Chapitre 5 : Lumière sur Rei

Elle fut conviée à venir voir l'entraînement des élèves de premières années, Aizawa les obligeant à pousser leurs Quirks aux maximums. Pour une question de sécurité, il y avait deux profs pour le supporter et veiller à la sécurité des enfants. Elle ne comprenait pas bien pourquoi elle d'entre tout ceux travaillant ici aille été choisi.

-C'est une bonne façon de voir « comment » ça se passe, à U.A. Les gens qui n'ont pas le cœur assez accrocher ne peuvent supporter nos méthodes…, commenta Aizawa, observant un élève au loin essayer de soulever un rock qu'il venait de dupliquer, mais peinant monstrueusement. Les élèves inadéquats à devenir des héros seront renvoyer…

Rei désapprouvait cette méthode. Mais elle comprenait la froide réalité. Mieux valait un renvoi que des jeunes héros qui meurent dès leur début.

Elle savait d'expérience que la vie d'héros était semée d'embûches et de difficultés. Ce n'était pas juste dur physiquement… Parfois, Enji pouvait être appelé à partir des jours de suite, dormant et mangeant à peine, en poursuite contre des bandits aux Quirks destructeurs. Et d'autres raisons qui poussaient les héros à creuser dans leurs réserves.

Il ne fallait pas juste être fort, il fallait faire d'énormes sacrifices.

Mais elle pensait qu'il y avait aussi différent type d'héros. Ceux qui ne faisaient pas les rescousses ou les arrestations les plus sensationnels. Ceux qui aidaient les gens à retrouver leurs animaux, ceux qui réparaient les électroménagers, ceux qui donnaient leurs capacités dans la médecine…!

Elle interrompit ses réflexions en voyant un élève tombé à genoux, épuisé.

-Hé…, fit-elle, se dépêchant d'aller le voir, s'agenouillant pour le soutenir. Ça va aller…?

-Ou… Oui…! admit le gamin aux cheveux noirs en batailles, s'essuyant le front. Mais j'ai perdu de vue ma bulle…

Quelque chose ricocha sur le plafond et les deux montèrent les yeux au ciel. La bulle que le gamin avait matérialisé rebondissait sur les parois, gagnant en vitesse, sa texture rappelant du caoutchouc blanc mais semblant assez ferme pour effriter le béton constituant la vaste salle.

-Oh mon dieu! Chauffe qui peut! s'écria un des plus grands jeunes, deux filles se mettant à hurler.

Aizawa étira son foulard de capture, ayant déjà annulé le Quirk du gamin mais il semblait que l'objet ne dépendait plus de son pouvoir car il continuait à rebondir et gagnait en vitesse, en force.

Rei se leva et réagit à temps. Une vague de froid envahit toute la place, les élèves se figeant, ayant du mal à en croire leurs yeux.

Une colonne de glace partait du sol, allait vers le plafond et éclatait en plusieurs branches. La balle retenait coincé entre les bras transparents, la glace craquant mais sans se briser, tellement elle était épaisse et solide. En plus, un fin frimas tombait à présent du plafond par le terrible contraste de température, donnant l'impression qu'il neigeait.

Plusieurs furent admiratifs, d'autres se mirent à applaudir, le gamin responsable du cahot voulu remercier leur sauveuse mais Rei était accroupie au sol, du grésil la recouvrant, malgré son manteau.

-Éloignez-vous! ordonna Aizawa, pestant, prenant Rei par le bras et la leva, auriant souhaité la frapper.

Non mais, utiliser son Quirk sans être capable de le gérer, devant les élèves en plus…! Quel manque de professionnalisme…! Il oubliait parfois qu'elle n'était pas diplômée et qu'elle maîtrisait mieux son pouvoir que depuis un certain moment.

Il constata juste en la touchant sa température anormalement basse mais elle se détacha poliment, souriant.

-Ça ira… Je suis juste un peu… étourdie…, commenta-t-elle, faisant quelque pas pour gagner la sortie.

-Comment on fait disparaitre ça…?! demanda l'autre prof surveillant, Rei leva ses yeux vers littéralement l'arbre de glace qu'elle avait créer.

-… Vous pouvez… faire de la glace concassé…? proposa-t-elle, faisant grimacer le prof mais les élèves pouffant de rire, se disant qu'un dessert froid après cette mésaventure, ce ne serait pas trop bête…!

Un élève se mit à creuser avec ses mains couvertes de rocher plus dur que l'acier dans la glace, d'autres collectant les merveilleux matériaux qui pourrait fait des slushs très savoureuse, s'ils trouvaient de quoi leur mettre des saveurs.

Durant ce temps, Rei tâtonnait le mur pour continuer à marcher. Elle ne voulait pas montrer sa faiblesse. Elle se dit que si elle atteignait l'infirmerie sans embûche, elle serait sauve.

