Chapitre 5 : Mon Cœur t'Appartient à Jamais

Byakuya avait trouvé un petit coin tranquille où passer sa journée. Il voulait profiter un peu des plaisirs simples tant qu'il le pouvait encore et passer une journée à écouter les bruits et le chant de la nature lui semblait une bonne idée. Il s'était assis en tailleur sur un rocher le long d'un cours d'eau au milieu du sous-bois qui bordait Karakura. Il y avait une petite cascade non loin qui animait les lieux d'une douce mélodie de ruissellement.

C'était un endroit apaisant. C'était exactement ce qu'il lui fallait. Il appréciait la vie simple auprès de la famille Kurosaki mais elle était un peu… beaucoup mouvementée. Tous les jours … Mais c'était du au comportement un peu étrange et osé d'Isshin Kurosaki. C'était surtout lui qui mettait l'ambiance ainsi, comme disait les humains de cette époque et génération.

'Maître !' s'exclama soudain Senbonzakura.

'J'ai senti,' répondit simplement le shinigami en se levant. 'C'est tout près d'Ichigo et la jeune Yuzu.'

Il sortit sur le champ une pilule d'âme artificielle et la prit.

« Suis-moi mais fais en sorte que le corps ne soit pas blessé, » ordonna-t-il simplement à l'entité qui habitait dorénavant son gigai.

« Oui, Capitaine Kuchiki. »

Il partit directement dans une série de shunpô, maudissant son état qui le faisait s'essouffler rapidement et arriva sur les lieux de l'agression. Ichigo affrontait le hollow qui tenait sa petite sœur avec un tuyau rouillé et était totalement incapable de le voir. Byakuya fonça directement sur le monstre mais au moment fatidique, il fut pris d'une quinte de toux. Le hollow en profita pour l'envoyer valser une cinquantaine de mètres plus loin contrebas. Le choc contre l'arbre qu'il avait percuté de plein fouet lui avait coupé le souffle.

Il cherchait à respirer.

Il tenta de se relever mais fut pour la première fois totalement impuissant.

'Senbonzakura …'

'Je ne peux rien faire tant que vous ne me libérez pas, Maître. Je suis navré.'

Soudain, pour une raison qu'il ignorait, il sentit la pression du hollow totalement disparaître. Une main se posa dans son dos et il se sentit redresser en position assise contre l'arbre même qu'il avait percuté. L'âme artificielle dans son gigai lui était venu en aide… Si cela n'était pas humiliant !

« Il vous retourner dans le gigai, Capitaine. Mr Urahara m'a prévenu des spécificités de ce corps… »

« Byakuya ! » s'exclama au même instant Ichigo au loin.

Le noble posa son regard gris sur le rouquin qui accourait vers lui. Il le voyait avec peine à travers ses yeux troubles. Il en était de même pour la jeune Yuzu qui le suivait. Et il arriva.

« Byakuya ! Qu'est-ce qui s'est passé ? »

« Je ne suis pas Byakuya Kuchiki, » fit l'âme dans le gigai. « Je suis Shu, une âme artificielle. Enchanté, Ichigo Kurosaki. »

La jeune fille fut surprise par ces paroles et fit un commentaire mais Ichigo comprit immédiatement.

« Où est Byakuya ? » demanda-t-il simplement.

Shu jeta un regard au Capitaine de la sixième division avant de soupirer. Il avait reçu l'accord du shinigami d'un simple hochement de tête.

« Le Capitaine Kuchiki est ici, » répondit Shu. « Mais il ne va pas bien. N'appelez personne, c'est inutile, » continua-t-il en voyant le rouquin sortir son portable. « Ce dont il a besoin c'est le gigai. »

« Oh … Hmmm… »

« Ichigo, tu comprends ce qu'il se passe ? » demanda Yuzu en tenant la main de son frère.

« Partiellement. »

Byakuya profita de cet instant pour retourner dans son gigai. L'air se fit soudain plus facile à respirer dans le corps d'emprunt. Il resta un instant à quatre pattes sur le sol, cherchant et calmant progressivement sa respiration avant de finalement pouvoir se redresser. Il remercia Ichigo quand ce dernier l'y aida.

« Ca va ? » demanda-t-il. « Tu as une sale mine. »

« Non, » répondit Byakuya dans un soupir encore un peu laborieux. « Pas vraiment. »

« Est-ce que vous êtes malade aussi sous votre forme d'esprit ? » demanda Yuzu avec de l'inquiétude dans la voix. « Vous êtes sûr que vous ne voulez pas que j'appelle notre père pour qu'il vienne vous chercher ? »

« Cela ne me serait d'aucune aide, jeune fille. »

« Attends un peu… Tu es malade ?! Depuis quand ? » Ichigo était perplexe. « Et pourquoi Yuzu le sait et pas moi ? »

« Karin le sait également, Ichigo. Tu ne savais pas ? »

« Non. Pourquoi tu n'as rien dit, Byakuya ? »

« Parce que ce n'était pas le moment, » répondit simplement le shinigami. « Et cela ne le sera probablement jamais… »

« Raison de plus pour en parler maintenant maintenant que c'est plus calme. Le hollow n'est plus là. Un ami s'en est occupé. »

Byakuya fixa le jeune homme un instant et lut très clairement dans son regard qu'il ne le lâcherait pas tant qu'il n'aurait pas tout raconté.

