Bonjour !

On est mercredi et voici le nouveau chapitre de La Rose Noire !

Honnêtement c'est la première fois que j'arrive à suivre un rythme de publication donc profitez-en :D

Réponse à Miss Mpreg : Merci pour ta review ! Ne t'inquiète pas, la révélation d'Hermione ne va pas déclencher de prophétie :) Regulus vivra !

N'oubliez pas que vous pouvez me retrouver sur le groupe facebook Lily Jem Auteur, qui est privé et vous permettra de suivre mes avancées, mes retards, mes autres publications etc.

J'ai publié hier un OS Remus/Pétunia (tout est possible en fanfiction, tout) sous le titre Différences. Allez lire !

Et surtout...

Bonne lecture !


Hermione aurait pu dire que la cinquième année à Poudlard commençait de la même manière que les quatre précédentes : l'arrivée en train, la cérémonie de répartition, le festin et les cours le lendemain. Le seul petit changement consistait en un discours répété par tous les professeurs à propos des BUSE et de leur importance pour leur avenir et leur choix de carrière, mais la jeune femme avait tendance à n'écouter que d'une oreille. Après tout, si elle finissait mariée à dix-sept ans, sa carrière ne serait jamais une préoccupation. Non qu'elle s'en réjouisse.

La fin du mois de septembre, en plus d'apporter un vent glacial et une pluie persistante, vit arriver une lettre de la part de ses parents et Hermione fronça les sourcils. La seule personne avec qui elle correspondait régulièrement en dehors de Poudlard était Evan, qui travaillait au Ministère depuis l'obtention de son diplôme. Elle se saisit délicatement de l'enveloppe, donna quelques tranches de bacon au hibou familial (une énorme bête noire qui terrifiait absolument tout le monde et que son père avait eu le goût douteux d'appeler Thanatos) et ouvrit la lettre. Des années d'éducation sang pur furent la seule chose qui l'empêcha de fondre en larmes au milieu de la grande salle.

Ʀɧ

Regulus se dirigeait tranquillement vers le hall lorsque Hermione apparut, le saisit par le poignet et le traîna derrière elle jusqu'à la première porte qu'elle croisa. La pièce s'avéra être un placard à balais, mais la jeune femme ne prit même pas la peine de hausser les épaules avant de tirer son ami dedans et de refermer la porte derrière eux. Le jeune homme se contenta de lancer un lumos et d'attraper la lettre qui lui était tendue, conscient que la Serdaigle n'agirait pas ainsi si elle n'avait pas une très bonne raison.

Regulus Black avait, lui aussi, des années d'éducation derrière lui, mais cela ne l'empêcha pas de blêmir considérablement. Il reporta son regard sur la jeune femme qui lui faisait face et l'observa se tordre les mains.

« Hermione…

-Qu'est-ce que je vais faire, Reg ? » le coupa-t-elle brusquement, visiblement au bord des larmes.

Le jeune homme attrapa son amie et la serra contre lui. Il ne fit aucun commentaire sur le tremblement de ses épaules ou sur l'humidité qui traversait sa chemise à l'endroit où elle avait enfoui son visage. Il la laissa évacuer au mieux son angoisse et seulement lorsqu'elle se fut calmée, il l'écarta légèrement pour pouvoir la regarder en lui parlant.

« Je t'ai dit qu'on allait trouver une solution.

-En neuf mois ? À part coucher avec le premier venu et tomber enceinte, je ne vois pas. Et encore, je ne suis pas certaine que ça suffise. »

Regulus pinça les lèvres. Il n'avait pas envisagé cette solution et n'appréciait pas particulièrement qu'Hermione la mentionne.

« Quelles sont les clauses d'annulation du contrat ?

-Les habituelles, répondit Hermione en s'essuyant les yeux. Pureté du sang, fortune, virginité…

-C'est ça. J'ai trouvé ! »

Hermione haussa un sourcil suspicieux.

« Je croyais que tu ne voulais pas que je couche avec le premier venu.

-Évidemment que non, répondit Regulus en grimaçant. Je veux que tu couches avec moi. »

La jeune femme fixa son ami sans réagir pendant plusieurs secondes.

« Pardon ? »

Le Serpentard lui adressa un sourire carnassier.

« Je veux que tout le monde pense que nous couchons ensemble. Dolohov voudra probablement rompre le contrat de mariage, tu seras libérée et ma chère mère ne m'enverra pas prendre la marque si je suis fiancé.

-Tu comptes m'épouser ?

-Je compte faire durer la situation suffisamment longtemps pour nous sortir de ce guêpier. Et si je dois t'épouser, très honnêtement, tu n'es pas ce qui pourrait m'arriver de pire. »

Hermione se passa une main sur le visage, semblant réfléchir intensément à la proposition.

« Très bien. Mais je veux que ton contrat stipule que nous devons tous les deux passer nos ASPIC avant le mariage. Inutile de reproduire ce que j'essaie de fuir.

-J'espère que tu as conscience que je ne dupliquerai pas le contrat de Dolohov si j'ai mon mot à dire dans sa rédaction. Quel intérêt de vouloir t'épouser juste après les BUSE de toute façon ?

-Produire un héritier. »

Regulus émit un bruit de dégoût mais ne commenta pas. Il relut la lettre des Rosier, cherchant le moindre indice qui leur permettrait de déjouer ce mariage. La missive était relativement succincte, stipulant simplement qu'une fois l'année terminée, Hermione épouserait Antonin Dolohov et ne retournerait pas à Poudlard. Le fait que la jeune femme puisse avoir un plan de carrière n'entrait bien évidemment pas en compte puisque les femmes de sang pur ne travaillaient pas. Avoir un enfant, préférablement un fils, était tout ce qu'on pouvait attendre d'elles.

