Hanamiya Naname aimait son travail d'institutrice. Elle aimait aider les autres, leur enseigner des choses, et les enfants étaient des êtres adorables bien plus mignons que les adultes. Donc, même si elle n'aimait pas se lever tôt, elle était tout de même de bonne humeur à l'idée de retrouver ses petits chérubins !

Ainsi, comme chaque jour où elle travaillait, elle se leva suffisamment tôt pour prendre le temps de se préparer. Cependant, en se rendant dans la salle de bain, elle ne s'attendait pas à trouver une tenue déjà prête. Un instant elle eut un doute : était-ce elle qui avait préparé cela ? Impossible. Elle se savait désorganisée, même si elle ne l'assumait pas. Ainsi, la seule personne capable de lui préparer cela était ... :

« Bébé, tu es réveillé ? interpella-t-elle.

Oui maman ! », répondit son fils depuis la cuisine.

Que c'était surprenant ! Cela faisait plusieurs semaines que Makoto privilégiait la grasse matinée aux cours, arrivant de justesse à l'heure. Pourquoi était-il levé si tôt aujourd'hui ? Elle songea qu'elle devrait lui demander, mais après sa douche.

Naname se glissa donc sous l'eau chaude et savoura ce doux moment de bonheur, mais ses pensées étaient maintenant tournées vers son enfant. Elle se sentait un peu coupable de le forcer à se rendre en cours alors qu'il s'y ennuyait plus que tout. Elle lui avait plusieurs fois proposé de faire autre chose, sachant qu'il avait les capacités intellectuelles nécessaires pour faire presque ce qu'il souhaitait ! Mais Makoto avait refusé.

Et la femme savait pourquoi il l'avait fait.

De toute la famille, son fils avait été le seul à bénéficier d'une telle intelligence et pouvait donc réaliser ce qu'elle n'avait jamais pu faire : de longues et grandes études.

Naname était maladroite, tête en l'air, assez immature. Elle le savait et elle en avait honte. Sa seule fierté, sa plus grande fierté, c'était son magnifique petit garçon, bien qu'il ne soit plus si petit à présent. Il était parfait à ses yeux : beau, intelligent, poli, loin de lui apporter des problèmes... Si seulement il pouvait être heureux, vraiment heureux. Si seulement son père ...

Elle secoua la tête, sentant qu'elle allait se mettre à pleurer, et mit fin à sa douche.

Elle rejoignit son fils quelques minutes plus tard et sourit en le voyant prêt à partir. Elle vint l'embrasser sur le front, avec tendresse :

« Bonjour mon cœur. Passe une bonne journée ! »

Elle retint un rire en le voyant rougir.

« Mm ... A toi aussi maman. »

Il l'embrassa sur la joue, lui fit un signe et quitta l'appartement.

Naname prit une inspiration : elle devait trouver un moyen de rendre son fils heureux. Peut-être que Shoichi pourrait l'aider ? Elle allait l'appeler de ce pas.

Makoto s'était levé tôt pour une raison bien précise : être le tout premier élève à arriver.

Après avoir patienté pour que le portail s'ouvre, il s'était naturellement dirigé vers les casiers, avait changé ses chaussures, s'était rendus aux casiers de ses harceleurs – dont il avait trouvé les noms la veille – et avait ressorti les punaises qu'il avait glissé dans sa poche.

Il s'était ensuite dirigé vers sa salle de classe, avait sorti ses affaires et avait tranquillement attendu le début des festivités.

Cela n'avait pas tardé. Les élèves avaient commencé à arriver les uns après les autres, jusqu'au moment où un garçon avait débarqué dans la classe en panique :

« Putain les gars, Tadachi et Yusutso ont été embarqué à l'hôpital ! »

Hanamiya ne lui avait même pas jeté un coup d'œil et regardait par la fenêtre l'air de rien, tandis que les autres élèves discutaient :

« Quoi, qu'est-ce qui leur est arrivé ?

— Apparemment on a mis des punaises dans leurs chaussures ! Ils ont pas fait gaffe, et ça s'est enfoncé dans leurs pieds ! T'as pas entendu les cris ?

— Non, rien du tout ... C'est horrible ! Qui a pu faire ça ?

— ... A ton avis ? »

Ils baissèrent le ton, chuchotant sans pour autant être plus discrets :

« L'autre jour, qui ont-ils voulu piéger avec l'effaceur ?