Le cours de A-1 finissait et les élèves partirent dans différentes direction, Mineta et Mina allant vers les toilettes, croisant la surveillante, semblant mal.

-Hé! C'est Shui! s'écria Mina, mais le petit gars alla plus vite qu'elle.

-Ça va pas, M'dame?! s'écria-t-il, Mina le rejoignant, sourcillant, la voyant tenté de retrouver son air.

-Non… Enfin… J'ai prit froid…! avoua-t-elle, leur souriant, mais Mina grimaçant.

Son visage était couvert de givre, on le voyait mal auparavant à cause de son capuchon, mais on aurait du qu'elle revenait de l'Antarctique.

-Oh bon sang, vous êtes gelé! s'écria Mina, toujours aussi directe.

-Réchauffons-la! s'écria Mineta, et pour une fois, il ne pensait principalement pas à mal.

Il la prit par la taille et Mineta passa ses bras autour de ses épaules. Rei rougit, si c'était possible malgré son trouble, ne voulant surtout pas être surpris avec deux élèves essayant, sans être trop invasif, de la frictionner et lui redonner sa chaleur.

-On ferait mieux… d'aller à l'infirmerie…! proposa-t-elle.

Mina et Mineta cessant de la frotter, se jetant un regard, avant de comprendre qu'ils auraient du déjà avoir cette idée plutôt que d'étreindre littéralement un bloc de glace et la frotter gentiment. Ils hochèrent la tête et ils l'aidèrent à atteindre la destination, quoi que continuant à lui frotter les épaules et Mineta plus les hanches.

Recovery-Girl eut un étrange spectacle, ayant l'impression que ses élèves avaient perdus la tête. Mais quand elle vu l'état du visage et des mains de Rei, elle comprit le dilemme.

-Vite, rentrez…! Mina, mets le thermostat aux maximums! Mineta! Ramène Shoto!

-Euh… Mais je peux la réchauffer…! offrit-il, un peu jaloux que Shoto se ramasse encore seul avec elle.

-C'est le seul élève dont son Quirk pourrait vraiment aider cette femme avant que son état n'empire et qu'elle ne tombe endormi…! commenta Recovery-Girl.

Elle avait eu droit au bulletin de santé de Rei Todoroki. Et de beaucoup de profs, elle avait le plus de mal de maîtriser son Quirk sans risquer de se blesser. Dans ce cas, c'était de l'hypothermie. Mais il y avait un cas où les médecins avaient dit qu'encore un peu plus, et elle serait tombée dans le coma.

Shoto arriva quelques minutes plus tard. Mineta avait tout bonnement dit : « La surveillante s'est congelé. On m'a dit de te dire de venir à l'infi-» mais il était parti sans écouter le reste. Il regarda autour de lui, essoufflé et vit sa mère lui souriant faiblement, gêné d'être un poids pour les autres.

-Qu'est-ce qui s'est passé…?! demanda-t-il, s'assoyant à côté d'elle, posant ses mains autour de sa frêle forme. Qu'est-ce que je dois faire…?

Rei cligna des yeux, réalisant que Shoto n'avait jamais…

Enfin, Enji aurait parfaitement su quoi faire dans ce genre de situation. Il n'aurait même pas eu besoin qu'elle lui demande quoi que se soit, quand elle était affecté par son Quirk devant lui. Il la prenait contre lui et se mettait simplement à « irradier » de la chaleur. Un peu comme une bouillote, comme s'il était en fièvre.

C'était très doux et l'une des manières les plus pacifiques qu'il utilisait son Quirk.

Elle lui proposa de le prendre dans ses bras et de monter la chaleur de son propre corps.

-Si ça ne te fait pas de mal…! expliqua-t-elle, Shoto ravalant sa salive, essayant.

Il eut du mal à diffuser assez de chaleur pour faire une différence, mais au bout d'un moment, il comprit l'idée et enfin, Rei commença à retrouver ses couleurs.

-Sa température est revenue à la normale… Merci, Todoroki…! commenta Recovery Girl, lui faisant une note pour expliquer son retard au prochain cours.

-Navré de t'avoir dérangé…, commenta Rei, mais son fils lui prit les mains.

-Désolé que tu ailles du attendre pour que je vienne te sauver…, commenta-t-il, ses yeux étant si profond et passionné, encore un peu bouleversé de la vision de sa mère, si faible et si fragile.

Rei sursauta, finissant par serrer sa main avant de le laisser partir, lui faisant signe que tout irait bien à présent.

-… Il ressemble à son père…, commenta pour elle-même Recovery Girl, Rei rougissant, ayant pensé à ça mais n'osant pas l'avouer.

-… Vous trouvez…? demanda-t-elle, un peu surprise.

