Titre : Mission de protection
Genre : Aventure/Romance
Rating : K+
Résumé : Histoire inspirée de Princesse Mononoke. Lors d'une simple mission de Roy et Riza se retrouvent à courir la montagne avec un bébé afin de retrouver et protéger ses parents. Comme si cela ne suffisait pas, suite à une série d'événements, ils sont envoyés dans le passé et c'est là que les choses deviennent un peu plus compliquées...
Disclamer : FMA ne m'appartient pas T.T
Spoiler : Tous possiblement.
Notes : Coucou ! Allez on repart pour un nouveau chapitre ;) Vous allez peut-être reconnaître quelques personnages de Princesse Mononoke même si j'ai assez changé leur caractère ;) Bonne lecture !
Chapitre 4
Ewen se chargea de leur réveil. Ils avaient ce qu'il fallait pour le nourrir et lorsque Roy consentit à ouvrir les yeux, il tomba sur Riza, assise à ses côtés, le bébé dans ses bras. Elle lui donnait le biberon en souriant.
« Bonjour, souffla Roy en se frottant la tête.
- Bonjour, répondit-elle en lui adressant un sourire. Vous avez bien dormi ? »
Il croisa son regard et opina.
« Et vous ? » demanda-t-il incertain.
Il savait qu'elle avait dû se réveiller dans ses bras.
« Très », approuva-t-elle en se concentrant sur Ewen.
Roy sourit. Son regard se porta à son bras noir. La tâche n'avait pas évolué depuis la veille. Cette pensée le rassura.
« Et pour Kort, fit-il. Allons nous le ramener à notre époque ? Pour cela, il faudrait qu'il soit conscient. Nous ne pouvons pas utiliser l'alchimie dans le village...
- Oui... et si la date d'arrivée n'est pas sûre, je me vois mal laisser Ewen tout seul utiliser le cercle alchimique. »
Il opina.
« Nous allons devoir repartir avec eux alors... »
Elle se raidit.
« Promettez moi que nous reviendrons... »
Il croisa son regard. Lui-même savait qu'à part le Dieu dont la chaman leur avait parlé, personne ne pouvait le sauver. Il finirait par mourir dévoré par la tâche.
La jeune femme le suppliait du regard et face à son silence prolongé, il vit ses yeux s'humidifier.
« Si vous ne le faites pas pour vous, faites le pour moi. »
Il ouvrit de grands yeux.
« Nous avons encore tellement de choses à faire », souffla-t-elle, presque désespérée.
Il s'avança vers elle et posa une main sur sa joue.
« Nous reviendrons Riza. Vous savez que mes chances de survie sont très faibles... » ajouta-t-il néanmoins.
Elle ne répondit pas. Oui, elle s'en doutait mais elle avait besoin d'y croire.
« Alors, nous attendons que Kort se réveille en espérant que ce soit rapide et nous les ramenons à notre époque. Ensuite, nous trouvons le Dieu de la forêt et... »
Il lui sourit tendrement, écoutant son plan. Elle aimait que tout soit bien planifié. Elle finit par rougir en se rendant compte qu'il ne la quittait pas des yeux.
« Bon... allons voir Kort alors », fit-elle en se relevant.
Il la suivit et ils se retrouvèrent bientôt tous les deux devant le kidnappeur. Il était dans un sale état et ils se demandèrent bien combien de temps cela allait prendre avant qu'il ne revienne à lui, surtout qu'ici, ils n'avaient aucun moyen de le maintenir en vie s'il restait inconscient. Il perdait des forces jour après jour et s'il ne se réveillait pas, il mourrait.
Noro les rejoignit et ils demandèrent à parler à la chaman qui avait pris soin de Kort.
« Nous aurions voulu le ramener chez nous pour qu'il soit jugé et puni », informa Roy sans rentrer dans les détails.
Elle opina gravement.
« Il a eu la punition qu'il méritait. Dans son état, je crains fort qu'il ne se réveille jamais. »
Roy et Riza se jetèrent un regard. Que faisaient-ils alors ? Est-ce qu'il le laissait là ? S'il se réveillait finalement, que se passerait-il ?
Ils la remercièrent pour ces informations et quittèrent la maisonnette.
« La tâche ne parait pas grandir pour l'instant alors laissons-nous jusqu'à demain pour prendre une décision », proposa Roy.
Elle opina sans un mot et ils rencontrèrent Noro en chemin. Il fut ravi de leur faire visiter le village. C'était toujours intéressant et très instructif. Tous les jours, ils en apprenaient plus sur l'époque où ils se trouvaient, leurs mœurs, leur manière de vivre. C'était très différent de la leur bien entendu.
Ewen gazouilla pendant tout le tour dans les bras de Riza, s'attirant les regards attendris des habitants.
« Quel beau bébé ! fit l'épouse de Noro alors que ce dernier les faisait entrer chez lui.
- Voici ma femme, Ana. Ana, voici...
- Oh mais je sais qu'ils sont ! On ne parle que d'eux au village et j'ai vu Riza hier aux sources. Vous avez le teint le plus parfait qu'il soit ! » s'écria-t-elle alors faisant rougir la jeune femme.
Roy retint son rire et Ana leur prépara du thé. Ils s'installèrent autour de l'âtre, au centre de la maison. Entre ce qu'ils avaient vu à Adjime chez Elenna et Horis et à cette époque, les choses n'étaient étrangement pas si différentes.
Ana et Noro les invitèrent à rester manger avec eux et l'après-midi, Noro emmena Roy dans les alentours du village. Ana tint absolument à montrer à Riza le travail des femmes.
