Le lendemain, les sœurs n'eurent aucun mal à obtenir la permission de sortie ; toujours sous les mêmes conditions. Si tout se passait bien, elles seraient de retour bien avant le couvre-feu. Ces dernières avaient quitté la maison juste après le diner, avec un peu de chance le campus serait calme. À leur arrivée, les filles purent constater que les lieux étaient même entièrement déserts. Munies de deux sacs à dos, elles atteignirent rapidement l'entrée de la bibliothèque sans encombre. Kate vit sa sœur sortir plusieurs épingles à cheveux de tailles différentes ainsi que son micro-tournevis cruciforme. Sa fâcheuse tendance à fermer les portes en oubliant les clefs à l'intérieur avait développé chez elle un réel don pour forcer les serrures ; celle-ci ne dérogea pas à la règle. Après quelques secondes de travail, le cliquetis significatif d'ouverture se fit entendre. En deux temps trois mouvements, Lexa ouvrir la grande porte en chêne massif ; elles étaient maintenant dans l'enceinte du bâtiment. Aussitôt un léger bip se fit entendre, était-ce une alarme ? Elles s'immobilisèrent, le cœur battant la chamade, pour tenter d'analyser d'où provenait le son. Kate jeta un coup d'œil au niveau du plafond pour distinguer une petite lumière rouge. Elle sortit rapidement une lampe torche de son sac pour éclairer le mystère et soupira de soulagement lorsqu'elle découvrit un simple détecteur de fumée. Rien de bien étonnant dans un endroit comme celui-ci pensa-t-elle. Une fois remises de leurs émotions, cette dernière fit signe à sa sœur de se diriger vers le petit local. Lexa observa minutieusement la serrure avant de sortir le nécessaire. Celle-ci était un peu plus récente, la tâche s'avérait certainement plus compliquée. Après de longues minutes, la porte s'ouvrit finalement pour les laisser entrer. Rapidement, Kate saisit l'échelle pour courir vers le fond de l'immense salle. Cela faisait déjà bien une quinzaine de minutes qu'elles étaient dans la bibliothèque, il ne fallait pas s'éterniser trop longtemps. Elle la posa contre l'étagère en s'assurant par deux fois qu'elle était bien calée. Aussitôt fait, chacune s'employa à grimper jusqu'à la petite étagère mystérieuse. Maintenant devant la grille, la blonde examina le verrou qui bloquait l'accès en fronçant les sourcils.

- Étrange ce cadenas…

- Pourquoi ?

- Éclaire-le s'il te plait.

Kate sortit immédiatement la lampe torche pour diriger le faisceau de lumière sur celui-ci. En effet, elle comprenait mieux la remarque de sa sœur il n'y avait pas de serrure apparente. De très jolies ornements en or, représentant des animaux étranges, décoraient le cadenas. Il semblait lourd et son aspect le rendait assez spécial. Elle la vit essayer de le tourner dans tous les sens pour l'analyser sous toutes les coutures en réfléchissant.

- Il doit y avoir quelque chose à actionner pour laisser apparaitre la serrure j'imagine, déclara Lexa.

De longues minutes s'écoulèrent durant lesquelles elle s'employa à tenter de percer le mystère, sans succès. Finissant par s'agacer, cette dernière se tourna vers sa sœur en soupirant :

- On passe au plan B, sors le coupe boulons.

