Hey tout le monde ! Je suis affreusement désolée pour l'attente ! L'année est passé si vite (et a été folle, j'espère que vous allez tous biens 3), et j'ai eu vraiment beaucoup de mal à m'y remettre. Mais me voilà avec deux chapitres (ノ◕ヮ◕)ノ*:・゚✧
Il n'en reste plus qu'un après ça pour rattraper l'auteur, qui n'a malheureusement pas mis à jour cette histoire depuis aout dernier d'ailleurs ^^'
Je suis désolée pour les fautes/coquilles que vous pourrez trouver, je ne me relis pas tellement xD D'ailleurs, si quelqu'un veut se proposer pour corriger cette fic depuis le début, qu'il n'hésite pas à se proposer !
Bonne lecture ! (~˘▾˘)~
[Chapitre 5]
Dans un gémissement dramatique, Liam s'effondra sur le banc du parc, son corps fatigué et douloureux. Se penchant en arrière, il laissa sa tête retomber sur le dos du banc tout en fermant ses yeux secs qui le démangeaient. Ça faisait une semaine et demie qu'ils avaient commencé les recherches de son jumeau disparu et ils n'étaient pas plus près de le retrouver qu'au début. Il essayait de garder espoir, mais son dos et ses jambes lui faisaient mal, ses pieds avaient des ampoules et il était épuisé jusqu'à l'os. Ils avaient essayé tous les sorts de localisation qu'ils connaissaient, mais rien n'avait fonctionné. Oncle Remus avait une théorie selon laquelle, après tout ce qu'Harry avait traversé, sa magie le protégeait en le gardant caché.
Le professeur Snape travaillait toujours sur la potion de localisation illégale, celle qui, comme il l'avait juré, trouverait Harry. Mais il commençait à perdre espoir. Il détestait se sentir aussi impuissant, mais tout ce qu'il pouvait faire maintenant était de continuer à chercher et de prier pour que la potion soit assez puissante pour contourner la magie sauvage et non entraînée de son frère.
Sans ouvrir les yeux, Liam se pencha aveuglément en avant et caressa la tête du chien reposant sur ses genoux. Il savait que ce n'était pas un chien errant, mais juste son parrain sous sa forme Animagus. Sachant qu'en tant que tel, ses sens étaient bien plus aiguisés, Sirius avait pensé qu'il serait plus intelligent de chercher ainsi dans l'espoir d'attraper l'odeur d'Harry. C'était une bonne idée, mais malheureusement, Sirius n'avait toujours pas senti l'odeur de son frère. Ils cherchaient tous les jours, sans relâche, du lever au coucher du soleil, mais toujours aucun signe d'Harry.
Non seulement Liam était physiquement fatigué, mais il l'était aussi émotionnellement. Son monde avait été bouleversé puis brutalement piétiné. Il avait basiquement appris que toute sa vie était un mensonge, et ses parents ne comprenaient même pas pourquoi il ne voulait plus rien avoir à faire avec eux. Ils n'avaient fait que se disputer, jusqu'à ce qu'il y a quatre jours, ils tentent de lui faire avaler une potion de sommeil sans rêve, puis lui demandent d'arrêter de chercher Harry et de laisser les Aurors et ses parrains s'en occuper.
Lassé d'eux et de leurs conneries, il s'était envolé pour Square Grimmaurd et y vivait depuis, refusant de parler à ses parents ou même de les voir. Dès qu'ils retrouveraient Harry, il demanderait son émancipation et partirait pour de bon. Il en avait fini avec ses parents. ce qu'ils avaient fait était totalement impardonnable.
