Titre : La nouvelle Salamandre
Résumé : Un douloureux accident va plonger Hermione dans une nouvelle vie. Elle va faire connaissance avec des personnes qu'elle pensait ne jamais rencontrer et œuvrer pour un futur plus heureux.
Disclaimer : L'univers et les personnages d'Harry Potter ne nous appartiennent pas. Nous ne recevons aucune compensation financière pour la publication de cette histoire.
Pairing : Het et homo
Rating : T
Statut : Terminée - Corrigée - Prête à publier ! BULIAAA!
Auteures : Epsilon et Pauu
Bêta : Epsilon et Pauu
Nda : Bonjour à tous et à toutes !
Encore une fois, merci pour vos reviews ! Je vous assure qu'on les lit toutes et qu'on en parle entre nous quand certaines de vos remarques nous font sourire ! Ça nous fait vraiment plaisir !
Rien de spécial à dire aujourd'hui, nous vous souhaitons un joyeux week-end de Pâques, espérons que tout va bien pour vous en cette période difficile et pour ce nouveau confinement. Courage à tous ceux et toutes celles qui ont des enfants à gérer, qui sont en télé-travail dans des conditions plus que limites, qui continuent le travail sur le terrain.
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Dans le chapitre précédent :
Hermione séjourne à l'infirmerie après l'incident en cours de défense. Elle rencontre Remus qui passe la nuit dans le lieu après une épisode lunaire. Une nouvelle altercation entre Hermione et Sirius oblige Remus à intervenir, en faveur de la Serdaigle au plus grand désarroi de Sirius.
Plusieurs semaines plus tard, Lily, de qui elle est devenue très proche, lui avoue sortir avec James, qui a changé et gagné en maturité. Lily évoque le bal de Noël et Hermione lui avoue qu'elle n'a pas l'intention d'y participer, sans cependant lui révéler la vraie raison : la période de décembre s'annonce compliqué pour Hermione qui ne passera pas Noël avec Harry et Ron, ni avec la famille Weasley ou ses propres parents.
Hermione se rapproche de Regulus et de Severus. Newt Scamander lui envoie une lettre pour lui annoncer que Dumbledore et lui-même ont trouvé un moyen de chasser les Horcruxes.
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Chapitre 5
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- Que pensez-vous de celle-là ?
Hermione et Lily, qui discutaient joyeusement s'interrompirent et se tournèrent vers Alice, qui venait de sortir de la petite pièce d'essayage. La Gryffondor portait une magnifique robe bleu roi évasée à la taille. Le tissu était très fin et les différentes couches assuraient l'opacité tout en lui donnant un aspect vaporeux. Le haut était en dentelle de même couleur, composé d'une seule bretelle large et d'un décolleté discret mais bel et bien présent.
- Elle est magnifique, s'exclama Lily en se relevant. Tu es superbe Alice.
Hermione appuya le compliment de son amie d'un hochement de tête. Les trois élèves avaient profité de cette dernière sortie à Pré-au-Lard avant le bal de Noël pour trouver une robe à Alice. Lily avait déjà la sienne depuis plusieurs semaines mais son amie n'avait jusqu'alors pas trouvé celle qui lui convenait.
- Vraiment ? rougit Alice, sa timidité revenant au galop comme un troupeau de Sombrals.
- Elle te va très bien, intervint Hermione, son ton légèrement mélancolique. Sincèrement.
Un sentiment doux-amer s'empara de la Serdaigle. Elle avait déjà assisté aux essayages des filles de Serdaigle et à ceux de Lily. Elle, qui avait choisi sa robe seule pendant sa quatrième année, découvrait les joies de partager ce moment avec des amies, mais ces journées ne cessaient de raviver de douloureux souvenirs en elle.
Son expression devait exprimer l'ambiguïté de ses sentiments car Alice et Lily se jetèrent un regard peiné.
- Ne vous occupez pas de moi, reprit Hermione, se forçant à sourire. Tu es vraiment magnifique Alice, Frank et toi allez être superbes.
- Merci Hermione, répondit la jeune fille avec douceur. Mais… Et toi ? Je ne te comprends pas. Le bal est une belle occasion et tu parais si triste en ce moment. Tu pourrais passer une soirée à sourire.
- Non vraiment… C'est justement cette ambiance qui me rend triste. Tout ce que j'attends, c'est que cette période soit terminée et qu'on passe à autre chose. Vivement les examens ! dit-elle, essayant de mettre un enthousiasme qu'elle ne ressentait pas dans sa voix.
- Tu ne nous as toujours pas dit pourquoi Noël te rendait si triste, contra Lily, légèrement vexée, les bras croisés sur sa poitrine.
Hermione sourit, sincèrement cette fois, en regardant le profil de son amie. C'était dans ses instants, plus que jamais, qu'Hermione comprenait pourquoi Lily Evans avait été répartie à Gryffondor et non à Serdaigle. Lily était plus curieuse qu'elle n'était avide de savoir, plus bornée qu'elle n'était réfléchie.
- Un bal raté, durant lequel je n'ai fait que quelques danses avant de rentrer pleurer dans ma chambre, la trahison d'un petit ami, le premier Noël passé loin de ma famille… Les raisons ne manquent pas, répondit Hermione, les larmes au bord des cils malgré son sourire.
