Ceci est une traduction de la fanfiction The Drinny Thing écrite par Colubrina (lien pour la VO sur mon profil).


Luna la trouva assise, adossée contre un mur en pierre du troisième étage. Les traces de brûlures laissées par la guerre étaient toujours visibles sur les murs et l'arrière de son pull était probablement recouvert de suie noire ; certaines traces n'étaient pas assez importantes pour être nettoyées donc elles restaient là, telles des échos de cette année en enfer. Luna s'assit à côté d'elle et étendit ses jambes de manière à bloquer le passage à toute personne souhaitant passer. Elle commença une série de mouvements avec ses orteils, peut-être était-ce un exercice physique méconnu ou bien c'était tout simplement Luna qui agitait ses orteils.

« Parfois, j'ai l'impression que c'était plus simple l'an dernier, dit Ginny.

- Un conflit moral est conflictuel » dit Luna. Ginny estima que cette phrase approuvait son propos.

« J'étais bien, continua-t-elle. En colère, blessée, mais bien. Je savais qui étaient les gentils - nous - et qui étaient les méchants.

- Drago ? Suggéra Luna.

- Je pensais plutôt aux Carrow et à Rogue » répondit Ginny. Elle réfléchit un moment puis laissa échapper un petit rire grave en contemplant ses mains qui avaient lancé tant de sorts. « Je suppose que j'ignorais plus de choses que ce que je croyais. C'était plus simple à l'époque de les détester, surtout Rogue.

- Les gens peuvent être du bon côté mais désagréables, dit Luna.

- Et du mauvais côté mais agréables ? Interrogea Ginny.

- Ça aussi, approuva Luna. Ou agréables et effrayés. » Elle plongea sa main dans son sac et en sortit deux moitiés de sandwich à peine écrasée. « Dîner ? » Proposa-t-elle en tendant l'une des deux moitiés à Ginny.

Ginny accepta l'offre et mordit dans sa moitié. Elles restèrent assises en silence pendant un moment, observant le trou calciné qui était auparavant leur refuge. « C'est à cause de Drago et ses camarades que la pièce a été détruite » dit Luna une fois qu'elle eut fini de manger et alors qu'elle retirait les miettes de sandwich de sa robe (robe qui n'entrait certainement pas dans l'uniforme réglementaire). « Théo me l'a dit. Alors que les autres étaient enfermés dans les donjons, eux étaient là.

- Théo ? » Demanda Ginny. Elle tendit la main vers le collier de Luna, qui ressemblait à tous ces autres bijoux si ce n'est la pierre blanche en son milieu. « C'est lui qui te l'a offert ?

- Mmmh, fit Luna. Ils ont paniqué et mis le feu à la salle. On n'a plus d'endroit où se cacher donc je suppose que c'est une chance que nous ayons gagné.

- Est-ce que c'est une dent de Fléreur ? » Ginny voulait changer de sujet pour ne plus penser à ce jour-là, elle avait assez ressassé le passé avant l'arrivée de Luna.

Luna retira le collier et examina la dent en question. « Je ne crois pas, dit-elle. Le vendeur lui a dit que c'était une dent de bébé basilic mais ça ressemble plutôt à une dent de chien à mon avis.

- Pourquoi est-ce que quelqu'un t'offrirait une dent de basilic ? » Ginny ne voyait pas qui ce "Théo" pouvait être, même si elle avait compris que c'était l'un des camarades de Drago à Serpentard. Elle n'était pas convaincue par son aptitude à offrir des cadeaux au vu du collier et de la dent douteuse ; elle pensa à sa chouette et plissa le nez de plaisir. Drago était peut-être compliqué mais il offrait de bons cadeaux.

« Il ne m'a pas offert une dent de basilic, répondit Luna. Je dirais Golden Retriever ou Mastiff peut-être ?

- Luna… » Ginny était habituée à ce que son amie soit très spécifique ou alors beaucoup trop vague pour qu'on la suive.