'C'est cela qui est bien avec cet Ichigo,' commenta Senbonzakura.

'Tais-toi.'

'Parlez-lui, Maître Byakuya. C'est maintenant où jamais.'

Le Shinigami soupira encore et toussa un peu avant de demander à la jeune fille de les laisser seuls.

« Vous êtes sûrs ? Il pourrait y avoir une autre chose immonde et invisible qui attaque. »

« Je les sens arriver de loin et je peux les voir aussi nettement que je vous vois, Yuzu, » rassura Byakuya. « Il n'y a absolument aucun risque. »

« Tu es sûr, Byakuya ? » demanda malgré tout Ichigo.

« Si un hollow se présente, je libérerai directement Senbonzakura, quel que soit son niveau. »

« Wow… pour que tu en viennes à libérer ton zanpakuto face à un hollow de troisième zone… » Le Lycéen ne termina pas sa phrase et soupira. « C'est bon, Yuzu. Avec Senbonzakura, je serai entre de bonnes mains. Tu peux rentrer à la maison. »

La jeune fille les regarda un instant avant de finalement accepté de partir, non pas sans inquiétude. Byakuya s'écarta d'Ichigo et se dirigea vers un banc non loin pour s'y asseoir. Le rouquin le rejoignit rapidement et resta debout devant lui.

« Alors ? »

« Assieds-toi, je te prie, Ichigo. »

Le rouquin soupira à son tour mais obéit.

« Pourquoi mes sœurs savent que tu es malade et pas moi ? »

« Elles m'ont surprise alors que j'étais dans un moment de faiblesse, » répondit honnêtement Byakuya. « Et ton père est également au courant, » ajouta-t-il après un instant d'hésitation. « Comme Urahara et Yoruichi. »

« Et les autres ? Mes amis ? Orihime pourrait peut-être faire quelque chose pour toi ? Elle fait toujours des merveilles avec le bouclier des deux cieux. »

« Personne d'autre n'est au courant dans le monde des humains. Cela dit tous les capitaines et vice-capitaines ainsi que Rukia sont au courant de mon état. Il est préoccupant. »

« Qu'est-ce que tu veux dire ? »

« Que je vais mourir Ichigo. » Il garda un instant le silence alors qu'il croisait son regard marron. « Je vais mourir à moins de trouver le remède. »

« Et ce remède, il n'est pas à la Soul Society ? Mayuri ne peut pas te le fabriquer ? »

« Le Capitaine Kurotsuchi ne peut hélas que m'opérer mais cela causera des dommages irréparables sur ma perception des choses et mes sentiments. Et j'ai rencontré dernièrement une personne qui a eu la même maladie que moi et qui a été opérée. Je ne souhaite pas devenir comme cet homme. La mort est un sort bien plus enviable même si c'est au prix de terribles souffrances. »

« Qu'est-ce que tu as ? » demanda Ichigo.

« J'ai le syndrome d'Hanahaki. »

« C'est quoi ça ? Quels sont les symptômes. »

« Tu te souviens de mes lames ? A quoi elles ressemblent ? »

« Comment oublier ? » fit le rouquin avec nostalgie. « Le premier bankai que j'ai affronté, c'est le tien. »

Byakuya eut un sourire en coin à l'évocation de ce souvenir mais continua son explication.

« On a découvert il y a quelques semaines que quelques plans de sakura ont poussé dans mes poumons et je tousse quotidiennement des pétales. J'en suis à un point où même combattre me devient difficile désormais… »

« Alors pourquoi être ici ? »

« Parce que mon seul salut est à Karakura. »

« Qu'est-ce qui pourrait t'aider ? »

« Pas quoi ? Mais qui ? »

« Qui ? »

« Toi, Ichigo. Toi seul peux m'aider et me soigner. »

« Qu'est-ce que je dois faire ? » fit immédiatement le rouquin en se levant. « Dis-moi ! Si je peux t'aider, je t'aiderais. »

« Tu ne connais vraiment pas cette maladie, n'est-ce pas ? »

« Non… mais qu'importe, si je peux t'aider, je vais le faire ! »

« Le souci n'est pas dans ta volonté, Ichigo. C'est ton cœur. »

« Mon cœur ? Je suis perdu là … »

Byakuya soupira avant de tousser pendant quelques minutes et recracher deux pétales. Quand l'air revint avec plus d'aisance dans ses poumons, il continua.

