Bonsoir bonsoiir ! Voici un autre OS initialement prévu pour le kinktober 2020 et qui dort dans mes dossiers depuis trop longtemps ! Mais après une petite conversation avec des ami-e-s sur Discord, j'ai cru comprendre que ce ship était pas mal apprécié, notamment par une humaine merveilleuse qui m'a donné un immense coup de main récemment, donc... Kilkla, si tu passes par-là, ce texte est pour toi :D

Evidemment, il y a de la fesse au programme ! (après tout, c'est un peu le principe de ce recueil xD) Il y a aussi une alerte spoilers concernant l'identité de Shigaraki, ainsi que quelques triggers warning sur des mentions de violences physiques et psychologiques, et il y a aussi un gros warning sur une relation prof/étudiant ! (où l'étudiant en question est majeur, je vous rassure u-u).

Un grand merci à ma très chère Moira-chan pour la bêta ! Je vous souhaite une bonne lecture !

Les personnages de My Hero Academia appartiennent à Kohei Horikoshi, mais l'histoire, elle, m'appartient.


Jour 15 – Orgasme forcé

Le sommier en bois du très confortable lit king size cogne une fois de plus contre le mur de la chambre, et Tenko se remercierait presque d'avoir loué le chalet le plus isolé de la station de ski s'il réalisait le boucan qu'il est en train de foutre.

Il ne l'a même pas loué pour s'adonner à ce type d'activités, au départ. La date butoir de son mémoire approche à grands pas et il n'a pas encore rédigé la moitié de son essai ; alors, il est retourné dans cette station où sa grand-mère l'avait amené – trainé de force – quand il était petit, où Hana s'était tordue la cheville et où il avait passé les plus beaux hivers de son enfance. Tenko savait qu'il y trouverait le calme nécessaire pour étudier, mais… son professeur a fini par l'appeler pour lui demander si son mémoire avançait bien, et… au bout du combiné, il lui a sensuellement chuchoté qu'il se ferait une joie de venir lui tenir chaud si les températures se faisaient trop basses et… ils ont eu le temps de le faire trois fois d'affilée depuis que l'autre adulte est arrivé au chalet. Bon.

La main qui agrippe sa hanche l'électrise et celle qui remonte le long de son torse pour saisir sa nuque le fait à nouveau gémir. Tenko ne s'en préoccupe pas – plus, du moins. Pendant le premier round, l'étudiant s'est comporté exactement comme à son habitude ; un vrai chieur, il a retenu le moindre de ses gémissements et s'est mordu la lèvre au sang pour ne faire aucun bruit quand il a joui. Au moment où le deuxième orgasme l'a traversé, un petit cri a perforé ses lèvres. Et lorsque son professeur a soulevé son corps transpirant pour l'emporter dans une troisième danse, Tenko a accepté – en réalité, il n'a pas réussi à faire autrement – de se laisser aller.

Et maintenant que l'adulte le prend pour la quatrième fois consécutive, l'étudiant n'essaye même plus de se retenir ; il sait que c'est un combat déjà perdu d'avance.

Tenko est à fleur de peau, il a du mal à croire que les cris qui remplissent le chalet puissent provenir de sa bouche. En position andromaque, il prend appui sur le torse de l'adulte qu'il surplombe et se laisse complètement diriger par les rapides mouvements du bassin qu'il chevauche. Péniblement, il rouvre ses yeux clos par le plaisir pour rencontrer son reflet dans le miroir suspendu au-dessus du lit.

L'étudiant a toujours détesté cet objet de malheur, dans lequel il a pu constater pendant toute son adolescence les marques atroces laissées par son ivrogne de père. Mais désormais… Il ne sait plus trop. Son regard ne s'attarde ni sur les courbes de ce corps qu'il déteste toujours autant, ni sur les cicatrices de ses anciennes allergies ; Tenko regarde plutôt les doigts de l'adulte remonter le long de son cou pour caresser ses lèvres entrouvertes qui laissent échapper des séries interminables de gémissements terriblement sincères, ses joues rougies par la passion et son torse fin qui se soulève à un rythme incroyablement irrégulier.

Un nouveau coup de reins et le corps de l'étudiant se cambre, mais il ne quitte à aucun instant ce miroir des yeux ; il se sent incroyablement con de penser ça, mais… c'est presque s'il se sentirait beau, comme ça.

