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- Chapitre 4 -
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Quelques jours plus tard, le Roi et le prince sortirent leurs têtes couronnées dans les fermes avoisinant la ville. L'ordre du jour concernait avant tout la vérification des réparations engagées depuis la tempête. Le deuxième but concernait d'avantage les petits veaux nés pour la saison de Beltane.
En arrivant à l'une des plus petites fermes, Uther alla vérifier l'état du bétail pendant qu'Arthur se chargeait de vérifier l'avancées des réparations. Avoir les membres de la famille royale dans les étables à cette époque de l'année était un signe de bonne fortune pour les paysans et leurs veaux à naître. Merlin, quant-à-lui, suivait le prince à la trace avec papier et encre. Il tenait le compte des réparations entreprises sur les lignes d'irrigations, les équipements, les bâtisses et de tout ce qu'il convenait encore de faire. Il notait également les informations concernant les plantations et les approximations de récolte que les travailleurs envisageaient déjà. En vérité, il notait à peu près tout ce qu'Arthur pouvait bien lui dire d'écrire.
Il s'agissait de la dernière ferme et de la plus éloignée de la ville. Ce qui était une bonne chose pensa le sorcier au vu de son stock de parchemin qui diminuait à vue d'œil. La dernière chose dont il avait besoin, c'était d'avoir le prince sur le dos à râler pendant des heures sur son incompétence parce qu'il n'avait pas pris assez de fournitures. Il était déjà assez compliqué comme ça de réussir à noter quelque chose en suivant le pas rapide du prince qui pour une raison ou pour une autre remplissait son devoir avec frénésie. Enfin, pas que Merlin ait eu le temps de vraiment regarder le prince.
« Très bien. J'en ai assez. »
Merlin cligna des yeux et quitta ses doigts tâchés d'encre du regard. Il se retourna pour trouver le prince appuyé contre une barrière –pas son idée la plus brillante- et le visage tout chafouin. Les aides de ferme avec qui il discutait plus tôt avaient disparu, sans doute partis vaquer à leurs différentes tâches.
« Pardon ? »
Arthur agita sa main droite en direction du sorcier comme si sa gestuelle pourrait faire comprendre quelque chose au jeune homme. Mais visiblement Merlin était trop stupide pour comprendre puisque qu'Arthur lâcha un râle de mécontentement. « Dis-moi ce qui t'énerves. Cela fait des jours que tu ne parles pas et que tu boudes. »
Ah. L'explication était en réalité assez simple. Arthur avait invité Gwen à dîner. Mais il s'agissait normalement d'un moment que le prince réservait à Merlin, ou en tout cas, c'est ainsi que le jeune sorcier l'avait perçu toutes ces années. Et quand Merlin lui avait demandé comment s'était passé sa soirée le lendemain matin, Arthur lui avait répondu avec une froideur peu commune : « Pas que ça te concerne, mais c'était une bonne soirée. » Vraiment ! La gorge de Merlin lui brûlait depuis ce jour, un peu de la même façon qu'elle lui brulait quand il avait envie de pleurer et qu'il se retenait. Quand ses émotions menaçaient de le submerger mais que ses yeux restaient secs.
Merlin essayait désespérément de se rappeler qu'Arthur ne lui avait jamais rien dit qui puisse suggérer qu'il le considérait plus que comme un ami. Ils ne s'étaient jamais rien promis. Ils n'avaient jamais dormi ensemble, pas même après ces banquets ou avancer droit était déjà une victoire. Dans ces moment-là, Arthur lui souriait comme un idiot imbibé et Merlin retournait toujours dormir dans sa chambre, même si ses rêves l'emmenaient toujours auprès de son prince.
« Ce n'est rien » répondit-il en reposant le regard sur son parchemin. Mais son écriture était floue, ou peut-être était-ce ses yeux ?
Arthur laissa échapper un grognement. Un véritable homme des cavernes. Il détourna les yeux quelques instants avant de plonger son regard dans celui de Merlin. « Je n'y crois pas une seule seconde. »
Merlin releva la tête et ouvrit la bouche pour lui assurer que non non, vraiment, tout allait bien dans le meilleur des mondes mais les jeunes hommes remarquèrent que deux femmes se précipitaient en dehors d'une petite grange et courraient vers la principale –bien plus impressionnante- où se trouvait Uther. Arthur et Merlin se jetèrent un regard inquiet avant de s'élancer vers la petite grange que les demoiselles venaient de quitter.