Kate ne fit pas prier, il fallait qu'elles en finissent rapidement. Elle disposa l'outil de sorte à couper la anse pour libérer la grille. Malgré l'utilisation de toute sa force rien n'y faisait. Elle fit signe à sa sœur de l'aider pour y mettre plus de puissance mais encore une fois le cadenas tenait bon. C'était tout bonnement incroyable et elles restèrent totalement interdites. À leur connaissance il n'existait aucun métal capable de résister à ce genre d'outils. Kate, souffla pour exprimer son agacement. Elle prit le cadenas dans ses mains pour, à son tour, l'examiner attentivement. Il fallait qu'elle trouve le moyen de l'ouvrir si la force ne fonctionnait pas. Frustrée, Lexa sortit son téléphone portable pour activer le flash en observant le contenu de l'étagère. Les couvertures semblaient toutes très anciennes, affichant des titres pour la plupart indéchiffrables. Certains étaient probablement issus du latin, une langue morte et totalement inconnue. D'autres, quant à eux, étaient rédigés dans leur langue natale ils pouvaient donc être lu. Elle put alors découvrir des ouvrages relatant de la sorcellerie, des dimensions parallèles ou encore des mythes et légendes à travers l'histoire. Pour le moment rien n'attirait réellement son attention jusqu'au moment où son regard se posa sur une couverture très abimée. Elle plissa les yeux et rapprocha la lumière pour tenter de lire l'inscription sur la tranche du livre en cuir vieillit. Après quelques secondes cette dernière put déchiffrer le mot Vampyr sobrement écrit, elle n'en croyait pas ses yeux. Le cœur battant, elle attrapa le bras de sa sœur qu'elle entendait jurer dans son coin depuis un moment déjà avant de s'exclamer :

- Mon dieu K, il y a un livre sur les vampires.

Contre toute attente le cliquetis significatif du déverrouillage retentit et le cadenas tomba lourdement sur le parquet. Apeurées par l'étrange évènement qui venait de se passer, elles n'osaient plus bouger retenant presque leurs souffles. Lexa se lança finalement la première pour récupérer l'étrange objet si lentement qu'elle semblait tenir une bombe prête à exploser à tout moment.

- Tu crois que c'est magique ? demanda-t-elle méfiante.

Kate n'avait pas quitté des yeux l'objet et haussa les sourcils d'incompréhension.

- Je ne sais pas Lex…

Après les récents évènements, tout semblait prendre une tournure totalement irréelle. Elle ne savait plus comment réagir et de nombreuses questions se formaient au fur et mesure dans son esprit. Cette dernière n'avait pas besoin d'en accumuler davantage, pour le moment elle cherchait des réponses. Éloignant son regard du cadenas, elle pivota vers sa sœur pour la questionner :

- Quels livres tu veux prendre ?

Lexa retourna rapidement son attention sur les ouvrages qui l'intéressait, elle les prit délicatement pour lui tendre. Une fois ces derniers à l'abris dans le sac de Kate, elle réenclencha le verrou facilement. Tout à coup, un bruit retentit à l'entrée de la bibliothèque. Leur sang ne fit qu'un tour lorsqu'une silhouette fit son apparition dans l'encadrement de la porte. Le gardien avait certainement repéré la porte d'entrée restée ouverte un oubli de leur part qui allait surement couter cher. La brune se rua sur la lampe torche pour l'éteindre mais il était trop tard. L'inconnu s'avança pour crier d'une voix grave :

« Qui est là ? »

Chacune se précipita sur l'échelle pour descendre le plus silencieusement possible en se cachant à l'angle d'une des longues rangées de livres. Réfléchissant déjà à une tactique pour sortir sans se faire prendre.

« Je sais que vous êtes là ! Montrez-vous ! »

