Chapitre 5 : Chemin de Traverse

Harry rentra dans le Chaudron Baveur avec sa fiancée et fut accueillie par deux enfants impatients et enthousiastes. Le Sorcier sourit alors qu'il se faisait aborder par son cousin.

« Vous n'avez pas eu trop de mal à trouver ? » demanda-t-il.

« A vrai dire, sans ces deux petits monstres, je n'aurais jamais trouvé, » avoua le Moldu.

« Et c'est tout à fait normal, » sourit Harry.

« Un sort pour vous protéger ? »

« Tu as tout compris. »

« Harry ?! »

Une femme aux longues boucles blondes et au teint rose arriva pour le saluer d'une embrassade. Le Sang-Mêlé se retrouva le souffle coupé par l'étreinte d'ours. Il était surpris d'autant plus qu'il n'avait pas eu le temps de reconnaître la personne. Elle s'écarta ensuite et il la détailla un peu plus. Des yeux gris étrangement chaleureux, des fossettes hautes et un petit nez en trompette.

« Hannah ? Hannah Abbot ? »

« Evidemment ! Me dis pas que tu as oublié une de tes Poufsouffles préférées ! » s'indigna-t-elle en lui faisait une petite tape légère sur le bras.

Elle n'était toutefois nullement vexée.

« Excuse-moi mais… tu as pris beaucoup en assurance. » Il avisa sa tenue de serveuse. « Tu … tu travailles ici ? »

« Je suis l'actuelle propriétaire du Chaudron Baveur à vrai dire, » fit-elle avec un clin d'œil.

« Oh ! »

Le Médicomage sourit à son amie et lui présenta alors sa famille et sa fiancée.

« Enchantée de faire votre connaissance, » sourit Hannah avant de s'éloigner. « J'ai des clients à servir. Hmmm … Harry ? »

« Oui ? »

« Je sais que tu vas détester ça mais … J'offre les consommations que ton cousin a bien pu commander. »

« Hannah ! »

« Petit cadeau de ma part. Je n'ai jamais pu te remercier pour les leçons de l'AD. »

Harry grogna très peu dignement et poussa les enfants dans l'arrière-cour. Il fut suivi par sa fiancée et son cousin.

« C'est quoi, l'AD ? » demanda Astrid avec curiosité.

« L'AD est l'acronyme pour l'Armée de Dumbledore. C'était un groupe d'études que nous avons constitué en cinquième année. Notre professeur nous empêchait d'apprendre à nous défendre alors que c'était la guerre et que mon ennemi était revenu à la vie. En fait, personne ne croyait que Voldemort était de retour. Ils s'en sont mordus sur les doigts. Une année de calvaire … »

Il se tourna ensuite vers les enfants tout en sortant sa baguette. Il leur fit un doux sourire.

« J'aimerais que vous observiez attentivement mes gestes, d'accord ? Normalement, je serai toujours avec vous pour aller au Chemin de Traverse mais savoir comment s'y rendre est important. »

« D'accord ! » sourirent les enfants.

Harry tapota quelques briques avec sa magie dans un ordre précis. Les pierres se rétractèrent au fur et à mesure et le mur devint une arcade donnant sur la rue sorcière la plus commerçante de Londres.

« Eh ben merde alors ! » s'exclama Dudley, fasciné.

De la bouche de Primrose et Gaby ne s'échappa qu'un immense 'wouahhhhh'.

« Bienvenue sur le Chemin de Traverse, » sourit Harry alors qu'il serrait la main de sa fiancée.

Il tapota chacun des deux enfants avec sa baguette afin de le mettre un sort de traçage dans le cas où ils s'éloigneraient dans la foule. Ces derniers le fixèrent avec curiosité.

« Juste pour ne pas vous perdre, » sourit le sorcier. « J'ai déjà perdu des enfants et je ne veux plus jamais que cela n'arrive. Je veux savoir où vous êtes. » Il fit quelques pas en avant sur la chaussée. « Par ailleurs, vous voyez cette rue ? » demanda-t-il en montrant l'Allée des Embrumes.

