DISCLAIMER:
Cette fanfiction est basée sur le monde merveilleux d'Harry Potter, propriété de J. K. Rowling. La plupart des personnages, lieux, etc. lui appartiennent.
Cette histoire est la traduction française de Living with Danger, premier volet de la fabuleuse série Dangerverse, écrite par la talentueuse Whydoyouneedtoknow. J'ai obtenu l'accord de l'autrice pour publier cette traduction.
Chapitre 5 : Planification
Remus Lupin se réveilla lentement, se demandant pourquoi il se sentait aussi étrange, à qui appartenait la main qu'il sentait autour de la sienne et qu'est-ce qui pouvait bien être en train de se passer, en général. La vue de la lueur de la lune traversant la fenêtre ne lui fut d'aucune aide.
C'est la pleine lune ce soir. Je devrais encore être un loup. N'est-ce pas?
Il se regarda.
Oh. Je suis encore un loup.
Mais je peux réfléchir. Mon esprit est humain. Je n'attaquerai personne.
Je peux vivre avec ça. Je pense.
C'est bien mieux que l'alternative.
Danger était étendue à ses côtés, tenant l'une de ses pattes avant, son torse se soulevant lentement au rythme de sa respiration.
Eh bien, elle a dit que le voisinage dirait que l'on couche ensemble d'ici deux jours. Mais je ne crois pas que c'est ce qu'elle voulait dire!
Je me demande, est-ce que ça fonctionne seulement lorsqu'elle me touche, ou est-ce que ça dure toute la nuit?
Délicatement, il enleva sa patte de sa poigne, se forçant à rester en équilibre précaire. Si je perds contrôle et deviens loup à nouveau, je vais tomber sur elle. Ça la réveillera peut-être, mais c'est mieux que de la tuer!
Rien ne se passa. Remus se laissa retomber avec soulagement. Elle avait raison, c'est une dompteuse de loup-garou.
Je me demande ce que les théoriciens feront de cette information.
Si jamais ils l'apprennent.
Il renifla. Les odeurs explosèrent dans son nez – poussière, nourriture, souris, humains—il pouvait sentir l'odeur corporelle de Danger, celle d'Harry, de Neenie et la sienne datant d'avant la transformation. Son odorat lorsqu'il était humain était plus développé que le reste du monde, mais le nez du loup était incroyablement précis. Il pouvait même dire depuis combien de temps elle avait touché chaque enfant.
Elle tenait Neenie dans ses bras il y a environ deux heures? Ça ne fait aucun sens… à moins que…
Il alla dans le salon et ouvrit une fenêtre avec son museau et ses pattes, quelque chose que le loup n'était habituellement pas assez intelligent pour faire de lui-même, donc il ne les avait pas protégées pour cette éventualité. Il sortit par la fenêtre et descendit la pelouse en direction du camion garé dans la rue.
Comme je le pensais, Hermione est là. Encore endormie, mais elle s'est mouillée, alors elle se réveillera sûrement bientôt. Il plissa le nez. L'odeur était plutôt pénétrante.
Je devrais m'assurer que Danger l'emmène à l'intérieur. Ce n'est pas vraiment sécuritaire de la laisser dormir dans le camion toute la nuit.
Mais c'était beaucoup plus sécuritaire de la laisser ici que dans la maison il y a deux heures!
Savourant sa nouvelle liberté, il sauta à nouveau par la fenêtre et retourna près de Danger, qu'il tapota doucement du museau jusqu'à ce qu'elle se réveille.
« Quoi? Qu'est-ce qu'il y a? » Elle cligna des yeux dans sa direction, puis se frotta les yeux en se réorientant. « Alors, comment te sens-tu? »
Remus sourit comme les canins savent le faire, ouvrant la bouche et haletant joyeusement. Bien. Merveilleux. Je ne pourrai jamais dire tout ce que ça signifie pour moi.
