Bonjours à tous! Je suis ravie de vous retrouver pour la suite des aventures de notre couple Malec et de leur merveilleuse fille. J'espère que cette nouvelle fiction vous plaira. J'ai commencé à l'écrire il y a quelques mois déjà mais comme d'habitude je prends mon temps afin de vous partager des fictions de qualité. Un nouveau chapitre sera posté chaque semaine (sauf imprévu :)).
Newmoon3012 : Coucou! Je suis heureuse de lire ta première review sur cette suite, merci beaucoup de continuer à me suivre et me lire. J'espère que ce nouveau chapitre te plaira ;)
Chapitre 3 – Communication.
PDV Magnus
En route pour l'école d'Aria, un silence pesant régnait dans l'habitacle et ce, en dépit de la voix électrique de Freddy Mercury qui sortait des enceintes de ma Camaro noire, fraichement sortie du garage après un petit lifting de 9 jours. J'avais fait refaire la peinture et tout l'intérieur, le résultat était juste incroyable, elle était comme neuve même après toutes ces années. L'unique chose qui la trahissait était son kilométrage. Depuis qu'Alec s'était acheté sa superbe Range Rover Sport rouge, on utilisait beaucoup moins la Camaro ce qui lui avait permis de s'économiser un peu au final. J'avais conscience que le jour arrivera où je devrais m'en séparer mais pour le moment, je n'étais pas prêt, tout comme je n'étais pas prêt à laisser ma fille prendre son envol. Oui, j'exagérais peut-être un peu mais ce tout petit pas de la laisser prendre le bus allait forcément conduire à d'autres pas beaucoup plus grands ! Le temps passait trop vite, Aria grandissait trop vite. C'était un enfer !
Je risquais un regard dans sa direction, pas un geste. Elle était aussi immobile qu'une statue. Perdue dans la contemplation du paysage, elle semblait ailleurs et surtout elle boudait. Nous étions au mois de juin, l'été avait officiellement démarré, et pourtant il pleuvait des trombes d'eau ce qui n'arrangeait en rien mon humeur. Je détestais la pluie, le froid et par-dessus tout, je détestais que ma Princesse me fasse la tête. Dès son plus jeune âge, Alec et moi avions décelé un fort caractère chez elle, un peu buté comme je l'étais moi-même et téméraire comme sa mère, pouvait-il en être autrement quand on voit avec quel courage et quelle ténacité elle s'était accrochée à la vie alors qu'elle n'était encore qu'un fœtus.
L'adulte que je suis, se décida à briser la glace.
— Tu comptes ne plus m'adresser la parole ? lui demandai-je en baissant le volume de la radio.
Elle prit quelques minutes avant de me répondre.
— Ne promets rien quand tu es heureux. Ne réponds pas quand tu es énervé. Ne décide rien quand tu es triste. C'est toi même qui m'a enseigné ça, me répondit-elle le nez toujours collé à la vitre.
Et vlan ! Prends-toi ça Mag's ! pensai-je.
J'accusai le coup en soupirant légèrement d'exaspération.
— Je t'ai aussi enseigné que la communication et les échanges étaient primordiaux dans la résolution des conflits.
— Oui, sauf qu'il n'y a ni communication, ni échange quand l'une des deux parties reste sur sa position et est fermée à toute sorte de compromis, argumenta-t-elle, en pivotant vers moi cette fois.
— Qui a dit que ladite partie était fermée au compromis ?
Aria fronça les sourcils, ouvrit la bouche prête à répliquer puis se ravisa une première fois avant de finalement comprendre où je voulais en venir. Une esquisse de sourire se matérialisa enfin sur son visage d'ange.
— Je sais qu'il est mal d'interpréter mais ai-je tort de comprendre que tu acceptes ma demande ? me questionna-t-elle la voix pleine d'espoir.
Elle y tient donc tant que ça ! pensai-je devant ses yeux suppliants.