Il y eut un silence pesant entre les trois amies. Le monde continuait à tourner autour d'elles, les clients passaient, les employés lançaient des sorts, pourtant aucune d'elles ne bougeait. Lily fixait Hermione avec suspicion, chagrin et une pointe de colère. Hermione regardait Lily avec interrogation et tristesse. Alice passait de l'une à l'autre sans oser intervenir.
- Bon, cette fois ça suffit, claqua Lily.
D'un geste digne d'un attrapeur, elle saisit le poignet d'Hermione et marcha d'un pas vif vers la sortie du magasin, la traînant dans sa course. La Serdaigle essaya de protester, mais fut interrompue par son amie.
- N'oublie pas de payer ta robe Alice !
Elle sortit de la boutique et avança dans l'avenue de Pré-au-Lard, cherchant quelque chose des yeux. Hermione sut qu'elle l'avait trouvé lorsqu'elle se dirigea vers un garçon blond âgé d'un an de plus qu'elles.
- Eh ! Toi ! le héla-t-elle. Tu sors avec quelqu'un ? demanda-t-elle sans préambule.
- Euh… Eh bien… Oui ! répondit le garçon. C'est Melinda K-
- Oui, oui, je m'en fiche, grogna Lily en se détournant vivement.
Elle chercha à nouveau du regard avant de verrouiller sa cible, plus loin sur le chemin. Un sourire sournois apparut sur son visage alors qu'elle reprenait sa route, serrant toujours le bras d'Hermione entres ses doigts, qui ressemblaient plus à des serres actuellement.
- C'est ridicule Lily, gémit Hermione, comprenant parfaitement à quoi jouait son amie.
- Eh vous ?! cria Lily sans lui répondre.
Hermione, qui regardait ses chaussures pour s'assurer qu'elle ne trébucherait pas, releva la tête pour voir à qui elle s'adressait.
- Quoi ? murmura-t-elle avec incompréhension.
Devant elle, se tenaient les quatre Maraudeurs. Peter était légèrement en retrait, sortant d'une conversation avec Remus. Celui-ci fixait Hermione, son regard plein d'interrogations. James n'avait d'yeux que pour Lily et Sirius ricanait en observant la Serdaigle.
- Oui Lily d'amour ? demanda James avec un sourire charmeur.
Lily leva les yeux au ciel, non sans rire légèrement du comportement de son petit ami.
- Vous avez tous une cavalière pour le bal ?
Les Maraudeurs acquiesçèrent, avec une certaine fierté pour trois d'entre eux.
- On a même réussi à caser Peter, ricana Sirius.
Lily leva à nouveau les yeux au ciel et marmonna quelque chose que personne ne comprit mais Hermione crut déceler les mots "stupides Gryffondor". La rousse lâcha finalement le bras de son amie et fit un nouveau tour sur elle-même, continuant de murmurer des paroles inaudibles et à une vitesse folle. Remus s'approcha d'elles et s'adressa à Hermione :
- Qu'est-ce qu'il se passe ? questionna ce dernier.
La brune allait répondre succinctement à Remus, mais le regard moqueur de Sirius envers elle lui fit garder le silence. Il était hors de question que cet idiot apprenne que Lily voulait lui trouver un cavalier. Hermione s'apprêtait à dire à Remus qu'elle lui expliquerait plus tard quand Lily se redressa d'un coup, frappant une fois dans ses mains.
- James ! s'exclama la rousse.
- James ? répéta à voix basse Hermione.
Lily s'approcha amoureusement de son petit ami et attrapa l'une de ses mains, nouant leurs doigts.
- Tu m'aimes James ? demanda-t-elle d'un ton doucereux.
Un sourire béat courba les lèvres du poursuiveur qui acquiesça vivement.
- Et entre Sirius et moi, tu préfères qui ?
- Moi bien sûr, intervint Sirius, fier comme un paon.
- Toi ma Lily, répondit James.
- Traître, faux frère, grinça son meilleur ami sous les regards moqueurs de Peter, Remus et Hermione.
- Tu sais James, continua Lily, d'un ton qui fit penser à Hermione qu'elle aurait dû terminer à Serpentard, Hermione n'a pas de cavalier parce qu'elle ne comptait pas aller au bal. Mais je pense que ça serait vraiment, vraiment très triste si elle restait seule ce soir…
Lily se rapprocha un peu plus de James, se collant contre son buste.
- À seulement quelques heures du bal, ça va être vraiment difficile de lui trouver un cavalier et si elle n'en a pas, je n'irai pas non plus, tu comprends, je ne voudrais pas laisser mon amie toute seule.
Le regard que James jeta à sa petite amie puis à Hermione était tellement rempli d'effroi que la Serdaigle sut que Lily avait gagné. Elle n'était pas vraiment sûre de comprendre le plan de la Gryffondor, mais elle savait que James accéderait à n'importe laquelle de ses requêtes.
- Peut-être que je peux t'aider, glissa James. Après tout ça serait dommage que vous ne veniez pas. Il doit y avoir quelques-uns des élèves de septièm-
- Non, l'interrompit Lily, je préfère que ça soit quelqu'un qu'on connait. Hermione a déjà eu quelques problèmes dans son passé, je ne voudrais pas que le bal se déroule mal parce qu'un idiot la fait souffrir. Non... je pensais plutôt à quelqu'un de ton entourage comme… Sirius par exemple.