Ewen confortablement endormi dans une écharpe qu'elle avait noué autour de son buste, elle suivit Ana et les aida même dans leur travail. Le village était assez réputé pour sa fabrication de vêtements de qualité et c'était les femmes qui les confectionnaient. De nombreux métiers à tisser se trouvaient dans un grand bâtiment au cœur du village et l'ambiance était plutôt bonne. Elles chantaient en travaillant et Riza ne vit pas l'après-midi passer. Elle n'avait jamais fait ça de sa vie et était plutôt maladroite et lente, mais cela les amusa beaucoup.
Ce fut Roy qui vint la chercher alors que le soleil déclinait.
« Tout va bien Riza ? »
Elle était penchée sur un métier à tisser, concentrée, et releva la tête brusquement.
« Oui, il me faudra plus qu'une demi journée apparemment pour apprendre à confectionner des vêtements. »
Il observa son travail et haussa les sourcils.
« Je ne dois pas être bon juge mais ça me semble pas trop mal non ?
- Oui, heureusement qu'Ana est là pour corriger mes erreurs. À la vitesse où je vais, ce haut sera peut-être fini dans trois bonnes semaines », plaisanta-t-elle.
Il pouffa et Ana arriva justement à ce moment-là.
« C'est une femme très douée que vous avez là. Elle est patiente et persévérante. Ce sont de bonnes qualités.
- Heureusement avec moi, rit le brun alors que Riza grommelait.
- Merci pour vos leçons Ana.
- Avec plaisir Riza. Si vous avez envie de revenir nous aider, n'hésitez pas. »
Riza sourit et ils sortirent. Roy lui parla alors de ce que lui avait montré Noro, puis il récupéra Ewen qui voulait bouger un peu. Ils revinrent lentement à la maison qui leur avait été prêtée et s'occupèrent du bébé. Ils le baignèrent dans un grand seau et Ewen finissait juste de manger quand Noro vint les chercher.
« Nous allons manger tous ensemble sur la place du village, voulez-vous venir ? »
Leur regard se croisèrent et ils opinèrent.
Encore une fois, l'ambiance fut bonne. Les villageois n'avaient pas toujours de maison individuelle et même lorsque c'était le cas, ils aimaient tous se retrouver que ce soit aux bains ou pour les repas. Il y avait toujours des chants et des danses.
Après cela, ils se rendirent aux sources et Riza fut aussi gênée que la veille.
Ce soir-là, lorsqu'elle se coucha, elle se tourna vers Roy, l'observant en silence. Elle avait soigné son bras et la tâche avait légèrement augmenté. Ils n'avaient que peu de temps, elle le savait, et elle ne pouvait pas le perdre. Que ferait-elle sans lui ? Savoir qu'il avait peu de chances de survie, que peut-être dans quelques semaines ou mois, il ne serait plus là, lui semblait inconcevable. Tout lui paraissait vain soudainement. Pourquoi s'étaient-ils engagés ? Quel était le but de leur vie ?
Il ouvrit les yeux et l'interrogea silencieusement. Il sentait son regard sur lui. Presque timidement, elle avança sa main vers lui. Sans hésiter, il la prit dans la sienne et la caressa de son pouce.
« Nous allons trouver une solution », rassura-t-il dans un souffle.
Elle ferma les yeux sous ce mensonge. Il n'y avait qu'une solution et ils ne pouvaient pas forcer ce Dieu, s'il existait bien d'ailleurs, à le sauver.
Elle sentit ses doigts tendres sur sa joue et se mordit les lèvres.
« Bonne nuit Riza, murmura-t-il.
- Bonne nuit Roy. »
Leur regard se croisèrent et elle garda ses doigts noués aux siens.
Ils se réveillèrent à l'aube et passèrent vérifier l'état de santé de Kort. Il était plus pâle que la mort. La chaman était près de lui et elle secoua gravement la tête.
« Je lui donne encore une journée, déclara-t-elle.
- Nous vous le laissons, répondit Roy. Nous allons nous lancer à la recherche du Dieu de la forêt. »
Elle opina, sans un mot, consciente qu'ils pourraient ne pas y survivre.
Puis, ils ressortirent et préparèrent leurs affaires. Noro et Ana ainsi qu'une bonne partie des villageois les accompagnèrent jusqu'aux portes du village.
« Bon courage à vous. Puisse les esprits de la forêt veiller sur vous.
- Merci Noro, merci pour votre hospitalité. Nous ne vous oublierons pas. »
Ils se regardèrent silencieusement et Roy se hissa sur Swaha. L'élan se redressa et ils reprirent leur route vers les montagnes et la forêt maudite.
Dès qu'ils furent hors du vue du village, Roy sortit le parchemin d'Amane et prépara leur départ. Cela ne lui prit pas longtemps avec son alchimie et dans les hautes herbes, le cercle était à peine visible. Ils se placèrent tous au centre et Roy l'activa.
Peut-être une seconde plus tard, ils rouvraient les yeux sur un endroit totalement différent. Ils espéraient au moins être à la bonne époque.
Ils se trouvaient au cœur d'une forêt et se remirent en selle. Heureusement, ils arrivèrent bientôt à l'orée de la forêt et reconnurent Omira. C'était déjà une bonne chose. Ils pénétrèrent dans le village et comprirent bien vite qu'ils étaient à la bonne époque. Même pas cinq minutes plus tard, Lys et Amane récupéraient leur fils en pleurant. Roy et Riza mirent pied à terre et retrouvèrent leur équipe.
