Titre : Mission de protection

Genre : Aventure/Romance

Rating : K+

Résumé : Histoire inspirée de Princesse Mononoke. Lors d'une simple mission de Roy et Riza se retrouvent à courir la montagne avec un bébé afin de retrouver et protéger ses parents. Comme si cela ne suffisait pas, suite à une série d'événements, ils sont envoyés dans le passé et c'est là que les choses deviennent un peu plus compliquées...

Disclamer : FMA ne m'appartient pas T.T

Spoiler : Tous possiblement.

Notes : Coucou ! Déjà le dernier chapitre de cette fanfiction ! J'espère qu'elle vous a plu, enfin je vous laisse découvrir la fin. Bonne lecture !


Chapitre 5


Le trajet fut relativement silencieux et ils durent s'arrêter quelques fois pour que Swaha puisse souffler un peu.

Le soir venu, ils étaient épuisés. Ame et Yuki leur trouvèrent une grotte et partirent chasser. Ils revinrent peu de temps après et tous mangèrent avec appétit.

Ils prirent le temps de se débarbouiller à la rivière non loin, chacun leur tour, et cela amusa beaucoup Ame et Yuki qui les regardaient faire.

Riza étala la peau de bête qu'elle portait sur ses épaules au sol et s'installa dessus, se recouvrant avec une autre. Bien blottie, elle observa Roy préparer son lit. Il avait pris ses affaires dont des couvertures, ce qui était pratique tout de même.

Elle le vit s'allonger et épuisée, s'endormit aussitôt. Roy avait voulu lui proposer de partager sa couverture mais elle dormait déjà. Elle ne semblait pas en avoir besoin et il sourit en entendant sa respiration apaisée. Il ne s'attendait pas à la revoir aujourd'hui et ça avait été une heureuse surprise. Il était aussi surpris de voir à quel point elle avait changé, en tout cas physiquement. Lui qui voulait instaurer les mini jupes dans l'armée, il ne savait plus trop à présent. Il serait bien trop jaloux de tous les hommes qui se retourneraient sur son passage.

Il secoua alors la tête. Il n'instaurait peut-être rien du tout oui...

Son esprit revint presque aussitôt à la jeune femme. Ses cheveux étaient grossièrement noués en une longue tresse, des mèches s'en échappant, et si c'était surprenant de la part de son Lieutenant, il la trouvait magnifique. C'était étrange comme les sentiments humains changeaient...

Quelques mois plus tôt, elle était impeccable à ses côtés, intouchable. La loi contre la fraternisation pesait sur leurs épaules et aucun écart n'était pardonné. Ils avaient un objectif qui surpassait toutes leurs envies. Ils avaient toujours tout donné, tout sacrifié dans ce but.

Aujourd'hui, tout semblait différent. Leur objectif était oublié et aucune loi ne se mettait en travers de la route. Il mourrait certainement ici. Il en avait conscience. Pourtant, Riza avait encore espoir. Il l'avait senti dès qu'il l'avait vu. Elle semblait repousser cette idée de toutes ses forces et se rapprocher de lui, signifiait admettre qu'il n'y survivrait pas quelque part. Il n'avait rien tenté mais il l'avait perçu à son comportement.

Il ne put s'empêcher de tendre une main vers elle et attrapa la sienne. Il s'endormit à son tour.

Son sommeil ne fut pas réparateur pour autant et deux heures plus tard, son bras le réveillait douloureusement. Il le lançait avec force et il prit un temps à revenir à lui, perdu dans les limbes de la souffrance.

Quand il reprit pleinement conscience, Riza le tenait dans ses bras, le berçant doucement.

Il se calma aussitôt, sa tête nichée dans son cou et posa une main sur sa taille. Elle l'avait installé contre elle, entre ses jambes donc. Il sentit la douleur diminuer et soupira de soulagement. Riza frémit au souffle dans son cou et fut soulagée également en comprenant qu'il souffrait moins.

"Ça arrive souvent ?" demanda-t-elle.

Il se rendormait à moitié et opina juste contre elle. Elle caressa ses cheveux et sentit des papillons s'envoler dans son ventre lorsqu'il murmura son prénom.

