indéfectibles. Maintenant buvez.

Les mots de l'officiant firent vibrer le cœur d'Izuku et il pensa à tout ce que ce mariage représentait. Katsuki l'aida à porter la coupe à ses lèvres pour qu'il puisse boire une gorgée du liquide brûlant, c'était leur premier geste en tant que couple marié. La première chose qu'ils faisaient véritablement ensemble et c'était beau.

- Laird Katsuki Bakugo, pendant que vous boirez une gorgée du quaich, prenez conscience que vous avez maintenant un mari à aimer et à protéger. Maintenant buvez.

Katsuki savoura ce moment ainsi que le doux goût du whisky qu'Izuku faisait couler doucement dans sa bouche.

Après la cérémonie, les époux n'eurent pas une minute à eux, il y avait toujours une nouvelle personne à saluer, un toast à porter, des présentations à faire.

L'ennui de Katsuki pouvait se lire sur son visage mais il se comporta néanmoins comme on en attendait de lui. Poli, il se présenta et échangea quelques mots avec chaque personne. Son tempérament était ce qu'il était, il avait cependant réussi à passer outre pour jouer le jeu de la politique. Il désirait plus que tout être à la hauteur de son statut et avait travaillé extrêmement dur jusqu'à ce jour, pour mériter la position qu'il occupait afin de devenir le meilleur des chefs de clan.

Cet exercice-là était de loin celui qu'il détestait le plus, mais cela ne devait durer qu'une seule journée. Une petite journée à la fin de laquelle il aurait assuré la pérennité de son clan, entreprit l'acheminement vers l'unification de l'Écosse et, en prime, conquis un mari. Un magnifique, aimant et délicieux mari.

Depuis qu'il était apparu derrière les lourdes portes de la salle du trône, l'esprit de Katsuki était obnubilé par la beauté de son époux. Sa tenue soulignait sa silhouette à des endroits stratégiques tout en restant parfaitement convenable et cela le rendait fou. La ligne de ses fesses, la rondeur de ses hanches, la délicatesse de son torse. Tout était à la fois à la portée de sa vue, tout en étant dissimulé sous le fin tissus blanc brodé de fils de soie vert émeraude et doré, laissant son imagination se perdre dans des fantasmes qui l'aidait beaucoup à se montrer aimable, le long de cette interminable après-midi.

Izuku se surprit à être déçu de n'avoir pas plus de temps à passer seul avec Katsuki. Il savait que l'avenir leur laisserait de nombreuses occasions de se retrouver ensemble. Mais aujourd'hui il avait envie de profiter de son époux et l'effervescence du mariage ne leur avait laissé aucun moment de répit. En plus, ils sentaient tous les regards concupiscents braqués sur eux, ne leur laissant pas même le temps d'échanger quelques paroles entre eux avant l'heure du banquet.

Des serviteurs vinrent annoncer qu'il était temps de passer à table et les convives se firent accompagnés dans la salle arrangée pour l'occasion. Dans le fond, une grande table allongée faisait face à toutes les autres, réservée aux mariés et leurs proches. Des longues tablées s'étendaient ensuite sur toute la longueur de la salle. Les convives aux plus hauts rangs, avaient des places près de la table d'honneur, afin de pouvoir apercevoir les mariés.

Momo fit signe aux jeunes mariés de les rejoindre dans une petite salle attenante.

- Nous allons attendre que tout le monde se soit installé avant de vous faire traverser la salle. A mon signal, vous passez entre les tables, jusqu'à vos places en saluant la foule, leur rappela Momo dont la vie semblait dépendre du succès de ce mariage princier.

Elle se fit interrompre par Toru qui accourait l'air paniqué.

- Momo, Lord Aizawa n'a pas été placé à côté de son compagnon et celui-ci fait un scandale.

- Excusez-moi, je reviens tout de suite, dit-elle en partant au pas de course arranger le drame qui se jouait à côté.

