Salut tout le monde!
Je vous engage à ne pas lire ce chapitre avant d'avoir lu le chapitre 35 de "Jamais plus" sous peine de pas comprendre grand-chose. De plus, ce chapitre constitue un relâchement du cliffhanger laissé à la fin dudit chapitre, donc si vous voulez faire durez le suspense attendez pour lire ce chapitre la publication du chapitre 36 (mais franchement, faites comme vous voulez, je pense que si vous lisez les bonus vous n'avez pas mérité de vous torturer plus longtemps sur le sort de Vivian).
J'attends vos reviews avec impatience!
Enjoy!
Ewald descendit de la chambre de Vivian, un peu réticent à l'idée de la laisser seule, mais ils avaient tous les deux besoin de récupérer. Lui-même avait l'esprit confus, un mal de tête persistant lui vrillait les tempes, et il avait du mal à réaliser tout ce qu'il venait de ce passer ainsi qu'à assimiler toutes les informations. Il savait que ça viendrait en temps voulu, et il n'essaya pas de se concentrer dessus. La priorité pour le moment était de manger et de se reposer.
Arthur vint à sa rencontre à quelques couloirs de distance de la grande salle, ce dont le serpentard fût reconnaissant. Il l'avait prévenu, dans les grandes lignes, de ce qu'il devait se passer ce soir là, sans donner trop de détails pour autant, pour préserver l'intimité de Vivian.
« Comment tu te sens ? Demanda le poufsouffle, plein de sollicitude
-Comme si un hippogriffe me piétinait le cerveau, grogna Ewald avec sincérité.
-Où est Vivian ?
-Elle se repose dans son repaire, ça a été rude pour elle aussi, même si je pense que j'ai encaissé davantage qu'elle… J'ai réussi à débloquer les souvenirs auxquels elle ne pouvait pas accéder, mais j'ai aussi vu plus de choses que je n'étais pas censé voir... »
Ewald se massa les tempes en grognant de frustration, tandis qu'Arthur fronçait les sourcils, inquiet. Même si le serpentard était assez ouvert avec lui, il ne l'avait presque jamais vu dans un tel état. Il faisait davantage attention à son maintien quand ils n'étaient pas dans un endroit sûr, et un autre élève pourrait les voir n'importe quel moment, ici.
« D'accord. Est-ce que tu as faim ? Le dîner est bientôt fini, mais il reste encore assez de temps pour manger.
-Allons-y » acquiesça Ewald, conscient qu'il avait besoin de reprendre des forces et de s'asseoir.
Ils marchèrent lentement jusqu'à la grande salle, le temps pour Ewald de reprendre un peu contenance.
Une fois assis non loin de la table de Gryffondor où Alphonse et deux membres de l'équipe de sa maison échangeaient bruyamment des anecdotes sur le Quidditch, Ewald pu enfin se poser un peu. Arthur s'installa face à lui, prêt à réagir au moindre signe de faiblesse de son ami. Ils se servirent tous deux une bonne portion de nourriture et mangèrent en silence. Le poufsouffle avait conscience que son ami avait besoin de calme, et Ewald laissait à ses pensées le temps de s'organiser, même si il ne pouvait pas s'empêcher de repenser à ce qu'il avait découvert.
Vivian, ou Aurore, devait donc sa deuxième vie à une espèce de scientifique fou… Ewald l'avait déjà vu quelque part, il en était certain, mais où ? Ça ne remontait pas à si longtemps que ça… Il devrait se pencher sur la question, mais plus tard. Peut-être en se servant de l'occlumencie pour trier ses souvenirs, chose qu'il n'était définitivement pas intelligent d'essayer maintenant. En vérité, ce qui préoccupait le plus le jeune homme étaient les souvenirs entrevus dans l'esprit de Vivian par accident, qu'il n'avait pas eu le temps de réaliser. Il avait l'impression tenace que quelque chose lui échappait, et un sentiment grandissant d'urgence. Il revoyait cette chambre avec ce lit aux draps verts, et le frère d'Aurore…
« Ewald, tu vas bien ? Tu es un peu pâle... »
Le vert et argent effaça de son esprit les sensations qui le traversaient, les souvenirs de l'autre vie d'Aurore, le temps de revenir à la réalité pour répondre à la question de son meilleur ami.