— Oh mon dieu ... Encore lui ?

— Dès qu'il s'agit d'emmerdes, ce type est aux premières loges. Évidemment qu'il est coupable. »

Hanamiya leva les yeux au ciel, n'ayant même pas besoin de se retourner pour savoir qu'on le regardait. Fallait-il rappeler que c'était lui la victime à la base ? Bah, peu importe, il n'en avait rien à foutre de ce que pensait ces abrutis, et les preuves n'étaient pas suffisantes pour l'accuser de quoique-ce-soit.

Satisfait d'être débarrassé des deux gêneurs, Makoto pu profiter de cette journée sans être dérangé.

A midi, il déjeuna une nouvelle fois avec ses coéquipiers. Ceux-ci se chamaillaient encore et n'hésitaient pas à lui lancer des piques moqueurs, mais Hanamiya répliquait aisément et les remettait à leur place sans trop de problème.

« En fait cap'taine, paraît que t'as envoyé deux types à l'hosto ? demanda Hara en mâchonnant un chewing-gum.

Ils m'ont cherché.

— Et ils t'ont trouvé ! »

L'équipe ricana. Il était connu que les membres du club de basket n'étaient pas tendres. Il fallait être taré pour oser s'en prendre à l'un d'entre eux, qui plus est au capitaine !

Furuhashi, curieux, questionna :

« Qu'est-ce qu'ils ont fait exactement ? Tu ne vas pas aussi loin d'habitude. »

Hanamiya haussa simplement les épaules, ce qui étonna son équipe. Il était rare qu'il ne se vante pas de ses coups foireux !

Seto, en comprenant que leur capitaine ne souhaitait pas en parler, changea de sujet :

« Sinon Yamazaki, ça avance avec ton crush ? »

Le rouquin s'empourpra immédiatement et détourna le regard :

« Ben, eu ... on s'envoie des textos, donc je dirais que ça va.

— Propose lui un rendez-vous, lâcha Furuhashi.

Qu ... t'es marrant toi ! C'est pas si simple ! »

Matsumuto soupira :

« Si tu veux que ça évolue, la technique de Furu est la meilleure.

— Hey, ce type est même pas gay ! Comment il pourrait accepter un rendez-vous avec moi ?

— Baise-le par surprise ! s'exclama Hara.

Hors de question ! Je veux pas qu'il me fui ! »

Le mauve fit un vague signe de main :

« Ben c'est ce que j'ai fait avec Kōjirō.

— Kazuya ! », réprimanda Furuhashi avec embarra.

Et Hanamiya, silencieux, notait de nouvelles choses dans son carnet.

Quelques jours plus tard, la troisième session d'entraînement arriva.

Makoto fut une nouvelle fois, avec Araki, le premier à arriver. Il lui confia son planning et partit se changer tandis que la femme contemplait ce planning qu'elle trouvait meilleur que le précédent. Hanamiya s'était réellement dépassé.

Makoto ne manqua pas l'éclat de joie et de panique qui traversèrent le regard de Yamazaki quand celui-ci se retrouva avec Moriyama pour les exercices.

Cela l'amusa et il se décida à se détourner de son coéquipier histoire de lui laisser un peu d'intimité. Cependant, sa bonne humeur fut quelque peu gâchée par les autres rois découronnés. Hanamiya s'était habitué à ce que Kiyoshi l'ignore. Mais voir Mibuchi, Hayama et Nebuya faire de même lui fit un effet désagréable.

Il pesta intérieurement et tenta de ne pas y prêter attention.

« Tu fronces encore les sourcils Mako-chan. »

Hanamiya grogna. Il ne manquait plus que lui tient ! Dans un effort monumental pour ne pas lâcher d'insultes, il se tourna vers Imayoshi qui souriait tranquillement. Mais le joueur de Tôô ne semblait pas vouloir se moquer de lui aujourd'hui. Au contraire, il lui proposa un 1vs1 amical.

Makoto, qui avait terminé ses exercices, n'hésita pas vraiment et accepta.

« Ça a l'air d'aller mieux avec ton équipe, commenta Imayoshi en dribblant.

Mm, effectivement. »

Hanamiya lui déroba la balle sans problème et se dirigea vers le panier. Les deux garçons ne jouaient pas sérieusement, ce 1vs1 était juste une excuse pour discuter sans être dérangé :

« Tu as l'air de t'être assagit Mako-chan, c'est bien !

