Note de la traductrice : Je suis en reeetaaaard ! Désolée u_u je ne cache pas que cela pourrait se reproduire d'ici la fin de cette fic. Mais si ça peut en rassurer certains, je l'ai quasi complètement traduite ^^
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En réalité il n'y avait pas deux, mais quatre super soldats dans l'avant-poste. Daniel se demande si Netan avait prévu de les tuer, plutôt que rejoindre leur dangereuse petite rébellion. Dans tous les cas, il était gagnant.
« Ca ne devrait pas vous surprendre. » Enonce Vala en passant une main dans ses cheveux pour y défaire un nœud particulièrement coriace, seul vestige apparent de leur rencontre avec l'ennemi.
Daniel regarde le travail minutieux de ses mains tandis qu'elle réunit ses cheveux en deux chignons de chaque côté de sa tête en une étrange réplique de la princesse Léia. Ses mouvements précis mettent en évidence ses talents de voleuse. De voleuse certes, mais aussi très habile au tir.
« Vous voulez dire que vous suspectiez Netan de nous envoyer dans un coup fourré ? » Demande Cam, toujours énervé d'avoir été jeté ainsi aux requins.
Elle stoppe ses mouvements, lève un sourcil et observe Cam de haut en bas, comme un professeur l'aurait fait avec un enfant particulièrement lent.
« Très bien. » Cède Cam. « S'il ne nous avait pas menti ou manipulé, ça ne serait pas vraiment Netan c'est ça ? »
Vala lui jette un grand sourire. « Et ils disent que les Tau'ri sont stupides… »
Cam roule des yeux, reportant son attention sur Daniel. « Tout va bien Jackson ? »
Une douleur sourde irradie son flanc gauche mais en faisait rouler son épaule, il constate que rien n'est cassé. Aucun trou béant provoqué par l'arme du guerrier Kull, donc ça peut aller. Même s'il s'en était fallu de peu, se dit-il en regardant Vala retirer des brindilles de sa veste.
Elle l'avait éjecté de la zone de tir, le projetant au sol et s'était retrouvée un instant au dessus de lui, elle-même un peu surprise de son geste. Puis elle s'était saisie de son arme, s'écartant de lui avec un sourire lascif. « Désolé beau gosse, pas le temps de jouer. » Sautant sur ses pieds, elle avait achevé le troisième soldat apparu, tandis que Cam s'occupait du dernier.
« Je vais bien. » Répond Daniel. Il se tourne vers Vala. « Merci pour le geste. »
Elle croise les bras. « C'était juste de l'auto-préservation chéri. Vous étiez sur ma route. »
Cam pouffe face au ton désintéressé de sa voix, mais Daniel l'ignore. Elle est, à bien des égards la personne la plus complexe et alambiquée qu'il connaisse.
« Quelle est son histoire ? » Avait-il un jour osé demander à Jack, peu de temps après qu'elle leur ait livré les armes.
Jack accompagnait son départ du regard. « Ah ça... » Avait-il éludé, les lèvres serrées. Mais Daniel avait capté quelque chose dans ses yeux, qu'il n'avait pas compris sur l'instant. Une forme de camaraderie et d'affection refoulée.
Ce n'était pas comme si Jack avait confiance en lui, encore plus à présent.
Vala se remet sur ses pieds et leur désigne le soldat. « Vous ne m'en voudrez pas si je récupère mon dû, n'est ce pas les gars ? »
« Faites comme chez vous. » Lui répond Cam.
Elle retire l'armure du premier soldat avec une économie de gestes qui en dit long sur sa maîtrise et connaissance des objets de valeur sur le marché.
« Que faisons-nous d'elle ? » Demande à voix basse Cam.
Daniel croise les bras sur son torse. Vala en sait trop pour qu'ils la laissent partir. Mais la seule alternative est de la ramener sur Omega et cela représente un pari très dangereux.
Ils leur restent deux options. L'enfermer jusqu'à la fin de leur mission ou bien lui faire confiance. La bonne réponse est assez évidente. Il perçoit dans sa posture qu'elle en est consciente, même si elle essaie de le camoufler. Peut être même est-elle entrain de réfléchir à ses possibilités de repli.
Tout dépend des raisons qui la pousse à les aider. La réponse la plus évidente est l'argent. Ou bien est-ce parce que c'est Jack qui lui a demandé, et qu'il existe un enchevêtrement complexe de dettes et d'histoires entre eux que Daniel commence seulement à effleurer. Malgré tout, aucune de ces raisons n'est suffisante pour conserver sa fidélité et à minima, son silence.
Daniel se rapproche d'elle, Cam sur ses talons.
