Les drabbles sont des textes courts de 100 mots pile. Juste des mini scénettes ou une pensée peu développées. J'aime bien en écrire. C'est rapide, ça détend, et certains me donnent des idées à possiblement développer.

Il m'arrivera de publier des compilations des drabbles que j'écris, chaque fois que j'en ai douze (comme une boite d'œufs). Il n'y a pas vraiment de lien ou de continuité entre chacun d'entre eux. Juste, ils concernent un personnage/couple/duo et se passeront dans l'univers canon du manga.

Les drabbles écrits en gras sont classés 18+

Et cette présentation fait aussi 100 mots (trop tentant)


Couple : Minos x Rune (très mignons plus la plupart)


Rune lève ses bras et fait sortir sa lourde chevelure de sa robe cérémoniale. Les mèches argentées retombent harmonieusement, couleur claire sur habits sombres. Longs, soyeux, délicatement brossés, Minos est toujours fasciné par le soin qu'offre Rune à ses cheveux. Il tend la main, glisse ses doigts dedans. C'est doux, agréable, il s'y pelotonnerait volontiers, s'en servirait de couverture, dormirait surement bien dedans

– Seigneur Minos ? rougit Rune. Que faites-vous ?

Son procureur est bel homme en plus. Pourquoi s'est-il privé jusqu'à présent ?

– Ce soir, tu dors avec moi ! ordonne Minos.

Euphorique à l'intérieur, Rune ne refuserait jamais.


Aujourd'hui, Rune était debout. Face aux âmes, il écoutait leurs confessions, donnait sa sentence, droit comme un piquet, imposant et charismatique. De son siège, Minos le détaillait avec délice de haut en bas, l'admirant dans son intégralité, appréciant l'initiative. Le souvenir de la veille lui revint. Doux souvenirs que ces premiers ébats avec cet homme magnifique, si expressif.

Mais au bout de plusieurs heures, la position sembla l'incommoder. Ses jambes tremblaient, le livre dans ses mains pesait, mais devant son refus catégorique de s'asseoir, Minos comprit.

– J'aurais pt 'être dû y aller plus doucement.

Pour toute réponse, le procureur rougit.


– Comment préfères-tu que je t'appelle ? demanda Minos, sourire béat.

– Comment ça ?

– Mon chéri ? Mon cœur ? Mon amour ? Mon doudou ?

– Euh… rougit Rune.

– Où moins mignon. Mon homme ? Mon démon ? Ma moitié ?

– Mon prénom suffira, lui assura le Balrog.

– Ah non ! protesta Minos, doigts glissant dans les mèches argentées, arrachant un puissant frisson à Rune. Je veux pas t'appeler comme tout le monde. Tu m'es spécial. Je veux un surnom privé.

– Et bien… j'aime bien « mon cœur », s'empourpra-t-il, regard fuyant.

– D'accord mon cœur, approuva Minos en embrassant sa joue.


Une autre âme jugée, condamnée, lorsque Rune sentit une main se poser sur la sienne. Nul besoin de regarder, de parler, ce geste signifiait tout. Rune le comparait toujours à une horloge sonnant la fin de son travail.

Comme chaque jour, il sourit et tordit son poignet. Leurs paumes se touchèrent. La pulpe de leurs doigts initiait une caresse sur les phalanges fatiguées d'écrire, avant de s'entremêler dans une parfaite symbiose. Pas mot inutile dans le tribunal silencieux. Minos et Rune communiquaient autrement, se comprenant sans problème. Un sourire entendu, tendre échange, ils quittèrent les lieux main dans la main.


Rune se dandinait sur son siège, intriguant immédiatement Minos. Il avait remarqué que son procureur passait un certain temps à s'étirer après le travail.

– Tu as mal au dos ?

– Ça ira, mon Seigneur.

– Ça ne répond pas à ma question.

Minos tendit le bras pour toucher les lombaires du Balrog, le faisant sursauter.

– C'est là ?

– Je vous assure, tressaillit Rune, ça va.

– Bourrique ! Viens ici.

D'un mouvement sec, Minos tira Rune de son siège jusque sur genoux.

– J'ai besoin d'un lieutenant en parfaite forme. Laisse-toi faire.

Les doigts habiles massèrent doucement le dos meurtri, faisant frissonner Rune.


Si Rune portait ses fonctions en haute estime, une partie de lui le faisait terriblement souffrir. Le prix à payer pour seconder Minos, spectre majestueux qu'il aimait éperdument. Pour lui, il serrait les dents et prenait place sur ce siège trop dur, douleur postérieure silencieuse.