Cette minute de répit inattendue prit de court Izuku. Lui qui avait eu tant de choses à dire ou à demander depuis la cérémonie, se retrouva avec l'esprit totalement vide, mais il n'eut pas beaucoup de temps pour se fustiger.

- Vous êtes magnifique dans cette tenue, déclara Katsuki qui profita de l'intimité offerte par leur solitude pour l'embrasser.

Izuku était ravi de découvrir que son mari pouvait se montrer tendre et attentionné.

- Merci, vous aussi vous êtes…et bien vous êtes... Izuku se mordit la langue, tergiversant sur les qualificatifs acceptables pouvant décrire son mari, car torride ou indécemment désirable dans sa tenue ne lui semblait pas convenable à formuler à haute voix.

- Je suppose que le fait que vous en perdiez vos mots est plutôt de bonne augure, déclara l'écossais avant de ricaner devant un Izuku rougissant.

- Honnêtement, j'étais un peu inquiet à l'idée du kilt. Mais c'est très seyant porté de cette façon.

- Nous ne le portons plus de la façon traditionnelle, mais je suis fier de revêtir ce symbole.

- Je me suis toujours demandé pourquoi vous portiez des jupes alors qu'il fait si froid et humide en Ecosse.

- Cela remonte à plus de mille ans, quand l'Écosse était très pauvre, nous étions des indigents. Nous n'avions pas les moyens de nous payer de beaux vêtements cousus, alors nous portions des morceaux de tissus en les enroulant simplement autour de la taille ou comme une toge. Le dernier roi qui a tenté d'assimiler l'Écosse, le père du roi Enji, a fait interdire tout signe distinctif d'appartenance à l'Ecosse. Mais vous connaissez sans doute notre réputation, ce n'est pas notre genre de nous soumettre à un pouvoir que nous n'avons pas choisi. Nous voulons bien être rattachés à l'Angleterre, mais il est hors de question de perdre ce qui fait notre identité. Alors nous nous sommes mis à porter le kilt en signe de contestation, en plus de faire partie de notre identité, cela venait à l'encontre des codes vestimentaires de la cour, c'était une façon de bafouer le pouvoir en place à Londres.

Izuku qui avait toujours apprécié apprendre des choses, se sentit encore plus exalté par ces nouvelles informations. Il pouvait ajouter à la liste de la personnalité de son mari les mots rebelles et instruits, deux choses qu'il trouvait furieusement affriolantes.

C'est à ce moment que Momo revint.

- Tout le monde est assis, vous allez pouvoir faire votre entrée.

Elle vérifia que la tenue des mariés était impeccable, lança l'orchestre qui jouait de la cornemuse pour leur arrivée dans la salle et les jeta de nouveau dans la fosse aux lions.

Ils traversèrent la pièce sous le regard attentif des invités, puis ils s'assirent côte à côte. Shoto et Fuyumi étaient à côté d'Izuku et Eijiro et les parents de Katsuki avaient été placés près du chef de clan. Tout le monde faisait face à la salle et aux convives.

Shoto se leva et tapa quelques fois sur son verre avec sa fourchette pour demander le silence.

- Vive les mariés ! déclara-t-il sobrement.

- Vive les mariés, reprirent les invités avant qu'une nuée de serveurs n'envahissent la pièce pour apporter les assiettes et les boissons aux convives.

Les mariés purent enfin se relaxer un peu auprès de leurs proches, les invités ne pouvant pas entendre leurs conversations même s'ils leur faisaient face.

Izuku se rendit compte qu'il mourrait de faim et dévora le premier plat rapidement, ce qui lui rappela qu'il avait pris la décision de ne pas manger ce soir en prévision de sa nuit de noces.

Le repas touchait à sa fin et quand Izuku fut servi de sa dernière assiette, il décida de la délaisser pour aller s'enquérir du bien être des invités.

- Voulez-vous que je vous accompagne ? proposa son mari.

- Ne vous dérangez-pas, profitez de la fête avec votre famille et vos amis, l'encouragea Izuku.