— Oui. Ton père et moi en avons discuté et on accepte mais attention, c'est une période d'essai, rien n'est définitif.
— Ça me va parfaitement ! Super ! Merci beaucoup papa ! s'exclama-t-elle aux anges.
— Ça t'excite tant que ça de prendre le bus scolaire ?! la questionnai, abasourdi.
— Oui, je sais que c'est ridicule mais j'en suis très heureuse.
— Et pourquoi ça ?
— Je ne sais pas trop, ça me plait d'être comme tout le monde.
— Mon cœur, beaucoup de tes copains se font également conduire par leurs parents. D'où te vient cette obsession de vouloir agir comme tout le monde subitement ? De te fondre dans la masse ? Est-ce à cause de moi et du mode de vie que j'ai choisi ? me décidai-je à demander même si la réponse m'effrayait un peu.
— Quoi ?! Bien sûr que non enfin papa ! Tu penses que j'ai honte d'avoir deux pères ?
— Je n'en sais rien...à toi de me le dire.
— Je suis fière de nous, de notre famille. Je t'aime et j'aime Daddy. Je m'excuse si je t'ai fait penser le contraire mais vraiment n'aies pas d'inquiétudes à ce sujet.
À ce sujet ?
— D'accord, de quel autre sujet devrais-je m'inquiéter dans ce cas ?
Elle me regarda sans comprendre.
— Aucun...tout va bien... je te l'ai déjà dit.
Alec allait me tuer d'avoir été celui qui aborde le sujet mais j'avais une sensation étrange et avais besoin qu'Aria me rassure.
— Mon cœur, tu sais que tu peux tout me dire, tout me demander. Je ne te mentirai jamais.
— Oui, je sais papa. Pourquoi me dis-tu ça ?
— C'est juste que je trouve étrange qu'à ton âge, tu ne m'aies jamais posé de question au sujet...au sujet de ta mère...
Un silence glacial descendu tout droit des enfers s'installa de nouveau dans l'habitacle. Mon cœur battait la chamade, j'avais ouvert la boite de pandore et allait devoir en assumer les conséquences. Aria recommença à fixer la vitre de la portière côté passager. Elle ne prononça plus un mot pendant ce qui me parut des minutes interminables.
— Je...et bien, tu sais...ça n'a pas beaucoup d'importance, marmonna-t-elle.
— Vraiment ? Tu n'as pas envie de savoir qui elle est ou encore où elle se trouve ?
— Donc ... elle n'est pas morte ?
— Quoi ? Bien sûr que non ! C'est ce que tu pensais depuis tout ce temps ?
— Eh bien...
— Ma chérie, ta mère est en vie et si tu veux en savoir plus...
— Non, je ne le veux pas ! Écoute papa, notre vie est très bien ainsi, on est heureux tous les trois, je ne veux pas que ça change.
Sa réflexion fit retentir une alarme en moi.
— Pourquoi penses-tu que les choses changeront forcément ?
— Je le sais, c'est tout ! C'est ce qui s'est produit avec Drew. Quand son père à refait surface dans sa vie, ce fut très difficile et plus rien ne fut pareil. Aujourd'hui encore, il a du mal à s'adapter à tout ça.