« - Tu aimes ce que tu vois, gamin ? »

La voix sensuelle du plus vieux roule sur son épiderme et Tenko sent son estomac se tordre sous le plaisir. Il abaisse ses yeux vers l'adulte mais ne lui répond même pas, sachant parfaitement qu'il ne cherche qu'à le provoquer. Gamin, ce surnom à la con qu'il lui a filé lorsqu'il est venu lui dispenser son premier cours particulier – dont Tenko n'avait absolument pas besoin, d'ailleurs ; c'est lui le petit génie de sa classe, mais c'était un prétexte comme un autre pour pouvoir passer plus de temps avec le prof le plus sexy de l'histoire de l'humanité. Confortablement installé au milieu des coussins, il lui lance un regard brûlant et lui adresse un sourire amusé, et Tenko n'arrive toujours pas à comprendre comment est-ce qu'un nerd comme lui a pu finir par s'envoyer fréquemment en l'air avec… Merde, son prof est tellement sexy, avec ses longs cheveux bruns qu'il a attachés en un chignon, mais qui se défait à mesure que le rythme de leurs corps s'intensifie.

Tenko aimerait lui renvoyer la pareille, en le provoquant tout autant – et d'habitude, c'est ainsi qu'ils fonctionnent : Tenko est rabat-joie, cynique et provoquant à en mourir, mais l'enseignant finit toujours par le remettre à sa place. Mais à cet instant précis, la seule chose que l'étudiant est capable de faire, c'est crier à chaque nouvelle entreprise du maître de conférences, et essayer de ne pas mourir asphyxié. Il voudrait tellement embrasser son partenaire jusqu'à perdre le peu de raison qu'il lui reste, mais à peine tente-t-il de s'abaisser vers lui que sa grande main se resserre autour de son cou plein de cicatrices, jusqu'à atteindre les limites de l'étranglement. Tenko gémit à nouveau et dès que son regard se porte à nouveau sur le miroir, l'adulte accélère la cadence de son bassin ; les cris de l'étudiant remplissent le chalet tout entier.

La main qui emprisonnait sa gorge le libère pour érafler la peau de son torse et putain ; il n'arrive pas à se calmer. Son souffle est erratique et ses cris plus sincères que les précédents – si seulement c'est possible. Il est épuisé mais le désir qui tord son estomac fait office d'adrénaline, et il s'abandonne complètement dans cette énième union de corps. Les coups de reins du professeur se font plus rapides et plus intenses, dans l'unique but de faire perdre pied à Tenko le plus rapidement possible. Et il n'en aurait rien à foutre, habituellement - mais ce soir, il y a un enjeu supérieur à juste… s'envoyer en l'air avec son professeur qui a bien une fois et demie son âge, et Tenko ne souhaite pas l'atteindre. Il refuse d'offrir à son supérieur ce petit plaisir qu'il cherche à lui arracher depuis des mois, et ce peu importe combien il devient difficile de résister.

Il refuse de hurler son nom à s'en déchirer les cordes vocales.

Déjà, parce qu'il considère qu'il s'est suffisamment investi dans cette relation. Il risque gros en couchant avec son maître de conférences – certainement moins que lui, mais le danger est tout de même trop important pour être ignoré. Leur relation lui convient parfaitement ; ils se voient quand ils peuvent, font en sorte de ne jamais oublier l'instant qu'ils passent ensemble et de se languir de leur prochaine entrevue. Ça devrait lui suffire, et malgré ça l'étudiant rêve de pouvoir crier le nom de son professeur, le sien, le vrai. Pas le surnom à la con que le campus entier utilise, mais celui par lequel il s'est toujours refusé de l'appeler.

La vérité, c'est que Tenko craint que la fréquence que prendra sa voix ne le trahisse, et c'est un écart qu'il ne peut se permettre. Il couche avec son maître de conférences ; sur l'échelle de la connerie de l'année, il est déjà suffisamment bien placé.

Alors qu'il frôle la crise d'asthme tant il peine à retrouver un souffle normal, Tenko entend son partenaire se foutre de lui. Il penche son visage vers lui, et cette fois-ci, c'est à son tour de lui adresser un sourire d'une malice sans pareille ; il a beau avoir l'impression d'être sur une autre planète, il reste tout de même Tenko Shimura. Et Tenko Shimura renvoie toujours les piques qu'on lui adresse.

« - T-Tu t'éclates à-aah me rendre comme ça, hein… Eraser Head ? »

Son sourire s'étire encore plus alors que sa langue appuie exprès sur toutes les syllabes du surnom, comme pour se conforter dans l'idée qu'il conserve un semblant de contrôle sur la situation. Bien évidemment, Eraser Head lui rend son sourire – non seulement parce que oui, il prend un putain de plaisir à rendre son étudiant à fleur de peau, mais surtout parce qu'il connaît par cœur cette manie qu'a Tenko de se réfugier derrière son caractère de cochon, et cela l'amusera toujours autant. Exactement comme la fois où le jeune avait osé lui sortir que s'il s'était littéralement jeté sur lui au beau milieu de son amphithéâtre – vide, bien évidemment – c'était uniquement parce qu'Eraser avait passé le cours entier à le dévisager. Et certainement pas parce qu'il avait flashé sur lui dès l'instant où il avait franchi la porte de sa salle, lors de son premier cours – certainement pas.

