Doucette77 : Je suis content que le sujet soit intéressant. Justement, ce qu'ils sont devenus, c'est le thème du chapitre qui vient dont j'espère qu'il te plaira.

Chapitre III : Ce que nous sommes.

Harry après s'être redressé et surtout séché, resta seul dans l'appartement durant l'heure suivante, s'interrogeant sur cet étranger qu'on venait de lui mettre dans les pattes. Il restait indéniablement quelque chose du petit blond capricieux que Harry avait connu, mais Blaise avait raison, dans les yeux de Drago pourtant si froid, et si méprisant, il avait cru percevoir de la tristesse. Une seule fois auparavant, il avait eut ce sentiment étrange auprès de Drago, et ça c'était fini dans un bain de sang au milieu des toilettes. Harry eut un haut le cœur en y repensant et il décida de se faire un thé pour oublier se souvenir dont il avait honte.

Neville Londubat depuis sa nomination comme Auror, mettait un point d'honneur à noter absolument tout, et à être toujours à l'heure, même lorsqu'il n'était pas attendu, comme en ce début d'après midi lorsqu'il toqua à la porte du 322-C sur Bishop's Street.

-Salut, Harry, déclara Londubat en passant la porte avec une malle de voyage. Je viens t'apporter tes affaires pour demain, j'avais peur que tu n'es pas le temps de repasser chez toi.

-Neville, tu es un saint !

Il était de notoriété publique que, de tous les élèves de Gryffondor qui avait vécu la bataille de Poudlard, celui qui avait le plus changé depuis était Neville. Il était toujours tête en l'air, mais entre les remontrances de sa grand-mère et les accidents que son étourderie avaient si souvent provoqué, il avait appris à utiliser tous les moyens possible pour y pallier. Ses dossiers étaient toujours impeccablement rangés, et il laissait un rappeltout dans chaque robe et pantalon si bien qu'Harry avait fini par s'interroger sur la somme dépensée par Neville pour toute cette organisation. Néanmoins, à cause ou grâce à cela, il était devenu l'agent de liaison par défaut de toutes les missions d'importance.

Si Ron s'en moquait régulièrement, c'était une qualité que la ministre Granger savait apprécié, si bien qu'à plusieurs reprises, elle avait mentionné le fait de peut-être nommer Neville à la tête du département d'ici quelques années, quand Robards prendrait sa retraite.

-Nous avons presque terminé l'inventaire du manoir, donc je serais tout entier sur l'enquête, déclara celui-ci en tombant dans le canapé rouge. Je pensais entendre des cris et des insultes. C'est très calme.

-Tu arrives après la bataille, tout simplement, il boude dans la chambre.

Harry avait dit cela avec un agacement certain, tout en servant le thé à son ami.

-Qu'est ce qui s'est passé ?

-Je lui ai dit clairement que je ne serais pas un outil dans ses petites combines.

Neville le regarda avec suspicion. Oui, Neville avait changé avec les années. Il n'était plus aussi naïf, et Harry ne pouvait plus lui mentir avec autant d'aisance qu'à Poudlard. La formation d'Auror avait été efficace.

-Je l'ai aussi peut-être traité de lâche, ajouta finalement le brun, en traînant son regard coupable vers le sol.

-Et tu n'as pas de furoncles sur la tête ? Malefoy semble s'adoucir avec le temps, constata Neville avec un sourire compatissant.

-J'ai pris une rivière entière sur la tête quand même !

A ce sujet, Harry hésitait entre rire de la violence toute mesurée de Malefoy, ou le fait d'être consterner qu'à trente-deux ans, ils soient tous deux incapables de régler leurs différents autrement que dans une bagarre, digne d'une cour d'école.

-Sans le défendre, je pense que tu aurais fait exactement pareil à sa place, donc pour une fois, je ne vais pas lui jeter la pierre. Il a le sort aussi facile qu'avant, en tout cas.

-Non, ce n'était pas comme avant, il était réellement en colère. Il a changé, je crois. Seulement, je ne sais pas si c'est une bonne nouvelle.

