Mais alors les Flamel vont mourir. » s'exclama Bem, horrifié.

« Oui, c'est ce que m'a dit Dumbledore.

- C'est horrible.

- Dumbledore a dit quelque chose comme… » réfléchit Thomas pour essayer de rassurer le métis. « … Pour un esprit équilibré, la mort n'est qu'une grande aventure de plus. Oui je crois que c'était ça.

- J'ai toujours dit qu'il était cinglé. » s'exclama Bem d'un air étrangement admiratif ce qui lui valut un regard noir de la jeune Née-Moldue.

« Oh et aussi, il m'a dit que c'est lui qui m'a rendu ma cape d'invisibilité lorsque je l'avais perdu en haut de la tour d'astronomie. » changea de sujet le garçon.

- Tu veux dire qu'il voulait que tu y ailles. D'abord le miroir du Risèd et après ça, il voulait que tu es toute les cartes en main pour pouvoir atteindre la pierre, tu penses ? » demanda intelligemment Ron.

« Dumbledore est un drôle de personnage. » avoua Thomas. « Mais je pense plutôt qu'il voulait me donner une chance. Une chance de me dresser contre Voldemort et me battre contre lui. Il devait être au courant de notre plan, après tout rien n'échappe au directeur, mais je pense que c'était pour... enfin je crois qu'il m'a autorisé à affronter Voldemort en face à face. » avoua à mi-voix Thomas, ne croyant pas lui-même à ses propos.

« Dumbledore est vraiment dingue ! » s'exclama Bem de plus en plus admiratif envers le vieil homme, bien que ses amis ne comprenaient pas vraiment en quoi il s'agissait d'une qualité.

« Je n'arrive toujours pas à croire qu'il a laissé une telle magie noire dans Poudlard. Tu l'as même touché. » frissonna de dégoût Ron.

« Que veux-tu dire Ron ?

- C'est vrai que tu es une Née-Moldue, ce n'est pas quelque chose qu'on écrit alors vous garder généralement l'idée d'une pierre philosophale merveilleuse qui accomplie des miracles. Mais les Flamel sont des meurtriers qui ont tout simplement réussi à trouver le moyen de voler l'espérance de vie d'un autre en échange. Ce ne sont pas les seuls, des dizaines d'autres alchimistes avaient déjà essayé ça avant eux. Cette pierre est encore plus sombre que les Impardonnables. »

Le dégoût peint sur le visage du Serpentard n'était pas joué. Hermione observa aussi Thomas et ce dernier semblait penser la même chose que Ron. Seul Bem semblait lui aussi surpris, cependant cela devait avoir un lien avec le fait que bien qu'étant l'une des vingt-huit Sacrées, sa famille n'en restait néanmoins que très récente comparée à d'autre comme les Weasley, les Malefoy ou les Potter.

« A quoi ressemblait la pierre ? » demanda finalement Altaïr.

Tous les regards convergèrent vers lui, il semblerait que son silence prolongé leur avait fait oublier sa présence.

« Eh bien elle était rouge, très anguleuse et toute lisse. Mais quand je l'ai fait tomber à cause de la douleur, je crois qu'elle a perdu quelques éclats et a gagné deux ou trois éraflures. » songea Thomas en se plongeant dans ses souvenirs malgré sa migraine grandissante.

« Eh bien alors j'ai l'honneur de t'apprendre que malgré ses belles paroles, le directeur est un charlatan.

- Comment oses-tu manquer ainsi de respect au professeur Dumbledore ! » s'exclama Hermione ce qui lui valut une légère remontrance de Pomfresh qui n'appréciait pas de voir le silence de son infirmerie être interrompu.

« La pierre philosophale est vieille de plusieurs siècles, elle a été plongée dans des centaines voire milliers de potions et pourtant, elle existe toujours. Vous pensez vraiment que la faire tomber par terre suffirait à l'abîmer, bien sûr que non. Dumbledore à simplement créer un piège et Quirrell, Vous-Savez-Qui et vous quatre y êtes tombés à pieds joints. Il s'agissait d'une imitation, les pièges étaient contournables par des sorciers de première année et fait de telle sorte pour qu'un seul d'entre vous puisse accéder à la dernière pièce. De plus, vous pensez vraiment qu'une urgence au Ministère peut être simplement évincée par le pressentiment de devoir retourner à Poudlard. Je pense simplement que Dumbledore a fait semblant de s'absenter pour tenter Quirrell. » conclut Altaïr d'un air pincé.

Ces quatre gamins étaient de tels idiots, heureusement de Ron relevait quelque peu le niveau, du moins à ses yeux. Les jeunes sorciers se regardèrent d'un air gêné, réalisant enfin à quel point ils avaient été inconscients et stupides.

« Je vais faire appel au conseil d'administration. » Altaïr ne leur laissa pas le temps de protester et poursuivit. « Ce ne sera pas suffisant pour le faire renvoyer. Mais il a mis non seulement vous quatre en danger, mais aussi tout Poudlard. Il a laissé un professeur qui semblait vraisemblablement malade au contact de jeunes adolescents. Il a fermé une porte donnant sur un cerbère avec une simple clé et sans magie. Il a laissé traîner pendant des mois le miroir de Rised dans une salle abandonnée et lorsqu'un élève est tombé dessus, il ne l'a même pas déplacé avant que son état psychologique ne devienne critique. Il n'a rien fait lorsqu'un joueur de Quidditch a faillit mourir parce que son balai a été ensorcelé sous ses yeux. Il a envoyé ses élèves dans leurs dortoirs et donc traverser tout le château alors qu'un Troll s'y promenait. Il a même réussi à créer une barrière inefficace pour ce qui devait être la pierre philosophale. Ça ne sert à rien de mettre des obstacles s'ils peuvent être vaincu, par exemple, la barrière de feu n'aurait été une bonne barrière que si les potions n'avaient pas été là. Est-ce que la liste est suffisamment longue ? »

Un silence pesant s'abattit soudain sur eux. D'un côté, les quatre première année se sentait honteux de ne pas avoir vu tout cela, mais d'un autre côté ils étaient tout de même fier d'eux. Ils avaient arrêté Quirrell. Comprenant qu'ils ne seraient jamais du même avis, Shacklebolt décida de changer de sujet.

« Au fait Tom, il faut vite que tu te remettes pour pouvoir participer au banquet de fin d'année.

- Et pour quoi faire ? Observer ces crétins de Serpentards frimer devant nous ? Je n'ai vraiment pas envie de les voir, surtout que Rogue ne va pas se gêner pour me rappeler qu'il m'a sauvé la vie. Si seulement ils pouvaient tous disparaître. » marmonna sombrement Potter.

« Viens Ron, on s'en va. » ordonna froidement Altaïr en se dirigeant déjà vers la sortie de l'infirmerie en tenant la main de son ami.

Le garçon semblait sur le point de pleurer, visiblement le trio d'or avait une nouvelle fois oublié sa présence à leurs côtés.

« Attends, ce n'est pas ce qu'il voulait dire. Tu n'es pas un vrai Serpentard toi. » s'exclama Hermione en essayant de rattraper la bourde de son ami, cependant elle s'enfonça encore plus profondément.

Altaïr ne put en supporter davantage. S'il avait toujours ignoré le mauvais traitement de son frère envers Ron à la demande de ce dernier, il avait aujourd'hui dépassé les bornes et le garçon explosa.

« Pas un vrai Serpentard ? Est qu'est-ce que vous en savez de ce que c'est un vrai Serpentard. Cela vous arrange bien qu'il soit à Serpentard quand il vous pond des plans ou vous permet de gagner une partie d'échec géant grâce à sa ruse, mais dès qu'il s'agit d'assumer votre amitié dans la vie de tous les jours, il n'y a plus personne. Est-ce que vous réalisez seulement à quel point vous êtes des amis pitoyables ?

- Ce n'est pas vrai ! » protesta vivement Thomas.

« Très bien Ron, dit leur tout ce que tu n'as pas pu leur dire sur tes recherches sur la pierre parce que soit ils ne t'écoutaient pas, soit ils te traitaient de menteur ou de vicieux Serpentard. Explique-leur pourquoi tu as dû en venir à agir dans leur dos pour les aider. »

Sentant tous les regards posés sur lui Ron se tritura timidement les doigts avant de commencer la tâche ardue que lui demandait son ami en fixant le bout de ses chaussures.

« Je savais depuis un moment que ce n'était pas Rogue qui voulait la pierre mais Quirrell.

- Comment ? » s'exclama Hermione qui refusait de croire que quelqu'un avait résolu un mystère avant elle.

« J'ai demandé à Altaïr de faire des recherches sur eux grâce à ses contacts. On a découvert que même si Rogue a été un Mangemort, il était en réalité un espion pour Dumbledore et son organisation. Il leur donnait des informations sur Vous-Savez-Qui et apparemment, Dumbledore a déclaré le jour de son procès qu'il avait joué un grand rôle lors de la guerre et qu'il avait en partie permis la chute de Vous-Savez-Qui. Et Rogue est mon directeur de maison, même s'il n'aime pas vraiment enseigner, il nous traite toujours bien et nous demande souvent de le rejoindre dans son bureau pour voir si on n'a pas de problème. Il a même grondé Malefoy pour moi, un fidèle de Vous-Savez-Qui n'aurait jamais fait ça, il n'aurait pas soutenu un Traître-à-son-Sang.

- Et… et à propos de Quirrell ? » demanda Thomas, toujours sous le choc de ces étranges nouvelles.

« Il était professeur d'étude des Moldus avant. Altaïr a demandé à certains élèves comment il était avant et tous étaient unanimes, Quirrell a beaucoup changé pendant son année sabbatique. Avant il ne portait jamais de turban, il ne bégayait pas, n'avais pas peur de son ombre et n'éprouvait aucun attrait pour la DCFM. Mais pendant son absence, Dumbledore lui a trouvé un remplaçant et s'il voulait pouvoir revenir à Poudlard, il était obligé de devenir prof de cette matière. Et Thomas a dit une fois avoir mal à la cicatrice et à la tête pendant ses cours. J'ai rapidement fait le lien. Et puis, le soir d'Halloween, Altaïr m'a dit que c'est lui qui a fait entrer les Troll dans le château, mais qu'il en avait perdu le contrôle et n'avait pas osé se dénoncer aux professeurs.

- Comment pouvait-il savoir ça ? » demanda suspicieusement Hermione.

« J'ai en quelque sorte la capacité de sentir à qui appartienne les choses. Vois ça comme un don comme la métamorphomagie, la nécromancie ou la Legilimancie. Je suis capable dans certaines conditions de détecter des choses qui nécessiterait habituellement des potions très coûteuse ou nécessitant des journées de préparation. » répondit Altaïr à la place de Ron.

« Et je savais aussi que Rogue n'essayait pas de trouver un moyen de découvrir le piège de Quirrell. Touffu a été placé avant la rentrée scolaire, pourtant Quirrell cherchait seulement à faire rentrer le Troll à Halloween. Ça voulait dire que les professeurs avaient commencé les protections en les plaçant depuis l'extérieur et en se rapprochant de plus en plus de la pierre. Plus tard dans l'année, Hagrid a dit que Rogue était l'avant dernier à placer sa protection, juste avant Dumbledore. Cela veut donc dire qu'il a forcément vu le Troll de Quirrell avant de placer sa propre protection. De plus, Dumbledore a dû laisser son miroir jusqu'à Noël dans une salle abandonnée, certainement que Rogue avait besoin de plusieurs mois pour préparer ses potions. Preuve qu'encore une fois, Rogue avait forcément vu le Troll avant de placer ses flammes. »

Un nouveau silence s'installa, les Gryffondors analysant les confessions de Ron.

« Pourquoi ne pas nous avoir dit tout ça ?

- Vous ne m'écoutiez pas. » accusa le rouquin. « A chaque fois que je disais « Et si Rogue est innocent », vous disiez que j'essayais juste de couvrir mon chef de maison. Ou quand je disais de prévenir un professeur, Thomas et Bem disaient que je n'étais qu'une chiffe molle. Alors j'ai préféré faire semblant de m'évanouir à cause du choc pendant la partie d'échec et aller chercher un professeur moi-même pendant que vous ne regardiez pas. » avoua finalement Ron le regard empli de reproches. « Et si vous voulez tout savoir, j'ai caché les derniers ouvrages qui parlaient de Flamel et que le directeur avait oublié dans la bibliothèque. C'est moi qui ai volé vos cartes de Chocogrenouilles et L'Histoire de Poudlard de Hermione. Altaïr les a juste donnés au directeur quand je le lui ai demandé. Parce que je semblais être le seul à réaliser que tout ça était trop dangereux pour nous. »

Parlez de tout cela à voix haute et en face de ses amis lui fit réaliser ce qu'Altaïr essayait de lui faire comprendre depuis quelque temps. Ses amis ne lui faisaient pas confiance et pire encore, ils n'acceptaient pas sa différence.

« On est désolé. On ne réalisait pas. » balbutia Thomas.

Cependant sa réponse agaça encore davantage Ron et ce dernier quitta la pièce d'un pas précipité et rageur en indiquant à Altaïr qu'il l'attendait dehors.

« Ron est un Serpentard, il serait temps que vous le compreniez.

- Mais avant mai, il refusait même d'être vu avec nous. Comment veux-tu qu'on lui fasse confiance ?! » s'exclama Bem.

« C'est encore pire que je ne le pensais. En début d'année, Ron n'avait aucun ami et les Serpentards étaient bien décidé à lui faire comprendre sa différence. Vous n'imaginez même pas le nombre de fois que Rogue et moi-même avons dû intervenir dans leur salle commune parce que Blaise Zabini ou l'un de mes amis nous cherchait parce que Malefoy l'embêtait ou lui lançait de mauvais sorts devant tout le monde.

- Mais pourquoi personne ne l'aidait.

- Malefoy est riche, extrêmement riche et son père fait partie du conseil d'administration. Il a juste à le demander pour qu'un élève soit renvoyé. Avec la fin de la guerre, de nombreuses familles ont perdu de leur puissance et aujourd'hui les seules personnes de sa maison pouvant politiquement lui tenir tête sont Theodore Nott et Daphné Greengrass. Mais aucun des deux ne souhaite se voir affilié à un Traître-à-son-sang en aidant Ron, bien qu'il ne supporte pas le comportement de Malefoy Jr. Alors tout ce qu'ils peuvent faire, c'est de chercher quelqu'un que ça ne dérange pas de s'opposer à un Malefoy.

- Pourquoi est-ce qu'il ne nous a rien dit ? Je suis Thomas Potter et Bem est un Shacklebolt, on aurait pu l'aider.

- Il ne voulait pas vous ennuyer je pense, ou alors avait-il juste honte. Je ne sais pas trop. Toujours est-il que depuis qu'il a été vu en votre compagnie, même mes amis ne se retienne plus pour l'ignorer royalement. Je suis influant, mais pas assez pour dicter le comportement des personnes m'entourant. Pour l'instant je peux juste faire en sorte de ne pas me faire renvoyer moi-même par Malefoy et de faire oublier tout cela à Ron. Vous n'imaginez même pas le nombre de fois où j'ai dû l'emmener à l'infirmerie. Alors si vous ne voulez pas de son amitié, arrêtez de l'obliger à traîner avec vous, parce que lui il ne comprend pas que vous vous servez juste de son cerveau. » conclut Altaïr en quittant l'infirmerie.

Adossé au mur à côté de la sortie de celle-ci se trouvait Ron, le visage en larmes. Apparemment il avait entendu la conversation qu'Altaïr avait partagé avec ses amis. Ne voulant pas le brusquer, Altaïr attrapa la main du rouquin et le guida à travers les couloirs jusqu'à atteindre le parc. Là, il leur fit traverser le terrain jusqu'à atteindre le Saule Cogneur. Altaïr appuya sur le nœud qui permettait d'immobiliser l'arbre et les guida jusqu'au passage secret se trouvant entre ses racines.

« Ce n'est pas la pleine lune.

- Je sais. Mais je ne pense pas que tu veuilles dormir dans ton dortoir cette nuit et au moins, nous serons tranquilles ici. »

Altaïr poussa la porte donnant sur le salon de la Cabane Hurlante et Ron fut stupéfait. La salle avait été entièrement refaite. Plus une seule trace de poussière ne recouvrait le sol ou les murs. Les meubles avaient tous été changé et le parquet avait été refait. La tapisserie avait été quant à elle arraché.

Désormais, la pièce ressemblait à l'intérieur d'un petit chalet, bien qu'il restait très sombre à cause du manque de lumière et de la teinte sombre du bois. D'un coup de baguette, Altaïr alluma un feu dans la cheminée, seule accessoire en pierre de l'endroit. Ainsi Ron put découvrir le canapé beige et son fauteuil assortit qui était installé devant celle-ci. Devant eux un doux tapis velu avait été placé et ce dernier était assorti à la couette du lit situé un peu plus loin, dans un coin de la pièce. Les motifs en fractales étaient noirs sur un fond blanc, symbole de neutralité dans cette école où les couleurs définissaient chaque étudiant. Le plafond quant à lui représentait la voie lactée et ses nombreuses constellations, apaisant quelque peu l'esprit chamboulé du rouquin.

Sur l'un des murs était accrochée une affiche des Canons de Chudley, l'équipe de Quidditch favorite du garçon, celle-ci mesurant presque deux mètres de haut. Ron n'en avait jamais vu d'aussi grande. Juste à côté se trouvait une petite bibliothèque, comme on pouvait l'attendre d'un Serdaigle, bien qu'elle ne soit pas encore très remplie. Pour l'instant, seule une trentaine de livres y figurait.

Le reste des murs étaient encore vierge, cependant Altaïr déclara rapidement qu'ils pourraient la décorer comme ils le souhaitaient, tant que l'autre était d'accord. Après cela, Ron découvrit également que son ami avait retapé la salle de bain de l'endroit et que s'il n'y avait pas assez de place pour faire tenir une armoire en plus de tous les autres meubles dans la précédente pièce, ce n'était pas le cas dans celle-ci.

Contrairement au reste de la cabane, le sol et une partie des murs était ici fait de carrelage et mosaïque, certainement à cause de l'humidité qui ne tarderait pas à investir les lieux. A sa droite se trouvait un lavabo surmontée d'un petit placard où étaient rangés divers gels douches, shampoings et autres soins ainsi qu'une pharmacie. Juste en dessous de l'évier avait été placé une large armoire en bois où des serviettes, peignoirs et potions ménagères étaient entreposées. Juste en face de celle-ci se trouvait une autre armoire, cependant cette dernière devait dépasser les deux mètres et Ron découvrit qu'elle était presque vide. Pour l'instant seuls deux uniformes de rechanges, quelques pyjamas et quatre tenues de sport s'y trouvait. Bien sûr il avait rapidement deviné que ces joggings et sweatshirts seraient bien plus lié à un week-end « glande au coin du feu » que « dépense d'un max d'énergie ». Au fond de la pièce se trouvait une grande baignoire qui pourrait certainement accueillir deux personnes, peut-être même trois.

« Viens, on va un peu se reposer. Tu as l'air épuisé. » conseilla Altaïr en tirant Ron jusqu'au lit.

Il lui retira ses chaussures et sa robe de sorcier pour ensuite l'allonger sous les couvertures. Ron découvrit avec satisfaction qu'un sortilège de rafraîchissement avait été apposé sur celle-ci pour qu'il n'est pas trop chaud emmitouflé ainsi par ce beau temps d'été. Altaïr s'installa à ses côtés avec un livre et comme le voulait leur petite habitude, Ron s'endormit sous les caresses aériennes de son ami dans ses cheveux, tandis que ce dernier se plongeait dans sa lecture.

-xxxxx

Les deux amis séchèrent ainsi leurs cours de la journée et ne réapparurent que le lendemain matin directement devant leurs salles de classe. Grâce à Kreattur, ils avaient pu se procurer d'excellents dîner et petit-déjeuner sans avoir besoin de rejoindre la Grande Salle. Durant le reste de la journée, Altaïr évita habillement les questions de ses amis, Ron quant à lui essayait d'oublier que les siens n'osaient même plus le regarder dans les yeux. Heureusement que la fin de l'année était proche et que bientôt, il pourrait grimper dans le Poudlard Express et retrouver le Terrier, ses parents et sa petite-sœur chérie.

xxxxxxx

Molly était inquiète, tout comme son mari et ses enfants. Depuis qu'il était rentré de Poudlard, son plus jeune fils agissait bizarrement. Il semblait toujours avoir la tête dans les nuages, mais pas comme s'il avait un béguin, oh non. Mais plutôt comme si de sombres pensées ne cessaient de se rappeler à lui. De plus, lui qui avait des notes plutôt moyennes et n'aimait pas vraiment réviser s'était enfermé dans sa chambre dès le premier jour de vacances pour y faire ses devoirs. Suspicieuse, Molly montait régulièrement le voir sous les combles pour vérifier qu'il ne préparait pas une mauvaise blague, mais elle fut prise d'un étrange sentiment d'angoisse lorsqu'elle réalisa que non, son fils travaillait bel et bien.

Ce fut seulement deux semaines plus tard que le garçon sorti de son mutisme lorsqu'il reçut une lettre envoyée par un hibou petit-duc à l'air stupide mais vif, un étrange mélange si on ajoutait à cela sa rousseur qui le faisait ressembler à un membre de la famille. Un autre hibou, identique au premier s'approcha des jumeaux et leur tendit une enveloppe bleue.

Les deux examinèrent longuement le bout de papier tandis que Ron entamait déjà sa lecture. Voyant qu'il n'était rien arrivé à leur petit-frère, Fred décida d'ouvrir l'enveloppe. Mauvaise idée. Aussitôt une épaisse fumée d'un bleu azur les enveloppa et quelques secondes plus tard, la famille Weasley ne comptait non plus neuf rouquins, mais sept rouquins et deux bleuâtres. La couleur n'avait non seulement déteint sur leur chevelure, mais aussi dur leurs dents, leurs iris et le bout de leur nez. Et alors la chose la plus étonnante arriva, Ron explosa de rire.

Cela n'était pas arrivé depuis si longtemps que la petite famille mis du temps à se remettre du choc, fixant bêtement le garçon avant de se mettre à ricaner eux aussi. Les deux jumeaux ne prirent en aucun cas les moqueries méchamment et rirent de bon cœur avec leur famille. Seul Percy semblait aussi stoïque qu'à l'accoutumée.

Finalement, le calme revint peu à peu à la table des Weasley et chacun repris son petit-déjeuner là où il l'avait abandonné. Le silence tranquille de ce samedi matin fut une nouvelle fois brisée par Ron.

« Altaïr demande si je pourrai aller chez lui quelques jours à partir de lundi.

- Bien sûr mon chéri. Je te déposerai chez lui par Cheminette.

- Ce n'est pas juste ! » s'exclamèrent en cœur les jumeaux. « A nous, il demande seulement…

- De venir mercredi matin. » compléta George.

« Eh bien il semblerait qu'il est choisi son préféré. » nargua Ron gentiment, tous savaient que les jumeaux ne se sentaient pas réellement offensés.

« A quelle heure demande-t-il de venir ?

- seize heures. » répondit Ron après avoir cherché l'information sur sa lettre. « Il t'invite pour boire le thé.

- J'aimerai moi aussi le revoir. Il est si gentil et bien élevé. »

La mère et son fils arrangèrent les derniers détails du départ de Ron, comme ce qu'il devrait emmener dans son sac ou quel genre de gâteau elle devrait préparer au garçon pour le remercier de son invitation. Plus loin, les jumeaux réfléchissaient déjà à une idée de vengeance à faire subir à leur ami.

« Il n'a pas l'air du type à avoir des oiseaux aussi petits et ridicules. » nota Ginny en se souvenant des airs froids et aristocratiques du garçon.

Aussitôt, les deux hiboux tournèrent leurs têtes à 180C vers la jeune fille, comme s'ils avaient compris ce qu'elle venait de dire.

« Il les a achetés parce que son arrière-grand-père ne supportait pas l'idée d'être servi par autre chose qu'un hibou grand-duc et que cela l'amusait de l'embêter.

- Comment est-ce qu'ils s'appellent ? » demanda la jeune fille en leur donnant des petits bouts de bacon.

« Celui avec les aigrettes noires, c'est Forge. Celui avec les blanches, c'est Gred. » informa Ron sous les rires de la famille.

Fred et George quant à eux n'avaient pas l'air d'avoir encore digérer que leur ami avait donné leurs surnoms à deux piafs aux airs aussi crétins. Le pire était que pour toute explication, Altaïr s'était contenté de dire : « C'est comme pour vous. La première fois qu'on vous voit, on se dit que vous êtes les plus stupides de Gryffondors. Et quand on y regarde de plus près, c'est encore pire parce qu'on réalise que vous êtes les plus gros crétins de Poudlard. » Maudit Serdaigle sans filtre.

Pendant le reste du week-end, Ron ne cessa de fixer l'horloge de la famille, attendant patiemment que les heures défilent. Il avait tellement hâte de revoir Altaïr.

Lorsque le jour J arriva, Ron s'empressa de rentrer dans la cheminée, une poignée de poudre verte dans la main. Il lança celle-ci à ses pieds et s'écria « 12 Square Grimmaurd, Manoir Black ! » Puis il disparut pour réapparaître dans le salon de son ami. Dans sa précipitation, il éprouva quelques difficultés à sortir sans vaciller dans la cheminée, cependant Altaïr était là pour l'aider à se réceptionner. Les deux amis se saluèrent chaleureusement en attendant l'arrivée de Mrs Weasley qui arriva à son tour dans le salon quelques minutes plus tard, une immense tarte à la mélasse dans les mains.

Altaïr s'empressa de la débarrasser et déposa le gâteau sur la table basse sur laquelle reposait déjà un service à thé et quelques biscuits. Quelques secondes plus tard, un long couteau et quatre assiettes apparurent sur le meuble, Kreattur étant certainement derrière cela et Altaïr put découper la tarte et servir ses invités. Il reconnut aisément les talents de cuisinière de la matriarche, ses plats étant toujours aussi délicieux qu'aux dernières vacances.

Ron voulut questionner son ami sur la présence de la quatrième assiette, cependant il n'eut pas à demander pour avoir sa réponse puisqu'un grand homme émacié à l'air fatigué et dont les cheveux devenaient grisonnants entra dans la pièce. Quelques cicatrices barraient son visage ce qui le rendait quelque peu intimidant, cependant son regard doux et son sourire accueillant chassa bien vite cette impression. Etrangement, malgré la richesse d'Altaïr, l'homme était habillé très simplement et ces vêtements, bien que n'étant pas des haillons, semblait avoir déjà pas mal vécu.

« Bonjour, je suis Remus Lupin, le parrain d'Altaïr. » se présenta-t-il poliment en entrant dans la pièce.

Il s'installa dans le canapé qu'occupait déjà Altaïr et commença la discussion sur un sujet neutre, Poudlard. Mais rapidement, les deux adultes finirent par ne parler qu'entre eux et ne semblèrent même pas remarquer le départ des deux enfants. En effet, ces derniers en voyant qu'aucune attention ne leur était accordé décidèrent de se rendre dans la chambre d'Altaïr en déposant le sac de Ron au passage dans sa chambre d'invité.

« Alors je sais que je suis en retard, mais demain, nous allons fêter ton anniversaire.

- C'était en mars.

- Oui je sais, le 1er mars. Mais la météo d'hivers ne convient pas pour le cadeau que je souhaite te faire. Demain nous le fêteront juste nous deux et les jumeaux nous rejoindrons mercredi pour ta deuxième surprise. »

Ron fixa quelques instants son ami comme s'il cherchait un mensonge sur ses traits. Cependant la gêne prit bien vite le pas sur la surprise. Il n'avait rien offert à Altaïr lui, en réalité, il ne savait même pas la date d'anniversaire de son ami.

Malgré l'insistance de Ron, Altaïr tint bon et ne révéla rien de sa surprise ce qui frustra encore davantage le garçon. Cependant il oublia rapidement qu'il était censé bouder lorsqu'Altaïr lui proposa d'aller faire un peu de balai dehors en attendant le repas du soir. Excité à l'idée d'essayer le balai de compétition de son ami, Ron s'empressa de d'étaler les escaliers jusqu'à arriver au salon où sa mère discutait toujours avec Remus. Alors qu'il allait poursuivre sa route jusqu'au rez-de-chaussée, Altaïr attrapa son col et le fit se diriger vers la cheminée.

« Je vis en ville crétin, où veux-tu que je mette un terrain de Quidditch ici. » grogna-t-il en lui inquiquant l'âtre de pierre. Il empoigna un peu de poudre de cheminette et la jeta au pied de son ami en s'écriant : « Cabane de Quidditch des Black. »

Aussitôt le rouquin disparu dans une gerbe de flamme verte. Altaïr voulut suivre son ami mais une exclamation de Mrs Weasley le stoppa dans son mouvement. Il se tourna doucement vers elle et attendit qu'elle pose la question qui semblait tant la démanger.

« Est-ce que tu sais pourquoi Ron semble si triste depuis le début des vacances ? »

Altaïr réfléchit un instant avant de répondre. Ron lui avait avoué que sa mère n'avait pas été mis au courant de toutes les mésaventures qu'il avait traversé pendant l'année scolaire et son père tenait à ce que les choses restent ainsi. Qui sait comment la matriarche réagirait, peut-être que ses enfants n'auraient même plus le droit de se rendre à Poudlard. Elle était beaucoup trop protective pour avoir un jugement éclairé et impartial dès que cela concernait l'un de ses enfants.

« Il s'est disputé avec trois de ses amis. Ils ne l'ont pas vraiment bien traité à cause de sa maison et Ron semble enfin commencer à réaliser que ce n'est pas parce qu'il est à Serpentard qu'il ne mérite pas leur respect ou leur confiance.

- Est-ce qu'il s'agit des trois Gryffondors dont Ron parle souvent dans ses lettres ?

- Oui, Hermione Granger, Bem Shacklebolt et Thomas Potter. Je leur en ai déjà parler mais ils sont trop têtus pour comprendre ce qui ne va pas avec leur comportement. Je pense que si Thomas arrivait à revoir ses préjugés, alors ses deux amis le suivraient.

- Comment est-ce que ton petit-frère peut être si différent de toi ?

- Nous n'avons pas eu la même éducation. » trancha Altaïr qui ne souhaitait pas s'étendre sur le sujet de son éducation.

Lui ne s'était pas vu se faire répéter encore et encore que les Serpentards étaient tous de futurs mages noirs par James ou encore que tous les Mangemorts avaient fait partie de cette maison. Thomas ne savait pas encore penser par lui-même et cela ne lui serait certainement pas possible tant qu'il pensait que son père possédait la vérité absolue. Préférant ne pas poursuivre cette discussion ennuyeuse, Altaïr se dirigea à son tour vers la cheminée et prononça la même destination que pour Ron.

Quelques secondes plus tard, il avait disparu du salon Black pour réapparaître quelques dizaines de kilomètres plus loin en pleine campagne. Il sortit de la cheminée avec toute la grâce que lui avait enseigné Walburga à travers une centaine d'allers et retours entre le salon et le bureau du Square Grimmaurd qui était tous deux reliés par le réseau de Cheminette. La cabane n'était pas très grande et ne possédait que trois pièces. Deux vestiaires, l'un pour les femmes et l'autre pour les hommes ainsi que d'une pièce de vie.

Celle-ci était la plus grande. Dans un coin se trouvait une table pouvant accueillir au plus huit personnes et juste à côté était rangé plusieurs paquets de biscuits et quelques bouteilles en verre de jus de citrouille ou d'eau dans une armoire avec des tasses. Le reste de la pièce était consacrée au Quidditch, plusieurs malles contenant Vifs d'Or, Cognards, Souafles, battes et protections étaient collés à deux murs de la pièce. Sur le dernier mur se trouvait la porte, mais aussi et surtout une petite dizaine de balais accrochés minutieusement à des accroches spéciales. Une barrière invisible empêchait tout de même aux visiteurs de les toucher.

Ron ne semblait pas s'être aperçu du retard de son ami, trop obnubilé par la jolie collection de balais de luxe s'étendant devant lui. Ses yeux voyageaient du tout nouveau Nimbus 2001 qu'Altaïr venait d'acheter au magnifique Comète 290 un balai encore plus rapide que le vieux Comète 260 de Draco Malefoy en passant par plusieurs modèles de la marque Margotin.

« Je ne connais pas ces deux-là. » constata Ron en pointant deux balais, le plus clair et le rouge de la collection de son ami.

« Celui-ci est un Tanaka 4, il est un chêne blanc et provient d'une entreprise japonaise. L'autre vient d'Amérique Centrale et a été taillé dans le bois le plus cher du monde, de l'Acajou de Cuba. C'est mon nouveau balai pour cette année et a été fait sur mesure pour correspondre à ma morphologie et à ma croissance. Je l'ai appelé le Swietenia Black.

- Tu ne vas pas garder ton Margotin 90B, c'est pourtant une très bonne compagnie.

- Oui en effet, mais il avait quelques défauts qui ont pu être corrigé avec l'avancée dans le domaine des balais de compétitions, ça valeur sur le marché à presque baissé de 20 Gallions, c'est trois fois plus que celle du Nimbus 2000 malgré l'arrivée de son successeur sur le marché. Il était peut-être le meilleur balai existant pour un batteur il y a deux ans, mais les choses ont bien changé depuis. »

Ron n'en revenait pas, son ami n'avait vraiment pas conscience d'à quel point ce qu'il venait de dire était incroyable pour lui. Pouvoir changer de balai ainsi était quelque chose d'inimaginable pour lui dont Fred et George avait récupéré les vieux Brossdur de Charlie et Bill qui les avaient eux-mêmes hérité de leurs défunts oncles Fabian et Gideon. Lui, il savait déjà que jamais il ne pourrait espérer avoir son propre balai parce que ses parents n'en avaient pas les moyens.