Tout à coup Kate eut une idée, très mauvaise dans l'absolu. Aux grands maux, les grands remèdes pensa-t-elle. Elle attrapa son briquet et prit discrètement un livre. Elle vit sa sœur la regarder avec surprise, sans comprendre où elle voulait en venir. Cette dernière lui fit signe de regarder au plafond pour voir l'alarme à incendie. Lexa esquissa une légère grimace lorsqu'elle comprit son plan. Elle non plus n'était pas très à l'aise avec l'idée de bruler un livre, mais au moins cela leur permettrait de détourner suffisamment l'attention pour sortir. S'excusant silencieusement auprès de l'auteur, elle l'enflamma pour le jeter au milieu de l'allée. Celle-ci fit attention à ne pas le laisser tomber trop près du reste des livres. Si la bibliothèque entière venait à bruler, elle ne se le pardonnerait jamais. Son plan marcha à merveille puisque le gardien ne précipita immédiatement vers l'ouvrage en feu en jurant. Les filles choisirent ce moment pour le contourner en courant à toute allure sans se retourner. Leurs poumons semblaient presque sur le point d'exploser lors de la traversée du campus. La peur de se faire attraper et risquer de se faire renvoyer était grande aucune des sœurs n'avait ralenti leur rythme soutenu. Les lampadaires désormais éteints ne facilitaient pas leur progression. Plusieurs fois elles manquèrent de peu les nombreux bancs présents un peu partout. Heureusement, la lune était haute dans le ciel et presque pleine. Cette faible lumière était d'une aide précieuse compte-tenu des circonstances. En voulant éviter une fois de plus un banc en bordure de jardin, Kate percuta quelque chose de plein fouet. La violence du choc était telle qu'elle eut l'impression d'être entrée en collision avec un poteau. Avec la vitesse, cette dernière décolla du sol pour atterrir lourdement un peu loin. Le souffle littéralement coupé, il lui fallut plusieurs secondes afin de se remettre de ses émotions. Dans un grognement de souffrance, celle-ci se releva doucement en se tenant les cotes. Elle chercha ensuite sa sœur des yeux dans l'obscurité avant d'entendre une voix familière :

« Mademoiselle Spearman ? »

Kate se figea en reconnaissant sa professeure qui s'avançait dans sa direction. Il semblerait qu'elle soit la raison de sa chute douloureuse. Buffy n'avait pourtant pas l'air d'avoir bougé sous le choc, décidément elle était aussi solide qu'un roc pensa-t-elle. Se rappelant que le gardien était à leur trousse, il fallait qu'elles déguerpissent au plus vite.

- Excusez-moi Mademoiselle Summers, je ne vous avais pas vu.

- Pourquoi courriez-vous ? l'interrogea-t-elle en fronçant les sourcils.

La jeune fille hésita longuement, ne sachant pas comment répondre à cette question. Elle vit sa sœur se rapprocher pour intervenir d'un air naturel :

- Bonsoir Mademoiselle Summers, nous essayons simplement de rentrer avant le couvre-feu instauré par nos parents.

Buffy les détailla longuement pour tenter de savoir si son élève disait bien la vérité. Elle restait méfiante, leurs mines paraissaient bien préoccupées pour un simple couvre-feu. Cette dernière n'eut pas le temps de répondre qu'une voix haletante se fit entendre au loin :

« Vous ! Criminels ! »

Le gardien terminait sa course tant bien que mal dans leur direction. Il semblait presque sur le point de mourir d'asphyxie. En arrivant à leur hauteur il reprit son souffle pour les regarder furieusement en levant un doigt accusateur.

« Rendez-moi les livres que vous avez pris ! »

La brune se tendit sous cette réplique et resserra la lanière de son sac contre elle. En jetant un rapide regard sur sa sœur elle la vit se crisper elle aussi. Comment allaient-elles se sortir de cette situation ? Buffy, quant à elle, fronça automatiquement les sourcils sans comprendre ce qu'il se passait.

- De quoi parlez-vous ? demanda Kate.

« Ne me prenez pas pour un imbécile, rendez-moi ces livres ! »

- Écoutez Monsieur, je ne suis pas sûre de...

Sa sœur la coupa rapidement en affichant une mine sérieuse :

- Vous parlez des trois personnes que nous avons vu passer en courant avant que vous arriviez ?

Le gardien se tourna alors vers elle en fronçant les sourcils.

« Vous avez vu du monde passer ? »

- Oui, nous étions en train de discuter avec mademoiselle Summers lorsque nous les avons aperçus au loin.

Il regarda Buffy afin de déterminer s'il devait se fier aux propos de l'étudiante.

