Et salutations ici ! J'espère que vous avez passé une bonne semaine ! Je vous présente le chapitre 5 de la fiction « Le Porteur ». Quelques surprises vous attendent dans celui-ci ! Excellente lecture à tous et à toutes !

Kanon avait dévalé les escaliers sans se retourner. Il essuyait ses larmes naissantes qu'il refusait de laisser couler. Non, il ne voulait pas pleurer. Il ne voulait pas souffrir de tout ça. Il en avait déjà assez bavé par le passé et ne voulait plus être hanté pour avoir fait de mauvais choix. Quand il arriva enfin à la maison des Gémeaux, son frère prêt à partir en mission, le regarda d'un œil curieux. Il pouvait largement deviner que le cadet avait eu un problème et que quelque chose n'allait pas, pourtant Kanon tâcha de se contenir face à lui.

— Tu t'en vas ? remarqua-t-il. Bonne route et fait attention à toi.

— Qu'est-ce qui t'es arrivé ? interrompit Saga pas si simple à berner. Et ce n'est pas la peine de me mentir. Où est-ce que tu étais ?

Kanon longea le salon et s'assied sur le canapé, prenant un livre sur la table basse.

— Tu sais que je ne partirai pas tant que je n'aurai pas de réponse, fit remarquer le chevalier des Gémeaux.

— Je suis célibataire, lâcha l'ancien Marina.

— Quoi… ?

— Tu peux t'en aller maintenant.

— Qu'est-ce qui s'est passé ?

— N'étais-ce pas ce que tu voulais au début ? demanda Kanon en posant le regard sur son frère. Tu ne cessais de me dire que cette relation était une mauvaise idée et qu'il fallait que ça cesse, qu'est-ce que tu me veux maintenant ?

— J'étais juste inquiet pour toi ! Je veux dire, je savais depuis longtemps que tu aimais les hommes... Mais une relation ici au sanctuaire, je craignais que ça se sache et que les choses finissent mal.

— Maintenant que Milo et moi ne sommes plus ensemble, tu n'as plus à t'inquiéter sur le sujet.

— Tu l'as quitté ?! Pourquoi tu as fait ça ?!

Mais le dragon des mers ne répondit rien, souhaitant se plonger dans sa lecture. Une fois de plus, il se cachait derrière un mur de froideur, glacial et taciturne.

— Kanon, je te parle, s'énerva Saga.

Le Gémeau approcha son frère avant de prendre son livre et de lui taper sur la tête.

— Quoi ?! éclata le cadet.

— Pourquoi tu as fait ça… ? Je sais que tu aimes Milo. Pourquoi tu l'as laissé tomber ?

— Qu'étais-je censé faire d'autre ?! Il porte l'enfant d'un autre homme, qui de plus est un dieu. Tu ne crois pas que j'ai déjà eu assez d'ennuis ?

— Je reconnais que la situation n'est pas simple, mais il n'a pas cherché tout ça…

— Et donc ? Je ne l'ai pas cherché non plus. Je n'ai pas envie de souffrir inutilement Saga.

— Je peux le comprendre, mais je crois que tu fais une erreur. Je ne suis pas aussi expérimenté que toi niveau relations sentimentales, et quitte à paraître niais, n'est-ce pas dans ces moments que tu es censé te battre pour la personne que tu aimes ? Si tu l'aimais réellement, tu trouverais un moyen de passer au-dessus de tout ça et de le garder. Je trouve que tu jettes l'éponge très facilement sur ce coup-là, ça m'étonne de toi. Peut-être qu'au final tu ne l'aimais pas tant que ça.

Kanon resta pensif, les yeux levés sur son frère avant de secouer la tête, lui arrachant le livre des mains. S'il y avait bien quelque chose qu'il ne supportait pas, c'était les reproches et jugements que lui faisaient parfois son frère. Saga avait la fâcheuse habitude de le pointer du doigt sans vraiment tout savoir.

— En un an, il s'est passé pas mal de choses entre lui et moi, argumenta Kanon. Nous nous étions mis d'accord. Si quelqu'un devait être au courant de notre relation, nous arrêterions là plutôt que de créer des ennuis. Cela fait maintenant trois mois que tu le sais… Nous devons tenir notre parole.

— Je trouve que c'est un peu facile de te cacher derrière ça à présent. Si tu donnais vraiment de l'importance à ça, tu l'aurais quitté sur le champ.

— Les choses n'ont pas toujours été simples entre Milo et moi.

— Comment ça ? Je croyais que tu étais heureux avec lui…

— Je l'aime mais il n'est pas facile, avoua l'ancien marina. Il n'avait jamais connu personne avant moi. J'essayais de l'aider à découvrir les joies du couple, mais il était toujours froid… Distant. Il a mis presque six mois avant de me dire je t'aime. Parfois, rien que le tenir dans mes bras était compliqué… Il avait du mal à accepter notre relation et les sentiments qu'il avait. Je le comprenais, j'ai tout supporté. Mais cette fois-ci… C'est trop pour moi.