- QUOI ?
Hermione et Sirius s'étaient tournés en même temps vers la rousse et leurs voix s'étaient unies pour la première fois depuis la rentrée.
- Tu es complètement folle Lily, commenta Hermione.
- Il est hors de question que je fasse ça, intervint Sirius. Tu sais la difficulté que j'ai eu pour convaincre Anastasia de venir avec moi au bal ?
Lily jeta un regard noir à Sirius qui le fit reculer d'un pas.
- Je me fiche complètement de cette pimbêche d'Anastasia. Il me semble, Sirius Black, que tu as une dette envers mon amie.
- Une dette ? s'étrangla Sirius.
- Oui, une dette. Depuis la rentrée, depuis que tu lui as jeté ce satané sort qui lui a brisé trois côtes en essayant de faire ton intéressant une fois de plus.
- Je ne-
- Tais-toi ! cingla Lily. Tu as effrayé son chat, a manqué de lui fracasser le museau, a blessé Hermione et ne t'es jamais excusé, pour quoi que ce soit. Alors la moindre des choses serait de l'accompagner au bal.
Hermione, qui regardait jusque-là la scène comme une spectatrice au théâtre, s'avança légèrement.
- Tu sais Lily, ce n'est vraiment pas obligé. Je peux venir au bal, je viendrai seule, avoir un cavalier n'est pas obligatoire.
Tout valait mieux pour Hermione que d'y aller au bras de Sirius.
- Ne raconte pas n'importe quoi, il faut être accompagné et tu le sais ! Sirius sera ton cavalier, un point c'est tout. De toute façon, tu le détestes déjà donc tu ne te feras pas d'illusion sur la qualité de la soirée, mais au moins tu ne te morfondras pas toute seule dans les dortoirs. N'est-ce pas James ?
La vitesse à laquelle Lily était passée de la détermination, presqu'en colère, à un ton doux et amoureux pour sa dernière phrase, fit peur à Hermione, cependant James observait sa petit-amie avec encore plus d'admiration que d'habitude.
- James, tu ne vas pas... , commença Sirius.
- Tu sais, l'interrompit James, elle n'a pas tord. Hermione est quelqu'un de vraiment bien et tu n'as pas été très juste avec elle depuis la rentrée.
- Quoi ?
Sirius se tourna vers ses deux autres camarades, cherchant une aide que son meilleur ami venait de lui refuser.
- Peter ? Remus ?
Le premier s'était reculé, clairement effrayé par le comportement de Lily et le deuxième, après avoir jeté un regard à Hermione, acquiesça dans le sens de James.
- Je me range à l'avis de James.
- Lunard ?! s'indigna Sirius.
- Lily à raison ! Tu aurais pu blesser gravement Pitiponk, qui est un chat adorable soit dit en passant, tu as blessé Hermione, mais surtout, tu ne t'ai jamais excusé. Alors que je sais que tu regrettes aujourd'hui. Mais non, plutôt que de ravaler ta fierté, tu as continué à te moquer d'elle et à la critiquer.
- Et si je dis que je suis désolé, je peux aller au bal avec Anastasia ? demanda négligemment Sirius.
- Non ! Tu emmèneras Hermione et tu lui feras passer une bonne soirée, c'est clair ? répondit Lily d'une voix dangereuse.
- Oui mon amour, répondit James, comme s'il se portait garant pour son ami, bien que la question ne lui soit pas adressée.
Sirius regarda Hermione qui était toujours en retrait et un sourire méchant apparut à ses lèvres. Il ricana alors et s'adressa à elle :
- Alors te voilà à te cacher derrière Lily parce que personne n'a voulu de toi. Tu vas vraiment ruiner ma soirée pour un pauvre petit caprice ? Heureuse d'avoir monté mes amis contre moi ?
Hermione eut l'impression d'avoir été giflé. Les mots durs et tranchants avaient été prononcés avec un petit rire moqueur, une langue pleine de venin. Elle vit Lily serrer les poings et les Maraudeurs regarder Sirius avec choc.
Mais avant même que quiconque puisse esquisser le moindre mouvement pour la défendre, comme elle était sûr qu'ils le feraient, Hermione bondit en avant, baguette en main. En une fraction de seconde, elle la tenait, crépitante de magie, sous la gorge de Sirius qui poussa une sorte de jappement de surprise. Son autre main tenait fermement le col du garçon, la colère suintant par tous les pores de sa peau.
- Tu n'es qu'un minable Sirius Black, claqua-t-elle. Tu préfères t'attaquer à ce qui te fait peur, comme un animal battu. Tu ne supportes pas d'être repoussé dans tes retranchements alors tu aboies. Qu'est-ce qui te fait peur chez Severus Snape ? Le fait qu'il soit un Serpentard intelligent ? Qu'il te fasse penser à ton frère ? Et qu'est-ce qui te fait peur chez moi ? Que je me rapproche des personnes qui te sont chères ? Grandis un peu, par Merlin !
