Disclaimer : Les personnages et le concept ne m'appartient pas. Il n'y a que le contexte et l'histoire qui sont à moi. Merci !


Chapitre 4 : Solitude

Gotham n'avait plus ce sens du danger que j'affectionnais tant. Elle était devenue ennuyante et vide. Bien sûr, les gangs étaient encore présents, la pègre aussi, mais je ne trouvais plus aucun sens à tabasser des truands sans le plaisir du frisson qu'elle me procurait si j'avais le malheur de tomber sur elle.

- Personne ne viendra t'aider, Quinn, marmonna la brute au-dessus de moi, un sourire satisfait sur les lèvres.

Il allait me donner un coup de pied dans le visage et j'en profitais pour récupérer son membre. Il fut tellement abasourdi et étonné de ma contre-attaque qu'il m'a été facile de retourner la situation à mon avantage. Je lui cassai la cheville sans aucune difficulté et le repoussai violemment.

Il chuta au sol dans un bruit sourd en hurlant de douleur. Je restais néanmoins allongée sur le sol crasseux de la ruelle, fixant avec intérêt les étoiles dans le ciel noir de Gotham. Je n'avais plus aucune envie, plus aucun but. La vie de méchante était bien terne sans elle.

Je me relève tout de même après un instant, quand les premières lueurs du jour donnèrent une teinte rougeâtre à ce spectacle. Je me plaçai devant la tête de l'homme comme il l'avait fait avec moi et le contempla de haut, le regard terne et une véritable envie de tuer au fond des iris.

- Vas-y, Quinn. Tu attends quoi ? Répliqua-t-il avec défis, fronçant les sourcils d'énervement.

- J'attends de me décider si tu vaux le coup que je me mouille pour toi, lui expliquais-je d'une voix monotone.

- Je pourrais te faire mouillée d'une autre façon, si tu vois ce que je veux dire, ricana-t-il grassement, me donnant la nausée.

Je posai la semelle de ma chaussure sur sa joue avant d'appuyer de plus en plus fort. Sa mâchoire craquela dans un premier temps et de la bave mélangée à du sang sortit de sa bouche. Il me répugna et sa phrase tourna en boucle dans ma tête, accentuant cette sensation d'être sale.

- Je vois bien, merci, mais j'ai eu mon compte avec les hommes. Désolée pour toi.

Ma phrase avait été dite de la plus neutre des façons avant que j'accentue la pression sur son crâne. Il hurla de plus en plus, me suppliant d'arrêter ce supplice. J'acceptais sa requête en donnant un coup de pied franc et puissant dans sa boite crânienne. Puis un deuxième et un troisième.

Je fixe le sang qui avait giclé sur le blanc de ma botte à talon d'un air vide. Je soupire, retirant mon pied, avant de fixer mon œuvre. J'aurais pu être dégoûté par mon acte, mais non, je trouvais un certain réconfort dans ce que je voyais. Le réconfort qu'un jour, ce sera moi étendu à sa place.

La lumière du soleil levant me dérangea une nouvelle fois et je décidai de me diriger vers l'appartement d'une ancienne amie. Il n'était pas loin et j'y accédai en seulement cinq minutes à pied. Je toque à sa porte, sûr et certaine qu'elle sera réveillée. Et ce fut le cas.

À peine, elle ouvrit que je me jetais sur ses lèvres, refermant l'entrée avec mon pied. Elle essaya de m'arrêter, elle avait toujours préféré la parole avant les actes, mais je devais oublier. Quoi de mieux que le sexe pour ça. J'étais forte physiquement et je n'aurais eu aucun problème à obtenir cette faveur d'elle.

Nous n'irons pas jusqu'à là aujourd'hui et de toute façon, cela n'allait jamais jusqu'aux mains, j'aurais eu l'impression de commettre un viol et ce n'était pas ce que je voulais. Non, elle obtempéra sous les assauts incessants de mes lèvres avides d'atteindre ce coin de paradis qu'était l'oubli.

Lorsque je me réveillais, elle était toujours à mes côtés, me fixant, nue, allongée sur le côté. Aucun mot ne fut prononcé pendant un moment. Je veux m'excuser de mon comportement, comme à chaque fois, mais les mots restèrent bloqués dans ma gorge. Je soupire d'énervement suite à cela.

- Tu n'as pas besoin de t'excuser, Harley, me dit-elle dans un sourire calme et compréhensif.

- Si, Red. J'ai merdé. Comme souvent, en un mois, murmurais-je en décidant d'aller dans la salle de bain, traversant la chambre totalement nue.