« Je suppose qu'il pensait que ça me plairait, dit Luna. Ça me protège de tout ce qui peut m'arriver, symboliquement en tout cas. » Elle appuya la pointe de la dent contre sa main. « Ça tue la magie noire.

- C'est dangereux de porter une dent de basilic sur soi, insista Ginny.

- Heureusement que ce n'est qu'un bébé alors, dit Luna en se levant. On y va ? »

Ginny soupira et suivit son amie.


Les bousculades s'intensifièrent mais, chaque fois que Ginny se retournait, les poings levés ou, plus tard, la baguette - qu'elle s'était mise à prendre avec elle - pointée, personne ne la regardait. Tout le monde était occupé à rejoindre sa salle de classe ou son dortoir, il n'y avait aucun coupable à attaquer. Elle se trouvait là, la baguette pointée sur personne.

Un matin, elle s'installa pour le petit déjeuner, posa sa baguette à côté de son assiette et récupéra une copie de La Gazette du Sorcier qui traînait à côté d'un pichet de jus de citrouille. Elle regarda la Une. Ron et Hermione apparaissaient sur la photographie, ils posaient certainement, en conversation sérieuse avec Kinglsey Shacklebolt. Hermione avait son air de Miss-je-sais-tout et Ron hochait la tête, en accord avec la discussion qu'avaient les deux autres. Les héros de guerre au travail, en train de reconstruire la nation. Trois personnes en qui on pouvait avoir confiance. Elle se demanda où était Harry.

« Ton frère doit avoir honte » dit l'une de ses camarades. Ginny observa la fille en se demandant si elle l'avait déjà soignée après un cours avec les Carrow. Elle ne pensait pas, mais l'apparence des gens changeait quand la terreur et le sang étaient remplacés par un sourire suffisant, et elle avait soigné tellement d'élèves qu'ils se ressemblaient tous pour elle. « Il risque sa vie en tant qu'Auror, continua-t-elle. Il essaie de capturer les derniers Mangemorts et toi, tu sors avec l'un d'entre eux.

- Drago a été jugé non coupable, répondit Ginny à voix basse. Son procès a déjà eu lieu.

- Peu importe, répondit la fille. On sait tous qu'il a fait des choses. »

Ginny se servit quelques tranches de lard fumé et remplit son verre. Tout en remuant ses œufs brouillés, elle se demanda si elle devait ajouter un toast à son assiette. Elle décida que ce n'était pas la meilleure option lorsqu'une autre élève lui adressa la parole : « Je ne pense pas qu'ils devraient juger uniquement les Mangemorts. On sait bien que nombreux étaient ceux qui n'avaient pas la Marque mais qui supportaient Tu-Sais-Qui.

- Voldemort tu veux dire ? Rétorqua Ginny. Un peu pâle, pas de nez, les yeux rouges ? »

L'élève la foudroya du regard mais elle se contenta de pencher la tête, l'air aussi innocent que possible, avant de continuer : « C'est juste pour être sûre. "Tu-Sais-Qui" ce n'est pas très clair et tu n'as pas l'air de briller par ton intelligence.

- Ils devraient poursuivre les sympathisants » précisa l'élève. Le regard qu'elle lançait à Ginny décrédibilisait son propos.

« Et dis-moi comment on repère les sympathisants exactement ? Demanda Ginny. La moitié du Ministère prétendait qu'il n'était pas de retour alors que c'était évident. La plupart des élèves croyaient que Harry était un menteur pendant qu'il se préparait à se battre. Est-ce que tous ceux qui n'ont jamais rejoint l'AD sont des-

- Désolée » interrompit l'élève mais elle n'avait pas l'air désolé.

Ginny ne s'arrêta pas pour autant : « Je ne pense pas que tu faisais partie de l'Armée de Dumbledore, si ? Insista-t-elle. C'était un petit groupe, je connaissais tout le monde. » Ginny tapota ses doigts contre la table. « Est-ce que ça ne ferait pas de toi l'une des sympathisantes…

- Au moins, je ne sors pas avec un Mangemort.

- Non. Coupable. » Ginny articula les mots aussi doucement qu'elle le put.