A l'intérieur, Merlin remarqua immédiatement que tout était prêt pour l'arrivée prochaine d'un petit veau. Les stalles étaient larges et propres. Pleines de foins frais et plusieurs sceaux d'eau s'entassaient dans un coin. Une large ouverture permettait également d'éclairer toute la pièce.
Dans l'une des stalles se tenait une vache avachie et tremblante. Les deux hommes se dirigèrent vers elle. A ses côtés se trouvait un jeune aide de ferme assis dans le foin, sa petite main de garçon flattait le côté de la bête en pleine mise à bas. La pointe des sabots du veau sortait de la mère, mais rien d'autre.
« Que ce passe-t-il ? » demanda Arthur.
Le garçon leva les yeux, surprit de ne pas être seul. Puis il remarqua qui le surplombait et il pâlit à vue d'œil. « El – Elle a commencé le travail il y a une heure vot' majesté. Elle a poussé pendant un moment mais y'a pas eu de progrès. Elle pousse mais le p'tit sort pas. Si on l'aide pas vite elle va mourir et le petit avec sauf que l'vacher est pas là aujourd'hui. » Il secoua la tête le regard triste. « M'man dit que c'est de mauvaise augure de perdre le premier veau de la saison. »
Arthur se tourna vers l'entrée de la ferme comme si son geste allait ramener les deux femmes avec de l'aide. La génisse souffla et se tortilla mais le veau ne sorti pas plus qu'il ne l'était déjà. Arthur regarda la vache, le garçon, puis Merlin et enfin la porte.
Le jeune sorcier soupira. Il retira sa veste et la fourra dans les bras du prince avec le reste de ses affaires.
« Mais qu'est-ce que – MERLIN ! »
« Juste … gardez-les. » Il se détourna d'Arthur qui le regardait les yeux effaré pour se tourner vers le garçon. « Est-ce que tu aurais des gants et de la corde ? » Il remonta ses manches jusqu'au-dessus de ses coudes, attendant une réponse.
Le garçon le regarda un instant sans comprendre avant que ses yeux ne s'éclairent et qu'il pointe un coin de l'étable. Quand Merlin revint avec une gigantesque paire de gant sur chaque main et de la corde sur l'épaule, Arthur percuta également.
« Tu sais comment faire naître une vache ? » demanda-t-il incrédule. Il avait le regard d'un enfant qui découvrait un talent caché de ses parents pour la première fois alors qu'il serrait les affaires de son serviteur un peu plus fort contre son torse.
Merlin s'accroupit à côté de la vache et palpa son ventre gonflé. « Je l'ai vu faire beaucoup de fois en grandissant à Ealdor, et j'ai aidé pour quelques mises à bas quand il fallait plus de bras. Je ne suis pas un expert mais elle a déjà fait le plus gros du travail donc je pense que je peux gérer. »
Que dieu le garde s'il échouait.
Il enroula la corde autour des petits sabots du veau, se recula d'environ un mètre et … il attendit. Pendant longtemps.
« Merlin qu'est-ce - »
La vache se contracta, meuglant avec puissance avant de pousser. Merlin enroula la corde autour de ses poignets et tira de toutes ses forces. Les pattes avant du veau se débloquèrent et sortirent d'un seul coup du corps de la mère. La boule qui avait pris place dans la gorge de Merlin se desserra. Bien, c'était très bien.
Quand la vache poussa à nouveau, Merlin parvint à faire sortir la tête et le haut du corps sans trop de difficulté. Le haut de la patte arrière se distinguait déjà. Le veau respira immédiatement et Merlin laissa échapper un sourire de soulagement. Il n'avait jamais su comment les vachers parvenaient à faire respirer un jeune veau qui ne répondait pas.
Merlin tira à la main la dernière patte et la mère se leva dans la foulée. Dès que la corde fut détachée des sabots du veau, l'aide de ferme aida Merlin à sortir de la stalle pour que la mère puisse nettoyer son petit. Il regarda Merlin les yeux brillants d'admiration quelques instants avant de les écarquiller et de s'incliner précipitamment. Merlin se retourna pour trouver Uther entouré des fermiers plus âgés.