– Tiens ? s'étonna Rune

– Est-ce mieux comme ça, mon cœur ? demanda Minos.

Un coussin moelleux s'était rajouté à sa place habituelle, rendant l'assise bien plus confortable.

– C'est parfait, sourit Rune touché par cette attention. Merci

– C'est aussi dans mon intérêt de bichonner ton…

Coussin jeté au visage par un Balrog pivoine. Embarrassant Griffon !


Pas de soleil aux Enfers, mais Rune connaissait une lueur plus éblouissante encore. Ou même deux. Deux éclats brillants de malice, d'une légèreté étonnante pour ces lieux. Deux sphères fascinantes, reflétant l'érudition, le charisme d'un monarque. Deux astres pénétrants qui toisaient les âmes en jugement, leur déliait la langue sans avoir besoin de parler. Deux orbes qui se radoucissaient lorsqu'ils se tournaient vers lui, avant de s'enflammer de passion.

Rune ne ressentait pas l'envie absolue de remonter à la surface pour apprécier la clarté du soleil. L'or des yeux de Minos lui offrait toute la lumière dont il avait besoin.


– Je crois que je vais adopter un chat, déclara soudainement Minos.

Rune, qui finissait de se préparer pour une mission de quelques jours sur Terre, faillit tomber à la renverse. Encore une lubie du Griffon ?

– Un chat blanc aux yeux mystiques et au poil doux, précisa-t-il.

– Tu y penses sérieusement ? l'interrogea le Balrog.

Minos se leva et enlaça son compagnon, caressant délicatement ses longs cheveux soyeux.

– Ta douce chevelure va trop me manquer, je dois trouver une substitution.

Attendri, Rune l'embrassa.

– Je rentrerai vite, d'accord ? En plus, je suis allergique.

Ou plutôt, il refusait le moindre remplaçant.


Rune marchait sur des sentiers pour s'y détendre avant de rentrer de mission. Lui et d'autres spectres avaient combattu une créature échappée des Enfers, avec succès, bon travail d'équipe. Il se souvenait combien Minos s'était inquiété pour lui, l'embrassant avidement et lui demandant d'être prudent.

Sa plus grande difficulté avait été l'éloignement. Sept jours sans le voir, Minos lui manquait terriblement.

Sur le chemin, Rune croisa un petit chien blanc, un Coton de Tuléar selon lui. Son pelage immaculé et ses poils couvrant ses yeux lui rappelèrent immédiatement Minos. Il sourit en caressant l'animal docile. Bientôt, il reverrait son amour.


Quoi ! Rune est rentré de mission et personne ne lui dit rien ! Les rapports à Dame Pandore pouvaient bien attendre, non ? Même ses jugements d'ailleurs. Rhadamanthe le tuerait sans doute s'il l'entendait penser, mais Minos s'en fichait complètement. Sans gêne, juste guidé par ses sentiments, il planta son procès en cours, laissant un sursis à l'âme pour réfléchir à ses péchés. Il marcha, courut plutôt, jusqu'aux archives. Evidemment, Rune s'y trouvait, étudiant déjà ce qu'il avait manqué. A peine leva-t-il la tête que les bras de Minos l'étreignirent avec force.

– Bon retour mon cœur. Tu m'as manqué.


Installé à l'extérieur, à même le sol, entre les jambes de Minos, Rune piquait du nez sur son livre. Suicide collectif d'une secte la veille. Arrivée en masse d'illuminés complètement agités, ne respectant pas le silence et prenant Minos pour leur sauveur, ils avaient dû veiller tard pour s'occuper d'eux rapidement. Jour de repos mérité en conséquence, Rune voulait en profiter pour avancer sa lecture mais le manque de sommeil se faisait sentir.

Les bras de Minos l'enlacèrent tendrement, son dos s'appuya sur le torse bien-aimé.

– Repose-toi, mon cœur.

Quel timbre berçant. Rune ne résista pas et ferma les yeux.


Les doigts glissent sur la paume ouverte. Rune s'applique. Il masse chaque articulation ou point d'acupression de cette main aux phalanges agiles. Tout chez Minos du Griffon est d'une beauté remarquable, mais Rune a une préférence pour ses mains.

Il apprécie leurs gestuelles harmonieuses et efficaces, plume en main ou lorsqu'il manipule ses fils, jamais un mouvement inutile. Il adore lorsqu'elles entourent son visage, juste avant que le juge ne l'embrasse. Il glousse lorsqu'elles lui chatouillent ses flancs, et soupire lorsqu'elles descendent plus bas.

Le soin terminé, Rune embrasse chaque doigt avec amour. Satisfait, Minos tend alors son autre main.