Bien sûr il aimait sa famille, mais dans ces moments-là, il se sentait comme un misérable. Peut-être qu'il avait reçu beaucoup plus d'amour et de chaleur dans sa vie qu'Altaïr, cependant il lui serait toujours impossible d'espérer aspirer à une meilleure vie dans cette société où les paraître et la réputation pouvait aussi bien ouvrir que fermer des portes. Ron repensa alors à l'image que le miroir du Rised lui avait renvoyer. Il ne pourrait jamais devenir Ministre de la Magie, il le savait très bien parce que peu importe à quel point il pourrait être un sorcier exceptionnel, il resterait pour toujours un Traître-à-son-Sang. Il fut cependant rapidement sorti de ses sombres pensées par Altaïr qui lui demandait de prendre un balai.

Sans aucune hésitation, Ron empoigna le tout nouveau Nimbus 2001 dont tous les magazines de Quidditch parlaient depuis quelques semaines. Altaïr s'empara ensuite d'une des malles et la porta jusqu'à l'extérieur où Ron découvrit avec surprise un immense terrain de Quidditch. Lui qui s'attendait à découvrir un petit terrain vague ou un pré comme il y avait au Terrier se retrouva à voler entre les six buts et les lignes aériennes du terrain. Décidément, Altaïr ne faisait rien comme tout le monde.

« Ah quoi te sert un aussi grand terrain ? » demanda-t-il finalement lorsqu'ils firent une pause.

« Pollux me l'a fait construire il y a un an et demi pour que je puisse venir jouer avec mes amis. »

Ron le regarda d'un air éberlué pendant quelques secondes, ses globes oculaires semblant vouloir sortir de ses orbites. Ce ne fut qu'au bout d'une longue minute qu'il put enfin sortir de son état de choc.

« Tu devrais arrêter de dépenser ton argent comme ça ou tu vas finir ruiner !

- Ne t'en fais pas Ron, je le fais louer pendant l'année scolaire à des associations ou bien à des groupes d'amis qui cherchent un terrain pour un anniversaire ou une fête. Je pense que d'ici sept ans, les frais d'entretien et de construction seront entièrement remboursés. »

Ron le fixa à nouveau pendant quelques secondes. Altaïr semblait tellement mature par moment qu'il avait l'impression de parler à un adulte, lui ne s'était jamais intéressé aux finances ou autres trucs du genre. Cependant en songeant à quel point Altaïr investissait ses Gallions dans divers domaines, il songeait de plus en plus à faire des économies pour pouvoir investir lui aussi un jour. Peut-être qu'ainsi, même avec un faible salaire, il pourrait gagner un peu plus que le sorcier lambda.

Le reste de l'après-midi, Ron et Altaïr s'amusèrent à se faire des passes ou bien à chercher le Vif même s'ils n'étaient pas très doués pour cela. Mais ce que préférait Ron était lorsqu'il enfilait les protections de gardiens et se plaçait devant les buts pour arrêter les Souafles que son ami lui lançait. Il savait qu'il n'était pas encore assez doué et rapide pour postuler à ce poste, mais il espérait que d'ici deux ou trois ans, il puisse obtenir le rôle de gardien dans l'équipe de Serpentard. Cependant il fallait encore que pour cela, Malefoy ne fasse pas jouer les relations de son père pour l'empêcher de jouer.

Ce ne fut qu'aux alentours de dix-neuf heures que les deux garçons cessèrent de voler puisque Remus avait envoyé Kreattur, leur elfe de maison, pour les prévenir que le repas était presque prêt. Ils s'empressèrent alors de ranger tout le matériel mais alors que Ron allait reposer son Nimbus, Altaïr l'en arrêta.

« Non, j'aimerai que tu le ramènes au Square. Il est pour toi.

- Non, tu ne peux pas faire ça ! » s'exclama Ron.

« Bien sûr que si, c'est moi qui l'ai acheté et j'en fais ce que je veux. De toute façon il ne me servira à rien ici à part prendre la poussière. Alors laisse-moi te l'offrir. Mais ne t'en fais pas, je t'en achèterai un sur mesure le jour où tu te décideras à postuler dans ton équipe.

- Et si je ne suis pas pris ?

- Eh bien, je suppose que je serai obligé de te botter le cul. » souris sadiquement Altaïr. « Maintenant rentre dans cette cheminée, on doit encore prendre notre bain avant de manger et je crève la dalle. »

Quelques peu effrayé à l'idée de se retrouver en compagnie d'un Altaïr affamé en plus d'agacé, Ron ne chercha pas à protester plus longtemps et s'engouffra dans la cheminée. De toute façon, Altaïr avait toujours le dernier mot.

Comme l'avait annoncé Altaïr, ils prirent chacun un bain rapide dans leur chambre respective et se rejoignirent dans la salle à manger où les attendaient déjà Remus. Les deux enfants s'installèrent à ses côtés et ce dernier rangea son journal qu'il n'avait pas encore eu le temps de lire aujourd'hui. Kreattur fit rapidement apparaître devant eux leurs assiettes bien remplis avant de se voir accorder le droit de prendre son repas lui aussi. Remus lui avait déjà à plusieurs reprises proposé de manger avec eux, cependant le vieil elfe avait toujours refusé et tenait beaucoup à continuer à prendre ses repas dans la petite pièce lui servant de chambre.

Pollux, l'arrière-grand-père de Altaïr, n'était visiblement pas présent. Cependant Ron ne posa aucune question à ce sujet.

Rapidement, Remus sut mettre leur invité à l'aise en lui demandant comment s'était passé leur petite escapade. Ron s'extasia alors sur les formidables capacités de son nouveau balai et de la fluidité avec laquelle il obéissait à chacun de ses mouvements à l'inverse du Brossdur 3 qu'il se partageait avec Ginny au Terrier. Ce fut seulement à l'arrivée du dessert qu'Altaïr fut intégré à la discussion par son parrain, le garçon étant d'un naturel assez silencieux, cela ne le dérangeait généralement pas de seulement observer et non de participer à un quelconque débat.

« J'aurais tout de même préféré que tu me préviennes que tu invitais un ami pour la soirée Altaïr, envoyer Kreattur me chercher à mon travail pour être présent à l'heure du thé à 15h50 n'était pas vraiment arrangeant.

- De toute façon tu étais sensé avoir congé aujourd'hui. » se défendit Altaïr, bien qu'il se savait en tort. Remus soupira.

« Et puis j'aurai préféré qu'il vienne dans deux ou trois jours pour… tu sais quoi. » marmonna finalement l'adulte.

« Il est déjà au courant.

- Au courant de quoi ? » coupa Ron de plus en plus perdu.

« Que nous sommes des loups-garous. »

Ron hocha de la tête, approuvant les propos de son ami sous le regard éberlué de l'adulte. Apparemment Altaïr avait omis de parler de cela à son parrain.

« On passe les pleines lunes ensembles depuis quelques mois et …

- Tu es un Animagus !? » coupa Remus.

Cependant son regard se fit de plus en plus perdu lorsque Ron nia. Finalement, les deux amis se retrouvèrent à expliquer comment est-ce que le rouquin avait découvert la condition de son ami. Le test de courage des jumeaux, le face à face entre l'humain et la bête, le philtre lunaire qui permettait à Altaïr de garder le contrôle de son loup et l'apaisement que Ron lui procurait lors des transformations. Si depuis qu'il avait pris le philtre, Altaïr avait cessé de s'infliger lui-même diverses blessures, il n'avait pas pour autant cessé de souffrir pendant les pleines lunes ou bien de ressentir un sentiment de malaise. Cependant grâce à la présence de son ami, il vivait ses transformations de mieux en mieux.

Lorsqu'ils finirent leur histoire, Remus était bouche-bée et ce ne fut que plusieurs longues minutes plus tard qu'il parvint à surmonter le choc. Son filleul était incroyable, il le savait déjà depuis un moment, cependant c'était bien la première fois qu'il entendait parler d'un lycanthrope ayant un contrôle total de son loup. Stupéfiant.

Remus posa plusieurs questions aux deux garçons mais dut finalement prendre congé vers vingt heures pour rejoindre une meute dans le nord de l'Angleterre. Cela avait été la seule solution pour ne pas souffrir encore davantage pendant ces transformations puisque la présence d'autres loups permettait au moins au sien de ne pas s'infliger lui-même des blessures. C'est ainsi que trois ans auparavant, Remus avait trouvé une meute avec qui partager ses pleines lunes, Altaïr l'y avait accompagné quelques fois avant d'entrer à Poudlard, cependant cela ne semblait plus lui être nécessaire.

Les deux garçons quant à eux rejoignirent la chambre d'Altaïr et s'installèrent sur le grand lit de ce dernier. Au moment où Altaïr sentit que la transformation allait bientôt survenir, il se dévêtit et Ron lui tourna le dos, toujours aussi pudique. C'est ainsi que les deux garçons s'endormir quelques minutes plus tard, après tout le lendemain serait une journée chargée.

Le lendemain, Ron et Altaïr se réveillèrent aux alentours de dix heures. Ils prirent un copieux petit-déjeuner et décidèrent de jouer aux échecs pendant quelques temps avant de finalement décider de jouer à la bataille explosive. Ce fut seulement une vingtaine de minutes après midi que l'estomac de Ron les rappela à l'ordre et sous le rougissement gêné de ce dernier, ils décidèrent de déjeuner.

Vers quatorze heures, Altaïr entraîna Ron vers sa chambre et lui demanda d'enfiler une tenue qu'il lui avait spécialement acheté pour l'occasion. Il s'agissait d'une simple chemise vert bouteille assorti à son regard vairon et qui s'accordait assez bien avec ses cheveux roux. Le pantalon, bien que semblant coûteux, était très simple et d'un noir profond.

« Il y a des sortilèges dessus qui nous permettront de ne pas avoir trop chaud pendant la journée, ni trop froid ce soir. » lui expliqua son hôte.

Par la suite, Altaïr demanda à Kreattur de leur préparer un sac avec deux bouteilles en verres de jus de citrouille et une autre avec de l'eau ainsi que quelques cookies au cas où les snacks sur place ne seraient pas à leurs goûts. Ne comprenant toujours pas où est-ce qu'ils se rendaient, ce fut avec excitation et appréhension que Ron attrapa la tasse à café fournit par le Ministère qui leur servirait de Porte-au-Loin.

Etrangement le plus nerveux d'eux deux semblaient être Altaïr. Si Ron le connaissait moins bien, il n'aurait certainement pas remarqué ses épaules crispés et son regard fuyant. Même ses doigts tremblaient légèrement lorsqu'il les tendit vers la tasse. Cependant le jeune Weasley ne fit aucune remarque.

Tout devint clair dans l'esprit de Ron lorsqu'ils apparurent dans une loge VIP surplombant un immense terrain de Quidditch et dont les tribunes étaient flanquées de plusieurs drapeaux et banderoles. Certaines étaient à l'effigie des Tornades de Tutshill et d'autres à celle des Canons de Chudley, l'équipe favorite de Ron. Les larmes aux yeux, il ne put s'empêcher de sauter de joie avant de faire une accolade puissante à son ami. Il savait que ce dernier n'était pas vraiment tactile, cependant les mots ne pourraient jamais exprimer à quel point il était heureux d'assister pour la première fois de sa vie à un vrai match de Quidditch professionnel.

Le reste de l'après-midi se déroula comme sur un nuage pour le jeune sorcier. Il avait pu acheter plusieurs dizaines de sucreries à l'un des stands de l'évènement, les Canons de Chudley avaient partagé un match endiablé contre les Tornades. Aucunes des équipes ne semblaient vouloir laisser gagner l'autre, pourtant le talent indéniable du gardien des Canons fit clairement pencher le score en leur faveur. Il arrêtait plus de but que son adversaire alors que les deux forces d'attaques étaient à peu près équivalente.

Finalement, les Tornades perdirent même la course poursuite contre le Vif D'or et les Canons remportèrent une magnifique victoire avec un score de 460 à 240. Et enfin, il avait reçu un poster signé par chaque membre de l'équipe et à sa plus grande satisfaction, la signature de Gordon Horton, le gardien de l'équipe, était la plus grosse des sept.

Le match s'étant arrêté aux alentours de dix-huit heures, les deux amis décidèrent de rentrer rapidement au Square afin de déposer leurs affaires et raconter leur après-midi à Remus qui était entre-temps rentré de son escapade nocturne.

Cependant Ron fut une nouvelle fois traîné en dehors du Square moins d'une heure plus tard, mais par cheminette cette fois-ci. Altaïr les fit se rendre jusqu'au Chadron Baveur et de là, ils traversèrent le Chemin de Traverse jusqu'à arriver devant un restaurant que Ron connaissait bien désormais, le restaurant de la famille Welsh.

C'est ainsi que comme la fois précédente, un serveur les accompagna jusqu'à la table la plus reculée du restaurant et leur apporta quelques minutes plus tard la carte. Cette fois-ci, Altaïr laissa à son invité le choix quant à son plat et prit pour lui-même un carpaccio de canard, Ron quant à lui opta pour un foie gras poêlé et un chutney d'oignons.

Le repas se déroula sans encombre, Ron toujours aussi émerveillé par le match que les Canons avaient brillamment gagné quelques heures auparavant. Cela était certainement la meilleure journée qu'il n'ait jamais vécu, d'autant plus qu'elle se terminait avec un délicieux fondant au chocolat.

xxxxxxx

Le réveil du mercredi fut bien moins agréable que celui de la veille. Altaïr avait en effet un programme très chargé pour cette journée-là et c'est ainsi qu'à peine sept heures du matin sonné, il s'engouffra dans la chambre de son ami et ouvrit en grand les larges rideaux de sa chambre. Ne lui laissant pas même le temps de rouspéter, il le souleva de son lit sans aucunes difficultés et le jeta dans la salle de bain avec plusieurs vêtements pour qu'il prenne une douche et s'habille. Cette fois-ci ce n'était pas la classe et le chic qui était de mise, mais plutôt un style décontracté et vacancier. C'est ainsi que moins d'un quart d'heure plus tard, Ron sortit de la salle d'eau vêtu d'un t-shirt blanc et d'un short noir à l'inverse d'Altaïr.

Toujours aussi impatient, Altaïr l'emmena jusqu'aux cuisines où Remus finissait déjà son café et parti pour se rendre au travail moins de cinq minutes plus tard alors que Ron entamait à peine son premier toast.

« Où allons-nous aujourd'hui ?

- C'est une surprise Ron, je ne peux pas te le dire. »

Et en effet, aucun des stratagèmes du garçon ne parvint à délier la langue de son ami à sa plus grande frustration. Une fois son petit déjeuner terminé, Ron fut envoyé dans le salon pendant qu'Altaïr aidait Kreattur à préparer leur sac pour la journée. Et c'est ainsi que les deux enfants s'engouffrèrent dans la cheminée seulement cinq minutes avant huit heures, heure d'ouverture du Ministère.

Ne comprenant toujours pas la raison de leur présence en ces lieux, Ron se laissa guider par Altaïr jusqu'à l'accueil du grand hall d'entrée où une petite femme replète répondait aux questions des quelques sorciers qui ne trouvaient pas leur chemin. Lorsque ce fut leur tour, Altaïr demanda à la sorcière le numéro de la pièce dans laquelle les attendaient leur Porte-au-Loin et Ron pensa à s'enfuir en pensant qu'il devrait une nouvelle fois subir cet horrible moyen de transport. Cependant il se retint d'agir aussi puérilement en songeant que c'était pour le bien de sa surprise.

Une fois arrivés à l'étage en question, un sorcier gardant l'entrée de la salle trois examina rapidement leur baguette et le papier que lui tendait Altaïr avant de les autorisés à pénétrer la pièce. Cette dernière était circulaire et au centre de celle-ci se trouvait un petit pilier d'une hauteur d'un mètre environ et sur lequel était posé un chandelier.

« Ils ne savent vraiment plus quoi choisir comme Porte-au-Loin. » grommela Altaïr avant de poursuivre plus haut. « Le départ est prévu pour 8h30, nous avons vingt minutes d'avance, tu veux faire une partie de bataille explosive ? »

Ron hocha vivement de la tête en s'installant à même le sol en face de son ami qui sortait déjà un paquet de carte de son sac. Cependant les deux sorciers n'eurent que le temps de faire deux parties avant que deux tornades rousses ne pénètrent dans la pièce en compagnie d'Arthur Weasley. Ce dernier salua rapidement son fils cadet et Altaïr avant de s'excuser, c'est qu'il avait déjà quinze minutes de retard à cause des deux jumeaux.

Cependant les quatre garçons n'eurent pas le temps de parler très longtemps puisqu'une voix aigüe et très désagréable résonna dans la pièce.

« Le Porte-au-Loin numéro 3-257-C en destination de la Chambre 111, Port Aventura, Tarragona, Espagne (nda : anachronisme de 1995) va s'enclencher dans 20…19…18… »

Ne souhaitant pas louper leur départ, les quatre adolescents s'agrippèrent chacun à un bras du chandelier et quelques secondes plus tard, ils disparurent pour réapparaître à quelques centaines de kilomètres de là. A son plus grand amusement, Altaïr fut le seul à se réceptionner sur ses pieds, les trois autres s'écroulant les uns sur les autres à même le sol. Ron avait au moins eu la chance d'atterrir au sommet de la pile ce qui avait considérablement amorti sa chute au contraire de Fred qui se faisait écraser par ses deux frères.

Deux rires résonnèrent alors dans la pièce et quelques secondes plus tard, deux autres rouquins se jetèrent dans la mêlée. Ce ne fut qu'une dizaine de minutes que les garçons cessèrent leur bataille de chatouilles afin de récupérer leurs souffles. Pendant ce temps, Altaïr avait rangé dans une armoire les vêtements de rechanges de Ron et lui-même aux côtés de ceux déjà présents, certainement appartenaient-ils aux deux rouquins qui étaient arrivés la veille au soir.

« Bill, Charlie, qu'est-ce que vous faites là ?! » s'exclama finalement Ron, toujours aussi surpris.

« Quand Black…

- Appelle-moi Altaïr » coupa ledit Black.

« D'accord, appelle moi Bill ou William, c'est comme tu préfères. Du coup, je disais que quand Altaïr et Maman nous ont contacté pour ta fête d'anniversaire en retard, on a tout de suite accepté. » Expliqua Bill en ébouriffant les cheveux de Ron.

« Au fait Ron, Altaïr n'a pas voulu nous dire …

- qu'est-ce qu'il avait prévu pour ta première surprise. » compléta George d'un air mi boudeur, mi espiègle.

Aussitôt, le regard de leur petit-frère s'illumina et il s'empressa de tout leur raconter sous le regard amusé d'Altaïr et de ses frères. Il parla de la loge VIP, des autographes, du match spectaculaire, du restaurant et même du Nimbus 2001 que lui avait offert son ami. Ce fut finalement Altaïr qui mit fin à son long monologue prêt d'une demi-heure plus tard en lui faisait remarquer que s'il continuait ainsi, ils seraient encore là demain. Gêné par son emportement, Ron attrapa le maillot de bain que lui tendait son ami avant de s'enfermer dans la salle de bain.

Pendant ce temps dans la chambre, les cinq autres garçons retiraient simplement leur t-shirt et leur short puisqu'ils avaient déjà enfilé leur short de bain avant de partir, connaissant déjà le programme de la journée. Comme toujours, un silence pesant s'abattit dans la pièce lorsque les regards se posèrent sur le corps d'Altaïr, cependant ce dernier fut vite chassé lorsque Ron ressortit de la salle de bain.

« Viens par-là Ron, je vais te mettre de la crème solaire dans le dos. » conseilla Altaïr en avisant la peau blanchâtre de son ami.

Apparemment seul Charlie et Bill avait la capacité de bronzer dans la famille puisque même avec les nombreuses heures passées à dégnomer leur jardin où à jouer dans la rivière non loin de leur maison, Ron, Fred et George avait toujours une peau de porcelaine. Les six sorciers quittèrent rapidement leur immense chambre pour rejoindre l'extérieur et alors que Ron s'attendait seulement à découvrir une piscine ou peut-être la mère, il tomba face à d'immense structure de métal, de plastique et divers bassins d'eau qu'Altaïr appela parc aquatique.

Ne voulant pas brusquer son ami qui semblait quelque peu inquiet à l'idée de traverser l'un des nombreux toboggans du parc, Altaïr décida qu'il serait préférable de commencer par parcourir l'une des rivières artificielles de l'endroit sur de grosses bouées leur permettant de flotter.

Les garçons enchaînèrent ensuite diverses attractions leur procurant de plus en plus d'adrénaline jusqu'à ce que leurs estomacs affamés les rappels à l'ordre. Ne voulant pas se prendre la tête pour le repas du midi, ils se contentèrent de s'arrêter dans un snack du parc et d'y acheter six sandwich ainsi que quelques pâtisseries pour le dessert dont des donuts, des cookies et des brownies. Ne connaissant pas la plupart des boissons moldues, Ils en choisirent chacun une dont la couleur leur plaisait et se dirent que si cela ne leur plaisait pas, il se contenterait de la donner à Altaïr qui semblait pouvoir manger et boire tout et n'importe quoi. Non content de servir de poubelle de table, Altaïr décida de renverser les bouteilles de Coca-Cola, d'Orangina et de Sprite que lui tendaient les trois plus jeunes frères sur leurs têtes.

C'est ainsi que cinq minutes plus tard, Fred, George et Ron durent quitter leurs serviettes à cause des boissons sucrées qui leur collaient à la peau. C'est donc à la recherche des douches les plus proches, qu'ils laissèrent Altaïr en compagnie des aînés de la fratrie. Pour l'instant, les trois sorciers n'avaient pas beaucoup parlé entre eux, Bill et Charlie préférant se concentrer sur leurs frères tandis qu'Altaïr ne parlait pas beaucoup par nature. Ce fut finalement Charlie qui brisa la glace, après tout il connaissait déjà l'adolescent pour avoir partagé certains de ses week-end en sa présence et celle d'Hagrid dans la forêt interdite. Ils avaient même échangé quelques lettres pendant l'année scolaire, Altaïr lui envoyant des photos du nouvel animal de Hagrid. Il avait hâte de pouvoir rencontrer Touffu.

« Cette cicatrice, je ne connais qu'une seule créature magique capable de laisser une telle morsure.

- Un loup-garou. » compléta William. Altaïr hocha de la tête. « Sont-ils au courant ?

- Ron oui. C'est la seule personne avec mon petit-frère et les professeurs à savoir à Poudlard.

« A cause des préjugés de Maman, Ron n'est parfois pas très ouvert d'esprit. On avait un peu peur de la réaction qu'il aurait pu avoir s'il n'était pas encore au courant. Mais visiblement il l'a bien pris.

- Tu sais William, depuis sa répartition à Serpentard, Ron a pas mal évolué. Je pense qu'il comprend ce que c'est que d'être différent ou rejeté et préféra ne juger quiconque sur ce point. » répondit tristement Altaïr en repensant à la façon dont plusieurs élèves avaient jugé son ami à cause de sa maison ou de sa famille avant même de la connaître.

Bill voulut demander plus de précisions, mais les trois cadets de la famille étaient déjà de retour et s'ébrouèrent sur Altaïr pour se venger. Altaïr quant à lui préféra coincer le plus proche des trois, soit George, sous son bras et de lui frotter énergiquement le crâne.

« Arrête Altaïr, je vais devenir chauve avant leur à cause de toi ! » s'égosilla-t-il d'un air faussement horrifié et Altaïr le relâcha finalement en faisant mine de ne pas avoir réalisé la gravité de ses actes.

Le reste de la journée se déroula dans la bonne humeur la plus total et même le léger affrontement entre Bill et Altaïr pour savoir qui payerait le restaurant ne put briser la joie du moment. C'est ainsi que cinq sorciers satisfait et un William grincheux d'avoir perdu une bataille contre un gosse de quatorze ans regagnèrent leur chambre en début de soirée. Il ne fallut pas longtemps avant que chaque garçon ne rejoigne son lit, épuisé par l'agréable journée qu'ils avaient passé. Finalement, il ne resta plus qu'Altaïr et son livre d'éveillé.

Cependant cela fut de courte durée puisqu'une petite main retira vivement l'ouvrage d'entre celles du Black et que Ron, qui n'était autre que l'auteur de ce crime, n'oblige Altaïr à s'allonger pour lui servir d'oreiller vivant.

« Merci pour tout Altaïr, c'est le plus bel anniversaire de toute ma vie. » Altaïr ne répondit pas. « Pourquoi est-ce que tu as peur des Portoloins ? » osa finalement demander Ron.

Son ami resta quelques instants silencieux et il bloqua son dos contre son torse afin que Ron ne puisse pas se retourner et le dévisager. Il avait dû aborder un sujet délicat pour Altaïr.

« Callidora, elle fait partie de ma famille lointaine. La cousine de la mère de ma grand-mère ou quelque chose comme ça. Elle est morte dans un accident de transplanage.

- Je suis désolé.

- J'étais avec elle. » Il fit une courte pause avant de reprendre. « Je suis resté trois semaines dans un coma magique, les médicomages m'ont dit qu'ils ont dû soigner plus de quarante pourcents de mes organes internes et que mon bras était presque entièrement arraché quand je suis arrivé à Ste-Mangouste. C'est un mirage que je ne sois pas manchot ou même en vie. »

Altaïr sembla ensuite se perdre dans ses pensées et ne prononça plus un seul mot pendant plusieurs longues minutes. Ron comprenait pourquoi son ami était anxieux en prenant un Portoloin. Bien que ce moyen de transport soit bien plus sûr que le transplanage sorcier, il n'en restait pas moins que les sensations en était tout de même similaires.

« C'est quand ton anniversaire à toi ? » changea finalement Ron de sujet.

« Ça n'a pas d'importance. Je ne l'ai jamais vraiment fêté.

- Quoi ? » s'exclama Ron avant de baisser le ton suite à un coup de coude de la part de son ami. « Pas une seule fois ? Même avec Thomas ?

- Et bien, Walburga et Pollux m'offrait bien un cadeau le matin, mais c'est tout. Pour Tommy, je ne crois pas qu'il connaisse la date exacte.

- Dans ce cas, a ton prochain anniversaire, on le fêtera ensemble avec un immense gâteau et plein de bonbons. » promis Ron en entrelaçant son petit-doigt avec celui de son ami, c'était une promesse.

« 31 octobre. » souffla finalement Altaïr alors qu'il sentait Ron s'endormir contre lui.

Cependant il fut certain que l'autre l'avait parfaitement entendu car même dans son état de fatigue avancé, il eut encore la force de lui répondre un faible « ok ».

Un peu plus loin, Bill et Charlie se dirent que ces deux-là s'étaient bien trouvés. Ron avait le protecteur dont il avait tant besoin pour surmonter ses harceleurs à Poudlard tandis qu'Altaïr semblait enfin avoir trouvé sa place auprès de quelqu'un qui l'acceptait comme il était.

Le lendemain matin, les deux aînés de la fratrie furent les premier à devoir prendre congé puisque leur travail en Egypte pour l'un et en Roumanie pour l'autre les attendait et leurs patrons respectifs n'accepteraient certainement aucun retard de leur part. Les quatre autres adolescents décidèrent de rester une journée de plus dans le parc aquatique dans le but de pouvoir tester les dernières attractions qu'ils n'avaient pas eu le temps d'essayer la veille.

Ce ne fut qu'aux alentours de vingt heures qu'ils regagnèrent l'Angleterre et le Square Grimmaurd. Epuisé, Fred et George ne parvinrent même pas à finir leur repas avant de s'endormir sur la table à manger sous le pouffement moqueur de Ron. Ses grands-frères étaient de véritables petites natures. Sans aucun remord, Altaïr et Ron les abandonna dans la cuisine alors qu'ils rejoignaient chacun leur chambre une dizaine de minutes plus tard. Bien décidé eux aussi à profiter de la nuit pour se reposer.

Le lendemain matin, Altaïr et Ron retrouvèrent les jumeaux dans la même position que la veille, bien que Fred semblait près à rencontrer le sol de la salle à manger à tout moment. Amusés, les deux amis se placèrent chacun derrière l'un des jumeaux et les secouèrent fortement afin de les réveiller. Rapidement des cris indignés s'élevèrent dans les airs et tout ce vacarme ne prit fin qu'une vingtaine de minutes lorsqu'un Pollux à l'air bougon pénétra dans la pièce.

Apparemment, la bataille improvisée avait réveillé le vieil homme, pourtant ce dernier ne fit aucune remarque. Il prit seulement un toast et une tasse de café avant de disparaître à nouveau dans les escaliers, non s'en avoir lancé un sortilège sur le sol carrelé de la cuisine. Au moins, maintenant les garçons ne risquaient plus de faire de mauvaise chute avec une telle épaisseur de matelas sous leurs pieds.

Ron faisait tranquillement ses courses pour la nouvelle rentrée en compagnie de sa famille lorsqu'il tomba nez à nez avec Thomas dans la librairie du Chemin de Traverse. Le garçon semblait vouloir lui parler mais à son plus grand soulagement, Gilderoy Lockhart qui faisait une séance de dédicace au même moment empoigna le jeune Potter et l'obligea à participer à une séance photo en sa compagnie.

Voulant en profiter pour s'échapper, Ron fonça vers la sortie mais rentra malencontreusement dans un autre élève qui souhaitait apparemment faire lui aussi ses courses dans cette boutique. Alors qu'il s'excusait dans un marmonnement, bien décidé à poursuivre sa course, Ron fut interrompu dans son mouvement par une voix nasillarde qu'il pourrait reconnaître entre mille. Pourquoi avait-il fallu qu'après Thomas, il tombe sur Draco Malefoy.

« Tu penses vraiment pouvoir me bousculer et t'en tirer aussi facilement Weasel ? » se moqua Draco en lui faisant un croche-pied.

Au plus grand mécontentement du blondinet, il parvint à garder son équilibre malgré la pile de livre qui menaçait de tomber de ses bras. Sa mère le tuerait pour avoir abîmer ses livres alors qu'il venait de les acheter.

« Je ne pensais pas que ta famille avait assez d'argent pour te payer tous ces bouquins, ton père aurait-il eu une augmentation ? »

La jeune rousse voulut lui répondre, cependant Ron s'empressa de lui donner un léger coup de pied pour la faire taire. Peut-être que cela le soulagerait sur le moment de refermer le claquet de ce crétin prétentieux, cependant ils savaient tous deux que Malefoy lui revaudrait ça le jour même de la rentrée certainement dans leurs dortoirs. Bien que Blaise intervenait parfois en sa faveur ou que Nott se plaignait régulièrement du bruit et du manque de manière de Draco, il était bien conscient que ces deux-là ne pouvaient pas toujours être sur le dos du blondinet sans en récolter ses foudres ou avoir l'air d'être ami-ami avec un Traître-à-son-Sang.

Comprenant le message, Ginny se tut, cependant Malefoy ne fut toujours pas satisfait et chercha donc à blesser plus fortement les Weasley. Ce n'était pas drôle s'il n'avait pas de réactions de leur part.

« Oh, il semblerait que non au vu des affaires de ta petite-sœur. » renifla Malefoy en avisant le vieux chaudron et les livres rapiécés que tenait Ginny. « Je comprends maintenant pourquoi tu manges autant à Poudlard, tu fais des réserves parce que ta pauvre famille n'a pas l'argent pour t'offrir trois repas décents par jour. »

Ginny voulut une nouvelle fois intervenir, mais le pied de Ron ne fit qu'écraser le sien plus fort. Enrageant silencieusement, la rouquine lança son regard le plus noir qu'elle avait en stock à Malefoy. Même Ron devait avouer qu'elle était effrayante ainsi et que Malefoy avait donc une bonne excuse pour avoir amorcé un mouvement de recul. Cependant il butta contre quelqu'un et se tourna vivement vers ce dernier. Décidément, bien trop de personne osait le bousculer aujourd'hui.

A sa plus grande horreur, il s'agissait d'Altaïr et si son regard glacial signifiait bel et bien son envie de meurtre à son encontre, il était alors impossible pour Draco d'empêcher un glapissement effrayé de passer la barrière de ses dents. Un sourire cruel apparut sur les lèvres du Black et ce dernier attrapa les deux joues de son cousins éloignés.

Alors qu'il allait ouvrir la bouche pour le reprendre sur son comportement honteux, Altaïr fut interrompu par la voix du père du garçon qu'il était en train de martyriser. Lucius s'approcha à grand pas de lui et Altaïr fit signe aux deux Weasley de se cacher derrière une étagère de livre non loin d'eux. De là où il était, il y avait encore une chance que l'aristocrate ne les ait pas encore vu.

« Bonjour mon oncle. » Bien qu'il ne soit pas vraiment son oncle, Altaïr avait pris l'habitude de l'appeler ainsi quand il vivait encore chez Cygnus, juste pour l'agacer. « J'étais justement en train de remarquer que peu importe l'âge de Draco, ses joues sont toujours aussi douces. Une vraie peau de bébé. »

Lucius tiqua au mot bébé. Son fils n'était pas un bébé, c'était l'héritier d'une famille riche et puissance, pas un bambin.