« Oui, » répondirent-ils avec un sourire.

Le visage d'Harry se durcit alors qu'il les fixait avec sérieux, même son cousin.

« N'y allez sous aucun prétexte. J'ignore si c'est toujours aussi mal famé que dans mon souvenir mais je vous interdis formellement d'y aller c'est bien compris ? Je n'hésiterais pas à vous punir sévèrement pour mettre les pieds là-bas. C'est dangereux. C'est bien compris ? »

« Harry ? » fit Dudley, incertain.

« Je suis très sérieux Dudley. Il ne faut jamais aller dans l'Allée des Embrumes ! »

« D'accord, » accepta le Moldu, comprenant que c'était une question de sécurité.

Ils marchèrent dans la rue mais ne rentrèrent dans aucun magasin. Harry profitait tant que possible de ce moment en famille alors qu'ils marchaient vers la banque mais il commençait à percevoir quelques murmures sur son passage. Cela le faisait tiquer. Certaines personnes venaient même l'aborder pour il ne savait quelle raison. Si ce n'était pas une personne qu'il connaissait de Poudlard lui-même, il refusait prétextant sa journée en famille.

Toutefois il sentait vraiment les ennuis venir. Après tout ce temps, il était toujours un aimant à problèmes. Toutefois en pénétrant dans la banque, il soupira de soulagement.

« Harry ? »

« Cela va chauffer quand on va ressortir d'ici, » expliqua-t-il simplement.

Il se tourna ensuite vers les enfants qui fixaient le Gobelin avec des yeux encore plus ronds qu'ils ne les avaient eus de tout leur trajet.

« Cette créature, les enfants, c'est ce que nous appelons un Gobelin, » dit-il en s'agenouillant devant eux. « C'est une créature vive et intelligente. Ils sont un point avares et intimidants mais il ne faut pas se fier à cela. Un Gobelin est … je ne vais pas dire une créature de confiance mais … comment expliquer simplement ? Ils sont de bons conseils tant que vous restez honnêtes avec eux et que vous ne leur faites par perdre leur temps. Le temps, c'est de l'argent et les Gobelins adorent faire des affaires. Et si je puis vous donner moi-même un conseil, c'est de ne jamais voler ou faire d'un Gobelin votre ennemi car ces petites créatures peuvent être extrêmement dangereuses, d'accord ? »

« Et là, ils ne sont pas dangereux ? » demanda Dudley qui fixait encore la créature.

« Si tu fais référence à l'attaque du détraqueur, non, ils sont totalement différents. Tant que tu ne donnes pas une bonne raison à la nation gobeline d'être ton ennemi, alors tu es un client potentiel. N'ai-je pas raison, Maître Gobelin ? » demanda-t-il au garde.

« Tout à fait, Mr Potter, » répondit la créature en faisant un sourire.

Ce dernier n'était pas du tout rassurant pour autant car il révélait toutes les petites dents pointues du Gobelin. Mais Harry ne s'en alarma pas pour autant.

« Allez venez, » sourit-il ensuite. « Allons chercher de l'argent avant de faire quelques courses. Au fait, Dudley, tu as la liste ? »

« Bien sûr. Tiens, » ajouta-t-il après l'avoir sortie de sa poche.

Harry la récupéra et y jeta un simple regard avant de se diriger vers le guichet.

« Bonjour ! » salua-t-il aimablement. « J'aimerais avoir accès à ma voûte, je vous prie. »

« Naturellement, Mr Potter. Avez-vous votre clef ? »

« Bien sûr, » répondit-il en sortant une petite clef d'or de sa poche intérieure.

Il se tourna vers sa fiancée.