-Je l'ai vu quand il était encore élève, ça remonte à un bail… Et il avait beau être incroyablement têtu et orgueilleux… Quand je le voyais ramener quelqu'un de faible à l'infirmerie, il avait ce regard. Du genre qu'il s'en voulait d'être impuissant à remédier à la situation. Enfin, ça ne s'est produit que deux fois, dans mes souvenirs… Mais il a bon cœur… Ça se sent…!

Enji, avoir bon cœur…? Oui, elle le pensait, autrefois.

Mais elle n'était plus sur de rien.

Elle préféra s'asseoir et demander si elle pouvait lui rendre service.

-Tu ferais mieux de rester coucher une petite heure, ma chère… Tu as quand même atteint le point proche de la congélation. Ton corps doit être fait différemment des autres, parce qu'une personne normal serait tombé sans connaissance sur le coup…!

Rei ne répondit rien, obéissant aux requêtes de la sage femme.

Elle fut bientôt visité par quelques élèves dont elle avait fait la surveillante, toute à l'heure, lui amenant un bol de glace concassé avec une saveur de mangue. Les élèves avouèrent ayant rarement eu l'occasion de manger autant de ce dessert improviser en un seul coup et qu'ils avaient invité d'autres classes à les aider.

-Kotaro est vraiment désolé d'avoir perdu le contrôle de sa boule…! commenta la fillette, le gamin en question n'était pas présent.

Sûrement avait-il honte.

Rei répliqua que ça faisait partie de leurs tâches, à elle et aux enseignants, de s'assurer qu'ils maîtrisent bien leurs pouvoirs avant de rentrer sur le milieu du travail.

-J'ai rarement l'excuse d'utiliser mes pouvoirs…, rajouta-t-elle, essayant de paraître détachée et amusée, avant de prendre une cuillère de la glace. Et c'est vraiment très bon…

Les élèves se sourirent entre eux, avant de lui souhaiter un bon repos et qu'ils se revoient à la prochaine session de surveillance.

Rei demeura seule avec son bol de glace, songeuse. Elle devrait prendre une décision. Elle ne pouvait pas rester ici sans mieux maîtriser son pouvoir. Tous les enfants étaient très gentils, excepté quelques exceptions.

Elle se dit que de parler à quelqu'un de confiance l'aiderait au plus aux points.

Fuyumi était en très de faire le souper quand on sonna à la porte.

-Papa, c'est ouvert…! s'écria-t-elle, étonné qu'il sonne.

Il aurait pu juste utiliser ses clés…!

Elle fit le saut quand elle vit sa mère débarquer dans la cuisine, un petit sourire espiègle.

-Bonjour…! Tu veux un peu d'aide pour le reste des préparatifs…? demanda-t-elle, Fuyumi clignant des yeux, une cuillère de bois à la main, avant de la laisser tomber au sol et la prendre dans ses bras.

-Ahhh! Je suis tellement contente de te voir! s'écria-t-elle, Rei ne pensant pas que sa grande fille s'était tant ennuyée d'elle, gênée et désolée. Papa s'ennuie de toi…

« …ah. » songea-t-elle, n'ayant pas pensé à Enji.

En même temps, cela lui ferait sûrement plaisir d'entendre ce qu'elle avait à dire. Non pas qu'elle voulait lui faire ce genre de plaisir…!

Elle hocha la tête, alla se laver les mains, s'attacha les cheveux et l'aida à fignoler le tout, Fuyumi sourit en la voyant prendre un peu le contrôle de la cuisine, s'absorbant dans le montage d'assiette.

-Tu peux appeler ton père…? Avant que ça ne se refroidisse…, proposa-t-elle, Fuyumi sursautant.

Ça faisait tellement longtemps qu'elle n'avait pas reçu cette requête! Sniiiif!

Enji était en très de remplir des papiers quand Fuyumi arriva en jubilant, le faisant craindre le pire.

-Il y a une surprise dans la cuisine…! s'écria-t-elle, avant de voir qu'il ne portait que ses vêtements d'exercices. Euh… Tu vas te changer pour être plus propre?

« Depuis quand elle me dit comment m'habiller? » songea-t-il, un brin insulté.

Si elle avait ramené un garçon, alors ce serait une autre histoire. Il s'était promis de respecter son choix, mais le jeune homme devrait passé une gamme de test pour qu'il soit sûr qu'il soit à la hauteur de sa fille unique…!

Ce fut donc avec une certaine appréhension qu'il arriva dans la cuisine, grimaçant presque, s'attendant à trouver un japonais efflanqué suffisant et le traitant déjà de « beau-père » sans même le connaître. Il fut estomaqué d'avoir à la place sa femme, posant les assiettes aux centres de la table, harmonieusement, avant de lever ses yeux vers lui.

-Bonjours Enji…! Tu m'excuseras de ne pas avoir appeler…! expliqua-t-elle, Enji retint son souffle.

