Chapitre 4

Decrescendo

"Mais vous êtes toutes devenues complètement folles !"

Paméla sursauta, peu surprise par le coup de sang mais frémissant néanmoins. Le jour allait se lever, même si par la fenêtre on ne pouvait voir que la fumée grisâtre drapant les toitures. Depuis leur fuite, les militantes avaient retiré leurs habits, courant dans les rues d'un abri à un autre. Moins de la moitié étaient parvenues à revenir à leur cachette. La grande pièce cachée, qui lui avait parue si étroite au début de la nuit, s'était vidée. Des chaises inutilisées étaient appuyées contre le mur. Ca et là des femmes erraient, seules ou en petits groupes séparés. Dos au mur amovible, la rousse incandescente se tenait bras croisés face à ce qu'il restait de leur manifestation. Appuyées contre la table, les deux autres femmes en uniforme s'étaient coupées du monde, la brune masquée soignant la blonde.

Paméla baissa les yeux sur ses mains. Elle avait nettoyé le sang dans une fontaine, mais il restait des taches brunes sur la manche de sa chemise. Tirant sur sa veste pour les cacher, elle jeta un coup d'œil vers Harleen. Elle n'avait pas su quoi répondre à sa question, balbutiant qu'elle avait juste poussé quelqu'un pour fuir. Son amie s'était tue. Ce silence tendu la brûlait de l'intérieur. Assise à côté d'elle, l'air hagard, Harleen regardait leur cheffe, qui s'était lancée dans une longue diatribe. Paméla se mordit les lèvres. Elle aurait voulu lui serrer la main, pour lui apporter le même support qu'elle lui avait procuré quand elle passait ses journées allongées dans son lit. Tordue entre ce désir de l'aider et son envie de fuir, de retourner au cloître avant que les nonnes ne sonnent la Prime, Paméla croisa ses bras, cachant le tremblement de ses mains.

"Ce n'est pas avec ce genre de comportement qu'on fera respecter notre opinion ! Vous pensez vraiment qu'ils vont nous donner le droit de vote s'ils pensent que nous ne sommes pas capable d'être raisonnables ? Ce genre d'action ne fait que retarder le suffrage ! Plus on restera calme, plus il y aura de résultats et moins il y aura de risques !"

Paméla n'avait pas tout écouté, mais le reste de son discours était dans le même ton, ce qui n'était pas pour plaire à son auditoire. Certaines baissaient les yeux, mais la plupart préféraient s'échanger des regards peu amènes. Sur leurs visages se lisait un mélange de colère, de frustration et de déception. Sentant venir une mutinerie, elle tira un peu sur la manche d'Harleen, lui chuchotant qu'elles feraient mieux de partir. Harleen fit "non" de la tête, sans quitter la rousse incandescente des yeux.

"Moins de risques ?" S'offusqua une femme seule, prostrée dans le fond "Moins de risques ! Ah!"

Quelqu'un inspira brusquement, choquée par l'intervention. Entendant cela, la chauve-souris rouge fit une pause dans son discours. Au bout de quelques secondes sa voix, devenue sèche, résonna à nouveau dans la pièce.

"Tu as quelque chose à dire peut-être ?"

D'abord elle ne dit rien, continuant de regarder le sol. On posa une main sur son épaule, sans doute pour l'inciter à se taire. Elle repoussa cette main avec un geste rageur et se leva.

"Oui j'ai quelque chose à dire ! On a toutes quelque chose à dire, c'est pour ça qu'on est là ! Parce qu'ici on m'avait dit que je pourrais parler et qu'on m'écouterait, qu'on s'entraiderait !" Sa voix s'éleva, avant de se briser en un sanglot furieux. "Et puis j 'ai passé dix jours en prison, on m'a pris mon fils et tout ce qu'on a gagné c'est qu'on se moque de nous dans les journaux !"

Des murmures s'élevèrent.

"Moi on m'a virée de mon travail parce que j'avais un badge de chauve-souris rouge dans mon sac !" Ajouta une autre.

Le visage de la Rousse passa du l'une à l'autre, décontenancée qu'elles s'opposent. La femme qui avait perdu son enfant lui lança un regard noir. La Rousse se tourna vers elle.

"On a toujours étés-"

"Moins de risques pour qui d'ailleurs?" Coupa la Mère. "Nous on peut être dénoncées, on ne peut pas choisir ce qu'on va faire, on ne sait même pas ce qu'on va faire des fois ! C'est la surprise ! On doit donner nos noms et venir sans masque alors que vous, personne vous connaît !"