« Ça. M'est. Égal, rétorqua la fille sur le même ton. C'était un Mangemort, il s'est battu du mauvais côté, il est pourri jusqu'à la moelle.

- Ils le sont tous » intervint la première fille. Elle regarda du côté de la table des Serpentard. « On ne peut pas leur faire confiance. On devrait tous les enfermer, ce serait plus sûr.

- Le nouveau Ministre est bien trop gentil. Je les aurais tous jetés à Azkaban. Ton frère est trop gentil, Hermione aussi. » La fille rassembla ses affaires. « Qui couche avec des chiens se lève avec des puces, dit-elle. Et je ne veux pas en attraper donc reste loin de moi. Sympathisante. »

Le reste de la table eut l'air mal à l'aise tandis que la plus vocale d'entre eux s'en allait mais personne ne dit rien et Ginny termina son petit déjeuner dans un silence furieux.


Cette nuit-là, elle s'assit sur son lit, la plume suspendue au-dessus de son parchemin mais aucun mot ne venait. Ou peut-être que trop de mots venaient. Elle voulait tout lui dire. Se confier entièrement à lui. Voici ce qui passe, voulait-elle dire. Cela me met tellement en colère. Je ne sais pas quoi faire. Comment peuvent-ils être aussi méchants alors que l'an dernier, ils se tournaient vers moi pour être en sécurité ? Je suis triste et j'essaie de ne pas pleurer. Je suis en colère et j'aimerais leur jeter des tas de sorts.
Après avoir commencé un devoir qui n'était pas assez long pour remonter sa moyenne en Sortilèges, elle jeta sa plume contre les rideaux fermés autour de son lit. La plume butta doucement contre le tissu et tomba. Ginny fixait les plis du rideau rouge tandis que ses pensées continuaient de tourner en rond, comme elles le faisaient depuis qu'elle avait saisi sa plume et son parchemin. Est-ce qu'elle répétait la même erreur commise à onze ans ? Écrire à un garçon qui semblait trop beau pour être vrai ? Qui prétendait s'intéresser à ses pensées ? Qui disait qu'il tenait à elle, qu'elle était spéciale ? Le dernier à qui elle avait écrit, et qui prétendait toutes ces choses, était en fait maléfique. Et celui-ci ? Il avait admis ne pas être une bonne personne, mais cela ne voulait rien dire. Est-ce qu'il était un petit peu mauvais ou carrément Je-vais-ruiner-le-monde mauvais ?

Elle entendit le rire de ses camarades qui rentraient dans le dortoir mais ne bougea pas de son lit.

Elle finit par s'endormir sans avoir écrit la lettre, ni le devoir de Sortilèges.


Drago parcourut son courrier du jour, puis reprit chaque lettre une par une.

« Un problème ? » Demanda Théo. Il s'était installé sur une chaise et parcourait une série d'articles planifiés pour La Gazette. Graham avait quelques articles en plus et, entre eux tous, ils avaient passé la matinée à trouver des péchés à tous les membres de l'Ordre. Théo avait laissé échapper un long sifflement lorsqu'il avait trouvé une étude sur les meurtres de loups-garous restés impunis du temps où les auto-dénommés Maraudeurs dépoussièraient Poudlard avec leurs inventions. Graham avait marmonné qu'il était injuste que Théo aient tous les sujets palpitants tandis qu'il passait en revue les méfaits inintéressants d'un fonctionnaire.

« Elle n'a pas écrit » dit Drago.

Graham poussa un grognement. « T'es en train de me dire que je corrige un article sur Arthur Weasley et que pendant ce temps, tu cherches une lettre d'amour de sa fille ?

- Elle écrit tous les jours » dit Drago. Il évita de croiser le regard de Graham tandis qu'il parcourait son courrier à nouveau. « Je fais plein d'autres choses Graham mais-

- Tu penses qu'il y a un problème ? » Demanda Théo.