« Er- », commença-t-il.
Un homme avec une barbe épaisse s'avança vers lui tout souriant et lui claqua l'épaule. « C'était bien géré mon gars. Tu ferais un très bon vacher ! Tu voudrais pas d'un boulot ? Au moins pour la saison ? »
« Non ! Enfin, heu, je ne pourrais pas. Je – j'ai juste … Enfin je veux dire – Merci, mais- »
« Il a déjà un travail, mais nous vous remercions tout de même. »
Merlin lança un regard reconnaissant vers Arthur. Aider une vache à mettre au monde son petit était une chose, mais il n'était pas maître vacher. Il n'avait absolument aucune idée de comment les nourrir, ni en quelle quantité. Il ne savait pas non plus quelles maladies elles pouvaient contracter, ni comment les soigner. Il serait absolument terrible, et pas dans le bon sens du terme.
Le plus vieux des hommes – et probablement le propriétaire de la ferme- accepta la réponse avec un haussement d'épaule. Puis il guida Uther plus près des stalles pour voir le nouveau-né. Merlin en profita pour se précipiter dehors et se laver sommairement avant que quelque d'autre ne tente de lui offrir un travail.
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Un peu plus tard, les deux jeunes filles qui étaient allées chercher de l'aide lui apportèrent un bouquet de bleuets. Le jeune homme rougit en acceptant les fleurs alors que les demoiselles partaient en gloussant. Merlin porta alors le bouquet à son nez et inspira profondément. Elles sentaient le printemps et les herbes médicinales du laboratoire de Gaius. Merlin laissa échapper un doux sourire à la pensée de l'homme qu'il considérait comme son père.
« Pendant combien de temps exactement vais-je devoir portez tout ceci ? » Arthur approchait, bruyant comme à son habitude avec toutes les affaires que Merlin lui avait lancé dessus. « Je suis le prince. Que dis-je, le prince héritier. Ce sont les autres qui sont sensé porter mes affaires, pas l'inverse ! »
Sans attendre de réponse il fourra l'ensemble des affaires dans les bras de Merlin, attrapant dans le même mouvement –et avec aisance- le petit bouquet de bleuet. Il les renifla comme Merlin quelques instants plus tôt, mais son visage se chiffonna de confusion. Comme s'il s'était attendu à une autre odeur.
« Elles sentent davantage comme un antidote que comme des fleurs », commenta-t-il.
Merlin acquiesça et enfila sa veste. Son matériel d'écriture était tout chiffonné. Merci Arthur. « C'est parce que c'en est. On peut utiliser le tonic de bleuet pour soigner les petites fièvres et les congestions. Les irritations oculaires aussi, et même les troubles menstruels. »
Arthur se figea et grimaça de dégout. « C'en est assez. Je n'ai pas besoin d'en savoir davantage sur les problèmes menstruels. »
Merlin roula des yeux. Le futur Roi de Camelot était un bébé. « Lorsque vous vous marierez vous devrez probablement en savoir un minimum Arthur. »
« Absolument pas. »
La réponse rapide fit autant sourire Merlin qu'elle lui serra le cœur parce qu'il était évident que si, un jour Arthur se mariera.
Le prince porta à nouveau les fleurs à son nez même s'il ne sembla pas plus en apprécier le parfum. Il se dirigea ensuite vers les chevaux et rangea le bouquet dans la sacoche de selle en cuir de Merlin. Mais curieusement, il en garda une pour lui. Le jeune sorcier, quant-à-lui, prit le parti de ranger ses affaires à côté du bouquet et de s'occuper de vérifier leurs montures pour le voyage. Même si en réalité, Merlin essayait davantage de camoufler ses regards fuyant vers le prince. Arthur contemplait toujours la fleur quand Uther annonça le départ du cortège.
« Je ne vous aurais jamais pris pour un amoureux des plantes », commenta Merlin en enfourchant sa monture.
Arthur sursauta comme si on lui avait pointé une épée dans le derrière. Surprit dans sa contemplation de la petite plante bleue. Mais il la jeta rapidement par-dessus son épaule, feignant l'innocence. « Bien sûr que non Merlin. J'étais - ». Il prit une grande inspiration et Merlin ricana de son inconfort. « Sais-tu quels genre de fleurs Guenièvre pourrait aimer ? »
Merlin le doubla en toussant fortement. Ses poumons et son cœur se serrèrent et il se courba en deux sous la douleur. Il toussa dans son écharpe et se gratta la gorge pour essayer de déloger ce qui provoquait sa quinte de toux. Il haleta et chercha son air quelques instants, toujours courbé en avant et appuyé contre l'encolure de son cheval pour se stabiliser.