« Ça va, gamin ? »
Ouvrant les yeux, Liam offrit au roux un sourire faible et fatigué. Non seulement les Aurors cherchaient Harry, mais aussi tout l'Ordre du Phénix. Il n'était pas stupide, il savait que la seule raison pour laquelle Dumbledore aidait à la recherche était qu'Harry était le véritable enfant de la prophétie et qu'il devait le trouver avant le Seigneur des Ténèbres. Aujourd'hui, Bill et Charlie Weasley étaient avec lui. Il aimait beaucoup les aînés Weasley, ils ne gémissaient pas tout le temps comme Mundungus Fletcher et certains autres membres de l'Ordre.
« Je vais bien. » Croassa Liam, les gorge et les lèvres sèches. « J'aimerais juste qu'on puisse avoir une nouvelle piste, ça fait trois jours que la dernière nous a amené ici. Je n'avais jamais réalisé à quel point Londres était grande, j'ai l'impression que nous tournons en rond et d'avoir parcouru plus d'un million de kilomètres. J'essaie de ne pas me décourager, mais c'est dur. »
« Je sais que c'est dur, mais essaie de ne pas trop te décourager, Liam. Cette zone est énorme, et d'après ce que nous avons appris, Harry ne s'aventure dehors que lorsqu'il est absolument nécessaire qu'il achète de la nourriture. » Dit gentiment Charlie. Il laissa de côté la partie où Harry s'occupait aussi d'hommes pour de l'argent, il savait à quel point Liam était contrarié quand quelqu'un parlait de ce qu'Harry faisait pour vivre.
Bill donna une tape sur l'épaule de l'adolescent frustré puis se leva. « Allez, petit, il y a un magasin au coin de la rue. Ta gorge semble un peu sèche, allons te chercher un truc à boire et peut-être du chocolat pour te remonter le moral. On a tous besoin d'une petite pause avant de continuer les recherches. »
« Ça me semble une bonne idée. » Dit Liam en utilisant la tête de Patmol pour l'aider à se lever, riant quand le Sinitros lui grogna dessus. « Allez, Pats, t'as quatre jambes et je n'en ai que deux, pourquoi tu grognes ? Sois un bon parrain et aide ton filleul à se lever. » Liam savait que Sirius ne faisait que jouer, qu'il ne s'opposait pas vraiment à ce qu'il l'utilise comme béquille. Tout le monde ressentait juste plus de pression et de frustration aujourd'hui.
Il avait le sentiment qu'ils se rapprochaient de son frère. Depuis qu'il était arrivé dans la région, il ressentait cette attraction, cette force inexplicable qui lui disait de rester même si certains des autres lui avaient suggéré de partir. Qu'on appelle ça une sorte de sixième sens de jumeau, mais il savait tout simplement qu'Harry était par ici.
XXX
Liam plaça une brique de lait et un paquet de biscuits aux pépites de chocolat sur le comptoir. Il n'avait pas vraiment très faim, mais il avait soif et se sentait déshydraté. Le lait et les biscuits lui semblaient assez bons. Le lait était sa boisson préférée de tous les temps, il pourrait facilement en boire 3 litres par jour. Sirius disait que c'était tout le lait qu'il buvait qui lui avait permis de devenir si grand.
A quinze ans seulement, il était déjà plus grand que son père et se situait au même niveau que Sirius et Remus. Avec un peu de chance, entre le lait frais et le sucre des biscuits, il aurait assez d'énergie pour tenir le reste de la journée. Il leur restait encore des heures de recherche avant qu'ils décident de rentrer.
La vieille femme derrière le comptoir regarda le garçon avec curiosité. Elle était propriétaire du petit magasin et connaissait à peu près tous ceux qui y entraient. Le garçon devant elle, elle ne l'avait jamais vu, mais il lui rappelait d'une certaine façon son garçon sans-abri préféré qui faisait ses courses ici chaque semaine. Ce garçon-là était plus grand et en meilleure santé, mais leurs traits étaient presque identiques. En voyant la brique de lait sur le comptoir, elle sourit, pensant au garçon sans-abri et à la dernière fois qu'il était venu et au rare sourire qu'il lui avait donné lorsqu'il avait pu en acheter.