« Merci, merci ! fit Amane. Je ne sais pas comment vous remercier pour ce que vous avez fait.
- Si vous pouvez nous ramener là-bas, répondit Riza, ce sera déjà une bonne chose. »
Que ce soit l'équipe ou les parents d'Ewen, ils la regardèrent tous avec des gros yeux.
« Pourquoi vouloir y retourner ? Vous n'avez pas eu Kort mais...
- Il a eu son châtiment, déclara Roy, mais... il n'est pas le seul », fit-il en découvrant son bras.
Ils eurent tous un mouvement de recul face à la tâche noirâtre qui grossissait de jour en jour.
« C'est une longue histoire mais nous devons y retourner, le plus vite possible », reprit Roy.
Amane finit par opiner.
« Vous avez toujours le parchemin pour revenir. »
Roy opina, se retenant de dire qu'il ne reviendrait peut-être pas.
Lys se chargea alors de leur ramener des provisions et Amane dessina un nouveau cercle. L'équipe en attendant les harcela de questions et ils restèrent les plus vagues possible, ne voulant pas les inquiéter. Ils ne pourraient rien faire de toute façon.
Une heure plus tard, ils se placèrent au centre du cercle.
« Vous êtes sûrs de vous ? » questionna Amane.
Ils acquiescèrent sans un mot et l'alchimiste activa le cercle, les renvoyant à l'âge Gyazo.
Roy et Riza se retrouvèrent une nouvelle fois dans un endroit inconnu au cœur d'une plaine entre forêt et montagne.
« Bon... maintenant il faut se repérer, soupira Roy en observant les alentours.
- Allons par là », proposa Riza.
Il la suivit, sortant sa carte. La jeune femme semblait bien décidée cependant. Il ne savait pas où ils allaient mais ils y allaient.
Ils se retrouvèrent bientôt à l'orée d'une forêt d'arbres géants. Rien que les racines étaient énormes. Riza y conduisit Kealo sans hésiter. Roy était sur ses pas. Il lui faisait confiance et après tout, la chaman avait bien parlé d'une légende incluant une femme aux cheveux d'or. Depuis qu'ils étaient ici, ils n'avaient vu aucune autre femme blonde. Et puis, les rêves de Riza étaient étranges. Jamais elle n'en avait fait de semblables. C'était un peu fou mais il ne repoussait pas l'hypothèse que Riza soit la femme de la légende.
Ils s'enfoncèrent dans la forêt. Heureusement, les élans étaient tellement peureux qu'ils avaient naturellement tendance à éviter tout danger, donc tous les autres animaux. Ils n'en croisèrent aucun. Il faisait encore grand jour mais plus ils avançaient et plus la forêt était sombre. Ils finirent par arriver en plein cœur d'un immense marais. Des îlots se trouvaient ça et là au milieu d'une eau trouble. Ils en restèrent bouche bée. L'endroit semblait hors du temps, étonnamment calme.
Enfin, c'était jusqu'à l'apparition d'une petite forme humanoïde blanche. Roy ouvrit de grands yeux devant la créature. Elle ne devait pas être plus haut que sa cheville et possédait deux bras, deux jambes et une tête ronde. Ses yeux étaient deux billes noires. Il les observa alors qu'eux-mêmes étaient pétrifiés, et soudain, pencha la tête sur le côté. Il y eut un étrange bruit de claquement lorsqu'il secoua sa petite tête et aussi soudainement qu'il était apparu, il disparut.
« Qu'est-ce que c'était ? » questionna Roy.
Ils sentaient que ce n'était pas une créature dangereuse et surtout les élans n'avaient pas eu peur donc ils n'avaient pas non plus de raison de paniquer.
« Je ne sais pas... peut-être un gardien ? Enfin des gardiens... » fit Riza en observant les arbres environnants.
Plusieurs créatures similaires se baladaient sur les branches des arbres.
« Continuons alors... » murmura Roy qui percevait tout de même une drôle d'atmosphère.
Elle opina et ils contournèrent les marais.
« C'est le cœur de la forêt, fit Riza. Le Dieu de la forêt ne doit pas être loin.
- Quelle forme a-t-il ? interrogea Roy.
- Dans mon rêve, c'était un grand cerf. Un cerf à tête humaine... »
Il l'observa alors qu'elle mettait pied à terre et s'accroupissait au niveau du sol.
« Ce sont des empreintes ?
- Oui. »
Il frémit en reconnaissant les empreintes de loup.
« Celles-ci sont celles de cerf, informa Riza en montrant d'autres traces un peu plus loin.
- Suivons les alors. »
Ils se remirent en route et marchèrent pendant de longues heures. Les empreintes étaient plus ou moins visibles en fonction des endroits et sans qu'ils ne comprennent comment, ils débouchèrent sur des collines verdoyantes descendant jusqu'à un lac immense. De l'autre côté de celui-ci, un village fortifié avait été construit. Au centre, un bâtiment gigantesque crachait de la fumée et l'odeur les renseigna facilement sur l'activité principale du village.
« Ce sont des forges, fit Roy. Comment avons-nous pu arriver ici ?
- Que faisons-nous ? demanda Riza face au soleil couchant.
- Nous allons y passer la nuit. Ils vivent à côté de la forêt maudite. Nous pourrions apprendre des choses intéressantes. »
Elle approuva et ils pressèrent le pas. Une petite heure plus tard, ils passaient les portes du village et celles-ci se refermèrent derrière eux pour la nuit.