Hermione se redressa et décrispa sa main de la chemise de Sirius. Elle ne voulait pas perdre la face, elle ne voulait pas passer son temps à se réfugier derrière Lily. Il était temps pour elle de raviver son caractère de Gryffondor fougueuse. Elle respira calmement et reprit d'un ton moins hargneux, mais pas plus agréable :
- Et ils ont raison ! Tu as une dette envers moi. Alors tu vas poliment décommander ton rendez-vous et m'accompagner au bal. Tu vas te montrer charmant et me faire danser. Tu me raccompagneras ensuite comme un gentleman. Pas de blagues, pas de disputes, pas de bagarre. Pour une fois montre-toi adulte et peut-être que certains pourront voir plus de ta personnalité que l'impertinent idiot que tu sembles être.
Ayant finalement dit tout ce qu'elle avait à dire, Hermione fit un pas en arrière et remit sa baguette dans sa poche. Elle jeta un coup d'œil à tous ses amis qui la regardaient les yeux écarquillés, même Alice, qui les avait rejoints et tenait plusieurs paquets dans sa main droite, et reprit sa route en direction du château.
Alors qu'elle passait à côté de Sirius, celui-ci déclara à voix basse :
- Dix-neuf heures, devant ta Salle Commune.
Elle ne montra pas qu'elle avait entendu et continua son chemin, non sans entendre Lily crier de victoire et dire quelque chose au sujet de son aiglons qui se métamorphosait en lionne.
Hermione fut rattrapée par Lily et Alice à quelques mètres de l'enceinte du château. Elle les entendit arriver en courant et ralentit le pas consciemment.
- Lily, dit-elle quand elles furent à ses côtés, tu n'as encore rien dit, mais j'entends pourtant ton sourire.
La rousse éclata d'un rire frais.
- C'était formidable ! s'exclama-t-elle, tandis qu'Alice acquiesçait. Une vraie Gryffondor.
Hermione se laissa porter par la joie de son amie et rit à son tour.
- Tu sais, finit-elle par dire alors qu'elles entraient dans le parc, le Choixpeau a hésité entre Serdaigle et Gryffondor pour moi.
Elle rit à nouveau en entendant l'exclamation de surprise de Lily. Hermione s'arrêta quelques mètres plus loin, remarquant que la rousse ne les suivait plus. Elle tourna sur elle-même et vit son amie, immobile une main sur le cœur dans une position dramatique.
- Mon bébé… déclara-t-elle d'une voix haut perchée, mon bébé aurait pu être avec maman. Les enfants grandissent si vite…
Les trois filles explosèrent de rire et reprirent la marche vers le château, discutant de la soirée à venir.
- Hermione ! s'exclama finalement Lily. Tu n'as pas de robe !
- A qui penses-tu t'adresser ? Je suis la petite-fille de Newton Scamander. Crois-tu vraiment que mon grand-père m'aurait laissée partir à Poudlard sans une robe de soirée ?
- Fais attention, intervint Alice moqueuse. Tu deviens prétentieuse.
Sur un dernier rire, les trois amies s'arrêtèrent tandis qu'elles devaient se séparer pour prendre les directions de leur Salle Commune respective.
- Tu sais Hermione, déclara Lily, un peu rougissante. Je comprends que tu n'aies pas de bons souvenirs, mais j'avais vraiment envie que tu sois avec nous ce soir. On va bien s'amuser tu verras. Et puis Sirius peut être vraiment agréable quand il ne joue pas à l'idiot prétentieux.
Hermione l'observa avec un sourire indulgent et secoua lentement la tête. La manière avait été peut-être particulière, mais la Serdaigle savait que Lily avait fait ça pour elle.
- Ne t'inquiète pas, tu as raison, c'est peut-être mieux que je sois avec vous. On se retrouve tout à l'heure.
Elle fit un geste de la main vers Alice et Lily, et s'éloigna pour rejoindre la salle des Serdaigle. Sur le chemin, elle songea à ce qu'il venait de se passer.
Des émotions contradictoires se jouaient en elle. La colère, encore latente, face au comportement de Sirius et un peu à cause de la décision de Lily, la nostalgie de revivre un bal de Noël, l'appréhension de savoir comment la soirée allait se passer.
Un miaulement sur sa gauche la sortit de ses pensées et un sourire fleurit sur ses lèvres en apercevant Pitiponk qui s'approchait d'elle. Le chat s'arrêta à ses côtés et elle se baissa pour l'attraper.
- Salut toi, tu rentrais à la Salle Commune ?
Un nouveau miaulement lui répondit tandis que Pitiponk se calait correctement dans ses bras, ronronnant doucement.
- Tu sais, lui murmura-t-elle, tout en se dirigeant vers son dortoir. Finalement je vais au bal… Et tu ne devineras jamais avec qui… Sirius !
Hermione savait parfaitement qu'elle devait avoir l'air stupide à parler à son chat, mais elle n'avait pas le courage de s'en soucier. Elle avait besoin de libérer ce qu'elle avait sur le cœur et, comme d'habitude, elle avait le compagnon idéal pour ça.
- Tout ça c'est de la faute de Lily. Elle est si sournoise ! Je ne comprends pas comment elle n'est pas arrivée à Serpentard. Elle l'a littéralement forcé à lâcher son rencard pour y aller avec moi.
