Bonne lecture !


it's just the beginning (1)


De retour au mini van après avoir été acheter les sandwichs au supermarché, Hinata constata qu'Atsumu avait fini de faire le plein et qu'il l'attendait, le dos appuyé contre le van, garé à une place de parking pas très loin de la station essence. Quand il le vit arriver, Miya releva le menton et décroisa ses bras, le sourire jusqu'aux oreilles.

–Tu m'as pris quoi ?

–Jambon emmental, répondit le roux en lui tendant le sandwich.

–Eh. J'aime pas l'emmental, fit-il en pouffant.

–C'est pas mon problème, se défendit Shoyo. En plus, je ne me souvenais plus de ton préféré, alors j'en ai pris un au hasard et c'est tombé sur celui-là.

–En fait, t'es un meilleur ami en carton.

Hinata lui sourit simplement en entamant son déjeuner.

–Je parie que ne tu connais même pas la date de mon anniversaire, raya-t-il.

–Bien sûr que si ! C'est un juillet !

–Bah non, perdu. C'est en juin. Mais je t'en veux pas, je sais que tu ne te souviens même pas du tien, d'anniversaire, le nargua Hinata. C'est toujours Osamu qui doit s'en souvenir pour vous deux.

–Blah, blah, blah, ronchonna Atsumu.

Piqué dans sa fierté, il ne répondit rien d'autre (c'était un peu parce qu'il était à court de mots, à cause de la faim qui tiraillait son estomac), et il prit un croc dans son déjeuner. Le regard moqueur que son ami de lycée lui lançait l'agaça tellement qu'il ne grimaça même pas en sentant l'emmental contre sa langue.

Miya Atsumu avait en effet une mémoire sélective, et ne retenait que ce qui l'intéressait. Ainsi les dates, que ce soit en Histoire ou dans la vie de tous les jours, ne faisaient pas partie de la sélection, et il avait beau essayer, même le jour de son anniversaire, il n'y arrivait pas. Il savait juste que c'était en octobre, dans ces eaux-là. Osamu lui disait qu'il était stupide, Suna avait arrêté depuis bien longtemps de s'en préoccuper et Hinata avait le même problème que lui, sauf que lui, avec quelques efforts, il parvenait à retenir les informations qu'il voulait connaître.

–Boude pas comme ça, on dirait un gosse à qui on a refusé d'offrir un jouet, ricana Shoyo en lui donnant un coup de coude dans le bras.

–Je boude même pas. J'ai juste pas envie de sourire.

–À d'autres ! Aller, on finit les sandwichs et on y va ? En espérant que ton bolide nous conduise à destination en un seul morceau.

–Ferme-là un peu, pesta le blond. J'achèterai un meilleur van quand celui-là ne pourra plus nous emmener nul-part.

–Si tu veux mon avis, ce n'est pas loin d'être le cas...

–Je ne voulais pas de ton avis, je t'assure.

Hinata étouffa son rire dans une bouchée de son met digne d'un restaurant quatre étoiles, sous le regard blasé de son meilleur ami.

Le ciel était bleu, le vent frais.


En milieu d'après-midi, alors qu'il ouvrait un œil, Hinata sentit le van ralentir et passer dans une allée en gravillons, et le temps qu'il ne se réveille complètement, le véhicule s'était arrêté. Il sursauta presque quand Atsumu klaxonna plusieurs fois d'affilée comme un bourrin et fit les gros yeux quand une grand-mère hurlant à tous vas se rapprocha d'eux en trottinant comme elle le pouvait, la canne en l'air.

–Oh mon dieu, soupira Hinata en baillant. Qu'est-ce que c'est que ça encore ?

–La personne qui va être ravie de me revoir, lui sourit le blond.

Shoyo se passa une main sur le visage, détacha sa ceinture et examina la mamie qui arrivait près du van. Elle avait un classique chignon de cheveux gris serré derrière la tête, des petites lunettes rondes sur le nez, une robe violette en laine qui gratte et des vieux mocassins noirs. Ses yeux étaient si plissés qu'il se demandait si elle voyait encore quelque chose.

–Atsumu ! hurla-t-elle en frappant la vitre qui se mit à trembler, et Hinata eut peur qu'elle ne se brise. Espèce de gosse indigne ! Ça te tuerait de répondre au téléphone et de me rendre visite ne serait-ce qu'une fois par an ?!

Ledit gosse indigne retint son rire et cacha son sourire derrière son poing, ne semblant pas vouloir énerver sa connaissance plus que ça. Hinata préféra ne pas s'en mêler et fit semblant de lire la carte des routes posée sur ses genoux. Il soupira intérieurement quand la vieille femme faillit arracher la porte en tirant brutalement sur la poignée. Pitié, faites que cela se termine vite.

–Ne te mets pas en colère comme ça, voyons Marise, essaya de tempérer le blond sans quitter son rictus. Tu sais bien que je suis un homme occupé.

Shoyo faillit s'étouffer avec de l'air.

–Occupé à rien faire oui ! C'est pas un gros fainéant comme toi qui vas réussir à me faire croire qu'il passe sa vie à bosser. Tu peux raconter ça à qui tu veux, mais pas à moi. Je vous ai pratiquement élevés avec ton frère. Oh, et puis cet abruti qui rend jamais visite non plus. Vous êtes pas jumeaux pour rien ! Sors de ce vieux tas de ferraille que je puisse te tirer les oreilles !

Malgré la menace, il n'hésita pas à sortir du van, presque en rigolant. Hinata avait décroché au mot "fainéant", et sursauta quand Marise s'adressa à lui :

–Bah alors le rouquin, tu comptes quand-même pas te transformer en statuette dans ce quatre-roues tout moche ? Oh, et arrête donc avec ce regard perplexe, je vais pas te manger. Par contre, j'ai fait du clafoutis aux cerises pour le quatre heures.

–Ah ouais ?! s'exclama Miya.

–Pas pour toi, grogna-t-elle faussement sans cacher son petit sourire. Les sales gosses, ça mangent dans la gamelle du chien, je te rappelle.

Mais Atsumu était déjà parti on ne sait où (sûrement dans la cuisine) sans l'écouter. En levant le nez, Hinata remarqua qu'ils se trouvaient dans une sorte de manoir dans le style européen, avec un grand jardin découpé en parterres d'herbe, de buissons et de fleurs par des petits chemins en dalles de pierre, avec quelques arbres bien taillés. Il sortit du van et suivit Marise. Une fois à la cuisine, ils retrouvèrent Atsumu, pratiquement penché sur le plat de clafoutis, qui était posé sur la table décorée d'une nappe à fleurs.

–Pas touche ! C'est pour les enfants sages, s'écria la vieille femme en frappant sa main sui s'approchait dangereusement du dessert.

–Aïe ! Je suis plus un bébé hein... Et puis elles sont ringardes tes expressions !

–Oh, je crois qu'il y en a un qui n'a pas envie de manger mon clafoutis, décidément.

Atsumu fronça les sourcils de mécontentement, mais ne rajouta rien. L'aperçu qu'il avait de leur relation fit sourire Hinata.

–Bon, asseyez-vous à table, qu'on puisse faire les présentations correctement, annonça Marise en tirant une chaise pour Shoyo. Je vais chercher la pelle à tarte, je reviens.


Hehe, oui c'est la fin du chapitre :) c'est à partir du chapitre prochain que les choses deviennent intéressantes ! Et si vous voulez, Marise, c'est un mix entre ma mamie à moi et les grand-mères que j'ai pu rencontrer ou que j'ai vues dans des films 3 J'espère que le chap vous a plus et désolée pour l'attente !