L'agitation régnait. Vraisemblablement, les bouviers revenaient tout juste avec des provisions et tous venaient chercher leur part. Les auberges étaient assez rares dans ces endroits reculés, aussi ils interrogèrent quelques villageois pour savoir où dormir.
« Vous devriez vous présenter à Dame Eboshi, informa une jeune femme avec entrain. Elle saura vous orienter au mieux. Vous pourrez la trouver au niveau des forges à cette heure-là.
- Merci », répondit Roy.
Ils avancèrent lentement jusqu'aux forges et surent en la voyant qu'ils l'avaient trouvée. Une femme entre deux âges étaient penchés sur plusieurs feuilles de compte. Elle portait un sublime kimono coloré et elle était très belle.
« Ah, j'attendais votre venue », fit-elle en les apercevant.
Ils froncèrent les sourcils. Elle posa sa feuille et se leva.
« Rares sont les voyageurs à venir jusqu'ici. J'ai été informée de votre présence dès votre arrivée. »
Puis, elle se tourna vers un homme d'une quarantaine d'années.
« Remplace-moi Gonza.
- Bien Madame. »
Elle leur fit signe de la suivre.
« Qui êtes-vous étrangers ? »
Ils échangèrent un regard.
« Je suis Roy Mustang et voici ma femme, Riza. »
Il releva sa manche et abaissa son bandage.
« Peut-être pouvez-vous nous aider, nous sommes à la recherche du Dieu de la forêt. »
Elle s'arrêta alors et les dévisagea tous les deux.
« Comment est-ce arrivé ?
- Lorsque j'ai abattu un sanglier transformé en démon. Il attaquait un village et je n'ai pas pu faire autrement. Depuis, sa malédiction me poursuit.
- C'est le Dieu de la forêt, un cerf immense. Pourquoi pensez-vous qu'il accepterait de vous sauver ?
- Je n'en sais rien mais je me dois d'essayer. »
Il avait malgré lui coulé un regard vers Riza.
« Il est dans la forêt mais prenez garde, elle est maudite également et personne ne s'y risque. C'est un vrai labyrinthe et les animaux sauvages ne pardonnent pas.
- Nous en venons, informa Roy, la faisant tiquer.
- Vous avez traversé la forêt ? »
Ils opinèrent et elle sembla revoir son jugement sur eux, les observant. Riza choisit ce moment pour repousser sa capuche camouflant ses cheveux.
Elle écarquilla les yeux alors et ils comprirent qu'elle avait entendu parler de cette légende.
« Et pouvez-vous nous en dire plus ? questionna Riza.
- Suivez-moi », répondit Eboshi.
Elle les conduisit vers un coin plus reculé du village, passant aux écuries pour qu'ils puissent laisser là les élans.
« Voici ma maison, informa-t-elle. Nous serons mieux pour discuter. »
C'était en effet beaucoup plus calme et très bien aménagé. Les affaires devaient bien fonctionner car les meubles étaient luxueux. Elle fit servir du thé.
« Racontez-moi. D'où venez-vous exactement ?
- De l'est. Nous ne pouvons pas vous en dire plus. »
Elle fronça les sourcils mais n'insista pas.
« Je n'avais encore jamais vu de femmes aux cheveux d'or. Vous devez connaître cette légende... »
Ils se penchèrent vers elle à ces mots.
« Elle parle d'une femme aux cheveux d'or. Une femme venue pour restaurer l'équilibre entre les animaux de la forêt et les hommes.
- Ce n'est pas la situation actuelle ? »
Elle rit alors.
« Oh non ! Trois hommes sont morts aujourd'hui, tués par les loups. Nous n'avons rien pu faire pour empêcher ça. Chaque semaine c'est la même chose. Il y a dans cette forêt des ressources que nous convoitons mais dès que nous coupons des arbres, nous sommes attaqués, soit par des sangliers, soit par des loups.
- Des sangliers ? répéta Riza.
- Oui, c'est moi qui ai fait fuir cette maudite bête.
- Elle n'avait plus rien d'animal quand elle nous a attaqués », rétorqua Roy.
Elle ne dit rien. Elle ne semblait ni désolée, ni repentante. C'était selon elle ce qui devait être fait.
« Si vous vous aventurez dans la forêt, vous pourriez ne jamais en revenir. Vous avez eu de la chance, mais deux fois ce serait un miracle. Lyo va vous héberger pour cette nuit. »
Sans perdre de temps, une femme les rejoignit. La discussion était apparemment finie. Ils n'insistèrent pas. Cette femme leur laissait une drôle d'impression. Elle n'était pas mauvaise ou en tout cas pas foncièrement. Ils avaient senti que les gens du villages la respectaient et l'estimaient même. Elle avait donc ses bons côtés.
Lyo en profita pour leur faire la visite guidée du village. Elle était avenante et souriante. Comme toutes les femmes du village, elle travaillait aux forges. Ce n'était pas facile mais elle était habituée et ici, elle se sentait libre.
« Voici ma maison. Vous pouvez y passer la nuit », fit-elle alors qu'ils arrivaient devant une petite maison.
Ils la remercièrent et elle les aida à s'installer. La soirée fut sympathique. Ils discutèrent avec Lyo et son mari, Danien.
Ils se couchèrent tôt cependant, conscients qu'ils auraient besoin de force pour le lendemain. Pourtant, aucun d'eux ne s'endormit rapidement. Roy avait les yeux rivés sur le plafond, penseur. Eboshi avait raison. Il y avait très peu de chance qu'il survive. Comme pour confirmer ce constat, il sentit son bras le brûler. Il posa son autre main dessus. Normalement, il ne le brûlait pas. C'était étrange. Riza perçut son mouvement et se tourna vers lui.