Drago poussa un soupir de frustration et laissa tomber tout son courrier. « Elle ne me le dirait pas si c'était le cas. Elle ne parle pas vraiment de ses sentiments. C'est plutôt du Quidditch et quelques commentaires sur ses cours. » Il ne précisa pas que, s'il ne l'avait pas vu lui-même, il ne serait pas au courant qu'elle avait des problèmes avec ses camarades à cause de lui. Il l'aurait deviné, bien sûr, mais elle n'avait jamais rien dit à ce sujet. Il aurait voulu demander mais, si elle refusait de lui répondre, qu'est-ce que ça aurait signifié ?

Il mit de côté ses sentiments - un mélange de tristesse et d'inquiétude - comme il avait mis de côté la myriade de courriers et se pencha sur la série d'articles qu'ils avaient prévue pour ternir l'image des membres de l'Ordre et discréditer cette société secrète. Rita Skeeter avait déjà fait une grosse partie du travail avec son ouvrage sur Dumbledore ; c'était un jeu d'enfant maintenant de suggérer que l'homme était entouré de monstres, d'apprentis meurtriers, de menteurs, de traîtres et que, peu importait à quel point ils avaient été héroïques pendant la guerre, ils ne méritaient pas d'être au pouvoir aujourd'hui.

« Merlin, Mondingus Fletcher c'est du pain bénit ! S'exclama Graham en parcourant un nouvel article. Comment est-ce qu'ils ont pu faire confiance à ce type ? »


L'automne s'estompait au fur et à mesure que les feuilles tombaient des arbres et, bientôt, les fleurs tardives de l'été se recouvrirent de givre, comme des diamants attendant que le soleil les réchauffe. Ginny rangeait sa baguette dans sa poche lorsqu'elle quittait sa chambre, toujours prête à s'en servir. Parfois, elle se retrouvait entourée d'élèves portant des capes vert et argent, qu'elle ne connaissait pas. Ils surgissaient de nulle part, comme s'ils allaient au même endroit qu'elle puis disparaissaient. Elle ne posa jamais de questions et ils n'expliquèrent jamais leurs actions. C'était toujours la même routine : des bousculades sans qu'elle ne parvienne à identifier les coupables et des regards noirs de ses camarades qui ne pouvaient pourtant pas se décider à ostraciser la capitaine de l'équipe de Quidditch et une ancienne membre de l'AD même s'ils auraient bien aimé. Oh oui, ils auraient adoré ça.

Au petit déjeuner, le matin de la nouvelle sortie à Pré-au-Lard, une camarade lui tendit La Gazette du Sorcier : « C'était pas un ami de ta mère ? » Demanda-t-elle.

Le soupçon pèse sur Kingsley Shacklebolt lut-elle. Les yeux de Ginny s'écarquillèrent en lisant l'article. « J'y crois pas, dit-elle quand elle eut terminé. Il était pas comme ça.

- Peut-être que t'es pas son style. » Ginny se sentait mal. Elle relut le premier paragraphe de l'article. Trois adolescentes accusent le Ministre de la Magie et ancien membre de l'Ordre du Phénix de conduite inappropriée. Mr Shaklebolt a temporairement renoncé à ses fonctions de Ministre pour la durée de l'enquête. Les jeunes femmes, qui souhaitent rester anonymes afin de protéger leur vie privée, ont toutes les trois accepté de témoigner devant le Magenmagot.

Elle reposa le journal, l'estomac lourd. « J'y crois pas, répéta-t-elle.

- Moi, oui. » L'une de ses camarades se servit un verre de jus de citrouille et haussa les épaules : « On savait tous qu'il était trop bien pour être vrai. » Elle jeta un regard en biais à Ginny. « Comme d'autres personnes de notre connaissance. »

Quelques rires suivirent cette remarque.