Il l'observe un moment mais il sait pertinemment que le casse tête qu'elle représente ne se résoudra pas dans la simple observation.
« Est-ce que la défaite potentielle d'Anubis vous importe un tant soit peu ? » Lui demande-t-il.
« Bien sûr. » Répond-elle sans quitter des yeux le soldat. « Pourquoi ? »
Elle n'essaie même pas de paraître sincère. Il s'accroupit à côté d'elle. « J'aimerais vraiment savoir ce que vous en pensez. »
Quelque chose de dangereux traverse son regard lorsqu'elle le pose sur lui. Elle hausse les épaules. « Un tyran en vaut un autre. »
Ses mots semblent désobligeants et malhonnêtes, pourtant il est convaincu qu'il y a plus d'honnêteté là-dedans que dans tout ce qu'elle a pu dire jusqu'ici. « Mieux vaut le diable, c'est ça ? » Suppose-t-il.
« C'est ce que disent certains. »
Elle range son butin, en apparence décontractée, mais il peut sentir la tension monter en elle. Il se dit qu'elle doit se préparer à l'arrêt brutal de cette aventure.
« Voici le deal. » Commence-t-il. « Nous aimerions votre aide si vous êtes prête à nous l'apporter. »
Elle prend le temps d'absorber l'information, les différents items récoltés sur le guerrier disparaissant progressivement dans les recoins de sa tenue qui ne semblait pourtant pas en contenir.
« Et si je refuse ? » Finit-elle par demander en jetant un œil à Cam qui les surplombe les bras croisés. « Vous allez m'enfermer ? »
« Non ». Répond Daniel sans hésitation, et peut être que la réponse au problème est bien plus évidente qu'il ne le pensait.
Il voit les sourcils de Cam se redresser et sa bouche s'ouvrir mais il secoue légèrement la tête. Il se dit que s'il ne lui donne pas ce choix, alors ils ne méritent pas de retrouver la Terre.
Elle jette un regard à Daniel. « Vous dites que je peux simplement me lever et partir si je le souhaite. Et vous ne m'arrêterez pas. »
« Nous ne vous arrêterons pas. »
Elle se remet sur ses talons, l'observant avec ce mélange de sérénité et de calcul qui la caractérise. « Alors c'est d'accord. Qu'est-ce que vous avez exactement en tête ? »
Sam est coincée.
Quel que soit ce qui l'a motivé au départ – la curiosité, l'excitation ou la désillusion – ça s'est évaporé durant cette longue et silencieuse journée passée dans ce lieu abandonné et poussiéreux. Son cauchemar menace de la submerger à nouveau, poussé par ce passé immuable qui s'est une fois de plus matérialisé devant elle.
Faisant face à la collision imminente, elle ne sait pas quoi faire d'autre que se maintenir sur le seuil, désespérément accrochée à cette porte comme à une bouée de sauvetage. Peu importe qu'elle avance ou qu'elle recule. Le résultat sera le même.
C'est ridicule et ça n'empêche pas le bourdonnement de grandir dans ses oreilles, ni ne ralentit la façon dont les murs gris s'estompent progressivement autour d'elle. Elle ne sait pas bien depuis combien de temps elle est restée clouée là, immobile, le dos raide à en craquer, les doigts accrochés à l'architecture comme si sa vie en dépendait, quand sa voix pénètre le brouillard de son esprit.
« Carter. » La voix de Jack résonne derrière elle. « Je vous ai appelé. Votre radio est éteinte ? »
Elle ne se retourne pas pour le regarder. « Qu'est-ce que- » Ses yeux suivent son regard, posés sur l'objet face à elle.
Elle sent plus qu'elle ne voit qu'il la détaille. « Est-ce que c'est-. »
Elle acquiesce.
Comme tout le reste, il est couvert de poussière, endommagé par le temps et entouré d'outils, comme s'il avait été abandonné lors d'un diagnostic. Ca ne ressemble pas tout à fait à la version Goa'uld. Pas d'or, pas de glyphes, juste des lignes modernes et lisses. Mais elle pourrait le reconnaitre sous n'importe quelle forme.
Un sarcophage.
« Pourquoi ne feriez-vous pas une pause » Tente Jack d'une voix prudente, comme s'il essayait de faire descendre quelqu'un d'un rebord de fenêtre. Elle voudrait rire face à cette ironie. Ce n'est pas elle qui a sauté.