— Ferme-là, serpent à lunette. Ne m'appelles plus comme ça. »

Hanamiya tenta un dunk mais son adversaire l'en empêcha.

Imayoshi haussa un sourcil :

« Tu es plutôt lent aujourd'hui. »

Makoto ignora cette remarque. Il n'avait aucune envie d'avouer qu'il avait toujours mal à la cheville depuis la dernière fois, même si la douleur s'était un peu atténuée.

Ils continuèrent leur affrontement.

« Puis-je te faire une confidence sans que tu ne me tues, Mako-chan ?

— Qu'est-ce que t'as encore fait enfoiré ?

— Naname-san m'a appelée. »

Hanamiya cessa tout mouvement et regarda son camarade, interdit. Shouchi lui rendit sans regard sans tressaillir :

« Elle m'a demandé ce qui pourrait te faire plaisir. Bien sûr, j'ai répondu 'du chocolat' ! Mais elle le savait déjà. Je crois qu'elle s'inquiète pour toi. Pourtant, elle n'est pas au courant de toutes tes bêtises, n'est-ce pas ?

— Non, et tu n'as pas intérêt à lui dire. »

Imayoshi fronça les sourcils :

« Hanamiya, j'aimerai comprendre. Naname-san m'a paru si triste la dernière fois, malgré son sourire ... Et toi qui aimait le basket autrefois, pourquoi t'es-tu mis à agir de la sorte ? Depuis le collège, j'ai l'impression que de nombreuses choses m'ont échappé.

— Occupes-toi de tes affaires.

— Ce sont mes affaires. Je ne sais pas ce qu'il en est aujourd'hui, mais nous étions amis avant. J'aimerai comprendre comment j'ai pu perdre mon meilleur ami sans m'en apercevoir ? »

Makoto se crispa, incapable de répondre. Shouchi fit un pas dans sa direction :

« Akihiko-san n'était pas là. Je n'ai pas osé le demander à Naname-san, mais ... Makoto, est-ce que ton père ... ?

— FERME-LA ! »

Imayoshi sursauta, tout comme les autres basketteurs. Un silence de plomb s'abattit dans la pièce, pendant lequel le cri de Hanamiya se répétait en écho. Le capitaine de Tôô écarquilla les yeux : Makoto n'avait jamais paru aussi furieux et fébrile. Les poings et les dents serrés, les yeux rivés sur le sol, il semblait ... Il semblait prêt à fondre en larme ?

Shouchi ne pouvait pas y croire. Il guetta l'instant où Hanamiya allait sourire, où il allait faire son habituel « Tu y as cru, crétin ? ». Il l'attendit ... mais à la place, Makoto quitta le terrain pour se rendre aux vestiaires.

Mibuchi se précipita aux côtés de Imayoshi, l'inquiétude peinte sur son visage :

« Qu'est-ce qui s'est passé ? Encore une dispute ? »

Certes, le joueur de Rakuzan en voulait énormément à Hanamiya. Mais il continuait à se soucier de lui malgré tout !

Imayoshi remit correctement ses lunettes, anxieux : sa théorie se confirmait visiblement et ce n'était pas pour lui plaire. En voyant que non seulement Mibuchi, mais également tous les autres joueurs attendaient une réponse, le capitaine de Tôô soupira :

« Ce n'est pas à moi d'en parler. Mais je pense ... que Makoto a besoin d'être seul. »

L'équipe de Kirisaki Daichi échangea un regard perplexe et inquiet. Même Seto ne sût quoi faire, n'ayant jamais vu son capitaine dans un tel état.

Hanamiya se passa de l'eau sur le visage, tentative vaine pour se calmer. Il se regarda dans la glace, maugréa une insulte en voyant ses yeux rougis. Bordel, pourquoi Imayoshi était-il aussi perspicace ? Pourquoi devait-il évoquer un tel sujet maintenant ?

Le basketteur prit appuie sur le lavabo, en proie à une soudaine fatigue. Il souffla, ferma les yeux. Devait-il envoyer un message à sa mère, l'interrogée sur sa discussion avec Shouchi ? Non. Sa mère voulait bien faire, elle ne méritait pas d'être engueulée.

Hanamiya grogna en entendant la porte s'ouvrir, rouvrit les yeux. Maintenant que quelqu'un était entré dans les toilettes, gâchant son moment de paix, il n'avait plus qu'à partir.