« Je constate aussi que c'est toujours tante Narcissa qui choisit ses vêtements, cette jolie chemise rose bonbon s'accorde parfaitement à sa chevelure. Il est adorable. »

Cette fois-ci Lucius attrapa son fils par le bras et le tira d'un geste sec pour l'éloigner du Black. De pire en pire. Son fils n'était pas sensé être adorable, il devait paraître fort. Il fit glisser son regard le long de la silhouette de Draco et ne put que constater avec effroi qu'Altaïr avait raison. Son fils était bien plus mignon qu'impressionnant. Il allait devoir parler à sa femme dès qu'il rentrerait au manoir ainsi que préparer un programme sportif à son fils pour le renforcer un peu.

Déjà perdu dans ses pensées, il oublia de montrer son mécontentement au garçon pour son insolence à son égard. Lucius garda sa prise sur son fils et fit demi-tour pour se diriger vers la caisse. Il n'avait pas le temps de s'occuper du cas de ce morveux, il devait déjà s'occuper de celui de son fils.

Après son départ, Altaïr se tourna vers la cachette des deux Weasley et leur fit signe que c'était bon. Ginny resta planté devant le garçon quelques instants avant de fuir en rougissant vers là où se trouvait sa mère. Apparemment Lucius avait trouvé un nouveau Weasley avec qui se disputer. Cependant Altaïr et Ron n'y firent pas attention, le couple Weasley était assez fort pour se défendre seul. Ginny continuait cependant à jeter des petits coins d'œil à Altaïr.

Apparemment le Survivant n'était pas le seul à avoir réussi à attiser la curiosité et les rêves de princesse de Ginny. Après tout Altaïr avait toujours été très gentil avec elle lors de ses passages aux Terriers pendant les précédentes vacances. Cependant Ron n'était pas sûr d'être heureux de cet état de fait car bien qu'il sache qu'Altaïr pouvait se montrer profondément gentil, il était certain qu'il ne pourrait jamais répondre au besoin de Ginny. Se chercher une femme était loin de faire partie de ses priorités et cela risquerait de blesser sa petite sœur si innocente.

Altaïr et lui parcoururent quelques allées et dès que Ron semblait s'arrêter un peu trop longtemps sur la couverture d'un livre, le garçon le déposait sur la pile qu'il avait déjà en bras. Ce fut seulement une fois qu'il remarqua son manège et le rouquin cessa tout bonnement de regarder autour de lui. Altaïr se contenta de soupirer avant d'aller vers la caisse et payer les quatre livres qui avait intéressé Ron. Sans surprise, ils étaient sur du Quidditch, des tactiques d'échecs complexes ou encore sur l'Histoire de la Magie. Etonnement Ron aimait bien cette matière, bien que Binns soit le professeur le plus ennuyeux de Poudlard.

Finalement, ils se postèrent à quelques pas de la sortie de la librairie en attendant le reste des Weasley. Altaïr, ayant déjà fini d'acheter ses affaires, décida tout de même de les accompagner pour la boutique de l'apothicaire. Peut-être que la promesse de Mr Weasley pour ensuite se rendre chez Florian Fortarôme l'incita fortement à prendre cette décision. Mais au final, cela n'avait pas d'importance. Tout ce qu'il savait, c'était qu'il avait passé une excellente journée et fut presque attristé de devoir les quitter deux heures plus tard.

Lorsqu'il pénétra dans sa chambre au square Grimmaurd, il fut surpris d'y découvrir Pollux. Le vieil homme était installé sur la chaise confortable de son bureau et feuilletait l'album photo qu'il y avait laissé plus tôt dans la matinée. Il avait enfin reçu les photos que Marylène avait fait développer pour lui.

Pollux lui lança un regard contrit, il avait fouillé dans ses affaires et il savait très bien à quel point ça pouvait embêter l'adolescent. Cependant ce dernier ne dit rien et préféra s'affaler sur son lit en attendant qu'il aborde le sujet qui l'avait fait attendre certainement plusieurs dizaines de minutes dans sa chambre.

Pollux profita quelques instants de la vue. Altaïr semblait si détendu à ce moment-là. Même sa mâchoire constamment crispée ne l'était pas pour une fois. Ses bras reposaient le long de son corps et ses pieds balançaient doucement au bout de son lit. Sa respiration était lente et son regard observait les aurores boréales dansant au-dessus de son lit. Il avait entièrement refait sa chambre l'été précédent et Pollux avait même fini par faire un caprice auprès de son arrière-petit-fils pour qu'il refasse également la sienne. Caprice auquel Altaïr avait finalement consenti après que le vieil homme l'eut menacé de le privée de sortie une semaine de plus.

« Je vais être interné à Ste-Mangouste à la fin de la semaine prochaine. Une nécrose magique m'a été diagnostiquée. » lâcha finalement Pollux de but en blanc.

Soudain, l'image paisible du garçon redevint qu'un vague souvenir, chacun de ses muscles étaient à nouveau crispés et son regard le dévisageait. Ils savaient déjà que Pollux était malade, sa santé s'était dégradée bien trop vite pour que ce soit naturel. Cependant ils avaient eu l'espoir d'une guérison au moins partielle. Mais jamais ils n'avaient ne serait-ce qu'abordé l'hypothèse d'une nécrose magique.

Cette maladie était impitoyable avec son hôte. La magie du sorcier tombait malade et tentait alors vainement de se débarrasser de sa partie atteinte. Cependant un noyau magique qui tentait de s'auto-détruire n'était pas quelque chose d'anodin et causait la mort du sorcier dans plus de quatre-vingt-dix-neuf pourcents des cas. Le un pourcent restant devenait tout simplement Cracmol et souffrait toute leur vie de terribles séquelles.

Comme c'était déjà le cas pour Pollux, cette maladie détruisait peu à peu les barrières immunitaires de son hôte, ce qui faisait que ce dernier tombe régulièrement malade. Puis elle vole petit à petit son énergie et puise dans sa graisse ou les nutriments nécessaires au maintient de sa musculature. Enfin, la magie de Pollux se débarrassera de la moindre parcelle de son corps qui demanderait en temps normal beaucoup d'énergie. Il serait atteint alors de paralysie temporaire ou définitive, sa circulation sanguine deviendra mauvaise dans ses membres, il aura paradoxalement moins faim, car faire fonctionner un système digestive demande beaucoup d'effort au corps. Mais cela entrainera une perte encore plus grande nutriment, recommençant encore et encore ce cercle vicieux.

Enfin, Pollux perdra le contrôle de sa magie ce qui pourrait provoquer des accidents autour de lui et le rendre dangereux à la fois pour lui-même, mais aussi son entourage. Et dans quelques mois seulement, même son corps n'aura plus assez d'énergie pour continuer à battre et ralentira peu à peu, jusqu'à s'arrêter.

Cependant Altaïr refusait de se laisser aller. Ils avaient encore un peu de temps devant eux et il refusait de le gâcher à se morfondre.

« Une semaine tu dis. Je vais dire à Ron et aux jumeaux que je suis occupé.

- Non, surtout pas, ne t'embête pas avec tout ça. Vivons normalement veux-tu. Je ne fais de toute façon pas beaucoup de choses à part dormir ou lire dans la bibliothèque. Je tenais juste à te prévenir, je ne veux pas te cacher quelque chose d'aussi important. »

Les deux Black restèrent quelques instants dans cet étrange silence. Il n'y avait pas besoin de parler pour exprimer leurs sentiments ou leurs craintes. Il n'y avait pas non plus besoin de mots pour exprimer leur soutient mutuel. Il n'avait pas besoin de parler pour se comprendre. Ils ne savaient plus depuis combien de temps ils étaient si proches, mais tout ce qu'ils savaient à ce moment, c'est qu'ils étaient réellement une famille. Jamais ils ne s'abandonneraient ou ne se trahiraient. Ils resteraient soudés jusqu'à la fin. C'est ce que disait ce silence.

Altaïr avait enfin réussi. Un long filet d'argent sortait de sa baguette et après quelques efforts de plus, ce dernier s'agglutina autour de sa tête pour finalement laisser place à un magnifique corbeau. Se laissant emplir des sentiments de joie et de plénitude que dégageait son Patronus, il quitta sa chambre au pas de course pour rejoindre celle de Pollux.

Ce ne fut qu'après que ce dernier se réveilla en sursaut à cause de la porte qui venait de se fracasser avec force contre le mur, qu'Altaïr songea qu'il aurait peut-être dû attendre le lendemain. Pourtant l'euphorie reprit bientôt le pas sur tout autre sentiments et il s'approcha du vieil homme. Aussitôt que ce dernier aperçut le corbeau argenté, un large sourire barra son visage. Il était rare de voir une telle expression sur le visage d'un Sang-Pur et Altaïr s'assura d'immortaliser ce moment dans sa mémoire.

« Tu as le même Patronus que ta mère. » souffla finalement Pollux.

Altaïr posa alors un tout autre regard sur sa création. Il allait faire tout son possible pour que sa forme ne change jamais et garder ses souvenirs heureux aussi longtemps que possible.

Altaïr était devant la cellule de sa mère en compagnie de de Pollux. Ce serait la dernière visite du vieil homme à son arrière-petite-fille ainsi qu'au frère et à la cousine de cette dernière, Sirius Black et Bellatrix Lestrange.

Depuis, sa première année, Altaïr avait rendu visite à sa mère à plusieurs reprises, que ce soit pendant les vacances ou bien en profitant de ses sorties à Pré-au-Lard pour s'enfuir vers Azkaban. Les visites étaient si rares là-bas que désormais, les gardiens ne vérifiaient même plus s'il avait ou non une autorisation du Ministère.

Ce ne fut qu'à sa troisième visite qu'il fit sa première rencontre avec un Détraqueur. Habituellement, les deux gardiens de la prison qui surveillait les entrées s'arrangeaient pour ordonner aux sombres créatures d'éviter l'aile où se trouvait Aquila Black pendant que le garçon était présent. En réalité, Altaïr ne lui avait pas vraiment fait face puisque la créature avait simplement traversé le couloir qui se situait à une dizaine de mètres de lui à ce moment-là. Pourtant un froid immense s'emparait déjà de son corps et les mauvais souvenirs les plus récents étaient remontés à la surface de son esprit.

Il lui avait fallu plus d'une vingtaine de minutes pour réussir à reprendre ses esprits et tenir à nouveau une discussion sensée. Sa mère lui avait alors expliqué que plus un sorcier aurait de mauvais souvenirs, plus l'impact des Détraqueurs sur ce dernier serait important. C'est pourquoi Altaïr avait tant de mal à se remettre de cette rencontre pourtant brève.

C'est aussi à Azkaban qu'il avait rencontré les deux voisins de cellules d'Aquila. Il y avait tout d'abord Bellatrix Lestrange que le garçon évitait comme la peste lors de ses visites. La femme était complètement folle et ne faisait que louer le Seigneur des Ténèbres, tentant vainement de rallier Altaïr à sa cause. Le garçon préférait quant à lui simplement l'ignorer malgré toute la rancœur qu'il lui vouait. Il n'oublierait jamais sa présence au manoir Potter le jour du décès de ses grands-parents.

Juste en face de Bellatrix se trouvait la cellule de Sirius. L'homme se disputait constamment avec Aquila, ça se voyait bien qu'ils étaient frères et sœurs. Cependant ils étaient aussi le meilleur soutient qui pouvait exister dans cette prison l'un pour l'autre. Ils se maintenaient mutuellement aussi saint d'esprit que possible et pour cela, Altaïr était presque heureux qu'il soit tous les deux en prison.

Pendant que Pollux faisait ses adieux à Aquila, Altaïr se rapprocha de la cellule de Sirius, leur laissant un peu d'intimité par la même occasion. L'homme s'était rapproché des barreaux et lui expliquait comment est-ce qu'il avait réussi à faire exploser une bombabouse dans la classe de McGonagall en sixième année et faire porter le chapeau à James. Soudain, Sirius se stoppa dans son histoire et ses yeux fixèrent le mur derrière Altaïr.

Depuis le temps, il avait pris l'habitude de gérer les absences de Sirius et Aquila, bien que ceux du sorcier soit les plus longues. Dans ces moments-là, soit Altaïr criait jusqu'à ce que l'homme sorte de ses pensées, soit il attendait patiemment qu'il revienne doucement à lui. Il opta pour cette seconde option cette fois-ci, ils avaient tout leur temps aujourd'hui.

Lorsque le regard de Sirius croisa à nouveau le sien, Altaïr ne put s'empêcher de poser cette question qui lui brûlait les lèvres depuis si longtemps.

« Est-ce que c'était vraiment toi le gardien du secret Sirius ? »

L'homme ne lui répondit pas, préférant plonger son regard orageux dans celui rubis de son neveu. Il semblait hésiter à répondre et cela brisa le cœur d'Altaïr.

Si cela avait pris tant de temps à Altaïr pour poser cette question, c'est parce que la réponse à cette dernière pouvait aussi bien chambouler positivement sa vie que négativement. Si Sirius était innocent, alors cela voulait dire que Pettigrow était toujours en vie. Que Remus avait raison depuis le début. Que Sirius n'avait pas trahit les Potter. Qu'il avait passé le tiers de sa vie en prison pour rien. Mais surtout qu'il y avait un espoir pour qu'il s'en sorte, qu'il redevienne son oncle, le meilleur ami de Remus et le parrain de Thomas.

Mais d'un autre côté, Altaïr avait peur que tout cela ne soit que la vérité et que son esprit avait simplement modifié les faits pour renier une vérité qu'il n'acceptait pas. Sirius était peut-être réellement un meurtrier et un tueur de masse. Un traître qui avait planté un couteau dans le dos de ses meilleurs amis. Un enfoiré qui avait vendu un bébé innocent au Seigneur des Ténèbres.

« Tu ne réponds pas. Je suppose que ça veut dire oui, je n'aurai pas dû poser une question aussi bête. Désolé. C'est juste que Remus m'a fait penser que peut-être, ce n'était pas le cas. Oublions ça, tu me parlais de la fois où James a été puni à ta place par McGo. »

Cependant Altaïr n'eut toujours aucune réponse, de la part de Sirius. Il osa alors enfin quitter ses chaussures du regard pour dévisager son oncle. Ce dernier le fixait comme s'il était un demi-Dieu, ses yeux pétillaient de larmes contenues, des larmes de joie. Un immense sourire barrait son visage et bientôt, il explosa en un rire roque qui lui était semblable à un aboiement de chien. Il était si rare d'entendre un tel rire ici, un rire causé non pas par la folie, mais par l'espoir.

« C'est vrai, tu penses vraiment que je suis innocent ? Remus aussi ? Vous me croyez ? » L'homme était devenu hystérique et sautait presque de joie.

Cependant Altaïr n'avait aucune envie de briser sa joie et attendit patiemment que l'homme se calme. Il ne remarqua pas derrière lui Aquila regarder l'homme avec tendresse et Pollux le fixer avec incrédulité. Il n'en revenait pas que cet homme pouvait possiblement avoir passé onze ans à Azkaban pour rien. Il n'avait plus vraiment le temps de se promener au Ministère, cependant rien ne lui couterait d'envoyer quelques lettres.

Une fois calmé, Sirius leur expliqua ce qu'il s'était réellement passé cette nuit du 31 octobre 1981. Il leur raconta tout d'abord comment est-ce que Peter était devenu le gardien du secret des Potter. Qu'il avait conseillé à James de changer le gardien afin qu'il serve d'appât pour mener Voldemort sur une fausse piste. Peter avait même proposé de seller leurs souvenirs de cette discussion et de celle qui suivirent à ce propos pour protéger au mieux le secret. Ainsi seul Pettigrow serait au courant.

Cependant, alors qu'il sellait les souvenirs de James, Lily et lui-même, Sirius avait été appelé au Ministère à cause d'une attaque et lui promis d'effectuer plus tard la modification de ses souvenirs, une tâche longue et ardue. Il n'avait pas le temps de faire cela maintenant. Cependant Peter préféra donner l'information le plus rapidement possible à son maître et ignorer le fait que Sirius était encore conscient des derniers évènements.

C'est pourquoi James n'avait jamais pensé qu'il puisse être innocent et le sortir de prison. Il se souvenait d'avoir fait le pacte du Fidelitas avec lui et non avec Pettigrow. Par la suite, alors que Sirius était à sa poursuite pour lui faire payer sa trahison, le traître s'était coupé un doigt, avait fait exploser la ruelle, tuant tous les témoins visuels de son acte et disparut dans les égouts. Il ne laissa derrière lui qu'un homme dévasté à l'air hystérique et complètement fou à ce moment-là.

Cette folie passagère n'était pas due à la satisfaction d'avoir tué un ami ou d'avoir trahit les Potter, mais bel et bien à la douleur insurmontable et la honte qui le submergeaient lorsqu'il repensait à quel point il s'était fait berner si facilement. Au final, tout cela était de sa faute, parce qu'il avait proposé Peter comme gardien du secret.

Altaïr lui promis de le faire sortir d'ici le plus vite possible, même si cela risquait d'être compliqué. En effet, le ministre de la Justice Magique n'était autre que Richard Barbo qui était ouvertement un pro-Fudge. Il n'y avait donc aucune chance que ce dernier accepte de rouvrir son procès. Cependant depuis quelques mois déjà, ce dernier se faisait de plus en plus d'ennemis au sein du Ministère. Altaïr était presque certain qu'aux prochaines élections, il serait évincé et la seule candidate crédible pour ce poste n'était autre qu'Amelia Bones, réputé pour sa droiture et sa haine envers les injustices.

Un an, et six mois. Sirius devait juste tenir un an et six mois. Altaïr et Pollux était conscient de la difficulté de leur demande, mais c'était le seul moyen de le faire sortir de façon légale.

Finalement, Altaïr et Pollux durent quitter la prison pour retourner à Ste-Mangouste. La santé de Pollux se dégradait de plus en plus et des sorties aussi longues que celle-ci l'épuisaient beaucoup. Cependant Altaïr leur promis de revenir en septembre ou octobre, dès qu'il pourrait s'enfuir de Poudlard.

Note importante de l'auteur : Bonjour à tous, alors j'écris ce petit message au moment où j'ai fini d'écrire cette deuxième année scolaire. C'est-à-dire en mai 2021. J'espère que je finirai bientôt cette histoire, même si je n'y crois pas trop '

Bon, je voudrai juste vous prévenir qu'à partir de maintenant, ça deviendra un peu différent le déroulement des années scolaires. Ne vous en faites pas, je ne vais pas spoiler ma propre histoire ;)

J'ai réalisé qu'en fait, je ne voulais pas vraiment écrire l'histoire de Thomas Potter puisqu'elle restera assez semblable jusqu'à un certain point avec celle de JKR. Ici, ce qui m'intéresse, c'est l'histoire d'Altaïr donc je préfère rester concentrer sur lui pour la suite, je verrai si je garde cette mentalité jusqu'à la fin ce sera au moins jusqu'à la quatrième année, voir la cinquième.

Parce qu'en fait, j'ai réalisé qu'en écrivant certains évènements, comme ceux de la forêt interdite avec Thomas, Draco et Hagrid, j'avais juste l'impression de recopier le livre en changeant les noms. Bref, on sait ce qui se passe dans les livres ou les films et je ne vais pas le réécrire alors qu'en plus, je n'aime pas forcément ça.

Bien sûr, si certains d'entre vous ne connaissent pas un évènement ou pense que j'ai bâclé un évènement de l'intrigue, il peut me poser la question en review. De préférence avec un compte s'il vous plaît, que je puisse répondre. Ça va paraitre hautain mais je considère que si vous n'avez pas de compte (alors que ça prend deux secondes d'en faire un), c'est que vous n'attendez pas vraiment de réponse. Mais ça me fait quand même très plaisir, c'est juste que j'aime bien pouvoir vous dire merci personnellement de temps en temps ;)

Bref, je retourne écrire la suite en espérant que cette année scolaire vous plaira. J'ai eu beaucoup plus de mal à l'écrire que les précédentes ! Mais c'est quand même cool alors restez :)

xxxxx

23 septembre

Marylène était heureuse. Cela faisait maintenant deux ans qu'elle sortait avec son petit-ami et même si elle savait que la séparation était proche, elle essayait de ne pas trop y penser pour l'instant. Altaïr était vraiment attentionné contrairement à ce qu'elle aurait imaginé au départ. Il acceptait chacun de ses caprices et la faisait crouler sous ses cadeaux, même s'il était vraiment nul pour les choisir la plupart du temps.

Oui, Altaïr était vraiment un compagnon au petit soin avec elle et Marylène en avait eu une nouvelle fois la preuve cette nuit. Ils avaient profité du fait que la jeune femme avait désormais sa chambre personnelle en tant que préfète de sixième année des Serpentards. Et comme à son habitude, Altaïr avait été très doux et patient pour leur première fois ensemble.

Bien qu'il était évident qu'il ne savait pas comment faire, il l'avait touché comme si ce n'était pas le cas afin de rassurer sa partenaire et cette dernière était obligée d'avouer que cela avait plutôt bien marché. Son toucher était si délicat, si attentionné, si chéri qu'elle avait l'impression d'être la plus belle des femmes qui puissent exister à ce moment-là.

Bien qu'il était évident qu'Altaïr rongeait son frein tout au long de l'expérience pour ne pas accélérer les choses, Marylène lui était tout de même très reconnaissante de l'avoir fait. Bien qu'elle était la plus âgée dans leur couple, son manque d'expérience en la matière l'effrayait par moment. Même après des mois à avoir pensé à tout cela, elle aurait été prête à tout stopper la veille si Altaïr ne s'était pas montré respectueux envers elle. Heureusement cela n'avait pas été le cas.

Par moment, elle doutait de son amour. Altaïr lui avait avoué à plusieurs reprises qu'il avait du mal à décrire ses sentiments, à accepter ses émotions ou encore à bien vouloir les montrer à d'autres. Cependant il tenait à elle, c'était évident et cela suffisait à Marylène. Après tout il ne passerait pas leur vie ensemble alors cela valait mieux que ce ne soit pas un amour fort et inoubliable qui les lie.

Une fois encore, elle avait la preuve de cette affection spéciale qu'il lui portait en cette matinée de dimanche. Marylène était blottie dans les bras d'Altaïr alors que ce dernier avait passé ses bras autour d'elle, la rapprochant encore davantage. L'une de ses mains lui procurait de douces caresses dans le bas de son dos tandis que l'autre jouait avec ses cheveux noirs.

Apparemment il avait encore souffert de ses insomnies bien qu'ils se soient endormis ensemble la veille. Pourtant il ne s'était pas levé pour quitter la chambre ou vaquer à ses habituelles occupations. Altaïr avait simplement attendu dans cette position qu'elle ne se réveille en fixant son regard dans le vague.

Décidant de montrer qu'elle était enfin réveillée, Marylène répondit à ses caresses en parcourant du bout des doigts les cicatrices qui recouvraient le torse de son amant. Il était vraiment beau, son corps était magnifiquement sculpté. Pour avoir été témoin de ses nombreux entrainements, Marylène savait que ça ne s'était pas fait sans efforts. Même ses anciennes blessures ne pouvaient pas gâcher cette beauté, à ses yeux c'était même tout l'inverse. Ces cicatrices lui rajoutaient un certains charmes.

Soudain, Altaïr se stoppa et fixa quelques instants ses mains avant de finalement reprendre ses caresses.

« Désolé, je ne voulais pas te réveiller. J'ai fait ça par automatisme. »

Un petit rire amusé échappa à la jeune fille. Il était vrai qu'Altaïr adorait lui caresser les cheveux ou la coiffer bien qu'il soit très mauvais à cela. Cependant elle n'allait certainement pas s'en plaindre, d'après ses amies il était rare de tomber sur un copain qui aimait encore plus donner des papouilles que les filles de les recevoir.

« Si c'est comme ça que tu me réveilles, tu peux le faire tous les matins. » Lui chuchota-t-elle en se redressant pour lui embrasser le coin des lèvres. « Quelle heure est-il ?

- 10h30. » lui indiqua-t-il après avoir jeté un coup d'œil à sa montre posée sur la table de nuit.

« Les autres ne s'inquiéteront si on ne réapparait pas avant midi, n'est-ce pas ? » demanda-t-elle d'un air espiègle.

Lentement, sa main parcourra le corps d'Altaïr en descendant de plus en plus bas. Marylène pouvait très bien sentir la chose de son petit-ami qui s'était réveillé contre sa cuisse. Elle ne pouvait pas le laisser ainsi en toute bonne conscience. Un grognement échappa à Altaïr qui se jetait déjà sur ses lèvres pour lui voler un langoureux baiser.

31 octobre 1992.

Ron se souvenait parfaitement de sa promesse. Il devait fêter l'anniversaire d'Altaïr aujourd'hui. C'est pourquoi il avait profité de chaque minutes de temps libre dans sa journée pour quitter l'enceinte du château et se rendre dans la cabane hurlante.

Il passa ainsi une bonne partie de sa journée à décorer le salon/chambre qu'Altaïr avait rénové pour qu'il soit plus à l'aise lorsqu'il passait les pleines lunes avec lui. C'est vrai que bien qu'il ne le lui avait pas avoué, la poussière et la crasse de l'endroit l'avait toujours en peu dégouté.

Ron avait accroché de grandes banderole sur la cheminée mais aussi à l'entrée de la pièce et sur deux des murs avec inscrit dessus « JOYEUX ANNIVERSAIRE ALTAÏR ». Pendant les vacances d'été, il avait même demandé à son père s'il pouvait lui emprunter ce qu'il appelait ballon de baudruche. Une invention Moldue bien pratique pour faire la fête selon lui. Il en gonfla tellement qu'il dut rapidement faire une pause, le manque d'air lui faisait tourner la tête et il ne voulait pas faire de malaise avant d'avoir fini. Il accrocha finalement ces derniers aux meubles de la pièce, au plafond ou encore aux banderoles.

Finalement, il ne lui restait que deux étapes à réaliser. La première était de convaincre les elfes de Poudlard de cuisiner un gâteau d'anniversaire pour le goûter. Etrangement, cela fut bien plus simple que prévu, apparemment les petites créatures adoraient les fêtes et furent au final encore plus motivées que lui-même pour préparer tout cela.

Il ne lui restait donc plus que l'épreuve final, trouver Altaïr pour l'heure du goûter. Ce dernier pouvait aussi bien être dans sa salle commune, que celle des Gryffondors ou des Serpentards. Il devrait aussi vérifier la volière puisqu'il écrivait beaucoup à Pollux, mais aussi les serres et la bibliothèque. De plus, il n'oubliait pas qu'Altaïr avait tendance à beaucoup se rendre dans la forêt interdite ces derniers temps, malgré les nombreuses remontrances de Flitwick à ce sujet.

Ce ne fut qu'au moment où il toqua au tableau de la salle commune des Gryffondors que la solution lui vint. Il avait vu à de nombreuses reprises ses frères comploter autour d'une étrange carte. Peut-être qu'ils pourraient l'aider à résoudre son petit problème. Par chance, ce fut Fred qui lui ouvrit le passage. Ron l'attrapa alors par le bras et fit signe à George de suivre le mouvement jusqu'à leurs dortoirs.

La pièce était bordélique, des devoirs ou livres trainant sur les tables basses. Des piles de vêtements étaient jeté aux pieds de certains lits et Ron n'aurait jamais pu imaginer que Jordan Lee puisse être en réalité le mieux organisé des Gryffondors de quatrième année. Il fut tout de même satisfait de constater que ses frères n'étaient pas les pires.

« Je sais que vous avez une carte pour trouver des gens, est-ce que vous pourriez m'aider à trouver Altaïr s'il vous plaît. »

Fred et George ne semblèrent pas surpris qu'il soit au courant pour la carte. Apparemment ils l'avaient intentionnellement utilisée devant lui pour qu'il puisse leur demander leur aide un cas de besoin, tout comme c'était le cas à ce moment-là. Ils lui demandèrent seulement pourquoi il avait besoin de lui aussi précipitamment.

« Je viens de me souvenir que j'ai un devoir de potion à rendre demain matin. Je n'ai encore rien fait et si je reçois un autre P ou moins, je serai collé avec Rogue pour le week-end. Il n'y a que Altaïr qui peut me sauver. »

Ron ne se savait pas aussi bon acteur, cependant il ne se pencha pas plus longtemps sur la question puisque son plan avait fonctionné à la perfection. Les jumeaux avaient l'habitude d'être confronté à ce problème et n'hésitèrent pas même une seconde avant de montrer le fonctionnement de la carte à leur benjamin.

Altaïr se trouvait actuellement dans le bureau de Flitwick et bien que Ron en ignorait la raison, il partit en courant dans cette direction. Il devait réussir à se rendre là-bas avant que son ami ne soit libéré par son directeur de maison. Finalement, il rencontra Altaïr alors qu'il s'apprêtait à tourner au coin du couloir donnant sur le bureau de Flitwick. Il rentra douloureusement dans le torse de ce dernier et fut propulsé en arrière sous la force du choc et de la surprise. Il n'échappa à une violente rencontre avec le sol que grâce aux reflexes d'Altaïr qui le rattrapa d'une main.

Ron regarda rapidement à droite et à gauche, vérifiant qu'ils étaient bel et bien seul. Il se pencha alors vers son ami, dans un geste de complicité.

« Joyeux anniversaire Altaïr. » S'exclama-t-il finalement ce qui fit sursauter le dit Altaïr.

Black était heureux de constater que son ami n'avait pas oublié quelle date ils étaient. C'était la première fois qu'un ami le lui souhaitait et cela fit naître un étrange sentiment de plénitude en lui. Il n'était pas habitué à de tels sentiments et eut un peu de mal à s'y habituer.

Ron repris rapidement les choses en main et prit la tête de la marche en direction du parc de Poudlard. Altaïr se doutait que son ami devait l'emmener à la cabane hurlante afin d'être tranquille pour la soirée, loin des élèves célébrant Halloween. Il pensa quelques instants à Thomas et son comportement à cette période de l'année, cependant il chassa rapidement le garçon de son esprit. Il avait des amis désormais qui pourraient très bien prendre soin de lui.

Une fois dans la porte séparant le tunnel sous le Saul Cogneur et l'entrée de la cabane, Ron s'arrêta et dit à son ami de l'attendre ici en tournant le dos à la porte. Ron revint quelques instants plus tard en lui demandant de fermer les yeux. Altaïr bien que retissant à l'idée de perdre l'un de ses sens obtempéra finalement face au regard implorant du Serpentard. Trop mignon, ne put il s'empêcher de penser.

Il posa ensuite un objet sur sa tête qu'il devina être un chapeau de fête en reconnaissant le fin élastique qu'il avait passé à sous son menton. Cependant Altaïr n'eut pas le temps de s'insurger pour ne pas avoir à porter ce chapeau certainement hideux puisque Ron le trainait déjà dans le salon par la main. Le rouquin le guida à l'intérieur de la pièce en veillant bien à ce qu'il ne trébuche contre aucun obstacle.

Altaïr tenta de se repérer en associant son nombre de pas et ses souvenirs de la pièce. Selon lui, il devait être devant la cheminée et la table basse de la pièce. Ron s'éloigna un peu de lui et au bout de quelques secondes, il lui donna enfin le signal.

« C'est bon ! Tu peux ouvrir les yeux. » Altaïr obéit. « Joyeux anniversaire Altaïr ! » s'écria une nouvelle fois Ron.

Altaïr ne put s'empêcher de sourire bêtement à la vue qui s'offrait à lui. Même si pour lui, sourire bêtement voulait dire ne plus être crispé de la tête aux pieds et laisser ses lèvres s'étirées lentement vers ses oreilles.

Devant lui se tenait le plus merveilleux des décors à ses yeux. Il avait rêvé de cette vision pendant toute son enfance et avait finalement abandonné l'idée de voir son souhait se réaliser un jour. Ron avait placé sur la table basse un gâteau au chocolat, le basique de tous les anniversaires et pourtant le meilleur pour des adolescents comme eux. Quinze bougies magiquement ensorcelé pour ne pas laisser couler de cire sur le gâteau était allumé et une inscription lui souhaitant une bonne fête était inscrite au sucre glace sur le gâteau.

Juste à côté se trouvait plusieurs petits saladiers remplis de bonbons en tout genre et une carafe de jus de citrouilles. Des couverts, deux assiettes et deux verres étaient également posé sur le meuble. Maintenant qu'il y faisait attention, Altaïr réalisa qu'il n'y avait pas de table à manger ou de cuisine dans la pièce. Cependant il chassa rapidement cette pensée.

Des coussins étaient posés à même le sol pour que cela soit confortable de s'asseoir autour de la table et le canapé avait été poussé de quelques dizaines de centimètres en arrière pour leur laisser plus de place. Derrière la table basse se trouvait la cheminée dans laquelle brûlait un feu ce qui permettait d'éclairer doucement la pièce coupé de toute source de lumière extérieur.

Juste au-dessus de l'âtre était étendue une grande banderole à son attention et plusieurs ballons multicolores étaient accrochés. Apparemment Ron avait eu du mal à les fixer puisque cinq d'entre eux étaient actuellement collé au plafond et ne redescendrait certainement pas avant d'être dégonflé.

Il fut tiré de ses observations par un « CLICK » sonore. Il tourna rapidement la tête vers la source du son et découvrit avec horreur que Ron avait un appareil photo en main et le cachait déjà dans son sac de cours pour qu'il ne le lui reprenne pas ou décide de casser la pellicule. Bien trop heureux pour l'instant, Altaïr se détourna et décida de s'assoir devant la gâteau.