Drew était le fils de la sœur de mon grand ami, le Dr Victor Aldertree. Peu de temps après qu'Alec et moi nous sommes unis pour la vie devant tous nos amis et notre famille, nous avons rencontré Mia, la sœur de Victor. On avait toujours pensé que Victor était fils unique, après tout; il nous avait parlé des relations difficiles qu'il entretenait avec son père et sa mère mais jamais de sa sœur sauf que ne voilà-t-il pas qu'il avait une jeune sœur qui vivait à l'étranger à l'époque. Mia était rentrée en France pour mettre de la distance entre elle et le père de son fils Drew, âgé à l'époque d'un an et demi. Elle avait outrageusement été victime de violence conjugale et avait appelé son frère à l'aide. Mia n'était pas informée de l'homosexualité de son frère à son arrivée, alors que Victor avait toujours pensé que leurs parents avaient dépeint de lui, un portrait des plus horrible à sa sœur, raison pour laquelle, il s'était renfermé sur lui-même et n'entretenait qu'une brève relation avec elle...par honte et culpabilité. Aujourd'hui, les choses étaient différentes, ils étaient plus proches que jamais et Victor avait la chance de pouvoir côtoyer son neveu au quotidien et participer à son éducation. C'est ainsi qu'Aria et Drew devinrent les meilleurs amis du monde, ils ont grandi ensemble quasiment et s'entendent vraiment à merveille. Il est vrai que la période où le père de Drew, Danemark Strauss— oui, le père de Drew s'appelle vraiment Danemark— à refait surface, en implorant le pardon de Mia fut très difficile pour la famille Aldertree 2.0. Ils avaient trouvé leur équilibre à quatre, Victor, son époux Jazz, Mia et Drew. Ils étaient très heureux ainsi mais toute cette belle dynamique avait été ébranlée et encore aujourd'hui, les relations étaient tendues entre eux et Danemark.
Je soupirai longuement en repensant à cette triste histoire. Je comprenais parfaitement qu'Aria puisse être effrayée par le changement car son expérience lui avait montré que le changement équivalait à de la souffrance mais ce n'était pas toujours le cas. Je n'avais pas envie qu'elle garde cette mauvaise image en tête, même si je n'avais pas non plus envie de l'encourager à vouloir que sa mère fasse partie de nos vies. Je ne savais pas quoi faire, je m'étais moi-même créé des difficultés sauf que je ne pouvais pas être égoïste, il ne s'agissait pas de moi mais d'Aria et de son bien-être. Si elle ne souffre pas de l'absence de sa mère alors tant mieux ! Mais je devais m'en assurer. Une fois fait, je n'aborderai plus jamais le sujet puis je pourrai informer Rafael, que la décision venait d'Aria et non pas d'Alec et moi.
— Le changement peut parfois apporter du positif tu sais. Un renouveau et un épanouissement auquel on ne s'y attendait pas, lui dis-je en revenant à l'instant présent.
— Peut-être mais dans l'immédiat, je ne le souhaite pas alors laisse tomber s'il te plait.
— Très bien. Quoi qu'il en soit, sache que si tu as des questions ou autre...
— Je peux venir t'en parler...je sais papa.
Sur ce, on arriva à l'école. Je souhaitai bonne chance à ma fille pour son interro de Maths puis filai à l'hôpital l'esprit plus apaisé. Aria ne souhaitait pas en savoir plus sa mère, c'était étrange mais c'était sa décision et la respecter n'allait me demander aucun effort !
Arrivé à l'hôpital une heure plus tard, je fus surpris de retrouver Victor qui m'attendait dans la salle de repos de mon service. Il avait la mine grave.
— Victor ?
— Magnus, je suis désolé, je sais que tu as beaucoup à faire mais j'ai besoin de toi, c'est très important.
— Tu m'inquiètes, Mia et Drew vont bien ?
— Oh oui ! C'est en rapport avec le boulot...
— Je commence dans 10 minutes mais je t'écoute.
— Ce ne sera pas suffisant. On peut se voir plus tard ? À quelle heure termines-tu ?
— 22h...
— Dans ce cas, on se voit après.
— Tu en es sûr ?
— Oui, absolument, on se voit à 22h ! Je te laisse te préparer. Bon courage.
Et juste comme ça, il s'en alla. Me laissant complètement largué.
Qu'avait-il de si important à me dire ? Une chose en relation avec le boulot en plus ?
Je n'y comprenais rien mais décidai de me remettre les idées en place. Aujourd'hui j'assistais mon tuteur sur une opération, j'avais besoin de toutes mes capacités même si cette discussion étrange avec mon ami m'intriguait au plus haut point.
Fin du chapitre.