« Que se passe-t-il ?
- Je ne sais pas, répondit-il pour ne pas l'inquiéter.
- C'est votre bras », comprit Riza.
Elle le sentait tendu et avança une main vers lui avant de s'immobiliser. Elle eut une drôle d'impression soudainement. Quelque chose se passait...
Elle se redressa, écoutant les sons alentours.
Roy s'assit aussitôt, sur ses gardes. Il n'entendait rien cependant.
« Qu'est-ce qu'il y a ? » demanda-t-il finalement.
Elle prit quelques secondes à répondre.
« Quelque chose... approche. »
Elle comprit que ce n'était pas un son qu'elle entendait mais vraiment une impression qu'elle ressentait.
Roy attrapa son épée et elle le retint. Au même moment, l'alarme sonna dans le village.
Cette fois-ci, ils entendirent distinctement ce que c'était.
« Aux loups ! Aux loups ! » cria quelqu'un.
Riza bondit sur ses pieds.
« Ils sont venus... » souffla-t-elle avant de sortir.
Il se précipita à sa suite.
« Riza ! » s'écria-t-il en attrapant sa main.
Il croisa son regard et fut surpris de ce qu'il y vit. En réalité, il fut incapable de déceler ses émotions. Elle était déterminée, c'était tout ce qu'il pouvait dire.
« Roy... murmura-t-elle en revenant vers lui. Ils sont venus pour moi.
- Comment ça ? Que voulez-vous dire ?
- Ils sont venus me chercher... »
Un grognement les interrompit et ils se tournèrent tous deux vers un immense loup blanc. Il avait le poil hérissé et les observait de ses grands yeux jaunes. Il les dépassait largement et Roy réalisa vite qu'avec sa vitesse et ses crocs, il ne pouvait faire qu'une bouchée d'eux.
Il leva une main vers lui et Riza posa la sienne dessus. Elle nia de la tête.
« Je reviendrai, promis. »
Il écarquilla les yeux, comprenant qu'elle était sérieuse. Les villageois allaient arriver. Il fallait faire vite. Sans hésiter, elle s'avança vers le loup et celui-ci s'adoucit soudainement. Il lécha la main qu'elle tendit et gronda aux bruits approchant. Riza grimpa aussitôt sur son dos et Roy les vit quasiment disparaître devant ses yeux. En quelques bonds, le loup avait sauté sur le toit d'une maison et rejoint la muraille.
Il ne réagit pas quand les villageois arrivèrent, armés jusqu'aux dents. Livide, il regardait toujours la muraille où avait disparu Riza.
« Que s'est-il passé ?! » s'écria Gonza.
Il dut secouer Roy pour qu'il revienne à lui. Le brun se libéra brusquement et porta une main à son front.
« Il l'a emmenée... » souffla-t-il sans y croire.
Il ne savait pas ce qu'il venait de se passer. Cela avait semblé tellement naturel pour Riza mais lui n'en revenait pas. Elle était si rationnelle normalement. Jamais une chose pareille ne se serait produite.
Gonza parut se calmer à ses mots et il observa Roy avec un regard de pitié.
« Lorsque les loups prennent quelqu'un... » commença-t-il.
Il se tut, tous ayant compris ses propos.
Ils ne savaient pas cependant que Riza avait choisi de le suivre et que l'espace d'une seconde, le loup n'avait pas semblé menaçant. Il n'avait pas l'impression qu'elle était en danger mais il détestait l'idée d'être séparé d'elle.
Sans un mot, il retourna dans la maison. Il n'essaya pas de s'endormir. Il savait bien qu'il n'y arriverait pas. À la place, il s'assit sur le matelas et réfléchit.
La situation lui échappait. Il y avait trop d'incertitudes.
Il finit par s'endormir de fatigue et se réveilla quelques heures plus tard peu avant l'aube. Il devait la retrouver. Rapidement, il rangea ses affaires et sortit de la maison.
Il traversa le village encore endormi et rejoignit les écuries. Là, il sella Swaha et croisa Lyo en chemin.
« Lyo, je te confie Kealo. Je ne sais pas quand je reviendrai mais...
- Pas de problème. Nous nous en occuperons », assura-t-elle alors que son mari, Danien, approuvait derrière elle.
Ils avaient tous les deux compris ce qu'il allait faire. Roy leur fit un signe de la main et se dirigea vers l'entrée du village. La grande porte s'ouvrait à peine quand il la franchit. Peu étaient debout et il avait hésité à passer voir Eboshi, mais à cette heure-là, il préférait partir directement.
Il se mit en selle et se dirigea vers la forêt, décidé à ne pas ressortir sans Riza.
L'endroit lui semblait encore plus sombre sans elle. Il avança pendant de longues heures et finit par retrouver le marais. L'endroit était calme. Il fit une pause ici et se rafraîchit. Étrangement, il avait pensé la retrouver ici. Il sentait bien une présence depuis un moment, mais ce n'était pas elle. Swaha était plus peureuse qu'habituellement mais Roy ne savait pas si c'était parce qu'elle n'était plus avec Kealo ou si c'était lié à cette présence. En tout cas, il n'avait pas été attaqué et n'avait rencontré personne en chemin. Il mangea avant de repartir, laissant sa monture guider ses pas. À présent, il n'avait aucune idée d'où la retrouver.
