Iruka n'avait pas vu son dimanche passer. Il repassait en boucle ce qu'il s'était passé devant sa télévision, et se dit que d'avoir invité Sukea à passer l'après midi avec lui fut l'une de ses plus merveilleuses idées. Leurs mains se rapprochant timidement jusqu'à s'entrelacer en échangeant un doux regard, la main de Sukea sur sa joue, ses fines lèvres venues rencontrer les siennes comme une brise de printemps... Le baiser passionné, presque affamé qu'ils s'étaient ensuite échangé sous sa propre initiative audacieuse... Iruka avait l'impression d'être devenu l'adolescent qu'il n'avait jamais eu le temps d'être.
Mais attention, Iruka souhaitait quelque chose de sérieux. S'il avait fuit jusque là toutes relations, c'était par crainte de revivre les défaites amoureuses qu'il avait déjà vécu. Jusqu'à ce qu'il ne mette un terme à toutes relations, Iruka avait été ce que l'on aurait pu appeler un homme facile. À l'évidence, tous avait voulu finir au lit avec lui dès le premier rendez-vous et Iruka ne les avait jamais repoussé, trouvant cela normal dans sa naïveté d'antan. Il se savait bien trop sensible et les semaines de déprimes qui suivaient les ruptures avaient été assez douloureuse pour qu'il ne se fasse la promesse de ne plus jamais tomber amoureux. De ne plus être le « vide-couille » comme il s'était lui-même surnommé, de tout ces enfoirés qui avaient profité de lui.
Mais il s'était rendu à l'évidence. On ne maîtrise pas ce sentiment. Même avec toute la volonté dont il savait faire preuve, il ne pouvait nier que la petite graine qu'avait semée Sukea, fleurissait sans lui demander son avis. Et mine de rien, cela lui faisait un peu peur. D'autant plus que Sukea se montrait très secret sur sa vie privée et Iruka se posait néanmoins de nombreuses questions. Il avait également la drôle d'impression d'être à l'extérieur d'une bulle qui pourrait éclater à tout moment s'il voulait pénétrer dedans. Alors en dépit de ses craintes et ses doutes, il avait décidé d'offrir sa confiance fragile à son amoureux, et de lui laisser le temps. Ainsi, il espérait un jour pouvoir faire partie de sa bulle lui aussi.
Sukea était venu le lendemain déjeuner avec lui dans son bureau comme ils en avaient pris l'habitude. Quand il était rentré, ils s'étaient regardés, le rose palpitant dans leurs joues respectives et s'étaient échangés un tendre et timide baiser. Il avait fallu à Iruka toute la force dont il pouvait faire preuve pour ne pas s'écrouler sous ses jambes tremblantes quand Sukea avait accompagné cette douceur d'une main adorablement possessive dans le creux de son dos.
Le sourire béat aux lèvres, Iruka attendait alors patiemment l'arrivée de son bel amoureux pour le déjeuner. Il était parvenu à avancer sur son travail en emmenant chez lui le soir bon nombres de tâches et ainsi, il avait obtenu la permission d'avoir son mercredi après-midi de libre, de la part du proviseur. Le soleil était au rendez-vous et Iruka comptait bien profiter de la fin de l'été comme il se devait. Remuant nerveusement son genou, Iruka mordillait le capuchon de son stylos en se demandant de quelle façon il allait bien pouvoir demander à Sukea de sortir avec lui cette après-midi. Ce serait alors la première fois qu'il partagerait une après-midi entière en dehors des cours de cuisine en étant ensemble. Cette pensée le fit sourire alors qu'il avait la tête posée dans sa main, le regard rêveur en direction de la fenêtre donnant de le dehors ensoleillé.
Le temps commençait à être long alors que son ventre le menaçait gentiment.
« La patience est un plat qui se mange froid... s'amusa Iruka d'un murmure. »
Le grincement de porte le sortit de ses rêveries.
« Eh bien je ne vous attendais plus ! S'exclama Iruka, le regard toujours perdu dans les arbres dansant sous la brise de fin d'été.
- Ah ça fait plaisir à entendre Iruka-sensei ! Répondit la voix en pénétrant rapidement dans le bureau. Je nous ai amené quelques bricoles à grignoter. J'ai plein de choses à vous raconter avant vos petites congés. »
Iruka ne pu retenir un longue souffle de déception et de frustration.
« Quelque chose ne va pas ?
- Tout va bien, monsieur le proviseur, répondit Iruka en lui adressant un sourire polit.