Eraser passe une main douce contre la joue de Tenko, qui finit par glisser jusqu'à sa nuque. Il sent l'étudiant frissonner contre sa peau et il adore cette sensation, aussi condamnable soit-elle. Il accepte de ralentir la cadence pour laisser un instant de répit au plus jeune, et en se redressant vers lui, il lui murmure sensuellement :

« - Au point que tu te retiennes de hurler mon nom ? Complètement, oui… »

Les sourcils de Tenko se froncent mais lorsqu'il s'apprête à répliquer, son professeur se relève et fait basculer son corps vers l'arrière. Son dos claque violemment contre le matelas, et avant que son étudiant ne puisse l'engueuler, Eraser colle ses lèvres contre les siennes et l'embrasse passionnément. Il serre la mâchoire de son étudiant entre ses doigts et parvient à lui arracher un énième gémissement, puis Tenko noue ses jambes autour de son corps et plonge ses doigts dans ses longs cheveux sombres ; des mèches sauvages retombent sur son visage lorsque le plus jeune défait son chignon et- bordel il est incroyablement sexy. Dans un excès de confiance, Tenko mordille la lèvre inférieure de son partenaire et paraît satisfait lorsqu'Eraser gémit au-dessus de lui. Alors, le professeur est prêt à lui rendre la monnaie de sa pièce ; il se replace correctement entre les jambes du plus jeune et lui envoie un coup de reins qui aurait pu le faire décoller du lit.

Sous lui, Tenko crie à s'en détruire les cordes vocales. Il enfonce sa tête dans les draps défaits et Eraser niche la sienne contre son cou. Sans même s'en rendre compte, l'étudiant plante ses ongles dans les épaules du corps qui le surplombe, il hurle plus fort à chaque fois qu'Eraser le pénètre à nouveau. Rapidement, des larmes de plaisir viennent brouiller sa vue.

Ça craint ; plus qu'une simple pensée, c'est devenu un réel constat, mais ils apprécient trop les tournants qu'a pris leur relation pour pouvoir faire machine arrière. Dès l'instant où Tenko s'est réveillé dans le lit de son professeur, le lendemain de leur première nuit – son connard de père l'avait encore foutu à la porte et Eraser Head avait fini par tomber sur lui alors qu'il tentait de décuver dans un bar assez fréquenté du centre-ville – il a réalisé à contrecœur qu'il ne pourrait plus se passer de ces grandes mains si douces contre son corps, de ces lèvres qui ont embrassé et marqué sa peau et de cette voix qui a sensuellement gémi contre son oreille pendant toute la nuit. Et ça craint grave, parce qu'alors qu'ils s'étaient tous les deux juré que cela ne se reproduirait jamais, huit mois plus tard, Eraser a parcouru presque deux cents kilomètres de nuit pour rejoindre Tenko sur un coup de tête et – putain, ça craint à mort.

Si quelqu'un vient à l'apprendre, ce sera le renvoi pour Tenko et la radiation pour Eraser. Ils risquent terriblement gros en couchant ensemble, mais malgré cela, ils n'ont aucune envie de se séparer. Bien au contraire ; le plus vieil adulte envoie un autre coup de reins extrêmement bien placé et Tenko peine à garder le contrôle de son esprit – à défaut de contrôler l'intensité de ses cris, ou encore ce feu ardent qui se déclenche pour la quatrième fois dans son bas-ventre.

Ça lui semble tout simplement surréaliste, ce qui est en train de se passer ; il aurait presque peur de devenir stérile après avoir joui tellement de fois, et il a du mal à croire qu'Eraser va encore le faire venir. Tenko tremble et il s'accroche aux épaules de son partenaire comme si sa vie en dépendait ; il pensera à sa fierté plus tard, pour l'instant il ne se concentre que sur son cœur affolé qui bat à toute vitesse dans sa poitrine et sur le rythme endiablé des coups d'Eraser.

« - Tu trembles tellement, Tenko… » chuchote le professeur entre deux soupirs, après quoi il capture de nouveau les lèvres de son étudiant qui se sent de plus en plus au bord de la rupture.

Ses reins le brûlent terriblement et Tenko sait qu'il en gardera d'atroces courbatures, mais il s'en fout tellement. Son regard fiévreux observe le corps d'Eraser quitter le sien pour mieux le pénétrer à nouveau, le jeune adulte gémit plus fort à chaque nouvelle entreprise et- putain, il va crever de plaisir. Il n'arrive plus à respirer, les grandes mains de son supérieur saisissent ses hanches pour qu'il puisse s'insérer encore plus fort et la pièce est remplie de ses gémissements d'effort et des cris de plaisir du plus jeune. C'est d'une brutalité sans nom, et même si Tenko sait pertinemment ce que son mentor cherche à obtenir en étant si rude, malgré tous ces mots derrière lesquels il tente de dissimuler ce qu'il ressent vraiment pour ce type… il sent le point de non-retour arriver à grands pas. Comme une vague qui recule pour mieux s'échouer sur le sable.