« Je ne t'ai jamais vu avant. » Dit la vieille dame au garçon. « Tu es nouveau dans la région ? »
Souriant, Liam secoua la tête. « Non, madame, je suis à la recherche de mon frère jumeau disparu. Notre dernière piste nous a amenés dans cette zone, mais jusqu'à présent nous n'avons pas eu de chance. »
La vieille femme haleta quand l'adolescent lui sourit ; c'était le même sourire qu'elle avait vu sur le garçon aveugle la semaine dernière. Le garçon pouvait-il être celui qu'ils cherchaient ? Elle aimerait vraiment que quelqu'un accueille ce pauvre garçon, qu'on s'occupe de lui et qu'on l'aime. « Ton frère ne serait-il pas aveugle par hasard ? Il y a un petit garçon aveugle sans-abri avec de longs cheveux noirs qui vient ici à peu près une fois par semaine pour acheter du pain et de la soupe. Je pourrais me tromper, mais vous lui ressemblez un peu. Vous avez le même sourire. »
Avec des grands yeux, Liam regarda la femme avec espoir et excitation. « Oui ! Oui, ça ressemble exactement à mon frère. S'il vous plaît, dites-moi que vous savez où le trouver ! » Liam avait du mal à contenir son excitation, c'était la meilleure piste qu'ils avaient jusqu'à présent. « S'il vous plaît, je le cherche depuis si longtemps. »
La vieille femme regarda tristement le garçon, son cœur tout avec lui. « Je suis désolée, je ne sais pas où il vit ou traîne, mais je m'attends à le voir ici d'un jour à l'autre. La semaine dernière, il a acheté cinq boîtes de soupe et une miche de pain, qui devraient lui durer normalement entre une semaine et une semaine et demie. »
Liam ferma les yeux, une larme s'échappant. Comment une si petite quantité de nourriture pouvait-elle durer aussi longtemps pour son frère ? La soupe en conserve et le pain n'étaient même pas nourrissants ou sains. Il allait faire en sorte qu'Harry ne souffre plus jamais de la faim. Il aurait accès à toute la nourriture qu'il voudrait, que ce soit saine ou de la malbouffe. Il n'en manquerait plus jamais.
« Je commencerais par fouiller tous les bâtiments abandonnés. » Suggéra la vieille femme. « Avec son handicap, je ne pense pas qu'il erre à plus de quelques pâtés de maisons d'ici. Il est très timide et ne parle pas, il ne fait confiance à personne, pas même à moi, et il fait ses courses ici depuis des années. Il ne supporte pas non plus qu'on le touche, même pas un léger frôlement des doigts. Je crains que vous n'ayez du pain sur la planche pour essayer de convaincre votre frère de vous accompagner. Mais je prie pour que vous puissiez l'aider, c'est une petite chose si douce. Il n'a jamais essayé de me voler, il n'accepte même pas de nourriture gratuite. »
Liam bondissait d'excitation, son épuisement déjà oublié. C'était la plus grande piste dont il disposait sur son frère jusqu'à présent. Avec un peu de chance, ils auraient ramené Harry sain et sauf au Square Grimmaurd ce soir. « Merci ! » S'écria-t-il sincèrement, tendant la main vers la vieille femme et saisissant la sienne doucement. « Merci beaucoup. » Avec un nouvel espoir en son cœur, il sortit en courant pour annoncer la bonne nouvelle à ses compagnons.
XXX
Shade se pencha sur le petit lavabo miteux des toilettes du parc et commença à frotter son visage sale. Il ne pouvait pas voir s'il était vraiment sale ou pas, mais il n'avait pas quitté sa maison ces sept derniers jours, et c'était long à passer sans se laver. Mais il y était habitué, ce n'était pas un problème pour lui. Et pourtant, s'il voulait attirer des hommes décents, qui payaient bien et ne lui feraient pas de mal, il devait avoir l'air propre et sentir bon. Il pouvait trouver plein de racailles qui se fichaient de se faire sucer par un sale rat des rues, mais c'était des hommes qui ne respectaient pas ses limites et qui aimaient lui faire du mal. Ils ne voulaient pas non plus payer, et il préférait sucer deux ou trois hommes décents, plutôt qu'une bande d'ordures pour gagner la même somme d'argent.
