Cible 04 : Calvin Castaglione
La musique résonnait encore violemment à travers les murs du squat où le jeune homme se réveillait. Il passa une main sur son visage fatigué tout en poussant sèchement le corps d'une des filles nues qui dormait à côté de lui. Il grogna alors que l'inconnue ne semblait pas se réveiller. Il attrapa une cigarette posée sur un des meubles à moitié détruit et l'alluma.
- Calvin Castaglione, 19 ans, cheveux noirs et yeux rouge. Têtue, insupportable et portrait craché de son père. Fils de Xanxus et d'une prostituée, demi-frère de Clara. Destiné à mourir comme un chien.
Il expira une bouffée de nicotine et sortit du lit, nu comme un vers. Il attrapa les premiers vêtements qui lui tombaient sous la main et sortit de la chambre miteuse, sans prendre la peine de fermer sa chemise, et alla toquer à une porte au hasard. Il entendit des bruits étouffés à l'intérieur et toqua une seconde fois en rugissant :
- Grouille, Cielo, j'ai pas ton temps !
Il entendit un râle de l'autre côté puis la porte s'ouvrit sur un jeune homme nu comme un vers.
- Putain ! Abuse pas, Cielo ! J'ai pas besoin de te voir à poil !
- Cielo Rokudo, 19 ans, cheveux violets et yeux indigo. Nudiste, dragueur et salopard. Fils de Mukuro Rokudo et de Nikky Rokudo. Grand frère de Kanna et Lilly. Prétendant au titre de onzième gardien de la brume Vongola.
- Avoue tu me trouve sexy ? Demanda-t-il d'une voix mielleuse.
- Je suis pas gay, Cielo, maintenant rhabille toi, on dégage.
Ce dernier leva les yeux au ciel et ferma la porte qui se rouvrit quelque seconde plus tard sur un Cielo entièrement couvert.
- Tes content ?
- Très, répondit le Castaglione sèchement.
Les deux jeunes hommes quittèrent rapidement le squat miteux et regagnèrent le 4x4 de Calvin. Une fois sur la route, le Rokudo demanda, curieux :
- Alors pourquoi tu voulais te barrer ? Me dis pas que les joints étaient dégueulasse, je serais très triste de l'entendre.
Calvin ricana avant de répondre :
- Nan, même si je suis déçu qu'il y avait pas de MDMA.
- Pourquoi t'es pas partit voir Michel ? C'est mon dealer, reprit Cielo.
- Je sais pas, peut-être parce que c'est ton ex et qu'il t'en veut depuis que tu l'as plaqué pour la polonaise de l'école.
Un silence inquiétant prit place.
- C'est mon ex ? Demanda Cielo, surprit.
- Tu fumes tellement que tu te souviens plus qui tu sautes ? Ricana Calvin.
- Ça devait être pendant mon calendrier, je vois que ça.
Calvin s'esclaffa devant la tête surprise de son ami et de son histoire de calendrier. En effet, Cielo s'était mis en tête de coucher avec une personne par jour pendant un an. Bien sûr, les prostitués étaient interdits et interdiction de coucher deux fois avec la même personne. Calvin se souvint encore des histoires qu'il avait créé et il avait aussi manqué de se faire tabasser par quelque gros dur de l'école.
- Bon, on va où ?
- Faut que je passe chez moi, d'abord, répondit Calvin.
Il reçut un regard surpris :
- Tu vas rester dormir ?
- Avec mon vieux dans les parages ? Ya pas moyen, répondit Calvin sèchement.
- Surtout que ta sœur est revenue, précisa Cielo.
La voiture pila sec sur la route désert et Calvin demanda sombrement :
- Depuis quand cette petite merde est revenue ?
- D'après Lilly, elle est revenue pour un diner de charité, y'a trois jours environ.
- Tu l'as pas vue ? S'étonna Calvin.
- Je suis pas trop invité à ce genre d'évènement, si tu vois ce que je veux dire, reprit-il avec un sourire en coin.
Calvin ricana tandis que le Rokudo s'alluma une cigarette. C'est vrai que l'ainé Rokudo avait une réputation des plus sulfureuses dans les soirées mondaines et qu'il entachait la glorieuse réputation des Vongola.
- Bande d'hypocrite, lâcha Calvin.
- Ça, tu l'as dit.
Les deux adolescents continuèrent leur route jusqu'au manoir Varia, où Calvin s'arrêta dans le garage du manoir. Il descendit et demanda à Cielo :
- Reste à l'intérieur, j'en ai pas pour longtemps.
- Moi qui me faisais une joie de revoir ta frangine, ricana Cielo avec un sourire mauvais.
- Si tu la touche, Ace te fera regretter le jour où t'es venu au monde.