Elle leva les mains, faisant un geste pour les calmer. Deux ouvrières se regardèrent avant de se lever d'un commun accord. L'une cracha par terre avant de partir.

"On a eu cette discussion, notre anonymat est nécessaire parce que ça nous permet d'apporter des informations plus utiles-"

"Quoi, celles qu'on donne comptent pas ?" Coupa une autre en se levant. "Donc je dois arrêter de lire le courrier de mon patron, c'est ça ?"

"Ton patron ?" Renchérit une autre. "Estimes-toi heureuse, je dois espionner mon mari ! Si jamais il l'apprend..."

Plus aucune n'était assise désormais. Emportée par le mouvement des autres, Harleen s'était levée aussi, et Paméla l'avait imitée, ne se sentant pas assez à sa place dans ce groupe pour faire autre chose. Les deux autres femmes en uniforme les regardaient à présent, la blonde, qui était blessée, se cachait un peu derrière la brune.

"Il y a une différence ! Nous on doit se battre pour vous protéger ! Si vous commencez à tenter des actions pareilles, ça attirera les représailles et on ne sera plus en mesure de faire quoi que ce soit pour vous défendre !"

"Pourquoi on ne pourrait pas se battre ?" Coupa Harleen subitement. "Donnez-nous des cours de combat ! A quoi ça sert si on ne peut pas combattre ensemble ?"

"Ouais on finit toujours par se prendre des mandales t'façon ! Autant qu'on sache les rendre !" Crôassa une bonne à l'air revêche.

Cette fois-ci, elle était visiblement prise de court. Elle cherchait ses mots sans les trouver. Paméla avait du mal à suivre la discussion, à ressentir quoi que ce soit devant ce triste spectacle.

" C'est... On ne peut pas... Enfin, nous ne sommes pas une milice !" Elle protesta.

"Ouais avoue que c'est parce que tu nous fais pas confiance, c'est ça ?"

"Vous avez lapidé une actrice !"

Les protestations noyèrent sa plainte. On pouvait entendre des commentaires désobligeants sur l'actrice, sur le Burlesque, sur les hommes, le gouvernement, sur leurs méthodes de fonctionnement, sur le symbole qui leur avait été imposé, sur l'hypocrisie de tout ceci.

"A quoi ça sert de se battre pour l'égalité si on n'est même pas égales entre nous ?" Demanda Harleen d'une voix forte, coupant court à toute discussion.

La porte cochère claqua contre un mur à l'extérieur, signalant un départ. Elles le prirent toutes comme un signal que c'était fini. Dans le silence de mort qui avait suivi les échanges, elle sortirent les unes après les autres, passant devant la Chauve-Souris Rouge sans la regarder. Des badges furent jetés à ses pieds, y compris celui d'Harleen. Paméla, qui s'était oubliée un instant, sursauta en voyant que son amie n'était plus à ses côtés et qu'elle la laissait derrière. Elle pressa le pas. La rattrapant en dehors du lieu de rendez-vous, elle se mit à tousser. L'air pollué décourageait les excès d'enthousiasme. Harleen marchait vite, sans ralentir pour Paméla, qui la suivait en continuant de tousser. Très vite, sa silhouette devint trouble dans le brouillard. Fixant ses jupes, elle agrandit ses enjambées pour tenter de tenir le rythme. Il ne fallut pas longtemps pour qu'elle se rende compte que si elle continuait, elle allait s'évanouir.

"Harleen !" Grinça-t-elle en ralentissant.

Elle ne s'arrêta pas. Son angoisse fut remplacée par de la colère. Si elle refusait de lui parler parce que Paméla avait blessé quelqu'un, alors elle allait faire une scène. Ca ne serait jamais arrivé si Harleen était venue avec le groupe, ou si elle n'avait pas été la chercher, ou si elle n'était pas venue tout court. Sa patience avait des limites.

"Harleen ! Tu m'as entraînée là-dedans, la moindre des choses ce serait de m'attendre !"

Cette fois-ci elle se retourna. La fureur qu'elle put lire dans ses yeux ne fit que nourrir la sienne. Le souffle court, Harleen serra les poings revenant avec elle.

"Je t'avais prévenue que ce serait dangereux, ce n'est pas de ma faute si tu as décidé de venir, ne viens pas me blâmer-"

"Oh non n'essaye même pas !" Elle la coupa en haussant le ton. "A chaque fois qu'on se voit tu me parles de ces fichues réunions, tu me dis qu'il n'y a pas de violence, que toutes les voix comptent. Je t'ai dis que je ne voulais pas venir et tu-"

" Tu es ! Venue ! Me voir !"

