Message de l'auteur :
Bien le bonjour à tous ! Désolé pour l'attente, mais en raison de l'actualité le quotidien n'est pas des plus simple ahah ! J'ai globalement en tête une trame pour ce récit, cependant toute suggestion sera appréciée ! Merci encore pour votre fidélité, je n'aurai jamais espéré que cette histoire puisse intéresser
2 mai 2001.
Après avoir naviguée 3 jours en mer, l'embarcation contenant les rescapés s'était échouée sur des côtes inconnues. Un homme les attendait, vêtue chaudement. Cependant, les mangemorts avait été désarçonnés par l'apparence de cet homme. Il portait un chapeau rond en fourrure, en grand manteau de la même matière avec un capuchon. Des bottes de cuir montant jusqu'à mi-cuisse complétaient cet ensemble. Mais l'homme était sur un cheval, ce qui étonna et effraya le groupe de rescapés. La selle du cheval était un véritable ouvrage d'art avec un tapis de soie, un cuir décoré au fil d'or et des lanières incrustées de pierres précieuses. Deux hommes se tenaient en retrait de chaque côté, ils étaient vêtus de la même façon que lui. Chacun d'eux tenait une bannière faite de lamelle de cuire et d'un symbole de bronze représentant une espèce de trident.
L'homme se pencha, les regardant avec des yeux perçants. -Alors c'est vous… Je suis quelque peu déçu. Enfin, nous discuterons de ça plus tard. Et il fit un demi-tour pour s'éloigner du rivage et partir vers l'intérieur des terres. Son escorte le suivit. Au bout de quelques mètres, il se retourna et vit que le groupe était resté fixé là, hébété. Il leur cria : -C'est la mer qui vous a laissé dans un tel état ? Je vois ! Et de son manteau il sortit une espèce de canne en bois. Il la leva et un chariot apparu. Les mangemorts lévitèrent et furent placés dans le chariot. Puis le chariot se mit à suivre l'homme sur son cheval. Leur périple dura une grande partie de la journée. Le paysage monotone s'étendait à perte de vue. Une immense steppe sans fin. Seule des montagnes pointaient le bout de leur nez tout au nord, et le convoi semblait s'y diriger. Les mangemorts étaient terrorisés. Ils ne pouvaient s'opposer à ce traitement, ils étaient morts de faim, sans baguette et exténués. -Eh Dolohov ! Eh psst ! Bellatrix s'était rapprochée d'un homme qui semblait sur le point de s'endormir. -Tu crois que c'est qui ? Et on va où ? On fait quoi ? -Mais j'en sais rien putain ! Demande à Lucius ! C'était son plan, son contact, dit-il l'air au bord de la crise de nerf. -Ecoutez, Semionov m'avait dit que la barque était un portoloin pour rentrer à Leeds. Je comprends pas ce qui se passe. Lucius était paniqué également, il faut dire qu'il n'avait jamais été courageux. -Taisez vous à l'arrière, on aura tout le temps de discuter à Ourga ! Ahah c'était donc ça « l'armée des ténèbres » ! M'étonne pas qu'un gamin vous ai battu sans forcer. Mais regardez-vous, vous êtes aussi terrifiés que des madar. Et l'homme qui les avait accueillis sur la plage lâcha un rire gras et cruel. Aucun mangemort à l'arrière du chariot ne réagit face à cela. Personne n'avait comprit la référence au terme madar, cependant tout le monde avait saisi celle faîte à Potter. La défaite du Seigneur des Ténèbres devait remonter à quelques années maintenant, même s'ils avaient perdu toute notion de temps. Cet évènement fut le seul fait marquant du voyage et bien vite ils arrivèrent au pied d'une forteresse médiévale nichée dans les montagnes. Le convoi s'arrêta devant une grande porte en chêne. Les deux hommes de main qui portaient les bannières mirent pieds à terre et forcèrent les mangemorts à descendre de la calèche. -Mes amis, bienvenus à Ourga ! Forteresse nouvellement bâtie d'où le Grand Khan prépare son… plan. Un plan qui réussira sans aucun doute, pas comme celui de votre pseudo mage noir. -Tais-toi chien ! Voldemort est le plus grand mage noir de tous les temps. Dolohov avait regroupé ses dernières forces pour s'exclamer cela. Pendant cette altercation, le groupe avait progresser au sein de la forteresse, passant gardes et chevaux. Ils étaient arrivés dans une pièce ronde et sombre, d'où aucune lumière ne pénétrait.