« Alors arrête de me le dire, dans ce cas. Pourquoi m'as-tu réveillé? »
Tu es terriblement grognon la nuit.
« Non, c'est toi qui es de trop bonne humeur. »
Attends une minute. Je ne parle pas à voix haute—je ne peux pas parler dans cette forme. Comment peux-tu m'entendre?
« Tu as raison. » Danger s'arrêta. « Je me demande si… »
Peux-tu m'entendre? Demanda sa voix dans l'esprit de Remus.
Remus sursauta. Oui, c'est très clair.
C'est vraiment intéressant. Je me demande si ça vient de notre rêve partagé?
Au moins nous n'aurons pas besoin de jouer aux charades pour que tu comprennes ce que j'ai à dire.
Et qu'est-ce que c'est?
Neenie s'est mouillée.
Oh mon Dieu, Neenie! Je l'ai laissé dans le camion!
Eh bien, je n'aurais pas recommandé que tu l'emmène avec toi lorsque tu es arrivée ici, dit Remus. Mais maintenant, je pense que c'est une bonne idée.
Danger était déjà à mi-chemin.
Après que Neenie eut été changée, un processus durant lequel elle ne se réveilla jamais totalement, et recouchée sur une couverture sur le plancher du salon, Remus se mit en boule à côté d'elle et Danger s'étendit sur le canapé.
Alors, as-tu fais le même rêve que moi? Demanda Danger.
Un mariage?
Oui. Le même rêve qu'il y a deux jours, avant qu'on se rencontre. Seulement, cette fois, la connaissance est allée dans les deux sens—j'ai vu ta vie et tu as vu la mienne.
C'était incroyable. J'ai l'impression de te connaître depuis des années.
Moi aussi. Danger se tourna sur le ventre et le regarda. Et je pensais ce que j'ai dit. Pendant qu'on dansait.
Les yeux de Remus rencontrèrent les siens. Moi aussi.
Un silence suivit, mais pas un silence inconfortable—plutôt le silence de deux personnes digérant une grande idée en même temps.
Parce que c'est ce qui se passe. Je sais que j'ai besoin d'un peu de temps pour me faire à l'idée de cette chose merveilleuse appelée l'amour. Pensa Remus, s'assurant soigneusement de ne pas transmettre ces pensées vers Danger. Et ces personnes incroyables qui m'aiment. Il regarda affectueusement vers Neenie, profondément endormie et, bien sûr, suçant son pouce. J'imagine que Danger a besoin de temps aussi.
Alors, as-tu écrit à Aletha ? demanda Danger après un certain temps.
Ce matin. Elle devrait répondre d'ici demain. Enfin, aujourd'hui, maintenant.
C'est super. Harry l'a demandé toute la journée. Et toi. Et "Pa-mol". Tu l'as gâté, il n'est plus satisfait avec Neenie et moi désormais, taquina Danger.
Je ne pense pas qu'on peut trop gâter cet enfant, peu importe ce qu'on fait.
Les Dursley font vraiment de leur mieux pour s'en assurer, dit Danger dans un soupir.
Ne parlons pas d'eux, pas ce soir. Il y a une question que je dois te poser.
Oui?
Quand allons-nous réellement nous marier?
Cinq secondes de silence total, verbal et mental, s'en suivirent.
Tu sais, si quelqu'un m'avait dit ça il y a un an, j'aurais cru qu'il était fou, dit finalement Danger.
Moi aussi. J'y aurais probablement cru plus que toi – je connaissais la magie—mais je ne l'aurais jamais cru dans son entièreté. Et tu évites la question.
Ne me presse pas. Danger fixa le plafond. Dis-moi, dit-elle, si on se mariait, tu serais relativement maîtrisé durant les nuits de pleines lunes, puisque je serais avec toi. Nous aurions un foyer stable, deux parents aimants et un enfant. Est-ce qu'il y aurait une chance qu'on obtienne la garde d'Harry, si on en faisait la demande?