"Non-"

"Je ne t'ai pas parlé pendant une semaine, c'est toi qui es venue!" Insista Harleen.

"JE SUIS VENUE PARCE QUE TU NE ME PARLAIS PLUS !" Elle hurla, tremblante de rage de ne pas pouvoir finir ses phrases. "Je pensais que tu m'en voulais parce que ça t'importe autant et moi non !"

Elle ne savait pas ce qu'elle voulait dire. Que la cause avait plus de valeurs à ses yeux qu'à ceux de Paméla ? Ou que Paméla elle-même avait moins de valeur que la cause aux yeux d'Harleen? Un poids tomba sur tout son corps, combattu par sa colère. C'était le cas n'est-ce pas ? Si elle l'ignorait pour ça, alors, après tout, ça voulait dire que Paméla ne devait pas importer tant que ça à ses yeux.

"Mais non ! C'est parce que tu t'es fiancée sans rien me dire !"

Paméla ne su quoi répondre pendant un instant. Elle était pétrifiée. Toutes les réponses lui venant à l'esprit se bloquaient en travers de sa gorge.

"Je... Je ne savais pas que tu l'avais appris..."

Harleen leva les mains et les yeux au ciel, comme si elle le prenait à témoin de ce qu'elle devait endurer.

"Evidemment que je l'ai appris, ça fait des mois que toute la faculté fait choux gras de le coure très peu subtile que Woodrue fait à une de ses élèves, dont tu ne m'avais jamais parlée soit dit en passant."

"Mais je t'en ai parlé ! Je te l'ai dis qu'il me mettait mal à l'aise et-"

" Alors quand tu as enfin dit oui," Reprit-elle en haussant le ton. "Tout le monde en a parlé ! Et ah, quel beau couple ils font ! Si ce n'est pas charmant !"

Elle avait baissé les yeux, rouge et honteuse que ce secret ait été révélé. La réaction d'Harleen était pire que tout ce qu'elle avait pu imaginer. Serrant les poings elle ferma les yeux pour se calmer.

"Je t'avais dis qu'il me mettait mal à l'aise-"

"Mais alors pourquoi tu as dit oui ?" Demanda Harleen, une pointe de désespoir dans la voix.

"Parce qu'il faut qu'il approuve ma thèse pour que je puisse passer mon doctorat ! Ca ne t'es pas venu à l'esprit ?" Elle explosa, perdant le semblant de calme qu'elle avait maintenu. "Je n'ai aucune envie d'épouser ce satire, j'ai juste accepté le temps de présenter ma thèse et ensuite je serais libre !"

Loin de la rassurer, Harleen sembla se rétrécir sur elle-même. Ses yeux bleus étaient emplis de tristesse.

"Tu utilises l'amour de ton directeur d'étude pour être sûre qu'on valide ta thèse ?" Souffla-t-elle à mi-mot "Paméla... Est-ce que tu t'entends ?"

Alors que son amie- non, alors que Quinzel s'étiolait, Paméla s'enflammait. Ce qu'elle faisait avait l'air tellement vicié quand elle le présentait comme ça. C'était comme... C'était pire que le Burlesque. Son visage devait être plus rouge que ses cheveux désormais, horrifiée qu'on puisse penser cela. Ce n'était pas comme si elle se baladait les jambes à l'air devant un public ! Et c'était certainement moins pire que d'amener quelqu'un à ce genre de spectacle !

"Qu'est-ce que je pouvais faire ? Refuser et me faire virer parce que je n'aurais plus eu de directeur d'étude ?"

Harleen se passa les mains sur le visage.

"Et dans tout cela tu ne t'es pas demandée si le problème ne viendrait pas de la qualité de ta thèse ?"

Il lui fallut une seconde pour comprendre le sens de sa phrase. Puis il descendit sur elle en une pluie glacée. Elle ouvrit la bouche et posa une main sur sa gorge. Elle avait vraiment dit ça ? Harleen paraissait aussi choquée par ses propres paroles, les yeux écarquillés, ses doigts couvrant sa bouche.

"Non ce n'est pas-"

"Je t'aime."