S'il avait été moins timide, il se serait pincé pour s'assurer qu'il ne rêvait pas.

Il gagna son siège, répondant qu'elle était chez elle ici.

-Tu viens quand ça te plaît…, assura-t-il d'une voix profonde, qu'il espérait pas trop bourreau.

Il réussit à la faire sourire et Enji se dit que c'était vraiment une très bonne journée, finalement, et qu'il avait bien fait de mettre une chemise propre et un pantalon noir pour être plus élégant.

Rei complimenta la cuisine de Fuyumi, celle-ci lui demandant comment s'était passé sa journée.

-… Il est arrivé un incident… qui me fait réfléchir quant à ma place dans l'académie, avoua-t-elle, sérieuse, son sourire ayant disparu sur son visage.

Il fallait une certaine force pour admettre s'être tromper. Surtout quand son mari lui avait déjà déconseillé d'aller là-bas.

Enji garda le silence et Fuyumi sourcilla, inquiète, lui demandant de leur raconter ce qui s'était passé. Rei répliqua que ce n'était pas si grave…! Elle raconta finalement ces péripéties et comment elle avait presque terrorisé deux élèves de la classe de Shoto en apparaissant affaiblie, couverte de givre.

-L'infirmière a eu la bonne idée à faire appeler Shoto pour… qu'il utilise son Quirk pour me réchauffer… Ils étaient tous tellement inquiets… Je n'aime pas être celle qu'on doit soutenir et soigner…, commenta-t-elle finalement, un sourire triste aux lèvres.

Enji comprit que ça aurait pu être plus grave s'il n'y avait eu personne avec un Quirk pouvant faire de la chaleur dans l'établissement. Il y avait une raison pourquoi les civils n'avaient pas le droit normalement d'utiliser leur Quirk.

-Mais ta santé est mieux et tu as juste à ne plus utiliser ton Quirk, maman…! Personne ne te demande de te mettre en danger…! commenta Fuyumi, ne voulant pas qu'elle abandonne à la première difficulté.

Rei soupira, ne pouvant pas penser de la sorte.

-C'est plus fort que moi… Quand je vois un ou des enfants en danger, je dois agir… Rester les bras croiser et espérer qu'un autre va les protéger… Je ne peux pas…, admit-elle, Enji hocha la tête.

-Dans la situation, je dois admettre que ton Quirk était le mieux pour stopper l'urgence en minimisant les conséquences. Excepter pour toi. Il y a une raison pourquoi U.A. engage habituellement des pros héros…, commenta le top héro, Rei baissa la tête. Ton Quirk et ta volonté dépassent ceux de bien des gens… Mais ça ne suffit pas de ça pour sauver des vies. Il faut que tu protèges la tienne aussi, tout en aidant les autres…

Rei leva ses yeux, surprise de ses propos. Comme s'il lui donnait des tuyaux, en tant qu'héros.

Elle qui trouvait parfois phénoménal qu'il sorte toujours quasi indemne de tous les exploits qu'il accomplissait… C'était parce qu'en plus d'exercer sa force et sa diligence à son maximum, il s'assurait de courir le moins de risque…?

Non… Sa cicatrice sur son visage parlait inversement, parce qu'il avait du affronter la terrible organisation de La Ligue des Vilains, un Nomu supérieur aux autres.

Rei sentit des sentiments conflictuels la déchirer. D'une part, elle partageait l'opinion de Fuyumi en disant que tout irait bien, seulement si elle n'abusait plus de son Quirk. Mais elle comprenait et soutenait l'idée d'Enji, comme quoi seul ceux ayant la force de surmonter l'adversité devrait être appelé à certaines tâches, dans la société.

U.A. était la crème de la crème. C'était un peu comique d'avoir pensé qu'elle, parmi tant de gens, puissent y enseigner sans rencontrer un mur.

-Je vais sûrement déposer ma lettre de démission…, avoua-t-elle enfin après avoir fini de manger, semblant calme mais Fuyumi posant ses mains sur sa bouche.

-… C'est mieux… Mais je suis désolé que ça finisse ainsi…, commenta son mari, hésitant avant d'étirer son bras et poser sa main sur la sienne. Je suis sûr qu'ils seront tristes de ton départ…

Elle le regarda, surprise de son soutien et sourit, sans avoir une pointe de tristesse aux coins des yeux.

-C'est pour le mieux… Tu l'as dit toi-même… Ce n'est pas un milieu pour moi…! admit-elle, essayant de sourire mais Enji lui serra la main, la faisant grimacer.

Fuyumi s'éclipsa avec quelques plats sales, voulant leur laisser un peu d'intimité.

-… J'ai vraiment donné l'impression que tu étais incapable d'enseigner…? demanda-t-il, Rei baissant la tête.

