Désolé.e du retard, les p'tits potes, j'ai complètement oublié. Je sais, je suis impardonnable, mais j'espère que les bon samaritains que vous êtes sauront me pardonner malgré tout.
Je vous souhaite une bonne lecture, et profitez bien de ce chapitre.


Lucka est toujours debout dans le centre de sa chambre. À côté de son pied gauche se trouve un t-shirt noir.

Noa, assise sur le lit, observe son meilleur ami

- Ton père habite Miyagi ? finit par demander le brun aux grains de beauté.

- Oui, depuis un bon moment, réplique Noa sans comprendre où veut en venir Lucka.

Le garçon fait quelques pas, s'éloigne du t-shirt puis s'en rapproche de nouveau.

- Regarde le premier nom, ordonne le passeur.

Noa aurait bien levé les yeux au ciel ou fait une remarque sur son ton autoritaire mais le visage soucieux de Lucka l'en dissuade. À la place, elle pose ses yeux ambres sur l'écriture maladroite et étirée du passeur.

" 1. Kageyama Tobio

2. Oikawa Tooru

3. Miya Atsumu

4. Akaashi Keiji

5. Kozume Kenma"

Rien d'inconnu pour Noa.

- C'est toujours le même, fait-elle remarquer.

Lucka soupire, visiblement épuisé par le manque de déduction de sa meilleure amie.

- Évidemment que c'est toujours Kageyama ! s'écrit-il.

Ses mains appuient ses propos en s'agitant vivement et Noa aurait pu avoir peur devant la brusquerie du brun si elle n'était pas habituée.

Lucka ne continue pas ses explications et repart à la recherche de quelque chose.

Noa repose son regard sur La Liste. Les noms de Akaashi et Kenma la font sourire.

Elle se rappelle du jour où Lucka les a ajoutés à sa liste. C'était le jour de leur premier entraînement en compagnie de Nekoma et Fukurodani…

Un sourire nostalgique s'empare de ses lèvres roses tandis que Lucka se redresse vivement -ses recherches l'ont poussées à regarder sous son lit.

- Tiens, regarde !

Il lui jette un magasin que Noa attrape de justesse. Il est rédigé en japonais, ce qui n'empêche pas la jeune Naoki de lire la revue. Elle doit dater d'avril, et montre Oikawa, le capitaine d'Aoba Josai en couverture.

La châtain ouvre la première page, et lève les yeux vers son ami. Il lui fait signe d'aller un peu plus loin. Elle s'exécute et fait défiler les pages.

- Stop ! Là, regarde, lui dit Lucka, le regard brillant.

Noa observe la double page où elle se trouve. Pleins de rubriques s'entrechoquent les unes aux autres. Différentes couleurs se disputent l'espace, ce qui rend le tout assez chaotique, mais l'ace parvient à lire les articles.

Il s'agit des descriptions de joueurs de volley-ball lycéens prometteurs. On retrouve le fameux Oikawa -Noa ne lui donne pas un regard-, mais également le capitaine de Shiratorizawa, Ushijima. Cette fois Noa s'y attarde un peu avant de continuer à parcourir les cases.

En tout petit, en bas à gauche, Noa trouve les lignes qui intéressent tant Lucka et qui justifient le fait d'avoir conservé ce magazine vieux de plusieurs mois.

« Kageyema Tobio, le jeune passeur prodige de Kitagawa Daiichi intègre le lycée Karasuno, à Miyagi. Après la chute du Roi du terrain à la finale de Volley junior, ce nouveau corbeau aura cependant bien du mal à voler de nouveau. »

Noa fronce les sourcils. Elle a vaguement entendu parler de l'événement du tournoi junior mais elle ne voit pas le lien avec le service qu'elle doit rendre à Lucka et dont elle ne sait même pas le contre-partie.

- Je ne vois pas pourquoi tu me montres ça, dit-elle de but en blanc.

- On va mettre ça sur le compte de la fatigue, chuchote Lucka pour lui-même.

Le brun récupère -ou plutôt arrache- la revue des mains de Noa avant de s'asseoir à son tour sur son lit défait.

Lucka récupère sa Liste posée sur ses draps et l'observe brièvement.