« Est-ce que tu peux rester avec eux ? Je doute que ce soit conseillé pour toi d'utiliser le wagonnet en ce moment et mon coffre est assez profondément enfoui. »

« Cela ne me dérange pas, » répondit Astrid en attrapant le bras de Dudley. « Nous allons t'attendre dehors dans ce cas. »

Harry hocha la tête et suivit le Gobelin pour aller récupérer quelques gallions afin de faire ses achats.

xXxXxXx

Quand il ressortit de la banque, Harry soupira, il y avait quelques journalistes qui attendaient. Dudley se tenaient un peu à l'écart avec ses enfants, non loin derrière Astrid et Narcissa Malfoy qui étaient aux prises avec … Ron et Ginny Weasley.

« Vont-ils un jour me laisser tranquille ? » maugréa-t-il dans sa barbe alors qu'il approchait.

Il ignora les trois flashs qui lui éblouissaient la vue et se tourna vers les antagonistes.

« Un problème ? » demanda-t-il pour la forme.

« Rien que je ne puisse gérer, mon ange, » répondit Astrid avec un sourire tendre alors qu'elle lui embrassait la joue. « Mais merci de demander. »

« Mme Malfoy, » sourit ensuite Harry en faisant un baisemain. « Un plaisir. »

« Plaisir partagé, Mr Potter, » sourit-elle alors qu'elle s'écartait un peu. « Sont-ils avec vous ? » demanda-t-elle ensuite en montrant les Dursley.

« Ma famille, » confirma Harry avec un hochement de tête. « Moldu et Nés-Moldus pour les enfants. »

« Je vois, » sourit la Sang-Pur en s'approchant d'eux.

Elle salua simplement Dudley et fit un sourire aux enfants mais ne fit rien d'autres que se tenir près d'eux, un peu en avant. Harry devina qu'elle soupçonnait un débordement et qu'elle s'interposerait simplement pour protéger ceux qui ne pouvaient pas le faire eux-mêmes. C'était étrange mais bienvenu de sa part…

« Qu'est-ce que vous voulez ? » demanda alors Harry en se tournant vers les Weasley. « Je crois que tout a été dit non ? »

« Pourquoi tu reviens te pavaner dans le coin ? » demanda Ginevra avec colère. « Tu n'as pas … »

« Jusqu'à preuve du contraire, c'est un pays libre et je n'ai aucun injonction à mon encontre. Sauf peut-être pour Loutry Ste Chaspoule. Et encore … J'ai le droit de circuler comme je veux dans le pays qui m'a vu naître et que j'ai défendu de ma vie que je sache. Je ne suis pas un criminel. »

« Tu devrais pourtant après avoir tué mes enfants ! »

Astrid s'éloigna en soupirant. Avec les hormones qui la travaillaient, elle n'était pas d'humeur à entendre ce genre de fadaises et elle ne voulait pas exploser non plus de colère parce qu'elle savait que les siennes pouvaient être dévastatrices. Elle laissa donc la main à son fiancé, persuadée qu'il s'en sortirait plus ou moins bien.

« Au lieu de faire un scandale pour ce qui a déjà été prouvé comme un coup du sort et que nous sommes tous ici des victimes, vous ne pourriez pas essayer d'arrêter de vivre dans le passé et de vous construire un nouvel avenir ? Une nouvelle vie heureuse ? Ou alors vous prenez un malin plaisir à pourrir la mienne ? »

« Tu n'as pas le droit d'être heureux ! » sifflèrent-ils avec colère.

« Et en quel honneur ? Je ne vais pas arrêter de vivre parce que mon fils est mort. Au contraire, si Albus apprenait que je me morfondrais sur sa tombe, il en serait affligé et voudrait que je sois heureux ! Ce que je suis ! Alors à vous de faire même et foutez-moi la paix, par les Nornes ! Allez emmerdez quelqu'un d'autres qui a du temps à perdre avec un jaloux de première et une nymphomane ! »

Il se prit un coup de poing en plein visage. A vrai dire, il l'avait mérité. Ce n'était pas très subtil… Mais c'était la vérité. Il fixait Ronald Weasley d'un regard mauvais alors qu'il se redressait, le nez en sang et douloureux. Il était probablement cassé.