« Je laisse passer cette fois-ci, je ne dirai rien si tu prends des photos. »

Ron écarquilla les yeux. Altaïr détestait les photos presque autant que Malefoy. Cependant il ne comptait pas laisser filer cette occasion de se faire des souvenirs et de les immortaliser. Ron ressortit donc l'appareil de sa cachette et en profita pour prendre de nombreuses photos, aussi bien du moment où Altaïr souffla ses bougies que celui où il ouvrit les paquet ou encore les fractions de secondes où il avait souri et bien d'autres encore. Ils en avaient même pris deux ensemble en posant l'appareil sur la cheminée et en utilisant le retardateur.

La première était pour Remus et Pollux qui avait envoyé leurs cadeaux à Altaïr en passant par Ron. Altaïr tenait alors dans ses mains une pancarte où était inscrit un grand « MERCI Pollux, MERCI Lunard ! » et Ron se contentait de sourire timidement à ses côtés.

La seconde était pour eux-mêmes. Ron se tenait fièrement aux côtés de son ami, un large sourire lui barrant le visage. Altaïr quant à lui arborait un sourire en coin satisfait tandis que son bras entourait les épaules de son ami. Mais au moment où le déclencheur retentit, il se pencha vers son ami et lui chuchota un « merci » à l'oreille avant de lui embrasser la joue. Ron devint alors rouge tomate et cette fois-ci, c'est lui qui pensait à détruire la pellicule. Mais Altaïr fut le plus rapide et rangea l'appareil dans son sac qu'il plaça au sommet d'une armoire qu'il était le seul à pouvoir atteindre du haut de son mètre quatre-vingt-cinq.

La fin de l'après-midi se passa tranquillement, les deux garçons observant le recueil d'image de Quidditch que Remus avait offert à son filleul. C'était une édition spéciale de la coupe de Quidditch Mondiale 1954 et Altaïr ne comprenait toujours pas comment il avait fait pour mettre la main dessus. Bien que ce dernier affirmait que quelqu'un avait simplement voulut le vendre dans la librairie où il travaillait. Cependant personne ne voudrait vendre un tel bijou à moins d'être complètement fou ou ruiné.

Finalement, les deux garçons décidèrent de passer la nuit ici puisqu'avant même qu'ils ne s'en rendent compte, le couvre-feu était passé de plus d'une heure. Ce fut seulement lorsqu'il sortit de la salle de bain une dizaine de minutes après que Ron l'eut libérée que l'expression détendu d'Altaïr se crispa quelque peu.

Devant lui se tenait Ron qui semblait terriblement tracassé par quelques choses tout en fixant un objet se trouvant dans son sac. De là où il se trouvait, Altaïr ne pouvait pas voir de quoi il s'agissait. Est-ce que Ron avait de nouveau des problèmes ?

Altaïr s'approcha doucement de lui et se fut seulement lorsqu'il fit face au rouquin que ce dernier sortit de ses pensées en un brusque sursaut. Il referma brusquement son sac et son regard semblait lui demander s'il avait vu quelque chose ou non.

« Je n'ai rien vu Ron. » le rassura Altaïr. « Est-ce que tu as des problèmes ou quelque chose qui t'inquiètes ? »

Il ne pouvait s'empêcher d'être soucieux lorsque Ron était concerné. Si cela avait été quelqu'un d'autre, il aurait simplement haussé des épaules en pensant que quelqu'un de plus proche pourrait toujours l'aider en cas de problème. Mais pas Ron. Il avait cinq grands-frères et deux amis à Serpentard et pourtant, il ne pouvait se résoudre à le laisser régler tout cela seul ou avec l'aide de quelqu'un d'autre.

Cependant il fut rapidement rassuré par Ron lui-même. Il ne semblait plus soucieux mais juste terriblement gêné.

« Non non, ce n'est pas du tout ça ! Je n'ai aucun problème, c'est juste tu vois… euh et bien … Tiens ! » s'écria-t-il finalement en lui tendant un petit paquet vert.

Altaïr s'en saisit délicatement et l'ouvrit tout aussi précautionneusement, comme si agir plus brusquement pourrait détruire le présent à l'intérieur. Il s'agissait de deux petits cadeaux en réalité. L'un était un simple lacet de cuir noir sur lequel était fixé un petit corbeau en bois clair. C'était un cadeau très simple, mais Altaïr l'adorait. L'autre était un porte clé lui aussi en bois mais qui représentait un loup peint en noir.

« Je sais que ce n'est pas terrible, mais je me suis dit que peut-être ça pourrait te plaire. Enfin je veux dire que vu que tu as beaucoup d'argent et que tu dois aussi avoir plein d'autre bijou, t'es pas obligé de le prendre si tu n'aimes pas. Il y en avait aussi en argent et en or, mais je n'avais pas assez pour le prendre. Je suis désolé, c'est vraiment trop nul comme …

- Ron, tais-toi. » Finit par le couper Altaïr. Mais avant même que l'autre garçon ne puisse prendre son intervention de manière négative, il poursuivit. « J'aime beaucoup ton cadeau, est-ce que tu pourrais me le mettre ? »

Pour appuyer ses propos, il lui tendit son poignet et déposa le bracelet dans la paume de son ami. Ce dernier obtempéra finalement après quelques secondes d'hésitation.

« C'est gentil de ne pas avoir pris de l'argent, je n'aurai pas pu le porter. La plupart des bijoux de famille sont en argent alors je ne peux pas les porter. Et de toute façon, je n'aime pas vraiment l'or, ça attire trop l'attention. Je n'en porte que si ça vient de quelqu'un qui compte pour moi pour ne pas qu'elle soit gênée. »

Une fois le bracelet accroché à son poignet droit à l'opposé de sa montre, Altaïr se leva et alla chercher son sac d'école pour y accrocher le porte-clé. Après tout rares étaient les portes se fermant réellement avec de simple clé dans le monde sorcier et même si cela était le cas, alors Altaïr ne l'utiliserait que chez lui au Square Grimmaurd. Il valait donc mieux le mettre après son sac plutôt que dans un tiroir en attendant de rentrer chez lui et finalement l'oublier.

« Tu as dit que pour moi qui suis riche, ton cadeau ne pouvait pas me plaire. Mais tu sais Ron, quand tu es aussi riche que moi, recevoir un bracelet, un pierre précieuse ou un objet rare, ça devient ennuyeux. Les coffres de la famille Black à Gringotts ne possèdent que ça, c'est ennuyeux. Alors pour les personnes comme moi, qui ne se soucie plus de la valeur des choses, un bracelet aussi personnel que le tien est un cadeau bien plus précieux que tous ceux que Marylène ou mes amis m'offrent. »

Altaïr revint aux côtés de Ron pour le prendre dans ces bras.

« Merci beaucoup Ron, ton cadeau est vraiment parfait. Et la fête aussi. C'était encore mieux que ce que j'imaginais. »

Ils se séparèrent quelques instants plus tard, quelque peu gêné. Finalement, ils décidèrent d'aller au lit puisque le lendemain, les cours reprendraient et ils devraient se lever tôt pour ne pas être vu en train de quitter la cabane hurlante.

Ils s'installèrent dans le grand lit à baldaquin et les rideaux tirés autour d'eux pour leur donner l'impression d'être séparé du salon et de l'entrée. Ce fut seulement une fois plongée dans le noir et Altaïr couché dos à lui que Ron osa enfin poser sa question.

« Altaïr, tu n'as vraiment jamais fêté ton anniversaire ? »

Le silence lui répondit. Le Serdaigle ne pouvait pas déjà dormir, Ron savait très bien qu'il avait du mal à s'endormir. Il ne voulait donc pas lui répondre, mais cela n'était pas grave. Il comprenait très bien que c'était très sensible comme sujet pour Altaïr, il était déjà heureux d'avoir osé poser la question.

« Le jour de mes un an, ma mère a été arrêtée. Elle s'est disputée avec Remus et Sirius ce jour-là et n'est jamais rentrée à la maison pour le dîner. Walburga m'a raconté qu'elle avait attendu toute la soirée et que finalement, c'est Sirius qui était venu lui annoncer que sa sœur avait été arrêté par l'ordre du Phoenix puis pris en charge par les Aurors. Elle était en attente de son procès. »

Il fit une pause, si bien que Ron crut qu'il ne poursuivrait pas son histoire.

« Sirius ne lui a jamais avoué que c'était Remus qui l'avait arrêté. Il ne voulait pas, il était persuadé que c'était Bellatrix Lestrange. Il pensait qu'en l'arrêtant, Aquila comprendrait que ce n'était pas parce qu'elle était douée en sortilège et en duels qu'elle était intouchable. Bellatrix n'avait rien à perdre contrairement à elle et il voulait le lui faire comprendre. Pour qu'elle quitte les rangs des Mangemorts et se retirent de la guerre. Ça l'a complètement détruit quand il a réalisé avoir arrêté Aquila et non Bellatrix. Il n'a plus osé me parler avant mes cinq ans. Il avait tellement honte. »

Une nouvelle pause.

« Il ne me l'a jamais dit, mais je crois qu'il était amoureux de ma mère. Il parle d'elle comme si elle était la personne la plus précieuse au monde. Il sait qu'elle a fait des choses horribles, mais il lui pardonne toujours tout au final. Quand je vais à Azkaban pour la voir, sa première question est toujours de savoir comment va mon parrain. Parfois je me dis que si elle n'avait pas été arrêté et après le divorce de James et maman, ils auraient pu se marier et Remus serait devenu mon vrai père. J'aurai aimé connaître cette vie, je crois. »

Comprenant qu'il avait terminé, Ron hésita à le pousser davantage. Cependant il était bien conscient que peut-être, Altaïr ne s'ouvrirait plus jamais ainsi à lui. C'était égoïste, mais il refusait de laisser passer l'occasion.

« Et les autres anniversaires, il s'est passé quoi.

- Et bien, je suppose que j'ai dû fêter mes deux ans avec mes grands-parents du côté de James. Ceux sont eux qui m'ont élevé après ça, mais je ne m'en souviens pas. Pour mes trois ans, j'étais avec Lily, James et Thomas. Sirius était encore en liberté mais Remus n'osait toujours pas me regarder en face. J'ai donc dû fêter mon anniversaire avec quatre-là. Je ne pense pas que Peter était là, enfin plutôt je l'espère.

- Pourquoi ?

- Peu importe, ça n'a pas d'importance pour l'instant. Plus tard, on pourra en reparler plus tard.

- Ce n'est pas grave, je comprends. Je sais déjà que pour tes quatre ans, il y a eu l'attaque. Tu n'es pas obligé d'en parler. »

Altaïr pris une profonde inspiration.

« Non c'est bon. Je me souviens de cette anniversaire-là. Enfin pas de la fête, des cadeaux et tout ça, mais d'après. J'avais reçu un livre et on regardait les image avec Thomas. Lily était venue nous gronder parce que je ne devais pas empêcher Thomas de dormir, mais je sais qu'en réalité, elle était vraiment amusée par notre comportement. Je pense que c'est assez ironique, les deux fils de James Potter qui ne respectent pas le couvre-feu pour lire un livre. »

Un petit gloussement échappa à Ron. C'est vrai qu'aujourd'hui, Thomas était plutôt du genre à éviter le plus possible la bibliothèque.

« Tu-Sais-Qui nous a attaqué à ce moment-là. Je me souviens de tous les détails, je revois parfaitement la scène, je connais chaque parole par cœur. Je … je… »

Ça voit se faisait de plus en plus faible, plus il s'enfonçait dans ses souvenirs et plus il perdait le fil de ses pensées. Remarquant sa détresse, Ron se rapprocha de lui, posant ses petites mains sur le large dos de son ami. Finalement, c'est tout son corps qu'il finit par presser contre lui, tentant par se moyen de lui apporter le plus de soutient possible. Cela sembla fonctionner, la respiration d'Altaïr redevint aussi calme qu'à l'accoutumée.

« Il m'a torturé et Lily n'a rien fait. Mais je ne lui en veux pas, plus maintenant. Je comprends qu'elle ne pouvait pas sortir du cercle de runes. Tant qu'elle ne bougeait pas, Thomas était en sécurité. En fait, elle n'était même pas sûre que ça allait fonctionner, j'ai retrouvé des notes au manoir Potter que James avait emporté avec lui pendant le déménagement. Elle n'avait aucune idée de ce qu'elle faisait. »

Une nouvelle pause et une grande inspiration plus tard, Altaïr reprit.

« Après ça, je n'ai jamais fêté mon anniversaire. C'était un jour de deuil dans la famille. Quand j'avais un peu plus de cinq ans, Remus a enfin vaincu sa honte pour se présenter devant moi, mais on ne se voyait pas beaucoup. Il a vécu pendant un an et demi à l'étranger pour éviter les chasses aux lycanthropes. Comme la plupart d'entre nous étaient avec Tu-Sais-Qui pendant la guerre, il a été décidé que le Aurors pourraient tirer à vue s'ils nous attrapaient. Ce n'est que lorsque ça s'est calmé qu'il est revenu dans la capitale. Mais il a travaillé pendant plus de six ans uniquement dans l'Allée des Embrumes à cause de sa maladie.

Enfin, ce n'est pas le sujet. Donc pour mes six ans, il venait seulement de rentrer en Angleterre et malgré quelques rares passages au manoir, on ne se connaissait pas vraiment. Je suppose qu'il n'a pas voulu s'incruster pour la fête. Il m'a donné un cadeau le lendemain avant de devoir repartir pour travailler.

- Je suppose que c'était pareil pour tes sept ans ?

- Et bien oui, mais il y avait une seule différence. Mon père m'a fait son premier cadeau ce jour-là. C'est le jour où il a commencé les démarches pour me renier. »

A ce souvenir, un rire amer lui échappa. Il se serait bien passé de ce cadeau-là à l'époque, même si aujourd'hui il devait avouer être plutôt satisfait de ne plus avoir à revoir la gueule du patriarche Potter. Senta son trouble, Ron se pressa plus fortement contre lui et Altaïr réalisa enfin qu'il s'était rapproché. Il avait inconsciemment senti qu'il était là pour le soutenir, mais il n'avait pas réalisé qu'il était aussi proche de lui. Cependant cela ne le dérangeait pas vraiment, bien au contraire. Il sentit même quelques muscles se détendre lentement à son contact.

« Par la suite, certains de mes tuteurs me l'avaient proposé, mais je n'ai jamais voulu le fêter avec eux. Je ne les détestais pas tous, j'appréciais même Arcturus, Ignatus et Pollux, mais je ne voulais pas passer mon premier anniversaire ainsi. Je voulais au moins pouvoir choisir qui partagerai mon repas, mais je n'avais pas le droit d'inviter Thomas ou Remus, ils n'étaient pas dignes des Black. Alors je préférai ne pas fêter du tout mon anniversaire.

- Pollux aussi ? Il ne semblait pas comme ça avec moi.

- Non, pas Pollux. C'est juste que j'avais été déçu tellement de fois que je ne lui ai même pas posé la question. Je lui ai juste dit que je n'aimais pas fêter mon anniversaire parce que c'était un jour trop triste pour ça. Il m'a cru, il savait que j'aimais bien Lily Potter.

- Je suis désolé, à cause de moi tu n'as pas pu fêter ton premier anniversaire avec Remus et Thomas. » se morigéna Ron.

Face à cet aveux, Altaïr ne put empêcher un soupir amusé de lui échapper. Ron pouvait vraiment être aveugle dès que l'on parlait des sentiments d'une personne. Sachant pertinemment que les sujets sensibles étaient écartés pour le reste de la soirée, Altaïr se retourna enfin.

Ron ne s'attendait vraiment pas à devoir faire face à son ami. Le voir aussi proche de lui soudainement le fit rougir jusqu'à la racine des cheveux et le sourire mi-moqueur, mi-amusé du Serdaigle n'arrangeait son rougissement en rien. Finalement, il fut sauvé de cette étranger contact visuel par Altaïr lui-même.

Le garçon s'était légèrement décalé vers le bas du lit d'une vingtaine de centimètres pour ne plus être à la hauteur de son visage. Il entoura alors le corps du rouquin de ses bras et posa son front contre son torse. Ron, ne sachant pas vraiment quoi faire de ses mains dans cette situation les posa naturellement dans ses cheveux et commença inconsciemment à lui caresser le crâne comme lorsqu'il était en loup pendant les peines lunes. Un soupir de bien-être échappa à Altaïr et cela le fit rire, comme sous forme de loup, son point faible se trouvait derrière ses oreilles.

« Ron, tu es la personne avec laquelle j'ai choisi de fêter mon anniversaire. Tu ne m'y as en rien forcé, c'est mon choix et je suis bien plus qu'heureux de cette situation. »

Un léger silence s'installa entre eux avant qu'Altaïr ne se redresse soudainement. Il porta son regard sur sa baguette posée sur la table de nuit avant de reporter son attention sur Ron, avant de fixer à nouveau la baguette.

« Oui, ça pourrait marcher. » grommela-t-il avant de continuer plus haut. « Je veux te montrer un truc Ron. » déclara-t-il finalement avec conviction.

Il attrapa sa baguette en bois de tremble et s'assit en tailleur dans le lit. Ron limita rapidement et fit de même à côté de lui, observant silencieusement Altaïr fermer les yeux et se concentrer quelques instants. Il était vraiment curieux vis-à-vis de son comportement plus qu'étrange. Finalement, Altaïr rouvrit ses paupières et Ron découvrit un regard déterminé qu'on ne voyait pas souvent chez son ami.

« Spero Patronum. »

Aussitôt, une fumée argentée s'échappa de la baguette d'Altaïr. Cette dernière finit par se regrouper et former un grand corbeau qui s'envola dans les airs, une fine trainée de magie suivant chacun de ses mouvements. Ce dernier finit par se poser sur l'épaule de Ron avant de disparaitre quelques secondes plus tard.

Le rouquin leva un regard admiratif sur son ami et ne put s'empêcher de lui sauter dans les bras en le félicitant chaleureusement ce qui les fit s'écrouler sur le lit. Rapidement, ils rejoignirent se faufilèrent sous les couvertures tout en discutant joyeusement, enfin surtout pour Ron.

« Mais je croyais que tu ne pouvais pas faire un Patronus ? Et tu disais que des souvenirs comme un anniversaire ne pouvait pas fonctionner !

- En effet, ça ne marche pas d'habitude. Mais c'est mon premier anniversaire, alors la joie ressenti est suffisamment grande je pense.

- Donc tu peux finalement faire un Patronus ?

- Oui et non. Ce n'est que temporaire. J'en ai déjà fait un pendant les vacances mais je ne pouvais plus le faire depuis quelques semaines. Mais ça me convient. Même si ce n'est que temporaire. De toute façon je ne compte pas devenir gardien à Azkaban alors ce n'est pas grave. »

Voyant que Ron allait à nouveau se lancer dans une myriade de questions, il l'attrapa par le bras et l'obligea à se coucher et se calmer par la même occasion.

« Maintenant il est l'heure d'aller au lit. Je suis fatigué. »

Il ne mentait pas. Altaïr était vraiment fatigué et c'était suffisamment rare de sa part pour que Ron décide de poser ses questions plus tard et décider qu'il était en effet assez tard pour aller au lit. Les deux garçons finirent par s'endormir, loin de se douter du trouble régnant dans le château et que dès le lendemain matin, ils seraient les principaux suspects de l'affaire de la chambre des secrets.

xxxxxx

1er novembre

Dès le lendemain matin, Ron et Altaïr se firent assaillirent par leurs amis dès qu'ils posèrent un pas dans la salle commune du rouquin.

« Mais qu'est-ce que vous avez fait la nuit dernière ? Ce n'était vraiment pas le moment de disparaître ! » s'exclama Marylène en traînant par le bras son petit-ami vers sa chambre de préfète, rapidement suivi par leurs amis et ceux de Ronald Weasley aussi.

L'air perdu du deuxième année les affligea d'autant plus. Ces deux là ne semblaient vraiment pas au courant des évènements de la veille.

« Mais vraiment, d'où vous sortez tous les deux ? » s'exclama finalement Marcus.

« Rien qui ne te concerne Flint. Alors, qu'est-ce qui s'est passé de si grave ?

- Il y a eu une attaque.

- QUOI ?! » s'exclama Ron qui semblait ne pas croire possible que Poudlard puisse une nouvelle fois être le centre d'un conflit, comme l'année précédente avec la pierre philosophale.

« En fait, on ne sait pas trop ce qu'il s'est passé. La chatte de Rusard a été retrouvée pétrifiée dans un couloir avec une inscription sur un mur. Ça disait ennemis de l'héritier, prenez garde ! Bientôt, ce sera le tour des Sang-de-Bourbe ! C'était même écrit avec du sang » frissonna Marylène.

« Et je suppose que comme nous n'étions pas là, que je suis un Black et que Ron est un Serpentard, on est des suspects ?

- Oui Altaïr. Potter et ses amis sont ceux qui ont retrouvé Miss Teigne alors ils sont aussi suspectés, même si personne n'y croit vraiment pour eux. A part Rusard bien sûr. » poursuivit Bacchus.

Un soupir las échappa à Altaïr. Après tout il y était habitué, rien de positif ne pouvait se passer dans sa vie sans qu'un malheur ne suive. S'en était presque désespérant.

6 novembre.

Malgré l'insistance prolongé de Flitwick et McGonagall qui approuvait l'idée, ils leur avaient été impossible de convaincre Chourave et son grand cœur. C'est ainsi que le premier match de la Coupe de Quidditch des Quatre Maisons était comme le voulait la coutume celui opposant Gryffondor et Serpentard.

Voir l'air satisfait du jeune Draco était absolument insupportable pour les joueurs en rouge et or, la plupart des spectateurs et même pour certains joueurs de Serpentard apparemment. Bien que cela les arrangeait bien d'obtenir des nouveaux balais sans avoir à débourser aucun Galion, le goût de l'humiliation leur restait en travers de la gorge.

Contrairement à ce que les autres maisons pensaient, Malefoy n'avait pas acheter sa place. Il était réellement le meilleur attrapeur des quelques Serpentards qui s'étaient présentés pour les sélections. Mais à peine avait-il intégré l'équipe qu'une jolie collection de Nimbus 2001 était apparue dans leur salle commune à l'attention des joueurs.

Apparemment, Draco avait fait part à son père des nombreuses défaites des Serpentards et selon son fils il lui avait simplement répondu que c'était humiliant de confier son héritier à une équipe de perdants. Lucius avait donc décidé de les « aider », même si tous savaient que c'était uniquement pour exhiber une nouvelle fois sa richesse aux yeux de la population sorcière.

Le match s'était déroulé sans réel accroche, bien que les poursuiveurs des Gryffondors avaient du mal à suivre la cadence avec leurs balais légèrement plus lents que ceux de leurs adversaires. Cependant, dès que le Vif d'Or se fit pourchasser, tout dégénéra.

Tout d'abord, il semblait accélérer de plus en plus et entraîner les attrapeurs dans des pirouettes aériennes bien plus dangereuses qu'à l'accoutumée. Finalement, les deux joueurs et la balle avaient disparu sous les gradins si bien que plus aucun spectateur ne pouvait savoir qu'elle était la situation. Mais le plus dérangeant fut lorsque Thomas réapparut soudainement sur le terrain poursuivit à quelques centimètres près par un Draco, mais aussi et surtout un Cognard.

Fred et George avait beau essayé de le frapper pour lui faire changer de cible, ce dernier ne voulait rien entendre et finissait toujours par rattraper les deux attrapeurs. Ce fur cinq longues minutes plus tard que Thomas referma finalement ses doigts sur le Vif d'Or à seulement quelques centimètres du sol après un piqué vertigineux. Mais alors qu'il allait s'arrêter dans un vol stationnaire comme lors de ses précédents match pour exhiber le Vif, le Cognard fou frappa avec force son bras ce qui brisa avec force les os de ce dernier.

Thomas perdit l'équilibre et dans un hurlement de douleur, il tomba sur le dos dans la pelouse, heureusement qu'il n'avait pas encore eu le temps de prendre de la hauteur. La chute n'était donc pas dangereuse. Cependant, ce qui l'était bien plus était la balle qui continuait encore et encore de le frapper mais qu'il arrivait pour l'instant à éviter de quelques centimètres seulement. Pourtant il savait très bien que sa chance allait rapidement disparaître puisque lui commençait fortement à fatiguer et le Cognard ne faisait quant à lui qu'accélérer.

Dans les gradins, Altaïr avait assisté avec horreur à la chute de son frère. Il fut l'un des premiers à se remettre du choc causé par la surprise de ce comportement anormal. D'un geste fluide et rapide, il sauta par-dessus la barrière qui le séparait du terrain et tout en approchant de son frère, il lançait sortilège sur sortilège pour détruire ou ralentir le Cognard, mais rien ne semblait marcher.

Il laissa finalement ses instincts parler pour lui lorsqu'il constata que Thomas était à deux doigts de s'évanouir à cause de la douleur de son bras et de la fatigue. Décidément, il était vraiment fragile comme garçon. Comprenant qu'il n'avait pas les compétences nécessaire pour arrêter la balle et que les professeurs étaient encore trop loin pour essayer de viser le Cognard sans toucher Thomas, il laissa parler ses instincts. Altaïr se plaça au-dessus de son frère en l'encadrant de ses bras.

« Mets-toi en boule et remonte tes jambes. Je ne veux voir aucun membre dépasser ! » S'exclama-t-il en constatant que son frère ne réagissait pas suite à son apparition soudaine.

Thomas s'empressa de lui obéir. Le Cognard frappa en plein centre de son dos et Altaïr eut peur un instant qu'il ne brise sa colonne. Cependant la balle n'avait apparemment pas pris assez d'élan pour cela. Un halètement de souffrance lui échappa tandis que son visage se crispait douloureusement.

« Ferme les yeux. » ordonna ensuite Altaïr et Thomas s'empressa d'obéir.

Il ne voulait pas être vu en position de faiblesse et encore moins par Thomas. Il ne voulait montrer son expression de souffrance à personne et encore moins à lui. Cependant lorsque le Cognard s'abattit une deuxième fois sur lui, il ne put résister et ses bras lâchèrent, l'obligeant à poser les coudes au sol. Cette enfoirée de boule magique avait frappé son omoplate, au plus proche de son épaule, ce qui l'avait forcé à plier les coudes. Cependant il n'allait pas s'effondrer davantage, il se le promis.

Le troisième coup frappa exactement le même endroit et Altaïr pouvait affirmer facilement que son omoplate était en miette, pas besoin de diagnostique pour cela. Il entendit au loin lancer un sortilège mais ce dernier dut rater le Cognard puisqu'il frappa cette fois-ci sa tête. Cependant il comprit que la personne l'ayant enchanté ne cherchait pas à le tuer car si la force mise dans l'action avait été la même que pour frapper son épaule, alors il ne serait certainement plus de ce monde.

A la place, il sentait juste un peu de sang couler sur son front et sa nuque pour finalement s'écraser sur le visage de son cadet. Ce dernier écarquilla brusquement les yeux en sentant les gouttes sur sa peau. L'horreur se peignit rapidement sur son visage. Il tenta de se défaire de la prise de son frère pour que le Cognard se reconcentre à nouveau sur lui, cependant un grognement de la part d'Altaïr et son regard assassin suffit à l'empêcher de se débattre plus.

Finalement, le Cognard s'arrêta à seulement quelques centimètres de son crâne alors qui allait s'abattre avec force sur lui une nouvelle fois. Un autre sortilège de la part du directeur et l'artéfact s'envola plus loin pour finalement exploser loin d'eux.

Réalisant que le danger était écarté, il quitta enfin sa position pour s'asseoir aux côtés de son frère qui se relevait douloureusement. La douleur parcourait tout son corps et il voyait des points lumineux danser devant ses yeux. Lorsque les professeurs furent devant eux, il se dit que son mal de crâne n'était pas près de s'achever. McGonagall lui criait déjà l'inconscience de son geste sans même se demander si l'emmener à l'infirmerie n'était pas plus urgent.

Cependant un cri bien plus fort provenant de sa gauche attira rapidement son attention. Hermione Granger et Thomas criait sur le professeur de DCFM qui avait apparemment lancé un sort à son frère. Gilderoy était un vrai empoté, il le savait. Mais de là à faire disparaître le bras de son frère plutôt que simplement le guider à l'infirmerie, il ne l'avait pas imaginé si incapable. Voyant l'homme lever une nouvelle fois sa baguette sur son frère pour visiblement essayer de lui rendre son os, Altaïr ne put s'empêcher de se placer entre Thomas et Gilderoy.

« Vous avez déjà assez empiré la situation vous ne pensez pas ? » demanda-t-il ironiquement.

Comme à chaque fois que Thomas se blessait, Altaïr posa un genoux à terre devant lui en attendant que le garçon s'agrippe à son cou et enroule ses jambes autour de son corps. Il passa ensuite son bras valide sous ses fesses pour le maintenir contre lui. Le gauche étant impossible à bouger à cause de sa blessure.

Il vit les professeurs et les amis de Potter essayer de se mettre en travers de son chemin, arguant qu'il était blessé à la jambe et non au bras ou bien que s'il était fatigué, il pouvait le faire léviter jusqu'à l'infirmerie. Mais déjà, Altaïr sentait que Thomas s'endormait sur son épaule et il était hors de question qu'il s'écarte de son frère alors que l'autre danger publique trainait dans les parages.

Le geste de trop fut celui de Rogue qui abattit une main sur son épaule valide pour le faire lâcher prise. En réaction, un grondement profond s'échappa de sa gorge ce qui fit reculer le professeur de potion de quelques pas, comme s'il avait été brûlé. Il avait oublié la peur phobique de ce dernier envers les lycanthropes. Maintenant qu'il y repensait, la pleine lune serait dans trois jours, ce qui expliquait sa réaction quelque peu disproportionnée.

La foule les entourant semblèrent comprendre le message et le laissèrent finalement quitter le stade pour rejoindre l'infirmerie. Cependant il sentait suivre derrière lui les deux amis de Thomas, le professeur McGonagall, Marylène, qui devait être la seule à s'inquiété pour lui, et Rogue, certainement pour savoir si Pomfresh n'avait pas besoin de potions supplémentaires.

Une fois à l'infirmerie, il déposa son fardeau sur un lit ce qui sembla le réveiller. Il posa son regard ensommeillé sur les alentours et Thomas sembla comprendre la situation lorsqu'il vit Pomfresh agiter sa baguette au-dessus de son crâne. Finalement, cette dernière se dirigea vers son armoire à potion et en tira une fiole opaque qui l'empêchait de voir le liquide s'y trouvant. Mais dès qu'elle retira le bouchon, une fumée rougeâtre s'échappa du contenant.

« Ça va faire mal pendant quelques heures. Tu vas mal dormir. Faire repousser des os, ça fait mal ! » s'exclama-t-elle tout en s'assurant que son patient boive la potion fumante jusqu'à la dernière goutte. « Maintenant à nous deux, Mr Black. »

Altaïr n'avait pas peur de grand monde dans Poudlard, mais il était certain que cette femme aux airs de dragonne se retrouvait bien dans le top trois.

« Que t'est-t-il arrivé à toi ? Tu n'étais même pas sur le terrain aujourd'hui. » bougonna-t-elle.

« Cognard. J'ai été frappé deux fois à l'omoplate et une fois derrière la tête.

- Symptôme ? » demanda-t-elle tout en agitant sa baguette autour de lui.

« Je ne peux plus bouger mon bras et j'ai senti mes os de l'épaules et de l'omoplate éclatée en plusieurs morceaux. Je vois flou et des tâches lumineuses. J'ai l'impression qu'on m'ouvre le crâne en deux et j'ai envie de vomir.

- Echelle de douleur ?

- Environ 6/10.

- Mauvaise réponse. Un patient normal répondrait 9 ou 10/10. » elle soupira tout en parcourant du regard la parchemin qui venait d'apparaitre dans sa main. Elle grimaça. « Omoplate et clavicule cassées. Humérus, trochiter et apophyse coracoïde fissurée. Crâne fêler et hémorragie cérébrale ainsi qu'éclatement de différents vaisseaux. »

L'ensemble des occupants de la pièce regardait le duo avec des yeux exorbités. Altaïr était de plus en plus impressionnant. Comment avait-il fait pour résister aussi longtemps face à cette douleur qui devait être insoutenable. De plus, il avait réussi à traverser tout le château dans cette état, mais aussi en portant son frère qui bien que maigre, n'était pas non plus une plume.

« Ça ira pour Thomas ?

- Vous devriez vous occuper de votre propre cas avant de penser à votre frère ! » le gronda Pomfresh, mais son cri provoqua une grimace de douleur chez son patient et cela la calma aussitôt. « Oui, ça ira. Grâce au Poussos les os de son bras vont repousser et bien que cela puisse être quelque peu douloureux, ce ne sera rien d'insurmontable. Il sera en parfaite santé dès demain matin.

- Bien. »

Son visage de décrispa soudainement alors qu'il s'effondrait en arrière sur le lit. Il s'était finalement évanoui.

Thomas fixait son frère avec dévotion et reconnaissance. Il avait parfois été jaloux de la complicité entre Ron et ses frères, mais dans ces moments-là, il avait l'impression que c'était bel et bien lui qui avait dégoté le meilleur des grands-frères.

Mi-novembre

Ron était tranquillement installé aux côtés de Altaïr à la table des Serdaigles lorsqu'un hibou se posa devant lui. Ce dernier tendit trois enveloppes au Black tout en dégustant les petits bouts de bacon que lui donnait le rouquin. Une fois son colis détaché, le hibou s'envola en bousculant quelque peu les plats posés sur la table ce qui fit grommeler les camarades d'Altaïr. Cependant il n'y prêta pas attention.