« J'espère qu'il vont le jeter à Azkaban et perdre la clé, intervint quelqu'un d'autre. Foutus pédophiles. »

Ginny se rendit à Pré-au-Lard après cette conversation, une copie du journal rangée dans son sac, avec l'impression que le journal brûlait dans son dos. Luna l'accompagnait. Ginny répétait sans cesse : « Tu y crois ? »

Luna l'écoutait et se contentait de répéter : « Tout le monde sait que La Gazette ment. Ce sont des conspirationnistes. »

Ginny avait une assez bonne idée de qui dirigeait cette conspiration et, quand elle le vit, elle le traîna, lui et son panier de pique-nique, vers un coin à l'écart et le relâcha si brutalement qu'il tomba presque. Il se retint au mur de pierres qui les protégeait des regards curieux. « Menteur, lui lança-t-elle.

- Je ne t'ai jamais menti, répondit Drago. Pas une seule fois. »

Elle sortit le journal froissé de son sac et l'agita devant le visage en pointe. « Menteur » répéta-t-elle.

Il jeta un coup d'œil à l'article mais elle pouvait voir qu'il en connaissait déjà le contenu.

« C'est vrai que je mens à d'autres gens » admit-il. Il ne s'embêta pas à avoir l'air désolé ni même à nier qu'il était derrière ces fausses accusations. « C'était un homme bien mais il était sur mon chemin. »

Une photographie du remplaçant temporaire de Shacklebolt les regardait du coin de l'œil. L'homme corpulent rappelait à Ginny une taupe apeurée par la lumière du jour. Une briève biographie disait qu'il était le premier de sa classe à Poudlard, à Serdaigle, et qu'il avait travaillé au Ministère depuis sa sortie de l'école. C'était un employé modèle, quoique banal.

« Et ce moins que rien ? Demanda-t-elle.

- Il est facile à persuader.

- Facile à corrompre, tu veux dire.

- Non, pas tant » dit Drago. Il approcha sa main de son visage mais elle le repoussa. « Il est du genre à écouter celui qui parle le plus fort, c'est tout. S'il est entouré de gens qui lui disent quoi faire, non seulement il le fera mais il croira que c'est son idée et que c'est une bonne idée. »

Elle repoussa une nouvelle tentative de rapprochement. « Tu as ruiné sa vie, dit-elle en parlant de Shacklebolt. Tu le détruis avec tes insinuations et tes rumeurs. »

Drago soupira et s'appuya contre le mur. « Je sais, dit-il. Si ça peut te consoler, il n'y aura pas de procès. Je sais déjà qu'il compte s'écarter définitivement. Il va partir pour élever des poulets ou quelque chose dans le genre.

- Combien est-ce que tu as payé ces filles ? » Demanda Ginny.

Drago la regarda un long moment. Elle pouvait s'entendre respirer tant elle était énervée, quand enfin il dit : « Tu veux vraiment savoir ? Parce que je te le dirai. »

Déjà, elle se démontait. « Pourquoi tu as fait ça ? Chuchota-t-elle.

- Tu veux que j'aille en prison ? Moi ou le nouvel ami de Luna ? Ou tous ces enfants à la cravate verte à Poudlard ? Parce que c'est ce que veulent certaines personnes. »

Ginny le savait. « Ça ne serait pas- » commença-t-elle mais Drago secoua la tête et l'interrompit :

« Est-ce que tu peux le garantir ? Plus que ça, est-ce que tu peux me promettre que le Ministère, tel qu'il est actuellement, n'étoufferait pas l'arrivée d'un nouveau Mage noir pour ne pas perdre la face ? » Elle recula d'un pas et il en fit un vers elle. « Parce que si c'est moi qui tire les ficelles, alors je peux te le garantir. Je peux promettre que si c'est moi qui gère, il n'y aura pas un autre monstre assis dans la salle à manger de quelqu'un avec des serpents cannibales à ses côtés.

- Pas d'autres monstres que toi, tu veux dire. »

Si elle s'attendait à ce que sa remarque l'énerve, ce fut raté. Il avait l'air triste plutôt. Presque désolé. « C'est le prix à payer, dit-il. En qui as-tu le plus confiance ? Moi ou le Ministère ? » Il fit un pas de plus vers elle. « Ils allaient me mettre en prison, Ginevra. Ils en parlaient déjà.

- Prouve-le » ordonna-t-elle.