« A partir de maintenant, » dit-il dangereusement alors qu'il avisait malgré tout la tenue d'auror du rouquin. « Nous sommes des inconnus l'un pour l'autre. Je ne veux plus jamais vous revoir. Et si jamais cela devait encore se produire, je vais faire les démarches pour demander une injonction. Est-ce que je suis bien clair, Weasley ? »

Il s'éloigna et approcha de sa famille.

« Mon Dieu Seigneur ! » s'exclama Dudley en sortant un mouchoir. « Il faut t'amener à l'hôpital. »

« Baliverne, ce n'est qu'un nez cassé, » soupira Harry qui sortait sa baguette.

Son bras fut empoigné par le Moldu.

« Qu'un nez cassé ?! » s'exclama-t-il. « Harry ! On va à l'hôpital ! »

« Aurais-tu oublié que … »

« Episkey ! »

Un craquement se fit entendre, et sentir pour Harry, et une horrible douleur se diffusa rapidement dans le nez déjà douloureux. Puis, tout s'arrêta.

« Arggh ! » fit le Sauveur en appliquant le mouchoir sur non nez. « Merci, » dit-il à la Sang-Pur.

« Je vous en prie, Mr Potter. Mais pourquoi ne pas avoir répliqué ? »

« De un, parce que j'ai mérité le coup de poing, je les ai insultés. De deux, c'est un auror et je ne suis pas encore familiarisé à tout ce qui se passe en Angleterre ou même les éventuelles relations qu'il pourrait avoir. Et trois, je ne tenais pas à provoquer un duel alors qu'il y a deux enfants ici qui veulent découvrir le monde magique. Ce n'est pas un bon point de départ. » Il avisa une boutique en particulier et fit un sourire alors qu'il se frottait toujours le nez. « Mais je connais un moyen de faire apparaître un sourire sur le visage après avoir vu ça. »

« La boutique Weasley ? » demanda la sorcière avec un sourire en coin.

« Il faut bien que j'aille me changer, » expliqua le Sang-Mêlé avec un haussement d'épaule. « Et je suis un actionnaire de cette boutique et un bon ami du propriétaire. »

« Et accessoirement ex-beau-frère. »

« J'ai toujours été son frère dans son cœur avant même de me marier avec Ginevra. Mon divorce n'a rien changé à cet état de fait. » Il se tourna vers sa fiancée et Dudley. « Je vous dépose à magasin de Farces pour Sorciers Facétieux pendant que je file rapidement à la maison me changer ? »

« Tu as conscience que je risque de dévaliser le magasin ? » demanda Astrid, le regard plein de malice à l'idée de pénétrer dans la boutique.

« Oh que oui. Et tu as ma bénédiction. J'ai toujours aimé les produits Weasley. »

Il salua Narcissa Malfoy et mena la petite troupe dans la boutique. Elle était comme dans son souvenir au détail près qu'il y avait un portrait animé de Fred Weasley au-dessus de la caisse et donnait vue sur tous le magasin.

« Forge ! » cria le portrait avec un immense sourire.

« Oui, Gred ? » fit un homme en sortant de l'arrière boutique. « Une idée ? »

« Non, mais des invités oui ! » dit-il en pointant les nouveaux-venus.

A travers la cohue de clients présents dans le magasin, George avisa le groupe qui venait de rentrer, ainsi que le visage en sang de l'un d'eux. Un visage qu'il reconnaissait.

« Harry ! »

« C'est bon de te revoir, George ! » sourit le sorcier.

« Qu'est-ce qui t'es arrivé ? Une nouvelle aventure ? »

« Si par aventure, tu parles de ton frère et ta sœur, on peut dire ça comme ça. »

George fit la grimace.