-Je te conseille vivement de la fermer Augustin, sinon… tu vas voir de quoi je suis capable ! L'homme encapuchonné venait de proférer ces menaces. Il était grand et gras. On ne pouvait pas voir son visage tant l'obscurité régnait dans cette salle. -Vous semblez tous avoir oublié ce que j'ai fait pour vous. Je vous ai fait évader alors montrez un peu de respect ! L'homme venait de faire un pas en avant, et par un réflexe collectif, les 7 anciens prisonniers reculèrent. L'homme claqua des doigts et des torches s'allumèrent, révélant une pièce ronde et spacieuse. On aurait dit comme un donjon des châteaux forts moldus. L'homme enleva son capuchon. Il avait un visage rond et rouge, comme bouffit par l'alcool. Un sourire carnassier se faisait voir. Ses dents n'étaient pas blanches, mais elles semblaient toutes constituées d'or. Ses yeux étaient d'un bleu, presque blanc. Un gros nez et des gros sourcils venaient compléter ce visage, qui ne pourrait jamais passer inaperçu. -Je me nomme Leonid Sipaïlov. Je sais que vous ne me connaissez pas, mais je vais être votre meilleur ami pour le restant de votre misérable vie. Sipaïlov embrassa la pièce du regard. En face de lui, les 7 loqueteux étaient terrorisés. Ils portaient tous l'uniforme pénitentiaire d'Azkaban, ils étaient couverts de poussière, certains étaient trempés. Ils faisaient peine à voir, même pour d'anciens mangemorts. Ils étaient faméliques, courbés, au bord de l'évanouissement. L'homme qui venait de révéler son identité reprit son discours. -Le maître attend. Il attend patiemment à l'Est. Je ne sais pas pourquoi il a fait appel à vous. Enfin bon le maître a réussi à conquérir le plus grand Empire sorcier que le monde ait connu, j'imagine donc que vous ne serez pas inutiles. Suivez-moi, et fermez là. Il regardait particulièrement Augustin Dolohov qui l'avait insulté. Il prit une clé de sa proche et décrocha un cadenas qui barrait la porte derrière lui. Il s'y engouffra. Yaxley fut le premier à pénétrer dans la pièce.
C'était une pièce spacieuse. Des grandes tables d'un bois rugueux étaient disposées en longueur. Sur chaque côté de la salle, des brasiers remplissaient l'air d'une chaleur bienvenue dans ce climat austère. Au bout de la salle se trouvait une espèce de trône réalisé en crâne. Du moins, c'est au premier coup d'œil se qu'en conclure les mangemorts. Sipaïlov s'assit négligemment dessus, étalant ses jambes en dégageant les pans de son manteau. Une dague et une canne en bois, comme une cravache pendaient de chaque côté de son ceinturon. Il fit signe au mangemorts de s'arrêter à quelques mètres du siège qu'il occupait. Les deux guerriers qui accompagnaient Sipaïlov avaient troqué leur bannière pour une cravache, similaire à celle de leur maître. Ils se tenaient droit, de chaque côté de l'unique porte, comme pour en garder l'entrée. Un drapeau était accroché au mur. Il était blanc avec un motif en rouge. On pouvait y voir à droit une sorte de carré sans la barre du bas, avec une barre oblique sur le coté gauche et une barre verticale sur le sommet du carré. Un rond trônait au sommet de cette barre verticale. A côté du carré à droit, une croissant rouge était représenté. Aucun mangemort ne reconnaissait ce symbole.
Sipaïlov regardait ses invités en souriant, toutes dents dehors. Il appréciait de voir la désorientation et la panique dans leur regard.
-Vous voici à Ourga. Cette forteresse vient d'être bâtie spécialement pour vous. J'espère que vous l'apprécierez ! J'imagine que vous avez pleins de questions et je vais essayer d'y répondre, du moins si vous ne m'ennuyez pas trop….
-Où sommes-nous ? Lucius Malefoy venait de faire un pas en avant. Même s'il avait été condamné par le Ministère suite à la défaite de Voldemort, son argent et sa patience lui avait permit de soudoyer un employé du département de la justice magique en vue d'une évasion. Sa femme avait ainsi remis 35 000 gallions pour que le groupe obtienne les plans de la prison et la certitude qu'un portoloin les emporterait dans une demeure préalablement camouflée par Narcissa à Leeds.