Un miaulement lui répondit et elle sourit. Elle entra dans "Le Terrier", sa chambre depuis son arrivée à Poudlard, déposa Pitiponk sur son lit et alla fouiller sa malle, continuant à parler à son chat :
- Je n'aurais jamais pensé que Lily puisse être comme ça. Elle a James Potter à sa botte. Et pour une fois, Remus s'est opposé à Sirius pour me défendre. Maintenant je dois me préparer pour ce soir et je te préviens, il faut que je sois à tomber !
- Et voilà comment nous avons perdu notre belle Hermione, fit une voix venant de la salle de bain. Prise dans sa folie à force de parler à son chat.
Hermione se retourna pour rabrouer celle qu'elle savait être Emilie, quand son souffle se coupa dans sa poitrine. Son amie avait une magnifique robe cuivre, moulante et brillante qu'elle avait déjà vu lors des essayages. Mais complétée avec la coiffure, le maquillage et les escarpins, Emilie était vraiment sublime.
- C'est l'effet que je voulais faire, dit celle-ci avec un sourire narquois.
- Tu es magnifique ! déclara Hermione.
- J'espère que Leo va aimer, répondit Emilie en rougissant légèrement, semblant bien moins sûre d'elle soudainement.
- Il va tomber à la renverse, assura Hermione. Mais il est encore tôt pour être aussi apprêtée que toi, dit-elle, fronçant les sourcils.
Emilie plissa les yeux et regarda sa tenue, avant d'observer à nouveau Hermione.
- Tu sais combien de Gallions j'ai dépensé pour tout ça ? dit-elle en faisant voler ses deux mains au-dessus de son corps. Beaucoup trop pour que ce soit ravagé après moins de dix minutes par les baisers baveux de Leo. Oh non ! J'ai bien l'intention de profiter de cette jolie robe, de ces chaussures qui me tuent les pieds et de cette coiffure qui va rendre mes cheveux si crépus demain qu'il faudra une patience infinie et une demi-douzaine de personnes pour leur rendre leur aspect initiale.
- Tu n'exagères pas un peu ? ricana Hermione avant de lâcher la bombe. Mais tu as raison ! D'ailleurs comment tu pourrais m'aider à me préparer pour le bal si tu dois aussi t'occuper de toi ?
- Exactement ! Et d'ailleurs je-
Emilie s'interrompit au milieu de sa phrase, les yeux écarquillés, regardant Hermione qui continuait à chercher négligemment dans sa malle.
- Tu… Tu vas au bal ? souffla-t-elle.
- Le maquillage t'a rendu sourde ? demanda Hermione avec un sourire narquois.
Elle s'attendait à une réplique sèche de son amie mais au lieu de ça, fut prise dans une étreinte solide qui laissa Hermione étourdie par les émanations de parfum.
- Avec qui ? Comment ? Pourquoi ? demanda Emilie en se reculant. Il faut absolument que tu t'habilles ! Je vais demander à Isaura de te coiffer, elle fait des merveilles. Tu as une robe ? Mais non ! Tu n'as pas de robe, mais il est trop tard pour aller en chercher une à Pré-au-Lard… peut-être que si on demande au professeur Flitwick une autorisation spéciale, non il ne comprendrait pas. Le professeur Sinistra en revanche-
Emilie fut interrompue par le rire franc d'Hermione.
- Vais-je avoir le temps de répondre à tes questions ? Ou je te laisse continuer jusqu'à ce que tu ne puisses plus respirer ?
Emilie balaya les remarques de son amie d'un revers de la main et s'assit sur son lit, faisant attention à ne pas froisser sa robe.
- Alors ? Dis-moi tout !
Hermione leva les yeux au ciel, un sourire sur les lèvres.
- Le nom de mon cavalier..., fit-elle semblant de réfléchir. Je pense que tu verras le moment venu ! Disons que ça s'est fait sur un coup de tête et oui, il faut absolument que je m'habille, mais on a encore le temps. D'ailleurs j'ai une robe, donc pas besoin de demander d'autorisation spéciale à quiconque. J'ai répondu à toutes tes questions ?
- Tu ne vas pas me dire avec qui tu y vas ? Vraiment ? Tu oserais me faire ça ?
- Devine ? demanda Hermione avec un nouveau sourire sournois avant de sortir une paire d'escarpins de sa malle.
Une robe soigneusement emballée suivit, puis un écrin à bijou et une étoffe. Emilie prit la robe et en déplia le papier pour découvrir ce qu'elle contenait.
- Elle est magnifique, murmura-t-elle.
- Mon père me l'a offerte avant de partir, répondit Hermione avec un sourire tendre en pensant à la maladresse d'Artemis lorsqu'il lui avait tendu le paquet. Il m'a dit que je pouvais l'échanger mais elle est parfaite.
Elle sourit en regardant la robe. C'était un style ballerine bleu marine sombre, presque gris. La jupe en tulle s'arrêtait au-dessus de ses genoux et une fine ceinture en cuir marquait sa taille. Le dessus était en dentelle serrée, avec un décolleté délicat et des bretelles évasées.
- Ton père a du goût ! s'extasia Emilie.
- Je pense surtout que c'est ma mère qui l'a aidé, gloussa Hermione.
- Et ça ? demanda son amie en attrapant l'écrin.
- Tu verras plus tard, répondit Hermione en reprenant la boîte. C'est la touche finale !
Emilie grimaça mais cela ne dura qu'une seconde. Après un instant, elle se redressa et tint la robe devant son amie.