« Ça va aller. Mon esprit a juste commencé à faire le tri dans les souvenirs qui ne sont pas les miens » expliqua il avec un faible sourire. L'inquiétude d'Arthur ne se dissipa pas, mais il hocha la tête, compréhensif. Ewald replongea dans son état méditatif, son esprit occultant le souvenir de viol (parce que c'était de ça dont il s'agissait) pour s'attarder sur un autre, dont il n'avait entraperçu que des bribes. Les souvenirs auxquels il avait eu accès en brisant la barrière dans l'esprit de son amie étaient ceux qui étaient le plus chargés émotionnellement pour la gryffondor, les plus violents. Elle avait réussi à contenir leur flot, à les dérober à ses sens, mais pas immédiatement, à cause du choc causé par la rupture de la barrière. Elle n'avait pas pu réagir assez vite et il avait vu une partie de ses secrets, et il réalisait à présent doucement ce qu'il avait vu et ressenti un éclair. Et ça incluait ce souvenir, cette bribe entrevue juste avant que Vivian ne ferme son esprit suffisamment, et comme un éclair Ewald prit la mesure de ce qu'il avait vu. Un toit d'immeuble. Un tourbillon d'émotions intenses et destructrices, un désespoir teinté de joie et de résignation. Un liquide qui l'avait brûlée à l'intérieur, faite tousser, et une voix dans ses oreilles qu'elle avait aimée. Puis la fin. Elle avait raccroché, elle avait pris une inspiration rendue difficile par la douleur dans son ventre, puis elle s'était mise au bord de l'immeuble. Et elle avait sauté.
Il se redressa sur son banc, son sentiment d'urgence prenant de l'ampleur alors que son cerveau analysait plus avant ce qu'il avait vu, entraperçu, ressenti à travers les pensées et les souvenirs d'Aurore. Arthur remarqua son mouvement brusque, lui demanda ce qu'il se passait, mais il ne répondit pas, soudain paniqué, un horrible soupçon éclatant dans son esprit, lui faisant oublier même ce qui l'entourait, lui qui était pourtant toujours si attentif aux apparences. Il lança à sa baguette un « pointe moi Vivian ». Et la baguette ne pointa pas vers la tour qui abritait son repère secret.
« Ewald, qu'est-ce qu'il se passe ?
-Viens avec moi. Tu as un balais sur toi ?
-Bien sûr que non, mais réponds moi. Il y a un souci avec Vivian ?
-Je crois, je ne suis pas sûr, mais je crois. » Ewald essaya de réfléchir, à grand peine. Il avisa Alphonse qui parlait avec ses amis, et pris une décision rapide.
« Arthur, tu peux me trouver un béozar rapidement ?
-J'en ai un dans mon dortoir, dans mon kit de premiers secours, mais...
-Va le chercher, on se retrouve dans deux minutes à l'entrée de la grande salle. »
Arthur compris qu'il était vain de discuter, l'urgence dans la voix du serpentard était immanquable, et il savait qu'il aurait droit à une explication plus tard. Il couru vers sa salle commune, des scénarios tous plus inquiétants les uns que les autres tournant dans son esprit. Vivian était-elle en danger ?
Pendant ce temps-là, Ewald se diriga vers Alphonse et ses collègues de Quidditch. Lorsqu'ils le remarquèrent, le blond afficha un air surpris tandis que le visage de ses compagnons se fermait un peu.
« Désolé de te déranger Bludfire, mais j'ai besoin de t'emprunter ton balais.
-Pourquoi faire, qu'est-ce qu'il y a ? »
Avisant le public autour d'eux, Ewald fit signe au Gryffondor de le suivre jusqu'à l'entrée de la grande salle, ce que le rouge et or fit sans discuter, une pointe de curiosité et d'excitation dans le regard.
« N'en parle à personne parce que je ne suis pas sûr de ce que j'avance, mais je crois que Vivian est en danger, et j'ai besoin de la rejoindre sur le champ. Il faut que j'amène Arthur, mais on ira plus vite si on est pas à deux sur mon balais.
-Je viens avec vous. »
Ewald s'apprêta à protester, mais avant qu'il n'aie pu en placer une Alphonse comprit son intention et lui dit avec un air moqueur :
« Arthur sur mon balais, c'est un accident assuré, et il ne parviendra jamais à suivre ta cadence. Moi, je sais voler et j'ai déjà pris des passager. Vivian est aussi mon amie. Je veux être là si c'est nécessaire.
-Je ne suis même pas certain qu'elle aie besoin d'aide… » protesta faiblement Ewald. À ce moment là, Arthur arriva, et le vert et argent renonça à discuter. Sa baguette, qui pointait toujours la direction dans laquelle est Vivian, s'était stabilisée pendant la discussion et indiquait la forêt interdite. Le vert et argent n'était pas convaincu que ça soit une bonne chose qu'elle aie atteint sa destination.
Sans plus attendre, ils sortirent du château précipitamment et enfourchèrent leurs balais, Ewald seul et Arthur derrière Alphonse. Le Serpentard pris la tête, ne se souciant que peu de voler bas pour ne pas être repéré. La peur le tenaillait, le doute aussi. Vivian ne pouvait pas vraiment s'apprêter à faire ce qu'il pensait, si ? Elle ne pouvait pas mourir. Elle ne devait pas mourir. En arrivant au-dessus de la forêt, il jeta un coup d'œil rapide derrière lui. Le balais d'Alphonse suivait bien, le Gryffondor déployant toutes ses compétences pour rester proche du Serpentard malgré son passager inexpérimenté, même si il perdait progressivement un peu de terrain. Bientôt, Ewald aperçu une lueur vacillante parmi les arbres, comme celle d'un feu. Il n'avait plus besoin de sa baguette pour le guider à présent. Il savait où trouver Vivian.