Kanon était devenu nostalgique, perdu dans ses pensées. Le regret et la lassitude se dessinaient sur son visage. Toute cette tristesse qu'il ressentait, il la gardait à l'intérieur de lui, refusant de la faire sortir une bonne fois pour toutes.

— De toutes façons, je ne peux pas gagner contre un dieu, continua-t-il. Peu importe combien je me bats. Je ne peux pas dire à Milo de ne plus voir son enfant après sa naissance. Tôt ou tard il finira par aimer ce bébé, c'est le sien après tout.

— C'est celui d'Hadès…

— C'est l'enfant de Milo également, cessons de jouer sur les mots. De plus, c'est un dieu dont on parle… Il peut lui donner tout ce qu'il désire. Son nom sera sur toutes les légendes désormais. Pourquoi est-ce qu'il resterait avec un renégat comme moi ? Tu parles comme si tout était facile… Imagine seulement être avec la personne que tu aimes, qui porte l'enfant d'un autre homme qu'en plus tu détestes. Si tu es prêt à accepter ça, grand bien te fasse. Moi non, je n'en suis pas capable. Je préfère le perdre une bonne fois pour toutes plutôt que de le partager avec Hadès. Tu devais avoir raison depuis le départ… Ce n'était pas une bonne idée lui et moi.

— Je comprends ce que tu ressens mais si tu veux mon avis, tu t'en mordras les doigts tôt ou tard.

— Arrête maintenant. C'était la meilleure solution pour moi et ça n'a pas été facile.

— Je te connais mon frère… Tu as beau te battre contre tes sentiments aujourd'hui, il n'y a juste aucun moyen que tu laisses Milo partir et encore moins avec le dieu des enfers.

— Ca suffit maintenant, va-t'en et fiche moi la paix !

Saga prit son sac et son armure puis jeta un dernier regard sur Kanon.

— Prends le temps de digérer ce qui s'est passé et retourne vers lui. Je sais comme tu aimes cet homme, tu ne l'oublieras pas aussi facilement.

Le Gémeau quitta la pièce, laissant l'ex-marina confus. Il jeta le livre sur le sol et posa ses mains sur son visage, retenant toujours ses larmes. Il le savait lui aussi, qu'il ne parviendrait pas à se débarrasser de l'image du Scorpion aussi facilement. Les sentiments qu'il lui portait étaient bien trop forts. Mettre un terme à leur relation avait été une épreuve, mais il était sûr que c'était la meilleure chose à faire. Il ne voulait pas attendre neuf mois et le voir s'en aller dans le royaume des enfers, avant d'être clair sur le sujet.

Pendant ce temps, dans la maison du Scorpion, Milo n'avait pas quitté sa salle de bain. Assis sur les carreaux, adossé contre la baignoire, ses joues étaient encore humides de toutes les larmes qu'il avait versées. Il n'avait pas pu le retenir, le convaincre de discuter et de leur laisser une dernière chance. Il n'avait même pas pu le prendre dans ses bras juste une dernière fois, quémander un dernier baiser, s'expliquer une fois de plus. Tout était arrivé si vite. Il avait encore du mal à croire que c'était bel et bien terminé. La douleur commençait à se faire sentir au creux de son ventre, son cœur était lourd.

— Milo ?

La voix du Griffon l'arracha de ses pensées. Doucement, il leva les yeux vers la porte et vit le regard inquiet du spectre.

— Vous pleurez… ? Que se passe-t-il ? s'inquiéta Minos.

Le Scorpion essuya ses joues et se releva.

— Tout va bien.

— Vous savez que si vous avez besoin de parler…

— Je te dis que tout va bien, lança Milo d'un regard perçant.

Le Juge se plongea dans le silence, médusé par cette étrange attitude.

— Je vais rester dans ma chambre, j'ai un vertige dingue. A plus tard.

Le Gold s'éclipsa et s'enferma dans sa chambre, sans plus en sortir de toute la journée.

Quelques jours plus tard, à plusieurs kilomètres de la maison du Scorpion, Rhadamanthe s'était confortablement installé au sommet d'une montagne. Assit près du feu et adossé contre un arbre, il lisait l'un des nombreux livres qu'il avait ramené au milieu de la pile de vêtements enfournée dans son sac. De cet endroit, il pouvait observer le Temple dans lequel le Porteur résidait et rien ne pouvait lui échapper. Minos lui avait demandé la veille si rester dehors était vraiment ce qu'il désirait, et il avait eu une réponse vive. Obéir à Hadès était une chose, vivre auprès de tous ces mécréants, il en était juste hors de question. Rhadamanthe n'avait jamais digéré ce qui était arrivé il y avait un an. La manière dont Athéna était ressortie victorieuse, et surtout la trahison des Golds, notamment celle de Shion. Il refusait catégoriquement de fréquenter ces scélérats à nouveau, à l'exception du Scorpion qui avait eu les grâces d'Hadès.

