Bonjour tout le monde !
J'arrive sur la pointe des pieds pour vous publier ce chapitre avec une semaine de retard.
Je suis vraiment désolé mes petits coeurs, ne croyez pas que ça va devenir une habitude.
Je vous laisse à votre lecture !
Rra Carlita : Je te remercie, ça me fait vraiment plaisir. Bizbiz !
Chapitre 5
Les Potter, ou du moins les quatre qui étaient présents, se trouvaient dans le salon : James assis sur un des fauteuils, Harry et Ginny sur le sofa, Lily blottie contre son père, sur ses genoux. Ils rentraient tout juste de la gare de Kings Cross et le grand moment des explications était arrivé.
Harry ne chercha pas à proposer à Lily de s'installer à leurs côtés. Depuis qu'elle savait qu'Albus avait choisi de rester à Poudlard plutôt que de les rejoindre, elle s'en voulait terriblement. Bien sûr, Ginny et Harry avaient essayé de la rassurer, de lui dire qu'elle avait été chamboulée et que son besoin de se confier à ses frères avait été naturel, qu'ils ne lui en voulaient pas, mais rien n'y faisait. Voilà quatre nuits qu'elle venait dormir avec eux et qu'elle se serrait contre son père ou sa mère à la moindre occasion. Elle avait besoin de sentir qu'ils ne lui en voulaient vraiment pas.
- Alors vous allez divorcer, commença platement James.
- Oui mon grand, approuva Harry.
- Mais… Pourquoi ?! s'exclama-t-il. Je me souviens d'oncle Percy et de tante Audrey, ils se disputaient sans cesse des mois avant l'annonce de leur séparation, ils ne supportaient plus la présence l'un de l'autre…
- Chaque couple est différent, l'interrompit gentiment Ginny. En vérité, votre père et moi, ça fait un moment qu'on n'est plus amoureux comme un couple traditionnel, mais ça ne veut pas dire qu'on ne s'aime plus du tout. J'aime votre père, il est celui avec qui j'ai eu trois merveilleux enfants, il est mon meilleur ami, il est une personne que je respecte et que j'admire énormément, mais il n'est plus mon amoureux.
- Et c'est pareil pour moi, intervint Harry, ému par les paroles de son épouse.
- Et nous dans tout ça ? Si ça fait des années que vous vous aimez comme ça, pourquoi ne pas continuer ? demanda James.
- C'est pour vous qu'on est restés ensemble tout ce temps et je vous le dis tout de suite, ça n'a pas été une corvée, répondit Ginny. Notre amour est, certes, différent de la norme, mais il est fort et il le sera toujours. Seulement, on a aussi d'autres besoins, d'autres envies qui font qu'un divorce nous semble être la meilleure solution. Ça ne changera pas grand-chose pour vous, mis à part que nous aurons des maisons séparées. Du coup, toi, Lily, tu iras une semaine chez l'un et une semaine chez l'autre et pour vous les garçons, ça sera pareil en période de vacances…
- Et tu oses dire que ça ne changera rien ?! s'exclama James avec colère.
- Baisse d'un ton, le recadra tout de suite son père. Ça ne changera pas grand-chose dans le sens où nous continuerons à passer les fêtes, les anniversaires et toutes les choses importantes ensemble, comme avant. On ne s'entendra pas plus mal que ce que l'on s'entend en ce moment. Puis, le fait de passer une semaine en alternance avec chacun de nous n'est pas gravé dans le marbre. Si, pour une raison ou une autre, vous ressentez le besoin de venir chez moi pendant que vous êtes censés être chez maman, ma porte vous sera ouverte et inversement, expliqua-t-il plus gentiment.
James garda le silence, mais Harry voyait qu'il était un peu rassuré.
- Mais moi je voudrais qu'on continue à habiter tous ensemble, comme une vraie famille, dit Lily, dans le cou de son père.
- Nous serons toujours une vraie famille, souffla Harry en réponse tout en caressant le dos de sa petite princesse. Que nous soyons séparés ou non, que nous refaisions nos vies avec d'autres personnes ou non, vous resterez toujours les personnes qui comptent le plus pour nous deux.