« - E-Et.. aah-à qui la faute, h-hein… ? » lui répond-il avant de se remettre à gémir.

Tenko se cambre un peu plus encore et penche sa tête vers l'arrière ; presque autant que ces larmes de plaisir qui menacent de couler à n'importe quel instant, ses cheveux clairs brouillent sa vue. Il crie de plus en plus fort, il grogne en sentant ce membre dur pulser à l'intérieur de ses chairs ; lorsqu'Eraser retrouve sa prostate, Tenko remplit la pièce de ses hurlements et ses larmes finissent par perler le long de ses joues fiévreuses.

Tenko ne contrôle plus rien du tout. Il sent le souffle d'Eraser – tout aussi saccadé que le sien –contre son oreille et au plus son pauvre organe est attaqué, au plus il s'exprime fort et se rapproche des limites de son corps. Il savait qu'être stimulé autant de fois rendrait l'expérience plus… agréable, mais jamais, jamais il n'aurait pensé que ce serait aussi transcendant. Son corps tremble et sursaute contre son gré, ses bras emprisonnent le corps transpirant de l'autre adulte, comme s'il craignait qu'il ne s'échappe.

Puis tout à coup, Tenko sent un sentiment terriblement délicieux lui monter au cœur et lui paralyser les jambes. Encore un coup de reins contre sa prostate, et la vague se déverse sur la côté et emporte les pauvres châteaux de sable ; le point de rupture.

« - Aah.. Sh-Shota-aah… »

Tenko ne sent même pas le sourire sincère d'Eraser contre sa peau, ni même ses mains qui glissent au creux de ses reins pour mieux le soutenir ; l'orgasme le traverse et il hurle à s'en briser les poumons. Dans une énième série de gémissements, il se déverse contre le torse de son professeur qui vient quelques instants après lui. Shota retombe sur le torse de Tenko, épuisé lui aussi par leurs activités nocturnes, et ils ne bougent plus.

Très vite, la fréquence sonore qui animait la pièce disparaît pour laisser place à un silence des plus apaisants, uniquement entrecoupé par les respirations paniquées des deux amants qui peinent à se calmer. Tenko a l'impression que son cœur et ses poumons vont jaillir de sa poitrine ; il est… épuisé. Et le terme n'est pas suffisamment représentatif.

Au-dessus de lui, Shota se redresse péniblement. Mais au lieu de se déporter sur le côté pour s'endormir, il emprisonne le visage de Tenko entre ses coudes et plonge son regard dans les yeux mi-clos de son étudiant. Et ils ont un air si étrange, ces yeux – Tenko voudrait s'en détacher, envoyer Shota bouler et courir trouver les bras de Morphée, mais il en est incapable. Ce regard qui le dévisage semble aussi exténué que lui, mais il n'a jamais été aussi tendre, ni aussi… apaisé, qu'à cet instant.

Après plusieurs secondes à le regarder intensément, Shota esquisse un petit sourire et dépose délicatement ses lèvres sur celles de son étudiant. Ce dernier soupire d'aise et parvient à prendre son visage en coupe, puis le professeur se recule et lui lance :

« - Tu vois, tu sais être obéissant quand tu veux… »

Tenko pique un fard et s'apprête à répliquer, mais Shota l'embrasse à nouveau ; le plus jeune résiste à l'envie de s'adonner à ce baiser tendre, puisqu'il se recule pour rétorquer à l'adulte :

« - Ne crois pas que ça se reproduira de sitôt… Shota. »

Le susnommé ricane avec entrain et sincérité et Tenko accepte de se prêter au jeu. Cette fois-ci, c'est lui qui capture les lèvres de Shota, qui finit par s'allonger contre lui ; à peine est-il étendu sur contre le matelas que l'étudiant pose sa tête contre son torse, son oreille directement contre son cœur. Il ne réfléchit pas au fait que leur relation a pris une nouvelle tournure ce soir, et encore moins au fait qu'il ait adoré crier le nom de son enseignant ; il ne se concentre que sur sa respiration, sur les grands bras de Shota qui entourent son corps frêle et son cœur qui bat contre son oreille. Il ne peut réfléchir qu'à cela, pour l'instant ; à Shota qui dort près de lui.

Les battements du cœur du brun finissent par bercer Tenko, qui s'endort en repensant à la soirée torride qu'il vient de passer.