Alors qu'il s'apprêtait à faire une bonne et longue sieste en cet après-midi ensoleillé, un cosmos doré réveilla sa garde. Regardant discrètement autour de lui, il se demandait de qui il pouvait bien s'agir, et surtout pourquoi est-ce qu'un chevalier d'or viendrait le visiter. Leur avait-il donné l'impression de vouloir passer des moments de convivialité avec eux, la dernière fois ? Quand le chevalier de la Vierge se montra enfin à sa droite, le Juge fronça les sourcils, tâchant de garder son calme.

— Que me vaut le plaisir ? dit-il cynique.

— Es-tu si en colère contre les chevaliers d'Athéna, au point de fuir leur présence en te perdant dans les montagnes ? interrogea Shaka.

— Ai-je seulement la moindre raison de vous considérer ?

— Je ne serai pas long. Il y a une chose que je veux savoir. Pourquoi le seigneur Hadès tient-il à ce que je reste loin de mon frère d'arme ?

— Pourquoi pas ?

— Je suis simplement venu te prévenir que je ne comptais pas obéir.

— … Pardon ? sursauta le Juge surpris de l'audace du blond. Veux-tu être le briseur de trêve ?

— Premièrement, je n'obéis qu'aux ordres d'Athéna. Deuxièmement, Hadès n'a rien à me dire, encore moins depuis la bataille d'il y a un an à laquelle nous sommes ressortis vainqueurs. Et enfin, je commence à croire que ton dieu craint le simple petit humain que je suis.

— Toi…, s'offusqua le Juge en se levant. As-tu fait la route pour me provoquer ? Qu'est-ce que tu veux au juste ?

— Pourquoi ne veut-il pas que j'approche Milo du Scorpion durant sa grossesse ? Si la raison est bonne, j'y réfléchirai.

— Hadès est un futur père. Sais-tu seulement l'amour qu'un homme peut avoir pour son enfant ? Je présume que non, tu es encore si jeune. Tout ce qu'il fait, c'est le protéger.

— Le protéger de moi… ? demanda la Vierge confuse.

— Hadès se souvient de toi, de ton pouvoir, il ne te sous-estime pas. Il sait ce dont tu es capable. Quand nous sommes venus annoncer la nouvelle, tu étais celui qui était le plus remonté. Il ne veut pas que tu fasses du mal à son bébé.

Shaka plongea son regard bleu dans les yeux de Rhadamanthe. Il resta un long moment songeur avant de fermer les yeux et baisser la tête.

— Hadès a peur que je tue son enfant ? Je n'ai jamais procédé à ce genre de choses, tuer un bébé est inhumain pour moi. Bien que, si Athéna me le demandait, je le ferais sur le champ.

— Maintenant que tu as ta réponse, ne te fais pas prier pour te tenir loin de Milo, je doute fort que ça te coûte quelque chose.

— J'irai voir Milo quoiqu'il arrive.

— Shaka…

Le spectre saisit le chevalier d'or par le col de son vêtement, le regard menaçant.

— Nous essayons tous de nous plier aux règles autour de cette trêve et du Porteur. Pourquoi refuses-tu de le faire comme les autres ?!

— Que savons-nous de cet enfant à venir ? Ce bébé sera bien plus puissant qu'Hadès ne l'aura jamais été, n'est-ce pas ? Voilà pourquoi personne n'est jamais parvenu à le porter. Une fois qu'il sera là et qu'il aura grandi, ne causera-t-il pas problème aux chevaliers d'Athéna et à la planète Terre ? Qui nous dit qu'il ne prendra pas le même chemin que son père ? Que se passera-t-il après les vingt milles années de cette paix hypocrite ?

— Combien de fois peux-tu t'en moquer ?! Tu ne seras plus là pour le savoir !

— Athéna pense qu'Hadès changera son opinion sur les humains car son enfant aura été engendré par l'un de nous. Mais me concernant, je ne suis pas encore aussi dupe. Hadès doit avoir un plan derrière tout ça. Et je trouve qu'il est triste et bien ironique, de le laisser se servir d'un chevalier d'or pour arriver à ses fins macabres. Milo entrera dans la légende pour sûr… Mais il sera vu comme celui qui aura donné naissance au destructeur. Le déshonneur sera sur son nom à tout jamais.

Shaka rejeta la main du Juge avant de fixer à nouveau son regard.

— Voilà la véritable raison pour laquelle Hadès craint que j'approche sa progéniture. Et la raison pour laquelle il veut nous garder à distance durant vingt mille années, prétextant une trêve, ayant enfin compris qu'il n'aura jamais la victoire sur Athéna. Mais son enfant lui le peut. Il sera bien plus puissant que ma déesse. N'est-ce pas ?

— Je ne sais rien de ce que tu dis, rétorqua le Juge. Hadès ne nous a témoigné aucun plan de la sorte, tout ce qu'il désire c'est avoir un enfant, est-ce si incroyable pour un homme de vouloir devenir père ?! Pourquoi interpréter les choses de cette façon ?!