« Tout vas bien ? » demanda Arthur. Il était penché vers Merlin, le regard soucieux. Mais quand Merlin porta son regard sur lui, il décala son cheval de plusieurs pas. « Ne me tousse pas dessus ! je n'ai pas le loisir ni le temps d'attraper ta maladie. Peu importe ce que c'est ! »
Merlin fixa la crinière de son cheval. Sa poitrine le brulait toujours et il ne pouvait pas prendre de grande inspiration sans subir une nouvelle quinte de toux. Qu'avait-il pu respirer récemment qui le faisait se sentir si faible ? ça ne pouvait pas venir des vaches.
« Ne vous inquiétez pas, Votre Atrocité » répondit Merlin, la voix encore cassée de sa précédente tentative. « Je vais bien. »
Il talonna son cheval pour passer au trot afin de suivre Uther et le reste de sa garde qui quittaient déjà la ferme, laissant Arthur les rattraper.
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Quand le comité rentra enfin à Camelot, Merlin offrit d'aider les garçons d'étable pour brosser les montures. Arthur n'y vit aucun inconvénient mais stipula que son serviteur ne devait pas oublier ses autres tâches pendant qu'il communiait avec la nature. Ou peu importe ce qui se passait entre lui et les animaux aujourd'hui.
Gaius avait énormément d'ouvrages sur les plantes médicinales. Celles qui soignaient, celles qui rendaient malade. Celles qui pouvaient être transformées en poison. Il en possédait également sur les plantes exotiques et sur celles que l'on pouvait cueillir dans les environs. Arbres, buissons, mousses, fleurs : il avait des livres sur tout. Merlin parcourra les étagères remplies de livres du vieil homme. Ses doigts glissaient sur les tranches de chaque ouvrage pendant que son autre main tenait délicatement la petite fleur bleue. Il s'était assuré d'être seul pour pouvoir faire ses recherches.
Il trouva l'information qu'il désirait dans le troisième livre, le tout accompagné d'une image.
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Myosotis.
Oreille de souris.
Ne m'oublie pas.
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Petite fleur en forme d'étoile de la famille des bourraches. Ses pétales peuvent être bleus, blanches, violettes ou roses avec un centre jaune très vif. Ses graines se dispersent en s'accrochant à la fourrure des animaux ou aux vêtements. Elles préfèrent un environnement humide. On peut les rencontrer sur des terres molles, le long des ruisseaux et des rivières. Les bleuets sont à leur plein potentiel lorsque leur couleur est pleine et non partielle. Ils fleurissent au printemps.
Pour soigner : peut être utilisé contre les saignements de nez et les problèmes pulmonaires. A ingérer en thé une fois par semaine.
Pour blesser : en large dose il s'agit d'un poison pouvant causer des douleurs d'estomacs, des irritations de la peau, des selles sanglantes, la peau jaune, un gonflement du corps, de la fatigue et éventuellement la mort.
Sortilège : Le bleuet peut être porté en sachet afin de garder un être aimé proche. Faire un petit bouquet et le tenir proche du cœur.
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Il s'agissait surtout d'informations très basiques sur la plante. Les bleuets n'infectaient pas magiquement quelqu'un par contacte. Cette plante n'était pas utilisée dans des sortilèges causant des vomissements répétitifs. C'était une plante banale, inoffensive.
Cependant, si la fleur n'était pas à l'origine d'un sortilège ou d'une maladie contagieuse, alors Merlin ne pouvait envisager qu'une seule autre raison à son vomissement intempestif de fleur.
« Le Hanahaki » haleta-t-il en fixant l'ouvrage.