- Vous attendiez quelqu'un d'autre n'est-ce pas ? »
Iruka fit une pause avant d'ajouter en essayant de cacher son agacement certain :
« On ne peut décidément rien vous cacher à vous.
- Vous savez bien que non. »
Cela ne l'empêcha pas pour autant de s'installer devant Iruka pour commencer son petit spitch malgré la réticence évidente que l'on pouvait lire sur son visage, de même que les nombreux coups d'œil qu'il jetais régulièrement à la porte.
« ... et j'ai décliné l'invitation car vous savez aussi bien que moi que j'ai bien trop de travail pour participer à leurs réunions. Kakashi-sama n'a vraiment aucune idée du travail que représente le poste de proviseur.
- Mah, ça semble pourtant évident que vous vous tuez à la tâche monsieur le proviseur. »
Ce dernier sursauta alors qu'Iruka ne put retenir un sourire qui oscillait entre heureux de voir son amoureux rentrer et mesquin devant l'ironie que le proviseur ne relèva même pas.
« Ah, enfin quelqu'un qui voit les choses comme elles sont. Je vous en prie, entrez. Vous êtes le petit ami de mon second c'est bien ça ? Je m'en étais douté. Iruka ne reçoit d'habitude jamais personne d'autre que moi dans mon bureau, alors... »
L'agacement sur le visage d'Iruka était présent. Voilà maintenant que ce vieux croûtons prenait ses aises dans son propre bureau. Iruka avait juste envie de disparaitre.
« Qu'est-ce que vous faites en tablier de cuisine ? Marmonna le proviseur en picorant quelques biscuits secs. »
C'était également une question que se posait Iruka qui n'osait pas ouvrir la bouche.
« J'ai reçu l'ordre du Hokage de venir vérifier si la cantine était correcte et de faire les ajustements nécessaires, répondit Sukea en s'asseyant sur la deuxième chaise face au bureau de son petit ami. Raison de mon retard, adressa-t-il à ce dernier.
- Je n'étais pas au courant, répondit le proviseur en fronçant les sourcils.
- Évidemment, vous n'étiez pas là lors de la réunion.
- Kakashi-sama n'a aucune idée du travail que j'ai ici. Je n'ai pas le temps pour ces pitreries. Vous êtes au courant ? J'ai entendu dans les couloirs que tout les jours son clone s'évapore comme ça. Pouf, il laisse tout le monde dans la misère le temps que son original ne revienne. Il doit se la couler douce lui en attendant. »
Le proviseur fit une pause en mâchouillant son biscuit sec.
« De mon avis, il est grand temps que cette situation ne cesse ! »
Un blanc s'installa devant la colère du proviseur. Sukea le brisa finalement.
« Vous semblez fatigué, monsieur le proviseur.
- Oui, je le suis. Je n'ai pas une minute à moi dans cette école, répondit-il en s'enfonçant dans son siège. »
S'il y avait bien une seule personne qui n'avait pas une minute à lui, c'était bien Iruka. Qui se gardait bien d'ouvrir sa bouche cela dit. Il tenait à son poste.
« Vous devriez peut-être songer à prendre votre retraite, dit Sukea sur le ton de la plaisanterie.
- Encore faudrait-il quelqu'un d'assez solide pour me remplacer. »
Sukea acquiesça par politesse sans ignorer le regard meurtrier qu'Iruka tentait de camoufler derrière un visage compatissant. D'un coup d'œil volontairement visible sur sa montre il reprit la parole.
« J'imagine que vous allez devoir nous quitter pour retourner à vos obligations... Monsieur le Proviseur. »
Une sage façon de le mettre à la porte.
Iruka souffla en faisant basculer sa tête en arrière sur son fauteuil.
« J'ai cru qu'il ne partirait jamais. Merci. »
Derrière lui, se tenait son amoureux qui se pencha pour emprisonner ses lèvres d'un doux baiser.
« Merci qui ? Demanda-t-il en passant délicatement sa main sur sa gorge, détaillant sa mâchoire.
- Nous ne sommes pas en cours de cuisine, Sukea, répondit malicieusement Iruka. Pas de cuisine aujourd'hui.»
Sukea fit tourner le fauteuil pour qu'ils soient face à face.