— Je ne suis pas aussi émotionnel. Qu'il désire un enfant est une chose, que cet enfant soit une menace en est une autre. En tant que chevalier d'or, mon devoir est de détruire les menaces.

— Si tu oses faire une telle chose, la guerre reprendra sur le champ et tu le sais ! De plus, Shion et Athéna te le feront payer au prix fort, Hadès te mènera dans le pire des enfers. Comptes-tu vraiment tuer l'enfant d'un dieu ?! Tu ne peux pas juste faire ce dont tu as envie !

— Je ne veux pas relancer une guerre, mais si elle doit arriver, je ne vois pas ce qui changera de d'habitude… Nous sommes là pour ça, n'est-ce pas ? Toi comme moi. Cependant, ne crains rien. Je ne ferai rien sans en avoir parlé avec ma déesse. Tu peux prévenir tes petits copains si cela te chante… Le sanctuaire sera toujours prêt à affronter l'ennemi.

— Petit insolent…

— Que comptes-tu faire ? demanda Shaka d'un ton toujours aussi calme. M'étrangler et me laisser pendu à cet arbre ? Vas-y donc, qu'est-ce que tu attends ?

Le Juge des enfers serra les poings de toute ses forces. Bien sûr, si cela ne dépendait que de lui, il l'aurait fait tout de suite. Mais si un seul cheveu était touché dans un camp comme dans l'autre, la trêve prendrait fin et tous leurs efforts auraient été vains, sans oublier la punition qu'Hadès lui ferait subir. Il ne voulait pas être sa cible, peu importait le motif. Shaka, complètement indifférent, le salua d'un dernier regard et s'en alla sans demander son reste. La Wyverne donna un grand coup de poing contre l'arbre, qui perdit plusieurs feuilles virevoltantes jusqu'au sol. Mais un rire étrange se fit entendre. Surpris, Rhadamanthe se tourna et aperçut Eaque les mains dans les poches, approcher en riant bien gaiement.

— Je peux savoir ce qui te fait rire ?! éclata la Wyverne.

— En voilà un bien plus intelligent que tous les autres, admit le Garuda. Je comprends mieux pourquoi le seigneur Hadès se méfiait autant de lui.

— Quoi… ? Ne me dit pas que ce qu'il a dit est vrai ?

— Je n'en sais rien, mais il faut admettre que sa vision des choses est plausible. L'enfant d'Hadès est voué à devenir plus puissant que lui après tout, non ? Je serais prêt à parier qu'il pourrait venir à bout d'Athéna avec une armée à son image.

— Tu penses qu'Hadès enverra son enfant à la guerre quand il sera en âge de combattre… ?

— Non, il ne le fera certainement pas. Ce gosse ira de lui-même, j'en suis certain. Il aura grandi au milieu de nous après tout.

— Mais il aura été engendré par un être humain… Comment pourrait-il s'en prendre aux siens ?

— C'est aussi notre cas et regarde où nous sommes. Il y aura toujours des raisons d'être en colère contre les êtres humains. Quoiqu'il en soit, je dois avouer que tu m'as surpris… Quand il a commencé à monter sur ses grands chevaux, j'étais convaincu que tu le réduirais à néant.

— Il en est hors de question. Hadès a souffert pour avoir cet enfant, je ne veux pas briser son rêve comme le mien a été détruit. Cette douleur, je ne veux pas qu'il la ressente.

— Alors, que faisons-nous ? demanda Eaque les bras croisés. Devrais-je avertir Hadès sur le champ concernant les intentions de notre cher ami la Vierge ?

— Evidemment. S'il arrive à mettre son discours dans la tête d'Athéna, ça risque d'être la fin. Nous ne pouvons pas laisser faire ça. Où est Minos ?

— Auprès du Porteur. Apparemment, les premières douleurs commencent à se faire sentir.

— Quoi… ? Est-ce qu'il tient le coup ?

— Oui, pour le moment… J'espère que ça ira pour la suite, espéra Eaque en regardant vers le Temple du Scorpion.

Chapitre 5

Etranges révélations

Milo était allongé dans son lit, avec une serviette froide sur le front. Il avait chaud, terriblement chaud, torturé par une forte fièvre. Sa main était posée sur son ventre endolori. Minos était assis près de lui, ne le quittant pas d'une semelle.

— La douleur est supportable, ce n'est pas grand-chose. Je déteste juste cette horrible fièvre, cracha le Scorpion. Elle ne me quitte pas depuis ce matin et je n'ai jamais autant vomis de ma vie.

— Si la douleur est supportable, je suis rassuré, dit le Griffon. La fièvre n'est que passagère, ne vous inquiétez pas, vous devriez aller mieux d'ici demain.

— Ce bébé… Je ne sais pas ce que je donnerai pour en finir toute de suite.

