Hello!
la 2ème partie du chap 004, peut-être un peu court je suis désolée (j'ai moins pu me faire plaisir en descriptions sur celui là haha), désolée aussi pour la fin un peu brut mais je séchais vraiment '
sinon, comme c'est sensé être une partie 2, je lui est pas mis de nom, mais si il devait en avoir un je propose "une putain d'histoire" (OUI je sais c'est déjà la titre d'un roman) et pour vous?
J'espère que vous l'apprécierez quand même en tout cas,
Bonne lecture!
005
Pov Glorfindel
Lindir était toujours assis sur le banc, dans le long couloir clair de l'infirmerie, occupé à remplir des documents d'une main tout en les triant, la wyverne endormie en boule sur ses genoux à la manière d'un chat. Je suis venu m'installer à côté de lui, ayant d'un seul coup l'impression d'être au milieu de la nuit. Il redressa la tête, me sourit et réarrangea ses documents en pile nette à côté de lui.
-Je vais finir par t'appeler l'Homme qui murmurait à l'oreille des Wyvernes.
Un petit rire lui échappa.
-Haha, oui. Ou coussin pour wyverne.
J'ai fait mine de poser ma tête sur son épaule et il m'a gentiment repoussé en haussant son épaule :
-Je suis désolé pour toi Guerrier Doré mais tu vas devoir trouver quelqu'un d'autre pour aller faire une sieste. Attends-moi une seconde, je vais juste ranger ça et je reviens.
Il déposa la wyverne sur le banc- sa seule réaction fut de se serrer un peu plus sur elle-même- prit la pile de documents et disparut dans un des bureaux avant de revenir s'asseoir. Il reprit sur les genoux la petite créature lovée sur elle-même, ses longs doigts glissant un bref instant entre le rouge écarlate et le noir de ses écailles dorsales.
-..Ils ont toujours pas fini là-dedans?
-Toujours pas, non.
Un bref silence s'est installé, et la wyverne a redressé la tête avec un bâillement. Elle a regardé autour d'elle, semblant se rappeler d'où elle était, salua Lindir d'un coup de museau affectif avant de venir le poser sur ma main, son souffle chaud caressant ma peau à intervalle régulier. Elle devait sentir l'odeur des chevaux, celle du cuir des rênes et des mitaines, celle de la pierre de la Grotte, la mienne, mais il n'y en avait qu'une seule qu'elle cherchait : celle de Thranduil. Une fois trouvée, elle pressa sa tête contre ma paume et se réinstalla.
-… Sinon, j'ai un message pour toi de Calimmacil: rien d'autre à signaler pendant la patrouille, il t'a laissé son rapport dans ton bureau avec celui d'Erawen. Il s'est aussi occupé d'organiser les autres groupes.
-Bien. C'est… Très bien.
-Oh et Erawen va s'occuper d'Asfaloth pour toi, pour s'excuser de tout à l'heure.
-Oh, je lui en veux pas, en fait je m'y attendais un peu, mais merci, c'est gentil à elle.
-...Et toi, tu as trouvé quelque chose?
-Oui. Disons que c'est une sombre histoire. Pour ne pas dire autre chose.
-C'est si terrible?
-Tu vois, pour toi aussi triste et cruel que ça soit c'est simple : une bande d'orcs à fait un raid sur ton village, tu as réussi à t'en tirer, sans tes souvenirs certe mais en vie et je t'ai ramené avec moi ici. Lui c'est plus compliqué et complètement fou.-
La porte a fini par s'ouvrir, la wyverne dressa sa tête et je me suis coupé net dans ma phrase. D'abord sur Sirthaal, la brune, avec des serviettes-éponge tachées de rouge dans les bras, elle nous a adressé un petit sourire fatiguée accompagné d'un hochement de tête, ça devait être bon signe, avant de continuer son chemin. Puis Tintallë, la blonde, son mentor, et elle aussi avait l'air fatiguée, épuisée même, encore plus que son élève, elle étouffa difficilement un bâillement en laissant la porte se refermer derrière elle. On a échangé un regard avec Lindir, à la fois interrogateur et un peu inquiet, qu'est ce qui c'était passé dans cette chambre? Elle passa la tête par une des portes :
-Si quelqu'un me cherche, je suis dans notre salle.