Son errance dura dix jours. Il avait fini les provisions qu'il avait apportées et la forêt semblait sans fin. Les marais étaient loin à présent, mais il continuait d'avancer sans savoir où. Perdu, il n'avait même pas pu ressortir pour acheter de quoi se nourrir. Il avait bien pu faire des pièges grâce à l'alchimie et attraper quelques lapins mais sa technique restait à désirer et il n'avait pas de prises tous les jours. De plus, la viande ne se conservait pas et il n'avait aucun signe de Riza. Il avait toujours l'impression d'être observé mais ses recherches restaient infructueuses. La tâche sur son bras grandissait de jour en jour et atteignait presque son épaule désormais. Sa main était totalement noire. Heureusement, il pouvait encore s'en servir. C'était douloureux par moment mais pas tout le temps. C'était souvent lié à ses émotions et il avait remarqué que la colère l'aggravait. Lorsqu'il perdait son calme à errer dans cette forêt, son bras se rappelait à lui douloureusement.
Un matin alors qu'il sentait qu'il s'affaiblissait de plus en plus, il fut surpris de trouver un lapin fraîchement tué devant lui. Son cou était broyé et son pelage clair taché de sang.
Roy observa les alentours avec attention. Quelqu'un donc veillait sur lui. Il n'hésita pas longtemps et quelques minutes plus tard, le lapin cuisait. S'il voulait la retrouver et briser cette malédiction par la même occasion, il devait rester fort. Il mangea jusqu'à plus faim et laissa les restes sur place. Dans quelques heures, ils ne seraient plus bons et il se doutait que celui qui veillait sur lui les finirait. Il ne savait pas qui il était mais il était bien décidé à le savoir.
Riza tressaillit dans son sommeil. Elle se redressa et un grondement la fit sourire. Yuki était assis près d'elle et il l'observait en haletant doucement.
« Salut toi, sourit la jeune femme. Tu n'es pas parti chasser ?
- C'est fait », répondit-il d'une voix caverneuse.
Les entendre parler avait peut-être été la plus grosse surprise de Riza. Elle ne s'y attendait pas et lorsque Ame avait répondu à sa question lors de leur rencontre, elle était restée bouche bée. Les deux loups étaient frères et depuis toujours, ils vivaient dans cette forêt avec les autres animaux. Ils l'avaient vu y pénétrer et avaient su qui elle était. Ils l'appelaient d'ailleurs Princesse des loups. C'était étrange, mais tous deux la considérait comme faisant partie de leur clan. Riza ne savait pas pourquoi ni comment c'était possible. Elle avait la même impression cependant et quand Ame était venu la chercher au village, elle avait su tout de suite qu'il était là pour elle. C'était comme si c'était normal.
Il l'avait emmenée à son frère et ils avaient longtemps discuté tous les trois. Riza était là pour ramener l'équilibre mais elle ne connaissait rien de la forêt. Elle leur parla aussi de Roy et ils eurent plus de mal à comprendre. Pourquoi voulait-elle sauver cet humain ? Elle essaya de simplifier les choses, leur expliquant qu'il faisait partie de son clan à elle.
« Mais il a été maudit, avait répondu Yuki. C'est une malédiction divine. Il ne peut aller contre. »
Ils s'étaient tus alors en voyant la douleur dans le regard de Riza et depuis, ils n'en avaient plus reparlé.
En bon militaire qu'elle était, Riza avait décidé qu'elle devait en savoir plus sur la forêt et ses habitants. Comment était leur situation ? Y-avait-il des endroits pires que d'autres ? Elle avait besoin de connaître l'état actuel des relations entre humains et animaux et cela dans toute la forêt.
Elle savait, par exemple, que du côté du village où ils avaient retrouvé Ewen et Kort, les hommes et les animaux arrivaient à vivre en paix, tout du moins avant l'attaque du sanglier géant.
Par contre, la forêt était immense et un détail l'inquiétait : Roy. Il allait vouloir la rejoindre et sans elle, elle avait peur qu'il soit menacé. Elle avait cependant trouver une solution et c'est ainsi qu'Ame avait été chargé de la protection de Roy Mustang. Le loup avait un peu grogné mais Riza avait insisté et ils avaient vite compris que cet homme était important pour elle.
Riza s'étira alors que le soleil se levait à peine et elle ramassa la peau de bête sur laquelle elle dormait. Elle la secoua et la passa sur ses épaules. C'est-à-dire qu'elle était partie précipitamment et sans affaire. Déjà, elle sentait trop l'humain pour les loups et ensuite, à crapahuter à travers la forêt, ses grandes manches s'étaient déchirées rapidement. Riza avait voulu de toute façon une tenue un peu plus confortable et adéquate. Elle avait quitté rapidement la veste pour rester avec un haut blanc sans manche et près du corps. De même, son pantalon assez large ne fit pas long feu et elle dut l'abandonner en chemin. C'est Yuki qui lui rapporta une espèce de tunique noire arrivant mi-cuisse. Riza ne fit pas la fine bouche et l'enfila en-dessous de son haut blanc. Elle était partie sans chaussures également et avait dû trouver quelque chose pour protéger ses pieds. Étonnamment, un morceau de tissu épais entouré d'une ficelle avait fait l'affaire. Heureusement, avec les loups, elle n'avait pas froid et la température était bonne en cette saison.