C'est une bonne question. Remus y réfléchit pendant un moment. Une chance, dit-il finalement, mais pas plus que ça. Il peut y avoir des raisons magiques pour lesquelles il est plus en sécurité avec la famille de sa tante, qui pourraient contrecarrer tous les arguments que nous pourrions avoir.
Plus sécuritaire que quoi? demanda sèchement Danger. Plus sécuritaire que de se faire frapper?
Se faire frapper? Est-ce qu'ils l'abusent?
Je n'ai pas de preuves tangibles, mais je pense que oui. Il a tressailli plus tôt aujourd'hui lorsque j'ai levé la main dans les airs. Aucun enfant normal ne réagit comme ça.
Remus grogna. Pour un moment, il sentit le loup se réveiller au fond de lui. Tuer…Tuer…Le sang de ceux qui blessent le louveteau…
Danger déposa sa main sur sa tête, et la sensation s'arrêta.
Merci.
Pas de quoi.
Donc, tu n'as toujours pas répondu à ma question, dit Remus, tentant de ramener la conversation sur une note plus positive.
Crois-moi, je le veux. Répliqua Danger avec un ton mélancolique. Si ce n'était qu'à propos de nous, je dirais que je veux qu'on se marie demain. Je veux qu'on se marie demain. Mais ce n'est pas qu'à propos de nous. C'est à propos d'un petit garçon qu'on aime, qui ne reçoit pas ce dont il a besoin. Nous sommes adultes—on peut pas mal faire tout ce qu'on veut. Il est sans défenses. On devrait penser à lui en premier, pas à nous.
Tu as raison. Harry passe en premier. Remus poussa un énorme bâillement. Et je pense qu'on devrait continuer cette discussion demain matin.
Ça marche. Danger bâilla à son tour, puis se tortilla un moment jusqu'à ce qu'elle soit couchée sur le ventre, un bras tombant du canapé, la main sur le dos de Remus. Au cas où tu te sentirais loup durant la nuit, expliqua-t-elle.
J'apprécie, merci.
Tant mieux, parce qu'en réalité je cherchais seulement une excuse pour être proche de toi. Gloussa Danger, à la fois mentalement et à voix haute.
Et j'apprécie vraiment ça, dit Remus, permettant à son propre amusement de couler à travers la connexion mentale qu'ils partageaient. Bonne nuit.
Toi aussi.
Le radeau flottait sur la rivière. Harry sembla devenir plus lourd sur les genoux de Remus et, lorsqu'il descendit les yeux vers lui, il vit que le garçon grandissait, vieillissant devant ses yeux. Déjà, il avait l'air d'avoir trois ans. Neenie vieillissait aussi, à la surprise évidente de Danger.
Sirius tendit la main vers Aletha, qui la prit entre les sienne avec un sourire. Un moment plus tard, lorsqu'ils se lâchèrent, Aletha tenait une perle dans sa main. Elle était plus grosse que toutes celles que Remus avait vu dans sa vie, et elle brillait en reflétant les rayons du soleil. Aletha la berçait tendrement.
Danger déposa Neenie sur le radeau à ses côtés alors que la fillette continuait de grandir. Harry et elle perdaient la maladresse des bambins et prenait la forme plus assurée de deux jeunes enfants. Remus remarqua que la ressemblance d'Harry avec son père semblait plus prononcée à mesure que le garçon vieillissait.
Un cri inarticulé attira leur attention. Une femme nageait vers eux avec un petit dragon sur son dos. Elle était poursuivie par un homme dont le visage était tordu par la colère. Elle semblait supplier du regard.
Sirius tendit le bras et souleva le dragon de sur son dos, le déposant sur le radeau. La femme souri un bref moment, puis se retourna et nagea vers son poursuivant, l'attaquant avec ses bras et ses jambes. Ils coulèrent ensemble au milieu de la rivière, et il n'y eut pus aucune trace d'eux.