Elle sourit alors que sa respiration s'apaisait et les installa plus confortablement. Elle remit les couvertures par-dessus eux et se lova dans ses bras.

L'aube les trouva dans la même position. Roy grommela en ouvrant le yeux. Il sentait le corps de la jeune femme appuyé contre lui et caressa son dos doucement.

Elle ne tarda pas à s'éveiller à son tour et se redressa en s'étirant.

« Bonjour », sourit-elle avec un regard tendre.

Et il se dit que c'était le bonjour qu'il voulait avoir tous les jours. Elle haussa un sourcil en le voyant si silencieux.

« Qu'y-a-t-il ? » demanda-t-elle alors qu'il la regardait avec sérieux.

Il se redressa quelque peu.

« Riza, fit-il. Je vais te sembler égoïste, mais il y a très peu de chances que je retourne à notre époque. »

Elle fronça les sourcils, pressentant qu'elle n'aimerait pas la discussion à suivre.

« Ici, nous n'avons rien qui nous empêche d'être ensemble alors je sais que c'est égoïste et que... »

Elle posa un doigt sur sa bouche avec un sourire douloureux.

« Je te l'ai dit Roy. Sans toi, je n'ai plus de raison d'être et je devrais alors détruire ce corps et le secret de l'alchimie des flammes avec...

- Autrement dit, si je meurs, tu... »

Elle opina et fronça les sourcils. Cela ne lui plaisait pas du tout. Étonnamment, cette simple pensée lui redonna l'espoir qu'il n'avait plus. Il devait trouver une solution. Il devait s'en sortir. Il fallait qu'elle vive.

Elle souriait en face de lui.

« Alors, tu n'abandonnes pas ?

- Je t'aime trop pour ça », souffla Roy douloureusement, plongeant son regard dans le sien.

Il se leva ensuite, la laissant pantoise. Que venait-il de dire ? Des paroles qu'ils ne s'étaient jamais permis de dire à haute voix.

Lorsque Riza réalisa, il était déjà hors de la grotte. Elle se leva et le rejoignit. Elle aussi était égoïste. Qu'ils vivent, qu'ils meurent, à présent, elle ne voulait qu'une chose : être avec lui.

« Roy ! » appela-t-elle en s'élançant vers lui.

Il se tourna vers elle, surpris, et la réceptionna dans ses bras.

« Je crois que je suis plus égoïste que toi », souffla-t-elle avant de l'embrasser à pleine bouche, coulant son corps contre le sien.

S'ils devaient mourir bientôt, autant qu'ils se sentent vraiment vivants. Il répondit à son baiser sans hésiter, désespérément, et la serra contre lui.

« Tu vois, grogna Yuki. J'avais raison. Les humains sont de drôles de créature quand même. »

Riza leva les yeux au ciel.

« Yuki », gronda-t-elle doucement, reprenant son souffle.

Roy lui souriait tendrement et elle se sentit fondre. Il caressa sa joue et embrassa le bout de son nez.

« Le mieux serait tout de même qu'on vive tous les deux, ensemble.

- Comment ? rétorqua Riza.

- Nous trouverons une solution. Je te le promets. »

Elle crut en ses paroles et eut un sourire radieux.

« Allons-y alors. »

Malgré les longues heures de marche dans la forêt, ils passèrent une journée idyllique. Ils étaient tous les deux portés par un nouvel espoir.

Les jours qui suivirent furent semblables et étranges. Ici, ils n'avaient aucune obligation, pas de protocole à respecter. Ils pouvaient juste être eux-mêmes, ensemble, sans plus de mensonges.

Ils n'avaient pourtant pas beaucoup d'intimité et le voyage les fatiguait, si bien qu'ils s'endormaient directement le soir, mais ils étaient dans les bras l'un de l'autre et c'était le principal.

Enfin, ils arrivèrent dans des parties de la forêt qu'ils reconnaissaient étrangement. Le marais n'était plus très loin. Cependant, ils ne l'atteignirent pas. En chemin, ils tombèrent nez à nez avec un homme allongé au sol au plein cœur de la forêt. C'était un bouvier à en juger par sa tenue et il semblait dans un piteux état.