« Est-ce vrai, mademoiselle ? »

Cette dernière se pinça légèrement les lèvres, que devait-elle dire ? Dans un sens tout cela ne la regardait pas et elle pouvait très bien démentir les propos de Lexa. Voler était un délit et cela n'était pas le genre de pratique qu'elle cautionnait. Cette dernière savait maintenant quelle était la raison de leur course effrénée et par conséquent, elles lui avaient menti. Une chose de plus qu'elle ne cautionnait pas. Elle était persuadée que les sœurs étaient celles que Monsieur Turner cherchait. Néanmoins, ce qu'elle ne comprenait pas, c'était la raison qui les avait poussées à voler ces livres. Ils étaient pourtant en libre accès à la bibliothèque, cela n'avait absolument aucun sens. Soudainement, son corps se tendit sous l'idée qui lui vint. Et si les ouvrages dérobés n'étaient pas en libre accès ? Il y avait de nombreux livres dangereux pour des personnes non averties ou encore certains contenant des informations sur le secret des tueuses. Personne, hormis son cercle d'amis proche, n'avait accès à cette partie de la bibliothèque. Si ses étudiantes avaient bien des ouvrages normalement inaccessibles, il fallait cela reste entre elles. Buffy devait les récupérer en toute discrétion afin de protéger son secret. Elle s'en voulait déjà des prochaines paroles qu'elle allait prononcer mais elle n'avait pas le choix :

- Oui monsieur Turner, elles étaient bien avec moi.

Le gardien afficha une mine totalement confuse avant de bafouiller légèrement en se tournant vers les étudiantes pour se frotter la nuque.

« Et bien, excusez-moi pour le malentendu. Vous savez, dans la nuit... »

Kate, qui avait été surprise de voir que leur enseignante s'était employée à les couvrir, se sentie alors coupable sous l'air sincèrement ennuyé du vieil homme. Elle le coupa pour éviter de se sentir encore plus mal à l'aise :

- Ne vous en faites pas.

« Bien, je vais vous laisser maintenant. »

Il leur adressa un léger signe de tête pour s'éloigner sans demander son reste. Buffy le suivit des yeux un moment avant qu'il ne soit à bonne distance pour reporter son regard sur ses étudiantes en croisant les bras.

- Maintenant épargnez moi la partie où vous me dites que vous n'avez pas les livres et rendez-les-moi tout de suite. Cela nous évitera de perdre du temps.

La brune jeta un regard sur sa sœur qui soupira résignée. Elle ouvrit son sac lentement en s'arrangeant pour cacher au mieux le livre qui l'intéressait le plus et tendit les deux autres à son professeur, priant pour qu'elle ne remarque pas la supercherie. Cette dernière prit le tout en examinant les ouvrages.

- Comment avez-vous eu accès à ces livres ?

- Ils étaient posés sur une des étagères principales, répondit Lexa en haussant les épaules.

Buffy se mordit l'intérieur des joues en sachant très bien qu'elle mentait car c'était totalement impossible. Seules cinq personnes avaient accès à ces ouvrages et aucunes d'entre elles ne prendrait le risque de les laisser à la vue de tous. Elle ne pouvait cependant pas leur donner cette information sans risquer de dévoiler une partie de son secret. Son regard repartit sur les couvertures qui relataient de magie pour les novices et elle se sentit soulagée. Au moins il n'y avait aucun lien avec son statut de tueuse, de près ou de loin. Elle se demandait tout de même si Faith ou Giles avait laissé la grille ouverte. Dans le cas contraire, comment avaient-elles fait pour l'ouvrir ? Le cadenas avait été ensorcelé de sorte à ne s'ouvrir qu'en présence d'une tueuse ou d'un observateur. Tout cela était vraiment étrange. Elle ne put évidemment pas poser les questions qui lui passaient par la tête et se contenta de soupirer :

- La prochaine fois que vous souhaitez emprunter un livre, faites-en sorte de passer à la bibliothèque en journée comme tous les étudiants.

- Oui mademoiselle Summers, nous sommes désolées, dit Lexa.