— Je pense que vous vous débrouillez vraiment bien, remarqua le Juge. Cependant je dois vous prévenir, le troisième mois, je vais devoir vous examiner de plus près.

— M'examiner ? C'est-à-dire ?

— Je dois voir si le bébé va bien. Cela risque d'être un peu douloureux…

— Une sorte d'échographie… ?

— On peut dire ça comme ça. Je pense sincèrement que vous devriez revenir auprès d'Hadès ne serait-ce que pour cet examen. Vous aurez besoin de son soutien. De plus, ça lui fera plaisir de vous voir un peu et de pouvoir parler à son bébé.

— Pff… J'y crois pas, ragea le Gold en donnant un grand coup de poing dans son matelas.

— Concrètement, je pense que vous y serez toujours mieux plutôt qu'ici. Pourquoi tenez-vous tant à rester au sanctuaire quand vous êtes traité comme l'égal de notre seigneur Hadès dans son royaume ?

— Je suis un être humain et ma place n'est pas là-bas.

— Où est-elle alors ? Auprès d'Athéna ?

Le chevalier d'or s'assombrit, ne sachant pas quoi répondre. Saori n'était toujours pas revenu au sanctuaire depuis son retour, à croire qu'elle ne s'inquiétait même pas de l'état du Scorpion. Il n'avait jamais pu la confronter depuis, bien qu'il n'aurait certainement pas su quoi lui dire sur le moment. N'était-il pas censé obéir quoiqu'il arrive ?

— J'ai entendu dire que les chevaliers d'Athéna étaient des orphelins retrouvés dans les quatre coins du monde. Dès leur plus jeune âge, on les entraine durement afin qu'ils puissent avoir la chance de revêtir une armure et protéger la déesse de la guerre. Mais quelque chose m'échappe.

— Quoi donc ?

— Cela signifie que ces enfants sont retirés de toute forme de cercle familial, mis entre les mains d'hommes et de femmes ayant vécu le même sort et ne sont donc même pas dans la capacité de se faire une opinion sur la déesse qu'ils sont censés protéger. La plupart n'ont jamais vu Athéna avant de lui jurer fidélité, parfois même après. Ils ne savent rien d'elle, mais posent tout de même leur genou devant. N'est-ce pas étrange ?

— Je sais que ça peut paraître un peu curieux, mais notre confiance en elle dépasse tout entendement.

— Vous le dîtes parce que vous le pensez ou parce qu'on vous l'a mis dans la tête dès petit ? questionna Minos dubitatif.

— … Je l'ai toujours pensé, qu'est-ce que tu racontes ?

— Milo, me permettez-vous de vous poser une certaine question ? Une fois que l'enfant sera né, que ferez-vous ?

Le Scorpion soupira et se débarrassa de la serviette sur son front, avant de tourner le dos au Griffon, s'allongeant sur le côté.

— Hadès vous fera une place d'honneur dans son royaume, pour sûr, continua le Griffon. Vous aurez la gloire et le pouvoir, tous les spectres se prosterneront devant vous. De plus, vous serez auprès de votre progéniture et le verrez grandir. Vous aurez la vie éternelle et ne manquerez de rien.

Minos saisit la serviette et la plongea dans la bassine d'eau froide.

— Nous savons tous que vous êtes en colère contre votre déesse et vous avez raison quelque part. Athéna a toujours été naïve et candide, quand on observe la légende. Elle a été maladroite de prendre cette décision sans vous demander votre avis, bien qu'elle ne devait pas penser à mal. Mais je pense que vous devriez voir ceci comme une belle opportunité. Il vous reste encore huit mois pour réfléchir… Profitez-en.

Le Gold demeurait silencieux, ne voulant pas écouter les propos de son interlocuteur. Mais son cœur restait malgré tout réceptif aux arguments du spectre. Milo ne voulait pas parler de tout ça car il n'avait lui-même pas la moindre idée de ce qu'il ferait après avoir enfanté. Il ne voulait même pas y réfléchir, de peur de se retrouver confronté à ses propres idées.

La nuit tombée, après avoir pris un repas chaud dans son lit, le Scorpion ne tarda plus à s'assoupir. Au beau milieu de la nuit, le jeune chevalier sentit une aura étrange autour de lui. Douce, pacifique et bienveillante, il était persuadé qu'il l'avait déjà ressenti auparavant. Alors qu'il ouvrit doucement les yeux, il réalisa qu'il se trouvait dans une grande nébuleuse remplie de couleurs. Debout, regardant autour de lui, il resta tout d'abord sur ses gardes, se demandant où il pouvait bien se trouver.

— Milo, appela une voix.

Cette voix, il la reconnaitrait parmi toutes, car elle appartenait à l'un des chevaliers qu'il respectait le plus : Shaka de la Vierge. Le nouveau venu se montra enfin, faisant quelques pas vers son frère d'arme.

— Shaka… Alors c'était toi, dit le Scorpion en baissant sa garde avec un petit sourire aux lèvres. Où sommes-nous ?