Il s'approcha des tables des invités en sentant le regard de son mari qui ne le quittait pas. Il y avait quelques visages familiers parmi la foule des invités et Izuku s'arrêta pour demander si tout se passait bien pour tout le monde.

- Seigneur Monoma, j'espère que vous avez passé un agréable moment, déclara le marié en le voyant. Izuku ne pouvait se permettre d'ignorer cet arrogant personnage à son grand regret.

- Certainement Laird Bakugo, tout était à la hauteur du mariage du petit favoris du roi. D'ailleurs, je trouve que vous vous êtes dégoté un mari parfaitement digne de vous ! Lui adressa le seigneur avant de ricaner.

Izuku rougit à cette déclaration, le seigneur Monoma avait de l'importance à la cour et profitait de son statut pour s'autoriser à dire tout ce qui lui passait par la tête, à moins que le roi ou sa femme ne soit dans les parages. Malheureusement, il semblait qu'Itsuka se soit absenté un instant de la table.

- Certes, ce mariage est une faveur qui ressemble drôlement à une punition, enchérit Lord Kuroiro se mêlant à leur conversation.

- J'espère pour vous que les écossais savent se montrer plus subtils au lit qu'ailleurs… rajouta Lord Monoma face à un Izuku qui ne savait plus où se mettre.

Il lui était malheureusement impossible de répliquer, il savait pertinemment que son statut ne lui permettait pas de proférer la moindre offense, ni même de se défendre face à ces médisances. Alors il serra les dents et afficha un grand sourire comme s'il n'avait pas entendu les remarques des deux lords.

- J'espère que je pourrai vous compter parmi les danseurs quand nous aurons ouvert le bal ? En attendant, profitez de la délicieuse nourriture qui nous est servi ce soir avant qu'elle ne refroidisse, lança t-il avant de parcourir plusieurs mètres et de se concentrer sur les prochains invités.

Heureusement, ce fut les Lords Iida qui lui adressent la parole après ça et ils se montrèrent beaucoup plus courtois.

Il entendait des murmures parcourir les tables alors qu'il passait à proximité, s'arrêtant régulièrement pour échanger quelques paroles avec tout le monde.

- Lady Komori, comment avez-vous trouvé le repas ?

- Délicieux, délicieux. Et ce fut un mariage très émouvant. J'ai entendu que votre départ se ferait très prochainement et que nous n'aurons malheureusement plus le plaisir de vous revoir à la cour. Vous m'en voyez navrée, mais une nouvelle vie plus appropriée vous attend, déclara t-elle d'un ton égal, avec un sourire railleur.

- Oui, nous partons demain dans la journée, il y a deux semaines de voyage jusqu'à Drumoak Castle.

- Très bien, très bien, acquiesça-t-elle, ravie de le voir déguerpir si loin.

Après ce petit tour de salle, Izuku se rappela plus que jamais pourquoi il avait voulu se marier et partir d'ici, certes Shoto lui manquerait infiniment et Fuyumi aussi. Mais il ne pouvait pas en dire autant des autres personnes de la cour. Si les titres devaient être mérités et non hérités, quasiment aucun des lords assis ici ne feraient partie de la cour, se dit-il en colère.

Il rejoint son mari qui le dévisageait assez intensément.

- Tout va bien ?

- Parfaitement, mais la journée a été longue, je commence à être las.

- Alors il est temps d'ouvrir le bal et de s'éclipser discrètement après, déclara le blond tout en cherchant du regard la jeune femme qui les avait fait entrer dans la salle tout à l'heure et qui semblait en charge de l'organisation.

Dès qu'il l'aperçut, il lui fit signe et elle les rejoignit au pas de course.

- Que puis-je faire pour vous, Laird Bakugo ?

- Pouvons-nous ouvrir le bal ?

- Tout à fait, vous avez raison, il est l'heure, je vais aller demander à l'orchestre de se mettre à jouer, vous pouvez rejoindre la piste préparée à cet effet.