- Je suppose qu'on devrait se sentir chanceux, finit par dire James. Vous auriez pu vous comporter comme oncle Percy et Audrey et nous traiter comme des meubles à partager…
Harry et Ginny échangèrent un regard, ils savaient qu'ils ne pouvaient pas contredire leur fils aîné. Percy et Audrey, dans leur colère et leur rancune réciproque, avaient vraiment fait du mal à leurs deux filles, sans le vouloir certes, mais le résultat était le même.
- Que va-t-il se passer maintenant ? demanda James.
- Nous allons entamer la procédure et après les vacances, votre mère emménagera au Square Grimmaurd, répondit Harry.
- J'adore notre maison, mais je dois avouer que j'aimais beaucoup vivre au centre de la capitale, dans notre jeunesse, expliqua Ginny.
Oui, avant de faire rénover la maison des Potter et de venir y vivre, ils avaient vécu plusieurs années dans la maison des Black. Avec les travaux qu'ils y avaient faits et l'aide de Kreattur, elle était devenue très agréable et elle le serait encore. Après un bon dépoussiérage, elle redeviendrait habitable.
L'arrangement était parfait car Harry n'aimait pas tellement la vie en plein cœur de Londres contrairement à Ginny qui serait restée là-bas sans le désir de son époux d'élever ses enfants dans un endroit plus calme.
- Alors quand Al et moi on reviendra, on ne vivra plus tous ensemble, conclut James.
- Non, désolée mon chéri, confirma Ginny.
- Bah, moi tant que j'ai l'assurance qu'on ne sera pas tiraillés entre vous deux et qu'on continuera à faire des trucs tous ensemble, je m'en fous un peu, avoua-t-il en haussant les épaules. Bon, c'est sûr, j'aurais préféré que vous restiez ensemble, mais ça ne me regarde pas vraiment.
- Et toi ma princesse ? demanda Harry à Lily.
- Moi je suis un peu triste, mais si vous me promettez qu'on fera toujours les choses importantes en famille, alors ça ira je pense. Est-ce qu'on ira tous ensemble acheter mes fournitures ? Est-ce que vous serez là tous les deux pour ma première rentrée ? s'inquiéta-t-elle.
- Bien sûr mon trésor, on te le promet, répondit immédiatement Ginny.
- Et pour Albus, comment vous allez faire ? s'inquiéta James.
- En fait, on pensait lui donner le temps qu'il voulait, mais on a peur qu'il se monte la tête tout seul, répondit honnêtement Harry. On a demandé à votre Directrice l'autorisation de lui rendre visite demain et elle a accepté.
- C'est une bonne idée, je trouve, approuva James.
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Albus et Scorpius se trouvaient dans leur salle commune, occupés à jouer aux échecs, lorsque Flitwick entra dans la pièce.
- Monsieur Potter, pouvez-vous venir avec moi ? demanda gentiment le petit professeur.
- J'ai fait quelque chose de mal ? s'inquiéta Albus.
- Vous pensez avoir fait quelque chose de mal ? questionna-t-il en retour, un sourire au coin des lèvres.
Albus pensa brièvement à la poudre à gratter que Scorpius et lui avaient mise dans les draps de leurs camarades de dortoir, la veille au soir.
- Non, professeur Flitwick, répondit Albus avec ce qu'il espérait être un sourire innocent.
- Bien, alors suivez-moi en ayant l'esprit tranquille, finit-il par dire.
Après un regard perplexe à son ami, Albus suivit son professeur jusqu'à son bureau, non loin de la tour des Serdaigle et se figea à l'entrée en voyant ses parents. Il voulut faire demi-tour mais déjà, Flitwick refermait la porte en les laissant en famille.
- Je n'ai pas envie de vous parler, dit simplement Albus, sans croiser leurs regards.
- Eh bien tu pourrais te contenter de nous écouter, dans ce cas, proposa Harry en se levant.
Harry se rapprocha de son fils et lui caressa la joue, doucement, et Albus sentit les larmes monter. Il ne pouvait pas repousser son père. Il aimait ses deux parents mais avec son père, il y avait quelque chose qu'il n'avait jamais su expliquer.
Finalement, il ne chercha plus à lutter et fondit en larmes en se blottissant contre lui. Il ne voulait pas que les choses changent, surtout pas le mariage de ses parents, mais s'éloigner d'eux ne changerait rien à la situation, ça ne ferait que les blesser, tous.