-Ah tu dois être Lucius Malefoy. J'ai entendu parler de toi. Nero Vallejo n'a pas été avare de détail à ton sujet. En même temps je ne connais pas grand monde de muet quand on lui arrache les doigts un à un ! Et Sipaïlov parti dans un grand éclat de rire. Les mangemorts blêmirent un peu plus. Comme je vous l'ai dit vous êtes à Ourga, en plein territoire de l'Altin Ordu. Vous avez débarqué, ou devrais-je dire atterri sur le lac Khovsgol. Nous avons parcouru près d'une cinquantaine de kilomètres. Je vois dans vos yeux que vous ne comprenez rien, un tel manque de culture est affligeant. Vous êtes en Mongolie ! En en claquant des doigts il fit apparaître une carte.
-Qu…quoi ? Mais comment est-ce possible ? Nous avons pris une barque il y a trois jours depuis la mer du nord… La Mongolie ?
Sipaïlov se frotta les sourcils. -La barque était un khutga, hum un portoloin dans votre langue. Le voyage vous a désorienté. Ton contact ne t'avait pas menti Lucius, mais je suis intervenu. Cela fait quelques temps que nous prévoyons de vous recueillir. Et vous voilà !
-Et pourquoi sommes-nous ici ? Comment vous connaissez vous ?
-Justement j'allais y venir. Sipaïlov souriait, mais d'un sourire inquiétant et carnassier. -Que pouvez vous me dire sur Harry Potter ?
*.*.*
Au Terrier, le même jour.
-Bon sang Ron ! Lève-toi ! Ta mère va nous tuer, tu le sais ça ? On doit être à Poudlard dans 1h30 pour la cérémonie ! Allez ! Debout !
-Mmmh Hermione, lâches moi. C'est trop tôt… Et Ron, après avoir baillé à en décrocher la mâchoire referma les yeux. I
-Très bien, comme tu veux, mais crois-moi, tu vas le regretter. Et il entendit les pas d'Hermione redescendre les escaliers.
Ron se sentait bien dans son lit. Ce moment juste avant de devoir se lever, quand on est entre les rêves et la réali…. Un grand splash se fit entendre. Puis Ron hurla. Un liquide froid, son esprit paniqué n'arrivant pas à en déduire que c'était de l'eau, venait de lui tomber sur la tête. Il se redressa en sursaut et ouvrit les yeux. Molly Weasley tenait sa baguette devant elle, l'air furieuse. -RONALD WEASLEY, tu es habillé et peigné en bas dans 10 minutes ! Pas une de plus. Et la matriarche Weasley redescendit, comme Hermione l'avait fait quelques minutes plus tôt. Ce fut un ordre sans appel que Ron respecta scrupuleusement, il savait de quoi était capable sa mère. A 10h 9 minutes et 48 secondes, Ron arriva dans la cuisine du Terrier. Ginny, Hermione et Molly étaient assises à la table et buvaient du thé et du café. L'ambiance était lourde. Nous étions trois ans jour pour jour après la Dernière Bataille, aussi connue sous le nom de bataille de Poudlard. Il y a trois ans, des sorciers libres s'étaient regroupés pour dire non au Mal. Il y a trois ans, de nombreux sorciers et sorcières tombèrent pour la liberté. Il y a trois ans, le plus dangereux mage noir mourrait. Et il y a trois ans, le plus célèbre sorcier disparu sans laisser de trace. Certains le disaient mort, ayant donné sa vie contre celle de Voldemort. D'autres disaient qu'il devait avoir perdu la raison et que des gens devaient le cacher quelque part. Pourrait-on rester intact après avoir regardé le Mal dans les yeux ? Mais aucun des Weasley ne croyait en cela. Cependant, ils n'expliquaient pas non plus sa disparition, et c'était devenu un sujet sensible, presque tabou. Ginny, même si elle avait quelques relations, ne l'avait pas oublié, et elle restait sombre rien qu'à l'évocation du prénom Harry. Molly avait en quelque perdu un fils. Elle ne s'en était jamais remise, la disparition de Fred et Harry avait été compliqué à surmonter. Elle avait toutefois trouvé un peu de réconfort auprès des autres Weasley et des enfants de l'orphelinat Potter-Londubat, dont elle s'occupait. Cet orphelinat avait été fondé par Hermione après la guerre, car celle-ci avait causé de nouvelles tragédies. Elle avait trouvé que la fondation d'un tel établissement honorait la mémoire d'Harry, lui qui n'avait pas eu une enfance facile. Neville s'est alors associé spontanément au projet. Le financement d'un tel établissement se faisait par des dons privés, et l'orphelinat n'en manquait pas.