Il se retourna. Son corps se figea. Kyoshi se tenait devant lui.

Le joueur de Seirin le regarda dans les yeux, le faisant déglutir, et Makoto se fit violence pour ne pas détourner le regard. Teppei était quelqu'un de gentil et doux mais il pouvait se révéler intimidant et terrifiant dans certaines situations.

Actuellement, il était terriblement intimidant.

« Quoi ? », finit par pester Hanamiya.

Kyoshi soupira devant une telle réaction et le dépassa sans plus de cérémonie, pour profiter lui-même des lavabos à disposition. Mal à l'aise, Makoto se décida à partir. Mais Teppei pris la parole :

« Ça va ? »

Non, Hanamiya ne s'attendait pas à une telle question. Non, il ne savait pas quoi répondre.

Il lui fallut un instant pour réaliser ce qui venait d'être dit et il eut toute les peines du monde à articuler ce simple mot :

« Oui. »

Kyoshi n'insista pas. Pourtant, Hanamiya fut incapable de s'en aller. Pourquoi sa gorge lui semblait-elle nouée ? Pourquoi son cœur lui faisait-il aussi mal ?

Makoto avala sa salive :

« ... Kiyoshi.

— Oui ?

— ... Je ... »

Je suis désolé. Pardonne-moi. Tu ne méritais pas ça.

Hanamiya ne pouvait pas le dire. Non, il ne pouvait pas :

« ... Rien. »

Il quitta les toilettes.

Kyoshi soupira encore : pourquoi Hanamiya n'était-il pas plus sincère ?

Après avoir fait une pause déjeuner, les joueurs se remirent aux exercices. Seto, par un habile stratagème, parvint à se mettre en duo avec son capitaine avec qui il débuta des étirements. Si d'abord aucun des deux ne parla, Kentaro ne tarda pas à engager la conversation :

« Dis Makoto, ce ne serait pas toi qui planifie les entraînements ?

— ... pourquoi suis-je étonné que tu l'ais deviné ? », grogna le concerner blasé.

Seto eut un rire et s'expliqua :

« La dernière fois j'ai eu un doute. Mais en voyant Yamazaki avec son crush, je me suis douté que tu étais concerné.

— Qui d'autre est au courant ?

— Personne je crois. Ce qui est dommage. Tu pourrais remonter dans l'estime des autres équipes. »

Hanamiya eut le regard fuyant :

« Tu plaisantes ? Ils manifesteraient sûrement pour suivre un autre planning que le mien.

— Le monde n'est pas contre toi. Tu n'as pas que des ennemis. »

Makoto ne répondit pas, jeta un regard du côté des autres rois découronnés.

« ... Tu avais raison Kentaro.

— A propos de quoi ?

— ... Je ne fais que fuir. »

Seto cessa de s'étirer. Il n'aimait pas voir son capitaine ainsi. Il voulait qu'il s'assagisse, qu'il s'ouvre aux autres, mais pas qu'il paraisse aussi déboussolé ...

Kentaro voulut lui ébouriffer les cheveux, comme à son habitude, et lui dire des mots réconfortants. Mais un violent claquement de porte l'interrompit : Sakuraï venait d'entrer en trombe, l'air paniqué.

Harasawa s'étonna de voir son joueur ainsi :

« Sakuraï, tout va bien ?

— D ... Désolé ! Mais dehors ... c'est ... Monsieur, il y a des gens qui vous demandent ! »

Le coach fronça les sourcils, échangea un regard avec les autres coachs, et d'un commun accord ils sortirent tous les trois. Les basketteurs restèrent à l'intérieur, sceptiques, et attendirent qu'ils reviennent.

Les minutes passèrent sans que quoique-ce-soit ne se produise. Hyuga s'inquiéta, peu rassuré de savoir Riko seule dehors. Lui et Kyoshi se décidèrent à voir ce qui se passait, mais au moment où ils s'apprêtaient à sortir, Araki revint. Son air grave interpella tout de suite les adolescents auxquels elle s'adressa avec sérieux :

« Kyoshi, Hanamiya, Mibuchi, Hayama et Nebuya, venez avec moi. »

Hanamiya fronça les sourcils, tout comme ses camarades.

« Oï, qu'est-ce qui se passe ? interrogea Kagami.

Ne vous inquiétez pas et continuez vos exercices, nous nous occupons du reste.