« Tu es bien insolent, lui répondit-il en se penchant juste assez pour que leur lèvres se frôlent, laissant quelques une de ses mèches chatouiller le front d'Iruka. Tu l'étais moins devant le proviseur, murmura-t-il. »
Iruka ne put s'empêcher de goûter aux lèvres tendues, et enroula ses bras autour de la nuque.
« Je tiens à mon poste, souffla-t-il doucement en baissant les yeux.
- Ce n'est pas une raison, répondit doucement Sukea en se mettant accroupi pour chercher son regard. Il a tant de travail que ça ? Demanda-t-il sérieusement. »
Iruka hésita quelque seconde, avant de se confier.
« J'ai l'impression qu'il croit lui-même ce qu'il dit. C'est affolant. Je fais tout dans cette école. Ça ne me dérange pas, au final. Dès que je délègue je dois rattraper les conneries. Quand je suis arrivé c'était une pagaille monstre. Ça m'a mis des mois pour tout rattraper.
- C'est toi qui maintient cette école debout Iruka. »
Iruka allait répondre qu'il exagérait, mais ce n'était pas une question. Ni une supposition. C'était une affirmation, presque un ordre, ponctué d'un baiser langoureux et de deux mains sur ses hanches qui le soulevèrent pour l'assoir sur son bureau. Iruka y répondit volontiers.
Iruka du concentrer toute sa volonté pour parvenir à mettre fin à cet échange explosif et soudain. Cette main soudainement sous sa chemise, sur ses flancs sensibles, l'autre maintenant fermement sa cuisse, avaient laissé derrières elles une marque indélébile, brûlante.
Iruka, pendu à la nuque de son amant, l'observait le dévorer du regard aussi bien que lui. Ils s'échangèrent un dernier baiser plus doux avant que Sukea n'aide Iruka à se redresser.
« Moi-même je ne vais pas tenir debout longtemps si tu continues à me cuisiner comme ça, répondit Iruka les jambes en coton. »
Ni une ni deux, un bras vint enlacer fermement sa taille, un torse musclé se comprima contre le sien et des lèvres vinrent partager leurs chaleurs contre son oreille sensible d'un murmure doucereux.
« Je ne te laisserai jamais tomber, Iruka, entendit ce dernier en avalant difficilement sa salive lorsqu'il sentit une chaleur humide s'emparer de son lobe d'oreilles. Quoi que de t'imaginer les jambes pantelantes, d'avoir trop cuisiner avec moi, continua Sukea en glissant sa deuxième main sur une fesse du proviseur adjoint pour la pincer malicieusement , est une idée pour le moins très alléchante. »
Iruka ne put réprimer le souffle tremblant qui s'échappa de ses lèvres.
Il s'était arrêté de respirer.
« Mais pour le moment, tu manques encore un peu de pratique. »
Et Sukea l'avait laissé là, en plein milieu de la pièce à essayer de se souvenir comme il s'appelait.
« Iruka ! »
Ah oui, Iruka Umino.
« Enlève-moi mon tablier. »
C'était mieux pour sa survie, en effet. Il obéit sans broncher, et bientôt il retrouva cette candeur adorable que revêtait Sukea.
« Tu n'as jamais pensé à... devenir proviseur ? Demanda Sukea en repliant le tablier dans son sac à bandoulière.
- Peut-être un jour... répondit Iruka en souriant naïvement. Mais ce n'est pas pour maintenant. Je viens tout juste d'obtenir le poste d'adjoint tu sais, dit Iruka en fermant les stores de son bureau.
- Je suis sûr que tu as la carrure pour, dit Sukea en l'observant s'agiter dans le bureau. Et plus encore que ce vieux crouton si tu veux mon avis.
- Eh ! Et le respect pour la hiérarchie il est où ? Taquina Iruka en enfilant son gilet de chunin.
- Quelque part entre tes beaux yeux.
- Pardon ? Se mit à rire Iruka. Ça ne veut rien dire.
- Peu importe, finit par répondre Sukea en haussant les épaules, avant de détourner le regard et d'ajouter plus bas, je voulais juste te dire que tu avais de beaux yeux. »
Iruka souffla d'amusement en se rapprochant pour brièvement l'embrasser avec tendresse.
« Merci, dit-il en en attrapant son sac.
Qu'est-ce que tu fais ?
Oh, Iruka se figea, avant d'ajouter en passant une main dans sa nuque. J'ai pris mon après-midi et... Et je voulais te demander si...
Si on pourrait là passer ensemble ? Demanda Sukea d'une moue adorable.
J'aimerais bien, oui. Vraiment.