-Tu as une enquête sur les bras Harry. Tu ne devrais pas te préoccuper autant de lui.

« C'est ce que me disais Hermione en sixième année, et je n'ai jamais réussi à l'écouter. » pensa Harry.

-Au fait, reprit Neville, McGonagall est au courant de votre arrivée, elle vous accueillera elle-même. Je cite « une directrice digne de ce nom ce doit d'accueillir elle-même son futur professeur ».

-C'est une excuse, fit Harry en souriant. Elle est juste contente de revoir des anciens élèves.

-Peut-être pour toi et Ron, mais pour Malefoy, je ne suis pas sur. Elle n'était pas sa directrice de maison.

-Il était assidu et sérieux, on peut au moins lui reconnaître ça, et c'est une chose à laquelle McGonagall est toujours sensible. Pour le reste...

Depuis la chambre, ils entendirent du bruit, et Malefoy en sorti finalement avec une élégante robe de sorcière aux manches à volants et des motifs en forme de ronces rouges dans le dos. Alors qu'il se dirigeait vers la cuisine pour lui aussi prendre du thé ainsi qu'un biscuit, il s'arrêta sur Londubat, qui semblait s'être allongé de manière démesurée avec les années. Les yeux gris orages de Drago ne cillèrent pas.

-Londubat, tu es assigné à notre petit club aussi ? Demanda t-il en versant son thé à la menthe.

-Je suis l'agent de liaison entre les enquêteurs et le ministère, c'est moi qui gère votre logistique. J'ai d'ailleurs laisser ton badge de consultant sur la table, là-bas.

-Parfait, est-ce que tu peux me faire le point sur l'état de la scène de crime ?

Neville sortit de son sac une chemise beige couverte de post-it, il en tira une photo, et la donna à Malefoy qui inspecta l'image avec minutie. Harry lui scruta la réaction de son rival.

-Je vois qu'il y a des marques de brûlure sur le sol, nota le blond.

-Oui, Robards avait piéger le coffre qui contenait la baguette avec un sortilège. Il y avait également des runes mais elles n'ont pas réussi à arrêter le voleur. Il n'y a que quand la rune d'alerte à sauter que nous avons découvert qu'il y avait un problème.

-Pourquoi vous n'avez pas eut recours au sortilège de Fidelitas ?

La question, en plus d'être ironique, avait été posé sur un ton emprunté à Severus Rogue, que Harry n'appréciait pas du tout, surtout que Malefoy l'ignorait prodigieusement depuis que cette conversation avait commencé.

-C'était juste après la bataille, lâcha Potter avec un ton hargneux. Nous avions autre chose à faire que nous préoccupée d'une baguette. Nous avons informer Robards de l'endroit où elle était et c'est tout. Le bureau n'avait peut-être plus personne de confiance à ce moment là pour devenir Gardien Du Secret, il y avait beaucoup de victimes après tout.

Pendant toute sa tirade, Malefoy l'avait à peine regardé.

-J'imagine, murmura le blond avant de se reprendre. Londubat, si c'est toi qui gère l'organisation, tu dois savoir si nous dormirons à Pré-Au-Lard ou au château ?

-Vous dormirez aux Trois Balais, la château est plein. Il restait des places à l'infirmerie, mais j'imagine que tout le monde veut un minimum d'intimité.

-Potter finira sûrement là-bas avant la fin de la journée de toute façon.

Derrière cette boutade, Drago cachait en réalité, le fait qu'il était très inquiet de faire une crise d'angoisse en arrivant à Poudlard. Les doutes et les regrets, les erreurs et les mensonges, ils venaient autant du manoir que de ce château.

-Je vais retourner au Ministère, indiqua Neville en terminant sa tasse. J'ai encore des dossiers à relire. Harry, Malefoy, dit-il en saluant ceux-ci, puis après avoir récupéré ses affaires, il quitta l'appartement et transplana.

Harry et Malefoy ne s'adressèrent pas la parole du reste de l'après-midi. Le blond resta plongeait dans un essai sur l'utilisation du maléfice de Glu Perpétuelle pour ressouder les os alors qu'Harry écrivait une lettre à son filleul de bientôt quinze ans.