- Nous sommes désolés que notre divorce te cause autant de souffrance Al…, commença Harry.
- C'est juste que je ne m'y attendais pas. Vous avez toujours eu l'air tellement proches, tellement bien ensemble, confia le garçon.
- Mais on restera proches, argumenta Ginny. C'est vrai que ça va changer certaines choses. Ton père et moi, on ne vivra plus ensemble. Du coup, ça veut dire que pendant tes vacances, tu seras parfois chez l'un, parfois chez l'autre, mais à Noël ou pour les anniversaires ou encore les rentrées, on se réunira comme avant. Ce divorce ne signifie pas qu'on coupe complètement les ponts ou qu'on ne se verra plus tout. Ça veut juste dire que nous ne serons plus un couple.
Harry acquiesça pour montrer son accord. Albus ne savait plus vraiment quoi penser.
- Il y a autre chose qui ne changera jamais, mon fils, quoi qu'il arrive : c'est l'amour que nous vous portons, ajouta Harry.
- Mais je veux quand même comprendre, pourquoi vouloir divorcer d'un coup alors que tout a l'air d'aller bien ?
Harry et Ginny échangèrent un regard hésitant avant de répondre.
- Ton père et moi, nous nous aimons mais depuis quelques années, ça n'est plus d'un amour… disons… traditionnel entre un mari et une femme…, commença Ginny.
- Comme les parents de Scorpius ? demanda Albus, se souvenant de sa discussion avec son meilleur ami.
Le garçon vit clairement son père se tendre, mais il ne sut pas vraiment pourquoi.
- Scorpius m'a expliqué que ses parents, ils s'aimaient bien mais qu'ils n'étaient pas amoureux.
- On a vraiment été amoureux ton père et moi, puisque nous avons eu trois beaux enfants, mais parfois, les sentiments changent, répondit Ginny.
- Alors ça veut dire que comme Monsieur et Madame Malefoy, vous avez eu d'autres amoureux ?
- Oui Albus, avoua sa mère, le regard fuyant.
- C'est parce que vous êtes amoureux d'une autre personne que vous voulez divorcer maintenant ?
A présent, il savait qu'il était prêt à accepter le divorce de ses parents, mais le fait qu'ils refassent leurs vies avec d'autres personnes l'angoissait.
- Ecoute Al, chéri, pour le moment, la seule chose que tu as besoin de savoir c'est que nous allons divorcer mais sache que nous serons toujours là pour toi. Et en ce qui concerne notre vie sentimentale à tous les deux, nous préférons attendre un peu avant de vous en parler, dit son père.
Albus avait mille et une questions à poser mais en même temps, il avait trop peur des réponses. Le divorce était déjà assez compliqué à accepter, il ne voulait pas en plus avoir à gérer les éventuels chéris de ses parents. C'était trop pour lui.
- D'accord, dit-il simplement.
- Bien, alors tu n'es plus fâché contre nous ? demanda Ginny.
- Non, je suis désolé d'avoir réagi comme ça…
- Ne t'excuse pas mon grand, tu l'as appris de la pire des façons. Ta sœur n'imaginait pas que ça te ferait tant de mal, expliqua Harry.
- Oui, je me doute, elle était dans tous ses états elle aussi.
Ginny se leva et étreignit son fils, très vite suivie par Harry.
- Bon, on va te laisser, mais tu vas nous manquer pour les vacances, tu sais, dit Harry en embrassant le front de son fils.
A son tour, Ginny, embrassa son fils et les deux adultes se dirigèrent vers la porte.
- Papa, maman, vous croyez qu'on pourrait partir avec vous, Scorpius et moi ? Je suppose qu'aux prochaines vacances, vous ne vivrez plus ensemble et j'ai bien envie de profiter de vous deux ensembles pendant ces quelques jours.
- Bien sûr, accepta Harry, le sourire aux lèvres. On serait plus qu'heureux que tu viennes avec nous. Demandons au Professeur Flitwick si c'est possible.
Ils trouvèrent le Directeur Adjoint dans sa salle de classe en train de corriger des copies et celui-ci accepta tout de suite en ce qui concernait Albus, mais il avait besoin d'une autorisation parentale pour que les Potter puissent emmener Scorpius.