Le dragonnet se mit en boule sur les genoux de Sirius, tremblant. Après quelques moments au soleil, cependant, il s'étira et bailla, affichant ses magnifiques écailles à la vue de tous. Chaque adulte flatta son dos une fois ou deux, et il ronronna de plaisir.
Je suppose que c'est un autre rêve. Ça ne fait vraiment pas beaucoup de sens. Mais c'est si paisible, plutôt agréable d'une certaine manière…
Danger lui sourit de l'autre côté du radeau. Il sourit en retour.
Oublies ça. C'est vraiment agréable.
Il ferma les yeux, laissant la chaleur du soleil le réchauffer doucement…
Remus Lupin se réveilla d'un coup, en possession de plusieurs faits intéressants.
D'abord, c'était le matin, et il était humain à nouveau. Bien que ça le réjouissait habituellement, il était normalement seul lorsque ça se produisait. En cette journée particulière, cependant, une femme attirante (à ses yeux, du moins) était endormie sur son canapé. Il sentait sa main reposant sur sa peau. Bien qu'il appréciât beaucoup la sensation, le fait qu'il ne portait aucuns vêtements pourrait provoquer plus qu'un petit malaise si elle venait à se réveiller soudainement.
De plus, une position de sommeil confortable pour un loup ne l'était pas nécessairement pour un humain.
Je pense que mes crampes ont des crampes.
Et finalement, quelqu'un venait de sonner à la porte.
Il regarda aux alentours et vit une couverture qui trainait, avec laquelle il se couvrit rapidement. Juste à temps, car Danger se réveilla à la deuxième sonnerie.
« Mmmm? » Marmonna-t-elle, encore mi-endormie.
« Il y a quelqu'un à la porte. » Dit Remus.
« Alors va ouvrir. »
« Je ne peux pas, je ne suis pas habillé. »
Danger ouvrit les yeux d'un coup et le regarda. « Oh! »
« Peux-tu aller ouvrir? »
« Je n'habite pas ici. »
« Qui que ce soit à la porte, il n'a pas besoin de le savoir. Dis seulement que je suis à la salle de bain et que j'arrive rapidement. »
« Est-ce que c'est vrai? »
« Que je reviendrai rapidement? Oui. Peux-tu fermer les yeux un instant s'il te plaît? »
« Tu m'as demandé de t'épouser hier soir, et maintenant, tout à coup, tu es timide? «»
« Nous ne sommes pas encore mariés. » Remus attendit qu'elle ait fermé les yeux avant d'entourer sa taille rapidement avec la couverture, comme avec une serviette. « Je reviens. »
Il grimpa rapidement l'escalier, boitant un peu, alors que Danger criait « J'arrive! » en direction de la porte.
Il était dans sa chambre lorsqu'il entendit les cris aigus d'un rituel féminin de salutations.
« Oh, je ne t'ai pas vu depuis si longtemps! » Monta d'en bas, de deux voix à la fois.
Qui ça peut bien- oh c'est sûrement Aletha.
Elle est venue en personne plutôt que de répondre par hibou? J'ai définitivement attiré son attention.
Peut-être que je devrais prendre quelques minutes de plus que ce dont j'ai besoin-elles ont beaucoup de choses à se dire.
Lorsqu'il redescendit, les cris étaient terminés et Aletha se présentait à Neenie.
« Remus », salua-t-elle en lui serrant la main. « Je ne m'attendais pas à te trouver autour de ce paquet de troubles. »
« Comme si tu pouvais parler! » Dit Danger « Qui a mit la grenouille dans la boite aux lettres de Mrs Walsh? »
« Oui, mais qui a collé 5 pièces de 50 pence sur le trottoir? »
Elles avaient l'air d'être parties pour faire ça toute la journée. Remus les interrompit. « Est-ce que quelqu'un voudrait déjeuner? »
« Pas si tu cuisine! » Dit Aletha franchement.