Je t'invite à l'Ichiraku ? »
Iruka ouvrit la porte de son bureau pour inviter Sukea à sortir.
« Et comment ! »
« Au fait ! S'exclama subitement Iruka en aspirant ses dernières nouilles. J'ai totalement oublié de te demander combien coûte ta formation ?
- Rien du tout.
- De quoi ?
- Je... Je ne donne pas vraiment de cours aux particuliers. C'était... Tu m'avais... Enfin... Tapé dans l'œil ? »
Iruka prit le temps de digérer l'information en terminant son bouillon.
« D'où la mallette... dit-il pour lui-même. Je te là rendrai. Ça m'avait mis très mal à l'aise d'ailleurs !
- S'il te plaît non ! S'écria subitement Sukea en posant sa main sur son genou. C'est le premier cadeau que je t'ai fait, ajouta-t-il plus doucement. »
Iruka soupira doucement en repoussant doucement sa main.
« Je trouve tout de même que c'est trop. Je n'ai pas besoin que tu ne m'offres des choses hors de prix, ajouta plus fermement Iruka en réglant finalement la note auprès de Teuchi. Merci Teuchi-san, on s'est régalé comme d'habitude !
- Il n'y a pas de quoi, merci à vous ! Vous ne terminez pas ? Demanda Teuchi à l'attention de Sukea. Vous terminez toujours d'habitude !
- Euh, plus très faim s'excusa doucement le brun. De plus vous devez faire erreur je ne suis jamais venu ici... Erreur de ma part, ce fut un très bon repas. Je vous prie de m'excuser de ne pas l'avoir terminé.
- Vous êtes sur ? Demanda Ayama en ressuyant un verre. Un visage comme le votre ça ne s'oublie pas ! dit-elle en fronçant les sourcils. Je suis sûr de vous avoir déjà vu.
- Tien, maintenant que tu le dis, moi aussi, commença à réfléchir Teuchi en se grattant le menton.
- Vous l'avez probablement vu dans des revues culinaires, dit Iruka en descendant de son tabouret.
- Oui c'est probablement le cas ! menti Sukea en retenant tant bien que mal de souffler de soulagement. »
Les deux hommes quittèrent l'Ichiraku. Mais Ayama et Teuchi n'étaient pas duppe. Ce visage, il l'avait déjà vu ici. Mais quand ? Qui ?
Les deux hommes s'étaient mis à marcher en silence pendant plusieurs dizaines de minutes. Une légère tension régnait en eux.
Iruka frissonna lorsqu'il sentit la main de Sukea frôler la sienne.
« Je... Je ne veux pas que tu me rendes ce que je t'ai offert. »
Devant le manque de réaction et le visage fermé d'Iruka, il ajouta :
« Tu es en colère ? »
Le visage d'Iruka se déforma sous l'agacement.
« Il fallait y réfléchir deux fois avant de m'offrir quelque chose d'aussi onéreux. Je n'ai pas envie d'être quelque chose qu'on achète comme une p...
- Ne termine pas cette phrase ! S'offusqua Sukea en lui attrapant le poignet, les yeux gros.
- Pourquoi... C'est bien ça que tu veux toi aussi non ? Déglutit Iruka en détournant le regard.
- Quoi ? Murmura Sukea en s'arrêtant au milieu de la rue. Iruka qu'est-ce que tu racontes ? S'inquiéta le brun en l'attirant contre lui, se moquant des regards indiscrets qu'il pourrait y avoir.
C- C'est juste que... »
Iruka se laissa étreindre et enroula ses bras autour de sa nuque. Il voulait y croire. Mais son passé l'en empêchait.
« Ecoute, oublie ce que je viens de dire. Je suis désolé.
Iruka.
Oui ?
On peut discuter ? Ailleurs. »
Iruka hocha la tête en vérifiant si personne ne les observait.
« Ton passe-temps préféré c'est les bains non ?
- Comment tu sais ça ?
- Je sais beaucoup de choses... s'amusa son amant en attrapant ses lèvres brièvement. Tu me laisses t'inviter cette fois ?
- Y a toujours beaucoup de monde aux bains... hésita Iruka. Je... Je veux vraiment te dire ce que j'ai que le cœur.
- Il y a les bain à l'est. Ils sont plus intime.
C'est hors de prix aussi... C'est hors de question que tu me payes ça aussi ! Ajouta derechef Iruka. D'ailleurs, laisse moi t'y inviter. Et ne t'avises pas de refuser ou bien je te jure que je te rend ta mallette !