Je sentais le regard brûlant de ma meilleure amie sur mon dos, mais je réussis à passer outre et refermai la porte derrière moi. Je reste adossé à celle-ci, grinçant des dents. Mes doigts se serrèrent et mes ongles s'enfoncèrent dans la paume de ma main, d'où s'échappèrent quelques gouttes de sang.

Un goût amer était resté dans ma bouche malgré la matinée parfaite que je venais de passer avec Ivy. C'était toujours comme ça depuis un mois. Je venais chez elle à l'aube, on couchait ensemble, j'oubliais absolument tout jusqu'à mon réveil où je me sentais encore plus sale que la veille.

Je soupire une nouvelle fois de lassitude devant ma façon d'être depuis qu'elle est partie. Disparue. Volontairement ou non. Peu importe. Je ne sais pas pourquoi, mais je ressentais un sentiment d'abandon très fort depuis. Pourtant, nous n'étions pas très proches, mais à la fois, j'en avais l'impression.

Comme un automate, j'entre dans la cabine de douche de Red. Lorsque l'eau coula sur mon corps, un soupir s'extirpa de mes lèvres. Je pose mon front contre le carrelage froid et me met à repenser à tous ses moments de fuite et de jeu imposés entre nous.

Plus j'y repense, plus je peux distinguer nettement ses cheveux roux ainsi que la caresse mordante de sa magie, mais je ne peux pas me souvenir d'autre chose. Elle avait toujours été vêtue d'une longue cape recouvrant son visage alors je ne l'avais jamais vu. Ce petit détail créa un manque dans mon être.

Je voulais la revoir et me sentir à nouveau vivante. Je ne voulais plus ressentir cette douleur empoisonnant mon âme ainsi que mon esprit. Je préférais éprouver la folie et l'allégresse de ce jeu malsain que le vide et la rage présente au fond de moi depuis son départ. Je le voulais de tout mon cœur, de toute mon âme.

Mes bras me piquèrent soudainement puis je ressentis la morsure d'une brûlure. Lorsque je relevai la tête, je fus surprise par l'objet de cette douleur. J'ai déjà vécu cet événement dans le passé, quand elle était encore en ville, mais jamais avec une telle intensité.

Des particules de magie rouge dansaient joyeusement tout autour de mes membres, semblant caresser ma peau afin de me réconforter. Aussi étrange que cela puisse paraître, ce fut le cas. Le poids présent dans mon estomac s'amenuisa soudainement et quelque chose d'autre prit sa place. L'espoir.

Je lève le bras de façon à regarder ma main plus en détail et je découvre une sorte de dessin vif marqué à même ma chair. C'était donc ça la douleur de tout à l'heure, mais alors, pourquoi se manifester maintenant ? Tant de questions qui resteront sans réponse pour le moment, mais je m'en fiche.

La lueur rouge se retrancha dans la marque illuminée et elle s'éteignit lorsque le phénomène disparut complètement. Je suis impressionnée par le pouvoir ressenti et rassuré par ce que je venais de vivre. Un sourire naquit sur mes lèvres après un mois d'absence et je sortis de la douche, sereine.


Un nouveau mois s'était écoulé depuis son départ et mes ressentiments recommençaient à me taillader. La marque devenait de plus en plus puissante et je ne pouvais plus la cacher. Surtout qu'à chaque émotion négative, son pouvoir se libérait.

J'avais dû en parler à Ivy et elle m'avait beaucoup aidé dans l'acceptation de ce pouvoir. Notre relation était redevenue normale, enfin si couchée avec sa meilleure amie était quelque chose de normal, mais il n'y avait plus ce jeu de manipulation que j'avais instauré. Non, tout se passer avec le consentement des deux parties.

Si mon cœur s'était apaisé au fur et à mesure du temps, la marque n'était pas commode, au contraire. Elle avait tendance à s'activer n'importe quand, mais le plus souvent était pendant que Paméla et moi faisions l'amour. C'était étrange et je commençais même à culpabiliser. J'avais l'impression stupide de tromper la propriétaire de ce pouvoir.

Malgré tout ça, Ivy ne m'avait pas prise pour une timbrée, elle avait l'habitude avec moi. Après tout, j'étais Harley Quinn et la folie était ce que je connaissais le mieux. Pourtant, cette manifestation n'avait rien de fou, elle était réelle et Ivy en avait été la victime à plusieurs reprises.