-Qu'est-ce que tu fais ? Demanda l'ancien Gryffondor, méfiant, quand il vit que son rival, sur les coups de 17 heures, commençait à ouvrir les placards, puis le frigo.

-Je cherche de quoi faire à manger ce soir, avait-il répondit, comme si c'était une évidence.

-Tu sais faire à manger ? Tu n'as pas un elfe pour ça ?

-Les sanctions financières à l'encontre de ma famille et les lois de Granger sur le salariat des elfes sont passées par là. En quittant l'Angleterre, j'avais à peine de quoi poursuivre mes études. Il fallait bien apprendre à cuisiner, et quelques autres petites choses dégradantes, heureusement rien qu'un coup de baguette ne peut arranger. Maintenant, si tu veux bien te taire.

-Pourquoi ? Tu boudes encore ?

Potter avait demandé cela en sachant très bien ce qu'il voulait obtenir : une réaction de colère, de haine, tout plutôt que cette indifférence.

-Je ne boudes pas, souffla Malefoy.

-C'est bon, ce n'est pas la première fois qu'on s'envoyait des horreurs à la figure. Je suis sur que tu étais à deux doigts de te moquer encore une fois de la mort de mes parents.

-Tu me juges encore sans rien savoir, Potter. C'est toujours pareil avec toi. Si je te demande de te taire, c'est parce que je n'ai pas envie de me disputer avec toi, et que c'est visiblement ce que tu cherches.

Il avait dit cela en sortant une pièce de viande du réfrigérateur. Il en découpa quelques morceaux avec un sort, sous les yeux intrigué d'Harry.

-Zoé, c'est l'heure de manger, appela le blond.

En se retournant Potter vit un petit lézard aux grands yeux jaunes qui fonçait vers Malefoy, elle grimpa sur ses vêtements avec aisance, et celui-ci posa la créature sur le buffet, avant de lui donner les morceaux de viande. Elle crachait une flamme sur chaque tranche puis les dévorait goulûment les unes après les autres sous l'œil étrangement attendri de son maître.

-Tu as un animal de compagnie ?

-Cela semble te surprendre. Ce n'est pas parce que je n'aimais pas les monstres qu'on étudiait dans la classe de ton ami le garde-chasse, que je n'aime pas les animaux. Zoé est une salamandre étincelle. C'est une espèce petite, affectueuse, très maligne et utile pour un guérisseur.

Il avait dit cela en assaisonnant le reste du rôti. Malefoy n'avait pas menti, il savait cuisiné.

-Si tu parles de Buck, ce n'était pas un monstre comme tu as l'air de le croire. Il a failli être tuer à cause de tes idioties.

-Je connais ma place, répondit Malefoy, d'un ton venimeux, cette bête aurait dû connaître la sienne. On peut aussi parler des scroutts et des veracrasses si tu veux.

Cette réponse eut le mérite de faire taire son rival, ce dont Drago fut ravi. Ils mangèrent donc en silence, Potter, lui et Zoé sur son épaule qui scrutait le Survivant avec une méfiance perceptible.
Ce n'était pas facile de maintenir le statut quo avec Potter. Même quand Drago essayait de garder ses distances et d'être silencieux, son rival revenait à la charge, comme cet après-midi avec Neville. Après tout pourquoi s'étonnait t-il encore de cela ? C'était Potter, celui qui faisait la une de la Gazette du Sorcier, et de Sorcière Hebdo. C'était Potter, le Survivant, le Sauveur. Il était trop important pour être ignoré, et cela agaçait Malefoy de constatait que, aujourd'hui encore, effectivement, il était incapable de l'ignorer. Alors que le brun s'endormait dans le canapé, Drago fixa quelques secondes, le visage de son ancien camarade, avant d'aller dormir. Lorsque ses trais n'étaient pas transfigurés pas la colère, et qu'il n'ouvrait pas la bouche pour dire des idioties, Potter avait un certain charme. Une autre ligne sur la liste des choses agaçantes que Potter faisait malgré lui.