- Je vais être jalouse, grogna-t-elle. Tu vas être sublime ! Je vais chercher Isaura, elle est la meilleure pour coiffer les cheveux, dit-elle en sortant de la pièce, bondissant presque dans sa jolie robe.
Hermione sourit devant l'enthousiasme de son amie et se dirigea vers la salle de bain. Lorsqu'Emilie revint, tirant Isaura derrière elle, les trois Serdaigle se préparèrent et furent prêtes quelques minutes avant d'entendre le carillon de dix-neuf heures.
- Alors ! s'exclama Emilie, impatiente, tandis qu'il ne restait à Hermione que sa "touche finale" à mettre.
La brune la nargua encore quelques secondes sous les rires de Isaura, rangeant quelques dernières affaires qui trainaient, refaisant son lit - déjà prêt, lissant un pli inexistant sur sa robe. Finalement, alors que son amie continuait de la harceler, Hermione attrapa l'écrin, posé sur sa table de chevet et l'ouvrit.
Un doux sourire courba ses lèvres en apercevant le collier que contenait la petite boîte. Elle avait reçu ce cadeau quelques jours plus tôt, de la part de Newt, accompagné d'un simple mot "Pour parer ta robe de bal". La chaîne était en bronze et une fiole de potion miniature dans laquelle était enfermé un liquide bleu de minuit y pendait. Une salamandre, en bronze elle aussi et recouverte de petites pierres d'indicolite, y était enroulée, comme pour protéger son contenu.
Avec précaution, elle sortit le collier et se tourna vers Emile, le tendant légèrement vers elle.
- Tu m'aides à le mettre ?
Emilie et Isaura poussèrent une exclamation commune et se rapprochèrent pour mieux voir le bijou.
- Il est magnifique Hermione, souffla Isaura, admirative.
- C'est un cadeau de mon grand-père, commenta Hermione.
Un élan de tendresse la parcourut à ces mots. Depuis qu'elle était arrivée, elle s'était énormément attachée à la famille Scamander, et Newt était celui dont elle était la plus proche. Avec ce collier, elle avait le sentiment de réellement appartenir à cette famille et son coeur s'apaisait légèrement à cette idée. Elle n'était plus seule : ses amis et les Scamander étaient tous là pour l'aider dans sa nouvelle vie, consciemment ou non.
- Alors tu m'aides oui ou non ? redemanda Hermione à Emilie qui n'avait toujours pas bougé.
Celle-ci acquiesça plusieurs fois en silence et attrapa le collier. Hermione releva légèrement ses cheveux dont quelques mèches s'échappaient de son chignon sauvage et son amie attacha le bijou derrière sa nuque.
- Il me va bien ? dit-elle en se retournant.
- Il va à merveille avec ta robe ! Ce collier était fait pour toi, tu es vraiment superbe Hermione.
La Serdaigle rougit légèrement, retournant le compliment à ses amies et, décidant qu'elles étaient prêtes, les trois filles sortirent de la chambre et prirent la direction de la Salle Commune. Isaura et Emilie tentaient désespérément de deviner le nom du cavalier d'Hermione mais cette dernière garda le silence, intraitable.
Lorsqu'elles poussèrent la porte, Leo et Nerus les attendaient, discutant à voix basse. Les deux garçons restèrent sans voix à la vue de leur cavalière respective. Quelques minutes plus tard, compliments sur les tenues de chacun terminés, les cinq amis se dirigèrent vers la sortie, sous le regard jaloux des plus jeunes qui devraient attendre encore quelques années pour certains avant de participer à un bal.
Hermione fut la première à passer la porte en bois. Sirius l'attendait et malgré leur ressenti commun, la Serdaigle ne put s'empêcher de le trouver séduisant. Il était vêtu d'un costume totalement moldu, couleur camel. Le pantalon était taille haute et le gilet couvrait une lavallière bleu nuit et une chemise blanche. Une fine chaîne en argent passait devant, certainement pour accrocher une montre à gousset cachée dans la poche de sa veste. Ses longs cheveux noirs et ondulés tombaient sur ses épaules, moins rebelles, plus brillants. Le Gryffondor regardait le sol, perdu dans ses pensées, et ne l'avait pas encore aperçue.
- C'est Black ton cavalier ? haleta Emilie.
Le groupe d'amis se tourna vers le garçon alors que celui-ci relevait lentement la tête. Leurs yeux s'accrochèrent un instant puis elle le vit la balayer du regard de haut en bas. Genée, elle finit par tourner la tête vers Emilie.
- Oui, répondit-elle simplement.
- Tu as invité Black sur un coup de tête ?
- Je n'ai jamais dit que c'était mon coup de tête, déclara Hermione avec un clin d'œil complice. Lily l'a forcé à m'accompagner.
- On peut forcer Sirius Black à faire quoi que ce soit ? Première nouvelle, répondit Leo avec un ricanement moqueur.
- Apparemment, dit Sirius avec un soupir las, reprenant son attitude dédaigneuse. Quand on est une diablesse Serpentard et qu'on manipule son meilleur ami depuis des années pour pouvoir sortir avec lui, le forcer à le trahir honteusement et arriver à ses fins pile pour cette soirée.
- Mais oui, souffla Hermione, levant les yeux au ciel. C'est un complot de plusieurs années juste pour avoir une fille à ton bras. Quelle cruauté !