« Je vais cuisiner » dit Danger. « Qu'est-ce que tu as? »
Ils se décidèrent pour des pancakes. Ils en étaient à leur secondes portions, lorsqu'Aletha demanda « Alors, qu'est-ce qu'il se passe avec Harry? »
Remus et Danger se regardèrent.
« Tu commences. » dit Remus en se servant un autre pancake.
Danger expliqua où Harry vivait, avec qui, et ce qu'il y avait de problématique avec ça. Aletha sembla prendre la nouvelle calmement, mais Remus remarqua qu'elle déchiquetait sa serviette de papier en touts petits morceaux sur ses genoux.
Remus prit la relève, expliquant ce dont Danger avait rêvé et comment il savait que c'était vrai. Lorsqu'il arriva à la partie expliquant que Queudver, plutôt que Sirius, était le traître, il eut la chance de voir ce à quoi son visage avait dû ressembler lorsque Danger lui avait parlé de son pouvoir de dompteuse de loup-garou dans leur rêve partagé. L'expression d'Aletha chancela entre l'étonnement et la joie, avant de s'arrêter sur l'espoir incrédule. Elle avait le visage de quelqu'un à qui on venait d'offrir le plus grand désir de son cœur.
Peut-être que nous venons de le faire. Elle aimait – elle aime– Sirius. Et nous venons de lui dire qu'il n'est pas le traitre meurtrier qu'elle pensait qu'il était pour les derniers six mois.
« Maintenant je dois te dite quelque chose à propos de moi. » dit Remus. « C'est la raison pour laquelle Peter, James et Sirius sont devenus des animagus. Je suis… » C'était toujours difficile à dire, mais Danger serra sa main et il plongea. « Je suis un loup-garou. »
« Loup-garou? » répéta Aletha, ses yeux écarquillés.
« Là, loup. » dit Danger d'une voix gutturale, dans un mauvais accent roumain. « Là, château. »
Aletha les fixa tous les deux un moment, avant de sourire. « Pourquoi parles-tu comme ça? »
« Je pensais que c'est à ça que tu t'attendais. » dit Danger.
« Non, ça va aller. » Dit Aletha.
« Comme tu veux, je ne suis pas difficile. » dirent Remus et Danger d'une même voix, et tous trois éclatèrent de rire.
Merci, dit Remus à Danger en privé. Ça aurait pu se passer bien plus mal.
Je ne pense pas. Elle te connaît, elle te fait confiance. Tu n'as pas changé juste parce qu'elle a appris quelque chose de nouveau à ton propos.
Tu serais surprise de voir le nombre de personne qui ne pensent pas comme toi. Remus fut surpris lui-même d'entendre à quel point son ton sonnait amer dans son esprit.
Oublie-les, dit Danger avec emphase. Je t'aime, Neenie et Harry t'aiment et Letha te fait confiance. Regarde-la. Elle n'a pas l'air effrayée ou stressée. Elle est aussi confortable à tes côtés qu'elle l'était il y a dix minutes.
« En fait c'est un soulagement de le savoir. » dit Aletha, qui n'avait rien entendu de la conversation silencieuse. « Je m'étais toujours demandé où tu allais pour deux ou trois jours chaque mois. Maintenant je le sais. En plus, les loups-garous ne sont pas dangereux en dehors de la pleine lune, non? »
« Non. » Remus sourit, réalisant qu'il pouvait ajouter quelque chose à cela. « En fait, je ne suis plus dangereux à la pleine lune, non plus. »
« Pardon? »
Ils expliquèrent les capacités inhabituelles de Danger. Aletha fut dûment impressionnée, et laissa Danger essayer sa baguette. Elle produisit plus d'étincelles avec celle-ci qu'elle en avait fait avec la baguette de Remus, une chose qui, étrangement, rendit Remus un peu jaloux.