Riza sortit de la grotte où ils s'étaient abrités et observa le soleil se lever. Puis, ses pensées se tournèrent vers Roy. Où était-il ? Comment allait-il ? Elle espérait qu'Ame veillait bien sur lui. Elle lui faisait confiance et s'inquiétait surtout pour la tâche sur son bras. Elle devait encore avoir grandi et elle avait peur du moment où elle arriverait à son cœur. Que se passerait-il alors ?
« Tu es torturée, nota Yuki en voyant son air sombre. Tu penses à cet humain ? »
Elle opina et tourna un regard doux vers lui.
« C'est comme si c'était Ame qui souffrait et toi qui était incapable de l'aider, expliqua Riza.
- Oh non ! rit le loup. Ame est mon frère et je ne pense pas que votre relation à toi et à cet humain soit... fraternelle... »
Riza pouffa alors et nia. Non, en effet. Elle n'avait pas vu les choses comme ça. Sa relation avec Roy Mustang était loin d'être fraternelle.
« Je ne suis pas humain, fit Yuki. Je ne ressens pas ce que vous appelez l'amour. Je ne peux que deviner ce que cela doit être et votre relation me semble en être une bonne définition. »
Elle rougit cette fois, les yeux grands ouverts.
« Non... c'est...
- Riza, coupa Yuki, plongeant son regard dans le sien. Les humains sont tellement compliqués. La vie de cet homme passe avant la tienne. Il ne fait pas partie de ta famille pourtant, autrement dit, tu l'aimes. »
Elle sourit dans un soupir. Oui, elle pouvait bien prétexter sa mission de militaire mais cela ne lui parut plus du tout d'actualité. Elle devait le protéger mais en l'occurrence, ils n'étaient même plus dans leur époque. Ici elle n'était pas plus Lieutenant qu'il n'était Colonel. Elle voulait le protéger parce que sans lui qui était-elle ? Qu'allait-elle devenir ? Elle ne se voyait pas vivre sans lui tout simplement... Est-ce que c'était de l'amour ? Elle ne savait pas.
Elle avait eu quelques aventures bien sûr, rien de très grand et romanesque, et elle avait même pensé être tombée amoureuse, mais rien ne ressemblait à sa relation avec Roy Mustang. Peut-être était-ce parce qu'elle le protégeait depuis longtemps mais elle pouvait déplacer des montagnes pour lui. Si elle avait décidé de rencontrer tous les animaux de la forêt et de restaurer l'équilibre selon la légende, c'était parce qu'elle savait que cela aurait un impact sur la malédiction de Roy.
« Tu as raison, Yuki. C'est compliqué l'amour...
- Parce que vous le rendez compliqué », rétorqua le loup.
Elle sourit. Oui, il avait encore raison et elle pressentait que Roy serait de son avis
« Bon, souffla-t-elle. Allons-y. Nous avons un harde de sangliers à rencontrer je crois. »
Yuki opina et elle grimpa sur son dos. Puis, il sauta souplement dans le vide.
Lorsque Roy se réveilla, il avait froid et grommela. La forêt était humide et ses vêtements ne séchaient que peu. Si Swaha semblait très bien le vivre, pas lui. Il se souvenait du confort de son appartement et cela lui manquait. Pour autant, il avait un objectif et Riza hantait toutes ses pensées. Il ne prenait pas le temps de se demander pourquoi il voulait tant la retrouver, il devait juste le faire et c'était tout. C'était devenu essentiel si bien qu'il en oubliait son bras et la malédiction qui pesait sur lui.
Il mangea quelques baies et sella Swaha rapidement pour repartir. Il était à peine monté sur son dos qu'une pierre tomba au sol devant lui. Il fronça les sourcils et plusieurs pierres et bâtons vinrent bientôt la rejoindre.
« Mais qu'est-ce que... fit Roy sans comprendre.
- Humain partir, déclara une voix venant des arbres.
- Humain quitter la forêt », gronda une autre voix.
Ces voix ne paraissaient pas humaines et Roy porta une main à son épée. Il ne pouvait pas faire de flammes ici pour ne pas brûler la forêt.
Les pierres et les bâtons continuèrent de pleuvoir et Swaha recula. Roy allait intervenir quand un grondement les arrêta net.
« Insolent ! grogna une voix caverneuse. Cet humain est sous ma protection. »
Et Roy vit un loup immense sortir des fourrés. Il parlait ?!
« C'était toi, souffla Roy en comprenant.
- Partez maintenant », gronda Ame.
Il y eut des mouvements dans les arbres puis le silence revint.
« Qu'est-ce que c'était ? demanda Roy.
- La tribu des orangs-outans. »
Le loup s'assit devant lui et le toisa d'un regard neutre.
« Tu vas continuer de me suivre ?
- J'en ai assez de me cacher, mais oui, je vais rester avec toi. La Princesse de loups me l'a ordonné.
- La Princesse des loups ?
- Tu la connais. C'est la femme que tu recherches jour et nuit. »
Roy ouvrit des grands yeux.
« Riza ? Tu sais où elle est ?
- A l'autre bout de la forêt certainement.
- Tu peux m'y conduire ? »
Le loup prit quelques secondes de réflexion. Après tout, si ces deux là étaient réunis, ce serait plus simple pour eux, non ?
Il finit par opiner et s'élança à travers les arbres. Roy pressa Swaha. L'élan trépigna un peu mais finit par obéir. Le loup n'était pas dangereux et elle l'avait senti.
De son côté, l'entrevue de Riza avec les sangliers avaient été mouvementée. Ils avaient dû fuir une forêt du sud pour se réfugier ici et étaient encore en deuil de leur ancien territoire.