« Quand nous sommes retournés à Cimmeria » Commence-t-elle, les mots lents et difficiles, mais impossible à arrêter. «…vous étiez si en colère. Mais moi…J'étais juste engourdie. »
Il avait eu raison à son sujet, concernant cette chose odieuse dont il l'avait accusé tant d'années auparavant. Est-ce que ça vous manque ? La part d'elle, malade, recherchait ça. Parce que s'il avait effectivement brisé ses os ou touché sa peau…au moins elle aurait ressenti quelque chose.
« Carter, » Insiste-t-il, clairement mal à l'aise. En temps normal elle s'en serait soucié, mais tout est différent à présent. Différent depuis qu'il avait collé sa tête contre la bibliothèque des Ancients. Elle a l'impression d'avoir été forcée de le regarder se faire tuer juste devant elle.
Lui avait repris l'exploration de l'enceinte comme si de rien n'était. Elle perçoit dans son attitude qu'il semble plus léger à présent. Elle le voit mais refuse de comprendre ce que cela pourrait signifier.
Elle appuie sa paume contre son sternum, frottant la zone douloureuse. « Je n'ai plus rien…ressenti depuis les sarcophages. Du moins pas comme avant. »
Ses yeux longent les lignes de la machine, une sorte d'envie naissant dans son estomac. Le sarcophage – dévoreur de chair. Elle sait pourquoi ils l'appellent ainsi.
« Vous en avez toujours envie. » Enonce-t-il, la crainte et l'horreur se mêlant au malaise déjà présent dans sa voix. Il devait croire que c'était la peur qui la retenait ici, le poids du passé. Mais c'est bien pire que ça.
Elle ne peut pas le regarder, mais ne peut pas non plus détourner les yeux de l'engin. Elle ne peut que sentir les larmes de honte remplir ses yeux clairs alors que la sensation familière la frappe de plein fouet. « Chaque jour. » Confesse-t-elle dans un murmure.
Il lui serait si facile de céder, d'accepter l'oubli qu'il lui offrirait. Après tout, lui l'avait fait, pourquoi pas elle ? Elle ferme les yeux, son corps se balançant légèrement. « Parfois je me dis qu'il m'a tué ce jour-là. Le jour où il m'a retiré le sarcophage. Parce qu'ensuite, ce n'était plus vraiment une vie. »
« C'est pour ça que vous êtes revenue ? »
Elle pensait être revenue pour prouver quelque chose, pour compenser d'une manière ou d'une autre sa culpabilité. L'idée que peut être, tout cela ne serait jamais arrivé s'ils n'étaient pas venus. S'ils s'étaient contentés de rentrer.
Mais en fin de compte, la vraie raison était peut-être tout autre.
Quand Jack l'avait laissé sur Cimmeria, cet engourdissement était tout ce qui lui restait. Elle a laissé cinq années s'écouler dans un brouillard total parce qu'elle était trop terrifiée par reprendre le contrôle. Elle ne savait pas bien si c'était parce qu'elle avait eu trop peur, ou bien parce qu'au final, il avait eu raison…
Elle était incapable de survivre à ça.
Elle était revenue parce qu'elle avait besoin de ressentir à nouveau, même si ça ne devait être que de la douleur, de la déception ou de la culpabilité. Juste, quelque chose. Parce que la seule alternative c'était de le laisser gagner. Encore.
« Que voulez-vous faire ? » Lui demande-t-il.
Elle veut rentrer à l'intérieur et ne jamais en sortir. Elle veut laisser la lumière laver la douleur qui ronge sa poitrine, effacer l'image de Jack entrain de mourir lentement. Encore une fois. Elle veut faire disparaitre les souvenirs pour qu'ils ne deviennent que de simples fantômes incapables de l'atteindre.
Par-dessus tout, elle veut oublier. Dieu seul sait à quel point elle veut oublier. Grimper à l'intérieur rendrait les choses si simples.
Elle entend le bruit du velcro, et détache ses yeux de sa contemplation juste assez pour voir Jack sortir un petit paquet d'explosifs.
C'est la seule solution. Elle le sait. Détruire cette chose ou la laisser la détruire elle. Mais à l'aube de cette épreuve, elle ne pense pas pouvoir réussir le test. « Je… » Elle secoue la tête. « Je ne peux pas. »
Il le fait pour elle, plaquant les charges dans la machine, contre les parois immaculées. Elle sent la panique l'envahir. Elle ne peut pas le laisser-. Bon sang, non. Elle avance d'un pas pour l'arrêter mais sa prise implacable sur le seuil de la porte l'en empêche.
Il n'appuie cependant pas sur la détente. Il retourne à ses côtés, lui remettant le détonateur. Elle comprend. Ce n'est pas à lui de le faire.
« Prenez le Carter. » Lui dit-il d'une voix douce mais ferme.