— Dans ton subconscient, répondit le blond en se montrant enfin. Tu es juste en train de rêver, je me suis permis de m'inviter dans tes songes le temps de quelques minutes, car j'ai besoin de te parler.

— Pourquoi ne viens-tu simplement pas me voir ? Toi alors.

— Je crois que tu oublies la restriction imposée par Hadès nous concernant…

— Ah… En effet, admit Milo en roulant des yeux. Je suis désolé pour ça. Que se passe-t-il ?

— Je suis venu te prévenir de quelque chose. J'ai été voir Rhadamanthe et je pense qu'il y'a certains détails dont tu devrais prendre connaissance avant de décider ou non d'avoir cet enfant. Je pense que tout ceci n'est qu'une mascarade orchestrée par le seigneur Hadès.

— Une mascarade ? répéta le Porteur attentif.

— L'enfant que tu portes deviendra bien plus puissant qu'Hadès lui-même. Je crois qu'il veut s'en servir pour enfin venir à bout d'Athéna, une fois qu'il aura atteint sa maturité et sera prêt à combattre.

— Tu penses que ce bébé pourra s'en prendre à Athéna ? Ce n'est pas possible, personne ne le peut. Tu dois te faire des idées.

— La trêve de vingt milles années n'est en fait qu'une ruse afin de nous garder à distance le temps que son enfant grandisse en puissance. Je suis convaincu qu'une fois la trêve terminée, c'est lui qui prendra le relai et que les prochains serviteurs d'Athéna devront affronter. Tout ceci n'est qu'un piège, et il se sert de l'un de nous pour exécuter son plan.

— … Ce que tu dis est plausible, mais il nous faudrait bien plus d'éléments pour être sûrs de la véracité de ces choses.

— Depuis le départ j'ai été averti de l'arrivée de ce bébé et j'ai tout de suite su qu'il serait une malédiction non seulement pour toi, mais aussi pour nous tous. J'ai ressenti la douleur lancinante que tu devras endurer lors de l'accouchement. Elle dépasse tout entendement. Je crois que tu devrais ouvrir les yeux et cesser tout de suite le développement de cet enfant en toi. Il ne nous apportera pas la paix.

— Shaka, j'écoute chacun de tes mots avec attention mais même si je le voulais, je doute fort pouvoir faire quoi que ce soit contre ce bébé. Je ne peux pas interrompre la grossesse juste en allant dans je ne sais quelle hôpital…

— Je peux certainement faire quelque chose…

— Tu plaisantes ? Tu auras de sérieux problèmes si tu oses quoi que ce soit, non seulement avec Hadès et ses spectres, mais avec Athéna aussi !

— Je veux lui parler avant de faire quoi que ce soit. Mais le temps passe. Plus nous attendrons, plus ce bébé grandira en puissance, même en ton sein. Je risque d'avoir du mal à le supprimer si nous attendons trop.

— Le supprimer… ? répéta Milo vivement.

Shaka regarda le chevalier du Scorpion, surpris par sa réaction. Après quelques secondes de silence, il reprit :

— Que t'arrive-t-il ? Ne crois-tu pas que ce serait la meilleure chose à faire ?

— … Je ne sais pas, comme je te l'ai dit, nous devrions d'abord être sûrs de tout ça. Je veux dire, ce n'est même pas encore un nourrisson.

— Milo, rassure-moi. Tu es conscient que cet enfant n'est pas le tien mais celui d'Hadès n'est-ce pas ? Es-tu en train de t'attacher à lui ?! Ce serait une terrible erreur.

— Non, je n'ai aucune affection pour lui et je le dis sincèrement. Je veux en finir rapidement et m'en débarrasser. Mais…

— Mais… ?

Le Scorpion baissa la tête, confus.

— Je ne sais pas, je me disais que c'était peut-être un peu trop radical comme méthode.

— Radical ? As-tu autre chose à proposer ?

— Vraiment, je n'en sais rien. Tout ça me rend un peu confus.

— Milo, pour l'amour d'Athéna, ne tombe pas dans un piège aussi stupide, menaça la Vierge. Tu es un merveilleux chevalier, loyal et bon ! Ce bébé a beau grandir en toi, cela n'en fait pas le tiens, peu importe ce que les autres peuvent dire. Il est l'enfant de l'éternel ennemi d'Athéna, ne l'oublie pas. C'est une disgrâce qu'il grandisse dans un chevalier d'or, et je ne me suis pas retenu de dire à notre déesse à quelle point sa maladresse était effroyable et insultante. Nous ne devons pas laisser cet enfant naître !

Le Porteur posa une main sur son ventre, les yeux dans le vague.

— As-tu oublié la déesse que tu sers ? continua la Vierge.

— C'est la déesse que je sers qui m'a jeté dans cette horrible situation.

— Ne peux-tu pas lui pardonner ? Elle reste notre Athéna.