- Le lycée Karasuno est situé à Miyagi, dit-il simplement, en plantant son regard bleu dans les iris dorés de Noa.

- Oh! Je crois que je vois où tu veux en venir... lance Noa, en affichant un sourire moqueur.

Lucka est un peu rassuré de voir que la brune n'a pas perdu toutes ses facultés mentales et semble comprendre ses intentions.

- Du coup… Tu acceptes d'aller le voir pour moi et de lui demander un autographe ? Minaude le passeur.

Les sourcils nets de Noa forment à présent une vague qui s'accorde parfaitement avec son sourire goguenard.

- Tu es réellement en train de me demander d'aller te chercher un autographe d'un gars deux ans plus jeune que toi ?

- Dis comme ça, c'est étrange. Je te l'accorde, admet Lucka en grimaçant.

- Un brin pédophile !

Le rire de Noa remplit la chambre de Lucka et le propriétaire de la pièce ferme les paupières et s'apprête à lever le bras pour frapper sa meilleure amie. Mais il se souvient juste à temps que s' il veut qu'elle accepte de lui rendre service, la malmener ne fait pas partie des arguments qui vont la convaincre à coup sûr…

- S'il te plaît… insiste Lucka d'un ton suppliant.

Le sourire de Noa s'agrandit et le passeur juge à cet instant, qu'il n'aime vraiment pas ce sourire. La jeune fille reprend ses manières dramatiques ; elle croise les jambes, lève le menton et croise ses doigts de sorte à ressembler à un businessman.

- Rappelle-moi ta requête, dit-elle en souriant d'avantage.

Lucka se sent glisser sur une longue pente, mais il veut son autographe, alors il s'y engage en courant.

- Que tu profite du week-end à Miyagi pour aller demander un autographe à Kageyama..

- À qui ?

Lucka froncent les sourcils, se demandant si son amie fait semblent d'être stupide ou si malheureusement elle l'est vraiment.

- Kageyama Tobio.

- Qui ?

Elle fait véritablement semblant, exprès pour l'énerver. Il grogne et un rictus de colère s'empare de ses lèvres.

- Kageyama Tobio !

- Je ne suis pas sûre d'avoir bien entendu…

- Ka-Ge-Ya-Ma To-bi-u-o ! insiste le brun à bout.

Noa sent que son meilleur ami est à « ça » -environ deux millimètres – de la frapper, alors elle arrête son petit jeu.

- Hum hum…Ka-ge-ya-ma To-bi-u-o donc…

Le nez de Noa vient se poser sur ses doigts entre-croisée. Le rictus amer de Lucka est toujours là.

- Et j'obtiens quoi en échange ? Demande-t-elle, malicieusement.

Lucka soupire. Il sait qu'il est train de se mettre dans une merde pas possible. Mais il continue.

- Ce que tu veux ! s'exclame-t-il, épuisé.

- Ce que je veux, hein ?

Le brun hoche la tête et attends le pire venir.

- Dans ce cas… Je veux que tu nettoies l'aquarium de Gary pendant trois semaines, que tu fasses mes corvées au gymnase pendant deux et que tu me donnes tes desserts pendant une.

La mâchoire carré de Lucka semble se décrocher. Pendant ce temps, le dit Gary - leur poisson rouge- fait quelques tours dans son bocal -un brin sale- posé sur le coin de bureau du brun.

- Pardon ?! Mais c'est de l'arnaque !

- Business is business, rétorque-t-elle.

Une veine commence à palpiter sur la tempe de Lucka.

- Noa, je te jure que tu vas descendre de ton siège de Drama Queen/Businessman et me proposer un marché correct, menace Lucka.

La brune déglutit discrètement, et lâche un rire nerveux. Le regard de Lucka est effrayant.

- Bon d'accord, d'accord !

Un sourire pointe le bout de son nez sur les lèvres du passeur.

- Les corvées pendant une semaine et tes sept prochains desserts.

Puis il disparaît aussitôt.

- Quatre, rétorque-t-il, en fronçant les sourcils.

- Six, corrige la brune du tac au tac.

- Cinq.

- Six et j'enlève un jour de corvée, propose Noa.

- J'accepte.

Le sourire de Noa revint à son état d'origine. En miroir, celui de Lucka vient décorer son visage anguleux.