La garçon attrapa la première enveloppe et l'ouvrit, découvrant avec satisfaction qu'il s'agissait du tirage des photos demandé à une boutique spécialisée à Pré-au-Lard lors de sa dernière sortie. Il avait demandé trois exemplaires de chaque photographie, les deux autres enveloppes devaient donc contenir des copies. L'une était pour Ron bien évidemment et la dernière était pour Remus et Pollux, ils allaient devoir se partager les images.

Ron, à ses côtés jeta un coup d'œil sur son courrier et piqua un fard monumental lorsqu'il aperçut la photo qu'Altaïr regardait. Il s'agissait de celle où son ami l'avait embrassé sur la joue par surprise et surtout, celle où il rougissait pathétiquement.

« Tu n'étais pas obligé de l'imprimer aussi celle-là ! » s'insurgea-t-il ce qui fit apparaître un rictus moqueur sur le visage d'Altaïr.

Cependant Ron fut soulagé lorsque le Serdaigle refusa de montrer la photo à Caspar, affirmant que cela ne le regardait pas. Flint n'insista pas plus, il connaissait son ami et cela l'horripilait lorsque les personnes l'entourant ne respectaient pas sa vie privée.

Ron et lui continuèrent à se chamailler quelques minutes de plus. Enfin bien plus que quelques minutes puisque les protestations du rouquin ne cessèrent qu'au moment où ils durent se séparer pour rejoindre chacun leur classe.

10 décembre.

Hermione, Bem et Thomas était installé à la table des Gryffondors dans la Grande Salle et discutaient avec leurs camarades de ce qui leur feraient plaisir pour Noël. Cependant il ne fallut attendre qu'une dizaine de minutes avant que le calme de la Grande Salle ne soit troublé par l'arrivée d'un élève à l'air colérique et la plupart des élèves furent surpris de constater qu'il s'agissait d'Altaïr Black. Habituellement ce dernier préférait traîner Caspar le plus tôt possible au petit déjeuner afin d'en ressortir lorsque la plupart des élèves arriveront. Tous savaient qu'il n'aimait pas le bruit au réveil.

Cependant Altaïr ne prêta aucun intérêt à toute l'attention qui s'était rapidement portée sur lui, préférant se diriger droit vers la table des professeurs. Une fois les quelques marches leur permettant de se tenir en hauteur gravites, il s'arrêta juste en face du professeur Flitwick, son directeur de maison. Ce dernier était installé à gauche du directeur et à la droite de Snape. La droiture et grande taille des deux hommes ne le rendaient encore que plus petit aux yeux d'Altaïr.

« Professeur Flitwick, est-ce que je pourrai vous parler à propos des vacances de Noël ?

- Mr Black, je sais ce que vous allez me dire et je m'en excuse d'avance, je ne peux outrepasser les ordres de votre tuteur.

- Vous voulez dire que la demande de ce vieillard sénile est plus importante que les motivations qui me poussent à venir vous parler malgré que cela ne changera certainement rien. »

Le petit professeur ne répondit rien. Il était mal à l'aise, tous les professeurs les fixaient. Heureusement pour lui, les élèves ne pouvaient pas entendre les propos du garçon, sa voix était si basse.

« Monsieur je veux vraiment rentrer chez moi pendant ces vacances. J'ai l'habitude de vivre en autonomie et cela ne me dérange pas de passer Noël seul au manoir. Mais je veux vraiment rentrer.

- Je suis désolé Mr Black mais cela n'est du ressort d'aucun d'entre nous. Je ne peux rien pour vous tout comme le directeur de pourrait rien. Si vous souhaiter pouvoir rentrer chez vous pour les vacances, il faudra demander à votre tuteur de nous envoyer une lettre comme il l'a déjà fait pour vous interdire de quitter le château. Il ne veut pas que vous vous baladiez seul dans votre maison pendant son déplacement et cela est compréhensible. »

Filius eut un sourire peiné en observant son élève baisser la tête. Certainement avait-il dû penser que le garçon était dépité à l'idée de ne pas pouvoir profiter de son manoir pour lui tout seul comme l'aurait rêvé chaque enfant de cet âge. Cependant il fut plus que surpris lorsque le garçon enfonça soudainement son poing dans sa poche en ressorti une boîte de médicaments. Comme chaque personne de l'établissement, il était au courant du traitement que suivait son élève et cela l'inquiéta quelque peu.

Cependant il ne comprenait pas pourquoi est-ce que l'enfant s'énervait tellement pour un simple petit Noël, surtout qu'il lui semblait que son ami Caspar Flint restait lui aussi pour les fêtes à Poudlard. De plus, l'année précédente cela n'avait semblé lui poser aucun problème. Black le fixa quelques instants droit dans les yeux, une lueur de rage y brillant intensément.

Pourtant, malgré les médicaments, cette dernière ne sembla pas faiblir, bien au contraire et Altaïr finit par exploser. Ainsi l'attention de tous les élèves se portèrent sur eux au grand damne du professeur qui n'aimait pas attirer l'attention à cause de scandales.

« Putain pourquoi est-ce qu'ils ne marchent pas. » finit-il par s'exclamer en jetant la boîte de médicaments par terre. Tant pis, il en avait d'autres dans sa table de nuit.

Le garçon reporta son regard sur le professeur de sortilège et en voyant son regard de pitié, sa colère ne fit que grandir encore davantage.

« Vous vous foutez de ma gueule ! Un déplacement, c'est vraiment ce qu'il a dit ? Mon arrière-grand-père est la dernière famille qu'il me reste et il mourra avant la fin du mois. C'est prédit, les médecins lui l'ont dit. Ce vieux con est juste trop lâche pour dire adieu correctement. Et vous ! Vous me dites que je vais devoir sagement rester là, à manger des putains de sucreries et me prélasser dans ma salle commune alors que lui est en train de crever comme une merde tout seul dans sa chambre d'hôpital. Vous me dites de lui écrire une lettre, de lui demander de vous donner son autorisation. Mais comment est-il censé faire ça alors qu'il a perdu l'usage de la vue il y a trois jours et qu'il est tétraplégique depuis des semaines. Cette foutue lettre qu'il vous a envoyé, il l'a certainement écrite il y a plusieurs mois en prévision de ce moment. Je ne sais même pas s'il sera toujours en vie dans trois jours pour le départ du Poudlard Express, alors s'il vous plaît laisser moi le voir une dernière fois. »

La voix du garçon s'était brisée sur la fin de sa tirade, prouvant la sincérité de ses propos.

- Je suis désolé Altaïr. » prononça finalement Flitwick d'une voix étranglée par la culpabilité dans le silence pesant de la Grande Salle.

Le garçon lui lança un dernier regard blessé, mais surtout haineux, avant d'abattre son poing sur la table des professeurs. Certainement sa magie accidentelle l'avait-elle aidé à soulager sa colère, cependant aucun adulte ici présent n'avait pensé qu'un enfant de son âge puisse la briser en deux aussi facilement. Finalement, Altaïr tourna les talons et quitta la Grande Salle. La porte de celle-ci claqua sourdement derrière lui.

14 décembre (j'ai modifié la chronologie de 3 jours)

Lockhart avait décidé de mettre en place un club de duel afin de rassurer les élèves et pouvoir leur inculquer les bases. Bien que l'intention soit bonne, Altaïr doutait que ce soit très intelligent d'avoir désigné comme responsable de club cet enseignant-là. Le professeur Flitwick réputé pour être l'un des meilleurs duellistes du continent ou encore Rogue qui était un vétéran de guerre auraient été bien plus adéquats.

Il avait été décidé que seuls les volontaires participeraient à ces cours supplémentaires et que les étudiant auraient la possibilité de quitter le club à tout moment. Pour l'instant, les séances étaient divisées en deux créneaux différents, l'un pour les élèves allant des premières au quatrièmes années et un autre pour les cinquièmes, sixièmes et septièmes années.

Comme de nombreux élèves, Altaïr s'y était juste inscrit par curiosité et surtout pour avoir l'opportunité de voir l'homme se ridiculiser. Après tout, il était désormais évident pour la moitié des occupants du château que l'homme n'était qu'un charlatan et qu'il ne saurait certainement même pas lancer un sortilège correctement. Une petite minorité des inscrits étaient un groupe de fille qui souriait bêtement à leur professeur.

Altaïr fut dégouté de découvrir que Marylène faisait partie de ces dernières, bien que ses rougissements intempestifs avaient quelque peu diminué depuis quelques semaines. En effet, la sorcière n'avait que peu apprécié qu'il ait abimé son sac très coûteux en essayant de lancer un sortilège de protection dessus. Selon Altaïr, Marylène n'avait qu'à ne pas se porter volontaire et ne pouvait donc que s'en prendre à elle-même.

Comme il en avait l'habitude, Altaïr arriva un quinzaine de minutes en avance et se posta dans un coin de la pièce, mais pas trop loin non plus de la sortie. Ainsi s'il venait à s'ennuyer trop fortement il pourrait toujours partir discrètement.

Il observa ainsi des élèves de toutes les maisons pénétrer dans la Grande Salle qui avait été débarrassée de ses tables pour l'occasion, laissant ainsi place à une longue estrade.

A dix-sept heure précise, Gilderoy pénétra dans la salle et fut rapidement suivit du professeur Rogue. Apparemment il avait demandé à un autre professeur de l'assisté et le potionniste avait gentiment accepté l'offre. Autrement dit, les professeurs avaient joué à la courte paille pour savoir qui devrait subir l'écrivain pendant une heure et c'était malheureusement tombé sur Rogue. Cela expliquait par ailleurs le regard encore plus assassin qu'à l'accoutumée qu'arborait l'homme.

Une fois tous deux sur l'estrade et que Lockhart eut fini son discours de présentation et SURTOUT de se jeter des fleurs, il proposa alors à Rogue de faire une petite démonstration. Sans aucune pitié, le chef des Serpentards lança son plus puissant Expelliarmus qui envoya Gilderoy frapper le mur à une vingtaine de mètres de là.

Aussitôt, une huée s'éleva depuis le groupe de fangirls de l'horripilant personnage, cependant leurs voix furent rapidement recouvertes par le son des applaudissements des autres élèves. Pour une fois, Altaïr se mêla aux autres et cria même un « Bravo Professeur Rogue ! » qui choqua les élèves autour de lui.

Lockhart fit semblant que tout ce qui venait de se dérouler était parfaitement volontaire et calculer. Bien sûr, personne n'était dupe et son léger boitillement démontrait bien son mensonge. Afin de se sortir de ce mauvais pas le plus rapidement possible, il proposa aux deux élèves les plus proches de faire un petit duel de démonstration. Londubat contre Potter. Mauvaise idée.

Apparemment Altaïr n'était pas le seul à penser ainsi puisque Rogue s'interposa pour proposer Malefoy à la place de Neville. Encore plus mauvaise idée. Mais qu'avait donc ces deux professeurs en tête. A la place de désigner des quatrièmes années qui avaient déjà un minimum de connaissance en la matière, ils préféraient choisir deux novices qui étaient également pires ennemis.

Rapidement, le duel dégénéra et il ne fut alors plus question de simplement désarmer son adversaire. Il était évident que malgré les peu de sorts qu'ils connaissaient, les deux sorciers voulaient s'envoyer mutuellement à l'infirmerie.

Cependant il fut évident que tout avait dégénéré lorsque Malefoy, dans un élan de stupidité profonde, invoqua un serpent en plein milieux d'une salle remplie d'élèves sans défense pour la plupart. Le blond perdit rapidement le peu de contrôle qu'il avait sur ce dernier et l'invocation se dirigea rapidement vers le premier sorcier qu'il vit, soit Justin Finch-Fletchley, un né-moldu de chez Poufsouffle.

Apercevant du coin de l'œil que Thomas allait intervenir, il s'empressa de lui lancer un sortilège de silence. Personne ne devait découvrir son secret, surtout pas par les temps qui couraient. Ce serait catastrophique pour sa popularité et la situation deviendrait rapidement un calvaire à vivre pour le petit Gryffondor.

Gilderoy, se pensant plus intelligent que tout le monde, lança un sortilège au serpent ce qui eut pour seul effet de le faire sauter de quelques centimètres dans les airs, mais surtout de l'énerver encore davantage. Heureusement pour Finch-Fletchley, Rogue repris la situation en main et fit disparaître le Serpent d'un simple Vipera Evanesca.

« Mr Black, puis-je savoir la raison de votre intervention ? » demanda le sombre professeur d'un air pincé.

« Je sais que Thomas n'a pas connaissance du contre-sort d'un Serpensortia et je ne voulais pas prendre le risque qu'il l'énerve encore davantage en lui lançant un sortilège quelconque. Je ne pensais pas que le danger viendrait d'un professeur. »

Rogue compris très bien que ce n'était pas lui qui était visé par la remarque mais bel et bien Lockhart, il ne fit donc aucune remarque face à son insolence. Voulant oublier au plus vite ce léger incident et encore une fois la preuve de son incompétence, le professeur de DCFM décida de répartir les élèves en de petits groupes de quatre pour qu'ils puissent s'entraîner ensemble et s'aider mutuellement à progresser.

Refusant d'entendre le babillage intempestif de Marylène sur le beau Lockhart pendant le reste de l'heure, Altaïr se pressa de se trouver ses partenaires avant qu'elle n'arrive à sa hauteur. C'est ainsi qu'il se retrouva avec Caspar et les jumeaux Weasley. Etrangement Flint junior supportait assez bien la présence de ces derniers pour un Serdaigle.

En effet, les deux Gryffondors étaient la définition même de la pire des nuisances pour la maison de l'intelligence scolaire qui prônait l'utilité des études et du calme. Cette étrange tolérance s'était certainement développée au fil du temps pendant ces trois années de cohabitation forcée par le fiat qu'Altaïr était l'ami de Caspar tout comme celui de Fred et George.

Le reste de l'heure se passa plutôt calmement. En réalité, les quatre élèves étaient plutôt déçus de ce club. Il n'apprenait rien d'utile puisque Lockhart était tout simplement incompétent et Rogue faisait tout pour ne pas s'impliquer dans l'apprentissage de ses étudiants. Sa mauvaise foi était apparemment sans limite. Rapidement, les quatre amis finirent par juste parler entre eux des cours ou Quidditch tout en faisant semblant de travailler uniquement lorsqu'un professeur s'approchait d'eux.

Au loin, Altaïr aperçut Thomas faire équipe avec Granger, Shacklebolt et Londubat bien que ce dernier ne semblait pas être là suite à une invitation des trois autres. Son manque de capacité magique semblait agacer les trois autres et au lieu de lui montrer des sorts simples, ils préféraient juste l'ignorer. Altaïr se surpris même à avoir un peu de peine pour le garçon qui semblait vouloir fuir très loin de là.

Décidant qu'il ne voulait pas assister à cela plus longtemps, il continua de balayer du regard la salle jusqu'à tomber sur la chevelure rousse de Ron. Il était en train de discuter avec Blaise Zabini, Theodore Nott et étrangement, Daphné Greengrass était aussi présente. Cette dernière ne cachait pas le dégout qu'elle éprouvait pour Malefoy et avait décidé que le meilleur moyen de s'en débarrasser était de traîner avec le roux.

Bien qu'il s'agisse d'une amitié intéressée, Altaïr se dit tout de même que c'était mieux que rien. Cela permettait au rouquin d'être un peu moins seul dans sa maison. Enfin, il n'était plus vraiment seul désormais. Zabini semblait désormais le considérer comme son meilleur ami tandis que Nott voyait en lui un bon partenaire de jeu d'échec, il était comme un but à atteindre pour lui. Finalement le talent inné de Ron dans ce jeu lui était très utile dans cette nouvelle amitié.

La fin de l'heure arriva bien plus rapidement qu'Altaïr ne l'aurait pensé et à peine fut-il sorti de la Grande Salle qu'il se fit alpaguer par son petit-frère. Une fois éloigné de la foule et de leurs amis respectif, ce dernier prit finalement la parole.

« Merci, pour tout à l'heure. Tu sais, pour le sortilège de silence.

- De rien. En fait je n'ai pas vraiment réfléchi sur le coup. Heureusement que j'ai trouvé une excuse pour me justifier.

- Toi ! Tu n'as pas réfléchi avant d'agir ? » s'exclama Thomas d'un air médusé ce qui fit sourire Altaïr en coin.

« C'est juste que si tu avais parlé à ce moment-là en Fourchelang, tu aurais pu avoir beaucoup de problème.

- Comment-ça ?

- Le serpent était en train de ce dirigé vers Finch-Fletchley, un né-moldu. Si le serpent ne t'avais pas obéit immédiatement ou si Rogue l'avait fait disparaître avant qu'il ne t'obéisse, les élèves auraient pu mal interpréter les choses. Vu de l'extérieur, on aurait juste eut l'impression que tu ordonnais au serpent d'attaquer le né-moldu. En plus, avec l'ouverture de la Chambre des Secrets, on aurait pensé que tu es l'héritier à cause de ton don. »

Thomas le dévisagea quelques instants avant de laisser échapper un petit ricanement.

« Finalement, tu avais en fait beaucoup trop réfléchi avant d'agir. »

Altair haussa des épaules avant de continuer son chemin vers la salle commune des Gryffondors. Il allait rapidement y déposer son frère avant de rejoindre la sienne. Ils leur restaient encore un peu de temps avant le dessert.

16 décembre

Quatre jours avant le départ du Poudlard Express, Altaïr fut surpris de voir son directeur de maison le chercher pendant son cours de botanique. Le garçon le suivit calmement à travers les jardins de l'école puis ses couloirs jusqu'à arriver devant son bureau.

« Je suis désolé.

- Nous savons tous les deux qu'il s'agit d'un mensonge Mr Black.

- En effet. » ne put s'empêcher d'ajouter Altaïr, un sourire au coin des lèvres.

« Je ne peux malheureusement pas vous aider pour ces vacances Mr Black, cependant rien ne m'interdit de signer une autorisation de sortie pour la soirée prétextant l'urgence de la situation de votre tuteur. J'espère que vous profiterez bien de ces quelques heures Mr Black. » sourit gentiment le professeur de sortilège en lui tendant un pot de poudre de cheminette.

Altaïr en attrapa une grande poignée et la jeta dans la cheminée du professeur tout en annonçant clairement sa destination juste après l'avoir remercié. Une fois à l'hôpital, il n'eut pas besoin de se rendre à l'accueil, après tout avant la rentrée de septembre, il rendait presque tous les jours visite à Pollux.

Une fois devant sa chambre, Altaïr pris une grande inspiration avant de finalement pousser la porte. Il reconnut immédiatement son grand-père allongé dans le grand lit blanc. Bien qu'il ne se soit écoulé que peu de temps depuis la fin des vacances et donc sa dernière visite, Altaïr pouvait tout de même témoigner des nombreux changements physiques de l'homme. Ses yeux étaient fixés sur le plafond, ses cheveux étaient tombés, ses rides s'étaient encore davantage accentuées, ses bras étaient horriblement maigres et sa respiration était lente et sifflante. A ce moment-là il semblait avoir bien plus que 88 ans. Altaïr s'approcha silencieusement de l'homme et prit sa main dans la sienne, la serrant doucement.

« Un Black ne doit jamais se laisser marcher sur les pieds. » souffla Altaïr pour justifier sa présence à ses côtés.

« C'est certainement le plus beau cadeau de Noël que je n'ai jamais reçu. » plaisanta le vieil homme, n'étant aucunement rancunier face à la désobéissance de son descendant. Altaïr ne commenta pas, préférant laisser croire à Pollux qu'il était réellement Noël et non le 22. « Regarde dans ma table de nuit, le premier tiroir. »

Apparemment le vieil homme avait prévu que le garçon enfreindrait son interdiction et déciderait de lui rendre visite malgré ses réticences. Altaïr suivit les directives de Pollux et découvrit dans le tiroir deux paquets cadeaux, le premier ne faisant même pas le taille de sa paume et le second avoisinait les proportions d'un livre. Comme tout enfant, Altaïr décida d'ouvrir en premier le plus gros des paquets et il n'y découvrit pas un quelconque livre rare mais un album photo.

Sur chacune des pages étaient collées deux photos et quelques lignes racontaient l'histoire de chacune des scènes. Cependant Altaïr ne reconnut pas l'écriture du vieil homme, il supposa donc qu'il avait dicté à Kreattur ce qu'il devait écrire. C'était un magnifique cadeau, retraçant l'histoire de Pollux, la vie de fille puis de mère de Walburga et l'enfance d'Aquila. Enfin se trouvait quelques photos de lui, aussi bien tout bébé qu'adolescents. Il restait une vingtaine de pages vierges à la fin de l'album, certainement pour qu'il puisse le compléter avec ses propres souvenirs marquants.

Après avoir embrassé la joue du vieil homme en signe de remerciement, Altaïr prit le second cadeau en main. Il déchira doucement le papier pour découvrir un magnifique écrin fait de velours aussi rouge que le sang. Dessus étaient brodés les armoiries de la famille Black, un corbeau avec un sablier dans ses serres surmontées de la devise, Toujours Pure. Devinant ce qui se trouvait dans l'écrin, ce fut avec des mains tremblantes d'émotions qu'Altaïr l'ouvrit et y découvrit une magnifique chevalière.

Celle-ci était en or et sertit d'un large diamant noir dans lequel était calligraphié un B. Sur l'anneau lui-même étaient gravées de magnifiques ailes, rappelant l'animal totem de la famille. En observant le bijou de plus près, Altaïr découvrit à l'intérieur de celui-ci diverses runes dans un langage ancien, encore inconnu à Altaïr mais qu'il comptait bien déchiffrer.

Sans plus attendre, Altaïr retira sa précédente bague familiale et glissa sa chevalière à son auriculaire gauche et cette dernière s'adapta magiquement à sa morphologie. Désormais il n'était plus seulement désigné comme l'un des membres de la famille, mais comme l'héritier et futur Lord Black. Désormais il serait impossible pour un quelconque parent lointain comme Draco Malfoy ou l'un des membres d'une des branches secondaires vivant à l'étranger de réclamer le titre tant qu'il serait en vie. Il était le seul et unique héritier de la famille et rien ne pourrait entraver cela. Pollux l'avait officiellement reconnu comme son descendant le plus digne, c'était la plus belle preuve de confiance et d'amour qu'il pouvait faire à son arrière-petit-fils.

« Merci » souffla finalement Altaïr, toujours sous le choc des émotions qui le traversaient.

Une nouvelle fois, il embrassa la joue de son arrière-grand-père. Les deux hommes restèrent ainsi quelques instants avant qu'Altaïr ne se détache lentement du vieil homme. Il sortit quelques instants de la chambre avant de revenir avec une grosse boîte entre ses bras. Il avait confié son cadeau aux infirmière par hibou lorsqu'il avait appris qu'il ne pourrait pas se rendre auprès de Pollux pour Noël. Il déballa l'objet à sa place et le posa à son chevet. Puis, il plaça un vinyle sur le magnifique tourne disque, seul objet Moldu que son arrière-grand-père tolérait tout comme les musiques de ces derniers.

Une douce musique s'éleva dans les airs et recouvrant le silence de la chambre sans pour autant être douloureuse à l'écoute.

« Prokofiev » reconnut aisément le vieil homme alors qu'un sourire fleurissait sur ses lèvres gercées.

Cela faisait des semaines qu'il suppliait son infirmière de lui apporter une radio mais cette dernière ne lui avait jamais accordé son souhait. Maintenant il comprenait pourquoi, son héritier était tout aussi fourbe que lui apparemment.

Les deux hommes profitèrent quelques instants de la mélodie avant que Pollux ne demande à Altaïr d'ouvrir son album. Ainsi, en décrivant chaque photographie magique, Pollux put se remémorer ses souvenirs et expliquer au garçon le contexte dans laquelle cette dernière avait été prise et glisser bien plus de détails que dans ses écrits.

« Oh oui, je me souviens de cette journée comme si c'était hier. Aquila était rentré de Poudlard pour ses premières vacances de Noël. Elle avait décrit toutes ses découvertes, ses cours, ses amis, ses professeurs et Poudlard à Sirius et Regulus. C'était la première fois que je voyais ces trois-là aussi proches. Habituellement Sirius et Aquila ne faisait que se disputer et même s'ils avaient cinq ans d'écart, Sirius ne se laissait jamais faire par sa grande-sœur. Même s'ils ne le montraient pas, ces trois-là formaient une véritable famille, parfois en désaccord, mais toujours présents les uns pour les autres. Avec tes grands-parents, on était fier d'eux, même si Aquila était un véritable garçon manqué par moment, Sirius un stupide Gryffondor et Regulus aussi timide qu'un Poufsouffle bien qu'il fut réparti à Serpentard. Ils étaient si insouciants. »

La voix de l'homme était rêveuse et lointaine comme s'il revivait ses souvenirs en même temps qu'il les contait. Altaïr n'osa faire aucun commentaire de peur d'interrompre ce moment de paix, se contentant de sourire en imaginant les scènes qui lui décrivait Pollux. Au fil des histoires qu'il lui racontait, le garçon s'était de plus en plus rapproché de lui jusqu'à s'allonger à ses côtés dans le petit lit d'hôpital, se contentant de se rapprocher de Pollux. Il quitta enfin le plafond du regard pour se mettre face à l'homme, bien que ce dernier ne pouvait pas le voir. Altaïr tenait à mémoriser chaque traits de l'homme, chaque rides, chaque expressions et chaque sourire.

Altaïr n'avait jamais eu personne chez qui se réfugier lorsqu'il n'allait pas bien, avait peur ou faisait un cauchemar. Mais à ce moment-là, il avait l'impression de découvrir cet étrange sentiment de protection et d'accueil que connaissait chaque garçon de son âge. Bien que la position pouvait sembler étrange puisqu'il faisait désormais la même taille que Pollux.

« Tu ressembles beaucoup à ta mère, vous avez le même caractère buté, la même détermination et la même fierté. Tu es l'héritier parfait pour notre famille, je n'aurai pas pu rêver mieux et j'espère que Potter s'en mordra les doigts. » L'homme fut pris d'une quinte de toux. « Je suis si fier de toi Altaïr. »

Cet enfant était un cadeau du ciel, se dit Pollux. Il n'avait plus été autant attaché à la vie que depuis qu'il avait rencontré Altaïr. Le garçon n'avait rien de l'innocence et l'intrépidité naïve des autres enfants. Non, Altaïr était un enfant traumatisé par la vie bien qu'il n'en montre rien, il avait été si profondément blessé par ses précédentes familles que Pollux ne comprenait toujours pas comment il avait pu encore une fois ouvrir son cœur, surtout pour un vieil homme comme lui.

Il aurait tellement aimé pouvoir rester à ses côtés un peu plus longtemps, le féliciter pour ses BUSE qu'il aurait certainement, puis pour ses ASPIC, le voir devenir le nouveau Lord Black, découvrir le nom de sa future femme, rencontrer ses arrière-arrière-petits-enfants. Il aurait aimé pouvoir l'observer grandir et devenir un homme. Il l'aurait tant souhaité.

Pollux, dans un effort qui lui sembla insurmontable, tourna son visage vers le garçon et embrassa son front dans un dernier geste d'amour en versant une unique larme alors qu'il s'éteignait doucement dans les bras de son arrière-petit-fils, sa dernière famille. Il n'entendit pas les sanglots incontrôlables d'Altaïr, gardant pour ultime souvenir du garçon sa respiration lente contre son torse et ses quelques rares rires lui échappant.

xxxxxxxx

Les jours qui suivirent le décès de Pollux se déroulèrent comme dans un brouillard pour Altaïr. Bien qu'il agisse toujours aussi froidement en public, il n'était que peu sorti de sa salle commune. Il avait même séché les trois derniers jours de cours de l'année, préférant se plonger dans une bonne lecture plutôt que d'affronter les regards de pitié de ses amis. Les pires devaient être Thomas et Marylène et leurs constantes questions, bien sûr que non il n'allait pas bien bordel. Alors pourquoi se sentaient-il obligés de lui demander à chaque fois qu'ils le croisaient. Tellement insupportables.

De plus, la pleine lune approchait à grands pas et son irascibilité ne faisait que s'accroître. Et dire qu'il pensait que ce trait-là de sa lycanthropie disparaîtrait avec le philtre lunaire, il en était bien désillusionné. Lorsque Caspar l'appela depuis l'entrée de la salle commune pour savoir s'il pouvait laisser entrer le benjamin des Weasley. Altaïr acquiesça d'un simple hochement de tête. Une fois Ron entré dans la salle commune, Caspar disparut derrière la porte, il devait certainement rejoindre la Grande Salle pour petit-déjeuner. Il irait quant à lui plus tard dans la matinée aux cuisines.

Encore quelque chose qui avait chamboulé son quotidien. Il avait moins d'appétit que d'habitude et c'était certainement ce qui inquiétait le plus ses amis. Apparemment manger seulement trois repas par jour dans des proportions humaines étaient impossibles à imaginer pour lui. Cela le vexait quelque peu par ailleurs.

Ron s'affala finalement devant son fauteuil et déposa plusieurs gâteaux et deux sandwichs sur la table en face de lui. Apparemment Altaïr n'aurait pas besoin de descendre aux cuisines. Le rouquin lui tandis un sandwich puis en prit un pour lui-même avant de s'adosser contre le fauteuil du Serdaigle. Ron fouilla quelques instants dans son sac qu'il avait emmené avec lui pour en sortir son livre de métamorphose. Toujours en silence, il commença la lecture du chapitre sur le sortilège de transfert.

Altaïr ne prêta pas plus attention à son ami et continua lui aussi sa lecture. Une heure plus tard, Ron posa le troisième livre qu'il possédait et qui abordait le sortilège qui l'intéressait sur la table en face de lui. Puis il sortit plume, encre et parchemin afin de débuter son essai de métamorphose. Vu la longueur du papier, Altaïr calcula qu'il en aurait pour au maximum deux heures.

« On est quel jour ?

- Le mercredi 25. Pourquoi ?

- Joyeux Noël Ron.

- Joyeux Noël Altaïr. » répondit par automatisme le rouquin. « Marcus Flint m'a dit de te dire qu'il t'attend avec Caspar dans leur salle commune pour dix heures. Pour ouvrir les cadeaux.

- D'accord. Tu viendras ?

- Je ne veux pas gêner. » avoua-t-il penaud.

« Tu ne gênes pas Ron, aucun de nous ne pensera cela. » soupira finalement Altaïr. Son problème de confiance en soi de son ami était de plus en plus problématique. « Quel est le problème ?

- Eh bien, c'est que je ne suis pas un Sang-Pur ou quelque chose comme ça et enfin… Mes cadeaux ne seront pas aussi bien que ceux que tu recevras et je ne voudrais pas avoir l'air nul avec mon cadeau. »

Altaïr soupira. Ron complexait beaucoup trop par rapport à cela. Mais d'un autre côté, il pouvait le comprendre. La plupart des moqueries à son égard visaient toujours ses vêtements de seconde main, ses livres rapiécés ou son manque de prestige. Tout se rapportait toujours à sa famille au final.

« Je t'aime bien tu sais, tu es un bon ami et j'aime bien te chouchouter. Je ne peux pas le faire avec Thomas, il est aussi riche que moi et les jumeaux n'en ont rien à faire. La seule chose qu'ils acceptent de moi est de me faire dépenser des dizaines de Gallions en confiserie et ingrédients bizarres pour leurs farces. Et j'ai vraiment envie de dépenser mon argent pour quelqu'un d'autre que moi pour une fois.

- Mais c'est ton argent. Tu ne devrais pas le dépenser comme ça. C'est du gaspillage. » s'offusqua Ron.

« Ron, je suis millionnaire et serai encore plus riche lorsque je deviendrai Lord Black. Alors ce n'est pas ça qui va me ruiner. »

Le rouquin resta quelques instants bouche-bée face à la déclaration de son ami. Il n'avait jusqu'alors pas conscience d'à quel point ses camarades étaient immensément riches comparés à lui. Mais contrairement à ce qu'Altaïr avait voulu faire, cela ne rassura pas le moins du monde le garçon.

« Mais cela ne change rien au fait que mes cadeaux sont nuls.

- Tu es agaçant tu sais. » souffla finalement Altaïr en quittant son siège pour s'assoir face à Ron. « Je te l'ai déjà dit à mon anniversaire. La valeur des cadeaux m'importe peu, tu n'es même pas obligé de m'en offrir un, juste partager un bon moment ensemble me suffit. »

Cela sembla quelque peu réconforter le rouquin et Altaïr décida qu'il était temps de se rendre dans les sous-sols, chez les Serpentards. Il se dirigea donc vers son dortoir pour y chercher les paquets qu'il allait offrir à ses amis. Il les fit léviter derrière lui et fit de même avec les cadeaux se trouvant sous le sapin de la salle commune et qui lui étaient destinés. Ceux de Caspar avaient déjà disparu.

Juste avant de quitter la pièce, Altaïr sortit un parchemin d'une de ses poches et vola une plume de Ron pour y inscrire un rapide message. Cependant le plus jeune n'eut pas le temps de lire par-dessus son épaule que le parchemin disparaissait déjà dans la poche d'Altaïr. Il lui lança un regard espiègle avant de finalement quitter sa salle commune.

Ron était fasciné de voir à quel point Altaïr cachait bien ses émotions. A peine avait-il fait un pas dans le couloir pourtant vide, que chacun de ses muscles faciaux se figèrent dans une expression froide et ennuyée. C'est dans ces moments-là qu'il se sentait privilégié. Lui, un simple Traître-à-son-Sang, un simple Weasley, connaissait au sujet d'une des personnes les plus connues de Poudlard bien plus que la plupart des autres élèves. Il en connaissait peut-être même plus que le propre frère que ce dernier sur certains sujets.