C'est pour cela que tu es venue, se rappelle-t-elle. Parce qu'elle devait voir si elle allait s'effondrer dès le premier défi qu'elle devrait affronter. Elle aspirait à cette chance de se tester. Elle essaie de ne pas se demander pourquoi il est le seul à le voir, à ne pas s'arrêter sur sa fragilité apparente. Elle se noyait et il l'a vu quand personne d'autre n'avait remarqué.
Bon sang, pense-t-elle, luttant pour maîtriser son cœur, sentant un filet de sueur froide se frayer un chemin le long de sa nuque. Ca pourrait être pire.
Il est à présent tout près d'elle. Trop près. Elle sent qu'il glisse le détonateur dans sa main. Ses doigts s'enroulent instinctivement autour de l'objet. Le tenir lui donne la nausée.
Elle secoue la tête. « Je ne peux pas- »
« Carter » L'interrompt-elle, quelque chose dans sa voix l'obligeant à lever les yeux vers lui. Elle se demande comment il peut avoir l'air si calme quand tout est entrain de partir à volo. « Vous êtes la personne la plus forte que je connaisse. »
Il doute que tu sois assez forte pour survivre.
C'est un mensonge. La façon dont il la regarde le lui indique.
Gardant les yeux cloués dans les siens, elle prend une inspiration et appuie sur le bouton.
La petite explosion se répercute dans sa poitrine. Elle est le reflet du geste qu'elle vient d'accomplir, de ce à quoi elle a renoncé, l'abattant presque dans son souffle. Seul son regard lui permet de rester debout.
« Vous l'avez fait » Dit-il, la fierté et la crainte se mêlant à tous les autres sentiments qui gravitent dangereusement entre eux.
Elle se détourne de lui, fixant à la place les restes calcinés. Elle sent la douleur résonner à travers son corps, l'engourdissement de ses doigts qui agrippent le montant. Elle les sent.
Elle lâche sa prise.
Elle est toujours debout.
« Laissez-moi clarifier les choses : » Dit lentement Reynolds. « Vous avez tué et récupéré quatre super soldats devant une multitude de témoins afin d'éviter que Netan vous tue, révélant ainsi notre avantage et nous forçant à avancer notre attaque de plusieurs jours. Et le meilleur dans tout ça, c'est que vous avez ramené Vala Mal Doran dans notre ultime avant-poste censé rester top secret. Une femme qui, soit dit en passant, est capable de nous aider autant que de nous vendre au premier venu ? »
Daniel se demande un instant s'il doit ajouter que Netan a prouvé ne pas être un allié très fiable mais la fureur de Reynolds l'en dissuade rapidement. « C'est à peu près ça. » Approuve-t-il.
« Nous avons convaincu Netan de nous fournir des vaisseaux. » Souligne Cam dans une tentative mal avisée de rendre les choses moins dramatiques.
Reynolds ne relève pas, se contentant de passer une main sur son visage.
Pour être honnête, Daniel ne pense pas que Reynolds soit réellement en colère. Il doit plutôt être soulagé que ces décisions se soient prises sans lui.
Le commandant jette un œil à Teal'c, peut-être pour évaluer ses réactions suite à ce récit.
Les yeux du Jaffa se fixent sur Daniel et il y voit le même éclair de compréhension. C'est le coup de pouce dont ils avaient besoin. « Il est temps de prendre contact avec nos allés. » Déclare Teal'c.
« Ne devrions-nous pas rappeler Sam ? » Intervient Rodney.
« Cela ne devrait pas être nécessaire. » Répond Tea'lc avant même que Daniel ne puisse analyser le déni que la suggestion de Rodney a soulevé en lui.
L'archéologue approuve, un flash de compréhension planant entre eux. « Qui sait, peut-être trouveront-ils quelque chose d'important là-bas. »
Il s'agit d'une excuse pour ne pas les impliquer. Le Jaffa le sait, aussi bien que Daniel. Le besoin d'un vaisseau supplémentaire ne justifie pas de les faire revenir. Ils ont déjà suffisamment souffert. Si le pire arrivait, au moins seraient-ils à l'abri.
Daniel commence à comprendre pourquoi Jacob leur avait menti.
« Et l'Alliance ? » Interroge Reynolds.
Cam acquiesce, reconnaissant d'avoir résolu un problème en introduisant un autre. « Nous nous en inquièterons plus tard.
« Si nous survivons. » Rajoute Daniel.
« Tout est toujours aussi fantastique. » Se plaint Rodney.
« Donc…Dans trois jours ? » Demande Cam, tous se tournant dans un même mouvement vers leur commandant.