« Qu'est-ce que je peux pour toi ? »

« Faire visiter à ma famille et ma fiancée pendant que je file me chercher une chemise propre. Et si tu pouvais raconter une ou deux anecdotes de Poudlard signées Fred&George, ce serait sympa. Je suis sûr qu'Astrid adorerait les entendre. »

« Avec plaisir, P'tit Frère. »

Harry partit dans l'arrière-boutique profiter de la cheminée pour faire un aller-retour rapide au Square Grimmaurd. Quand il revint, cinq minutes plus tard, il trouva son cousin et ses enfants écouter une histoire de Fred avec un immense sourire sur le visage pendant que George faisait le tour de la boutique avec Astrid. Cela amena un doux sourire sur son visage de voir autant d'étincelles malicieuses dans son regard.

« Tu trouves de quoi t'amuser ? » demanda-t-il en venant l'enlacer par derrière pour lui faire un baiser dans le cou.

« Tu n'as pas idée, mon ange, » fit-elle avec un immense sourire alors qu'elle lui tendait une pierre noire. « C'est… »

« De la poudre noire instantanée du Pérou, » sourit le sorcier. « Je sais. Et cela m'a été très utile par le passé. »

« Et ça … »

« Des leurres explosifs, » coupa à nouveau Harry. « Je connais tous les produits Weasley, Astrid. J'ai contribué financièrement à la création de ce magasin. »

« Et on ne te remerciera jamais assez pour ça, mon cher actionnaire, » sourit Georges.

« Vends des farces et du bonheur et ce sera déjà bien assez, je te le promets. C'est ma façon d'honorer les Maraudeurs. »

« J'ai un paquet spécial pour toi dans l'arrière-boutique d'ailleurs. »

« Très bien, » sourit Harry. « Je peux le rétrécir ? Je dois encore faire les courses pour Primrose. Elle rentre à Poudlard cette année. »

« Non, je ne le conseillerai pas… Je te l'enverrai par hibou alors. A moins que je passe un de ces quatre chez toi. »

« Je me réinstalle au Square. »

« Ah … le Square… tant de souvenirs… Je passerai alors. J'aimerai jeter un coup d'œil à la bibliothèque des Black. Qui sait, j'y trouverais peut-être quelque chose… »

« Peut-être, » admit Harry. « Ou peut-être que tu recevras l'enseignement d'une déesse en matière de farces aussi. »

« Parce que tu connais des dieux toi ? En même temps, c'est toi, je ne serai même choqué que ce soit possible… »

« Vous n'avez pas idée, George, » sourit Astrid avec un regard mystérieux.

« Dudley, il faut faire les courses, » signala le médicomage.

Le père de famille l'entendit et la petite troupe fut rapidement de retour dans la rue avec une promesse de retourner dans le magasin. Et même de revoir George dans la mesure où il était un ami d'Harry. Ils passèrent rapidement chez Mme Guipure et Primrose fut prise en charge pour son uniforme. Astrid se proposa de rester avec les enfants chez la couturière pendant que les deux cousins continuaient à faire les courses, notamment chez l'apothicaire.

« Tu as vraiment manipulé ce genre … de choses ? » demanda Dudley en avisant les bocaux remplis de différents ingrédients.

Harry se tourna vers lui et sourit en avisant sa grimace.

« Une bonne partie oui, » sourit-il. « Et tes enfants le feront à leur tour. J'espère que Poudlard a trouvé un bon maître des potions par contre. »

« Et celui que tu avais ? »

« Il est mort durant la guerre. Une grande perte à mon avis. Il était talentueux… »

Harry donna la liste d'ingrédients demandés pour Primrose et jeta un coup d'œil dans les rayons dans le cas où il en aura besoin pour lui-même. Par acquis de conscience, il racheta du mucus de véracrasse et de l'essence de murlap mais rien ne semblait le frapper comme manquant dans sa propre réserve mais il n'était pas maître en potions non plus. Il était juste médicomage.

Il ne s'était d'ailleurs toujours pas décidé de ce qu'il ferait maintenant qu'il était de retour au pays. Postuler à Sainte-Mangouste ou rouvrir un cabinet particulier ? Peut-être Poudlard ? C'était à voir…

Ils sortirent et firent rapidement la librairie. Harry n'acheta rien de plus qu'un exemplaire de Poudlard : une Histoire, jugeant qu'il avait déjà une riche bibliothèque pour expliquer aux deux jeunes sorciers en herbe le monde dans lequel ils allaient entrer.