D'un pas tranquille, les deux amis se rendirent jusqu'à la salle commune des Serpentards et s'installèrent devant la cheminée aux côtés de Caspar qui avait entretemps fini de petit-déjeuner. Ils n'eurent qu'une vingtaine de minutes à attendre avant d'être rejoins par Marcus et Graham Montague qui était resté exceptionnellement pour les vacances.

Altaïr s'entendait plutôt bien avec lui bien qu'ils ne soient pas réellement proches. Ils avaient déjà parlé quelque fois des cours ou avaient fait leur devoir ensemble avec Lisa Ravera, une Serdaigle de leur année. Caspar semblait cependant plus proche de lui et essayait de détendre son ami. Cela soulagea quelque peu Ron de voir qu'il n'était pas le seul à avoir l'impression de s'incruster pour cette fête qui se passait habituellement en famille ou sinon entre très bons amis.

Mais à leur plus grande surprise, un bruit sourd résonna dans le couloir ce qui fit légèrement sourire Altaïr. Il indiqua d'un air satisfait à Ron que c'était très certainement pour lui. Ce dernier obéit sans broncher et alla vérifier ce qu'il se passait dans le couloir, il fut d'autant plus surpris d'y découvrir ses grands-frères recouverts de suie et les cheveux en pétard, un parchemin dans leur main.

Ron attrapa ce dernier et découvrit qu'il s'agissait d'une carte, mais pas celle des Maraudeurs dont les jumeaux lui avaient parlé plutôt dans l'année, mais d'une toute simple qui menait de la salle commune des Gryffondors à celle des Serpentards. Le « Joyeux Noël Gred et Forge » inscrit dans un coin indiqua à Ron qu'il s'agissait du cadeau de Noël de la part d'Altaïr à l'intention des jumeaux.

Ces derniers pénétrèrent dans le passage qu'il venait d'ouvrir et se jetèrent sur Altaïr qui semblait très satisfait de lui.

« Putain Black …

- T'as mis une potion explosante …

- A l'emplacement de la crois ! » s'exclamèrent furieux les deux Gryffondors.

« Mais si je ne l'avais pas fait, comment j'aurai pu savoir que vous étiez là et vous faire entrer ? » demanda innocemment ce dernier ce qui les agaça encore plus.

Pour une fois, les Serpentards semblaient aussi agacé que les jumeaux. Ce merdeux de Serdaigle avait vendu l'emplacement de leur salle commune à ces idiots. Ils se chargeraient surement de profiter de ce nouvel avantage pour faire de nombreuses nouvelles blagues dès la rentrée désormais.

En effet, malgré la carte des Maraudeurs, il n'avait jamais su avec précision où se trouvait l'entrée. Ils avaient pensé qu'il s'agirait d'un tableau comme pour eux mais n'avaient certainement pas imaginé que la salle des Serpentards se cachent simplement derrière un mur vierge.

Finalement, les enfants s'assirent à même le sol sur le tapis duveteux de la salle commune et ils finirent par s'échanger leurs cadeaux. Evidemment, Montague et Ron en reçurent moins que les autres puisqu'ils étaient moins proches de Marcus et d'Altaïr dans un cas ou de Caspar dans l'autre.

Altaïr reçut de Ron un nouveau pull de Molly Weasley et Ron s'excusa presque pour ça, mais il avait avoué ne pas avoir eu le choix. Les menaces de Molly pouvaient faire peur et Altaïr ne lui en teint donc pas plus rigueur. Au moins ce Weasley-là ne l'obligeait pas à le porter contrairement aux jumeaux. Il reçut également de sa part un livre de botanique qu'il n'avait encore jamais lu auparavant. Apparemment Ron avait dû demander conseil auprès de Chourave pour en choisir un qui correspondrait à Altaïr.

Des jumeaux, il reçut une valise remplie à ras bord de bombabouses. Après tous ils étaient tous les trois des complices dans de nombreuses blagues, Fred et George savait donc très bien qu'Altaïr saurait bien utiliser ce cadeaux.

De Caspar, il reçut quelques bonbons et un nouveau kit de couteaux pour les potions. Il était vrai que les siens commençaient à s'émousser quelque peu. Ce cadeau lui serait très utile. Caspar reçut de sa part un kit de produits et cirage pour prendre soin de sa baguette. Après tout il passait plusieurs heures par semaine à l'asticoter, cela ne pouvait donc que lui faire plaisir.

Pour Montague, il lui avait simplement pris quelques livres et ce dernier avait fait de même pour lui.

Marcus lui offrit quant à lui plusieurs livres de tactiques de Quidditch ce qui lui fit également plaisir. Visiblement, ils étaient tous les deux sur la même longueur d'onde puisqu'Altaïr avait eu la même idée que lui. C'est ainsi qu'il s'était retrouvé à tendre lui aussi un paquet contenant plusieurs ouvrages sur le sujet ainsi qu'un abonnement d'un an à une revue sportive à son ami.

Finalement vint le tour de Ron de recevoir son présent. Ce dernier reçut tout d'abord un nouveau chaudron de sa part. Après tout il n'arrêtait pas de se plaindre parce que son vieux chaudron avait une épaisseur d'un centimètre et non deux comme il était recommandé pour les débutants en potion à cause de l'érosion. Ainsi, les chauffes à feu très doux lui était impossible, ce qui baissait la qualité des quelques rares potions qu'il arrivait à réaliser sans faire exploser son chaudron.

Le second présent était une simple enveloppe. Curieux, Ron s'empressa de l'ouvrir et d'en lire le contenu. Au fil de sa lecture, ses yeux s'écarquillaient de plus en plus. Ce fut seulement lorsqu'il vit les quatre signatures et l'espace manquant pour qu'il puisse y apposer la sienne qu'il réalisa que ce n'était pas une blague.

La première était celle de Pollux en tant que dernier Lord de la famille Black, certainement avait-il commencé les démarches bien avant sa mort. La seconde était celle de son père en tant que son responsable légal. La troisième appartenait au gobelin en charge des voutes Black et la dernière était celle d'un des bureaucrates du département des affaires familiales du Ministère. Il releva lentement le regard vers Altaïr et vu son air froid, Ron devina qu'il était en réalité plutôt stressé, certainement avait-il peur qu'il ne refuse.

Ron posa précautionneusement le parchemin sur la table basse comme s'il s'agissait d'un papyrus millénaire qui pouvait s'effriter à tout moment. Puis il se jeta dans les bras de son ami pour le remercier encore et encore.

Ce brusque excès d'énergie fit sursauter les autres sorciers présents. Ils n'étaient pas habitués à voir Black accepter un contact physique, habituellement seuls son frère, Marylène et les jumeaux, pour des contacts brefs et rapides, pouvaient toucher l'héritier Black. Les autres se faisaient habituellement recaler avec force. Cependant ils se dirent que Weasley n6 était suffisamment proche d'Altaïr pour qu'au final, cela ne paraisse finalement pas si étrange.

Curieux, les frères Flint rapidement suivis des jumeaux Weasley s'approchèrent de la table basse pour découvrir le sujet de ce parchemin. Cependant ils crurent que leurs mâchoires allaient se déboiter tant elles s'ouvrirent en grand en découvrant le pourquoi du comment.

« Annulation de reniement du sorcier Ronald Bilius Weasley de la Noble et Ancienne famille Black. »

Par Merlin, Altaïr était fou. Ce genre de chose ne s'obtenait pas facilement, ce n'était pas pour rien que seul cinq personnes avaient été réintégrées dans leurs familles depuis plus de quatre cents ans. Il n'avait même pas parlé à Ron de ses démarches. S'il avait dit non, ce serait certainement des mois de travail qui aurait été jeté en l'air.

De plus, cette décision pouvait le mettre dans une position peu délicate envers d'autres familles de Sang-Pur. Comme avec les Malefoy qui vouaient une haine ancestrale à la famille Weasley ou encore avec les Millefeuille qui était la cause du reniement de Cedrella Black. En effet, Luc Millefeuille était un sorcier français réputé pour avoir empoisonné de nombreux Moldus grâce à ses pâtisseries.

Son fils, Marc, avait donc tout pour plaire à la famille Black, une haine profonde envers les Moldus et Sang-de-Bourbes, un sang aussi pur que le leur et surtout, une certaine richesse. Mais alors que Marc et Cedrella était à deux mois de leur union, cette dernière s'était enfouie avec un Weasley pour avoir le mariage d'amour qu'elle désirait. La famille Millefeuille avait donc exigé le reniement de cette dernière pour laver l'affront qu'il leur avait été fait et finalement, Marc fini par se marier à une autre Black.

Réintégré Ron pourrait donc grandement agacer ces deux familles, cependant Altaïr était prêt à en subir les conséquences. Ces querelles remontaient à prêt d'un siècle, il était temps d'évoluer. De plus, il ne s'agissait que d'un seul cas. Ce n'était pas comme s'il allait réintégrer tous les Weasley à la famille, tout d'abord parce qu'il n'en avait pas le pouvoir mais aussi parce qu'il savait très bien que cela ne leur importait pas vraiment.

Les jumeaux vivaient comme il l'entendait et cela ne ferait que porter la honte sur la maison Black de posséder de tels fauteurs de troubles. William et Charlie avaient tous les deux trouvés des postes par leur propres moyens et leur ascendances ne joueraient plus aucun rôle dans leurs vies. Percy agaçait bien trop Altaïr pour qu'il lui accorde ce privilège et il ne connaissait pas assez Ginny pour se mettre en danger pour elle vis-à-vis d'une famille aussi puissante que les Malefoy.

Mais vu la réaction du rouquin, ce dernier avait parfaitement conscience de tout cela. Il savait très bien ce que cela coutait à Altaïr et il en était plus que reconnaissant. Il ne serait plus un Traître-à-son-Sang. Enfin, plus autant qu'auparavant au moins.

Une fois le calme revenu, Ron s'empressa d'attraper une plume et de signer de sa plus belle écriture au bas de la page. Aussitôt, celle-ci se mis à s'instiller et finit par se séparer en trois exemplaires identiques. Deux d'entre eux disparurent quelques secondes plus tard sous le regard étonné de Ron.

« Une copie va directement dans les archives du Ministère, l'autre dans le coffre familial Black. Le dernier est pour toi, je te conseille de ne pas le perdre. » lui expliqua Altaïr.

Par la suite, ils ouvrirent leurs autres cadeaux. Altaïr avait reçu un pendentif en argent de Marylène, encore une fois il ne pourrait pas porter son présent, des livres de Bacchus et des bonbons de son petit frère. Remus ne lui avait rien envoyé puisqu'ils s'étaient échangé leurs présents deux jours après la mort de Pollux lorsqu'ils se rencontrèrent pour lire le testament du vieil homme. Altaïr avait eu l'autorisation de rester pour la nuit chez son parrain de la part de son directeur de maison.

Une fois tous leurs cadeaux déballés, les cinq élèves finirent par se séparer. Les frères Flint et Montague préféraient rester un peu plus longtemps dans l'enceinte de la salle commune des Serpentards pour découvrir leurs cadeaux. Altaïr ne laissa quant à lui pas le choix à son ami et le guida de force vers le troisième étage du château.

Ils s'arrêtèrent finalement devant une statut représentant la sorcière borgne, Gunhilda de Gorsemoor de son vrai nom. Ron avait sa carte dans sa collection de Chocogrenouilles, mais il ne se souvenait plus vraiment pourquoi elle était célèbre. Altaïr leva sa baguette face à elle et la tapota tout en lançant un sortilège.

« Dissendium. »

Aussitôt la sorcière se déplaça sur le côté et laissa ainsi la place à un passage sombre et plein de toiles d'araignées. Apparemment peu de personne empruntait ce tunnel et cela ne disait rien qui vaille à Ron. Devant son air paniqué, Altaïr lui promis de tuer toutes les araignées qu'il verrait si cela pouvait le soulager et cela fit en effet son petit effet sur Ron.

Les deux sorciers se dirigèrent dans le sombre tunnel grâce à un Lumos éclairant le bout de la baguette d'Altaïr. Ce ne fut qu'au bout d'une vingtaine de minutes de plus tard qu'ils arrivèrent à l'autre extrémité du passage. Doucement, Altaïr souleva la trappe au-dessus de lui et fut satisfait de constater que le gérant de la boutique n'était pas là, leur laissant libre accès à cette étrange sous-sol.

Lorsqu'il ouvrit la trappe plus franchement, un nuage de poussière s'envola et les recouvrit tous deux de poussière. Après une grimace et deux sortilèges, ils étaient à nouveau propres, bien que désormais Altaïr n'avait qu'une envie, quitter tout cette crasse. A peine la trappe fut elle à nouveau fermée que la poussière se déplaça pour la recouvrir et ainsi dissimuler parfaitement le passage.

Discrètement, les deux fugueurs rejoignirent l'étage au-dessus et Ron fut plus que surpris de découvrir qu'ils se trouvaient chez Honeydukes. Comme pour chaque élèves de Poudlard avant lui, ses yeux pétillèrent de mille feux lorsqu'il s'approcha de l'étagère remplie de bonbons la plus proche.

« Tu peux choisir tout ce que tu veux, c'est moi qui régale. » lui promis Altaïr et pour une fois, Ron ne pensa même pas à protester, il empilait déjà plusieurs paquets dans les bras de son ami.

Une fois la boutique dévalisée et la bourse d'Altaïr terriblement allégé, les deux enfants quittèrent finalement Honeydukes pour se rendre aux Trois Balais, un pub qui se trouvait à deux pas de là. Les deux garçons furent heureux d'avoir pris leurs manteaux qui les protégeaient du froid mordant de cette matinée de Noël et des petits flocons qui tombaient tout autour d'eux.

Une fois dans le pub, ils commandèrent deux Bièraubeurre bien chaude ainsi que deux typique fish and chips. Bien que Madame Rosmerta sembla quelque peu réticente à l'idée de servir deux fuyards de Poudlard, Altaïr eut simplement à lui dire que son père vivait un peu plus loin dans le village pour que la sorcière accepte finalement de leur faire à manger.

Ils ne quittèrent le pub qu'une heure plus tard aux alentours de treize heure afin de parcourir le petit village. Altaïr qui avait déjà visité le village à plusieurs reprises présentait chaque commerce à son ami et ce dernier s'émerveillait devant les vitrines. Ils finirent même par acheter des gants, des bonnets et deux écharpes dans une boutique de prêt à porter afin de braver plus facilement le froid.

Ce ne fut qu'en fin d'après-midi qu'ils finirent par atteindre l'autre extrémité du village, non loin de la cabane hurlante. Ne faisant plus du tout attention à son entourage car bien trop occupé à fouiller dans l'un des sacs remplies de bonbons, Ron ne s'aperçut de là où il se trouvait qu'au moment où Altaïr se stoppa.

« Pourquoi tu t'arrê… Pourquoi on est là ?

- Quoi ? Tu as peur ? » se moqua gentiment Altaïr.

« Fred et George m'ont dit que des habitants ont déjà entendu des hurlements venir d'ici ! » Cependant le regard que lui lança son ami fit rougir Ron jusqu'à la pointe de ses oreilles. « Ah oui, c'était toi. Pendant les pleines lunes. » se souvint-il, gêné.

Finalement, les deux compères se dirigèrent vers la cabane hurlante tout en veillant à ne pas être aperçut par des villageois curieux, cependant cela n'arriva pas. Dans les pires des cas, ils penseraient avoir vu deux adolescents à la recherche de frissons.

Ron remarqua alors pour la première fois à quel point le chemin entre la cabane hurlante et le château paraissait court, alors qu'il avait semblé bien plus long à l'allée en passant par Honeydukes. Cependant Altaïr lui expliqua qu'il s'agissait simplement de sortilège de distorsion spatiale que le directeur avait lancé sur le tunnel reliant la cabane hurlante au Saul Cogneur.

Ce fut seulement lorsqu'ils atteignirent le parc de Poudlard que Ron osa enfin poser la question qui le tracassait depuis quelques jours maintenant.

« Je… euh… en fait je me demandais de quoi Pollux est décédé. Il était en chaise roulante à la rentrée, est-ce qu'il était malade ?

-Il y a quelques mois, une nécrose magique lui a été diagnostiquée.

- Qu'est-ce que c'est ? » osa demander Ron.

« C'est l'une des rares maladies incurables qui existent encore dans le monde magique. Elle est tellement rare que personne ne se penche vraiment sur la question, les médicomages ont beaucoup d'autres remèdes à trouver. A cause de cette maladie, la magie du sorcier s'affaiblit petit à petit jusqu'à se retourner contre lui, puisant dans les ressources de son possesseur pour tenter de subsister. Cela entraîne des paralysie parfois temporaire ou définitive en fonction du stade de la maladie jusqu'à atteindre le cœur du malade. Pollux a d'abord perdu l'usage de ses jambes, puis de ses bras. Ses cheveux sont rapidement tombés et son corps avait de plus en plus de mal a absorbé la nourriture qu'il mangeait. Puis des accidents magiques se sont produits autour de lui, un peu comme avec les enfants sorciers et les médicomages ont dû lui mettre des catalyseurs. Lors de ses derniers jours, il est devenu aveugle et les infirmières m'ont dit qu'il délirait souvent. Il a vécu un peu plus de quatre mois à l'hôpital.

- Je suis désolé.

- Ce n'est pas de ta faute alors ne t'excuse pas. Il était vieux, j'aurai simplement préféré que sa mort soit un peu plus douce. C'était un homme bien, enfin je pense. » un nouveau silence s'installa entre eux.

« Je sais que c'est dur de parler de ce genre de chose. Maman pleure encore parfois quand on parle de Gideon et Fabian, ses frères. Même si ça fait onze ans depuis leur mort.

- J'ai vécu quelques temps chez leur oncle. Il parlait parfois d'eux. Ils faisaient partis des meilleurs duellistes de la Guerre contre Tu-Sais-Qui selon lui. »

Sur le reste du chemin, Black parla de son court séjour chez les Prewett, mais surtout d'Ignatus, le grand-oncle que Ron n'avait jamais rencontré. C'est dans cette atmosphère paisible qu'ils rejoignirent la Grande Salle pour prendre leur dîner.

12 janvier

Bem et Thomas était certain de leur plan. Certes Hermione ne serait pas avec eux à cause d'un petit problème lors que l'ingestion de la potion, mais tout le reste était parfait.

Thomas connaissait le mot de passe des Serpentards après avoir passé plus de cinq heures sous sa cape d'invisibilité non loin de l'entrée. Apparemment ces derniers étaient tellement paranoïaques que même lorsqu'ils étaient seuls dans le couloir, ils chuchotaient le mot de passe. Mais finalement, l'un d'eux avait parlé plus fort alors qu'il semblait très pressé. D'après ses marmonnements il avait oublié sa carte des étoiles pour son cours d'astronomie qui devait alors avoir lieu moins de dix minutes plus tard à l'autre bout du château.

Ensuite, ils avaient réussi à se procurer des uniformes à la taille de Crabbe et Goyle ainsi qu'un cheveux de chacun après les avoir endormis à l'aide de gâteau empoisonné aux somnifères. Ils purent ainsi compléter le polynectar que Hermione avait confectionné pour eux. Ils avaient donc une heure devant eux pour pénétrer chez les Serpentards et extorquer l'information à Malefoy si oui ou non il était l'héritier des Serpentards.

Lorsqu'ils pénétrèrent dans la salle commune de Malefoy, il fut satisfait de constater que ce dernier était presque seul, après tout rares étaient les classes qui n'avaient pas cours le mercredi matin. Il était confortablement installé dans le grand canapé faisant face à la cheminée et les personnes les plus proches étaient à plus d'une dizaine de mètres en train de travailler en groupe.

En les apercevant, il se redressa quelque peu et ferma son livre, leur faisant signe de s'installer à côté de lui.

« Où étiez-vous ? Ça fait dix minutes que je vous attends.

- On a croisé un Poufsouffle qui avait des gâteaux. » inventa Bem le plus rapidement possible.

Visiblement ce genre de comportement correspondait parfaitement aux deux gorilles de Malefoy puisqu'il ne sembla même pas étonné. Rapidement, Thomas, alors déguisé en Crabbe, réussi à mener la discussion là où ils le voulaient. C'est ainsi qu'ils apprirent que Malefoy n'avait aucune idée de qui était l'héritier à leur grand déception. Cependant ce dernier leur avoua tout de même une information utile, la chambre avait déjà été ouverte plus d'une cinquantaine d'années auparavant.

Alors qu'ils allaient prendre la fuite en inventant une quelconque excuse, Bem et Thomas furent retenus par l'arrivée de Ron et Blaise dans la pièce. L'italien se stoppa dans son mouvement et parti en courant dans le sens inverse. C'était bien la première fois que les deux Gryffondors voyaient un Serpentards courir.

« Alors Weasel, ton chien de garde t'abandonne ?

- Il est allé chercher Altaïr ou le professeur Rogue. » Malefoy sembla contrarié.

Rapidement, les baguettes des deux sorciers se pointèrent l'un, l'autre. Cependant aucun ne lança de sortilège pour l'instant. Malefoy était effrayé à l'idée de mettre en colère Black, Ron savait quant à lui très bien que s'il était le premier à attaquer, il aurait de sérieux problèmes.

« Je vois que tu ne peux toujours pas te débrouiller tout seul.

- Et toi tu as toujours aussi peur d'Altaïr. Je te vois trembler d'ici. » se moqua Ron.

Bien qu'il était toujours effrayé à l'idée de tomber sur le blond, il savait désormais que quitte à se faire tabasser, autant se défendre. Après tout cela ne changeait strictement rien, qu'il se taise ou non.

« Moi au moins je n'ai pas besoin de lécher les bottes des Gryffondors pour me sentir exister. Ah mais oui, c'est vrai ! Même eux ne veulent plus de toi. J'ai entendu dire que Potty ne faisait plus dans la charité cette année. » se moqua vicieusement Malefoy. Il savait où appuyer pour faire mal.

« Tu dis ça, mais toi tu n'aurais aucun ami si tu ne les menaçais pas tous. »

Il semblerait que cette fois-ci, Ron était allé trop loin et Malefoy lança un Expelliarmus parfaitement formulé qui envoya la baguette de Ron dans sa propre main. Le rouquin ne s'attendait pas le moins du monde à ce que son opposant maitrise ce sortilège et se trouva soudainement bien bête. Faire face à trois sorciers dont deux avec des physiques de gorilles et tout cela sans baguette était du pur suicide.

Il tenta de se rapprocher discrètement du mur le séparant du couloir, cependant il dut rapidement abandonner l'idée puisque Malefoy lui lança un nouveau maléfice.

« Locomotor Wibbly ! »

Aussitôt les jambes de Ron devinrent aussi molles que du coton et il s'écroula sur le sol, atterrissant durement sur son postérieur. Désormais il en était certain, il était mort. Soudain, le mur derrière lui s'ouvrit pour laisser place à Altaïr, quelques gouttes de sueurs coulaient le long de sa nuque, mais rapidement son souffle redevint aussi calme qu'à l'accoutumée. Fichu lycanthrope aux conditions physiques surhumaines, bien que cela l'arrange pour une fois.

Altaïr lança rapidement un sortilège à Draco qui fut soudainement suspendu en l'air, la tête en bas et les pieds frôlant le plafond. Sous le coup de la surprise, ce dernier lâcha les deux baguettes qu'il avait en main et d'un simple Accio, Altaïr récupéra celle de Ron. Un contre sort sur ses jambes plus tard et les deux amis quittaient la salle commune des Serpentards.

Cependant le Serdaigle s'arrêta dans l'embrasure du passage et se tourna vers Crabbe et Goyle en leur ordonnant de les suivre. C'est à ce moment-là que Thomas se souvint que son frère avait des sens aussi aiguisé que ceux d'un loup, il avait forcément remarqué qu'ils n'étaient pas réellement Crabbe et Goyle.

Malefoy, toujours la tête en bas, assista impuissant au départ de ce qui devrait normalement être ses gardes du corps. Il dut attendre dix minutes de plus pour enfin être libéré du sortilège, c'est-à-dire jusqu'à ce que Zabini revienne dans la salle commune. Heureusement que l'humiliation s'arrêtait là et que Black n'avait pas fait cela devant plus de monde.

Plus loin, Altaïr indiqua à Ron de partir devant et de rejoindre la bibliothèque avant lui, qu'il ne tarderait pas à le rejoindre. Une fois Ron disparut à l'autre bout du couloir, le Serdaigle se tourna vers ce qui devait être deux Serpentards.

« Quelle idée tordue vous avez encore eu ? »

Bem n'osa pas répondre. Il ne comprenait pas s'il essayait de gronder Crabbe ou Goyle ou bien s'il les avait démasqués.

« Où sont vos affaires ?

- Dans les toilettes des filles du deuxième étage. » répondit finalement Thomas.

Altaïr grimaça ce qui fit rougir les deux deuxième année. Dit comme ça, ça faisait vraiment voyeur ou pervers. Cependant ils tentèrent tout de même de se justifier tant bien que mal, même si le regard moqueur d'Altaïr ne quitta pas son visage.

Une fois dans les toilettes de Mimi Geignarde, ils attendirent que le polynectar ne fasse plus effet tout en expliquant leur plan à Altaïr qui semblait très curieux. Hermione était déjà partie pour l'infirmerie apparemment.

Pour une fois, Altaïr ne gronda pas les deux étudiants bien qu'ils aient enfreint une nouvelle fois le règlement. Il devait avouer que c'était plutôt bien penser de se déguiser pour obtenir des informations car il n'y avait presque aucune chance de se faire attraper. Cette tactique était d'autant plus efficace dans leur cas puisqu'imiter Crabbe et Goyle ne relevait pas de l'impossible, ils parlaient peu ou alors uniquement de nourriture. Ils étaient bêtes et c'était crédible même s'ils venaient subitement à oublier une discussion qui datait de la veille.

Altaïr leur enseigna même un sortilège qui permettait de savoir à quelle espèce appartenait un cheveux ou poil dans leur cas, mais qui marchait aussi avec des griffes, de la salive, du sang ou des écailles. Cependant plus on voulait une information précise, plus l'incantation serait longue. A leur niveau, Thomas et Bem pouvait simplement l'utiliser pour savoir de quelle espèce provenait l'échantillon comme humain, canidé ou félin, mais pas de la race exacte.

Une fois que sa curiosité fut satisfaite, Altaïr relâcha enfin les deux sorciers qui se dirigèrent aussitôt vers l'infirmerie afin de rejoindre leur amie.

xxxxxxx

20 janvier

Altaïr avait une humeur massacrante. Il revenait de la volière et regrettait déjà de s'y être rendu. Il avait découvert avec surprise que l'un de ses hiboux avait une lettre pour lui. En comprenant qu'elle provenait de son parrain, il l'avait ouvert avec hâte mais il regretta rapidement toute cette joie.

Ce n'était pas de bonne nouvelle. Loin de là.

Depuis la mort de Pollux, ses dossiers d'adoption et d'émancipation avait été confié à Hanna Grisailla, la femme en charge de ses dossiers depuis plusieurs années maintenant. Plus le temps passait et moins Altaïr l'appréciait. Elle avait d'abord toléré le reniement de James à son égard et l'avait ensuite placé chez chacun des tuteurs qu'il avait eu. Bien qu'il avait été satisfait de ses choix pour Walburga, Arcturus, Pollux et dans une certaine mesure d'Ignatus aussi. Il n'en était rien pour Cassiopeia, Callidora, Cygnus et Lucretia.

Mais ce qui avait été le plus douloureux fut que malgré tous les signes de maltraitances qu'il présentait et que ses infirmières reportaient à la femme, cette dernière n'avait jamais agi. Elle n'avait même jamais daigné l'écouter lorsqu'il lui avait parlé de son parrain puisque selon elle, un lycanthrope ne pouvait pas faire un tuteur correcte.

Encore une fois, cette femme avait démontré sa stupidité. Malgré le testament de Pollux qui indiquait qu'il confiait sa garde à Remus Lupin si Altaïr ne souhaitait pas s'émanciper, cette dernière n'en avait fait qu'à sa tête. C'est ainsi qu'il venait d'apprendre qu'en plus de devoir encore une fois vivre éloigné de son parrain, sa demande d'émancipation avait été rejetée.

Selon Grisailla, les incidents survenus lors de ses première et deuxième années à Poudlard démontrait qu'il n'était pas assez stable psychologiquement pour devenir un adulte aux yeux de la loin. L'avis de son directeur de maison qui le considérait comme l'un des meilleurs éléments de sa maison n'y changea malheureusement pas grand-chose.

Il ne restait plus que trois semaines pour les Malefoy à attendre avant d'avoir officiellement sa garde et donc le même lapse de temps pour Remus et lui de convaincre la vieille femme de revenir sur sa décision.

C'est donc d'un pas rageur qu'il avait descendu les escaliers de la volière. A ce moment-là, il voulait simplement rejoindre la cabane hurlante et s'isoler. Pour la première fois, il regrettait que Ron connaisse cet endroit. Il avait cette envie viscérale de détruire tout ce qui l'entourait, de crier et de pleurer. Pourquoi est-ce que la vie continuait de s'acharner sur lui.

Apparemment, ces émotions étaient pour une fois parfaitement visibles sur son visage puisque les élèves s'écartaient tous seuls de son chemin, lui permettant de se mouvoir facilement dans les couloirs. Il finit par rejoindre un coin un peu plus tranquille du château en faisant un petit détour. Voir tous ses imbéciles heureux l'agaçait bien trop pour qu'il veuille marcher à proximité d'eux.

C'est là qu'il tomba sur Draco Malefoy et ses deux gorilles en train de se disputer avec Thomas et sa clique. Cependant il ne leur prêta aucune attention et poursuivit son chemin sans même les regarder. Il n'était pas d'humeur à essayer de raisonner de tels crétins. Ils n'avaient qu'à se battre s'ils le voulaient tellement. Cependant cela ne plus pas à Draco de se faire royalement ignorer alors qu'il lui avait adressé la parole.

« Eh ben alors Black, on ne vient plus secourir son petit frère ? » le ton était moqueur.

Fou de rage, Altaïr se tourna enfin vers lui. Son regard carmin brillait de folie, à cet instant-là il était évident qu'il était un Black. Ses muscles étaient bandés et ses mains de crispaient et décrispaient sans même qu'il n'y prête attention.

Le premier à réagir fut Tom qui à la surprise de tous, attrapa Hermione et Bem par le bras et fit quelques pas en arrière.

« Désolé Altaïr, on ne voulait pas te déranger. On n'allait pas se battre de toute façon. On … on va y aller. »

Il fit quelques pas de plus en arrière malgré ses deux amis qui essayaient de se défaire de sa prise.

« Ben alors Potter, on a peur de son grand-frère maintenant. A moins que tu ne sois effrayé à l'idée qu'il puisse devenir le mien maintenant que mon père va l'adopter. Il ne pourra plus s'en prendre à moi et sera obligé de me protég… »

Malefoy ne put jamais finir sa phrase. Un poing s'abattit sur sa joue ce qui l'envoya au sol. Crabbe et Goyle tentèrent de le protéger mais Altaïr n'eut aucun mal à les dominer pleinement. Plus loin, les trois Gryffondors étaient complètement figés par un mélange de surprise et de peur.

C'était la première fois que Bem et Hermione le voyait aussi effrayant. Bien sûr ils avaient entendu les rumeurs à son propos mais jamais ils n'auraient imaginé que ce serait aussi violent. Ils comprenaient enfin pourquoi même cette brute de Marcus Flint respectait Altaïr et n'osait pas le défier. Pourquoi est-ce que personne ne s'en prenait jamais ouvertement à Thomas malgré les problèmes qu'il pouvait créer.

En pensant à Thomas, ces deux amis se tournèrent vers lui et le découvrir en train de trembler comme une feuille. Jamais il n'avait eu l'air aussi terrifié, pas même en parlant de Quirrell ou après son accident de Quidditch avec le Cognard. Mais pourquoi cette réaction, ce n'était pas lui qui était en train de se faire tabasser.

- Devenir ton frère ? Ne me fais pas rire Malefoy. Si jamais ça venait à se produire, je ferai de mon mieux pour vous ruiner la vie. Je détruirais votre bibliothèque, vos artéfacts précieux et vos portraits familiaux. Je brûlerai même votre manoir. Je te briserai et je le ferai payer à ta mère de posséder le même sang que moi. Je révèlerai même à la Gazette du Sorcier comment est-ce que ton père a tué mes grands-parents pendant la guerre. Je découvrirai chacun de vos secrets et vous livrerai aux journalistes. Je ferai de ta vie un enfer.

- Tu ne peux pas, père ne te laissera pas faire.

- Je n'en ai rien à faire. Je n'ai rien à perdre. Mourir ? C'est tout ce que j'attends depuis mes quatre ans. Azkaban ? Je vivrai aux côtés de ma mère et de mon oncle. La torture ? Ce n'est rien que je ne puisse pas surmonter. Rien ne me fait peur Malefoy. Alors tu ferais bien de fermer ta gueule.

- Et si je refuse ? Si tu deviens mon frère, tu n'auras pas le choix. Tu ne pourras plus me faire de mal. »

Ah ce moment-là, Thomas se dit que pour un Serpentard, Malefoy n'avait pas vraiment d'instinct de survie. Sa fierté était-elle réellement si grande qu'il ne pouvait pas surmonter de se faire rabaisser par un Black.