Albus se sentit mal, il était hors de question de partir sans son meilleur ami alors qu'il avait choisi de rester pour lui tenir compagnie. Son père proposa alors de joindre les Malefoy par cheminette et heureusement, Astoria répondit et donna son accord à Flitwick.
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Scorpius était heureux. Non seulement son meilleur ami allait mieux mais en plus, ils étaient tous les deux de retour pour des vacances auprès de leurs familles respectives.
Enfin, Scorpius avait tout de même demandé à ses parents, après avoir reçu l'accord des Potter, de passer la nuit chez son ami. Demain, le père d'Albus le raccompagnerait au Manoir.
- Albus ! s'exclama Lily en courant dans les bras de son frère.
Ils étaient arrivés chez les Potter une demi-heure auparavant et Ginny était rapidement partie récupérer ses autres enfants au Terrier, dont ils revenaient à l'instant. Visiblement, la plus jeune de la fratrie était plus qu'heureuse de voir Albus.
- Je suis désolée, lui dit-elle en déposant un bisou sur sa joue.
- Ce n'est rien, lui promit Albus. J'ai assez mal réagi, mais je sais que tu ne voulais pas faire de mal. Ça a dû être difficile pour toi.
La fillette se contenta d'acquiescer avant de se tourner vers Scorpius et de venir lui faire une bise. Ils s'étaient déjà vus lors des vacances de Noël quand le jeune Malefoy était venu passer une nuit chez eux. Scorpius fut encore amusé en voyant les rougeurs sur les joues de Lily. Apparemment, elle le trouvait très beau. Oh, personne n'avait rien dit à ce sujet à Scorpius, mais il savait reconnaître ces choses-là.
Sofia Nott aussi rougissait à chaque fois qu'elle le croisait, depuis son plus jeune âge. Et à Poudlard, il avait pu remarquer la même réaction chez quelques-unes de ses camarades. En toute honnêteté, Scorpius savait qu'il était charmant. Son visage était harmonieux, sa peau pâle parfaite, ses cheveux d'un blond caractéristique aux Malefoy, il espérait que ça ne changerait pas avec la puberté.
Cependant, pour le moment, il n'était pas vraiment intéressé par les histoires de cœur. Ça viendrait, certainement, mais il n'avait pas encore douze ans.
Concernant la petite sœur de son meilleur ami, il devait avouer qu'elle était mignonne avec ses cheveux longs, légèrement ondulés, auburn, parfait mélange du roux de sa mère et du noir de son père. La peau légèrement hâlée, moins que ses frères mais plus que sa mère. Cet air innocent qui contrastait avec son habileté à faire les pires bêtises en toute discrétion, selon Albus et James. Ces yeux bleus, comme ceux de sa cousine Rose, qu'elle avait dû hériter de sa famille maternelle.
Oui, Scorpius devait avouer qu'il trouvait la sœur de son meilleur ami très jolie, mais il ne fallait pas y voir un quelconque intérêt romantique, il était trop jeune et elle, encore plus. Puis elle serait toujours la petite sœur d'Albus, donc ça ferait certainement trop bizarre.
Enfin, heureusement pour lui, l'intérêt que semblait lui porter Lily n'était pas un problème. Contrairement à Sofia qui ne se gênait pour lui faire part de ses espérances et pour le harceler à chaque occasion, Lily était tranquille.
- Dites, on pourrait voler ? proposa Lily.
- Je n'ai pas mon balai, répondit Scorpius, contrit.
Voler lui manquait beaucoup. Contrairement à ce qu'il avait dit la veille à son meilleur ami, l'idée d'emprunter un des vieux balais de l'école ne le tentait pas du tout et du coup, il n'avait plus volé depuis les vacances de Noël.
- Je te prêterai le mien, intervint Harry.
- Cool ! s'exclama Scorpius.
- Vous vous souvenez des règles ? s'enquit Harry à l'intention de ses enfants. Expliquez-les à Scorpius.
- Il ne faut pas trop s'élever et ne pas sortir des limites du domaine, récita James. Le souafle, ok, mais pas de vif d'or ni de cognards. Si on veut jouer au Virenvol, pas de soucis, mais il faut demander à l'un des parents de venir surveiller.
Les quatre enfants sortirent, tout excités à l'idée de voler et de s'amuser ensemble. Scorpius monta sur l'éclair de feu d'Harry Potter, constatant que l'engin était assez vieux. Après tout, le modèle en question datait d'une bonne vingtaine d'années, mais il était toujours très fiable et très rapide, preuve qu'il était très bien entretenu.