La première à lâcher une larme en ce jour fut Mme Weasley. La famille au grand complet, accompagnée de Gwenogg Jones, s'était réunie à Pré-au-Lard. Une foule immense était rassemblée en ce jour particulier. A 11H30 Minerva McGonagall avait conduit la longue procession jusqu'aux tombes des sorciers morts durant cette fameuse bataille de Poudlard. C'est en ce recueillant sur la tombe de Fred que Molly Weasley ne put retenir plus longtemps ses pleurs.
L'ambiance était lourde en cette soirée. Les visages étaient fermés, les têtes basses. Après s'être recueilli toute la journée, la foule était dans la grande salle de Poudlard. L'endroit précis ou le dernier duel eut lieu avait été marqué d'une pierre blanche. Le souvenir d'Harry s'imposa alors à tous. Un portrait avait été dressé pour l'occasion. Il représentait Harry et les principaux membres de l'AD dans la salle sur demande. Ils souriaient, ils étaient heureux. Ginny était restée forte, malgré les larmes qui montaient petit à petit. Une minute de silence avait été faite en mémoire d'Harry. Personne ne pouvait croire qu'il soit mort. Mais alors où était-il ? Les Weasley redoutaient en ce jour la présence de Vanessa Snitchness, reportrice à la Gazette du Sorcier. Cette jeune journaliste fut formée par Rita Skeeter après la guerre. Harry, Ron et Hermione ayant découvert le secret de Skeeter, cette dernière due se résoudre à raccrocher sa plume à papote, à son plus grand regret. Cependant, elle n'allait pas quitter le monde des ragots sans un ultime coup d'éclat. Elle avait alors donné ses trucs et astuces à une jeune pigiste qui lui semblait prometteuse. C'était une façon pour elle de jeter un dernier pavé dans la mare. Mais le ministère avait prévu cette situation et des aurors tenaient fermement la journaliste à l'œil. La cérémonie avait été solennelle, à l'image de ce qui c'était produit les années précédentes. Une fois les discours prononcés, le public prit congé, et le château se vida lentement. Quelques personnes étaient cependant restées pour un repas dans la grande salle. Des personnes du ministère, les Weasley, des anciens élèves de l'AD comme Neville, Luna, Seamus, Dean… et des professeurs. Evidemment la famille Weasley était rassemblée dans toute ses ramifications. Ainsi on pouvait trouver Gwenog mais aussi Hermione qui était avec Ron depuis la Dernière Bataille.
-Et alors Hermione, comment avance votre carrière au Ministère ? C'était bien évidemment le professeur de potion Horace Sluggorn qui posa cette question.
-Oh ! Hermione était surprise qu'il s'intéresse à elle mais il est vrai que depuis leur cavale, Hermione et Ron jouissaient d'un certain prestige. Et bien difficilement je dois bien l'admettre. Je dois me battre contre certains clichés qui polluent la législation depuis des lustres !
Visiblement Hermione avait lâché une petite bombe de malaise. Un petit silence gêné s'était abattu. Même si les mentalités changeaient progressivement, la question de la libération des elfes de maison n'était absolument pas envisagée.
Le diner dans son ensemble s'était déroulé sans autre accro. La Grande Salle avait cependant ravivé beaucoup de souvenirs chez Ron, Hermione et Ginny. Les cœurs Weasley étaient donc lourds lorsqu'ils regagnèrent le Terrier en cette fin de soirée. Ils réalisèrent le chemin parcouru, et ce qu'il restait à faire, quand le canapé moelleux de la demeure Weasley les accueillit. Fatigués, ils se posèrent sans se parler. Harry leur revint alors en mémoire.
-« Vous croyez qu'il pense à nous des fois ?. Ron ne le montrait pas souvent mais l'absence de son meilleur ami le peinait.
Bâton Rouge, le même jour.