- Sais-tu pourquoi est-ce que Potter est un si bon petit-frère ?

- Non et je m'en fiche.

- C'est parce qu'il est terrifié. »

Un silence s'abattit dans le couloir, si bien qu'Altaïr oublia totalement la présence de son frères et ses amis, des larbins de Malefoy et celles des autres élèves qui s'étaient rameutés en entendant le bruit.

« Quoi ? Est-ce que tu es en train de dire que le fantastique et altruiste Altaïr Black n'est pas aussi innocent qu'il le laisse paraitre.

- Bien vu Draco. » A ce stade autant laisser tomber les noms de familles. « Thomas est terrifié par ma présence, ou plutôt les mauvais souvenirs que je lui rappelle. Lui comme moi n'oublieront jamais cette sensation, cet instant de folie, de relâchement et de colère que j'ai ressenti. Il me suffit d'attraper ton joli petit cou et de serrer, encore et encore. »

Altaïr joignit le geste à la parole et tendit ses doigts jusqu'à frôler la gorge du petit deuxième année. Draco était toujours aussi fin et lui-même était toujours aussi grand. Sa main n'eut donc aucune difficulté à empoigner violemment la gorge du blond pour le plaquer contre le mur le plus proche.

« Il est terrifié de savoir ce qu'il aurait pu se passer cette fois-là si notre elfe ne nous avait pas séparés et encore plus en imaginant ce qu'il lui arrivera la prochaine fois s'il est seul à ce moment-là. Voyons voir si aujourd'hui quelqu'un va oser intervenir comme cette fois-là. Je suis un grand-frère tyrannique Draco, es-tu sûr de vouloir d'un grand-frère comme moi ? »

Le garçon ne pouvait plus répondre à ce stade, seul un bruit étranglé et une tentative de balancement de la tête indiqua à Altaïr que visiblement, non il ne voulait pas d'un frère comme lui. Cependant il ne relâcha pas sa prise. Il n'avait même pas l'impression que c'était lui qui contrôlait son corps. Alors que les mains de Draco jusque-là fermement accrochées autour des sienne commençait petit à petit relâcher leur poigne, une baguette apparut dans le champ de vison d'Altaïr.

Il tourna son regard pour voir qui avait eu le cran de l'interrompre et fut plus que surpris de découvrir Thomas, tremblant comme une feuille et la baguette tenue à deux mains, juste en face de lui.

« Arrêtes Harry, tu ne peux pas faire ça. » Visiblement, il n'avait lui non plus complètement retrouvé son esprit puisqu'il l'avait appelé par son ancien nom. Ses mains tremblaient tellement qu'Altaïr était surpris qu'il n'ait pas encore fait tomber sa baguette. « Tu ne peux plus faire ce que tu veux. Tu vas bientôt être un adulte, tu ne pourras plus éviter la prison parce que tu es mineur. Tu vas finir par le tuer.

- Ce n'est pas un problème. » cracha Altaïr, clairement plus maître de son esprit. La colère était bien trop grande.

- Tu ne dois pas devenir un monstre. La première fois c'était un accident. Mais là tu en deviendras vraiment un. » réussit-il finalement à bégayer. « Harry s'il te plait. »

Altaïr était surpris de constater qu'il était au courant de cette partie-là de sa vie. Très peu de personne savait pour son accident magique au manoir Prewett quelques années auparavant. Finalement refroidit, il relâcha Malefoy en soupirant.

Ce dernier s'écroula sur le sol froid et sale du couloir. Draco essaya d'inspirer de grande goulée d'air, cependant cela ne fit que le faire tousser et s'étouffer avec sa salive. Malgré le bruit qu'il faisait à ses pieds, Altaïr oublia bien vite le blond pour tourner son attention sur Thomas. Ce dernier tremblait toujours autant et cela lui fit presque plaisir de savoir qu'il avait encore tant d'emprise sur le garçon malgré toutes les années qui s'étaient écoulées.

Cependant, son sourire nostalgique s'effaça bien vite pour laisser place une nouvel fois à son esprit colérique. Il empoigna alors une touffe de cheveux de son frère et le tira vers lui dans un geste sec ce qui valut à son cadet de pousser un petit couinement de douleur. Il le dévisagea quelques instants de son regard supérieur avant de finalement lui cracher le fond de sa pensée.

« Ne m'appelle plus jamais Harry. Tu sais très bien que je ne supporte pas cela. Mon nom, c'est Altaïr Black. » Il relâcha son frère. « Ne me manque plus jamais de respect, compris ?

- Oui, je suis désole Altaïr. » s'excusa Thomas, complètement apeuré.

« Bien, emmène Malefoy à l'infirmerie. »

Altaïr se détourna d'eux et se dirigea vers une direction quelconque. Il ne savait même plus vraiment dans quel couloir il était alors cela ne servirait à rien d'essayer de trouver le bon chemin vers la sortie de Poudlard.

« Putain et je peux savoir ce que vous regardez ? Vous ne voyez pas qu'il a besoin d'aide bande d'incapables ! » s'agaça finalement Altaïr en avisant tous les regards braqués sur lui et en effet, Draco n'arrivait pas à se lever, malgré l'aide de Thomas.

Visiblement ils avaient tous les deux oubliés leur haine mutuelle. Ce fut finalement Bem qui agrippa le deuxième bras de Draco pour le placer au-dessus de sa nuque et l'aider à marcher en prenant appui sur lui. Des élèves d'autres années lançaient des sortilèges de lévitation sur Crabbe et Goyle qui étaient évanouie un peu plus loin.

Remarquant enfin qu'il était au premier étage, Altaïr sauta par la première fenêtre qu'il vit. Il se réceptionna plus ou moins bien et se dirigea vers la cabane hurlante. Il avait envie d'être seul.

Cette nuit-là, il verrouilla la porte de la cabane hurlante de l'intérieur de telle façon à ce que Ron ne puisse pas le rejoindre. Il n'avait pas envie de jouer les gentils ce soir, il voulait laisser transparaître toute la rage qu'il cumulait depuis des années. Il voulait laisser le loup prendre le dessus, même si ce n'était pas la pleine lune. Il voulait se laisser submergé par la puissance de la bête. Il voulait juste tout oublier.

xXxXxXxXxXxX

Malheureusement, il regretta bien vite son choix. En effet, il s'était réveillé le lendemain matin dans une pièce complètement détruite et avec diverses blessures sur le corps. Son loup avait dû beaucoup hurler pendant la nuit puisque sa gorge le faisait atrocement souffrir.

Heureusement, la salle de bain avait été épargnée. Il put donc y récupérer des baumes cicatrisant et des potions contre la douleur ainsi que des habits qu'il avait préparé la veille pour son lendemain de transformation.

« Tempus »

Des chiffres sortirent de sa baguette pour finalement lui indiquer qu'il était 7h30. Il n'avait que le temps de courir jusqu'à la Grande Salle, attraper quelques toasts et redisparaître en direction de son dortoir pour y récupérer ses affaires de cours. Il allait être en retard en potion. Mais qu'elle idée de vivre dans un château aussi grand !

A son passage, des murmures s'élevaient mais pour la première fois de sa vie, Altaïr décida qu'il s'en fichait royalement. Oui, il avait pété un câble mais il ne le regrettait pas. Il était de toute façon en froid avec son frère depuis une semaine parce qu'il lui avait demandé de réfléchir à une réconciliation avec Ron. Thomas s'était alors énervé en lui criant que cela ne le regardait pas. Donc qu'il soit un peu plus énervé contre lui n'allait au final pas changé grand-chose.

Ensuite, peut-être que Malefoy allait enfin laisser en paix Ron, ce qui ferait du bien à ce dernier. Pour le reste de Poudlard, il n'en avait rien à faire de leurs regards. Ses amis connaissaient ses penchant colériques, peut-être qu'ils auraient du mal au départ à le regarder dans les yeux, mais cela s'arrangerai bientôt, comme à chaque fois. La seule différence était que cette fois-ci, ils avaient été dans le couloir. Il se souvenait parfaitement avoir croisé le regard de Marylène la veille. Les autres devaient donc ne pas être loin.

Comme il l'avait pensé, il arriva en retard en potion et après un sermon digne du grand Severus Rogue, il put enfin s'installer aux côtés de Caspar qui lui avait gardé une place. Il lui tendit des épines de porc-épic qu'il devait réduire en poudre avec son mortier. Ils devraient apparemment faire une potion d'Aiguise-Méninges aujourd'hui.

« Tu es bien un sorcier n'est-ce pas ? » lui chuchota Caspar.

« Oui.

- Alors pourquoi tu te bats toujours comme un Moldu ? Tu ne vas pas me faire croire qu'un Serdaigle n'a pas les connaissances nécessaires pour battre trois deuxième années ? »

Altaïr sembla considérer la question quelques instants avant de finalement lui répondre.

« C'est beaucoup plus effrayant de voir pour eux que même avec un baguette, ils n'ont rien pu faire contre moi. » Il fit une pause, comme s'il hésitait à poursuivre. « Le sentiment de supériorité est aussi meilleur, je suppose. »

Caspar l'évalua du regard quelques instants avant de finalement hocher de la tête et de retourner à sa potion. C'est pour ça que Caspar était le meilleur ami d'Altaïr. Il était incapable de juger qui que se soit. Peut-être était-ce à cause des penchants sombres de sa famille ou le fait que certains de ses proches avaient été Mangemorts. Il était plaisant pour Altaïr de ne pas être vu comme un monstre, un sans-cœur ou un délinquant. Avec Caspar, il n'y avait pas de jugement ou de peur, juste une curiosité typiquement Serdaigle. Altaïr était le sujet d'expérimentation sociale que Caspar préférait et cela ne le dérangeait pas. L'autre garçon voulait juste le comprendre au mieux, pas le juger ou découvrir tous ses secrets.

Peut-être que s'il y avait réfléchi plus longtemps, Altaïr aurait trouvé que cet intérêt envers sa personne était plutôt morbide. Il aurait réalisé que c'était le comportement de Caspar qui n'était pas normal. Que les autres avaient raison d'avoir peur de lui. Mais Altaïr ne voulait pas y réfléchir. Il voulait juste arrêter de pense, arrêter de se sentir juger, d'entendre les murmures, de voir les sursauts de peu à son passage. Tout ce qu'il voulait retenir, c'était que Caspar n'avait pas peur, Caspar ne chuchotait pas dans son dos, il lui demandait directement de répondre à ses interrogations. Caspar comprenait les mots non et intimité.

Un coup de coude dans les côtes sorti Altaïr de ses pensées. C'est alors qu'il réalisa qu'il avait arrêté d'écraser sa poudre d'épine de porc-épic. Caspar fit le signe trois avec ses doigts et Altaïr sut ce qu'il devait faire. Il attrapa le pot avec la poudre d'une main et une cuillère de l'autre. Il jeta rapidement trois cuillerées de la poudre noir dans le chaudron avant de reposer le tout sur leur établi. La cuillère avait été en argent, il sentait les brûlures sur ses doigts et le démanger.

Afin de détourner son attention de la douleur, il fixa la potion passer d'un rose pâle à un vert crapaud alors que Caspar remuait deux fois vers la gauche puis une fois vers la droite. La mixture avait une texture grumeleuse et des bulles épaisses éclataient à la surface. Dégoutant.

xXxXxXxXxX

10 février 1993

Après plusieurs semaines d'attentes et de bataille auprès de l'assistante sociale en charge du cas d'Altaïr, Remus avait enfin réussi à obtenir la garde de l'enfant. Il avait dû avoir recours à l'aide d'Altaïr qui refusait tout bonnement d'aller autre part que chez Remus, refusant net de devenir un membre de la famille Malefoy comme l'aurait voulu Mrs Grisailla. En effet, cette dernière pensait que le jeune héritier Black ne pouvait tout bonnement pas être adopté par un lycanthrope et devait donc aller vivre avec sa dernière famille, Narcissa Malefoy.

Mais suite à ses nombreuses plaintes à ce sujet, elle avait décidé de finalement peut-être reconsidérer cette option. En réalité, c'était surtout qu'elle en avait marre de recevoir plus d'une lettre par jour de la part du garçon.

Elle avait donc décidé d'organiser une rencontre avec ses prochains tuteurs et elle se dit que pour une fois, Altaïr avait peut-être eu raison. Un sentiment d'inconfort s'était emparé d'elle dès que le couple Malefoy était entré dans son bureau.

Bien sûr, Grisailla avait conscience que cet enfant n'avait pas toujours été heureux dans ses foyers. Cependant même Cygnus Black ne lui avait pas laissé cette impression de malaise. Narcissa avait regardé le dossier comme s'il s'agissait d'une gêne et Lucius avait une telle lueur de contentement dans le regard que la sorcière n'avait pu se résoudra à le placer là. Apparemment Lucius ne voyait en lui qu'un moyen de s'enrichir encore davantage, qui sait quel genre de contrat et placements frauduleux l'homme allait exécuter au nom de l'adolescent.

Alors qu'elle cherchait une autre personne voulant bien accepter l'héritier Black au sein de sa famille, Remus Lupin était apparu devant elle. Tous les jours pendant plus de trois semaine, l'homme s'était rendu dans le bureau de la femme. Parfois pendant ses pauses déjeuners, d'autres fois très tôt le matin et laissait donc un mot à sa porte ou alors le soir alors qu'elle verrouillait son bureau. Par la suite, elle avait même appris que l'homme s'était fait engueuler de nombreuses fois par son patron pour avoir quitté son travail quelques minutes avant l'heure indiquée sur son contrat.

Finalement, ce fut une lettre de la part du jeune Black lui-même qui l'avait décidé. Le garçon lui avait alors expliqué que lui aussi était un lycanthrope et que par conséquent, les absences de Remus lors des nuits de pleine lune n'en seraient pas vraiment puisque lui aussi en était un. Dans cette lettre, le garçon l'avait également prié de bien vouloir accéder à la demande Remus puisqu'il s'agissait pour lui de sa dernière famille étant donné qu'il ne connaissait qu'à peine Narcissa et son mari.

Et c'est ainsi qu'après un mois d'hésitation, Grisailla avait accéder à la demande de l'homme. Elle avait alors demandé au directeur de Poudlard d'accordé au jeune Altaïr Black une sortie exceptionnelle afin qu'il puisse rencontrer son nouveau tuteur. Afin de garder la surprise, elle n'avait pas annoncé au garçon de qui il s'agissait et certainement devait-il penser qu'il rencontrait les Malefoy.

Son expression surprise lorsqu'il avait découvert Remus devant le bureau de la femme fut un régal pour la femme. L'homme s'était alors lentement levé de son siège et s'était dirigé vers le garçon. Il s'arrêta enfin à quelques pas de lui, le visage rayonnant.

« On a réussi Altaïr. »

C'est tout ce qu'il fallut au garçon pour se jeter dans les bras de son parrain. L'homme savoura l'étreinte, elles étaient si rares et il savait d'avance qu'il n'y aurait pas droit avant un long moment. Alors il se contenta de serrer son filleul un peu plus fort.

« Tu as encore grandi. » constata-t-il avec dépit.

Lui qui espérait ne jamais être dépassé par le garçon se voyait bien désillusionné depuis quelques années. Désormais, seule cinq centimètres les séparaient encore.

« C'est parce que tu commences déjà à rapetisser. » se moqua gentiment Altaïr.

L'étreinte prit rapidement fin, Remus se vengeant de son impertinence en pinçant les côtes du garçon. Cependant leurs chamailleries cessèrent moins d'une minute plus tard, une légère toux de la part de la sorcière les rappelant à l'ordre. Gênés de s'être ainsi fait reprendre, les deux sorciers s'assirent bien sagement sur les deux chaises faisant face au bureau de Grisailla.

Le reste de la matinée fut passé à signer divers papiers et une fois libérés du bureau de la sorcière, ils s'empressèrent de se rendre au Chaudron Baveur pour y dévorer un bon repas. Là, ils eurent leur premier désaccord entre tuteur et pupille. Remus souhaitait trouver un nouvel appartement avant les vacances d'été, ainsi ils auraient chacun leur propre chambre. Cependant Altaïr refusait de déménager du Square Grimmaurd. Il arguait que si Pollux lui avait permis d'y accéder avant sa majorité grâce à son testament ce n'était pas pour rien.

« Remus ce n'est pas de la pitié. Peut-être que toi tu refuses de profiter de ma fortune familiale mais ce n'est pas mon cas. Si on vit au Square, tu n'auras plus besoin de payer de loyer ou de faire les corvées ménagères. Ça te libérera un peu de temps et peut-être que tu pourras même abandonner l'un de tes deux boulots. Je sais que tu as l'impression de profiter de moi, mais je t'assure que je préfèrerai rester au Square. J'ai passé une partie de ma vie là-bas et mes meilleurs souvenirs s'y trouvent.

- Très bien, tu as gagné. » soupira finalement Remus. « Je ne comprends toujours pas pourquoi tu n'as pas fini à Serpentard. »

Le reste de la journée fut réservé au déménagement de Remus, autant profiter de la présence de son filleul pour transporter ses cartons, il s'occuperait de résilier son bail plus tard dans la journée, lorsque Altaïr retournerait à Poudlard.

Lorsqu'il fut de retour à Poudlard, Altaïr était heureux. Les dernières semaines avaient été très dures à supporter pour lui, entre l'angoisse de finir avec les Malefoy et l'agacement des chuchotements qui suivaient son passage dans les couloirs. Alors sentir tout ce poids quitter ses épaules étaient réellement satisfaisant.

Il était tard lorsqu'il pénétra dans l'enceinte du château étant donné qu'il avait également pris le dîner avec son parrain. Il décida donc de directement aller dans son dortoir. Il y prit une rapide douche avant d'enfiler un jogging gris et un T-shirt noir. Il ne voulait pas dormir tout seul ce soir et il avait la solution à ce problème.

Il prit donc la direction des cachots et évita avec succès deux préfets et le professeur McGonagall qui faisaient des rondes. Depuis la réouverture de la chambre des secrets et de les deux nouvelles attaques ayant pétrifié Colin Creevey, Justin Finch-Fletchley et Nick-Quasi-Sans-Tête, les patrouilles après le couvre-feu avaient drastiquement augmenté.

Une fois la salle commune des Serpentards atteintes, il y salua rapidement ses amis qui lui indiquèrent que Marylène était déjà au lit. Sous leurs regards moqueurs, Altaïr se dirigea vers sa chambre. Voyant qu'elle était endormie, il retira rapidement ses chaussures et sa robe qu'il avait enfilée pour ne pas avoir froid dans les couloirs. Puis, il se glissa derrière elle et enroula un bras autour de sa taille.

Il respira profondément l'odeur du shampoing qui se dégageait de sa chevelure quelque peu humide avant de fermer lui aussi les yeux. Il ne s'endormirait pas, pas tout de suite. Il le savait. Mais Marylène était l'une des rares personnes qui arrivaient à le détendre complètement, encore plus que Remus ou Ron. Avec elle, il se sentait en sécurité, il se sentait intouchable. Comme si plus aucun problème ne pouvait l'atteindre.

« Je me l'étais pourtant promis. Je ne devais pas tomber amoureux. » marmonna-t-il pour lui-même.

Il ne remarqua pas que Marylène avait les yeux grands ouverts et qu'une larme traîtresse lui avait échappé. Alors après tout ce temps, ses sentiments lui étaient réellement retournés. Elle qui avait enfin abandonné et s'était résigné à ne plus l'aimer. Mais cet amour était impossible, elle le savait. Entendre ces mots de la part d'Altaïr était à la fois un soulagement, mais aussi une douleur inimaginable.

« Je veux rompre. »

Les mots étaient froids, glaciaux. Altaïr n'écouta pas la suite. Il n'entendait pas ses justifications. Tout ce qu'il savait c'est qu'il venait de se faire offrir une pipe de rupture. Marcus lui en avait déjà parlé, la baise de la dernière fois. Il n'avait jamais imaginé que cela puisse faire aussi mal. Comme si lui avoir fait plaisir allait l'aider à mieux digérer la nouvelle.

Il fixa bêtement sa petite… son ex-petite-amie pendant il ne savait combien de temps. Peut-être que ce ne fut que quelques secondes, ou bien une dizaine de minutes. Il n'en savait rien et cela lui importait peu. La veille, il s'avouait enfin qu'il était amoureux et le lendemain matin, elle lui disait qu'elle voulait rompre. La vie était cruelle, il n'avait même pas pu en profiter un peu.

Peut-être que finalement il avait raison. Peut-être qu'il ne pouvait y avoir aucun évènement heureux dans sa vie si ce dernier n'était pas suivit d'une mauvaise nouvelle. Il n'en voulait pas à Marylène, il était même heureux pour elle qu'elle puisse l'oublier avant que son contrat de mariage ne se rappelle à elle dans quelques années. Oui, il était heureux pour elle. C'est tout ce qui importait. C'était mieux pour Marylène, alors il accepterait.

Il la dévisagea quelques instants de plus. Ses grands yeux noisette. Sa chevelure aussi noir que la sienne mais bien plus douce. Son nez fin et droit. Ses pommettes rebondies qu'elle détestait alors que lui, les trouvait adorables. Sa bouche pulpeuse qui était pour une fois dépourvu de son rouge à lèvres. Son cou gracile. Sa taille fine et sa poitrine peu développée. Ses bras musclés grâce au Quidditch et ses cuisses un peu trop large selon elle. Ses ongles fins et manucurés. Ses mains toujours chaude à l'inverse des siennes. Il aimait tout chez elle, même ses pieds ridiculement petits à côté des siens.

Il remarqua soudain que sa bouche bougeait. Elle lui parlait. Sa voix était douce. Marylène était une bonne chanteuse. Puis soudain, il réalisa que cette voix si douce, venait de le plaquer. Pourtant, il ne pouvait pas la haïr pour cela. Il n'y arriverait pas et ne le voulait pas.

« C'est juste que j'ai un peu réussi à diminuer mes sentiments pour toi. Je ne veux pas rester avec toi et prendre le risque de tomber amoureuse encore une fois. Et puis à la fin de l'année je quitterai Poudlard alors je pense que c'est mieux comme ça. J'espère que ça … » elle ne termina pas sa phrase.

Altaïr posa délicatement ses lèvres sur les siennes. Ce baiser ressemblait étrangement à leur tout premier, plus de deux ans auparavant. Il était maladroit, mais plein de bonne volonté et de douceur. Marylène mentait et ils le savaient. Maintenant, il était certain qu'elle l'avait entendu lui avouer ses sentiments la veille. Il aurait dû être plus prudent et ne pas se dévoiler aussi facilement. Elle avait pris peur. Peur qu'à la fin, ils ne puissent plus se séparer et ils savaient tous les deux que cela ne pourrait que mal se finir.

Après tout, chez les Sang-Purs, les mariages d'amour finissaient nécessitaient toujours beaucoup de sacrifice. Cedrella Weasley avait été renié. James Potter avait eu un fils juste pour pouvoir se débarrasser ensuite de sa femme. Andromeda Tonks avait été renié pour avoir épouser un Né-Moldu. Son parrain avait vécu toute sa vie en aimant l'ex de son meilleur ami et surtout, une condamné à vie à Azkaban. Rien n'arriverait de bon s'il décidait de poursuivre leur relation plus longtemps. Cependant il ne regrettait rien.

Il se détacha quelques secondes plus tard de la jeune femme et la fixa droit dans les yeux. Gravant pour la dernière fois ses traits dans sa mémoire. Elle semblait faire de même.

« C'est bon Marylène. Je sais, je comprends. Merci pour tout. »

Une unique larme coula le long de sa joue. Marylène la vit et ses yeux s'écarquillèrent, c'était la première fois qu'une larme échappait au contrôle d'Altaïr. Elle ne l'avait jamais vu pleurer, ni après la mort de Pollux, ni après que ses secrets avaient été dévoilés devant toit Poudlard. Ni toutes les fois où il avait été frappé par des Cognards en match ou à l'entraînement. Altaïr ne pleurait pas.

Le garçon la prit une dernière fois dans ses bras avant de finalement quitter la pièce. Il voulait être un peu seul, il avait besoin d'espace. Il ignora les rires taquins de ses amis, apparemment une amie de Marylène était entrée dans sa chambre se matin pour lui dire qu'elle allait prendre le petit déjeuner. Elle voulait juste savoir si Barjow viendrait avec elle, mais à la place elle était tombée sur la vision du dos large d'Altaïr, sa meilleure amie la tête entre ses jambes dans une position plus qu'équivoque.

Mais face à son manque de réaction, ils surent qu'il y avait un problème. Altaïr avait semblé si calme la veille en revenant du Ministère, alors pourquoi avait-il l'air de porter le poids du monde sur ses épaules à ce moment-là. Nott empêcha les autres de partir à sa poursuite et préférèrent attendre Marylène.

Cette dernière vint à leur rencontre un vingtaine de minutes plus tard. Elle avait l'air un peu mieux que Black, mais ne semblait pas non plus en grande forme. Elle leur rendit leur sourire et ils furent quelque peu étonnés qu'il ne soit pas entièrement faux. Elle semblait certes peinée, mais pas autant qu'Altaïr.

« J'ai rompu. » lâcha-t-elle finalement suite à leurs nombreuses interrogations.

Un silence tomba sur le groupe. Pourquoi est-ce que Marylène voulait rompre. Ils étaient si mignon ensemble, c'était évident pour tous qu'elle était amoureuse et pour leurs proches, il était d'autant plus évident que ses sentiments étaient partagés. Caspar et Bacchus, les plus proches de Black, ils savaient même que le garçon l'aimait bien plus que Marylène ne l'aimait. Ce fut finalement Bacchus qui brisa le silence.

« C'est à cause de moi ?

- Non, pas du tout Bacchus. C'est juste qu'en ce moment, je pense que je l'aime moins que lui m'aime. Je ne veux pas rester avec lui pour en final le blesser encore plus lorsqu'il s'en serait rendu compte tout seul.

- Attendez attendez ! » s'exclama Marcus. « Pourquoi se serait la faute de Bacchus ? Tu ne l'as quand même pas trompé ?

- Bien sûr que non ! » s'insurgea Marylène. « C'est juste qu'on est promis l'un à l'autre depuis longtemps par nos parents. Mais Altaïr le savait déjà. On devait se séparer avant mes vingt-cinq ans pour que je puisse respecter le contrat. Mais c'est juste arrivé plus tôt que prévu. Je ne voulais pas le restreinte plus longtemps avec des sentiments qui commencent déjà à partir de mon côté. »

Ce n'était pas un mensonge, pas entièrement. Elle avait aimé Altaïr malgré qu'elle ne soit encore qu'une adolescente. Mais elle s'était résignée. Elle avait vraiment pensé que le Serdaigle n'aurait jamais des sentiments aussi profonds que les siens alors, Marylène les avait enfouis au plus profond de son cœur. Et au final, elle avait réussi à ne plus ressentir de l'amour, mais juste un profond sentiment d'attachement.

C'est à ce moment-là qu'Altaïr lui avait dit qu'il l'aimait. Certes, il pensait qu'elle dormait à ce moment-là, mais il l'avait dit. Marylène avait pris peur, elle ne voulait pas que ces sentiments si difficiles à oublier ne remonte à la surface et la blesse à nouveau plus tard. C'était égoïste, mais elle était une Serpentard et elle préférait souffrir le moins possible de cette rupture. C'était donc le meilleur moment pour elle.

Elle ne souffrait pas autant que la fois où elle avait appris qu'elle était promise à un autre et ne souffrirait pas autant que s'ils avaient réellement attendu les vingt-cinq ans de la Serpentard. Elle avait bien fait, elle en était certaine. Elle espérait juste qu'Altaïr comprendrait lui aussi cela et ne lui en voudrait pas de trop, même si Marylène réalisait aussi que ce souhait était encore plus égoïste.

Altaïr passa le reste de la journée dans le flou et la solitude avant de se reprendre en main. Cela ne servirait à rien de se morfondre, il refusait de se laisser aller pour une histoire de cœur. Il avait une image à maintenir et si cela lui prendrait quelque temps pour soigner ses sentiments, personne ne devrait s'en rendre compte.

Alors ce soir-là, il rejoignit les Gryffondors qui faisaient une fête pour célébrer encore une fois leur récente victoire contre Poufsouffle. Lui fêterait la victoire de Remus et lui sur la famille Malefoy.

Alors il but, beaucoup. Mais il n'avait pas l'air malheureux, alors personne ne l'arrêta. Certainement que les Gryffondors n'étaient pas encore au courant de sa récente rupture, sinon il ne l'aurait jamais laissé autant boire.

Ce ne fut que le lendemain matin, lorsqu'il se réveilla dans le lit de Lee Jordan en compagnie de ce dernier et d'une charmante jeune femme du nom de Vicky quelque chose. Il ne se souvenait plus vraiment de son nom. Il tenta de faire fonctionner sa mémoire mais seuls quelques brides de souvenirs lui parvinrent.

Il se souvenait parfaitement avoir roulé une pelle au sorcier à la peau noire en fin de soirée alors que ce dernier essayait juste de lui faire comprendre pourquoi Gryffondor allait gagner la coupe des quatre maisons. Selon lui, cela avait été le meilleur moyen de le faire taire puisqu'il n'était évidemment pas d'accord avec ses propos.

Finalement, ils avaient fini par fleurter le reste de la soirée ensemble et dans les environs de trois heure, ils s'étaient dirigés vers le dortoir de ce dernier. Tant pis pour l'intimité, ils y repenseraient plus tard. C'est ainsi qu'Altaïr et Lee s'étaient retrouvés nus derrière les rideaux insonorisés du Gryffondor.

Altaïr avait rapidement pris le contrôle des choses étant donné qu'il avait un peu d'expérience contrairement à son … coup d'un soir ? Bien que cela ne fut qu'avec Marylène pour le moment. Alors il fit à Lee ce qu'il aimait qu'on lui fasse à lui.

« Hey je te préviens Black, il est hors de question que tu m'encules ! » s'était exclamé Lee entre deux baisers.

Altaïr grimaça. Tellement moins charmant que Marylène. Au moins il ne penserait pas à elle.

« Ne t'en fais pas Jordan. Il y a d'autres façons de prendre du plaisir. »

Son sourire carnassier avait fait déglutir Lee Jordan alors qu'il commençait à lui mordiller la clavicule et descendre de plus en plus bas. Imiter les habitudes de Marylène semblait être une bonne idée puisque son amant prenait visiblement du plaisir alors qui léchait son membre sur toute la longueur.

Ce ne fut d'ailleurs qu'au moment même où Lee s'était relâché dans sa bouche que les rideaux s'étaient ouverts en grands. Les deux hommes tournèrent rapidement la tête pour découvrir que c'était une élève d'un an leur aîné qui avait pénétré dans la pièce.

« Ce n'est pas mon lit. » Avait-elle simplement constaté avant que Lee ne l'embrasse fougueusement.

C'est ainsi qu'il s'était retrouvé à être satisfait par la jeune femme alors qu'elle-même était comblée par Lee de l'autre côté. Altaïr se souvint alors vaguement de cette fille. C'était une septième année réputée pour dormir à droite et à gauche lorsqu'elle buvait. Il se dit aussi que Jordan avait fait fort pour sa première fois. Deux d'un coup.

C'est ainsi qu'ils s'étaient retrouvés quelques dizaines de minutes plus tard, allongé sur le dos et les bras en croix, un partenaire de chaque côté de son corps et se servant de ses bras comme oreillers. Le lit de Lee était vraiment petit pour eux trois ce qui les avaient poussés à se blottir contre lui, leurs jambes entremêlées par-dessus les siennes.

Il n'y avait aucune échappatoire. S'il décidait de se lever maintenant, il allait forcément en bousculer au moins un et donc les réveiller. Mais il n'avait pas envie de leur faire face. Il assumait parfaitement ce qu'il avait fait la veille mais rien ne disait que ce serait aussi le cas pour les deux autres. Il n'avait pas envie de gérer une crise de nerds ou des cris insurgés.

Heureusement son dilemme prit rapidement fin puisque Vicky finit par se réveiller. La jeune femme tâtonna quelques instants son lit avant de brusquement écarquiller les yeux. Elle se releva en sursaut ce qui fit également sortir Lee du sommeil.

Elle rougit furieusement ce qui était plutôt amusant au vu de sa chevelure auburn. Elle enfila le plus rapidement un pull et ne trouvant pas immédiatement son pantalon, elle leur vola un drap qu'elle enroula autour d'elle. Puis, Vicky quitta les rideaux en courant vers la sortie des dortoirs.

De leur côté, Altaïr et Lee regardèrent bêtement la jeune femme partir avant de finalement se regarder bêtement. Pourtant c'était elle qui avait semblé être la plus enjouée des trois la veille. Peut-être qu'elle ne se souvenait pas. Lee reposa finalement sa tête sur son épaule en soupirant. Au moins un qui ne regrettait pas, se dit Altaïr. Son égo en aurait pris un coup sinon.

Il sentit parfaitement le membre gonflé du Gryffondor ce qui le fit ricaner. Il se releva dans une position assise ce qui lui valut un grognement de mécontentement de son amant. Cependant il le fit rapidement taire en lui proposant de le débarrasser de la chose qui devait être gênante entre ses jambes. C'est ainsi que Lee se retrouva à califourchon sur Altaïr qui branlait avec vigueur leurs deux membres.

« Voir Vicky nu t'a donc fait un tel effet ?

- J'y peux rien, t'as vu son cul ?

- Moins bien que le tien. » apprécia le Serdaigle en malaxant son fessier d'une main.