Buffy la détailla un moment comme pour s'assurer que son message était bien passé. Son regard passa ensuite sur Kate qui n'avait pas cessé de se tenir les côtes. Elle semblait beaucoup souffrir de sa chute malheureuse. Elle-même n'avait rien senti, mais pouvait aisément deviner la peine qu'endurait son étudiante en tant que simple humaine. Un vent d'inquiétude l'enveloppa soudainement sans en comprendre vraiment la raison. Cette dernière hésita un moment avant de chercher dans son sac un baume spécial. Même si sa condition de tueuse lui permettait de guérir bien plus rapidement que la normale, elle avait eu des combats difficiles par le passé. Par de nombreuses fois elle était passée très près de la mort, soumettant ainsi son corps à d'innombrables souffrances. Certaines blessures avaient mis des jours à guérir tellement le traumatisme avait été grand. Cette crème confectionnée par son amie Willow était empreinte de magie et demeurait le seul remède contre ses maux. L'enseignante le tendit à Kate comme pour calmer son inquiétude.

- Appliquez ceci avant de dormir, la douleur devrait s'atténuer d'ici demain.

- Merci, c'est gentil, répondit la brune en affichant un timide sourire pour le prendre délicatement.

- De rien Kate… Vous devriez rentrez chez vous, il est tard.

- Vous avez raison, bonne soirée Mademoiselle Summers, salua Lexa.

Cette dernière prit la main de sa sœur, qui était restée figée avec son tube dans les mains, en la forçant à se diriger vers le parking sous les yeux de leur professeure. Ces deux là étaient infernales et elles allaient surement lui rendre son année bien compliquée pensa Buffy avant de tourner les talons pour s'éloigner.


Elles s'installèrent dans la voiture et Kate démarra pour prendre la route en souriant légèrement.

- Elle a dit mon prénom.

- En même temps c'est comme ça que tu t'appelles K, répliqua sa sœur en haussant les sourcils.

- Oui mais c'est la première fois qu'elle le dit.

- Et surement pas la dernière.

- Mais j'espère bien figure toi.

- Quand je pense que t'as réussi à garder le bouquin qui nous intéressait vraiment, réalisa Lexa après quelques instants.

- Dis-le que je suis géniale.

- Franchement t'as géré sur ce coup ! s'exclama-t-elle en souriant largement.

Une fois garée, elles se dirigèrent vers l'entrée de la demeure qui était restée allumée. David et Sarah étaient dans le canapé devant la télé, elles les saluèrent rapidement, trop impatientes de s'enfermer dans leur chambre. Kate fit signe à sa sœur de venir dans la sienne et ferma la porte à clef derrière elle.

- Avant, je peux emprunter ton ordinateur ? demanda Lexa.

- Oui pourquoi ?

- Envoyer l'emploi du temps à Faith.

Elle lui fit un léger signe d'approbation en s'installant sur le lit avec l'ouvrage qui pesait bien son poids. La couverture sombre semblait avoir vécu la guerre au vu de son état de décomposition. Elle était entièrement faite de cuir vieillit et épais, seul le mot Vampyr était écrit en relief. Kate passa machinalement ses doigts dessus comme pour sentir son contenu. Elle ne savait pas encore ce qu'elle allait découvrir et la pression commençait à monter. Sa sœur s'installa silencieusement à côté d'elle en détaillant elle aussi le livre qu'elle s'employa à ouvrir précautionneusement. La page de garde était remplie de quelques lignes qu'elles découvrirent ensemble :

Je confie mes mémoires entre les mains des observateurs d'aujourd'hui et de demain afin de vous accompagner sur le chemin qui vous est destiné.

Puissiez-vous trouver la force de soutenir, protéger et guider les tueuses de chaque génération au péril de votre vie.

Vous avez été désignés pour cette mission, chaque jour vous accomplirez votre devoir sans relâche.

Vous sauverez le monde maintes fois sans que celui-ci ne le réalise et aucune reconnaissance ne vous sera jamais offerte.

Ne vous méprenez pas, votre tâche sera ardue et complexe, mais primordiale pour la perpétuation de l'humanité.

Les temps sombres qui vous attendent ne pourront être vaincus qu'avec votre dévotion pour la cause du bien. Jamais le mal n'a triomphé jusqu'alors et vous êtes les gardiens de cette paix.

Sachez que tout mon courage et mes pensées sont tournées vers vous aujourd'hui.

Observateurs de demain, n'oubliez jamais une chose : vous n'êtes pas seuls.