Lorsqu'elle avait rencontré les autres animaux, Riza avait vite compris que le problème principal venait du village des forges. Ils coupaient les arbres et menaçaient les animaux de la forêt. Ils étaient plongés dans un cercle vicieux de vengeance actuellement. Les loups y étaient pour beaucoup mais Riza savait que les hommes avaient grandement leur tort dans cette affaire. Si les sangliers s'en mêlaient, elle ne voyait rien de bon sortir de là. Eboshi était déjà venue à bout d'Iryon, le chef d'une harde de sangliers, et les sangliers étaient restés perdus jusqu'à l'arrivée d'une autre tribu. Si cela continuait ainsi, une guerre ouverte serait déclenchée et Riza avait peur du résultat. Elle n'avait qu'une certitude : il y aurait beaucoup de morts.
Elle n'avait pas pu convaincre les sangliers de rester calme et Riza pensait de plus en plus à trouver le Dieu de la forêt. Elle avait besoin de ses conseils. Elle n'était pas de cette époque mais elle devait résoudre des conflits millénaires qui la dépassaient.
Puis, elle savait, pour venir du futur, que les animaux divins de la forêt finiraient par disparaître. Si une paix était trouvée, elle ne serait que temporaire. Elle doutait de plus en plus d'arriver à établir un équilibre.
Elle en était là dans ses réflexions quand Yuki vint réclamer des caresses.
« Oui, oui, sourit-elle.
- Tu te prends trop la tête. La guerre est peut-être notre unique solution... »
Riza suspendit son geste et lui jeta un regard dur.
« J'ai vécu la guerre, Yuki. Je ne souhaite cela à personne, dit-elle catégorique. Tant que nous pouvons l'éviter, nous l'éviterons. »
Il ne dit rien et ils finirent par repartir. Ils avaient vu tous les clans animaux de la forêt et Riz avait décidé de retourner aux marais. Elle savait que le Dieu de la forêt vivait là-bas.
Ils progressèrent rapidement et trois jours plus tard, Yuki s'arrêta soudainement alors et leva le nez.
« Qu'y-a-t-il ? questionna Riza. Tu... »
Elle s'interrompit dans un frisson. Roy... il n'était pas loin, elle le sentait.
« Trouve-le. »
Elle n'eut pas à le répéter. Le loup bondit en avant et Riza se coucha sur son dos. Il filait rapidement à travers les arbres, sautant par-dessus les racines. Elle sentait son cœur s'emballer dans sa poitrine. Roy, enfin. Elle allait le revoir.
Yuki sauta dans le vide et atterrit sur un rocher bien plus bas. Il sauta une nouvelle fois et Riza les vit. Ame, Roy et Swaha, ils étaient là. Ils les virent aussi et Ame se précipita vers eux. Yuki atterrit souplement et en quelques bonds les rejoignit.
« Ame ! » s'écria Riza, heureuse de le revoir.
Elle le caressa et sauta à terre pour rejoindre Roy. Le brun était descendu de selle également et il l'accueillit dans ses bras avec un soupir de soulagement.
« Oh Riza ! Enfin ! Je t'ai tellement cherchée. »
Elle sourit, toujours dans ses bras, et réalisa alors qu'elle lui avait en effet sauté dans les bras. Cela lui avait semblé tellement naturel et juste.
Elle recula un peu et put l'observer. Il paraissait fatigué et une barbe mangeait une partie de son visage. Elle n'était pas habituée à le voir comme cela mais elle trouvait que cela lui donnait un certain charme. Sans trop réaliser, elle leva une main à sa joue et la caressa.
« Vous allez bien ?
- Tu, tu, protesta Roy. Ça devient ridicule. Nous sommes à une autre époque dans une forêt pleine d'animaux géants à moitié divins, je pense qu'on peut se tutoyer. »
Elle pouffa alors et opina. Il passa une main sur son visage, la faisant rougir, et elle se retrouva à nouveau dans ses bras.
« La vie dans la forêt a l'air de te plaire », souffla Roy à son oreille.
Elle frissonna malgré elle et opina.
« Je suis bien accompagnée, déclara-t-elle.
- Je m'en suis rendu compte, fit Roy, faisant référence à Ame. Tu trouves toujours le moyen de me protéger même en étant loin de moi. »
Il avait plongé son regard dans le sien et elle hocha la tête.
Puis, elle sembla se souvenir d'un détail et attrapa son bras. Elle remonta sa manche et Roy grimaça face à son regard. Sa main et son bras étaient entièrement noirs et la tâche englobait son épaule. Elle poussa un murmure horrifié.
« Ça vous... ça te fait mal ?
- Peu souvent, rassura-t-il. Parfois la nuit ou alors sous le coup des émotions. »
Elle opina.
« J'étais en chemin pour voir le Dieu de la forêt. Allons-y ensemble. »
Il approuva et Ame et Yuki approchèrent.
« Je croyais que les humains aimaient s'embrasser pour prouver leurs sentiments, grogna Yuki, et Riza leva les yeux au ciel.
- Yuki », gronda-t-elle en se hissant sur son dos.
Ame rit, chose très étrange à entendre, et les suivit aussitôt. Roy se mit en selle et Swaha les rattrapa d'un bond. C'est tous ensemble qu'ils reprirent leur route vers les marais au cœur de la forêt.
Voilà pour ce chapitre assez dense. Il se passe beaucoup de choses. J'espère que ça vous a plu.
Bon week-end à vous et à la semaine prochaine pour le dernier chapitre !