Hermione se passa une main dans les cheveux pour tenter de les ordonner et ouvrit la porte du placard. Éblouis par la lumière du couloir et occupés à vérifier qu'ils étaient présentables, les deux amis ne virent pas tout de suite la silhouette qui s'était arrêtée quelques pas plus loin. En revanche, ils entendirent parfaitement le rire hystérique de Drizella Parkinson.

« Black et Rosier ! Eh bien, eh bien ! Qui l'eut cru ? »

Hermione ouvrit la bouche pour protester mais la referma aussitôt. Parkinson était la plus grande pipelette de Poudlard et le meilleur moyen de faire circuler une rumeur, soit exactement ce dont ils avaient besoin. Un coup d'œil à Regulus lui permit de voir qu'il en était arrivé à la même conclusion et elle retint un sourire en le voyant afficher la moue du parfait petit héritier arrogant.

« Drizella. J'imagine qu'il n'y a rien à faire pour gagner ton silence ?

-Oh non, mon cher, pas cette fois ! Gloussa la sorcière d'un air ravi. Quel scoop !

-Parkinson… » murmura Hermione d'un air gêné en se tordant les mains.

Regulus avait presqu'envie de l'applaudir. La Serdaigle avait les joues légèrement rouges, se mordait la lèvre en un signe évident de malaise et pour quelqu'un ne la connaissant pas, elle semblait effectivement au bord des larmes. Mais le jeune homme la connaissait parfaitement et savait qu'elle se retenait surtout de rire.

Drizella Parkinson leur sourit doucereusement.

« Mais que va dire ton fiancé, Rosier ? Ce n'est pas parce qu'il n'est plus à Poudlard qu'il va te laisser batifoler…

-Tu vas lui dire ?

-Hm… Non. Heureusement pour toi, je n'ai pas d'affection particulière pour lui. Je préfère attendre qu'il le découvre par lui-même. »

La Serpentard leur adressa un dernier sourire carnassier avant de s'en retourner vers les cachots. Les deux amis attendirent d'être certains qu'elle était bien partie avant de laisser échapper un soupir de soulagement. La machine était en marche.

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Hermione décida qu'il était plus sage pour elle de ne pas rentrer pour Noël et Regulus approuva. Le jeune homme inscrivit également son nom sur la liste, décidé à supporter son amie jusqu'au bout et n'ayant de toute manière aucune envie de poser un orteil dans sa maison. Il profiterait simplement d'une journée à Pré-au-Lard pour voir Sirius, et ses interactions sociales s'arrêteraient là.

Le moulin à ragots de Poudlard, plus efficace que n'importe quel autre, avait déjà relayé la rumeur que le nouvel héritier des Black et la fille Rosier entretenaient une relation « secrète ». Tous les élèves étaient au courant, même ceux qui se fichaient totalement de l'histoire, et les professeurs devaient probablement avoir eu vent de quelques potins, si les regards qu'ils lançaient aux deux concernés étaient une quelconque indication.

Sans aller jusqu'à être provocants, Regulus et Hermione avaient pris le parti de se faire surprendre le plus souvent possible par diverses personnes pour non seulement entretenir mais renforcer la rumeur. Ils connaissaient une bonne partie des placards à balais du château, sans compter un nombre impressionnant d'alcôves et de classes supposément inutilisées. Leur plus grand coup d'éclat avait toutefois eu lieu pendant une retenue commune, lorsque le professeur Flitwick en avait eu assez de les trouver collés l'un à l'autre à chaque coin de couloir. Il leur avait assigné deux heures de rangement de la salle de sortilèges après un cours de quatrième année, et les deux amis avaient décidé que remettre tous les coussins en place serait nettement plus amusant s'ils le faisaient en dansant le tango. Cela leur avait valu cent points en moins chacun, mais Hermione en riait toujours trois jours plus tard.

La jeune femme trouvait toute cette histoire extraordinairement drôle, en particulier parce que les placards leur servaient de lieu de révision théorique, les classes vides étaient utilisées pour la pratique, et toutes les fois où quelqu'un les avait interrompus alors qu'ils étaient cachés dans un coin sombre du château, l'un questionnait l'autre sur un sujet variable tel que l'arithmancie ou le soin aux créatures magiques. Et Regulus trouvait prodigieusement cocasse de savoir que tout le monde pensait qu'ils entretenaient une relation hautement répréhensible alors qu'ils ne se touchaient même pas. Le jeune homme ne se sentait pas le moins du monde attiré par son amie d'enfance et savait qu'Hermione en était au même point. Ce qui ajoutait encore à leur hilarité.

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Noël passa dans un calme relatif. Peu de gens étaient restés au château et les élèves de quinze ans et plus avaient l'autorisation d'aller à Pré-au-Lard tous les jours. Hermione n'y mit pas les pieds, peu tentée de croiser son fiancé par inadvertance, mais Regulus y alla plusieurs fois et utilisa cette liberté nouvellement acquise pour passer du temps avec son frère. Sirius se fichait complètement d'avoir été déshérité et compatissait de tout cœur avec son petit frère, qui devait à présent porter fièrement le nom des Black. Regulus se contentait de ricaner à cette réflexion, et encore plus fort lorsque Sirius osait le questionner sur sa relation avec Hermione. Mais le Serpentard ne disait rien, car s'il avait confiance en son grand frère, rien ne garantissait jamais que leurs conversations soient secrètes.

La rentrée ramena au château tous les vacanciers, le rictus amusé de Drizella et des nouvelles des parents d'Hermione. La lettre, encore plus courte que la précédente, lui indiquait en termes polis mais fermes qu'elle avait tout intérêt à se présenter au manoir lors des prochaines vacances pour célébrer le bal de printemps.