Riza se dirigea vers lui avec méfiance et prit son pouls.

« Il est vivant », informa-t-elle.

Roy vint l'aider et ils lui donnèrent les premiers soins.

« Il faut le ramener au village, fit le brun. Il ne survivra pas dans la forêt. »

Elle opina et ils se jetèrent un regard. Il était hors de question qu'ils soient séparés encore alors Roy fit venir Swaha et ils le hissèrent sur son dos.

« Que comptez-vous faire de lui ? grogna Ame. On peut l'achever ?

- Non, répondit Riza. Je ne vous le permets pas. Nous allons le ramener au village. »

Les loups ne dirent rien mais ils savaient qu'ils étaient contre.

« Ame ? Peux-tu porter Roy ? »

Ame pencha la tête vers Roy. Cela ne semblait pas le gêner en revanche et elle le remercia. Roy était habitué à monter à dos d'élan à présent et monter un loup était très différent mais il s'y fit rapidement.

Ils prirent alors la direction du village, Swaha trottina à leurs côtés.

Au bout de plusieurs heures, des bruits de tirs les alertèrent. Il se passait quelque chose au village...

Ils arrivèrent par le lac et comprirent aussitôt la situation. Le village était attaqué.

« Faisons le tour de l'autre côté », proposa Roy sans perdre de temps.

Ils obtempèrent et ils restèrent prudemment à l'orée de la forêt. Ils étaient loin, presque trop pour être aperçu. Moins d'une heure plus tard, ils arrivaient derrière le village alors que le soleil amorçait sa descente dans le ciel. Le combat semblait s'être calmé également. Une forme apparut au sommet de la palissade.

« Lyo ! » appela Roy en la reconnaissant.

Son mari, Danien, apparut à ses côtés.

« Roy ! On vous croyait morts tous les deux ! Et vous montez des loups ?!

- Nous allons bien, mais nous avons un blessé, éluda Roy en avançant Swaha. C'est un bouvier. »

Il y eut une seconde de silence et Lyo opina.

« Nous venons le chercher. Ne bougez pas. »

Quelques minutes plus tard, une petite trappe dérobée s'ouvrait. Elle était assez grande pour laisser passer un homme.

« C'est Koelu ! s'horrifia Lyo.

- Nous avons fait de notre mieux mais il a besoin de soins.

- Merci à vous deux, souffla Lyo.

- Que se passe-t-il au village ? questionna alors Riza.

- Les samouraïs de Ramoé nous attaquent. Ils viennent d'une grande ville voisine qui convoite nos forges, informa Danien. Ils ont intercepté les bouviers et beaucoup ne sont pas revenus comme Koelu. Merci de l'avoir ramené.

- Ils ont profité de l'absence de Dame Eboshi, les fourbes, ajouta Lyo en colère.

- Où est-elle ? » demanda Riza.

Lyo croisa son regard et baissa les yeux.

« L'empereur veut la tête du Dieu de la forêt. Il a envoyé ses meilleurs chasseurs dans ce but et il a demandé à Dame Eboshi de les accompagner... »

Riza ouvrit de grands yeux, horrifiée.

« Elle veut tuer le Dieu cerf...

- Quoi qu'il en soit, reprit Roy. Sa place est auprès de vous en ce moment. Vous allez tenir ?

- Nous faisons de notre mieux, affirma Lyo.

- Elle ne doit pas savoir que vous êtes attaqués, nous allons la ramener, déclara l'alchimiste.

- Merci, fit Danien. Bon courage à vous. »

Ils opinèrent et Roy se tourna vers Swaha.

« Pouvons-nous vous la laisser ? »

Danien récupéra l'élan et Roy et Riza leur souhaitèrent bon courage avant de se remettre en route. Cette fois-ci, ils purent aller plus vite et le soleil n'était pas encore couché. Les loups connaissaient la forêt par cœur et bondirent rapidement entre les arbres et par-dessus les racines. Ils devaient arriver au marais avant Dame Eboshi.