- En parlant de bras, déclara Nerus, donnant le sien à Isaura, coupant court à toute réplique.
La jeune fille sourit et posa sa main au creux de son coude, sonnant le départ pour se rendre à la Grande Salle. Leo s'avança vers Emilie et tous deux firent la même chose, se souriant timidement.
Après quelques secondes d'incertitude à regarder son amie partir, Hermione vit Sirius se diriger vers elle. Il tendit sa main et après une légère hésitation, la Serdaigle posa la sienne dessus. Sirius se baissa élégamment et déposa un baiser sur ses phalanges, si léger qu'elle ne fut pas certaine qu'il l'eut vraiment touché.
- Mademoiselle, salua Sirius à voix basse, avant de se tourner en direction du couloir, tendant son bras à son tour.
Dans un état légèrement second, Hermione posa sa main au creux de son coude, comme elle avait vu Emilie et Isaura le faire un peu plus tôt. Aussitôt, Sirius commença à la guider dans les couloirs de Poudlard.
- Il y a donc un homme galant et respectueux sous ce masque d'arrogance ? dit-elle après quelques minutes.
- Je me souviens de mes leçons quand ça semble important, répondit négligemment Sirius. Il paraît que cette soirée est importante pour toi. Je peux bien arrêter de te haïr durant quelques heures, mon courage légendaire de Gryffondor n'en sera que plus mis à l'épreuve.
Malgré le fait que Sirius vienne d'avouer ouvertement son aversion pour elle, Hermione se mit à sourire face à cette nouvelle attitude mature et presque guindée. Elle devrait demander à Lily quelle obscure menace elle avait proféré pour avoir un Sirius aussi doux qu'un agneau.
- Incroyable, se moqua gentiment Hermione.
Ils gardèrent ensuite le silence, jusqu'à ce qu'ils aient atteint l'entrée de la Grande Salle, temporairement transformée en salle de bal pour la soirée.
- Hermione ! entendit-elle sur sa droite. Par Merlin, tu es ravissante.
La brune se tourna et aperçut Lily qui s'avançait vers elle, au bras d'un James élégant.
- Merci, tu es magnifique aussi, Lily.
- N'est-ce pas ? C'est grâce à une amie, elle m'a déniché une magnifique robe l'autre jour.
La rousse lança un clin d'œil discret à Hermione et les deux amies rirent de concert.
- Sirius s'est bien comporté ?
- Un vrai gentleman, répondit la Serdaigle, espérant que son rougissement ne se verrait pas trop.
- Est-ce vraiment incroyable que je sache me tenir en société ? intervint Sirius, grommelant.
- Honnêtement, Paddy ? Oui ça l'est.
Remus était celui qui venait d'intervenir. Hermione se tourna vers lui et sourit, le regardant de la tête aux pieds. Il portait une robe sorcière très belle et neuve. Remus se tortilla sous son regard, gêné.
- Le cadeau de Noël de la part des Maraudeurs, dit-il, souriant.
- Et de moi ! s'indigna Lily.
Remus acquiesça et se tourna vers la jeune fille qui l'accompagnait. Hermione pensa l'avoir déjà vu. Elle était en cinquième année à Gryffondor si elle se souvenait bien.
- Hermione, je te présente Ivy. Ivy, voici Hermione.
Les deux jeunes filles se saluèrent poliment et la Serdaigle se tourna vers les portes de la Grandes Salles, ouvertes. Elles laissaient une vue dégagée sur les nombreuses tables rondes recouvertes de nappes rouges et munies de plusieurs chandeliers, sur la piste de danse et l'estrade sur laquelle serait bientôt un groupe. Des dizaines d'adolescents étaient déjà présents, attendant que les professeurs ouvrent le bal.
- Entrons, déclara James en conduisant Lily dans la salle.
La bande d'amis les suivit et Hermione regarda Sirius, attendant de savoir ce qu'ils allaient faire, si Sirius allait la planter là ou non. Pourtant, il s'approcha d'elle lentement et posa une main dans le bas de son dos.
- Profitons de cette soirée, murmura-t-il.
Hermione acquiesça et allait s'avancer mais Sirius prit à nouveau la parole, l'arrêtant dans sa lancée.
- Je voulais te dire… Je suis désolé, d'accord ? Désolé d'avoir fait du mal à ton chat par pur réflexe - un très bon réflexe soit dit en passant - et désolé de t'avoir envoyé à l'infirmerie en cours de défense. Je peux pas dire que je t'aime bien, mais on va passer cette fête ensemble et nous avons des amis en commun, nous serons amenés à nous voir souvent...
Hermione leva les sourcils, sincèrement surprise par ses excuses. Sirius n'avait pas tort, ils allaient passer de plus en plus de temps ensemble et si elle devait être honnête avec elle-même, elle savait que le Gryffondor n'était pas vraiment méchant. Il était simplement buté et un peu trop fier, comme n'importe quel autre garçon de seize ans pouvait l'être.
- J'accepte tes excuses, mais gare à toi si je me rends compte qu'elles ne sont pas sincères.
- Un Black ne présente jamais ses excuses à moins qu'il ne les pense réellement.