Elle allait refermer la porte et continuer elle aussi, vers la salle qui était réservée aux guérisseurs- quand ils voulaient se reposer un peu après une opération compliquée- lorsqu'elle s'arrêta. Après une seconde, elle entra et resortit, avec quelques fraises en main, cette fois-ci elle reprit son chemin sans se retourner.
Elrond a fini par sortir à son tour avec dans l'une de ses mains la chemise rigide contenant leur rapport, il avait l'air à bout lui aussi, et il m'a semblé plus vieux que tout à l'heure. Ses traits étaient tirés, son expression grave et fermée, ses yeux gris paraissaient plus sombres que d'habitude, avec quelque chose de troublé en eux, presque hanté. Derrière sa fatigue, il me donnait l'impression d'être profondément dans ses pensées, je pouvais pratiquement les voir tourner et s'emmêler entre-elles. Il allait poursuivre sa route quand il s'est arrêté et nous a regardé avec Lindir.
-C'est vrai, j'avais presque oublié. Venez avec moi tous les deux.
On a échangé en coup d'œil en biais lui et moi, ses grands yeux brun foncé m'appelant à l'aide, criant presque qu'il n'avait rien demandé. Après une brève seconde, on s'est tous les deux levés du banc, pour se mettre en marche juste derrière notre Lord et le suivre hors de l'infirmerie- la wyverne râla un peu en voyant qu'on s'éloignait de la chambre mais reposa sa tête contre le bras de Lindir,- dans son bureau du grand bâtiment principal, attirant quelques regard curieux sur la boule d'écailles rouge dans les bras du brun.
Elrond s'est assis derrière le meuble en bois massif avec un soupir, Lindir claqua doucement la porte après nous et on est venu se placer devant lui.
-Je suppose qu'il faut commencer par le commencement. Et je vous avoue que je n'ai aucune idée d'où il est.
-Est-ce qu'il va bien?
-J'imagine que c'est un bon point de départ. Il va bien, mais je dois dire qu'aucun de nous trois n'a jamais vu quoi que ce soit de semblable.
-Comment ça?
Il sembla chercher ses mots un moment avant de répondre :
-Ses blessures. Elles présentaient pour la plupart des marques de cicatrisation avancées, certaines étaient même complètement guéries. Même ses os avaient déjà commencé à se ressouder.
Il s'arrêta et ouvrit le dossier devant nous, j'avais rempli assez de ses fiches pour les connaître. D'un côté un croquis représentant les contours d'un corps humain de face et de dos où on indiquait l'endroit de la -ou des- blessure et de l'autre la nature de l'intervention et les observations faites. J'ai reconnu l'écriture soignée de Sirthaal, et dans le long paragraphe, deux mots avaient été soulignés et même à l'envers je réussi à lire "reptiles" et "oiseaux". J'ai jeté un regard de biais à la wyverne, qui avait attrapée une des mains de Lindir entre ses grandes ailes. "Reptiles", "oiseaux", wyverne. Elrond posa un doigt au niveau de la joue du dessin, et c'est là que j'ai remarqué que deux couleurs avaient été utilisées.
-Prenons ce point : une balafre sur la joue. Une fois nettoyée, il n'y avait absolument plus rien. Pareil pour sa main ou sur ses bras. La seule plaie qu'il a fallu suturer et bander est celle à sa cuisse, et même là je crois qu'elle avait déjà commencé à se refermer.
Sur l'autre dessin, il montra cette fois le dos.
-Ses os maintenant, ses omoplates et ses côtes portaient des sortes de bosses plus ou moins marquées aux endroits où elles ont été cassées. Ses traces indiquent l'endroit d'une fracture, là où l'os s'est réparé, un peu comme les cicatrices sur la peau et normalement on ne peut pas les voir ou les sentir au toucher.