-Tu as juste dire que U.A. n'était pas un milieu pour toi…

Enji réfléchit, comprenant qu'elle lui en veuille. Mais elle n'avait pas accepté le poste simplement pour lui prouver qu'il avait tort, quand même?

-… Si tu avais été étudiante à mon époque… Ça aurait pu t'aider à devenir une héroïne diplômé… Aujourd'hui, plein d'héros ont des outils pour les aider à mieux maîtriser leurs pouvoirs…, admit Enji, Rei le dévisageant.

-… Tu veux dire… Si j'étais un héros, la situation serait différente…?

-… c'est parce que tu as choisi d'être ma femme que tu es ainsi…, répliqua Enji, lâchant sa main, regardant ailleurs.

Ses reproches étaient concentrés juste sur lui-même et Rei demeura stupéfaite.

-… Enji… Regarde-moi…, pria-t-elle au bout d'un moment, le héros hésitant avant de ramener ses yeux bleu sur son visage, sérieux. Je t'interdis de dire quelque chose comme ça… Je n'ai pas de regret sur notre mariage… Je suis tombé amoureuse de toi. Alors, même si c'était au final un arrangement entre nos familles, ça ne me faisait rien. J'espérais juste te rendre heureux, c'est tout…

Enji sentit qu'il n'était pas près, ni digne d'entendre ce genre de chose. Il se leva sans savoir ce qu'il devait faire. Mais Rei sourit devant les vives rougeurs sur son visage.

-Si tu allais prendre un bon bain…? Moi et Fuyumi nous occuperons de la vaisselle…, assura-t-elle, Enji finissant par hocher la tête.

Cette nuit-là, elle resta à coucher à la maison, après dizaine d'années d'absence. Fuyumi lui proposa de prendre une chambre d'ami mais elle assura qu'elle pouvait juste dormir sur le futon.

-C'est bête…, répliqua Enji, les bras croisés, alors que Rei déroulait un sac de couchage sur le sofa.

-Les nuits sont encore fraîches… J'ai envie de voir le jardin comme première chose quand je me réveillerais…, proposa-t-elle, Enji acceptant l'explication mais lui disant qu'il pourrait très bien déplacer un lit dans cette pièce, pour plus de confort. Et que tu t'étires un muscle et soit alité durant des jours?

-Tu penses que mon entraînement, c'était pour rien…? répliqua-t-il, mais souriant devant son intérêt pour sa santé.

Il finit par ne pas insister, auriant juste souhaiter qu'elle agisse comme si c'était leur maison, et non pas comme si elle était invitée.

Mais Rei avait une raison de ne pas vouloir dormir trop proche de son mari et sa fille.

La lumière était tamisée. La chambre semblait vaste, si chaude, si douce, les draps étaient froissés sous son corps moite. Au-dessus d'elle, Enji la surplombait, du désir se lisant dans ses yeux. Il se pencha et l'embrassa une nouvelle fois, profondément, murmurant dans le baiser alors qu'elle le caressait, le voulant autant que lui.

Ça ne pouvait être rien d'autre qu'un rêve, songea Rei. Ce n'était pas une scène si étrange, ils avaient vraiment été aussi intimes et passionnés. Mais de revoir son tendre Enji toute à elle faisait débattre son cœur si vite, la faisait mordiller ses lèvres. C'était un véritable supplice…!

Son rêve prit une tournure moins agréable quand Enji, toujours sur elle, lui murmura à l'oreille :

- Fais-moi un enfant… Un autre gosse que je manipulerais pour mes ambitions et que tu pourrais balafrer comme il te chante…

Rei se réveilla en sursaut, tremblante, pleurant, serrant ses bras autour d'elle. Non… Non, c'était juste un cauchemar. Jamais Enji ne dirait quelque chose pareil aujourd'hui…! Jamais, jamais, jamais, jamais…!

De le voir ouvrir la porte du salon, passant par-là et alerté par ses sanglots retenus ne l'aida pas à se calmer. Elle détourna la tête, essayant de se cacher mais il rentra, ne comprenant pas ce qui avait pu la mettre dans un tel état.

-Qu'est-ce qui s'est passé…?! demanda-t-il, n'osant pas la toucher mais se penchant sur elle, posant une main sur le dossier du futon où elle était prostrée, respirant avec difficulté.

-… Un mauvais rêve…, admit-elle, Enji attendant avant de s'agenouiller.

-… Tu peux en parler…, commença-t-il, mais Rei se mordit les lèvres.

-Non! C'est… Ce n'est rien de bon…! Rien de vrai…

Et elle ne pouvait sûrement pas lui raconter les détails de son rêve… Ça ne faisait aucun sens et ça lui rappelait juste le mal qu'ils avaient tous les deux faits à leur famille, à leurs façons…

Il attendit, souhaitant savoir quoi faire.