Une fois satisfait, les deux adolescents restèrent dans cette position quelques instants afin de récupérer quelque peu. Altaïr attrapa sa baguette posée sur la table de nuit du Gryffondor, passant par la même occasion son bras en dehors des rideaux. Il put ainsi faire disparaitre les traces de cet acte charnel.

Les deux amants d'une nuit se séparèrent finalement. Lee décida de rester flemmarder plus longtemps. Après tout il n'avait vraiment pas dormi longtemps. Altaïr quant à lui regroupa ses affaires et quitta enfin le lit à baldaquin de son amant. Cependant il regretta vite cela lorsqu'il tomba face à une dizaine de paires d'yeux curieux, il avait au moins pensé à enfiler son caleçon bien qu'il ne soit pas des plus propre. Apparemment les Gryffondors avaient prévu de charrier leur ami sur sa conquête d'un soir qu'il avait réussi à faire fuir dès le réveil. Cependant ils ne s'attendaient visiblement pas à voir une autre personne sortir de son lit.

« La salle de bain s'il vous plait ? »

Fred lui répondit par automatisme en pointant du doigt une porte un peu plus loin. Il lança un dernier regard moqueur aux griffons avant de fermer la porte derrière lui. Il n'entendit que le cri de surprise de Lee alors que les jumeaux avaient dû enfin se décider de le réveiller. Il avait échappé à l'interrogatoire, mais que de peu. Un sourire satisfait étira ses lèvres. Lee était vraiment doué pour un puceau.

xxxxxxx

20 février 1992

Altaïr pénétra pour la première fois dans la salle commune des Serpentards depuis sa rupture. Lui qui avait l'habitude d'y passer presque tous les jours, cela lui faisait bizarre d'y retourner après dix jours. Il jeta un rapide coup d'œil aux alentours et fut surpris de découvrir que seule Marylène et Bacchus travaillait dans un coin de la salle. Les autres membres de leur groupe semblaient absents pour l'instant.

Sachant très bien qu'il ne pourrait pas éviter Marylène pour le reste de sa scolarité, Altaïr prit son courage à deux mains et s'installa en face d'elle, aux côtés de Bacchus. Les deux sixièmes année le fixèrent quelques instants d'un air éberlué avant de se reconcentrer sur leurs parchemins. Ils étaient gênés, c'était évident pour Harry. Il les imita en sortant ses affaires.

« Est-ce que tu penses qu'on pourrait au moins rester amis ? »

Il était lui-même surpris par ce qu'il venait de demander. Il se trouvait même un peu culotté d'avoir dit ça. C'était lui qui évitait Barjow, pas l'inverse. Mais il était trop tard pour faire arrière, alors il releva son regard et le planta dans celui de la sorcière.

« Oui, ce serait un plaisir. Tu pourrais m'aider sur mon devoir de botanique ?

- Bien sûr. »

Harry était content de la perche que lui avait lancé Marylène pour changer de sujet. Cela lui rappelait par ailleurs leur première discussion. C'était alors qu'il n'était encore qu'en première année, il venait de reprendre Marcus Flint sur l'un de ses devoirs et Marylène lui avait ensuite demandé de lui corriger le sien.

Bacchus rejoignit bientôt leur débat pour savoir s'il valait mieux privilégier l'utilisation d'un plan de Tentacula Vénéneuse ou de Snargalouf comme plante à la fois offensive, mais aussi de protection. Il mit finalement un therme au débat en avançant qu'il valait mieux mettre la Tentacula en première ligne et placer plus loin le Snargalouf qui se chargerait des quelques survivants. Après cette plante était plus facilement gérable pour un sorcier, alors il valait mieux l'utiliser une fois ces derniers épuisés par un combat contre un Tentacula.

xXxXxXxX

25 février 1993

Ron, Blaise, Theodore et Daphné était tous les trois penchés en avant et fixait avec horreur un petit bout de bois cassé en deux. Une matière argenté en dépassait et ils supposèrent qu'il s'agissait d'un crin de licorne.

Alors qu'il s'était une fois de plus rendu au club de duel, ils avaient décidé de changer les paires pour une fois. Ron affronta donc pour la première fois Daphné et non Blaise. La jeune fille, bien que frêle et donnant l'impression d'être aussi arrogante que Malefoy, savait en réalité très bien se défendre. Contrairement à l'autre blond, elle avait une raison de se sentir supérieur, elle leur était réellement supérieur. Enfin, en duel au moins.

Rapidement, il fut touché à la jambe ce qui le fit basculer en avant. Par réflexe, il avait mis ses mains devant lui et ne réalisa la situation qu'au moment où un craquement sonore retentit. Il s'était rattrapé sur ses mains. Il y avait sa baguette dans sa main droite. Il avait cassé sa baguette. Et c'est ainsi qu'ils s'étaient retrouvés tous les quatre à la fixer bêtement, ne sachant quoi faire de plus.

« Peut-être avec un Reparo ? » proposa Blaise.

« Non, ça ne marchera pas.

- Du scotch ?

- Non plus.

- De la colle ?

- Es-tu réellement aussi stupide Blaise. » cingla finalement Daphné. « Il n'y a pas d'autre solution, tu vas devoir en racheter une.

- C'est plutôt une bonne nouvelle. Tu vas enfin avoir ta propre baguette au lieu d'utiliser celle de ton grand-frère. » tenta de le réconforter le métis.

« Ma mère va me tuer. » ne put que souffler Ron.

Et en effet, il vit juste. Le lendemain matin, une beuglante retentit à la table des Serpentards. Plus puissante encore que lorsqu'elle était adressée aux jumeaux. Plus puissante encore que celle que Bem avait reçu en début d'année. Tellement puissante que même les professeurs grimaçaient. Tellement puissante que même ses amis arrivaient à se sentir coupable alors qu'il n'avait strictement rien fait.

Ce fut un Ron rouge de honte qui quitta la salle en courant.

1er Mars.

Ron observait d'un air intrigué Altaïr qui discutait avec le professeur Lockhart quelques pas devant lui. Il ne voyait de sa position que le profil de son ami mais même s'il pouvait paraître aussi froid qu'à son habitude pour l'enseignant, Ron n'était pas dupe. Altaïr avait l'air terriblement agacé par la discussion de l'autre et semblait sur le point de lui cracher ses quatre vérités en face.

Ron cessa sa discrète observation seulement lorsqu'ils arrivèrent devant les calèches qui permettaient habituellement aux élèves de se rendre à Poudlard depuis la gare de Pré-au-Lard et inversement à chaque vacances. Toujours aussi intrigué au sujet de leur destination, le rouquin grimpa dans la calèche tirée par il ne savait quelle magie. Celle-ci se mit rapidement en route et bientôt, Ron sentit ses oreilles et ses joues rougirent face à la morsure du froid.

Certes, ce n'était plus le froid glacial de janvier, mais le printemps ne semblait pas être près d'arriver de sitôt cette année-là. Altaïr remarqua rapidement le claquement des dents du Serpentard et décida de rapidement lui tendre une écharpe et une couverture qu'il avait glissé dans son sac. Visiblement ce dernier avait pensé à tout et Ron le remercia vivement. Ils ne firent pas attention au regard plein d'envie que Lockhart posait sur la couverture duveteuse.

Une fois arrivée au village magique, le professeur rejoignit l'une des extrémités de ce dernier et se posta sur le rebord du trottoir. D'un coup de baguette, il appela le Magicobus qui ne tarda pas à apparaître devant eux dans une grand BANG sonore. Les sorciers y grimpèrent rapidement et Altaïr paya sa course ainsi que celle du rouquin, faisant ainsi comprendre à son professeur qu'il ne faisait pas dans la charité.

Ce fut seulement une dizaine de minutes après s'être installé au fond du bus magique qu'Altaïr brisa finalement le silence.

« Professeur, puis-je vous posez une question ?

- Mais bien sûr mon garçon. Tu n'as pas à te sentir intimider par mon statut de professeur ou par ma célébrité. » répondit pompeusement Gilderoy, ce qui fit grincer des dents Altaïr, bien que ce dernier ne le vit pas.

« Je ne peux m'empêcher de me demander pourquoi vous avez tant insisté pour prendre le Magicobus. Je pensais qu'un grand sorcier comme vous pourrait aisément maîtriser un transplanage avec une double escorte ? »

Le ton d'Altaïr était vicieux, comment est-ce que cet usurpateur allait s'en sortir cette fois-ci ? Depuis quelques mois, le jeu préféré d'Altaïr et de ses amis était de mettre le professeur dans l'embarras. L'observer essayer de toujours masquer ses incapacités magiques et culturelles avec ce qu'il devait penser être de belles pirouettes étaient toujours aussi amusant pour eux.

« Eh bien, vois-tu Altaïr, c'est évidemment très simple pour moi de faire cela. J'ai déjà transplaner de l'Albanie jusqu'en Egypte un jour. »

Toujours des mensonges, encore et toujours des mensonges. Altaïr se demandait parfois si cet individu pensait réellement que les gens goberaient ses mensonges, ou bien si cela l'amusait juste de voir à quel point son public était naïf. Cependant, il doutait fortement que Lockhart ait réellement pu se mettre dans toutes ces situations embarrassantes de son plein gré.

« Mais, il ne faut pas trop abuser du transplanage. Peut-être ne le sais-tu pas mais lors des premiers transplanages, même d'escorte, il arrive souvent de finir malade. Je ne voulais pas faire subir cela au jeune Ronald, surtout pour son anniversaire. »

L'homme fit un sourire resplendissant au dit Ronald qui du s'empêcher de grimacer face à cet air imbécile. Pourquoi, de tous les professeurs présents au château malgré qu'ils soient en week-end, Altaïr avait dû choisir Lockhart.

« Merci professeur. C'est très généreux de votre part.

- Mais c'est un plaisir Ronald. De plus, je me voyais mal vous retirez le plaisir du voyage à tous les deux. »

Altaïr roula des yeux. Les bus allaient si vite qu'il était impossible d'observer le paysage. De plus, les virages serrés et les freinages brutaux que le chauffeur réalisait ne les aidaient pas beaucoup plus à apprécier le voyage.

Ce ne fut que près de deux heures plus tard que les trois sorcières arrivèrent à Londres, juste en face du Chaudron Baveur. Ils traversèrent rapidement le pub magique et Lockhart fut pour une fois utile en leur ouvrant le passage sur le Chemin de Traverse qui se situait dans l'arrière-cour du pub miteux.

Une fois sur l'allée magique, ils se dirigèrent vers le Sud de la rue et Ron était de plus en plus perdu. Il n'avait absolument aucune idée d'où ils se rendaient et visiblement, ni Altaïr, ni Lockhart n'était prêt à lui avouer. L'un pour certainement lui faire une surprise et le deuxième certainement par oubli. Soudain, Altaïr se stoppa devant une vitrine. Curieux, le rouquin leva les yeux vers la devanture du magasin et découvrit avec un peu de déception qu'il ne s'agissait que de la maison d'édition et librairie d'Obscurus Books.

« Regarder Professeur Lockhart, votre tout dernier livre est enfin sortit ! Je n'arrive toujours pas à croire que vous ayez réussi à passer un contrat d'exclusivité avec cette maison d'édition. Votre talent doit être immense Professeur Lockhart ! » s'exclama soudain Altaïr.

Ron était quelque peu surpris par son comportement si opposé à celui habituellement bien plus calme de son ami. Jamais il n'aurait agi ainsi dans son état normal. Était-il malade ?

Soudain, une foule de jeunes femmes, de ménagères, de mères au foyer et de vieilles dames s'agglutinèrent autour d'eux. Ron n'eut pas le temps de comprendre ce qu'il se passait que déjà, Altaïr le tirait au loin tandis que Lockhart les avait complètement oubliés. Il semblait bien trop occupé à sourire à une journaliste qui arrivait déjà sur les lieux et à ses nombreuses fans.

« Enfin débarrassé de cet enf…

- Altaïr, c'est un professeur. » s'indigna Ron juste pour la forme.

Les deux garçon s'empressèrent de s'éloigner le plus vite possible, si bien que le rouquin ne fit pas réellement attention à où ils se rendaient. Ce ne fut qu'une fois qu'Altaïr le poussa dans une boutique au fond du côté sud du Chemin de Traverse qu'il réalisa quel serait son cadeau d'anniversaire. Devant ses yeux, des centaines et des centaines de boites rectangulaires s'entassaient sur des étagères. Peut-être même était-ce des milliers vu la hauteur et la longueur des rayons.

Bien que Ron ne visita jamais la boutique d'Ollivander puisqu'il avait récupéré la baguette de Charlie, il reconnut tout de même aisément la boutique grâce à la description que Bill et Charlie lui en avait faite un jour. Juste en face de lui, se dressait un petit comptoir encombré par des boites vides et divers papiers. Ce dernier les séparait des rayons, certainement afin de s'assurer que les clients n'aient pas l'idée s'saugrenue d'essayer des baguettes sans la présence du vendeur.

Altaïr appuya sur une petite sonnette posée sur le comptoir, le son de la cloche retentit dans toutes la boutique et un marmonnement lointain leur indiqua qu'Ollivander arriverait certainement bientôt. En attendant, Altaïr se détourna des étagères pour observer quelques vitrines dont l'accès était visiblement autorisé aux clients.

Ron se contenta de se poster à ses côtés et d'observer les crèmes pour baguettes, les petites brosses et autres étuis pour accrocher une baguette à son avant-bras.

« Lequel te plairait ? Moi j'aime bien le noir.

- C'est vrai qu'il est joli, mais je préfère le vert et bleu. Les écailles renvoient de jolis reflets. »

Altaïr porta le regard sur l'artéfact que montrait son ami et hocha de la tête. Oui, cet holster était vraiment beau. Il lut sur une petite étiquette accrochée à ce dernier qu'il s'agissait d'une combinaison rare des écailles d'un Suédois à museau court, d'où les écailles d'un bleu métallique, et d'autres d'un vert gallois. Au vu des capacités de discrétions de ces deux dragons et de leur forte résistance magique, même envers les flammes de leurs semblables dans le cas du dragon Suédois, Altaïr ne pouvait que supposer que la baguette de Ron serait en sécurité avec ce type d'étuis.

Les deux garçons sortirent brusquement de leurs pensées lorsqu'un vieil homme à l'allure un peu dérangé fit savoir leur présence à seulement un pas derrière eux. Ron fut d'autant plus surpris d'apercevoir Altaïr sursauter à ses côtés. C'était l'une des rares fois où il avait vu le garçon étonné et cela ne le rendit que plus méfiant envers le vendeurs.

« Mr Ronald Weasley, je n'attendais plus votre visite ! » s'exclama le vendeur. « Très bien, très bien, commençons par celle-ci. Frêne et crin de licorne, comme votre précédente baguette. »

Ron attrapa la baguette mais rien ne se produisit. La baguette ne le repoussait pas, mais ne l'acceptait pas non plus. Cependant Ollivander ne sembla pas du tout surpris. Derrière lui, Altaïr lui chuchota à l'oreille que les premières baguettes serviraient juste à tester quelques éléments seraient plus compatibles avec lui ou non. Il eut tout juste le temps de finir son explication que le vieux sorcier tendait déjà une nouvelle baguette à Ron.

« If et crin de licorne. Non, définitivement non. » En effet, Ron venait de détruire une plume posée là. « Saule, toujours le même cœur et 27 centimètres. »

Cette fois-ci quelques étincelles jaillirent de la baguette mais rien d'exceptionnel.

« Parfait, ce sera donc du saule pour le bois. »

Ollivander disparut à nouveau dans les rayonnages tout en marmonnant. Parfois, Altaïr et Ron entendait quelques mots plus distinctement que d'autres, mais rien de très précis et utile pour eux. Juste que le vieil homme ne pensait pas qu'un cœur en crin de licorne ou d'Hippogriffe ne conviendrait pas au rouquin. « Pas de crins, pas de crins… » semblait marmonner le fabricant de baguette.

« Bois de saule, cœur en plume d'Hippogriffe » Aucune réaction. « Bois de saule, cœur de ventricule de Dragon. 25,3 centimètres. »

Encore une fois, quelques étincelles jaillirent et firent brûler le coin d'un rideau.

« Ce sera donc un ventricule. Maintenant reste à savoir lequel. » Ollivander fixa longuement le rouquin qui se balançait d'un pied à l'autre, particulièrement mal à l'aise. « Bois de saule, ventricule de Snallygaster, 29,5 centimètres. »

Ron l'attrapa du bout des doigts, ne voulant pas refaire brûler quelque chose. Cependant, la réaction de la baguette ne fut pas du tout celle à laquelle il s'était attendu. Bien au contraire. Une douce chaleur s'infiltra dans ses doigts pour finalement parcourir ses bras, son buste, ses jambes et finalement s'étendre dans chaque parcelle de son corps.

« Vous êtes destinés à de grandes et puissantes choses, Mr Weasley. Mais vous devriez retravailler sur votre confiance en vous. » lui conseilla-t-il finalement. « Cela fera 10 Gallions, ce cœur est très rare. » indiqua le vendeur en apercevant le regard assassin d'Altaïr.

Il se souvenait que ce garçon avait lui aussi une baguette des plus rares. Un cœur provenant des quelques quarante épines du monstre du Fleuve-Blanc circulant sur le marché, bien qu'il n'en reste en réalité qu'une petite poignée aujourd'hui. Son bois, s'il se souvenait bien, avait été en prunellier, parfait pour un duelliste et si les rumeurs à son sujet était vrai, ce bois correspondait très bien au garçon. La combinaison des cœur et bois rares avait fait monter en flèche le tarif de la baguette et elle restait l'une des plus chères qu'il n'avait jamais vendues.

« Nous prendrons aussi l'étui en cuir de Suédois à museau court et de Vert Gallois. Ainsi qu'un kit classique d'entretien de baguette.

- 38 Gallions et 12 Mornilles.

- Garder la monnaie. » Indiqua Altaïr en laissant une bourse sur le comptoir d'Ollivander.

Pendant que le fabricant vérifiait le compte ainsi que l'authenticité des pièces d'or et d'argent, Altaïr attrapa l'étuis qu''Ollivander avait sorti de la vitrine et montra à Ron comment l'accrocher à son bras. Le mécanisme était assez simple et Altaïr assura à son ami que d'ici quelques semaines, cela ne lui prendrait pas plus de temps que d'enfiler une montre. Cependant, il lui faudrait certainement un peu plus de temps pour s'entraîne à sortir le plus rapidement possible sa baguette.

Altaïr plaça dans son sac magiquement agrandit le kit d'entretien et l'étuis désormais vide de la baguette. Les sorciers n'aimaient pas jeter l'étuis de leurs baguettes, on racontait que cela portait malheur. Bien qu'il n'y croit pas réellement, Altaïr préférait tout de même de ne pas jeter un possible mauvais sort à Ron.

Une fois à l'extérieur de la boutique, ils rejoignirent rapidement l'emplacement où se tenait toujours Lockhart et ils furent aberrés de découvrir que ce dernier les avait complètement oubliés. Ce professeur était tellement irresponsable que cela en devenait presque inquiétant pour la sécurité des personnes se trouvant autour de lui.

« Viens, laissons-le là. Il a l'air de bien s'amuser. » indiqua Altaïr avant d'aviser l'heure sur sa montre.

Dans un peu moins d'une demi-heure, il serait l'heure se déjeuner. Il serait donc hors de question pour lui de chercher Lockhart à ce moment-là et devoir manger plus tard dans le Magicobus ou devoir attendre jusqu'à leur retour à Poudlard.

« Kreattur. » appela Altaïr. « Libère-moi une table pour deux personnes chez les Welsch. Dis-leur que bien entendu, la discrétion n'est pas une option.

- Kreattur peut-il demander au jeune maître Black s'il a une préférence pour l'horaire ?

- 12h30.

- Bien jeune maître Black, Kreattur va faire cela tout de suite. » et l'elfe disparut.

Ron suivit encore quelques instants son ami avant de finalement poser les quelques questions qui lui taraudaient l'esprit. Aussi bien sur sa baguette, sur ce qu'était les Snallygaster ou sur la raison pour laquelle Altaïr avait réserver une table pour dans plus d'une heure.

« Parce que nous allons nous acheter des vêtements. Je ne veux pas me promener plus longtemps dans les robes de l'école. » Grimaça Altaïr.

C'est ainsi que ce furent un Altaïr parfaitement dans son élément et un Ron particulièrement gêné qui pénétrèrent dans la boutique de Tissard et Brodette. Cependant Black ne fit pas attention aux nombreux portiques présentant tous types de vêtements. A la place, il traversa toutes la boutique d'un pas rapide pour finalement s'arrêter devant une porte où était gravé en lettre d'or les deux mots ACCES RESTREINT.

Le jeune Sang-Pur plaça sa bague d'héritier sur un socle en métal posé sur une petite étagère à côté de la porte et cette dernière s'ouvrir sans lui opposer plus de résistance. Ron le suivit de près, effrayé à l'idée que la porte se referme devant lui sans qu'il ne puisse suivre Altaïr.

A peine furent-ils entrés dans la pièce qu'une autre porte, à l'opposée d'eux, s'ouvrit pour laisser place à une femme grande et élancée. Bien que ses cheveux commençaient déjà à grisonner et que son visage était marqué par une multitude de petites rides, elle dégageait une aura de confiance et de beauté.

« Mr Black, cela fait longtemps que je ne vous avais pas vu ici.

- Je suis désolé d'avoir été absent si longtemps, Mrs Brodette. J'ai un dîner urgent dans très peu de temps. Pourriez-vous arranger nos tenues ?

- Bien sûr, pour qui me prenez-vous ! » s'exclama la femme en commençant déjà à attirer vers elle parchemin, ruban gradué et quelques tissus. « Tissu ?

- Soit d'Acromentule pour les chemises et pantalons. Je vous laisse le choix pour les manteaux et le reste.

- Elevage d'Albanie ?

- Evidemment.

- Très bien, j'en aurai pour une heure.

- Je vous laisse une demi-heure. » Brodette grimaça mais ne pipa mot.

Elle finit rapidement ses mesures tandis qu'Altaïr s'installait sur un canapé destiné aux clients et où des boissons chaudes les attendaient déjà. Ron le suivit rapidement et pris un simple jus de citrouille chaud afin de ne pas perdre l'appétit avant le repas. Un chocolat chaud lui était donc interdit.

« Donc, tu ne m'as pas répondu avant. C'est quoi un Snallygaster ? »

Altaïr réfléchit quelques instants afin de rassembler le peu de souvenir qu'il avait à ce propos avant de commencer ses explications.

« Les Snallygasters sont originaires d'Amérique du Nord, du Nord des Etats-Unis au Sud du Canada il me semble. Ils sont mis-oiseaux, mi-reptiles, c'est pourquoi on dit souvent qu'ils ressemblent à un mélange entre des dragons et des Occamys. Même s'ils ne peuvent pas cracher du feu, par exemple » Il fit une légère pause. « Ses yeux sont jaunes pour les males et orange pour les femelles. Ils sont réputés par leur dangerosité à cause de leur peau blindée et de leurs crocs en dents de scie. Ils déchirent leurs proies afin de leurs injecter un puissant poison. Ils n'ont pas peur de grand-chose étant donné qu'ils sont les principaux prédateurs dans les régions où ils vivent. »

Un léger silence s'installa entre eux. Altaïr essayait de trouver d'autres informations au sujet de cette créatures, mais ne voyait pas vraiment ce qu'il pourrait rajouter. Ron quant à lui assimilait ces nouvelles informations.

« Est-ce un bon cœur ? » osa-t-il finalement demandé.

« Oui, excellent. » Le rassura aussitôt Altaïr. « Je n'ai pas d'information précise à ce sujet. Mais je sais que la plupart des baguettes avec ventricule sont bien souvent très puissante. Ton bois permet lui aussi de développer un très bon potentiel, donc il ne pourrait jamais s'associer avec un cœur faible. »

Ces quelques mots rassurèrent vivement Ron. Ce dernier avait sorti sa baguette pendant la discussion et la contemplait désormais avec admiration. Elle était vraiment magnifique. Longue et quelque peu épaisse, elle n'en restait pas moins élégante grâce à sa souplesse et aux dizaines de fines gravures parcourant les nervures du bois.

La discussion se poursuivit quelques instants de plus avant que Mrs Brodette ne réapparaisse devant eux. La sorcière avait fini leurs tenues grâce à la rapidité que la magie lui permettait d'accélérer le processus de création. Les deux garçons rejoignirent chacun une des cabines et enfilèrent leurs nouvelles tenues. Quelques touches de dernières minutes et ils étaient prêts à partir.

Ils étaient tous les deux vêtus de fines chemises et pantalons qui leur permettaient cependant de se sentir au chaud. Altaïr expliqua que c'était grâce à la soie d'Acromentule, qui était réputée pour ses bienfaits magiques en tant que vêtements. Par-dessus leurs ensembles simples, ils avaient enfilé un épais et long manteau en cuir de dragon, les protégeant encore plus efficacement du froid. Les gants étaient dans la même matière, seule les écharpes étaient en laine d'Alpaga des Rocheuses ce qui leur octroyait une douceur infinie.

Altaïr se dirigea vers l'une des portes de la pièce après avoir payé la sorcière et Ron le suivit docilement. Il lui sembla vaguement qu'ils n'étaient pas venus par cette porte là à l'allée, mais se retint rapidement de faire un commentaire. Le magasin Tissard and Brodette menait non seulement sur le Chemin de Traverse, mais aussi sur une autre allée.

« Bienvenu au Boulevard des Paons. » Indiqua Altaïr sous les yeux éberlués de son ami.

Ron observa tout ce qui se trouvait autour de lui tout en appréciant la sensation qui se dégageait de ses nouveaux vêtements. La chemise était si douce et légère qu'il avait l'impression de ne pas en porter du tout, la soie d'Acromentule était un véritable plaisir pour la peau. C'était bien la première fois de sa vie que Ron appréciait les araignées.

Altaïr s'arrêta seulement quelques mètres plus loin devant le restaurant où l'enseigne indiquait « Bienvenu chez les Welsh, restaurateur de père en fils depuis 1754 ». La carte à l'entrée affichait des prix si exorbitant que Ron crut tout d'abord à une blague jusqu'à ce qu'Altaïr ne le traîne à l'intérieur. Grâce à la réservation de Kreattur, ils n'eurent pas à faire la queue et se retrouvèrent rapidement assis.

« On va vous prendre une assiette de chaque plat que vous avez sur votre carte. Et apporter également deux verres de votre meilleur cocktail sans alcool s'il vous plaît. » demanda Altaïr sans même laisser le temps à son ami de consulter la carte.

Il valait mieux pour lui qu'il n'aperçoive pas plus le montant de ce qu'ils allaient manger, sinon Altaïr avait peur qu'il ne fasse une crise cardiaque. Quelques minutes plus tard, les premières assiettes furent déposées à leur table et cette dernière fut magiquement agrandi en largeur afin de permettre aux deux garçons d'être toujours aussi proche qu'auparavant.

« Altaïr, tu es sûr de toi. Tu vas en avoir pour une fortune.

- Ne t'en fais pas, je n'ai pas besoin de payer. Ma famille possède une part des recettes de l'établissement. Cet argent sera simplement retenu sur ces gains que je ne toucherai de toute façon pas avant ma majorité. Alors n'y pense pas et profite de ton repas. Walburga aimait beaucoup venir ici, elle m'y a traîné un nombre incalculable de fois, mais je ne mangeais jamais à ma faim et finissait toujours pas grignoter quelque chose une fois de retour à la maison. Même si les plats sont bons, ils sont vraiment trop petits à mon goût.

- Ce n'est pas le principe de la gastronomie ? » taquina Ron.

Merlin il n'en revenait pas, il était en train de déguster très certainement les plats les plus chers du Chemin de Traverse en compagnie d'un des héritiers d'une des plus grosses fortunes du pays tout cela dans des vêtements de luxe. Il devrait absolument raconter cela à ses frères et sœurs. Ils seraient tous jaloux, pour une fois que c'est à lui que quelque chose de remarquable arrivait.

Le reste du repas se déroula dans la bonne humeur la plus total et comme l'avait prédit Altaïr, ils parvinrent aisément à finir chaque plat et se permirent même de prendre deux desserts chacun. Lorsqu'ils sortirent du restaurant, Altaïr décida qu'il était temps d'aller récupérer leur professeur, même si cela n'enchantait aucun des deux.

Ce fut seulement une heure plus tard que les deux garçons quittèrent le Chemin de Traverse, une fois tous les journalistes écartés et les fans pis de côté. Altaïr n'avait jamais été aussi heureux que de monter dans le Magicobus. Il avait même laissé un généreux pourboire à Stan pour l'avoir sauvé de cette situation.

Et c'est ainsi qu'en milieu d'après-midi, Altaïr et Ron déboulèrent dans la salle commune des Gryffondor après que l'un d'entre eux ait fait basculer le portrait de la grosse dame pour les laisser entrer. Ron se jeta aussitôt sur ses grands frères pour leur raconter sa journée.

Altaïr quant à lui préféra s'asseoir à même le sol en s'adossant à leur canapé tout en continuant sa lecture qu'il avait abandonné un peu plus tôt à la fin du voyage. Cependant un sourire amusé ne quitta pas ses lèvres de toute la journée, savourant la joie débordante de Ron face à toutes ces nouvelles choses qu'il n'aurait jamais pu espérer expérimenter seulement quelques jours auparavant.

3 mai 1993

C'était la fin du week-end et Ron participait à son premier cours pratique depuis qu'il avait acheté sa baguette. Aujourd'hui, ils étudieraient le sortilège d'engorgement.

Ron observa pour une fois sans chahuter avec Blaise la démonstration du professeur Flitwick avant de se tourner vers son propre bouchon de liège. Chaque élève en avait un devant lui, leur rôle était de le faire grossir autant que possible dans un premier temps. Ensuite, ils devraient s'habituer à donner la taille qu'eux-mêmes désiraient. Soit d'abord sept centimètres, ensuite dix, puis quinze et enfin vingt. Flitwick se chargerait de rendre leur taille originelle aux bouchons après chaque tentatives.

Ron ferma les yeux et agrippa fortement sa baguette. Puis il se souvint qu'Altaïr détestait lorsqu'il faisait cela, ses doigts se détendirent donc légèrement. Ron se savait tout particulièrement mauvais en sortilège et qu'encore une fois, il serait certainement le dernier à réussir le sortilège. Cependant pour la première fois depuis son arrivée à Poudlard, cela ne l'inquiéta pas. Il allait faire de son mieux et si cela ne marchait pas, Altaïr lui avait dit qu'il existait beaucoup d'autres métiers ne nécessitant pas forcément l'usage de la magie.

Lorsqu'il se sentit près, Ron rouvrit les yeux afin de fixer intensivement son bouchon de son regard vairon. Doucement, il plaça le bout de sa baguette à quelques centimètres de ce dernier. Il prit une profonde inspiration avant de faire un geste de moulinet avec sa baguette tout en prononçant la formule.

« Amplificatum. »

Alors qu'il ne s'attendait à rien de particulier, Ron vit soudainement son bouchon devenir de plus en plus grand jusqu'à l'obliger de changer de place. Cependant cette réaction ne le rassura pas du tout puisque son petit bouchon de seulement trois centimètres de haut déplaçait désormais le mètre et continuait de grandir encore et encore. Soudain, tout cessa et le bouchon repris sa forme initiale. Heureusement que le professeur Flitwick avait rapidement repris les choses en main.

« J'ai entendu dire que vous avez changer de baguette, Mr Weasley. C'est une bonne chose. » lui sourit le petit professeur. « Essayé de légèrement modifier votre volonté lorsque vous lancez le sort. Ne pensez pas Je veux que le bouchon grossisse, mais plutôt Je veux que le bouchon fasse la taille de ma main. Essayez. »

Ron obéit et après quelques essais infructueux où son bouchon devenait soit trop gros, soit ne le devenait pas assez, il finit par réussir toutes les étapes demandées. Blaise et Daphné le regardait avec un air excité. Enfin leur ami était à leur hauteur, ce serait un peu moins la honte pour deux Sang-Purs de traîner avec lui.

« Quel était le bois de ton ancienne baguette ? » demanda finalement Nott en sortant de la classe.

« Bois de frêne.

- C'est pour ça que tu avais du mal avant, tout s'explique. » face au regard interrogateur de ses trois amis, Theodore poursuivit. « C'est un bois réputé pour ne pas aimer les changements de maîtres. La baguette devait te mener la vie dure pour que tu la rendes à ton frère.

- D'où tu sais tout ça toi ?

- Et bien une partie de ma famille travaille dans la fabrication de balais. Donc je me suis souvent rendu dans des forêt magiques et au fil du temps, j'ai juste appris quelques trucs. »

Ron fixa encore quelques instants sa nouvelle baguette d'un air émerveillé avant de finalement la ranger. Il ne voulait pas la faire tomber à cause des mouvements de la foule et ainsi prendre le risque de la casser.

« Merci Theodore ! » s'exclama Ron alors qu'il partait en courant vers la direction d'un groupe de Serdaigle qui se trouvait un peu plus loin.

Blaise, Daphné et Theodore regardèrent d'un air amusé le rouquin se jeter sur le dos d'Altaïr Black pour le remercier à son tour. Bien que le Serdaigle semblait quelque peu tituber, il avait réussi à rester debout et à se stabiliser. Apparemment Ron était très excité par els derniers évènements.

Malefoy avait eu tort. Il n'était pas un raté, il n'avait simplement pas eu la bonne baguette.

xxxxxxx