Il ne leur fallut qu'une heure pour l'atteindre mais ils n'étaient pas seuls. Le tableau était dramatique. Il y avait d'un côté la harde de sangliers en colère et de l'autre, les chasseurs et Dame Eboshi, leur fusil en main. Au milieu de tout cela, le Dieu de la forêt se tenait majestueusement et c'était certainement la seule raison pour laquelle, aucun coup de feu n'avait été tiré.

Roy et Riza arrivèrent à ce moment-là et tous se tournèrent vers eux.

Roy sauta à terre, déterminé.

« Eboshi ! cria-t-il. Les samouraïs de Ramoé sont en train d'attaquer ton village. Ils ont besoin de toi. Laisse le Dieu cerf en paix !

- Pourquoi devrais-je te croire ? Après tout, tu as besoin de lui pour lever ta malédiction », rétorqua la femme.

Roy se renfrogna. Effectivement, mais la situation était tellement plus importante que cela actuellement. Que se passerait-il si elle tuait le Dieu de la forêt ? Les sangliers attaqueraient et ce serait la guerre. Les gens du village périraient certainement et il ne voulait pas ça.

« Il ne ment pas, répliqua Ame. J'ai vu ce village en feu comme je te vois, humaine », gronda-t-il faisant tressaillir les hommes présents.

Les sangliers se gardèrent bien d'intervenir. Même peu nombreux, le clan des loups était respecté.

Eboshi ne parut pas intimidé et leva son fusil vers le Dieu. Tous retinrent leur souffle et Roy perçut son mouvement vers la gâchette.

« Eboshi arrête ! » s'écria-t-il en plaquant ses mains au sol, mais rien ne se passa.

Il comprit instantanément que c'était à cause de sa main. Il ne pouvait plus pratiquer l'alchimie... Un sifflement passa près de ses oreilles et une lame se figea dans le fusil. Riza se précipita ensuite vers Eboshi. La lame était fixée dans le manche mais ne l'empêchait pas de tirer et Eboshi se prépara.

La lune se levait et au même instant, le Dieu cerf commença à grandir. C'était cela la légende du Dieu. À la tombée de la nuit, il se transformait en une immense créature humanoïde et parcourait les montagnes. Sa tête s'allongea et il tourna son regard impénétrable vers Eboshi. Le fusil commença à se recouvrir de fleurs et de plantes. Elle grogna et les arracha. Riza allait s'interposer et Roy courut dans sa direction tout en sachant qu'il arriverait trop tard. Ame fut le plus rapide cependant. Il bondit sur Eboshi. Le tir partit et une seconde plus tard, Riza la poussait au sol. Ils furent tous soufflés au loin par une sorte d'explosion. Tout s'était passé extrêmement vite et personne ne comprit ce qu'il se passait.

Alors que la tête du Dieu de la forêt se séparait de son corps et tombait au sol, une masse informe noire, pire encore que celle qu'ils avaient vu sur le sanglier, commença à se répandre. Elle se sépara en plusieurs bulles qui infectèrent bientôt les arbres, tuant instantanément tous ceux qui la touchaient. Dans la précipitation, quatre chasseurs vinrent récupérer la tête du Dieu et la placèrent dans un coffre en fer. Hissé sur une planche en bois, ils furent bien assez de quatre pour la porter.

« Filons ! » s'écria l'un d'eux.

Pendant ce temps, Roy tentait de rejoindre Riza. Elle était proche de l'explosion et il l'avait vue au sol près d'Eboshi. De plus, il savait que le moindre contact avec une des bulles noires la tuerait.

Heureusement, Riza semblait indemne, juste évanouie. Il la prit dans ses bras et sans autre solution, sauta à l'eau. Derrière lui, il vit Gonza récupérer une Eboshi mal en point. Ame ne l'avait pas manqué et ce tir avait été son dernier, le loup ayant arraché son bras droit.

« Je ne sais pas nager, se plaignit Gonza.

- Tu n'auras qu'à marcher au fond de l'eau », répliqua Roy.

Il n'eut pas trop le temps de tergiverser car la masse se rapprochait d'eux. Ils nagèrent jusqu'à un îlot et Riza reprit connaissance.