« Le syndrome d'Hanahaki répond au désir du cœur d'une certaine façon. Etrange et brutale, certes, ironique en ce qui me concerne, mais … Pour faire court, je dois trouver l'élu de mon cœur tant que cela m'est possible et une fois trouvé, je dois le convaincre de mon amour et m'assurer qu'il m'aime en retour. »

« Et cette personne… »

« Pardonne-moi, Ichigo Kurosaki, » fit Byakuya en fermant les yeux. « Je ne regrette pas du tout ce coup du sort mais sache que je ne l'ai pas choisi non plus. » Il rouvrit les yeux en soupirant à nouveau et fixa les yeux marrons avec intensité. « Quoi qu'il en soit, mon cœur t'appartient, à jamais. Et quelle que soit ta décision, je m'y résignerai. Je suis prêt à mourir tant que j'ai l'assurance que tu seras vivant et bien portant. »

Ichigo garda le silence mais le Shinigami sut à son regard qu'il l'avait parfaitement compris. Il y avait cette lueur de compréhension derrière la surprise.

« Je … »

« Tu n'es pas obligé de me répondre, Ichigo, » fit-il en entendant l'hésitation. « Ce n'est pas nécessaire. »

« Il va me falloir du temps pour digérer ça. »

'Sauf que du temps, vous n'en avez plus beaucoup, Maître.'

« Je comprends, » répondit simplement Byakuya en repoussant son zanpakuto un peu à l'arrière de son esprit.

« Sinon, tu comptais me le dire quand ? Puisque je suis à l'évidence ton seul espoir et que cela fait déjà une quinzaine de jours que tu vis chez moi, tu aurais pu me le dire dès ton arrivée. Pourquoi ne pas l'avoir fait ? »

« Parce que ce n'est pas dans mes habitudes, Ichigo. Je n'ai toujours aimé qu'Hisana avant toi. Mais depuis que je souffre de cela, mon esprit est obnubilé par toi. Je ne pense que rarement à autre chose et encore… Mais mon éducation et notre écart de statut et d'âge m'ont fait hésiter. Le fait que nous vivons dans deux mondes différents a aussi son importance… »

« Je vois … Tu pensais que je te rejetterais directement ? »

« Je ne pensais rien par rapport à moi mais plutôt par rapport à toi, Ichigo, » réfuta doucement le Shinigami. « J'ai plus d'un siècle de vie d'existence et d'expériences. Et il y a certaines mœurs qui ne sont pas vraiment tolérées dans ma famille non plus… En admettant même que tu acceptes, je serais dans une situation délicate et toi aussi. »

« Parce que je suis un roturier ? »

« Parce que tu es déjà un homme. »

« Ah … »

« A supposé que tu sois de ce bord-là… »

« Tu as de la chance que j'ai accepté cette réalité sur moi il y a un moment sinon, tu aurais été bien… J'assume pleinement mon homosexualité et si des gens sont contre ça, ils n'ont qu'à aller se faire voir ! Mais j'avoue ne t'avoir jamais considéré comme partenaire pour des raisons évidentes. Et là, tout ça, comme ça, … Il va falloir du temps… »

« Je comprends. »

« Il t'en reste combien ? »

« Ne te mets pas la pression avec ça, Ichigo, » fit Byakuya en posant sa main sur celle du rouquin. « Si tu peux juste me promettre d'être là quand je rendrai mon dernier soupir, je m'estimerais heureux. Tu n'as pas à forcer quoi que ce soit pour moi. J'ai bien vécu et j'ai déjà pris des dispositions dans le cas où je ne survivrais pas à cette épreuve. »

Ichigo garda le silence encore un instant avant d'hocher la tête.

« Je te promets d'être là pour tes derniers instants, Byakuya. Et je te promets aussi d'y réfléchir. »

Ils restèrent un instant silencieux à observer la nature redevenue depuis un moment paisible. Ils ne dirent plus rien et ne firent qu'écouter la nature. Le vent dans les branches, le bruissement des feuilles, le frottement de l'herbe, le gazouillement des oiseaux, … tant de choses simples qui étaient toujours un délice à entendre.

Au bout d'une heure, Byakuya finit par se lever.

« Rentrons. »

« Tu penses que c'est une bonne idée ? » Le Shinigami leva un sourcil interrogateur. « De marcher je veux dire. Tu es malade et tu t'es fait avoir par un hollow… »

Byakuya retint un sourire.

« Absolument pas, » répondit-il. « Je ne peux prévoir aucune quinte de toux. La prochaine pourrait très bien m'être fatale. Mais comme il est hors de question que je reste cloîtré dans un lit si j'ai encore la force de mouvoir, alors je marche.

« Oh… Super… allons-y. »

« Si jamais cela ne va vraiment pas, j'accepte que tu appelles ton père ou même Urahara. »

« Tu es sûr ? »

« Là encore, absolument pas, mais si je tousse, je ne serai plus maître de la situation. Je manquerai d'air… »

« Vu comme ça… Allez, rentrons. Doucement. »

« J'apprécie le doucement, Ichigo, » sourit Byakuya. « Merci. »


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Titre du 16/10/2020 : Mon cœur t'appartient, à jamais.

Image du 03/01/2021 de Allrich Art – Image du jour

Horoscope du 06-08-2020

Cancer :

-Tu penses que c'est une bonne idée ?

-Absolument pas.

-Super, allons-y

53. Et elle arriva. – Les 200 citations du Conte des Royaumes

Fusion de 10 défis – Fusionnons