Nous avions prohibé le sexe entre nous, mais nous continuons l'aspect affectif de notre relation. Nous avions décidé ça après un incident qui m'avait terrifié. En plein acte, la marque s'était activée avec une puissance phénoménale et avait envoyé un rayon d'énergie en direction d'Ivy qui était au-dessus de moi à ce moment-là.

Heureusement, la reine des plantes avait réussi à bloquer l'attaque avec ses pouvoirs, se reculant de mon corps bouillant. Notre désir était redescendu instantanément et alors que je pensais qu'elle allait me repousser, elle avait simplement rit de la situation. Celui-ci était communicatif et je l'avais suivie avec joie.

À présent, tous ses moments heureux et insouciants étaient peints en noir. Mes pensées étaient de la même couleur et cela avait une conséquence sur mes actes. J'étais plus brutale, plus sanguinaire qu'à l'habitude, mais je ne m'étais jamais retourné contre Paméla.

Je ne connaissais pas la nature de cette perte de contrôle, de cette rage de sang, ou du moins, je ne voulais pas me l'avouer. Jusqu'à ce jour.

Je me trouve dans une ruelle, encore une, mais quelque chose a changé. Mes habits et mon visage sont maculés de sang. Cinq cadavres jonchaient le sol autour de moi tandis que je reste immobile au milieu de ce massacre, le visage tendu vers le ciel.

Je viens de passer un cap dans mon code moral. Celui de ne pas tuer. Ma rage de sang s'était activée en même temps que la marque tandis que je me suis retrouvée encerclé par les hommes du Joker. J'avais alors assassiné tous ses acolytes les uns après les autres dans un rire sinistre.

Maintenant, que leurs corps sont en lambeau, je n'éprouve aucun remords. Aucun sentiment contradictoire. La seule chose que je ressens est la froideur de la pluie couvrant mon visage ainsi que mes cheveux. Le sang ne glissa pas de mon corps, comme imprégné sur ma peau.

Dans un état second, la marque s'activa et comme il y a un mois, les particules tournèrent autour de mon bras pour ensuite répéter le phénomène à mon corps entier. Les flashes revinrent à mon esprit et se jouèrent comme un mauvais film. Un film en noir et blanc. Teinté de rouge par moment.

Plus ses souvenirs m'assaillirent et plus je ressentais une puissance magique écrasante sortir de la marque. Elle me fait un mal de chien, mais elle est la seule façon pour moi de ne pas me perdre dans un abysse de ténèbres. Comment peut-on ressentir autant de manque d'une personne qu'on ne connaît même pas ?

La magie s'intensifia soudainement et quelque chose de surprenant en résulta. Une brèche. J'arrive à voir de l'autre côté de celle-ci. C'était une vieille cabane en bois dont certaines planches étaient cassées. Il y avait deux casiers rouges semblant tenir debout par miracle et une ouverture s'enfonçant dans ses entrailles.

Via l'entrée de la cabane, je distinguais une forêt étrange où une brume noire et épaisse régnait. Attirée par ses éléments, j'entrai dans la faille sans hésitation et celle-ci se referma derrière mon passage. Le calme de la forêt était agréable jusqu'à qu'un craquement caractéristique d'une branche qui se casse sous un poids me fit sursauter.

Des vibrations de pas se rapprochant dangereusement me poussèrent à entrer dans un des casiers avec discrétion. Je peux voir l'extérieur grâce aux petites ouvertures sur la surface. Il n'y a personne, mais je peux ressentir une présence à l'entrée de la cabane.

Mon cœur s'accéléra lorsque les pas firent le tour de mon refuge sans pour autant entrer à l'intérieur. Via les petites ouvertures, je pus apercevoir le temps de quelques secondes le propriétaire de ses pas glaçant et il n'avait rien d'humain. Il boitait et son visage était déformé.

Ce furent les seules choses que je vis jusqu'à entendre une tronçonneuse. Mon cœur battait de terreur et mon corps ne voulait pas bouger. Je fermai les yeux un instant pour me reprendre et réussis à ouvrir le casier pour en sortir. Je ne sais pas quoi faire ni même où je suis, mais je devais trouver des personnes dans la même galère que moi.


Voilà pour aujourd'hui ! On se retrouve Mercredi prochain pour la suite ! Je peux déjà vous dire que les chapitre 5 et 6 traiteront de Lexa tandis que les chapitres 7 et 8 traiteront de Wanda.

N'oubliez pas le petit like et follow sur la story si vous ne l'avez pas déjà fait et une petite reviews si vous le souhaitez !

Publications : Deux chapitres tout les Mercredi

Bisous à vous !