« Qu'a-t-elle fait ?! s'exclama-t-elle en jetant un regard de haine à Eboshi qui se remettait à peine. Sans sa tête, il va causer mort et destruction autour de lui. La forêt est perdue et votre village aussi ! »

Eboshi ne répondit pas, à bout de souffle, et Roy retira sa veste pour la passer autour de son buste et arrêter l'hémorragie. Elle grimaça de douleur, retenant un cri sous la pression.

« Il faut rendre sa tête au Dieu cerf, déclara-t-il. Absolument. Nous devons retrouver les porteurs. »

Riza approuva et Ame et Yuki les rejoignirent alors.

« Je peux encore abréger tes souffrances », grogna Ame en direction d'Eboshi.

Gonza fusilla le loup du regard et elle ne répondit pas, sur le point de s'évanouir.

« Allons-y ! »

Ils montèrent sur les loups et se dirigèrent grossièrement dans le direction du Dieu. C'était à présent un corps gigantesque à forme humaine, sans tête. Tout ce qu'il touchait mourrait.

Ils le poursuivirent à travers la forêt à défaut de savoir où étaient les porteurs. Après plusieurs heures, ils finirent par sortir de la forêt, retrouvant le lac. Le Dieu allait droit dans sa direction.

« Ils vont tous mourir, souffla Riza, horrifiée.

- Non, nous allons les prévenir. »

Ils firent le tour du lac et revinrent à l'endroit où ils avaient laissé Koelu.

« Lyo ! appela Roy. Danien ! »

L'endroit était calme, les combats ayant cessé pour la nuit. Ils ne tardèrent pas à les voir apparaître et ils virent également le Dieu avancer vers eux.

« Qu'est-ce que c'est ?! s'écria Lyo.

- Le Dieu de la forêt. Il faut vous replier sur le lac ! cria Riza. Il va tout détruire ici.

- Le lac ? Nous y allons, assura Danien.

- Nous allons tenter de l'arrêter », informa Roy.

Ils n'échangèrent pas plus car la masse noire les rattrapait et les loups bondirent par-dessus pour l'éviter. Ils montèrent sur les collines, tachant de repérer les porteurs. Au loin, une lueur scintillait.

« L'aube, souffla Riza.

- Déjà ! s'écria Roy. Que va-t-il se passer s'il reprend sa forme animale sans sa tête ? »

Elle haussa les épaules et ils se remirent en chemin. Enfin, ils aperçurent les porteurs dans la montagne.

« Là ! » s'écria Riza.

Les loups se précipitèrent vers eux alors que la masse noire se répandait encore plus. Le Dieu avait aussi repéré sa tête. Lorsqu'ils furent non loin, ils sautèrent à terre.

« Filez vous deux ! » ordonna Riza aux loups.

Ils grognèrent mais obéirent et bondirent par-dessus la masse noire. Encerclés à présent, Roy et Riza se précipitèrent vers les porteurs qui s'étaient immobilisés, bloqués par le Dieu.

« Il faut lui rendre sa tête ! » s'exclama Roy en assommant un des porteurs d'un coup de poing.

Riza s'occupa du deuxième et, déséquilibré, le coffre tomba au sol. La masse noire n'était qu'à quelques mètres à présent.

« Laissez-nous faire », fit Roy en ouvrant le coffre.

Une substance verdâtre en sortit et il plongea les mains dedans, attrapant la tête. Elle était lourde et Riza vint l'aider. Dès qu'ils entrèrent en contact avec cette substance, des tâches noires comme celle de Roy commencèrent à apparaître partout sur leur corps. Roy passa un bras autour de Riza et lui sourit. Au moins, ils étaient ensemble. Ils la soulevèrent vers la créature.

« Dieu de la forêt ! s'écria-t-il. Nous te rendons ta tête. Prends là et vis en paix ! »

Le corps du Dieu s'immobilisa alors et il se pencha sur eux lentement. Il les engloutit littéralement en récupérant sa tête et il y eut une nouvelle explosion. Cependant, Roy et Riza n'étaient plus là pour la voir.