Il détestait ce sentiment d'impuissance quand il voyait quelqu'un souffrir et qu'il était incapable de l'aider. Déformation professionnel? Sûrement. Mais c'était sa femme…! Elle pleurait et elle souffrait et il restait planté là, comme une statue.

S'il aurait su que ça l'aurait rassuré, il l'aurait prit dans ses bras. Mais comme elle ne le touchait pas et repoussait la plupart de ses contacts physiques…

Il se releva et partit sans un mot, Rei songeant qu'il devait dormir, lui aussi. Elle ne s'attendait pas à ce qu'il revienne avec un verre d'eau pour elle et s'installe dans le futon devant le sien.

-… Je dors mal aussi, surtout quand le passé refait surface…, admit-il, Rei hochant légèrement la tête, prenant une minuscule gorgée, ayant encore la gorge serrée.

Il se mit à parler, tout bas, sans vraiment dire quoi que se soit de choquant ou de trop profond. Mais cela fit du bien à Rei. De juste entendre sa voix, avoir un indice du fils de ses pensées, aujourd'hui.

-… Qu'est-ce que ça te fait…? demanda-t-elle, après un moment, se sentant un peu mieux. D'être le numéro 1…?

C'était une des premières questions qu'elle s'était posé, quand elle avait appris, pour le départ d'All Might. Il était le meilleur choix si le héros de la paix venait à disparaître. Elle le savait, les gens le savaient. Mais il ne semblait pas heureux de ce rappel. Plutôt amer.

-… Je n'ai jamais voulu avoir ce titre… de cette façon…, confia-t-il, avant de cacher sa bouche derrière son poing, frustré. Je voulais le battre… Pas qu'il prenne sa retraite avant que je le dépasse…

Rei le reconnu bien là. Mais elle se rappelait aussi son « autre » plan pour dépasser All Might.

Non pas qu'il lui en avait parler. Non pas qu'elle avait voulu le savoir.

Elle n'était pas bête. Elle avait comprit quand Shoto avait dévoilé son Quirk, comment Enji avait réagit. Si brutalement, comme si seulement l'entraîner comptait. Qu'elle ne comptait plus. Que les autres enfants n'existaient plus.

Ça avait été si soudain, si brutal, comme une bombe ayant explosé.

Mais elle ne voulait pas parler de ça. Elle voulait savoir, comment il se sentait, maintenant qu'il avait enfin ce qu'il avait rêvé, toutes ses années, bien avant qu'ils ne se marient.

-… Ça doit être dur pour toi… Toute l'attention est tourné vers toi…, commenta-t-elle, Enji soupirant, pliant un bras derrière sa tête.

-J'ai l'habitude… J'aimerais pouvoir gérer le travail et la vie ici… Mais je n'y arrive pas bien…

-Tu es un bon héros, mais tu es humain…, commenta Rei, après avoir fini son verre, le posant doucement sur la table du salon. Accepte-le…

Il n'y avait rien de dur dans sa voix, comme si elle énonçait un fait. Il grimaça, n'aimant pas tant ce rappel, mais hocha la tête.

-… À présent, tu devrais aller dormir… Tu as encore des vies à sauver, demain…, commenta-t-elle, mais Enji ne se bougea pas.

-… N'utilise pas mon travail comme une excuse pour m'éviter. Je veux qu'on se parle comme ça, plus souvent. Je veux que tu reviennes…

-… J'aimerais…, admit-elle, baissant la tête. Mais je ne me sens pas prête.

Il n'insista pas. Il se leva, lui dit de ne pas hésiter à les réveiller, lui ou Fuyumi, si elle avait un autre cauchemar. Elle se sentit soulagée et triste en le voyant fermer la porte. Elle aimait lui parler, sa présence la rassurait. Et la mettait sur le qui-vive.

Elle ne savait pas comment elle pourrait lui faire confiance comme avant. Avec ses souvenirs, ses douleurs… Mais elle se coucha, essaya de ne garder en tête que sa voix douce et paisible de tout à l'heure.

Les jours suivant, elle prépara ce qu'elle dirait au directeur après la prochaine réunion des profs, sachant qu'elle ne devait pas faire retarder les choses. Il devrait engager un autre surveillant sûrement, elle devait lui donner un préavis. Mais d'annoncer son départ était comme de dire au-revoir à tout ses enfants. À Shoto.

Ça lui faisait un peu de peine, mais moins à l'idée de les laisser souffrir et qu'elle ne puisse les aider, de peur que son Quirk la tue.

Elle n'eut pas à attendre la réunion pour parler au Principal. Ce dernier l'invita à passer le voir. Elle vint à son rendez-vous dans le petit salon bien confortable, le rongeur faisant infuser du thé dans une théière et remplissant deux tasses.

