Une autre semaine passa, nous étions mi-mars. Les vacances de Pâques approchaient à grands pas. Les élèves seraient en vacances à partir du 26 mars. Je comptais rester les deux semaines de vacances au château, je n'avais nulle part d'autre où aller. Mon mari ne m'avait toujours pas contacté, j'avais d'ailleurs pris une décision après le départ de Harry.
Je n'avais pas osé parler à mon meilleur ami de l'histoire d'amour que j'avais vécu avant celle avec Ron, mais cela m'aurait fait le plus grand bien. Je soupirais, je me dirigeais vers la Grande Salle pour prendre le déjeuner, mes cours de ce matin s'étaient bien passés comme toujours. Les élèves n'étaient pas perturbant, mais c'était compréhensible avec la guerre qui s'était terminée il y a peu encore. La plupart restaient choqués, ou bien ils avaient perdus des proches. Nous avions tous été marqués par cette bataille sanglante. Le déjeuner se passa en silence pour moi, je ne pris pas part aux conversations qui m'entouraient, j'avais besoin de me retrouver avec mes pensées. J'avais conscience que Drago avait dardé sur moi un regard inquiet mais je ne m'en focalisais pas.
Drago, mon premier amour.
Le soir après les cours je me dirigeais vers ma salle commune, je finissais plus tôt que d'habitude et j'avais donc assez de temps pour remonter un peu avant de dîner. Je murmurais le mot de passe au portrait et entrais. Je m'installais dans un des canapés qui faisait face à la cheminée en soupirant, j'étais épuisée. Trop focalisée sur mes pensées je n'entendis pas le portrait se rouvrir derrière moi afin de laisser passer un jeune homme blond aux yeux envoûtants. Quand ses mains se posèrent sur mes épaules je sursautais.
« Attention, tu vas te faire mordre par le serpent. » Je souris alors que ses lèvres se frayaient un chemin dans mon cou. Je ne sentis plus rien sur moi, j'ouvris les yeux pour le voir faire le tour du canapé et s'installer à mes côtés.
Je sortis de mes pensées en entendant le raclement de plusieurs dizaines de chaises. Les élèves retournaient en cours. Je les imitais et me levais en silence pour rejoindre ma salle de cours. Cet après-midi était consacré à la préparation de l'examen des septième année. Je distribuais en silence leurs copies en leur indiquant qu'ils avaient trois heures. Je m'assis derrière mon bureau afin de surveiller éventuellement la tricherie. Je sortis de mon sac les copies qu'il me restait à corriger des cinquième années. J'étais agréablement surprise, la plupart récoltaient des bonnes notes. Cela voulait dire que j'étais une bonne prof ? Dans la logique des choses.
Au bout des trois heures, les élèves vinrent me rendre leurs copies et s'en allèrent. Quand je fus seule dans la salle je m'affalais sur la chaise et soufflais. La vie était si compliquée; pourquoi n'avais-je pas pu faire ma vie avec la personne que je souhaitais ? Pourquoi mon mari était-il comme cela avec moi. Je n'avais aucun réponse, si ce n'est que la vie est injuste.
Mais c'était faux, la vie m'offrait une seconde chance, sinon pourquoi je serais ici avec Drago Malefoy ? Si ce n'est pour réparer peut-être nos erreurs passées. Mais malheureusement, si je connaissais mes sentiments je ne savais en revanche rien des siens. Peut-être s'en fichait-il ?
C'était indéniable, j'aimais toujours inconditionnellement Drago; peu importait la distance, et les épreuves. Je l'aimais, car il était ma moitié masculine. Nous étions pareils mais à la fois différents. Nous nous comprenions sans avoir besoin d'exprimer des mots.
Alors en me rendant dans mes appartements, je laissais mes sentiments m'envahir, des sentiments que j'avais refoulés au moment où mes lèvres avaient prononcés les mots « je le veux » quelques mois auparavant. Des mots que maintenant je regrettais, c'était évident que ça n'aurait pas pu marcher, moi qui aimait un autre homme et Ron qui voulait une autre vie.
Je m'affalais sur mon canapé. Je pleurais à chaudes larmes. Je pleurais mes regrets, mes peurs, mes doutes, mes années passées. Je pleurais mes sentiments. Je pleurais parce que je voulais désespérément que Drago Malefoy m'aime encore, et que je doutais que ce soit le cas. Je pleurais de haine contre la femme volage que j'étais devenue. Mariée mais qui désirait éperdument un autre homme. Un homme qui m'avait blessée autrefois mais que je n'avais pas hésité à pardonner, un homme qui m'avait repoussé croyant que le deuxième me traiterait mieux. Il l'avait fait pour mon bien j'en était persuadée autrefois, mais si il l'avait fait pour se débarrasser de moi sans me blesser trop violemment. J'étais perdue.
Je pleurais à chaudes larmes, et je ne vis pas les heures passer. Je somnolais tant j'avais versé ma douleur. Des coups contre le portrait furent frappés, mais à bout de force ma voix ne put s'exprimer.
« Hermione ! » Il me semblait que c'était Drago, mais je n'étais sûre de rien. Je n'avais pas confiance en mes oreilles actuellement, ni en mes jambes pour me porter jusque là-bas. J'entendis de nouveaux coups contre le tableau, enfin il me semblait, des injures, et un grincement.
« Hermione ! » Je sentis des mains palper mon visage, je soulevais alors mes lourdes paupières, je découvris face à moi deux prunelles bleues, qui reflétaient l'inquiétude de leur propriétaire.