Le Dieu brilla d'une intense couleur et soudainement, alors que le soleil l'éclairait de ses rayons, il tomba au sol, comme mort. L'impact provoqua un souffle gigantesque et une partie du village s'envola au loin. Les villageois se cramponnèrent sur leurs radeaux de fortune.

Ce vent cependant sembla redonner comme un souffle de vie sur toute la forêt. Elle était détruite, les arbres étaient morts mais soudainement, tout verdit à nouveau. De fines tiges poussèrent partout et à une vitesse incroyable.

Lorsque Roy ouvrit les yeux, il fut étonné de se retrouver allongé dans l'herbe haute. Il fut d'abord étonné d'être toujours en vie.

Riza était inconsciente à ses côtés et il la secoua doucement.

« Riza ? Riza ? Regarde ! »

Elle n'avait plus aucune marque sur son corps et il regarda son bras par réflexe. La tâche noire avait disparu et seule restait une cicatrice grise dans la paume de sa main. Son sourire s'agrandit. Ils pourraient vivre ensemble.

Riza revint à elle et se redressa.

« Qu'est-ce que... ! »

Lorsqu'ils s'étaient évanouis, tout n'était que champ de ruines autour d'eux, et ils se réveillaient au milieu d'une colline verdoyante. Ame et Yuki les rejoignirent et Riza fut soulagée de voir qu'ils allaient bien. Puis, elle se tourna vers lui et il lui montra sa main. Elle eut une expression de surprise avant de lui tomber dans les bras. Il la serra contre lui, la faisant tourner, et ils tombèrent tous deux en riant.

« Les humains sont niais », nota alors Ame en les observant pourtant avec tendresse.

Riza releva la tête et elle eut soudain un regard triste.

« Oh ! Mais la forêt est détruite malgré tout... et le Dieu cerf est mort.

- Je crois au contraire qu'il est partout à présent, déclara Roy en observant les alentours. Regarde ça ! »

Elle lui sourit. Oui, il avait raison. La montagne avait changé à jamais mais la végétation qui poussait à vue d'œil semblait reprendre ses droits.

« Descendons au lac », reprit Roy.

Ils obtempèrent et retournèrent aux abords du lac. Les villageois arrivaient à peine sur la rive avec leurs radeaux. Eboshi et Gonza les avait rejoints et il l'aida à mettre pied à terre. Elle paraissait lasse et heureuse à la fois. Comme tous, elle se sentait chanceuse d'être en vie.

« Ah, vous êtes toujours vivants », sourit-elle en les apercevant.

Elle se méfia néanmoins des loups et opina.

« Oui, oui, j'ai compris. Assez de guerre et de vengeance, déclara-t-elle. Nous allons reconstruire le village mais pas les forges. »

Elle observa les villageois.

« Nous allons construire un beau village ! » s'exclama-t-elle.

Les loups s'assirent et Eboshi se tourna vers Roy et Riza.

« Et vous ? Que faites-vous ? »

Ils se regardèrent et Roy prit la main de Riza dans la sienne.

« Nous allons rentrer chez nous à présent. »

Riza sourit et opina. Oui, la paix avait un goût amer mais elle était là et ils étaient en vie et ensemble. C'était tout ce qui comptait.

« Merci à vous deux », fit Eboshi.

Ils leur dirent au revoir, conscients qu'ils ne les reverraient plus jamais. Ils s'attardèrent surtout avec Lyo et Danien, reconnaissant pour leur confiance.

Swaha et Kealo, qui avaient nagé dans le lac à côté des radeaux, arrivèrent à cet instant et s'ébrouèrent.

« Allez, en route vous deux », fit Roy.

Ils montèrent sur les loups et suivis des deux élans, s'élancèrent vers ce qui était auparavant la forêt.

« Tu vas partir ? » questionna Yuki.

Riza le caressa doucement.

« Oui, ma place n'est pas ici. Merci de m'avoir accueillie. Je suis fille unique mais avec vous deux, je sais ce que c'est d'avoir des frères à présent. »

Ame vint réclamer des caresses et elle sourit.

Ils s'éloignèrent suffisamment et Roy sortit son parchemin. Il pouvait à nouveau utiliser l'alchimie et traça le cercle rapidement. Riza eut alors une idée.