Déboutonnant sa chemise avec des mains tremblantes, Shade se mit à se frotter le corps avec de l'eau savonneuse et un morceau de tissu d'un vieux sweat à capuche qu'il utilisait maintenant pour sa toilette. Cette partie n'avait jamais été facile pour lui, bien qu'il l'ait fait toute sa vie. Il n'aimait pas gagner de l'argent à genoux, mais s'il voulait manger, il devait le faire. Mais son cœur battait dans sa poitrine, comme à chaque fois qu'il se préparait à aller travailler. Il priait simplement pour qu'aujourd'hui, il puisse gagner de l'argent assez rapidement et que personne ne le touche.
Propre et vêtu de ses vieux, mais propres vêtements, Shade s'appuya contre le mur des toilettes et prit quelques inspirations tremblantes pour tenter de se calmer. Il avait peur, il ne voulait vraiment pas faire ça. Il savait que, chaque fois qu'il quittait la maison, il risquait de ne plus jamais y remettre les pieds. Des enfants des rues se faisaient tuer tous les jours et, malheureusement, personne ne s'en souciait. S'il pouvait, il se cacherait du monde et ne quitterait jamais son endroit sûr.
Shade pencha la tête avec prudence quand il entendit la porte des toilettes s'ouvrir. C'était peut-être un endroit public, mais à cette heure de la journée, peu de gens les utilisait. Baissant la tête, il courba les épaules et essaya de se faire aussi petit que possible en se glissant dans une des cabines pour se cacher. L'homme qui venait d'entrer avait une lueur rouge vif autour de lui, et cette couleur n'était jamais bonne.
« Pas si vite, mon mignon. » Ronronna l'homme. « Je ne m'attendais pas à trouver un si joli petit rat de rue ici. Combien pour ton petit cul serré ? » Il se contentait habituellement de baiser avec des garçons sales, édentés et puants, mais ce petit bijou était trop beau pour le manquer.
Secouant la tête frénétiquement, Shade essaya de passer devant le méchant homme, mais il savait qu'il ne lui permettrait pas de fuir. Cet homme était mauvais et ça n'allait pas bien se terminer pour lui, surtout quand il découvrirait que le sexe anal était quelque chose qu'il refusait de faire. Aucun argent au monde ne lui donnerait envie de revivre ce genre de douleur, il préférait mourir de faim que d'être pénétré. La dernière fois que c'était arrivé, c'était la nuit où le foyer avait brûlé et il s'était promis cette nuit-là que cela ne se reproduirait plus jamais.
L'homme ricana sombrement, ses yeux scrutant avidement le garçon effrayé. « Petit, tu ne partiras pas d'ici sans m'avoir donné un avant-goût de ton cul. Je ne veux pas te faire de mal, alors si tu ne te débats pas, je serai doux et m'assurerai que tu te sentes bien aussi. »
Shade gémit de peur quand la couleur de l'homme ondula, lui indiquant qu'il mentait. Il n'avait aucune intention d'être doux avec lui. Tâtonnant de ses doigts, il mit rapidement la main dans sa poche pour en sortir sa carte de règles. Tremblant, il la jeta à l'homme, priant pour qu'il se contente d'une pipe.