-Je suis pourtant à peu près certain d'avoir entendu et senti les dis os brisés craquer.
-J'y viens. C'était encore fragile et disons assez mal fait et… On a dû l'opérer et recasser, s'assurer que les os étaient bien en place, qu'il n'y ai pas de lésions internes, que sa colonne vertébrale soit intacte…
Il y eu un bref silence avant qu'il ne reprenne la parole :
-Physiquement, il devrait se remettre, il ne gardera aucune cicatrices de ce qui lui est arrivé. Mis-à-part une petite tâche ici, comme un tatouage... Pour ce qui est du mentalement en revanche, il faudra attendre qu'il se réveille.
En disant cela, il s'inclina un peu et désigna un point sur son flanc gauche, juste en dessous de ses côtes. Et les yeux gris du Seigneur elfe se sont posés sur la forme de la wyverne.
-Un tatouage à son effigie, une wyverne noire et rouge, le corps incliné, et les ailes déployées. Pour être honnête, je ne m'attendais pas à en voir une un jour.
Comme sur commande, elle ouvrit juste à ce moment ses grands yeux bleus. Salua Lindir du museau, puis moi d'un petit rugissement joyeux et elle finit par poser son regard sur le Seigneur en face d'elle. Il y eut une seconde, une seule, pendant laquelle elle sembla s'arrêter et réfléchir, essayer de se souvenir et puis elle réalisa. Plus tôt, j'avais eu l'impression qu'elle me reconnaissait et qu'elle voulait venir vers moi mais que ce qui l'avait retenu était la présence de Thranduil allongé sur le sol près d'elle. Cette fois elle était seule, elle quitta alors sa place et vint se poser sur les genoux d'Elrond, ses ailes déployées de la même manière que si elle voulait lui faire un câlin. Elle lui en faisait un. Et encore une fois, sa silhouette c'est superposée de manière étrange à celle de Thranduil quand il était enfant, il devait avoir fait exactement la même chose un bon millier de fois, venir s'asseoir sur les genoux d'Elrond et de passer ses bras autour de son cou, il le faisait avec moi aussi. L'elfe releva les yeux vers moi, me demandant silencieusement des explications.
-C'est grâce à elle que je l'ai récupéré, tout seul il serait encore dans les bois.
Toujours sans un mot, il pencha un peu la tête sur le côté, m'incitant à continuer.
-On passait avec la patrouille quand on a entendu crier, on pensait que c'était juste un animal blessé, alors je suis allé voir et je les ai tous les deux emmenés ici avec moi.
-Et te connaissant je suppose que tu es reparti tout de suite après?
J'hochai simplement la tête une fois en signe d'affirmation, son regard se fit plus pesant. Ce n'était pas que j'hésitais à lui dire les choses, mais que je n'avais aucune idée de comment lui annoncer. Après une longue expiration, j'ai fini par opter pour la franchise.
-Vous avez tous les trois dispensé vos bons soins à un homme mort.
Dans le silence de plomb qui tomba sur le bureau, j'entamai mon récit des événements. De remonter la trace laissée sur la route dans les bois, à mon entrée dans la grotte sans âge, sans faire mention des Dragons les rassurant juste que la wyverne devait être seule et qu'on ne risquait pas de voir un adulte mettre la ville en feu pour récupérer son petit, jusqu'à la conversion que j'ai réussi à surprendre, la leur rapportant mots pour mots.
-C'est horrible…
-En effet, c'est sinistre comme histoire.
-Qu'est ce qu'on fait alors?
-Pour l'instant rien du tout. On le laisse se reposer et reprendre des forces, ensuite il pourra nous raconter sa version et on pourra compléter le puzzle. Si officiellement il est mort, cela veut dire qu'on a tout le temps du monde pour comprendre, et attendre le bon moment pour agir, celui où il reprendra son trône.