« Mais peut-être qu'ils peuvent venir avec nous. La forêt n'existe plus ici, mais à notre époque, elle est splendide et sauvage. Personne ne viendra les embêter là bas. »

Roy considéra l'idée et opina.

« Que voulez-vous faire ? interrogea-t-il.

- Je ne pourrais pas vous voir très souvent mais nous vivrons à la même époque. »

Les loups s'entreregardèrent et Yuki s'avança vers Riza.

« D'accord, Princesse des loups. Nous venons avec toi. »

Elle sourit et se blottit contre lui.

« Vous vous y plairez j'en suis sûre. »

Ils se mirent tous sur le cercle et Roy l'activa. Cette fois-ci, ils se retrouvèrent en plein cœur du village et il y eut pas mal de cris. Cela attira l'attention de l'équipe. Roy et Riza durent les rassurer sur la présence des loups. Si les villageois ne s'approchèrent pas malgré tout, l'équipe les rejoignit.

« Mais, on vient de vous quitter ! fit Havoc pour qui cela ne faisait qu'une minute.

- Faut croire que non », répliqua Breda face à leur apparence.

Entre la barbe de Roy et leurs tenues, ils devaient être méconnaissables.

« Alors ? » questionna Amane.

Roy montra son bras pour seule réponse et ils furent tous soulagés.

« Vous avez l'air d'avoir vécu de drôles d'aventures, fit Falman.

- Tu n'as pas idée, répondit Roy dans un rire. Mais nous avons encore bien des choses à faire, ajouta-t-il en se tournant vers Riza.

- Oui, approuva-t-elle. Nous devons ramener Swaha et Kealo à Adjime et puis, nous avons une forêt à vous montrer », sourit-elle en direction des loups.

Ils ne dirent rien et Amane, Lys et Ewen vinrent leur dire au revoir. Ewen se retrouva dans les bras de Riza puis ceux de Roy, gazouillant joyeusement. Ils l'embrassèrent tous deux, attendris. C'est qu'ils en avaient vécu des aventures avec ce petit bonhomme.

Ce fut l'heure du départ et naturellement, Riza se hissa sur le dos de Yuki.

« En route.

- Vous partez sans provision ? s'inquiéta Havoc.

- On se débrouillera, fit Roy en montant sur Ame. On vous retrouve à Gaillac ? Vous pouvez ramener Amane et sa famille chez lui ? »

Le Sous-Lieutenant opina, stupéfait, et les observèrent partir à dos de loups.

Roy et Riza profitèrent pleinement de ces derniers jours où ils n'avaient pas à se cacher, autrement dit, ils prirent leur temps, et Ame et Yuki furent très contents en découvrant la forêt. Elle était immense et sauvage.

« Tu as réussi, petite humaine, fit Yuki un soir alors qu'ils observaient le soleil se coucher. Ici, nous sommes bien. »

Riza sourit et se blottit contre Roy.

« On devrait peut-être penser à rester ici nous aussi », taquina Roy.

Elle leva les yeux au ciel.

« Oh non, j'ai une idée et ça va te plaire je pense. »

Il lui jeta un regard.

« Est-ce que je t'ai déjà dit que Grumman m'avait proposé la main de sa petite-fille un jour ? » émit-il, la devançant.

Elle ouvrit de grands yeux.

« Roy !

- Pour ma défense, je ne savais pas encore que tu étais sa petite-fille. Je n'ai rien répondu mais maintenant je pense qu'il avait tout prévu.

- Certainement pas tout, rétorqua Riza en référence aux derniers événements.

- Après ce qu'on vient de vivre, je pense qu'affronter ton grand-père ne sera pas trop compliqué.

- Oui, et puis, nous pouvons toujours venir vivre ici si cela ne fonctionne pas, plaisanta alors Riza.

- Parfait ! » s'écria Roy, soudainement pressé de rentrer.

Elle rit de son enthousiasme alors qu'Ame et Yuki les observaient, amusés.

Comme promis, ils rendirent les élans à Elenna et Horis. Ils passèrent quelques jours là-bas, heureux de les retrouver.