Baissant les yeux sur la carte, l'homme renifla avant de l'écrabouiller et de la laisser tomber à ses pieds. « Bien que tes lèvres aient l'air parfaitement baisables, je veux ton cul. Ce n'est pas toi qui fais les règles ici, c'est moi. Maintenant retourne-toi et baisse ton putain de pantalon. »
Shade essaya de contourner l'homme, mais celui-ci l'attrapa facilement par la taille et le projeta contre le mur sale. Il essaya de se battre, se déchaînant en donnant des coups de pieds, mais l'homme était beaucoup plus grand et fort que lui. Cela faisait également deux jours qu'il n'avait pas mangé, il se sentait donc déjà faible et tremblant pour commencer.
L'homme se moqua de ses pathétiques tentatives. Il adorait quand ils se débattaient. Il aimait sentir leur petit cœur battre dans leur poitrine comme un lapin alors qu'ils essayaient désespérément de s'éloigner de lui. Le fait d'avoir tant de pouvoir sur un autre être humain l'excitait comme rien d'autre. « Gamin, ça aurait pu se passer en douceur, j'aurais pu t'ouvrir tout grand avec mes doigts avant d'entrer, mais il a fallu que tu te penses trop bien pour moi. » Prenant la chemise du garçon dans son poing, il tira le plus fort possible jusqu'à ce qu'elle se déchire de son petit corps. « Je vais te montrer ce qui arrive aux petits garçons qui pensent à résister à ceux qui leur sont supérieurs. »
Épuisé, Shade devint mou dans les bras de l'homme. Il savait que plus il se débattait, plus cela l'excitait. Les hommes comme lui aimaient ça, ils aimaient faire du mal aux autres, cela les faisaient prendre leur pied. Ce n'est pas ce qu'il voulait, mais il savait que c'était un combat perdu d'avance. Tout ce qu'il pouvait faire maintenant, c'était de prier pour qu'il survive à ça, prier qu'il ne lui fasse pas trop de mal. En sentant son pantalon être baissé, il se réfugia dans son endroit sûr. Ici, il pouvait bloquer ce qui lui arrivait et ne pas sentir les mains et la douleur. Cela faisait six ans depuis la dernière fois qu'il avait été pénétré, cela allait faire très mal.
Shade s'était tellement enfoncé dans son esprit qu'il n'entendit pas les tuyaux sous les éviers et toilettes se mettre à vibrer. Son corps était peut-être faible, mais sa magie ne l'était pas. Depuis la nuit de l'incendie, elle le protégeait et le maintenait en vie alors qu'il aurait dû mourir il y a des années.
Sa magie s'était éveillée lorsqu'il avait huit ans, la nuit où l'homme du foyer l'avait brutalement violé puis avait essayé de le battre à mort. Sa magie s'était violemment déchaînée, mettant le feu à l'homme ainsi qu'au foyer. Shade ne savait pas qu'il avait de la magie, mais elle lui permettait de voir les auras, de sentir quand quelques chose était sur son chemin, de se cacher de gangs et des meurtriers, d'empêcher le bâtiment délabré dans lequel il vivait de lui tomber dessus, de repousser quiconque de trouver et d'entrer chez lui, de l'empêcher de mourir de froid en hiver et de le maintenir en vie quand il passait des semaines sans nourriture.
Et maintenant, sa magie essayait une fois de plus de le sauver d'un homme qui s'apprêtait à le violer et le tuer.
XXX
Liam était de nouveau assis sur le banc du parc avec Bill et Charlie, les yeux rivés sur le magasin d'en face. De sa place, il pouvait facilement voir tous ceux qui entraient et sortaient. Il avait déjà informé tout le monde qu'il ne quitterait pas cet endroit, même s'il devait y rester assis pendant des jours. Il ne pouvait pas risquer de rater Harry, d'autant plus qu'il ne faisait ses courses qu'un jour par semaine environ.
Haletant, Liam fronça le visage, se courbant quand une douleur aiguë lui traversa la poitrine. Il n'avait jamais rien ressenti de tel auparavant, c'était presque aussi douloureux que le Crucio.