Les mots de Paméla tombèrent entre elles, jetant un froid dans la ruelle. Harleen fit un pas en arrière, ouvrant et fermant sa bouche inutilement. Le regard de Paméla se fit polaire. Mentalement, elle compara ce visage avec le doux sourire avec lequel elle l'avait réveillée, il y a quelques jours leurs souvenirs ensemble lui paraissaient désormais bien amers. Elle s'en voulait déjà d'avoir parlé.

"Je... Ton amitiée m'est précieuse mais-"

"Ce n'est pas ce que je veux dire." Elle la coupa. "Je sais que c'est impossible qu'on soit ensemble, tout comme il est impossible que du jour au lendemain tout le corps universitaire ne me juge que sur mon travail, aussi médiocre soit-il. Alors si je dois vouer mon coeur à quelqu'un qui ne m'aime pas, autant que mes affections servent à quelque chose."

En elle, le maelstrom de ses émotions avait explosé, ne laissant que débris derrière le tumulte. Là où fleurissaient ses passions, il n'y avait plus qu'une terre brûlée. Tous ses doux rêves de liberté, d'une vie heureuse, d'une compagne, d'un diplôme qu'elle aurait mérité, avaient été incinérés les uns après les autres. Sa vie était à présent entre les mains de Woodrue. La seule évocation de ses actions avait suffit à détruire ... Le seul grand amour qu'elle connaîtrait jamais. Rien de ce qu'elle ferait ne pourrait y changer quoi que ce soit. Harleen étant toujours muette, Paméla partit dans la brume.

Tout en elle ne demandait qu'à se retourner pour répondre à un appel, quel qu'il soit. Sa gorge était tellement prise qu'elle ne faisait pas attention aux miasmes qui s'infiltraient dans ses poumons. Elle laissa les nuages de fumée l'envelopper. Concentrée sur les sons qui l'entouraient, les voix aux loin dont elle ne pouvait comprendre aucun son, elle distinguait à peine ce qu'il y avait devant elle. Arrivée dans la lumière laiteuse d'un lampadaire, Paméla ne put se retenir, et regarda en arrière. Mais la rue était vide. Un éclair de douleur traversa toute son apathie pour remonter jusqu'à sa gorge. Cachant son visage entre ses mains, elle lâcha un seul sanglot. Elle serra la mâchoire aussi fort que possible pour retenir les autres. Ses jambes ne la portaient plus. Ses genoux se blessèrent sur le pavé. Le ciel s'effondrait sur elle et tout ce que Paméla pouvait faire c'était enfoncer ses paumes contres ses yeux pour garder ses larmes, dans un vain désir de garder sa dignité. Elle respira profondément. La violente quinte de toux qui s'ensuivit eut le mérite de lui rendre son calme.

Hagarde, assise à même le sol au milieu des ombres, elle ne trouvait pas la force de se lever. Le poids qui la suivait, enfoncé par les évènements, avait brisé son être pour ne laisser qu'un trou béant. Le son d'une cloche retentit et elle se rendit compte que ses oreilles sifflaient. Le râle de son souffle suffisait à couvrir le carillon. Sans s'inquiéter de sa posture, de son absence de chapeau et de gants ou de l'aspect de sa coiffure, elle se leva, se dirigeant aveuglément en direction du beffroi. En marchant par là elle retrouverait le cloître, elles n'étaient pas allées si loin. Ce souvenir en déversa d'autres. Elle se vit courir, le poignet d'Harleen dans une main, du sang dans l'autre. La montée d'adrénaline quand une planche craquait, juste avant de sortir de sa chambre, lui revint en mémoire. Le long soupir quand elle venait se lover contre elle au milieu de la nuit. L'image de son sourire quand elle l'avait réveillée ne serrait plus sa gorge.

Pas comme les lèvres de Woodrue sur les siennes.

Sa poigne lui avait bleui les bras pour qu'elle ne l'oublie pas. Il avait moqué ses fleurs qui, elle en était sûre désormais, ne l'aidaient pas parce qu'elle avait ignoré leurs avertissements. Il les avait blessées et Paméla, non contente d'être incapable de les protéger, les avait offertes en pâtures au satire, lui proposant d'en emporter un spécimen. Elle marcha plus rapidement, chaque claquement de talon la ramenant un peu plus sur terre, bien qu'elle semblât toujours flotter dans un cauchemar. Un groupe d'enfants silencieux s'éparpilla sur son passage pour la laisser passer, s'écartant contre les murs sans la quitter des yeux. Elle ne trembla pas quand ils la frolèrent. Les regardant de plus près, elle pouvait apercevoir une étincelle dans les orbites béantes de leurs masques, qui luisait sans rien éclairer.