Il survola la clairière en entamant un ralentissement, et ce qu'il vit le pétrifia un instant, même si il eu le réflexe d'arrêter son balais d'un coup sec, manquant de perdre l'équilibre. Vivian était au bord du foyer, une lame sur sa gorge, prête à trancher. Il avait toujours sa baguette en main, heureusement, et sans prendre le temps de bien se stabiliser ou de viser précisément, il hurla « Petrificus totalus ! ». Il se précipita pour atterrir, entendant Alphonse et Arthur arriver derrière lui. Ils se mirent à dire plein de choses, sur un ton paniqué et choqué, mais Ewald ne les écouta pas, trop occupé à se précipiter sur Vivian. Il passa ses bras autour de sa taille pour la tirer loin du feu, puis la retourna pour mieux la voir.
Un filet de sang coulait sur la gorge de la Gryffondor, mais ce n'était rien de trop grave. Rien d'irréparable. Ewald ne pouvait pas vraiment utiliser l'occlumencie, à cause de sa séance avec Vivian, mais il pris le temps de refouler autant que possible ses émotions. Il fallait traiter l'urgence, et garder la tête froide. Arthur et Alphonse se précipitaient déjà vers eux, la bouche pleine de questions.
« Calmez vous. Les questions attendront. Arthur, je veux que tu soignes la blessure de Vivian. Alphonse, ramasse ses affaires et éteins le feu s'il-te-plaît. »
Alphonse se mit instantanément à l'œuvre sans protester, se pliant à l'autorité d'Ewald avec naturel, tandis qu'Arthur se rapprochait précautionneusement de son amie. Il faisait un grand effort sur lui même pour se maîtriser, et ça se voyait. Ewald le connaissait, et savait que son ami était au bord de la crise de nerfs. Lui même avait davantage de sang-froid, mais il n'en était pas si loin non plus. Le Poufsouffle pris la parole d'une voix un peu étranglée :
« Il faudrait éloigner la lame de la plaie, sinon je ne pourrai pas la refermer complètement. »
Ewald hocha la tête avec une grimace.
« Très bien. Vivian, je vais te libérer du sort. Je te jure que si tu fais quoi que ce soit pour attenter à ta vie ou t'enfuir, je te relance le sort sur le champ et tu t'expliqueras avec madame Pomfresh. »
Il laissa à la Gryffondor quelques secondes pour bien assimiler la menace, puis il relâcha son sort, tout en maintenant son poignet au cas où.
Elle laissa retomber son bras, laissant Ewald récupérer le poignard sans opposer de résistance, et ne dit rien tandis qu'Arthur la soignait. Alphonse se rapprocha d'elle, ses affaires à la main, et lui tendit en demandant :
« Pourquoi t'as fait ça ? »
Ewald n'était pas sûr que c'était une bonne idée de lui laisser ses baguettes, et les récupéra. Vivian lui lança un regard empli de rancœur, avant de demander, avec une pointe de colère et de désespoir mêlés :
« Comment avez vous su ?
-Les souvenirs, Vivian. Je m'excuserais bien, mais je ne suis pas désolé. On va discuter, mais ailleurs. » dit fermement Ewald, faisant taire Alphonse qui bouillonnait à côté de lui.
« Je veux que vous me laissiez tranquille. Vous ne pouvez pas me forcer à rester avec vous. Et je veux que tu me rendes mes baguettes, Ewald.
-C'est hors de question. Et tu n'es pas obligée de rester avec nous, en fait je te laisse le choix. Soit tu t'expliques avec nous ce soir, soit je te repétrifie et je te confie aux bons soins de madame Pomfresh, qui ne manquera pas de prévenir la directrice et tes parents. En soi, ce serait sans doute plus sage de te laisser aux mains d'un bon psychomage.
-Tu n'as pas le droit ! » crache Vivian avec colère. Le Serpentard sent la sienne gronder en lui, mais se contient encore, se contente de répondre d'une voix sèche :
« Je t'ai présenté tes alternatives. »
Les deux autres gardent le silence, choqués et intimidés à la fois. Alphonse a une main passée autour des épaules d'Arthur, qui tremble comme une feuille. Vivian se contente de hocher la tête et de répondre, d'une voix vide d'émotions.
« Très bien, je vous suis. »
Et voilààà!
Alors, contents que Vivian aie survécu? Comment vous imaginez la suite?
À la prochaine!