Katsuki tendit une main vers Izuku qui s'en empara, heureux de ce nouveau moment de proximité et de complicité qu'ils allaient vivre. Ils rejoignirent seuls la piste et Katsuki posa sa main sur la hanche d'Izuku qui enroula son bras autour du cou de l'écossais. La musique ne tarda pas à emplir la salle, il s'agissait d'une valse, quelque chose de très traditionnel, lent et romantique.

Izuku se sentit à l'abri auprès de Katsuki, déjà loin des lords, loin de cette vie. Puis Katsuki le serra un peu pour l'approcher plus près de lui. Subitement, les sournois mots du seigneurs Monoma firent irruption dans sa tête, alors que le corps de Katsuki était si proche du sien et que sa main brûlante serrait trop fort sa hanche.

Il déglutit et tenta de se détendre pour profiter de la danse, mais il anticipait déjà les événements qui auraient lieu dans la chambre nuptiale ce soir, dans une version catastrophique. Il était tellement perdu dans ses pensées qu'il fût étonné quand la musique s'arrêta.

Mitsuki vint réclamer la traditionnelle danse avec son fils et Shoto se substitua à Katsuki.

- Il est bientôt l'heure, déclara un peu sombrement Shoto.

Izuku pensa tout d'abord à sa nuit de noces, mais il se rendit vite compte que Shoto faisait référence à leur séparation.

- Votre altesse ?

- Oui, Laird Bakugo ?

- Je voulais vous remercier une dernière fois pour tout ce que vous avez fait pour moi, je n'aurais pu rêver meilleur tuteur et meilleur ami. Vous allez terriblement me manquer.

- Cela a été un véritable plaisir et honneur.

Ils profitèrent de ce derniers moment et quand la musique changea à nouveau, les autres invités se joignirent aux danseurs.

- Hum hum, votre altesse, je me disais que peut être qu'une petite danse...entre les deux témoins, est-ce que… voudriez-vous danser avec moi ? demanda Eijiro, terriblement gênée mais saisissant sa seule opportunité de pouvoir danser avec le roi.

- Non, déclara simplement Shoto le toisant avant de retourner à sa place.

Au loin Denki rafla l'argent de son pari, Mina et Sero qui avaient encouragé le jeune homme à tenter sa chance, avaient dû aller jusqu'à parier que le roi accepterait pour lui montrer leur bonne foi.

Quelques personnes avaient aperçu l'échange et les chuchotements réprobateurs accompagnèrent Eijiro jusqu'à sa table. Il se remonta le moral en se rappelant que demain ils partaient loin d'ici. Mais ses amis ne le laissèrent pas se morfondre trop longtemps, un verre de whisky plus tard, ils étaient tous les quatres sur la piste.

Katsuki réclama une autre danse avec son mari.

- Ils nous regardent tous, maugréa Katsuki à l'oreille d'Izuku.

- C'est notre mariage, alors c'est un peu normal.

- Il me tarde de vous avoir pour moi seul, nous nous éclipseront après cette danse.

- Attendez, il reste le dessert, vous ne voulez pas une bouchée du gâteau ? demanda désespérément Izuku, prêt à tout pour retarder, même de peu le moment qui le paniquais tant.

- Je n'ai jamais aimé les sucreries

- Alors, qu'est ce que vous aimez ?

- J'aime les épices, j'aime quand ça pique, comme un bon whisky qui vous brûle la gorge et vous réchauffe de l'intérieur.

- Moi, j'aime beaucoup les sucreries, avoua Izuku.

- Très bien, nous resterons pour le dessert dans ce cas. Mais dès que vous avez eu votre morceau de gâteau, nous partons !

Cette décision réchauffa le cœur d'Izuku qui était ravi que son époux prenne en considération ses envies. Peut-être que la nuit ne serait pas aussi difficile que ce qu'il imaginait ?


Tadaaaaaaam ! Voilà, j'espère que vous êtes si impatients d'avoir la suite, surtout que le chapitre est déjà prêt. Il attend bien gentiment au chaud d'être relu et validé Mouhahahahahahaha. En attendant, je vous laisse languir sur cette fin de chapitre, bon weekend !