Quand ils revinrent chez Mme Guipure, ils durent attendre encore une dizaine de minutes avant que l'uniforme de Primrose soit prêt en trois exemplaires.

« Et maintenant ? » demanda Dudley.

« Il reste la baguette et éventuellement un animal. »

« Je peux avoir un animal ? » demanda Primrose.

« Un hibou, un chat ou un crapaud, selon la lettre, » confirma Harry. « C'est toujours agréable, une compagnie animale au château. »

« Je me souviens que tu avais un hibou. »

« Une chouette, » corrigea le Sang-Mêlé. « Mais oui. Je ne comptais plus le nombre de fois où elle m'a réconforté. Et elle m'a même sauvé la vie. Hedwige a été une merveilleuse chouette, magnifique et fidèle jusqu'au bout. » Il garda un instant le silence avant de se tourner vers son cousin. « Maintenant à toi de voir si tu acceptes que ta fille aie un animal, ce n'est pas une obligation. »

« Cela ne me dérange pas. Elle sera seule là-bas pendant un an. Autant qu'elle ait un peu de compagnie. Tu conseillerais quoi ? »

« Hmmm… Les chouettes et hiboux sont utiles pour le courrier mais il y a toujours les hiboux de l'école si nécessaire. Et j'ai ma propre chouette alors … à ta fille de choisir. »

Il éloigna encore deux autres personnes voulant l'aborder d'un simple mot, sans aucune méchanceté et ils entrèrent dans l'animalerie. Rapidement, le brouhaha de la rue fut remplacé par les piaillements et miaulements des animaux en cage.

Harry suivit Primrose du regard tout en s'accoudant près de la caisse, attendant de voir où s'arrêterait son choix. Il vit également son épouse parcourir les deux rangées et s'arrêter devant un terrarium. Intrigué, il s'approcha d'elle.

« Qu'y a-t-il ? » demanda-t-il alors qu'il jetait un œil à l'animal.

Il s'agissait d'un serpent.

« Il a la même nuance d'écailles que Jormungandr, » répondit-elle simplement.

« Tu le veux ? » fit-il alors après un instant de réflexion.

« Ce ne sera pas dangereux ? » demanda-t-elle en glissant une main sur son ventre. « L'étiquette indique qu'il est venimeux. »

Harry inspira profondément, se demandant s'il avait toujours le don.

~ Bonjour, jeune serpent. Quel est ton nom ? ~

Astrid l'observa avec des yeux étonnés.

~ Tu es un Parleur, ~ fit le serpent.

~ En effet, je me nomme Harry. ~

~ Je suis Saaraah. ~

~ Enchanté, Saaraah. Ma compagne t'aime bien, tu lui rappelles son fils. Elle se demandait si tu serais un danger pour elle ou pour notre enfant à naître. ~

Le reptile fixa un instant Astrid avant de reposer son regard sur Harry.

~ Je ne fais pas de mal aux petits, qu'ils soient deux-pattes ou autres. ~

~ Es-tu venimeuse ? ~

~ Un peu mais pas mortelle. ~

~ C'est bon à savoir. C'est fini ta vie dans ce petit terrarium. Nous t'emmenons dans un endroit plus grand et plus adapté pour toi. ~

~ Si cela peut me sortir de ma monotonie, je serai ravie d'être ton familier, Parleur. ~

~ Appelle-moi Harry. ~

Le Médicomage attrapa le terrarium et l'emmena.

« Harry ? » fit Astrid, incertaine. « Tu … tu parles aux serpents ? »

« Euh… oui ? Tu ne vas pas me dire que c'est mal vu de ton côté de la famille aussi quand même ? »

« Je n'avais encore jamais vu ni entendu parler d'un tel don. »

« Il n'est pas vraiment bien vu en Angleterre mais je l'ai. Au moins tout le monde sait que je ne suis pas un mage noir. »

Dudley s'écarta vivement du comptoir en voyant le serpent. Harry fronça légèrement les sourcils.