Ils jouèrent un moment à se lancer le souafle avant de décider de s'affronter. Celui qui marquerait le plus de points durant la prochaine heure pourrait choisir le programme du soir.
Scorpius se rendit vite compte que la famille Potter au complet avait hérité du talent de leurs parents, car oui, si Ginny avait fait une carrière pro, il savait qu'Harry aurait pu en faire autant en tant qu'attrapeur.
James, qui était le gardien des Gryffondor depuis le début de cette année, se révéla parfaitement à sa place. Il n'était pas très habile avec le vol à grande vitesse, ses manœuvres manquant cruellement de souplesse dès qu'il prenait un peu de vitesse, mais en faisant presque du surplace, il était beaucoup plus impressionnant et Scorpius savait que ça n'était pas donné à tout le monde.
Albus, lui, était très précis dans ses lancers et Scorpius se demanda un instant ce qu'il pourrait donner avec une batte dans les mains.
La plus impressionnante, c'était Lily. Elle filait à toute vitesse, faisait des figures aussi improbables que dangereuses, oui, elle se donnait même carrément en spectacle parfois. Elle était douée et elle aimait bien le montrer.
A un moment, Scorpius tenait le souafle et se retourna quelques instants pour voir où étaient ses adversaires. Il avait remarqué Lily qui arrivait dans sa direction et il avait un peu plus serré la balle contre lui tout en accélérant, mais quelques secondes après, il se l'était fait piquer par la fillette d'une manière tout à fait surprenante. Elle s'était placée au-dessus de lui, avait renversé son balai, la tête en bas, lâchant ses mains et ne se tenant à l'engin qu'à la force de ses jambes, elle lui avait ainsi ravît le souafle, par le haut. Ensuite, toujours à la seule force de ses jambes, elle s'était remise à l'endroit et avait repris son vol, non sans avoir gratifié Scorpius d'un clin d'œil arrogant.
- C'est vrai, j'avais oublié de te prévenir que jouer contre ma sœur était toujours très frustrant, s'amusa Albus alors qu'ils allaient ranger les balais dans la remise.
Scorpius ne dit rien jusqu'à ce que Ginny ne les appelle, leur signalant qu'elle avait sorti de quoi goûter sur la table de jardin.
- Eh bien Lily, je n'ai plus qu'à prier pour que tu viennes à Serdaigle avec nous, déclara Scorpius.
- Pourquoi donc ? demanda-t-elle, de la pâte à tartiner autour de la bouche, du pain à la main.
- Parce que je préfère de loin t'avoir avec moi dans l'équipe de ma maison que contre moi !
La tablée rigola de l'aveu de Scorpius et ils passèrent le reste de l'après-midi à jouer à la bataille explosive. Scorpius pensa que les Potter, malgré la grande popularité du père et de la mère, étaient des gens simples chez qui il était agréable de passer du temps.
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Drago se tenait dans son salon en compagnie d'un Scorpius surexcité. Aujourd'hui, non seulement Albus allait arriver pour passer la nuit au Manoir mais en plus, les deux autres enfants Potter venaient passer la journée avec eux.
En privé, Harry lui avait demandé d'accueillir tous ses enfants le temps d'une journée, histoire qu'il puisse aller déjeuner au Terrier avec sa femme et profiter que tout le monde soit réuni pour annoncer leur divorce. Bien sûr, Drago avait tout de suite accepté, comprenant très bien pourquoi son amant préférait que ses enfants ne soient pas présents.
Les uns après les autres, les Potter arrivèrent, les enfants tenant leurs balais dans leurs mains, à la demande de Scorpius. Après les saluts et les remerciements d'usage, les quatre enfants coururent à l'extérieur pour voler, laissant les deux adultes face à face.
Comme la dernière fois, Drago verrouilla la porte et insonorisa la pièce, au cas où les enfants venaient à passer dans le hall, ce dont il doutait. Il alla ensuite auprès de son amant et l'embrassa amoureusement.
- Alors, comment ça s'est passé ? lui demanda-t-il.
- Bien, mieux que je ne l'imaginais. Même avec Albus, il avait juste besoin d'être rassuré, répondit Harry avec un sourire détendu.