« Par Merlin, tu es blessée ? » Je secouais la tête, je ne savais pas si j'avais réussi, ma tête semblait avoir le poids d'un parpaing. Je réussi à lever ma main pour caresser la joue du blond en face de moi. Brièvement je le vis fermer les yeux et décaler sa tête un peu plus contre mes doigts. Une question me brûlait les lèvres.
« Tu t'es inquiété ? » Ma voix semblait molle, fatiguée de ces larmes.
« Évidemment, ce midi tu n'allais pas bien, et là tu ne viens pas manger; alors oui bien sûr que je m'inquiète. » Je souris lentement en fermant les yeux. L'espoir faisait gonfler mon coeur, mais je ne voulais pas souffrir à nouveau, j'essayais de le contenir mais c'était trop difficile. Je rouvris les yeux, il était assis à même le sol au niveau de ma tête, il me fixait intensément.
« Drago, pourquoi m'as tu quitté...
- Parce ce que je ne voulais pas te détruire. Tu es la seule chose bien qui me soit arrivé dans ma vie, je ne voulais pas détruire ça. » Une larme coula le long de ma joue mais je n'eus pas la force de l'effacer. Drago s'en chargea pour moi, son pouce effleura ma peau avec douceur et récolta la perle salée qui courait sur ma pommette.
« Ne pleure pas. » Je refermais les yeux, je le sentis bouger et ses lèvres se pressèrent sur ma joue. Mais malgré qu'il m'ait intimé l'ordre de ne pas pleurer, je sentis bientôt une cascade dévaler de mes yeux. Je sentis Drago se tendre en m'entendant sangloter, il caressa mon bras, ma joue. Je me laissais glisser au sol tout contre lui. Ces bras se refermèrent autour de moi alors que je sanglotais comme une enfant contre sa peau, cette étreinte si familière m'avait manqué. Drago avait une de ses mains dans mes cheveux, il les caressait avec douceur tout en m'embrassant le front de temps à autre.
« Pardonne-moi, je t'en prie ne pleure plus. » Avec tout le courage dont je pouvais faire preuve je lui posais la dernière question qui me brûlait les lèvres.
« Drago, m'aimes-tu ? » Je sentis le blond s'écarter de moi et je sus que la réponse était négative. Je gardais les yeux obstinément fermés, je n'osais pas le regarder.
« Regarde moi, s'il te plaît. » Je soupirais mais finis par ouvrir les yeux. Résignée à souffrir.
« Il y a quelques temps je t'ai demandé de partir parce que je voulais que tu sois heureuse, parce que seul ton bonheur m'importait. Mais avec tout ce que j'ai pu faire par le passé, ça, ça été la chose la plus difficile de ma vie. Cela m'a déchiré le coeur. Parce que en dix-neuf ans d'existence tu es la seule qui a réussi à me donner un but, une raison de vivre. Je croyais que tu étais passé à autre chose, je souffrais en silence. Mais tu as passé la porte de la salle des professeurs un matin, et ton âme a percuté la mienne avec violence. Comme autrefois. J'ai sentis mes sens s'affoler quand je t'ai serré la main. J'ai eu l'impression me réveiller après des mois de coma. J'ai vite remarqué que tu n'étais pas heureuse, alors j'ai espéré comme un fou que tu puisses m'aimer encore. Parce que moi Hermione, je n'ai jamais cessé de t'aimer. »
Sans plus de cérémonie je me jetais sur ses lèvres. C'était mal, mais peu importe, lui et moi était la seule chose dans ce monde qui en vaille la peine. Lui et moi nous étions complémentaires, nous ne pouvions vivre l'un sans l'autre. Nos sentiments étaient trop puissants pour que nous puissions les ignorer, comme autrefois.
Nous étions toujours à même le sol, nos lèvres s'entrechoquaient, mes deux mains étaient posées sur ses joues, j'étais à califourchon sur lui. Ses mains pressaient mes hanches comme pour me rapprocher de lui, pour que nous puissions ne faire qu'un. À contre-coeur je me détachais de ses lèvres pour respirer, ma respiration était laborieuse.
« Drago, je t'aime. »
Son sourire m'atteignit en plein coeur, Drago Malefoy ne fait pas partie des personnes qui sourient beaucoup, mais quand cela arrive cela vous marque au plus profond. Alors que j'essayais toujours de reprendre ma respiration, le serpentard glissa sa tête dans mon cou et commença a y déposer de légers baisers comme lui seul savait le faire. Je glissais mes mains dans ses cheveux, le pressant encore plus contre ma peau. Quand ses lèvres retrouvèrent les miennes, le baiser fut aussi passionné que le premier, cette fois-ci il m'allongea contre le sol et se pressa au dessus de moi. Ses mains étaient partout sur moi, je me sentais vivante à nouveau. Oui, c'était lui mon chez moi.
Le lendemain matin je me réveillais avec un bras autour de ma taille, j'étais dans mon lit, encore toute habillée. Je tournais les yeux pour découvrir un Drago endormi. Ses cheveux blonds lui retombaient devant ses yeux clos, je souris attendrie. Puis tout me frappa en pleine poitrine, et je sus que c'était une erreur.
Et je devais réparer mes erreurs, absolument. Je me levais en silence et quittais la pièce. C'était la seule solution. Je devais réparer ce qui était endommagé.
Voilà voilà, j'espère que ça vous plaît !
- Silver-Slytherin △⃒⃘