Reynolds prend une longue inspiration et s'éloigne de son bureau. « Trois jours. » Confirme-t-il d'une voix décidée.
Plus besoin d'attendre.
Une série de mots résonnent dans la tête de Jack depuis un moment. Il est possible que ce soit le nom de cet endroit.
Cum tacent clamant.
Il erre dans les couloirs, les mots frappant son crâne, ses pieds suivant un schéma indiscernable pour son esprit. Non pas qu'il essaie trop de comprendre. Pour une fois, il est heureux de pouvoir laisser le brouhaha de son cerveau le guider.
C'est beaucoup mieux, maintenant qu'il sait pourquoi cela se passe et où cela conduira.
Parfois, il pense percevoir un mouvement en limite de sa vision. Mais chaque fois qu'il se retourne, ça disparait. Une hallucination qui n'a pas vocation d'être vue. Alors il n'insiste pas, il laisse l'ombre le guider de pièce en pièce, couloir après couloir, juste pour voir où cela le mène.
C'est de cette manière qu'il a trouvé cet endroit.
Le lieu est vide, les murs sont de ce même gris que le reste de l'enceinte. Au dessus cependant, se trouve un haut plafond en forme de dôme qui disparait dans l'ombre. Alors que Jack s'avance, l'obscurité persiste.
Il trébuche presque sur le petit piédestal situé au milieu de la pièce, sa main s'y accrochant pour conserver son équilibre. Le métal bourdonne sous sa paume, des éclats de lumières apparaissent alors au-dessus de lui.
Elles tournent lentement et Jack comprend alors de quoi il s'agit : C'est une carte de la galaxie. Ses yeux captent des lieux et des constellations familières. La chose semble répondre à ses pensées, zoomant à l'emplacement exact de la Terre, la planète grandissant progressivement au centre de la pièce. Elle gravite tranquillement devant ses yeux et il ressent une douleur inattendue face à ce monde qu'il pensait avoir laissé derrière lui, lors de son passage en enfer, des années auparavant.
Il tend la main pour toucher la lumière et la pièce se met à tourner, les voix et les images se succédant trop vite pour être comprises, se mêlant dans une cacophonie qui est à l'image de son esprit. Il sent ses genoux frapper le sol tandis que son corps ploie sous la pression.
Pourquoi les chasser…je pensais que vous voudriez peut-être…il est temps d'agir ou de mourir…trois jours…trois jours…
Ils viendront à moi.
Jack plaque ses mains sur ses oreilles dans une vaine tentative de faire taire le bruit, la tension augmentant encore dans sa tête. Il est sur le point de renoncer quand il la voit. Une femme se tient calmement de l'autre côté de l'espace, l'observant. Elle semble être sorti des murs, comme si elle avait toujours été présente, sa robe de la même couleur grise que le reste de la pièce.
Elle fait un pas vers lui, le visage inquiet et effrayé. Elle ne parle pas mais il entend les mots résonner dans son crâne comme si elle les avait criés.
Alea jacta est.
Il ne les comprend pas.
Ses yeux se détourne. Il suit son mouvement, regardant la Terre tourner calmement sur elle-même. Puis soudain, celle-ci se brise comme une boule de lumière ardente qui brûle ses rétines, s'attardant encore bien longtemps après s'être évaporée, ne laissant derrière elle que de la poussière sur le sol d'encre.
« Je ne comprends pas. » Parvient à dire Jack.
La lumière semble encore briller dans les yeux de la femme silencieuse. Derrière elle, Jack distingue la présence floue de nombreux individus flottants, tels une vague scintillante d'âme. Elle recule d'un pas chancelant avant de disparaitre dans les ombres.
« Attendez ! »
« Jack ? » Carter est juste derrière lui.
Sa voix ramène la pièce à son aspect initial : un espace vide, tranquille, où gravitent les étoiles à travers les cieux. Jack est toujours debout, une main posée sur le piédestal. Comme si rien ne s'était passé.
Seulement quelque chose était bien arrivé. Et maintenant, c'était là, ancré dans son esprit comme si quelqu'un l'avait planté dans son cerveau.
Alea jacta est.
Il sait à présent. Il sait qu'ils ne peuvent pas gagner. Ils n'ont aucune idée dans quoi ils ont mis les pieds.
Il se tourne vers Carter. « On doit retourner sur Terre. »
Ses yeux se posent sur les minuscules mondes qui flottent derrière lui. Sa mâchoire se serre. « Oui » Approuve-t-elle comme s'ils avaient toujours tendu vers ce moment.
Il était grand temps de rentrer à la maison.