Charlie sauta sur ses pieds, inquiet. « Liam, tu vas bien ? »
Liam gémit, la douleur s'atténuant doucement. « Oui, je crois. J'ai juste eu une forte douleur dans la poitrine pour une certaine raison, peut-être que le lait était périmé. » Ses yeux s'écarquillant, il haleta lorsqu'une autre secousse de douleur lui traversa la poitrine.
Bill rejoint son frère, tendant la main pour aider Liam à se relever. « Viens, on va te ramener au quartier général pour que Severus ou Poppy puisse t'examiner. Je sais que tu ne veux pas partir, mais... » Bill se figea en milieu de phrase, la tête penchée sur le côté. « Vous sentez ça ? » Demanda-t-il avec curiosité.
Patmol, qui dormait aux pieds de Liam, leva la tête et se mit à renifler l'air. Gémissant, il se mit debout et commença à regarder frénétiquement autour de lui.
« Je le sens aussi, Bill. » Dit Charlie, la chair de poule se répandant sur ses bras. « Il y a une forte magie quelque part dans les environs. »
« Allons-y ! » Ordonna Bill, décollant dans la direction d'où il pouvait sentir la magie sauvage. Contrairement aux autres, il était extrêmement sensible à la magie, c'est ce qui faisait de lui le meilleur briseur de sorts que les Gobelins de Gringotts n'aient jamais vu.
XXX
Shade faisait de son mieux pour occulter ce qui lui arrivait, mais quelque chose en lui l'incitait à se battre. Avec un dernier sursaut d'énergie, il jeta sa tête en arrière, frappant le nez de l'homme derrière lui, le cassant.
Il poussa un cri de douleur et de rage en se saisissant du nez, le coulant entre ses doigts. « Petit con ! » Rugit-il. Il avait baissé sa garde en pensant que le garçon avait abandonné le combat, quand cette petite merde lui avait foutu un coup de tête dans le nez. « Je vais te tuer, putain ! »
Se relevant, il retira rapidement sa ceinture et commença à violemment fouetter le rat des rues qui se recroquevillait. Il avait été si proche de s'enfoncer dans le cul du garçon. Il était tellement enragé qu'il ne se souciait pas de le battre à mort ; ce ne serait pas le premier rat des rues qu'il tuerait.
Shade rentra la tête et la couvrit de ses bras, mais il n'avait pas bougé assez vite pour bloquer les premiers coups de fouet. Une douleur intense se propageait sur sa joue et son oreille droite. Il se mit en boule serrée, impuissant, alors que l'homme le battait à mort.
Haletant, celui-ci ricana, souriant lorsqu'il aperçut la quantité de sang qu'il avait fait jaillir du petit rat. Il essuya la sueur sur son front et jeta négligemment la ceinture ensanglantée sur le côté. « Je vais te baiser jusqu'à ce que tu en meurs, puis je te baiserai encore. » Avec un grognement, il donna un coup de pied sur le côté du garçon pour le retourner sur le ventre.
Shade avait du mal à respirer, tout lui faisait mal et il était presque sûr d'avoir plusieurs côtes cassées, peut-être même un poumon perforé. Il ne voulait pas mourir de cette façon. Au fond de lui, il n'avait jamais abandonné l'espoir qu'il avait quelqu'un qui le voulait, qui l'aimait et le cherchait. Il pense au garçon aux cheveux roux de son endroit sûr, souhaitant qu'il soit cette personne. Le garçon n'était peut-être que le fruit de son imagination, mais il espérait qu'il retrouverait le bonheur.
Soudainement engourdi, alors qu'il y a quelques secondes à peine il souffrait atrocement, Shade laissa la noirceur qui s'insinuait en lui le consumer. Il en avait fini, il ne restait plus aucune lutte en lui.