— Shaka, tu ne peux pas savoir à quel point je me sens perdu depuis le début de cette histoire. Je ne sais pas ce que je dois faire.

— Je suis là, rassura la Vierge en s'approchant. Laisse-moi parler de tout ça avec Athéna et voyons tous les trois ce que nous ferons. Mais surtout, ne perdons pas de temps, et toi, ne tombe pas dans les pièges d'Hadès.

L'homme blond n'eût pas le temps de faire un pas de plus. Soudainement, la nébuleuse colorée se remplit d'une aura affreusement puissante, violente, menaçante et certainement malfaisante. Les deux Golds sur leur garde, regardèrent autour d'eux.

— Cette force, d'où vient-elle ?! éclata le Scorpion.

— Je ne comprends pas…, dit Shaka. Nous sommes pourtant dans ton rêve, rien ne devrait pouvoir pénétrer ton subconscient aussi facilement.

— Ton audace me surprendra toujours chevalier d'or, résonna une voix bien connue.

— Hadès ?! s'écria Milo.

— Peut-être devrais-je en finir maintenant avec toi, continua le seigneur des enfers.

La silhouette du chef des spectres fit enfin son apparition, revêtue complètement de son armure. Alors qu'il s'avança vers la Vierge, Milo se plaça immédiatement devant son frère d'arme, prenant sa défense :

— Non ! Non, ne lui fait pas de mal, je t'en prie.

— Milo…, répondit le dieu, pousse-toi. Je ne voudrais surtout pas vous blesser toi et notre bébé.

— Il en est hors de question ! Je ne te laisserai pas toucher un cheveu de Shaka.

— Réveille-toi maintenant. Tu m'entends ? C'est un ordre.

Milo se redressa brusquement dans son lit, se mettant en position assise, le cœur battant à tout rompre. Essoufflé, tel fut le choc quand il réalisa qu'autour de son lit, se trouvaient les trois juges des enfers Minos, mais aussi Eaque et Rhadamanthe. Ils avaient tous les trois le regard posé sur le Porteur, plongé dans la confusion.

— Que… Que se passe-t-il ? Qu'est-ce que vous faîtes là ?

— Ne vous inquiétez pas pour nous. Essayez plutôt de vous reposer, dit le Griffon.

— Shaka, appela le jeune homme en posant les mains sur sa tête.

— Calmez-vous, ce n'était qu'un rêve, rassura Eaque.

— Non… Non, ce n'était pas qu'un rêve, Shaka est un danger ! s'exclama le Porteur en voulant quitter son lit.

Mais alors qu'il se débarrassait de son drap, Rhadamanthe fit un pas de plus dans sa direction. Le regard qu'il donnait au Gold était significatif. Milo s'arrêta un instant, fixant le visage de la Wyverne, et ne tarda pas à comprendre ce qui était en train de se passer.

— Vous… Il vous a ordonné de me retenir ici, c'est ça ?

Silence dans la chambre.

— Il est en train de tuer mon ami ?! Dîtes-lui d'arrêter ça !

— Nous sommes là pour obéir à ses ordres, dit Rhadamanthe, pas pour lui en donner.

— S'il touche à Shaka je ne lui pardonnerai pas !

— Shaka a dépassé les limites, argumenta Minos. Pensait-il réellement pouvoir menacer l'enfant d'un dieu sans en subir les conséquences… ?

— Fermez la ! éclata le Scorpion en quittant son lit.

Mais le Garuda le saisit fortement, le retenant de toutes ses forces.

— Milo, appela le Griffon. Toute résistance serait inutile. Vous devriez vous reposer pour cette nuit, votre corps en a besoin.

— Shaka a vraiment cherché son sort, continua la Wyverne. Hadès ne veut pas que vous soyez touché par erreur et que vous soyez blessé, nous ne pouvons pas vous laisser rejoindre la maison de la Vierge.

— Pourquoi je ne ressens plus le cosmos d'Hadès ?! s'énerva le Scorpion. Je suis sûr qu'Aiolia fera quelque chose, il a déjà dû ressentir sa présence !

— Personne ne le peut. Shaka est à un stade de méditation qui lui permet de voyager dans le subconscient des autres, Hadès est allé à son encontre dans le sien également. Il n'est donc pas vraiment au sanctuaire, ce qui fait qu'il est impossible de ressentir son cosmos actuellement. L'esprit de Shaka va être exterminé.

— … Pitié non, supplia le Porteur les larmes aux yeux.

— Vous devriez vous rendormir. Votre fièvre n'est toujours pas tombée, continua Minos.

Le Griffon posa sa main sur le front du Gold, qui s'écroula directement dans un sommeil profond. Eaque le recoucha avant de relever ses draps sur lui. Et alors que le petit matin arrivait et que les trois Juges étaient retournés à leurs occupations, l'esprit d'Hadès rejoignit le Scorpion dans son Temple. Il entra dans sa chambre et observa longuement le Porteur endormi avant de venir près de lui, s'agenouillant et caressant son visage :

— Ne soit pas en colère contre moi, murmura-t-il. Je ne laisserai personne vous toucher tous les deux.