-… J'ai reçu un rapport d'Aizawa sur l'incident des premières années…, commenta le rongeur, Rei serrant ses genoux, nerveuse. Je tiens premièrement à vous remercier de votre diligence… Votre Quirk était vraiment le meilleur pour maîtriser la situation… Quoi qu'Aizawa a souligner que la destruction du pilier de glace à prit presque 2 heures à se faire…!

-Je suis vraiment désolée…! s'écria-t-elle, ayant honte, enviant Shoto pour posséder à la fois le feu et la glace en lui.

-Laissez-moi continuer…! pria le directeur, Rei attendant, incapable de toucher à sa tasse de thé, trop nerveuse. J'ai pris conscience ensuite qu'une telle utilisation de votre pouvoir vous était dommageable…

-Je sais… Et je suis désolée, je ne suis pas entraînée ni diplômée pour bien utiliser mon Quirk…, s'excusa-t-elle, courbant l'échine. J'ai réfléchie et compte-tenue que s'il arrive un autre incident, je ne pourrais m'empêcher d'agir, au risque de me blesser de nouveau… Je pense que je dois vous quitter…

Nezu leva une patte en l'air pour l'arrêter, tenant de l'autre sa propre tasse encore fumante.

-Pas besoin de prendre une telle décision pour un malheureux incident…! Tout ce qu'il vous faut, ce sont l'expertise et les bons outils…!

-… Pardon…? souffla-t-elle, ayant du mal à croire ce qu'elle entendait.

-Et si vous acceptez de prendre des cours privés, vous pourriez recevoir d'ici deux ou trois ans votre diplôme de U.A.! Ce serait fantastique, non? commenta le directeur, voyant déjà son avenir tout tracé.

-… Je ne suis pas sûr de comprendre…, commença Rei, abasourdie.

-… C'est fort simple. Pour devenir enseignante à part entière, il vous faut apprendre comme les élèves comment devenir un héros.

-… Mais je suis vieille…! raisonna-t-elle, répétant presque mot pour mot les idées d'Enji.

En son fort intérieur, l'idée d'essayer l'excitait et la faisait sentir mieux que toute sa famille, son mari, ses docteurs, tout ces gens disaient d'elle. Une faible femme. Une personne esseulée, dans sa bulle. Quelqu'un qui n'accomplirait jamais rien de grandiose.

Et voilà que le directeur de U.A. en personne lui offrait une chance de changer tout ça. D'être en pied d'égalité avec les héros du Japon, du monde. Avec Enji.

-Il n'y a pas d'âge pour apprendre, ni pour découvrir de nouveaux talents…, commenta Nezu.

-Ma glace peut faire des dégâts… Je ne peux pas la détruire. Un équipement pour éviter de créer de la glace sans nuire à ma santé coûtera très cher…, lança-t-elle bac à bac, étant simplement réaliste.

Elle tenta de garder un ton neutre, mais elle était un peu affolée, comme si laisser le directeur la convaincre l'obligera à réussir. L'échec serait plus dur encore que de ne pas avoir essayé. Comment pourrait-elle regarder Shoto dans les yeux, si elle ne pouvait pas faire ce qu'il faisait?

-Je vous donne une proposition qui ne vous coûtera absolument rien…! commenta doucement le principal, souriant. Nous prenons en note se dont vous auriez besoin comme équipement. Nos étudiants en améliorations de Quirk se mettent à la tâche. Nous vous faisons un prototype. Et vous ne pourrez le conserver que si vous être diplômer héroïne dans les trois années après l'avoir acquérie. Nous n'enseignons peut-être pas aux adultes, mais je me doute que vous connaissez déjà la théorie très bien… Mieux que certains profs, même. Il restera de voir si la pratique et les épreuves physiques sont réalisables… Mais j'ai bon espoir, Miss Rei, bon espoir que vous soyez une candidate idéale pour l'héroïsme…!

C'était tellement bon d'entendre ses mots… Mais c'était trop beau. Il devait y avoir un piège.

-… Je dois y réfléchir…, déclara-t-elle doucement, prenant enfin sa tasse de thé, le directeur semblant comprendre ses réticences.

-Certes…! C'est tout de même beaucoup d'investissements de votre part… Et vous avez une famille, un mari… Tout cela doit rentrer en ligne de compte.

Elle était plus lucide. Elle commençait à comprendre certaines choses selon qui lui parlait et comment il lui parlait.

Auparavant, elle aurait réagit au quart de tour à la mention d'Enji et aurait répondu qu'elle acceptait, sans trop réfléchir. Rébellion de la femme insoumise, déclarait sa psy. Elle devait faire attention de ne pas prendre des décisions trop hâtivement, prendre du recul et pesé le pour du contre.

Elle décida d'en parler à Enji et à Shoto, sachant qu'ils pourraient être vexer qu'elle tente une pareille aventure. Ils étaient avec Fuyumi à la maison familiale et Shoto dut admettre croire que c'était une plaisanterie. Mais Enji parut beaucoup moins surpris.