Cielo partit dans un fou rire et reprit :
- Si tu crois que ce punk me fait peur.
Calvin quitta garage en ricanant pour se diriger en direction de son ancienne chambre. Il croisa des assassins qui vaquaient à leur occupation mais qui furent surprit de le revoir. Et il y avait de quoi, monsieur n'avait pas donner de nouvelle de lui pendant plus de six mois. Les enfants Castaglione avaient le don de disparaître dans la nature avant de réapparaitre soudainement. Calvin ignora les regards hautains et entra dans son ancienne chambre qui avait été transformé en débarras aux vues des piles de cartons installés un peu partout.
- Le message est clair, le vieux, grogna-t-il.
Il poussa brutalement quelque carton avant de réussir à atteindre la précieuse armoire qu'il ouvrit brutalement. Il ouvrit son sac et empila quelque affaire avant de la referma brutalement. Il se tourna vers la sortie et pilla en voyant qu'une personne l'attendait.
- Sora Castaglione, 49 ans, cheveux blonds et yeux bleus. Proche de sa famille, forte tête et belle à en tomber. Femme de Xanxus, mère de Clara et belle-mère de Calvin. Destinée à retrouver ses enfants voyageurs.
- Calvin, commença-t-elle, émue de le retrouver.
- Ts.
Le brun passa sa belle-mère et lui poussa l'épaule pour la dégager du passage de force.
- Tu sembles épuisé, tu ne veux pas te reposer ? Demanda Sora doucement.
- Ta gueule, grogna-t-il.
Sora soupira en voyant son beau-fils ne pas changer pour un sou et reprit d'un ton chaleureux :
- Tu sais, si tu décides de rester, tu pourrais manger avec nous, ta sœur est revenue.
Cette phrase fit mouche auprès de Calvin, qui crachaa en se retournant brusquement :
- Parce que tu croies que ça me fait plaisir que cette sous merde est revenue ?! Elle aurait mieux fait de crever et toi aussi !
- Calvin ! Réprimanda violemment Sora en colère devant le ton employé.
- Je m'en fou de tes discours de famille parfaite ! T'es pas ma mère !
Il se retourna et fut surprit de voir sa demi sœur adossée contre un mur et il cracha en voyant la personne qu'il haïssait depuis tout ce temps. Celle qui lui avait volé l'idée même de bonheur familial.
- Tiens, t'es pas morte, la sous merde.
- Arrête ton petit jeu avec moi, ça prend pas. Répliqua-t-elle durement.
Devant le ton employé, Calvin eut besoin d'évacuer sa colère quasi permanente et se dirigea brusquement vers elle. Il s'arrêta à quelque centimètre pour la surplomber, l'ambiance était tendue et les quelques gardes qui passaient par là s'était stoppés en attendant de voir ce que Calvin ferait à sa sœur. Ce dernier eut un sourire cruel et commença :
- Tu veux rejoindre ton pote ? Je peux t'y envoyer volontiers et ça fera même plaisir au vieux. A moins que tu préfères la présence de Cielo, il était excité rien qu'à l'idée de te revoir.
Clara eut un frisson désagréable lui parcourir le corps, car aucune personne saine d'esprit ne voudrait passer ne serait-ce qu'une seconde en compagnie de Cielo Rokudo.
Soudain, une lumière orange arriva à grande vitesse sur leur gauche et Clara eut la présence d'esprit de pousser Calvin contre le sol, esquivant de peu une balle de la dernière volonté tirée par une personne bien connue qui faisait fuir même les gardes.
- Papa, reconnut l'adolescente.
Xanxus abaissa son X-Gun et, malgré son âge avancé, parvenait toujours à faire peur à l'ensemble de ses hommes et ses propres enfants.
- Bordel, le vieux ! Tu connais pas la parole, pesta Calvin.
Ce dernier se déplaça jusqu'aux jeunes, poussa Clara violemment contre le sol et saisit son fils par la gorge pour le plaquer contre le mur, renversant un vase au passage. Calvin lâcha un cri de douleur, tandis que le paternel plaquait son X-Gun contre la tempe du jeune homme qui ne dit plus un mot.
- Je te laisse choisir ta sentence, le déchet, soit tu dégage soit tu crève.
Puis, il jeta son fils contre le sol. Celui-ci porta une main à sa gorge tout en toussant, cherchant sa respiration. Cependant, il mit un peu trop de temps à reprendre ses esprits et vit Xanxus pointer son X-Gun dans sa direction avant de 'reprendre d'une voix froide :
- T'as trois secondes, déchet.
L'arme se chargea de flammes de dernière volonté, signe qu'il ne plaisantait absolument pas. Mais Xanxus fut surprit quand on s'interposa. En effet, Clara s'était mise devant l'arme et défia son père du regard.