- Tant mieux et pour aujourd'hui, comment tu te sens ?
- Nerveux, je dois l'avouer. Les Weasley sont comme ma famille depuis ma seconde année et j'ai peur que mon divorce d'avec Ginny ne rompe ce lien…
- Ils verront tous que ta femme veut cette séparation autant que toi. Quand ils se rendront compte qu'elle reste heureuse et que vous faites ça en bonne intelligence, je suis certain qu'ils ne t'en voudront pas, tenta de le rassurer Drago.
- J'espère que tu as raison.
Harry se blottit dans les bras de Drago et l'embrassa doucement avant de s'écarter de lui.
- Dès le départ des enfants pour Poudlard, quoi qu'il arrive, on démarrera la procédure, annonça Harry.
- Tu ne peux pas savoir à quel point j'en suis heureux.
- Moi aussi. Quand comptes-tu t'occuper du tien ?
- Dès le retour de Scorpius pour les vacances estivales, répondit Drago. Avec Astoria, on y a bien réfléchi et ça ne nous ferait attendre que trois petits mois. Si on s'occupe de ça tout de suite, ça pourrait mettre la puce à l'oreille de Scorpius. Tu ne le connais pas encore bien, mais il est très observateur. Comme il sait notre situation depuis toujours, il pourrait très facilement faire le rapprochement entre mon envie subite de divorcer et ton propre divorce.
- Oui, tu as raison, approuva Harry.
Les deux amants restèrent un moment dans les bras l'un de l'autre avant de s'éloigner.
- Désolé, mais je ne veux pas être en retard au déjeuner, expliqua Harry. Il faut que j'y aille.
- D'accord, bon courage.
- Merci, je t'aime.
- Moi aussi.
Après un dernier baiser, Harry disparut dans la cheminée et Drago sourit, heureux. D'ici peu, ils seraient tous les deux divorcés.
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Tous les Weasley étaient présents à table, savourant un café après un repas gargantuesque. Les enfants de chacun, hormis ceux d'Harry et de Ginny, étaient sortis pour se dépenser dans le jardin. L'instant était parfait pour annoncer la nouvelle et Harry et Ginny étaient sur la même longueur d'onde vu le regard qu'ils échangèrent.
- Bon, Harry et moi avons quelque chose à vous annoncer, déclara Ginny, attirant l'attention de toute la tablée.
- Oh, un quatrième bébé ? s'extasia Molly avec un grand sourire.
- Non ! s'exclama Ginny. En fait, Harry et moi allons divorcer.
Le sourire de tout le monde se fana et ils prirent un air de profonde stupéfaction. Harry comprenait, comme pour leurs enfants, ils leur avaient donné l'air d'un couple pour qui tout allait bien. La seule qui ne paraissait pas du tout surprise était Hermione, pour la simple et bonne raison qu'elle était déjà au courant, comme toujours.
- C'est… C'est une blague ? s'enquit Molly d'une voix blanche.
- Non, maman, ça n'est pas une blague.
- Mais… Pourquoi ? intervint Ron.
- Les raisons ne regardent que nous, répondit Ginny.
Harry ne savait pas quoi faire. Devait-il intervenir ? Pour l'instant, tout le monde semblait encore sous le choc de l'annonce, mais nul doute qu'ils allaient se reprendre très vite.
- Attendez, vous ne pouvez pas nous annoncer ça au bout de presque dix-huit ans de mariage sans rien nous dire ! On ne divorce pas sur un coup de tête ! s'exclama Molly en se levant. Les vœux que vous avez prononcés ont donc si peu d'importance pour vous ?!
- Maman, moi aussi j'ai divorcé…, tenta Percy, pour la calmer.
- Oui mais Audrey et toi avez passé longtemps à vous disputer avant d'en arriver là, si c'était leur cas, je pourrais accepter une séparation, mais là…
Voilà, ça se passait exactement comme Harry l'avait imaginé. D'abord la surprise puis la colère et il ne voulait pas laisser Ginny se débrouiller toute seule, surtout que c'était à cause de lui s'ils en étaient arrivés là.
- Je suis gay, lâcha-t-il.