O-Okaay, répondit son amoureux en passant un bras dans sa nuque.
« Tu ne retires jamais ton... hésita Iruka en se détachant les cheveux sur son torse nu, lui-même simplement habillé d'une simple serviette autour de ses hanches.
Mon... ? »
Sukea se retourna et Iruka cru rêver. Ce corps ne pouvait pas être réel. Cette peau opaline, ce corps finement sculpté à merveille. Il était aussi parsemé d'au moins autant de cicatrices que lui et devina sans mal qu'il devait lui aussi avoir un passé de shinobi mais...
Il s'approcha lentement comme s'il s'approchait d'un trésor et déposa timidement les doigts de l'une de ses mains sur le haut de son torse, comme pour vérifier son existence. Il reçu un baiser sur son front qui le réveilla de son admiration muette.
Lorsqu'il se recula, il se rendit compte qu'il n'était pas le seul à profiter de la vue. Ni du reste, remarqua-t-il en sentant une main sur sa taille.
« Tu disais ?
-Ton... ton maquillage, murmura Iruka en passant ses doigts dessous l'œil gauche de son amoureux. »
In se fit délicatement attrapé le poignet pour l'éloigner. Il fit la moue.
« Désolé. »
Fut le seul mot que prononça l'homme mystérieux avant de quitter les vestiaires. Iruka avait déjà remarqué que l'homme qui était devenu son petit ami était très secret, mais il espérait qu'un jour il ne s'ouvre à lui. C'est d'ailleurs ce que lui allait faire cet après midi.
D'un pas décidé, il le rejoignit dans le petit bain, uniquement prévu pour deux personnes. Sukea y était déjà en train de s'y prélasser lorsqu'il arriva.
Il prit le temps de l'observer tandis qu'ils se dévêtit du seul morceau de tissu qui l'habillait encore. Son amant avait les yeux fermés et l'humidité de la pièce ne pouvait permettre à Iruka d'en voir plus. Il s'installa silencieusement près de lui et ne pu retenir un souffle de satisfaction.
L'eau était brûlante, comme il l'aimait.
Il sentit une main attraper la sienne tendrement par-dessous l'eau, et sut que c'était un encouragement silencieux de son amoureux, qui n'avait toujours pas réouvert les yeux. Alors il l'a serra en retour et ferma lui aussi les yeux en basculant sa tête en arrière.
« Je me suis interdit toute relation, commença Iruka. »
Il attendit une réaction, mais rien ne vint sinon un pouce caressant sa main. Alors il continua.
« J'étais naïf. Et dans ma jeunesse, on a de nombreuses fois profiter de moi... Et de mon corps aussi. Mais je n'en avais pas véritablement conscience. On m'offrait des babioles et moi j'y croyais... »
Iruka fit une pause en sentant ses lèvres trembler face aux souvenirs qui refaisaient surface.
« Et finalement je ne leur servait qu'à ça. Et quand j'osais demander un peu plus... au moins... au moins dormir avec moi... se mit à sangloter Iruka. C'est pas grand-chose pourtant non ? Se mit à lâcher Iruka en élevant douloureusement la voix. »
Ce n'était pas vraiment une question à l'encontre de Sukea. C'était une question dirigé vers son passé duquel il n'aurait probablement jamais la réponse. Au fond, il là connaissait déjà maintenant.
« Je comprends maintenant, murmura son amant en baisant le dos de sa main. Tu mérites mieux que ça.
- Merci, renifla Iruka.
- Est-ce que je peux... te faire ma déclaration ? Demanda timidement Sukea.
- Ta quoi ? Se mit à rire Iruka parmi ses sanglots.
- Ma déclaration d'amour, murmura très lentement Sukea.
- C'est... Ok, d'accord, dit Iruka en voulant ressuyer ses larmes mais les mains de son amoureux furent plus rapides.
- Je veux... tes sourires. »
Ce dernier n'eu pas à attendre longtemps avant que se dessine un adorable et léger sourire sur les lèvres du plus jeune.
« Je veux... tes rires »
Sukea amena une main sur les côtes d'Iruka pour les chatouiller juste assez pour que retentisse son rire cristallin.
« Tes réveils, tes bonjours, tes bonnes nuits... dit-il en venant s'installer face à lui. Je veux... ta peau murmura-t-il en caressant timidement la clavicule d'Iruka qui retenait son souffle à la soudaine proximité. Est-ce que... Tu veux vraiment connaître la suite ?