Le ton, si sérieux, de Sirius l'étonna une nouvelle fois. Hermione ouvrit la bouche pour répondre puis, ne sachant pas quoi dire, la referma, avançant lentement vers la salle de bal. Sirius à ses côtés, elle alla jusqu'à la piste de danse et tourna sur elle-même, un sourire sincère illuminant son visage. Elle était heureuse d'être ici et pensait à courir voir Lily pour l'embrasser.
Elle s'arrêta de tourner et surprit le regard de Sirius sur elle. Elle y décela une lueur qu'elle n'avait pas l'habitude de voir chez lui, sans réussir à en déceler le sens.
- J'ai hâte de danser ! dit-elle finalement. Viens, allons rejoindre les autres.
Le petit groupe d'élèves qu'ils formaient, Serdaigle et Gryffondor mélangés, s'était regroupé un peu à l'est de la salle, autour de deux tables côte à côte. Le sourire d'Hermione s'élargit encore plus lorsqu'elle vit que Regulus était là, accompagné de sa cavalière, Hannah.
Elle se mit de l'autre côté, à la deuxième table, sachant que si les deux frères étaient côte à côte, la soirée pourrait être gâchée.
- Alors tu es venue ? demanda Charlie à côté d'elle, embrassant sa joue.
- Lily m'a convaincue, rit Hermione. Et j'en suis heureuse. La Grande Salle est magnifique !
- Il y a un thème différent tous les ans, dit Lily de l'autre côté de la table. L'année dernière c'était un Noël glacé, cette année c'est ambiance féérique apparemment, dit-elle en désignant la petite fée qui voltigeait près de sa tête.
- J'aurais tellement aimé voir la salle l'année dernière, geignit Emilie. Si je n'avais pas été aussi bête, j'aurais accepté l'invitation de Jordon… Rappelez-moi pourquoi j'ai refusé ?
- Parce que c'est un goujat ? répondit Isaura.
- Parce qu'il ne t'a pas demandé de venir avec lui, mais te l'a ordonné ? compléta Charlie.
- Parce que c'est un idiot, termina Sirius, narquois.
Des rires s'élevèrent autour de la table et Hermione s'enquit alors de qui était ce "Jordon".
- Un idiot fini qui était à Serpentard, intervint Lily. Il était en septième année et merci Merlin, il est parti ! Il considérait toutes les filles comme "acquises" et pensait qu'on valait moins que les hommes.
- Bêtise, grogna Hermione. J'espère que tu as refusé avec un sort bien senti.
- Non… J'étais tellement gêné que je n'ai rien dit.
- Mais elle s'est vengée plus tard, déclara Charlie avec un clin d'œil complice à Emilie.
- Raconte ! s'extasia Hermione.
- Pas grand chose… souffla Emilie. J'ai juste soudoyé quelques Serpentard pour verser une potion de pilosité dans son flacon de savon.
- Un vrai gorille ! rit Leo de l'autre table.
- C'était toi ?! s'écrièrent les Maraudeurs.
- On pensait qu'on avait fait une erreur dans la nôtre, rit James.
- La vôtre ?
- Personne ne supportait ce gars, alors on s'était dit que si on le prenait pour cible, personne ne nous en voudrait pour une fois, expliqua Sirius. Grâce à Remus, on a créé une potion d'éloquence inversée.
Les élèves autour de lui lui jetèrent des regards interrogatifs, aussi le Gryffondor reprit :
- Rappelez-vous, quand ses poils se sont mis à pousser il a commencé à bafouiller à chaque fois qu'il croisait une fille.
- Je pensais qu'il avait honte, tout simplement, s'exclama Lily.
- Il y avait sûrement de ça aussi, rit Remus, un peu aidé par notre potion.
Un joyeux brouhaha débuta au sein des deux tables, les élèves n'hésitant pas à s'interpeller de loin. Lily et Regulus étaient en plein débat sur les potions de fertilité du dix-neuvième siècle, lorsque la voix du directeur s'éleva dans la pièce.
- Mes chers élèves, bienvenue au bal de Noël 1977. Je ne vais pas vous faire attendre plus longtemps pour un merveilleux repas, qui sera suivi par l'ouverture de bal. Bon appétit !
Des menus apparurent devant chaque élève et il les attrapèrent, sortant leur baguette. Hermione fit de même et tapota le parchemin en pensant bien fort à une salade composée. Elle avait bien l'intention de se défouler sur la piste de danse et ne voulait pas avoir l'estomac trop plein.
Le début de soirée se fit dans la joie et les rires. Gryffondor et Serdaigle se relayaient pour raconter des histoires, toutes plus abracadabresques les unes que les autres, à Hermione. Sans surprise, les Maraudeurs furent ceux qui avaient le plus d'anecdotes à évoquer. Près d'une heure plus tard, alors que les assiettes à dessert venaient de disparaître des tables, remplacées par des thés et tisanes, Dumbledore se leva une nouvelle fois, un grand sourire aux lèvres.
- Chers élèves, je crois qu'il est temps pour nous de commencer ce bal.
Des exclamations ravies et quelques sifflements lui répondirent.
- Et pour cela, mesdames et messieurs, Gryffondor, Serpentard, Poufsouffle et Serdaigle je vous demande d'accueillir… les Rock & Mountains.
.oOo.
A la semaine prochaine !
Epsi et Pauu !