De nouveau, le silence s'imposa, lourd et menaçant. Le calme avant la tempête. Il sentit la main de son épouse prendre la sienne, en signe de soutien et le regard contrit d'Hermione. Elle savait que ça allait être dur à partir de maintenant.
- Tu as trompé ma sœur ?! s'emporta Ron en se levant.
- Rassieds-toi, dit sèchement Hermione. Il n'a trompé personne.
- Parce que tu étais au courant en plus ?!
- Stop ! s'exclama Ginny. Harry ne m'a pas trompée. Il y a huit ans, il a commencé à être attiré par les hommes et exclusivement par eux. Il n'a pas osé m'en parler, il craignait ma réaction, mais j'ai senti quelque chose changer et j'ai fini par lui demander ce qu'il avait. Il m'a dit la vérité et j'ai choisi de ne pas lui en vouloir. Il n'avait aucun contrôle sur son orientation sexuelle et il n'a rien fait de mal. De mon côté, les mois que nous avions passés à nous éloigner avaient changé mes sentiments. J'aime Harry, mais plus comme une femme amoureuse de son mari.
Elle fit une pause, tout le monde était suspendu à ses lèvres et Harry pouvait sentir à quel point elle était nerveuse. Aussi, il choisit de prendre le relais.
- Elle m'a demandé si je voulais divorcer, mais je trouvais que les enfants étaient trop jeunes, Lily n'avait que deux ans à l'époque. Pour moi qui n'avais pas grandi avec une famille aimante et unie, je ne voulais pas offrir un foyer brisé à nos petits, alors, j'ai refusé. Nous nous sommes donc mis d'accord pour préserver les apparences afin de ne pas perturber James, Albus et Lily tout en étant libres de fréquenter d'autres personnes…
- C'est trop pour moi là, le coupa Ron en se levant et en quittant la pièce.
Harry baissa la tête, affligé. Il s'était attendu à ce genre de réaction de la part de Ron, c'était d'ailleurs pour ça qu'il ne lui avait jamais rien dit. Il espérait juste qu'il n'en voudrait pas trop à Hermione d'avoir gardé le secret.
- Un mariage libre, fut tout ce que put dire Molly.
- Nous nous sommes aimés maman, sincèrement, dit Ginny. Mais du moment où Harry avait découvert son homosexualité, qu'aurions-nous pu faire ? Je ne pouvais pas le forcer à ignorer ce qu'il avait réalisé et même si j'avais pu, je ne l'aurais pas fait. Je l'aime bien trop pour ça. Pas comme tu aimes papa, c'est vrai, mais il n'empêche que je l'aime sincèrement, assez pour vouloir son bonheur. Et comme lui, je trouvais que les enfants étaient trop jeunes. Ces dernières années ne correspondent pas à l'idée que tu te fais du mariage, ni à la nôtre d'ailleurs, mais ça ne nous a pas rendus malheureux et nos enfants ont grandi dans un foyer aimant.
Personne ne parla mais Harry pouvait voir que Molly était en pleine réflexion.
- Oui, je suppose que vu les circonstances, vous avez fait au mieux pour vos petits, concéda-t-elle. Mais je ne comprends pas, si la situation ne vous cause pas de problèmes, pourquoi divorcer ?
- Les raisons nous regardent, répondit Ginny, le regard fuyant.
Elle ne voulait pas leur révéler que tous les deux voyaient la même personne depuis plusieurs années. Harry comprenait sa décision. Comme leurs enfants, les Weasley en avaient suffisamment appris pour le moment.
- Bien, je suppose que de toute façon, c'est à vous de prendre vos décisions. Je vais monter m'allonger quelques instants, décida Molly en se levant.
- Maman, tenta Ginny, attristée.
- Non, non, j'ai besoin d'être seule. On se verra dans quelques jours, promis, laisse-moi juste le temps de digérer tout ça, répondit-elle en la regardant, avant de quitter la pièce.
Sachant sa femme au bord des larmes, Harry s'excusa auprès des autres et l'entraîna vers la cheminée pour partir. Voilà, maintenant tout le monde savait et, connaissant cette famille par cœur, il savait que chacun les contacterait pour discuter, une fois qu'ils seraient prêts.
Et voilà pour ce chapitre 5 !
Alors, qu'avez-vous pensé des différentes annonces ?
Je vous embrasse et vous dit à la semaine prochaine (promis !).
Bonne semaine !