- Dégage, exigea-t-il froidement.
- Non.
Calvin regardait la scène surréaliste qui se déroulait devant ses yeux, l'adolescente qu'il haïssait depuis le jour où elle était venue au monde et qui lui rappelait qu'il n'aurait jamais pu espérer mieux qu'un regard méprisant de son paternel. Cependant, sa haine fut plus forte et il saisit sa sœur par le col avant de la projeter à terre et lui cracha d'un coléreux :
- Te mêles pas de ce qui te regarde pas, grognasse !
Puis il se leva, prit la sangle de son sac et sortit du manoir sous les yeux tristes de Clara et Sora qui avaient bien conscience du mal qui rongeait celui que l'on a surnommé le bâtard des Castaglione. Un titre honteux pour un garçonnet qui n'avait jamais choisi cette vie.
Calvin sortit alors précipitamment du manoir et ferma les yeux une fois dehors pour tenter de retrouver un semblant de calme. Il se concentra pour oublier les yeux remplis de haine de son paternel. Un paternel qu'il ne pouvait vraiment pas espérer autre chose que de la haine et du dégout.
- Calvin !
Ce dernier serra le poing en reconnaissant la voix de sa sœur et se retourna violemment tout en crachant :
- Tu veux quoi, la sous merde ?!
Clara se stoppa à quelque mètre de son frère et elle dit calmement :
- Reste Calvin, ne part pas.
Calvin lacha un rire avant de reprendre :
- En plus d'être une merde t'es vraiment conne ma parole ! Papa a voulu me buter et il ne m'a jamais aimé ! Pourquoi je resterais ?
Clara baissa son regard penaud et Calvin reprit, l'air mauvais :
- T'es qu'une sale gosse pourrie gâter de toute façon, papa ne t'a jamais menacé de te tuer si tu t'approchais de lui.
- Oublie papa, coupa-t-elle. Maman veut vraiment t'aider tu sais, elle est prête à t'accepter.
Il serra le poing devant l'évocation d'une possible vie de famille parfaite, lui qui n'était que le fils d'une prostituée et d'un père qui n'a jamais voulu de lui. La mafia le haïssait depuis sa misérable naissance et rien ne pouvait changer ce statut. Après tout, il n'était que le bâtard des Castaglione. Le bâtard d'un homme lui-même bâtard. La boucle était donc bouclée.
- Va crever avec tes idéaux de merde, cracha-t-il.
Il s'éloigna alors de sa sœur et disparut du manoir Varia tandis qu'une idée destructrice fleurit dans son esprit. Si son père ne pouvait le reconnaître à sa juste valeur, alors il détruirait tout ce pourquoi ses proches se battaient. Comme la tempête qui réduisait tout à néant.
…..
- Tu vas faire une connerie Calvin, nota Cielo.
Le bâtard sortit alors différentes armes avant de jeter son dévolu sur l'une d'elle. Un fusil sniper. Il arma ce dernier sans dire un mot.
- Même moi qui ai fait régulièrement des conneries, je suis au courant que c'est une idée de merde.
Calvin ne dit toujours pas un mot et Cielo, ayant marre de parler dans le vide, s'approcha de son meilleur ami et le força à se retourner brutalement pour lui hurler dessus, espérant faire percuter son meilleur ami :
- Calvin, redescend sur terre ! Si tu tentes quoi que ce soit contre la famille, ce n'est plus les Vendicare qui t'attendront mais la mort ! Tu comprends ça ? Ils te buteront sans ménagement !?
- Dégage de là, Cielo, lui demanda froidement Calvin.
- Certainement pas, répondit le Rokudo, déterminé à stopper son meilleur ami.
Une détonation retentit soudainement dans le squat désert et Cielo tituba en arrière en comprimant son ventre où il avait senti une violente douleur le traverser. Il retira sa main et fut horrifié d'y voir du sang. Il dévisagea son meilleur ami qui crachat, arme dans la main :
- Je t'ai dit de dégager !
Il poussa violemment son ami au sol avant de sortir du squat, laissant son meilleur ami se vider de son sang.
….
- Un peu plus sur la gauche, murmura Calvin, concentré.
Il était allongé et posté sur un des toits du lycée, habilement caché dans des buissons le rendant quasiment indétectable. Son viseur était braqué sur sa cible, qui était Sawada Alice, fille du parrain de l'actuel Vongola.
Sa cible se trouvait pile dans son champ de tir, il calma sa respiration et mit son doigt sur la gâchette quand soudain un cri le distrait pendant quelque seconde, mais qui suffit amplement pour voir son fusil sniper attérir quelque mètre plus loin.