-Nezu ferait n'importe quoi pour te garder à son service…, commenta-t-il, avec un ton laissant soupçonner que le rongeur avait des mauvaises intentions.

Rei ne pensait pas le directeur capable de la moindre hypocrisie et ne voyait pas en quoi la situation était gagnante pour lui.

-Je ne pense pas que ce soit une bonne idée… Mais en même temps, ils m'offriraient des équipements qui pourraient enfin me permettre de manipuler mon Quirk à sa pleine capacité, sans que je me glace moi-même…! fit-elle, partager en deux, Shoto ne sachant pas quoi dire.

Il ne pensait pas voir sa mère recevoir l'entraînement d'héros. Et il songeait que ce serait mieux qu'elle se concentre sur elle-même, se soigner, revenir de ses traumas… Étudier ne l'empêcherait pas d'être indépendante et s'éloigner de papa, si elle avait encore peur de lui?

-Je pense que tu devrais profiter de l'offre…, commenta soudain Enji, ses deux enfants et sa femme le dévisageant comme s'il venait de jurer. Quoi? J'y ai consacré mon éducation et Shoto aussi…! Si deux membres de la famille en sorte avec les honneurs, je ne vois pas pourquoi il y aurait le moindre mal de prendre l'équipement et le tester… Si c'est une question d'argent ou de droit à l'utiliser à des fins personnels, j'ai assez de fond pour les payer…

Rei n'en croyait pas ses oreilles. Comment?! Enji, son mari orgueilleux et l'ayant toujours traité comme une simple femme au foyer, il la laissait faire une telle folie?!

-Et si jamais tu désires au final devenir héroïne… C'est ton choix… Je pourrais te donner des tuyaux…, avoua-t-il, regardant au ciel, les bras croisés. Mais ce sera beaucoup plus dur d'essayer maintenant que si tu avais commencé jeune fille…! Les autres héros seront sans pitié pour une débutante, tu te ramasserais quand même avec les jobs les plus ingrates et les moins valorisantes, vu ton âge et ton manque d'expérience…

-Père…, grogna Shoto, serrant ses poings, mais Rei leva ses mains pour dire que tout allait bien.

-C'est bon…! Je préfère encore une vision réaliste que de me faire croire à du rêve…! Non, si je deviens héroïne, ce ne sera que si ma santé me le permet… Je ne m'imagine pas pouvoir l'être dépassé la cinquantaine… Mais si l'âge est un souci, ça veut dire que tu dois approcher la retraite, Enji…! s'écria-t-elle, joignant ses mains, semblant ravie.

Le héros des flammes sursautant de son audace et serra les dents.

-Hé! Tant que je ne suis pas gravement blessé et que je demeure au top, je n'arrêterais pas de travailler, peu importe l'âge! Seul quand je serais détrôné par un plus jeune que je songerais à prendre ma retraite…!

« Il est tellement orgueilleux…! » songea les enfants, mais Rei hochant la tête, comprenant son point de vue.

Il avait désiré toute sa vie être le numéro 1. Même s'il n'aimait pas la façon dont il y était parvenu, il n'allait pas abandonner son poste à un autre. Sûrement pas à un jeunot comme Hawk!

-Je dois encore y réfléchir…! commenta-t-elle, avant de se tourner vers Shoto. Mais… Ça ne te dérangerait pas…? Que ta vieille mère devienne héros? Je ne veux vraiment pas t'embarrasser…

-Mon vieux est déjà un héros. Ça ne fait pas tant une différence. Le mieux qui arrive, c'est que tu deviennes numéro 1…, commenta Shoto, si sérieusement qu'il fit peur à Rei.

Et l'expression livide d'Enji convainquit les deux femmes de tirer l'imposant homme hors du salon, lui parlant d'un meuble qu'elles désiraient qu'il déplace pour eux. N'importe quoi pour qu'il n'explose pas sur Shoto, ne pensant pas tant mal faire.

Par la suite, Rei promit à Enji que quoi qu'il advienne, elle ne ferait jamais rien pour qu'il perdre son rang, le rassurant mais le contraignant.

Il avait l'impression de retrouver sa femme soumise, comme au début de leur mariage. Mais sans son amour, sans sa confiance.

Il sentait qu'elle avait encore quelque chose à lui dire. Elle se maitrisait pour paraître douce et comme avant, mais il savait que c'était faux.

Mais comment l'obliger à le remettre à sa place? C'était quelque chose qui lui semblait impossible à demander, vu son orgueil démesuré.

Il décida de laisser les choses évolués par eux-mêmes, étant quand même heureux qu'elle vienne plus souvent à la maison et qu'elle l'appelle presque aussi souvent qu'il l'appelait.