La baguette choisit le sorcier, se rappela-t-il. Ou la sorcière.
Mais ça l'agaçait quand même.
« Alors, de la manière dont je vois ça, nous avons deux choses à faire le plus tôt possible. » dit Aletha. « Nous devons faire sortir Sirius d'Azkaban, et nous devons sortir Harry de cette maison. »
« N'oublions pas qu'il faut aussi trouver Queudver. » objecta Remus.
« D'accord, disons trois choses. Mais je ne vois pas de manière simple de faire ça. Je veux dire, oui, nous avons le poème et nous savons qu'il est quelque part entouré de gens roux. Si c'est bien ce que le poème signifie. Mais même si on a bien compris, il y a des milliers de personnes rousses en Angleterre, voire dans le monde, et il pourrait se trouver n'importe où. Il a pu se rendre loin en six mois. Je pense que nous devons oublier ça pour le moment. »
« Comment suggère-tu de libérer Sirius, alors, si ce n'est pas en trouvant Queudver? » demanda Remus.
« Eh bien, il y a deux façons de le faire. Légalement ou illégalement. Légalement, sans Queudver, ce sera difficile de prouver que Sirius n'a pas tué tous ces gens. »
« Difficile? Impossible, oui! » interrompit Danger en coupant un second pancake pour Neenie. « On ne peut pas prouver un négatif. »
« Tu sais ce que je veux dire. » Gronda Aletha, bousculant son amie amicalement. « Mais tu as raison. Ce sera pratiquement impossible. Alors ça nous laisse la manière illégale. »
« L'aider à s'échapper. » dit Remus. « Voilà ce qui est supposé être impossible. »
« C'était supposé d'être impossible de vaincre Vous-Savez-Qui. » pointa Aletha. « Et Harry Potter n'avait pas un contact au Ministère avec accès aux documents de haute sécurité. Vous oui. Je peux obtenir de l'information à propos d'Azkaban qui n'est pas disponible à la sorcière moyenne sur la rue. Comme, où ça se trouve exactement, et comment faire pour y entrer. »
« Mais les détraqueurs remarqueraient une personne supplémentaire qui circule dans la prison, non? » demanda Remus. « Je veux dire, ils n'ont pas d'âme, mais ils ne sont pas stupides. »
« Non, mais ils sont aveugles. » dit Aletha, son visage tendu de concentration. « J'ai une idée. Le début d'une idée. J'ai besoin d'y réfléchir un peu. »
Elle se leva et commença à faire les cent pas. « Les détraqueurs sont aveugles. Ils se déplacent avec le son, et en sentant les émotions des gens. Les émotions des gens. Ils peuvent dire où se trouvent les gens par leurs émotions. Où sont les humains. Les émotions humaines. »
« Et les animaux? » dit Danger soudainement. « Est-ce qu'ils peuvent sentir les émotions des animaux? »
« Je ne sais pas. » dit Aletha lentement, en sortant de sa rêverie. « Je – ne – sais – pas. Hmmm. Les émotions des animaux. Est-ce que les animaux ont des émotions? »
« N'as-tu jamais vu un chien lorsque son souper est en retard? » dit Remus. « Crois-moi, les animaux ont des émotions. Elles sont différentes de celles des humains, en revanche. Pas aussi avancées, nuancées… »
« Alors peut-être que les détraqueurs ne ressentiraient pas les émotions d'un animal. » dit Danger. « Ou pas aussi facilement. »
Aletha opina. « Donc un animal pourrait entrer, mais je ne vois pas… »
« Une pleine lune. » dit Remus en claquant des doigts. « J'irai. Une nuit de pleine lune. Alors que je suis le loup. Ils ne me sentiront pas, parce que je serai un animal, mais j'aurai mon esprit humain, alors je pourrai les éviter. Et Sirius pourra faire pareil en Patmol. »
« C'est ça. » Aletha frappa son poing dans sa paume en jubilant. « C'est ça. C'est l'idée après laquelle je courrais. Vous y êtes arrivés avant moi. » Elle sourit. « Je dirais, vite comme ça, que nous faisons une bonne équipe. »
« Moi aussi. » dit Danger fortement. « Quelles sortes de serrures y-a-t-il sur les portes là-bas? Est-ce que c'est un simple verrou, quelque chose que tu pourrais défaire avec tes pattes, Remus, ou est-ce que ce sont des serrures à clé? Ce serait vraiment difficile à ouvrir sans mains. »
« C'est le genre d'informations que je peux trouver. » dit Aletha. « Je ferai des recherches demain. »
L'excitement dans la pièce était presque tangible. Remus pouvait en sentir le parfum, même avec son odorat humain. « Et à propos d'Harry? » demanda-t-il.