« Mec, avec ce qui s'est passé au zoo, plus jamais je m'approche d'un serpent ! »

Le sorcier éclata de rire et secoua la tête.

« Dudley, crois-moi, ce serpent-là est minuscule et … presque inoffensif. Et au zoo ce n'était qu'un boa. Et cela remonte à plus de trente ans. »

« Et alors ? Je déteste les serpents. »

« Et si je te disais que je suis en quelque sorte un charmeur de serpents, tu te sentirais rassuré ? »

« Ce qui veut dire ? »

« Que je parle aux serpents. Je les comprends. C'est un don rare, pas très apprécié mais je l'ai. Et Saaraah n'est pas de nature agressive apparemment. Elle s'ennuie ici. »

Primrose revint en se tortillant les mains.

« J'ai trouvé, » fit-elle en se mordillant la lèvre.

Harry se pencha vers elle en souriant. Ne voyant pas d'animal avec elle, il lui demanda où il était.

« Je ne sais pas l'attraper, » répondit-elle. « Tu veux bien m'aider ? »

« Bien sûr. Montre-le-moi. »

Elle lui montra une petite chouette effraie au plumage relativement clair. Elle semblait jeune et en bonne santé. Il sourit et la prit sans hésiter. Il embarqua aussi deux paquets de miamhibou et libéra l'animal.

« File au 7, Privet Drive, » ordonna-t-il simplement.

La chouette hulula doucement et s'envola.

« Eh ! Mais où est-ce qu'elle va ? »

« Elle t'attendra pas loin de chez toi, » promit le médicomage. « Nos oiseaux sont dressés pour porter notre courrier et nous comprennent relativement bien. Elle saura trouver le chemin sans soucis, ne t'inquiète pas. »

Il ouvrit le terrarium et fit glisser Saaraah autour de son cou. Le reptile se laissa faire et siffla même de bonheur quand elle sentit la chaleur corporelle du sorcier. Elle se lova autour de son cou. Harry sourit doucement et rétrécit le terrarium avant de le plonger dans sa poche avec le reste de leurs achats.

« Il ne reste plus que la baguette, » dit-il en emmenant la troupe jusqu'au magasin. « Ce bon vieil Ollivander fait les meilleures d'Angleterre. »

« Il a fait la tienne ? » demanda Dudley avec curiosité.

« Pratiquement celle de tous les sorciers d'Angleterre, je dirais en fait, » répondit Harry. « Ca fait des décennies qu'il pratique. »

Il pénétra dans la boutique et laissa passer la petite famille. La boutique semblait comme toujours dans un désordre sans nom. Et aussi bien silencieuse. Soudain le vieil homme apparut de nulle part.

« Ah ! Mr Potter ! C'est un plaisir de vous revoir ! »

« Mr Ollivander, » sourit Harry.

« Vingt-neuf centimètres et demi, bois de houx et plume de phénix. »

« C'est exact. Je viens pour que cette jeune fille découvre sa baguette, » dit-il ensuite en posant ses mains sur les épaules de Primrose.

Il la poussa ensuite légèrement en avant pour que le vieil homme puisse faire toutes les mesures qui s'imposaient et partir au fond de sa boutique à la recherche de quelques boîtes. Primrose reçut une baguette et la tendit en main.

« Agite-la, » dit doucement Harry, un brin nostalgique.

Il se souvenait de sa première visite dans la boutique et il était resté planté là comme un piquet également sans savoir quoi faire. Primrose obéit et un vase se brisa. Tout le monde sursauta sauf Harry et le vieil Ollivander. Le Médicomage plaça une main sur le bras de son cousin, un sourire amusé sur les lèvres.