Mais ce n'était pas possible, ni envisageable. C'était une maladie très rare, trop rare et les symptômes ne coïncidaient pas ! En plus des vomissements il lui faudrait souffrir d'un amour à sens unique. Et certes il aimait Arthur, comme il n'avait jamais aimé personne mais il lui fallait aussi avoir le cœur tellement brisé que sa magie … que … et –
Merlin ferma violement le livre, écrasant la fleur entre ses pages et en attrapa un autre sur les maladies magiques. Il ne lui fallut pas beaucoup de temps pour trouver la page sur le hanahaki et de la lire. Il n'avait pas peur. Il ne pouvait pas être malade. Pas de ça en tout cas.
Merlin fixa la page, son regard sautant entre chaque ligne à une vitesse folle. Les racines s'enroulaient autour des poumons et du cœur de la personne infectée. Cela pourrait expliquer pourquoi chacune de ses respirations était si douloureuse et pourquoi il avait cette sensation d'être pressé comme un pruneau au niveau de la poitrine. Mais il pouvait aussi s'agir de stress. Mais il avait définitivement toussé des pétales de fleurs. Si Merlin souffrait vraiment de hanahaki il n'allait pas tarder à sentir ses muscles faiblirent, il commencerait aussi à avoir du mal à se concentrer. Il s'affaiblirait et il suffoquerait. Il s'agissait probablement de l'une des pires façons de mourir. C'était comme se noyer, mais pendant des semaines.
« Un mois. » C'est ce qu'indiquait le livre. S'il ne pouvait pas obtenir le remède il serait mort avant Beltane. Et la seule façon de soigner cette maladie était de voir son amour lui être retourné, ce qui voulait dire … A moins qu'Arthur ne tombe miraculeusement amoureux de lui et qu'il ne lui avoue ses sentiments, Merlin pourrait mourir.
Non. Il allait mourir.
Merlin ferma le second livre. Avec douceur cette fois-ci, perdu dans ses pensées. C'était absolument hors de question. Il n'allait pas mourir juste parce qu'il toussait quelques maudites pétales de fleurs. Albion avait besoin de lui. Arthur aussi d'ailleurs, cet homme était absolument incapable de survivre sans lui. Et même s'il était malade, il était évident que le jeune homme comptait beaucoup pour le prince. Merlin pourrait faire quelques suggestions à Arthur, lui donner l'idée qu'ils pouvaient être un peu plus que des amis. N'est-ce pas ?
Le sorcier regarda son reflet dans un pot en verre. Les mains appuyées sur la table, au-dessus du livre et la mine défaite. Qui essayait-il de tromper ? Il n'avait pas réussi à se confesser au moment où il pensait ses sentiments réciproques. Il était complètement absurde de sa part d'imaginer pouvoir réussir alors qu'il savait désormais que l'intérêt d'Arthur se portait sur quelqu'un d'autre.
Donc s'il ne parvenait pas à faire disparaitre son hanahaki comme par magie –ce que personne n'avait réussi à faire d'ailleurs – alors il serait mort dans le courant du mois.
Merlin s'assit lourdement sur un tabouret, sa tête entre ses mains. Mais il avait un problème bien plus important que de simplement contracter une maladie mortelle qui n'avait absolument aucun remède plausible : dans le Camelot de Uther Pendragon, développer un hanahaki équivalait à pratiquer de la magie en place publique, les fesses à l'air et ses yeux brillant d'or à cause des sortilèges.
Donc si Merlin se mettait malencontreusement à tousser des pétales devant la mauvaise personne, il pouvait tout aussi bien allumer son propre bucher et sauter joyeusement dedans lui-même. Au moins s'étoufferait-il à cause de la fumée et pas à cause des fleurs. Mais il n'était pas certain de savoir quel cas était le pire. La fumée sentirait plus mauvais et le goût serait absolument détestable, mais l'action en elle-même serait bien plus rapide qu'une suffocation par plante.
Oh parfait … Il débâtait avec lui-même sur la meilleure façon de mourir.
Génial.
« Je vais vraiment crever. »
Bonjour à tous ! J'espère que ce quatrième chapitre vous aura plu. Comme vous aurez pu le constater, il est bien plus long que tous les autres que j'ai posté jusqu'à présent et nous rentrons enfin dans le vif du sujet.
Nous sommes à peu près à la moitié de la traduction. J'envisage d'en faire une dizaine de chapitres, ou peut-être un petit peu moins en fonction du découpage de l'OS original (que je fais très clairement au feeling).
N'hésitez pas à me dire ce que vous avez pensé de ce chapitre ! J'attends vos retours :)
LPC ~