« Harry est facile. » dit Danger, agitant la main négligemment. « Entrer et sortir, nous n'avons qu'à le prendre et disparaitre. Si nous libérons un criminel, nous devrons nous cacher de toute manière, nous pouvons bien cacher deux personnes plutôt qu'une. »
« C'est vrai. » dit Aletha. « Nous devons penser à où les cacher, et comment. Tout le monde cherchera Sirius, et Harry, aussitôt que la nouvelle de leur disparition fera surface. »
« Sirius a le déguisement parfait. » dit Remus. « Personne, excepté James, Peter et moi, ne savait qu'il était animagus. Pour Harry ce sera plus difficile. »
« Il faudrait teindre ses cheveux ou quelque chose du genre. » dit Danger. Elle regarda spéculativement les cheveux bruns de Remus. « Attendez un peu. Aletha, regarde-nous. » Elle fit un geste de la main vers elle-même, Neenie et Remus. « Est-ce qu'on ressemble à une famille? »
« Bien sûr. » dit Aletha pensivement. « Si Harry avait les cheveux bruns, il pourrait passer pour le frère de Neenie. Des jumeaux non identiques, peu importe comment on les appelle. »
« Des jumeaux fraternels. » Remus était emballé. « Juste un couple marié, leurs enfants – des jumeaux fraternels – et le chien de la famille. Rien de spécial à propos de ça, n'est-ce pas? »
« Tout ce qu'il vous faudrait c'est une maison ou un appartement. » dit Aletha. « Ça peut être difficile d'en trouver un qui accepte les animaux en revanche, et les loyers peuvent être très dispendieux. »
« Si nous arrivons à faire sortir Sirius d'Azkaban, l'argent ne sera pas un problème. » dit Remus en souriant. « Tant que tu as la bonne clé, les goblins se soucient peu de qui tu es, ou de la voûte à laquelle tu accèdes. Et ils ne diront rien à personne. »
« Des goblins? » demanda Danger. « Je ne pense pas qu'on ait parlé de ça. »
Aletha commença à expliquer Gringotts, les goblins et le système financier du monde de la magie en général. Danger écouta attentivement tout en nettoyant le sirop d'érable du visage et des mains de Neenie. Remus s'assit confortablement et se régala des merveilleux changements qui étaient arrivés dans sa vie en l'espace de quelques jours.
Voyons voir. Je contrôle une partie de moi que je n'avais jamais pu contrôler auparavant. J'ai acquéri une femme et deux enfants qui m'aiment – ils arrivent dans le "terrible two", mais on devrait réussir à le gérer – et j'ai retrouvé deux amis.
Même si l'un d'entre eux est actuellement enfermé dans l'enfer sur terre.
Il grimaça. Penser à Sirius, enfermé à Azkaban pour un crime qu'il n'avait pas commis, était douloureux.
Mais maintenant, au moins, nous savons qu'il est innocent, et nous allons faire quelque chose à propos de ça.
Tiens bon, Sirius. Nous arrivons.
Tiens bon.