- Dis-moi que c'est une blague ?
Calvin se leva pour faire face à la personne qui l'avait empêché d'accomplir son devoir destructeur.
- Un problème, la sous merde ?
Clara, dont le visage semblait horrifié quand elle comprit son funeste projet, s'écria :
- Pourquoi ? Tu sais ce qui t'arrivera si tu arrives à la tuer cette fois-ci.
- Il m'arriverait quoi ? Vas-y, dis-le, lui enjoignit-il, le regard froid.
- Tu serais abattu par le Vongola Decimo et non emprisonné par les Vendicare.
Il sentit alors sa flamme de la tempête lui démanger et vit avec dédain les amis de sa sœur arriver, incluant sa cible : l'ainée Sawada.
- Calvin, reconnut Alice, choquée.
- Restez en dehors de ça, il est temps que l'on crève l'abcès, hein, Calvin ? Demanda Clara en faisant face à son frère.
Avec plaisir.
L'ainé se jeta sur sa sœur qui ne chercha pas à esquiver, il lui saisit la gorge avec violence avant de la plaquer au sol. Clara ne vit pas le coup de poing arriver et le reçut en pleine tête, lui brisant le nez au passage. Mais elle ne bougeait toujours pas et restait immobile, les bras étendus, tandis que Calvin passait ses nerfs sur elle. Puis, au bout de quelque minute il leva son poing s le baisser. Il demanda alors, essoufflé et en colère :
- Pourquoi tu réagis pas ?!
Le jeune homme s'éloigna alors du corps de sa jeune sœur tandis que les deux adolescents étaient à présent seuls sur le toit.
- Bordel ! Pourquoi tu réagis pas ! Beugla-t-il.
- Parce que je pense que ça te soulage, répondit lentement Clara.
Le regard bordeaux du brun se fixa longuement sa sœur, qui reprit :
- Je sais pour tout Calvin, à quel point c'était compliqué.
- Ferme-la, ordonna-t-il entre ses dents.
Je sais que ta mère est décédée d'un cancer il y a deux ans et que papa a refusé de venir vous voir.
- Lussuria, il est où, papa ?
Le gardien du soleil regarda l'adolescent qui serrait avec tristesse la main pâle de sa mère.
- Ton père est très occupé, tu sais, répondit Lussuria en posant une main sur l'épaule du brun dont les yeux s'humidifiaient.
Calvin serrait le poing face à ce souvenir douloureux.
- Que tu as essayé de tuer Alice dans l'unique but que papa puisse te considérer comme son fils à part entière.
- Je t'ai dit de la boucler !
- Mais les gens continueront à te manquer de respect, tout comme il le font avec moi ou Kim. La mafia n'aime pas les gens différents et elle s'occupe de détruire les choses bénéfiques pour les rendre destructeur.
- C'est aussi à toi de leur prouver que tu peux changer et être quelqu'un de bien.
Calvin se tourna vers la voix masculine qui n'était autre que Cielo, étrangement en forme avec aucune trace de blessure.
- Comment ?
- L'illusion, mon ami, répondit-il joyeusement.
- J'aurais dû me douter, marmonna le brun.
Clara se releva en prenant appui sur ses coudes tandis qu'elle arrêta les saignements de nez comme elle le pouvait.
- Et pourquoi tu ferais pas de cette insulte de « Bâtard des Castaglione » un titre de fierté ? Demanda Cielo.
- Comme si je n'avais pas essayé.
- Alors emmerde les en vivant, proposa une voix jusque-là inconnue pour Calvin.
Il se tourna et vis alors sa belle-mère Sora, accompagnée d'un homme que Clara reconnut comme étant son prof principal.
- Vous en avez de bonne, vous.
- Ce n'est pas si bête, reviens au manoir et prouve à ton père que tu es plus qu'un bâtard dont il a honte.
- Il a menacé de me tirer une balle dans la tête si je revenais, leur rappela-t-il.
- Ton père, je m'en occupe, reviens juste Calvin.
Ce dernier mit ses mains dans ses poches et reprit avec un sourire fier :
- T'as raison la vieille, vu qu'il peut pas m'encadrer, je vais me faire un plaisir de venir pour l'emmerder.
- Et puis, je pourrais toujours t'aider s'il menace de te tuer.
- Comme si j'avais besoin de toi, la chieuse.
- Je ne suis pas une chieuse Calvin ! Persiffla la blonde en poussant son frère.
Calvin partit dans un rire, qui était, pour une fois ni sadique si hautain. C'était juste un rire de bonheur quand il vit que certaines personnes tenaient encore à lui malgré le fait que pour beaucoup de personne, il n'aurait pas dû naitre.