E. Ryan

Kate ne put retenir le léger rire nerveux qui s'échappa de ses lèvres. Était-ce une blague ? Tout ceci semblait tellement irréel qu'elle persistait à douter. Cependant, les souvenirs de cette fameuse nuit au cimetière lui revinrent à l'esprit de plein fouet. Une scène qui suscita un soupir d'incertitude. Elle vit sa sœur se lever subitement pour s'installer devant l'ordinateur et ne put s'empêcher de l'interroger :

- Qu'est-ce que tu fais ?

- J'essaye de voir si le mec du livre a bien existé.

- Tu trouves quelque chose ?

- Le problème c'est qu'il y eu plein de E. Ryan… soupira-t-elle en haussant les sourcils. Y a une date sur la page ?

- Oui, attends c'est un peu effacé. Je crois qu'il y a écrit 9 quelque chose 1867... Ou 1887, j'ai un doute.

- À 20 ans près c'est pas très grave, au moins on sait que ça date du 19ème siècle.

Lexa s'appliqua à affiner ses recherches avec ce nouveau paramètre sans pour autant trouver une information concrète qui pouvait leur indiquer qu'elle avait bien découvert l'auteur du livre. La plupart des hommes n'avaient aucune histoire en particulier, apparaissant seulement dans le registre des décès. Kate réfléchit un instant avant de formuler sa pensée à voix haute :

- Et si c'était une femme ?

- Tu crois ? répondit-elle dubitative.

- Ça ne te coûte rien de chercher.

Lexa hocha la tête pour se remettre au travail consciencieusement. De son côté, la brune tourna quelques pages en découvrant des dessins presque effacés par le temps. Certains ressemblaient à des créatures incroyablement terrifiantes avec leurs noms et leurs descriptions attachées. Chaque détail était là, leur degré de dangerosité, où ils se cachaient, ce qu'ils mangeaient, comment les tuer et à quel moment ou encore leur particularité s'ils en avaient. Elle tomba également sur des croquis ressemblant à des maquettes pour fabriquer des armes spéciales. Certains objets magiques étaient également représentés avec les indications précises qui permettaient de jeter un sort. Celle-ci ne put déchiffrer qu'une partie de ces pages là puisque la moitié était écrite en latin. Elle continua de parcourir doucement les lignes lorsqu'elle entendit sa sœur émettre un léger bruit avant de se tourner vers elle pour s'asseoir sur le lit rapidement avec l'ordinateur.

- Je crois que j'ai trouvé un truc K, déclara Lexa en faisant défiler l'écran. Eliza Ryan, née en 1841, décédée en 1873, archéologue connue pour prétendre avoir découvert le cercueil du Comte Dracula en 1865. La polémique autour de son authenticité a rendu l'affaire publique et propulsée la jeune femme, alors âgée de 24ans, sous le feu des projecteurs à l'époque. Donc, soit c'est une énorme coïncidence, soit c'est la personne qui a écrit les premières lignes du livre.

- Il n'y a rien d'autre sur elle ?

- Je ne crois pas… répondit-elle en lisant rapidement. Attends, ils disent que c'était quelqu'un de réservé et solitaire, qu'elle sortait rarement le jour et passait son temps à écrire. D'après les rumeurs Eliza Ryan aurait passé une partie de sa vie à rédiger un ouvrage relatant de ses recherches, mais à ce jour il n'existe trace pouvant confirmer cette hypothèse.

Son regard se porta instinctivement l'objet que tenait Kate entre ses mains. Et si c'était ça la fameuse preuve, pensa-t-elle. La découverte était juste incroyable et une excitation commença à exploser à l'intérieur de son corps. Elle avait presque envie de lui arracher le livre des mains pour découvrir tous les secrets qu'il contenait. Mais cette dernière secoua légèrement la tête comme pour chasser cette idée loin de son esprit, elle était trop impatiente et devait prendre le temps de le faire à deux. Lexa posa l'ordinateur un peu plus loin en indiquant silencieusement à sa sœur de tourner les plages pour en découvrir tous les secrets.