— Qu ... Hey, on a le droit de savoir ! »

Himuro vint poser sa main sur l'épaule du tigre :

« Du calme Taiga. Faisons confiance à nos coachs. »

Celui aux cheveux rouges serra les poings mais Kyoshi lui fit un sourire rassurant :

« Nous revenons vite ! Promis ! »

Il quitta le gymnase, suivit des trois joueurs de Rakuzan et de Hanamiya. Cependant, ce dernier s'arrêta auprès de Araki :

« Suis-je censé m'inquiéter ? »

La femme lui jeta un coup d'œil :

« Oui. Faites attention. »

Makoto fronça les sourcils et rejoignit ses camarades.

Quelle ne fut pas sa surprise en trouvant les autres coachs en compagnie de sept inconnus, visiblement des adolescents de leur âge qui n'avait définitivement rien de rassurant. L'un des sept, apparemment le chef, eut un sourire mauvais en voyant arriver Hanamiya :

« Quel honneur de faire face aux Rois Sans Couronnes ! clama-t-il.

Qui êtes-vous ? interrogea Kyoshi.

Nous sommes l'équipe des Shittoheddo, une équipe amateur réunissant des basketteurs de tous horizons. Il se trouve que nous restons quelques jours en ville et nous avons réservé ce complexe sportif pour notre entraînement.

— Oh, très bien, ce sera amusant d'avoir de nouveaux membres ! »

Riko intervint, la mine sombre :

« Teppei, ils ne sont pas là pour cohabiter mais pour nous mettre dehors.

— Quoi ?! s'exclama Hayama. Ça se fait pas, on était là avant ! Pour qui vous prenez vous ?! »

Le 'chef' aborda un sourire narquois :

« Je suis Terazawa Ichiro, héritier de la famille Terazawa. »

Hanamiya fronça les sourcils. Ce nom lui disait quelque chose.

Le coach de Tôô intervint :

« La famille Terazawa est une des plus grandes fortunes de Tokyo.

— Sei-chan peut sans problème racheter le complexe ! déclara Mibuchi.

Tu veux dire, Akashi Seijuro qui se trouva actuellement aux Etats-Unis pour un voyage d'affaire et qui ne peut donc pas intervenir dans l'immédiat ? fit remarquer Nebuya.

C'est ton petit ami ! Demande lui d'intervenir !

— Si je le pouvais je le ferais ! »

Terasawa leva les mains en signe de paix :

« Messieurs, je vous en prie, je ne souhaite pas me battre. Au contraire même, je vous propose un marché ! »

Les rois découronnés se turent, et leur adversaire s'expliqua :

« Je vous propose un match. Si vous l'emportez, nous partons. Si nous gagnons, vous partez. Cela vous va ?

— Voilà donc pourquoi les coach nous ont appelé, comprit Hayama.

On refuse », rétorqua Hanamiya.

Makoto reçut des regards outrés.

« Quoi ? Qu'est-ce que tu racontes ? s'énerva Nebuya.

Il y a des terrains de basket partout. Inutile de se battre pour celui-ci.

— Oï, ce complexe peut accueillir toutes les équipes ! Un simple terrain ne suffira pas !

— Alors cessons cet entraînement mixte qui ne sert de toute manière à rien. A moins que tu te décides à trouver un moyen pour appeler ton cher Akashi ? »

Le métisse s'énerva. Il l'attrapa subitement par le col, le visage déformé par la colère :

« Tu commences sérieusement à me les briser Hanamiya. T'es pas tout seul, alors penses un peu aux autres ! Cet entraînement t'apporte rien, tant pis ! Mais penses à ceux qui en bénéficie, merde !

— Oh oh, ne lui en voulez pas voyons ! commenta Terasawa. On ne peut blâmer quelqu'un d'avoir peur, n'est-ce pas Makoto-kun ?

— ... Kun ? », répéta Mibuchi.

Hanamiya se dégagea de l'emprise de Nebuya, jeta un regard terrible à Terasawa qui lui répondit par un sourire arrogant.

« Bien, si vous acceptez notre défi nous seront sur le terrain que vous voyez là-bas. Après tout, mieux vaut profiter d'un si beau soleil, non ? »

Les Shittoheddo se rendirent donc sur le terrain externe, laissant les coachs et les rois débattre. Nebuya s'emporta encore, comprenant de moins en moins la situation:

« Putain Hanamiya, tu connais ce type ?!

— Tu as entendu comme moi. C'est Terasaw...