A force de déambuler dans les rues, elle arriva enfin au cloître. Le columbarium avait déjà ouvert, et elle put pousser le portillon en fer forgé pour pénétrer dans la cour extérieure. Sentant un liquide sur sa main, elle la releva à ses yeux. Même en plissant les paupières, elle était incapable d'en distinguer la couleur. Elle essuya ses doigts sur sa jupe et au milieu des rayonnages vêtustes et des urnes cassées. Ses jambes la portèrent jusqu'à la porte d'entrée. Elle s'arrêta à deux pas du porche, respirant l'odeur de soupe qui s'échappait des cuisines, restant à l'affût à cause des bruits de vaisselle derrière la porte. Soudainement, elle vacilla, tombant contre une étagère. Ses bras résistèrent d'abord, puis elle lâcha pour s'asseoir entre les urnes.

C'était étrange, pensa-t-elle, comme tout pouvait s'effondrer si vite. Il y a une semaine, elle préparait encore sa thèse dans un calme relatif. Il ne lui restait qu'une semaine et elle serait libre. Puis elle avait dit à Harleen qu'elle se joindrait à elle dans une semaine. Et une semaine était passée. Une semaine pour elle, une semaine pour Harleen et une semaine pour sa thèse.

Assise dans la poudre d'ossements, Paméla releva les yeux, regardant les gouttes de pluie choir du ciel noir pour s'écraser sur terre.

"Bien sûr." Souffla-t-elle du bout des lèvres. "C'est l'évidence même..."

Ce n'était pas les matines, ni la cloche des premières prières qui avait sonné plus tôt, mais la cloche de Midi. Il était midi passé. Dans son errance, elle avait laissé échapper toute sa matinée.

Et la présentation de sa thèse.


Oui j'ai 4 mois de retard mais, voilà, j'ai eu une année de merde, j'ai changé trois fois (bientôt quatre) de taf, changé deux fois de logement et changé de pays depuis la publication de cette fic. Le pire, c'est que ce chapitre était écrit et formaté depuis la publication du chapitre un, mais j'avais même pas la motivation de le mettre en ligne. Quelle année de merde. La seule bonne nouvelle que je puisse offrir, c'est que Carnet de Bal en est à 30.000 mots et j'ai deux scénarios prêts à partir pour après. Désolée pour ce retard et un bon courage à tous en temps de Covid !

-Je ne l'ai pas souligné jusqu'à présent, mais Paméla n'est pas un narrateur fiable. Mais alors pas du tout. En fait, ça doit être la narratrice la moins fiable que j'ai écrit, et dans Georgia On My Mind la narration suit une gosse de 11 ans qui a pas la moindre idée de ce qu'il se passe. Donc ne vous fiez pas à ce que raconte Paméla, qui jusqu'ici a eut des absences, des problèmes de concentration, qui entend peut-être des voix et est quasi-constamment léthargique quand elle n'est pas en colère. Elle ne sait pas qui est la Cheffe Rousse Incandescente ? Si, Harleen lui a dit, mais elle a oublié. Est-ce qu'elle a jeté la fiole de vitriol ? Mystère. Harleen ne l'a jamais aimée ? Je crois que c'est assez évident que si.

- Les commandos de féministes qui font du Jiu Jitsu ça a existé ! C'est juste tellement Batman, je pouvais pas le laisser passer. Si vous voulez en savoir plus sur le côté historique des choses, cherchez "Edith Margaret Garrud" et "Suffrajitsu". Quant au petit groupe qui se casse la gueule ici, il est présenté comme ça pour deux raisons : D'abord, parce que ça fait plus de trauma pour Pam et le drama c'est bien. Ensuite parce que la première idée que j'avais pour les inclure, c'était de faire que Batwoman et les Batgirls (Cassie et Steph) soient les cheffes d'un groupes de militantes/espionnes, mais historiquement le côté peu égalitaire de certains groupes de suffragettes à causé des frictions (les ouvrières s'en prenaient plein la gueule et pas les mondaines), ce qui a fait qu'avec le temps les suffragettes se réunissaient beaucoup par classes sociales. Avec le temps le groupe initial présenté dans ce chapitre deviendra trois groupes : un groupe qui s'entraîne au Jiu Jitsu ensemble et sert de gardes du corps pour les manifestantes de toutes voilures, un groupe totalement non-violent manifestant publiquement et un groupe très violent qui s'associerait aux supervilaines pour des actions de guerrilla. Et Batwoman aurait des espionnes dans tout ces groupes.