« Laisse, » dit-il à moitié en riant. « On passe tous par là. C'est normal. Et amusant aussi. »

« Certes, » sourit Ollivander en attrapant la baguette des mains de Primrose pour lui en tendre une autre. « Essayez encore, jeune fille. Trouvons une baguette qui vous convienne. »

Elle en essaya une dizaine avant de sentir enfin comme un vent de chaleur la parcourir. Elle avait entre-temps mis encore plus de désordre dans la boutique. Harry sourit en voyant se désordre et se pencha vers la jeune fille.

« Tu peux être fière, tu as mis plus de désordre que moi, » dit-il avec un clin d'œil.

« Mais vous m'avez donné pas mal de fil à retordre, Mr Potter, » commenta Ollivander avec un sourire alors qu'il agita sa propre baguette.

Le magasin retrouva son apparence et son 'ordre' d'origine au plus grand soulagement de la famille Dursley. Dudley se sentait vraiment mal de voir tout ce matériel détruit.

« Dites que vous ne vous êtes pas amusés ce jour-là, » rétorqua Harry, tout aussi souriant.

« Le dire serait mentir. Il devient rare de voir de personnes représentant un tel challenge que vous. »

Le Sauveur sourit et paya les dix gallions et vingt mornilles pour la baguette et tout le monde ressortit.

« Rentrons pour ranger tout ça, » proposa-t-il avec un sourire. « Et que je t'explique encore certaines choses maintenant que tu as tout ton matériel, » fit-il ensuite à sa petite-cousine.

« On reviendra ? » demanda Gaby qui tenait la main de son père.

« Bien sûr, » promit Harry. « C'est ton monde aussi maintenant. Et dans quelques années, tu iras aussi à Poudlard apprendre la magie. Et maintenant, vous pouvez me considérer comme… un parrain on va dire. Je suis votre tuteur magique après tout. Si vous avez des questions auxquelles vos professeurs n'ont pas de réponses et que votre père ne peut pas répondre non plus, je suis là pour tenter d'y apporter une explication. Et je serai là aussi pour jouer avec vous. Enfin, tant que ce sera possible, bientôt, j'aurais aussi un petit garçon dont je devrais m'occuper. »

« Il sera un sorcier lui aussi ? » demanda Gaby.

« Evidemment ! » sourit Astrid. « Mes enfants sont tous magiques. »

« Vous en avez déjà, » s'étonna Dudley. « Vous semblez pourtant plus jeune qu'Harry et moi. »

« J'en ai quatre, » confirma-t-elle. « Et disons que … C'est compliqué. »

« Les sorciers vivent déjà plus longtemps que les Moldus, Dudley. Notre magie prolonge notre vie. Mais il est vrai que pour Astrid, c'est un cas un peu particulier. »

« C'est-à-dire ? »

« Elle est … une créature magique assez particulière, comme nous n'en croisons plus dans nos régions depuis longtemps. Je ne peux pas en dire plus pour sa sécurité. »

Astrid trouva l'explication correcte et réaliste. Elle aurait certainement hurlé autrefois d'être traitée comme une créature. Mais Harry avait une autre vision du monde magique et des créatures qui l'habitait. Il avait parmi ses amis, des elfes, des géants et des nains, des gobelins et bien d'autres encore… Il voyait les êtres tels qu'ils étaient dans leur cœur sans aucun jugement sur leur nature ou apparence. C'était ça qu'elle adorait tout particulièrement chez lui. C'était ce qui manquait réellement dans sa vie avant qu'elle ne le rencontre.

Elle glissa sa main à son bras et ils repartirent tous pour le Chaudron Baveur. Ils suivirent Dudley et les enfants sur Charing Cross Road et montèrent dans la voiture pour retourner à Privet Drive. Harry avait encore tant de choses à expliquer, surtout à Primrose vu qu'elle serait très bientôt à Poudlard. Mais cela lui faisait grandement plaisir de pouvoir à nouveau s'occuper d'enfants, cela lui mettait comme un baume au cœur après toutes ces années. Ca et le fait qu'il allait bientôt de nouveau être papa.


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