— J'en ai rien à foutre de ça ! Pourquoi il t'a appelé aussi familièrement ? »

Makoto se sentit pris au piège en voyant les regards de Mibuchi, Hayama et Kyoshi qui le dévisageaient également, sans parler de ceux des coachs ... Il ne détourna pourtant pas les yeux et répondit avec agacement :

« J'ai déjà affronté son équipe quand j'étais en première année. C'était un match amical et Kirisaki Daichi a gagné.

— Avec de sales méthodes je suppose ? », accusa tout de suite Teppei.

Hanamiya se fit plus froid :

« Si c'était seulement ça je n'aurai aucune hésitation à les défoncer une seconde fois. Kirisaki Daichi a triché, mais ces enfoirés nous l'ont bien rendu. A aucun moment ça n'a été du basket. On s'est rendu les coups, chaque fois un peu plus fort, et je ne peux même pas parler de victoire puisque plusieurs de mes coéquipiers ont fini à l'hôpital. »

Riko se figea :

« Quoi ? Attends ... C'est pour ça que l'équipe complète a été changé en plein milieu d'année et que tu as recruté Seto et les autres ?

— Evidemment. Nous n'aurions jamais participé à la Winter Cup autrement. »

Mibuchi jeta un œil aux Shittoheddo qui étaient en train de s'échauffer :

« Si Makoto dis la vérité, nous devons être prudent. Peut-être devrions nous laisser le complexe pour l'instant et simplement attendre le retour de Sei-chan ?

— Mais ... Il ne va pas revenir avant plusieurs semaines ! répondit Hayama.

Ecoutez les enfants, on ne vous obligera à rien, déclara le coach de Tôô. Notre dernière envie est de vous voir blessé. Si cela nécessite d'abandonner l'entraînement mixte alors tant pis, faisons cela. »

Kyoshi serra les poings :

« Non. Non, je ne peux pas accepter ça. C'est injuste.

— Je suis d'accord avec Teppei, approuva Nebuya. Ces guignols ont osé nous tenir tête, foutons-leur une raclée ! De toute manière, c'est l'un de nos coachs qui va faire l'arbitre. Impossible pour eux de tricher dans ce cas.

— Vous n'êtes pas sérieux ?! », s'écria presque Hanamiya.

Mais Nebuya l'ignora, fou de colère, et se dirigea vers leurs adversaires. Mibuchi et Hayama échangèrent un regard et soupirèrent, avant de suivre leur coéquipier qu'ils ne pouvaient définitivement pas abandonner. Kyoshi amorça un mouvement pour les suivre mais fut arrêté par Riko :

« Je ne veux pas que ta blessure s'aggrave Teppei ... Reste sur le banc, laisse-les faire !

— Riko, merci de t'inquiéter, mais je ne peux pas rester là sans rien faire. Et puis, nos adversaires ont dit vouloir affronter les rois sans couronnes et j'en fais partie. Je me dois d'y aller ! »

La jeune fille baissa les yeux, anxieuse. Hanamiya fit une grimace face à cette scène bien trop mielleuse et se décida à rejoindre les autres rois. Merde, voilà qu'il se retrouvait à jouer un match auquel il ne voulait absolument pas participer ! Pourquoi ses imbéciles de coéquipiers ne pouvait-il pas l'écouter ?

« Ainsi vous acceptez notre défi ? demanda Terasawa. Je n'en attendais pas moins de vous !

— Je ferais l'arbitre si personne ne s'y oppose, déclara la coach Araki.

Aucun problème Madame, du moment que nul autre personne ne nous rejoigne. Comprenez bien que nous préférons jouer en petit comité ! »

Les Rois Sans Couronnes se positionnèrent sur le terrain en même temps que leurs adversaires, tandis que Harasawa et Takeuchi se tenaient plus loin en tant qu'observateurs. Riko, quant à elle, se précipita dans le gymnase pour prévenir les autres basketteurs. Ceux-ci, conformément à ce qu'avait demandé Terasawa, ne sortir pas du bâtiment mais se positionnèrent aux fenêtres pour assister au match.

Hanamiya serra les poings, regarda Terasawa qui lui offrit un sourire aux apparents innocents, mais il n'y croyait pas une seconde. Ce type était comme lui : sadique, prêt à tout pour détruire ses adversaires. Ce match ne pouvait pas bien se passer.

Le coup de sifflet retentit.