Puis ils repartirent avec les loups vers Gaillac. Les au revoir furent difficiles, mais ils savaient qu'ils se reverraient. Ils les laissèrent juste à quelques kilomètres de la ville pour ne pas se faire repérer et Roy et Riza descendirent à pied. Elenna avait redonné quelques vêtements à Riza, ce qui était tout de même moins étrange que les peaux de bêtes qu'elle portait auparavant.

Lorsqu'ils arrivèrent à l'auberge, ce fut incroyable pour eux. Ils apprécièrent particulièrement leur première douche et le confort des lits. Ils poussèrent d'ailleurs les deux lits l'un contre l'autre pour pouvoir dormir ensemble.

Le lendemain matin, Roy se rasa de près et Riza refit sa coiffure habituelle. Ils enfilèrent leur uniforme et se regardèrent dans le miroir.

« C'est étrange non ? »

Roy opina et se tourna vers elle.

« C'est plutôt ce que nous avons vécu qui était étrange », fit-il en caressant sa joue.

Elle haussa les épaules. Oui, peut-être. Elle n'en était pas convaincue cependant. Elle oublia ce point lorsqu'il l'embrassa. Au même instant, on frappa à la porte.

« Colonel Mustang ? Lieutenant Hawkeye ? Nous sommes prêts à partir. »

Roy et Riza se jetèrent un regard et se sourirent. Puis, ils se composèrent une attitude neutre, prirent leurs affaires et quittèrent leur chambre.

Le retour à Central fut tout aussi étrange. Ils entendaient les chamailleries de l'équipe et cela leur semblait si ordinaire et incroyable à la fois, eux qui avaient pensé ne jamais revenir. Ils voyaient tout avec un œil neuf.

En descendant du train, ils se rendirent directement au QG. Les hommes complices de Kort y avaient été emmenés quelques jours plus tôt et ils avaient les interrogatoires à mener et toute cette enquête à classer. Quant à Amane, ces travaux devraient rester confidentiels au maximum pour ne pas attirer les convoitises. En tout cas, l'alchimiste était bien décidé à ne pas faire d'autres conférences.

Le soir venu, une fois leur rapport remis, ils se dirigèrent vers le bureau du Généralissime.

« Ah ! Colonel Mustang, Riza ! les accueillit-il en leur faisait signe de rompre leur salut. J'ai appris que votre dernière mission avait été particulièrement mouvementée.

- C'est le cas de le dire, Généralissime. Mouvementée oui...

- Mais vous n'êtes pas là pour ça, je me trompe ? »

Roy nia. Non, ils n'étaient pas là pour ça.

« Alors ! s'écria Grumman en se penchant vers eux. La discussion tant attendue est-elle enfin arrivée ? »

Il paraissait excité comme un enfant au matin de Noël et cela fit rire Riza. Grumman eut sa réponse par la même occasion. Il bondit de sa chaise, ouvrit un tiroir de son bureau en sortait une liasse de papier.

« Vous ne savez pas depuis combien de temps cette modification de loi attend dans ce bureau ! J'ai cru que jamais cela n'arriverait.

- Enfin quelque chose de simple », soupira Roy avant de se tourner vers Riza.

Il l'attira dans ses bras, soulagé.

« On est vivant et ensemble sans rien pour nous séparer, souffla-t-il. Je n'aurais pas dit cela il y a un mois.

- Moi non plus, sourit Riza avant de l'embrasser du bout des lèvres.

- Et le mariage alors ? fit Grumman soudainement, brisant leur petite bulle.

- Grand-père ! protesta Riza. Laisse-nous profiter.

- Mais je veux des arrières-petits-enfants moi ! » se plaignit le vieil homme.

Roy ne put retenir son rire alors que Riza soupirait. Elle passa outre cependant car en effet, tout était parfait.


Snif... Déjà... finalement je n'ai pas d'épilogue de prêt encore. Autant vous dire que je n'écris pas beaucoup en ce moment. Par contre j'ai quelques OS qui n'attendent que vous. Je ne spoile rien pour la semaine prochaine et je vous souhaite un bon week-end ! Bisous !