XXX
Bill fit irruption dans les toilettes juste à temps pour empêcher un homme de violer un jeune garçon. Il était horrifié et dégoûté par cette scène. L'homme était positionné juste derrière le garçon ensanglanté et inconscient, arborant un regard satisfait et suffisant. D'un coup de baguette, il envoya le pervers voler dans un évier, sa tête heurtant la porcelaine avec un crac écœurant.
Charlie se précipita dans les toilettes derrière son frère, trébuchant et tombant presque par terre face à ce qu'il vit. « Le fils de pute ! » S'écria-t-il alors qu'il se précipitait aux côtés du garçon blessé. Il n'était pas guérisseur, mais en tant que maître des dragons, il connaissait quelques sorts de guérison, plus qu'un sorcier moyen.
Pour travailler avec des créatures aussi dangereuses, il fallait savoir se soigner. Souvent, ils n'avaient pas le temps d'aller voir un guérisseur alors ils se soignaient immédiatement s'ils voulaient pouvoir rentrer chez eux en un seul morceau, ou même vivants.
Agitant sa baguette, Charlie effectua un diagnostic médical de base, pâlissant face aux résultats. « C'est mauvais. » Dit-il en regardant Bill avec de la peur dans les yeux. « Je peux temporairement réparer son poumon affaissé, mais nous devons l'amener à Severus ou Poppy. » Severus, bien qu'un maître de potions, était aussi un médicomage. Poppy était une sorcière avec plus de trente ans d'expérience.
Liam se tenait dans l'embrasure de la porte, ses pupilles rétrécies de choc. « C'est... C'est Harry, n'est-ce pas ? » Demanda-t-il avec crainte, n'ayant jamais vu autant de sang auparavant. Le garçon nu, allongé dans une flaque rouge, avait tellement lacéré qu'il n'y avait pas le moindre endroit intouché.
Sirius se transforma rapidement en humain, rattrapant Liam alors que ses jambes lui lâchaient. « Doucement, chiot, je te tiens. Tout va bien se passer, nous sommes arrivés à temps. Je sais que ça à l'air très mauvais, mais Harry va s'en sortir. » Sirius divaguait, il le savait, mais il ne savait pas quoi dire ou faire d'autre pour calmer Liam...ou lui-même.
Sanglotant, Liam rampa à quatre pattes aux côtés du frère dont il ignorait encore l'existence il y a deux semaines. Ce n'était pas comme ça qu'il avait imaginé sa première rencontre avec son jumeau disparu. Harry était si petit, tellement, tellement plus petit que lui. Ils avaient le même âge, mais il avait l'air d'avoir quatre ans de plus que lui. Sans le savoir, la magie de Liam se déploya autour de son frère, et pour la première fois de sa vie, il se sentit complet. Il avait finalement trouvé la pièce manquante de son âme.
Prenant une profonde inspiration, Bill s'approcha de l'homme qu'il avait magiquement éloigné du garçon, tendant la main pour vérifier son pouls. « Il est mort ! » Haleta Bill en s'éloignant du corps, choqué. Il n'avait pas l'intention de le tuer, il voulait juste l'éloigner d'Harry avant qu'il ne le viole brutalement. Il était choqué, mais ne se sentait pas si mal qu'il soit mort. La salaud avait battu Harry, un petit garçon aveugle de quinze ans, et était sur le point de faire encore pire alors qu'il était inconscient. Il pariait chaque noises de Gringotts que le bâtard allait le tuer après en avoir fini avec lui.
« Il l'a mérité ! » Cracha Charlie. « Allez, il faut vite ramener Harry au quartier général. »
Bill fit apparaître une couverture, puis aida son frère à y envelopper soigneusement le garçon brisé. « Que tout le monde touche le portoloin. » Ordonna-t-il.
Alors que Charlie s'apprêtait à le saisir, un morceau de papier froissé attira son attention. Aussi vite que possible, il l'attrapa avant que le portoloin ne s'active. Ce n'était probablement rien, mais quelque chose l'avait poussé à le prendre.