Le Gold ouvrit doucement les yeux, sentant son corps lourd et nauséeux. La douleur dans son ventre se faisait bien plus vive en cette matinée. Quand il discerna le visage du dieu des enfers, son cœur fit un bond dans sa poitrine. L'adrénaline et la colère montant d'un cran, il ouvrit la bouche, prêt à hurler, mais celle-ci fut de suite fermée par la main de l'ennemi d'Athéna. Le regard de Milo empli de colère, se remplit également de larmes, rien qu'à l'idée que la Vierge ait perdu la vie dans la nuit.

— Chut, calme-toi et laisse-moi m'expliquer, commença le chef des spectres d'une voix doucereuse.

Le Scorpion commença à se débattre, cherchant à pouvoir parler, mais il ne pouvait rien sous l'emprise de l'homme dont il portait l'enfant.

— Je sais que tu m'en veux, je te donnerai l'espace dont tu as besoin. Mais il était hors de question que je laisse cet effronté songer à faire du mal à cet enfant. J'avais donné un avertissement à ce sujet et tu le sais. Je comprends que tu aies de la peine, mais je ne pouvais pas faire autrement.

Les larmes coulèrent abondamment sur les joues de Milo, ce qui attrista grandement la divinité.

— Je suis désolé… Je ne voulais pas te rendre malheureux. Je promets de me rattraper.

Le Porteur se débarrassa enfin de la main de son bourreau :

— Il ne méritait pas ça, ramène-le à la vie !

— Je ne ferai jamais ça.

— Ramène-le à la vie, si tu ne le fais pas je te jure que je ne te le pardonnerai pas !

— Je ne changerai pas d'avis… Je t'ai vu discuter avec lui et je sais que tu aimes cet enfant aussi.

— Quoi ?! Tu plaisantes ?!

— J'ai vu combien tu as hésité quand il parlait de le faire disparaître. J'ai vu la crainte dans ton regard. Tu commences à aimer cet enfant, tu ne peux pas me le cacher.

— Non… Non, ce n'était pas ça…

— L'aurais-tu laissé s'en prendre à lui et le tuer à l'intérieur de toi ?

Le Scorpion resta silencieux.

— Tu vois ? Tu ne l'as certes pas demandé mais cela n'empêche pas une part de toi de l'aimer. Ce n'est pas juste mon bébé… C'est le nôtre. Et je ferai n'importe quoi pour vous protéger tous les deux.

Alors que le dieu des enfers essuyait les larmes de son protégé, Milo le repoussa :

— Arrête de me toucher ! s'énerva-t-il.

Il se redressa et se mit assit de l'autre côté du lit, lui tournant le dos et se libérant de toute sa peine, larmes sur larmes.

— Je veux que tu me rendes Shaka. Ne pense pas à me parler tant que tu ne me l'auras pas rendu.

— Je ne ferai pas une telle chose.

— Son hypothèse, est-elle vraie ? As-tu vraiment prévu de détruire Athéna après la trêve, avec ce bébé ? Je sais ce que je désire pour le vœu que tu me dois.

— Hein… ?

— Je veux que tu cesses de t'en prendre à Athéna et à la planète Terre, non pas seulement pour vingt milles années, mais pour l'éternité. Plus de menaces, plus de guerres, plus de volonté de destruction de l'humanité, je ne veux plus rien de tout ça. Tu m'entends ?! Si je dois donner naissance à cet enfant, je ne veux pas être à l'origine d'une horreur !

Un silence pesant fit son entrée. Hadès, taciturne, fronça les sourcils, saisit soudainement par la colère. Milo était capable de le ressentir, car l'aura de la divinité était en train de changer à une vitesse folle. Lui qui se montrait toujours bienveillant envers son Porteur, dégageait à présent un cosmos malfaisant à son encontre. Milo, ne se laissant pas miner, continua toujours le dos tourné :

— Si tu n'es pas capable de m'accorder ça… Rends moi juste Shaka.

Le seigneur des enfers garda bouche close un instant, puis se releva.

— Tu me mets dans une situation inconfortable et je ne souhaite pas élever la voix et déverser ma colère sur toi.

— Alors que vas-tu faire ?! questionna le Gold en se tournant vers lui.

— Nous aurons cette discussion plus tard.

Après ces mots, le chef des spectres se volatilisa. Milo donna un grand coup de poing contre le mur, sur lequel se dessina une grande fissure. Rempli de colère, il poussa un grand hurlement qui résonna dans le Temple entier.

Alors, comment s'est passé votre lecture ? Merci de lire cette fiction jusque-là, ça me touche vraiment beaucoup. Comme d'habitude, je vous donne rendez-vous lundi prochain et surtout on n'oublie pas : review = salaire de l'auteur :D Hâte de lire vos impressions !