Harry se leva, tard. Hier il avait bu, même s'il s'était juré de ne plus se saouler. Emma, Ginny… Tout s'était emmêler dans sa tête. Un sentiment de culpabilité ne cessait de poindre dans le cœur du jeune homme. Il aimait Ginny, même encore après des années d'absence. Mais Emma ne le laissait pas indifférent. Elle était calme, posée, rassurante. Il se sentait coupable
Il quitta difficilement son lit. Pendant un long moment, cet espace était devenu un havre de paix et de sécurité. Après la guerre, Harry avait passé le plus clair de son temps sous ses bras, à se blottir contre son oreiller, pendant à ce qu'il avait perdu. Il fit un passage éclair dans la salle de bain pour se rafraichir. Les nuits sont chaudes en Louisiane. Il se prépara. S'habilla d'un pantalon cargo kaki et d'un tee-shirt centré noir. Ses vans, noires également, toujours vissées au pied.
Il était 12h43. Merde, il allait être en retard. Il devait aller prendre déjeuner avec Fernando, un ami rencontré lors des réunions d'Hanselm. Fernando avait un passé sombre, qu'il n'avait jamais vraiment évoqué. Mais Harry suspectait certaines choses. Fernando comprenait bien trop Harry. Il sentait en quelque sorte ses émotions, ses colères, ses peines. De même ? Harry sentait comme une présence quelques fois, comme si son ami le sondait psychiquement. Pour être tout à fait honnête, Harry suspectait Fernando d'être un sorcier lui aussi. Cet aspect l'avait profondément rebuté au départ. Il voulait ne plus rien avoir à faire avec ce monde-là. Il avait rencontré Fernando lors de sa deuxième ou troisième réunion, soit relativement tôt. Harry était très instable en ce temps, tiraillé entre son envie de revoir ses amis et sa culpabilité. Fernando avait été un formidable soutient, parlant peu, écoutant beaucoup. Harry appréciait les gens discrets et calmes. Fernando et lui se comprenaient instinctivement, d'un signe de tête. Mais, quelque chose dans le regard de cet homme marqué par les combats le troublait. Une lueur de connaissance. Des yeux pétillants, comme s'il lui disait « je te comprends, je sais qui tu es ». Evidemment Harry avait rejeté cette idée d'un Fernando sorcier, quelles seraient les chances ? De plus, Harry s'était logiquement dit que sa paranoïa post-Voldemort l'avait conduit à imaginer des choses stupides. Un doute, une légère suspicion, restait quand même dans un coin de son esprit. Cela était entre autres à cause de l'histoire de Fernando. Plusieurs fois, lors des réunions, Fernando avait évoqué son passé sombre. Sa famille avait passé la frontière américano-mexicaine lorsqu'il n'avait qu'un an. Un baron de la drogue du Cartel de Los Zetas terrifiait la population en ce temps-là. Les parents de Fernando avaient osé s'opposer à cet homme, et pour éviter une mort cruelle et violence, ils avaient quitté le pays. Plus tard, alors âgé de 18ans, Fernando s'était engagé dans l'armée. Sa volonté de justice était bien trop forte. Cette histoire avait touché Harry, qui évidemment se reconnaissait un peu chez lui. C'était l'élément qui avait déclenché le rapprochement des deux hommes. La souffrance partagée et bien souvent un lien insécable.
En cette douce après-midi, le soleil était haut, l'air chargée de chaleur et de moiteur. Des badauds oisifs se promenaient dans le vieux quartier, une bouteille de soda à la main. Les couples adolescents séchant le lycée s'appropriaient les bancs et les pelouses. Harry adorait se balader. Il se disait que parmi ces gens, il n'était personne. Il pouvait arpenter les magasins bondés, les bars grouillant de monde, personne ne le reconnaîtrait jamais. Harry et son ami avaient rendez-vous au Red Monkey, un restaurant branché dans le centre de la ville.
Il lui suffisait de prendre l'avenue principale de la rue, le restaurant devait se trouver à 800m de son appartement. Harry aimait énormément marcher l'après-midi dans les rues de Bâton Rouge. Cela devait assurément être ses seuls moments de liberté. Il arriva au Red Monkey peut être un peu vite à son goût. Dès qu'il aperçut la terrasse, il trouva Fernando attablé, en pleine conversation avec une jolie serveuse cubaine.