- S'il te plaît oui. »
La main sur sa clavicule glissa jusqu'au bas de son dos et des lèvres vinrent là remplacer.
« Je veux ton corps, moi aussi, avoua timidement Sukea les rapprochant assez pour que leurs torses se rencontre. Mais je veux la personne qui est à l'intérieur. Je veux tout. »
Iruka continuait de pleurer mais c'était probablement l'émotion cette fois. Il rouvrit les yeux qu'il avait fermés jusqu'à là pour les ouvrir sur ceux de son compagnon qui l'observait tendrement.
« Tu veux tout ça ? Murmura Iruka les lèvres tremblantes.
- Oui, assura Sukea. Je veux aussi tes coups de pression, les petites engueulade, les journées nulles, tes peines... Tu pourrais m'offrir tout ça ?
- Vous êtes drôlement gourmand Sukea-Sensei, se mit à rire Iruka en enlaçant sa nuque, pour cacher sa vague d'émotions grandissante.
- Dois-je prendre cela pour un oui, jeune Umino ? Taquina Sukea d'un doigt coquin, retraçant les bords de sa mâchoire.
- Tu sais... ma mère me disait que j'étais gourmand aussi. »
Il y eu comme un ange qui passa.
Puis leurs lèvres se rencontrèrent pour un baisser au moins aussi brûlant que leurs corps cramoisie par la source chaude. Iruka avait perdu ses mains. Torse, dos, nuque. Il grogna de frustration lorsque son compagnon mit fin au baiser mais rapidement, une langue s'était envité dans le creux de son coup, terminant de réduire en miette la retenue qu'il tentait d'avoir.
Il réprima un gémissement lorsqu'il sentit gonfler contre sa cuisse le sexe de son amant. Le sien n'était pas en reste et les lèvres de Sukea agissait comme de l'électricité sur son torse.
« Sukea...
- Mh ? Répondit ledit nommé en mordillant un téton apparemment sensible d'Iruka qui agrippa son dos.
- C'est probablement un peu tôt mais... »
Iruka glissa l'une de ses mains entre les dunes musclé de son homme pour partir l'explorer. Son geste fit rapidement imité par Sukea, et ils s'échangèrent leur tout premier gémissement dans baiser passionné.
« Je voulais te dire que..., tenta Iruka avant de se faire une nouvelle fois bâillonner les lèvres par celle de son homme qui trouva bien vite son point sensible. »
Iruka sentit ses hanches bouillir au contact et fit de son mieux pour trouver celui de son amoureux, qui lui offrit un somptueux râle de plaisir quand il l'eu trouvé. Il ne comptait pas le lâcher. Aucun des deux ne comptait abandonner cette boule de nerf et la pression montait lentement mais sûrement.
« Donc... je disais, haletais Iruka en se déhanchant sur le doigt taquin de son tout récent compagnon, que... que c'est probablement tôt... pour te dire ça mais... je... je... »
Le contact hasardeux de leur deux sexes fut suffisant pour drainer honteusement Iruka dans le bain public. Il retint son cri comme il put, et amena bien vite son compagnon avec lui au septième ciel en donnant plus de vigueur dans ses caresses intimes.
« Moi aussi. »
Furent les mots provenant même du Nirvana de Sukea, en cette fin d'après-midi riche en confidences, en émotions, et en plaisir.
Iruka avait eu légèrement honte de leur comportement aux bains publics. Mais il en était satisfait aussi dans une certaine mesure. C'était une honte agréable qui le laissait euphorique d'un avenir auprès de quelqu'un d'aimant, qui lui semblait réellement possible, alors que Sukea l'avait raccompagné jusqu'à chez lui.
Iruka l'avait serré contre lui comme son véritable trésor avant qu'il ne doive à son grand regret, le quitter pour retourner travailler. Contre toute attente, même si leur relation n'était toute récente que d'une petite semaine, Iruka savait très bien ce qu'il se passerait si Sukea le rejetterait. Il serait dévasté. Sukea était toujours aussi secret concernant sa vie, son travail, mais peu importait :
Iruka avait confiance en Sukea. Et il était heureux et amoureux.
L'anniversaire de son Hokage arrivait à grand pas, mais Iruka était serein. Bientôt, il assistera à sa dernière leçon de cuisine.
Ce soir, Iruka s'endormit avec cette délicieuse pensée : il avait hâte d'être au lendemain.