Drago hocha la tête. « Si je le fais, dit-il, si je te donne la preuve que c'était en pourparler, des discussions sérieuses, qu'ils voulaient juger à nouveau les gens comme moi, est-ce que tu accepterais de me faire confiance ?

- Tu as détruit Kingsley, répondit-elle. Qui d'autre comptes-tu faire tomber pour te protéger ? À partir de quand vas-tu passer aux gens que tu n'aimes tout simplement pas ? Combien de temps avant une Commission d'enregistrement des Né-Moldu ? Combien de temps avant que tu ne casses des baguettes ? »

Drago s'avança à nouveau et cette fois-ci, elle ne recula pas. « Combien de temps ? Répéta-t-elle.

- Est-ce que c'est ton prix ? Lui demanda Drago.

- Je ne suis pas à vendre.

- Ta condition alors. La preuve que je courais un risque ? La promesse que je ne vais pas continuer indéfiniment ? »

Ginny sentit qu'elle acquiesçait. Elle ne voulait pas vraiment mais sa tête allait de haut en bas, et finalement, elle le laissa poser sa main sur son bras. « Qu'est-ce que j'aurai en échange ? » Demanda-t-il.

Elle le gifla presque. « Tu as que je ne te dénonce pas ! Tu as-

- Je veux une épouse. Je veux restaurer la réputation des Malefoy et épouser une Weasley m'aiderait pour ça. » Elle frémit mais ne retira pas son bras. « Tu serais ma partenaire dans-

- Dans tes complots.

- Ok, si tu veux. Ce n'est pas le mot que j'aurais choisi. Une partenaire, Ginevra. Pas une petite amie que je délaisserais et qui se contenterait d'attendre que je rentre. » Il la rapprocha de lui. « Je t'ai dit que j'allais te courtiser. Tu savais ce que cela impliquait. Tu n'es pas idiote.

- Ça ressemble plus à une négociation qu'à une demande en mariage » dit-elle. Elle ne reculait toujours pas cependant et il commença à sourire parce qu'il savait qu'il avait gagné.

« Je te couvrirais de diamants si je pensais que tu accepterais, dit-il. Je t'inviterai à sortir pendant les vacances de Noël et te ferai une demande qui cochera toutes les cases de toutes les listes que tu as pu écrire. » Il prit une inspiration et elle se prépara à ce qui allait suivre : « Marché conclu ?

- Parfois je ne t'apprécie vraiment pas. » Ça voulait dire oui, elle le savait et lui aussi.

Le sourire de Drago s'élargit. « J'espère que tu ne comptes pas me forcer à inviter Granger à dîner » fut tout ce qu'il dit.

Ginny sourit. « Oh si. Et je m'attends à ce que tu sois aussi poli que si elle était la reine de France.

- La France n'a plus de reine.

- Tu vois ce que je veux dire, fit-elle.

- Je peux t'embrasser ? »

Ginny lui lança un regard noir. « Non. T'as de la chance que je te lance pas un sort. »

Drago accueillit la remarque d'un petit hochement de tête. « Est-ce que je peux te proposer un pique-nique alors ? Comme tu l'avais demandé après notre première sortie dans ce village charmant et ô combien rustique. J'ai des fruits, de la chantilly, de la bièraubeurre et du fromage que j'aimerais te faire goûter. » Tandis qu'il parlait, il étendait une couverture sur l'herbe, sûr qu'elle allait accepter.

Ginny laissa échapper un grognement mais elle s'installa sur la couverture. « Lance un charme atmosphérique, ordonna-t-elle. Il fait froid ici.

- Tu ne sais pas lancer de charme atmosphérique ? Demanda-t-il en lui tendant une bouteille de bièraubeurre.

- Si, mais je veux que ce soit toi qui le fasses. »

Alors, il le fit.


Merci à vous, lecteurs et lectrices, de suivre cette histoire. Nous en sommes déjà à la moitié !

Merci à Drou pour les deux reviews en anonyme, j'espère que ce chapitre t'a plu.

À dimanche prochain.