Hello!
Merci à toutes et à tous pour vos commentaires! Ca me fait plaisir ;-)
Merci aussi à adenoide pour sa review!
Bonne lecture!
Chapitre 5
Plusieurs jours s'étaient écoulés depuis lors et, dorénavant, Severus faisait particulièrement attention à l'heure qu'il était pour ne pas se trouver dans une situation similaire et se voir obligé d'héberger la fille Potter chez lui une nouvelle fois. Ça, non. Il avait déjà donné et il ne voulait plus jamais se retrouver dans une situation comme celle-ci, même si, pour finir, tout s'était bien terminé pour l'un comme pour l'autre, personne n'ayant vu la jeune fille sortir de ses appartements personnels et personne n'ayant vraiment cherché à savoir pourquoi Heather avait découché de son dortoir une nuit, le fait de savoir qu'elle avait dormi dans une classe vide satisfaisant apparemment tout le monde.
.
Ce soir-là, Heather avait l'air particulièrement guillerette en arrivant dans les cachots pour sa retenue alors que Rogue, au contraire, était vraiment bougon et à bout de nerfs. C'était le jour de la Saint-Valentin et ce jour si spécial semblait ravir tout le monde, élèves comme professeurs, mis à part le directeur des Serpentard.
« Effacez-moi tout de suite ce sourire de votre visage, Potter. Je vous rappelle que vous êtes ici pour votre retenue, déclara-t-il directement après avoir refermé la porte de sa classe sur la jeune fille.
- Je le sais bien, Monsieur. Mais, aujourd'hui, je suis vraiment contente parce que j'ai offert à Anthony Goldstein une carte dans laquelle je lui avouais mes sentiments, ne put-elle s'empêcher de lui expliquer en venant se poster derrière un banc sur lequel étaient disposés des ingrédients sans doute à préparer en vue de leur conservation tout en posant son sac à dos sur une chaise haute.
- Potter… soupira l'homme en noir, épuisé de répéter tout le temps la même chose. Combien de fois devrais-je vous répéter que ce jeune homme ne vous aime pas ?
- Vous n'en savez rien, Professeur, affirma-t-elle, blessée une fois de plus par ses paroles.
- Si, malheureusement, je le sais, confirma-t-il en hochant légèrement la tête et en l'observant de ses yeux noirs.
- Non, rien n'était sûr tant que je ne lui avais pas dit ce que j'éprouvais ! Maintenant, je vais enfin découvrir ce qu'il pense de moi, déclara-t-elle, confiante dans son idée.
- Vous allez être déçue… murmura-t-il du bout de ses fines lèvres en la fixant toujours.
- Peut-être pas, contra-t-elle encore en détournant son regard émeraude de lui et en fouillant dans son sac en cuir cognac.
- Soit… abdiqua-t-il, las de se battre avec elle sur ce sujet. Vous avez sans doute compris ce que j'attendais de vous aujourd'hui, Potter. Alors, exécution, lui intima-t-il les mains dans le dos avant de se mettre en marche vers son bureau.
- Attendez, Monsieur ! le retint-elle en trottinant pour arriver auprès de lui. Je voulais vous donner ceci, ajouta-t-elle ensuite en lui tendant une petite carte faite mains tandis qu'il haussait un sourcil dubitatif dans sa direction.
- De quoi s'agit-il ? interrogea-t-il, suspicieux, en observant la carte en carton dans les tons de gris et de vert.
- C'est une carte de Saint-Valentin, répondit-elle simplement avant de lui offrir un beau sourire. J'en ai fabriqué pour Anthony, pour mon parrain, pour Remus, pour mes amis et aussi pour les professeurs de Poudlard que j'apprécie.
- Vous… m'appréciez alors que je vous ai collée pour le restant de l'année et que je me suis appliqué à faire de votre vie un Enfer depuis votre première année ici ? questionna-t-il encore, défiant, en reprenant ses termes. Ne serait-ce pas plutôt que vous avez eu pitié de moi, Potter ?
- Mais… non… Je… Je vous aime bien… se défendit-elle, hésitante, en baissant légèrement le regard et en abaissant un peu sa main qui tenait toujours sa carte qu'il n'avait pas prise.
- À d'autres, Potter ! Vous vous êtes certainement dit que personne ne m'offrirait rien aujourd'hui, vous avez eu pitié et vous m'avez fabriqué cette stupide carte ! s'énerva-t-il soudain, ses yeux noirs lançant des éclairs.
- Non… Je l'ai faite… spécialement pour vous… Je… Je n'ai pas pensé ça, essaya-t-elle encore de le détromper, surprise par la tournure que prenait leur conversation alors qu'elle avait simplement voulu lui faire plaisir.
- Vous pouvez la garder ! Je n'en veux pas ! répliqua-t-il, catégorique, en lui tournant le dos et en rejoignant son grand bureau.
- D'accord… soupira la Gryffondor, déçue, en retournant vers son banc puis en fourrant rapidement sa carte dans son sac.
- Maintenant, mettez-vous au travail, Potter ! Vous avez assez trainé ! » exigea-t-il, le visage fermé, en lui lançant un regard assassin.
La jeune fille se mit à l'ouvrage sans tenter d'ajouter quoi que ce soit de plus.
Toute sa retenue se passa dans le calme le plus complet, le silence seulement troublé par sa lame qui coupait plantes et racines, par le bruit des couvercles qu'elle fixait sur les bocaux en verre, par ses pas lorsqu'elle se déplaçait pour aller chercher ce dont elle avait besoin ou pour ranger ce qu'elle avait terminé ou encore par la plume de Rogue qui annotait furieusement des copies d'élèves.
Le maître des potions l'informa sèchement qu'elle pouvait arrêter et retourner dans son dortoir lorsque les trois heures se furent écoulées, elle rassembla rapidement ses affaires puis partit après lui avoir souhaité, comme à chaque fois, une bonne nuit, sans obtenir la moindre réponse en retour.
Severus termina encore de noter quelques devoirs après le départ de la Gryffondor puis il se leva finalement de son siège et se dirigea vers la sortie de la classe afin de rejoindre ses appartements pour la nuit. Cependant, arrivé tout près de la porte, il remarqua quelque chose qui gisait par terre, dans les tons gris et vert. Il se pencha pour ramasser le morceau de papier cartonné et découvrit qu'il s'agissait ni plus ni moins de la carte de Saint-Valentin que Heather avait voulu lui remettre au début de sa retenue et qui était probablement tombée de son sac à dos lorsqu'elle avait quitté le cachot.
Il secoua la tête, agacé, marcha d'un pas vif vers la corbeille à papier puis positionna la carte juste au-dessus de celle-ci en la tenant de ses deux mains dans l'intention de la déchirer en plusieurs morceaux avant de la jeter. Il suspendit néanmoins son geste et hésita une fraction de seconde en regardant la carte de ses yeux noirs puis la curiosité l'emportant sur son envie de déchirer ce stupide morceau de papier, il décida de l'ouvrir afin de découvrir ce que cette idiote de carte contenait comme âneries.
Il ne s'agissait pas de l'une de ces cartes de Saint-Valentin communes et banales qui vous donnaient aussitôt envie de vomir à cause de la quantité astronomique de rose, de cœurs, de petits Cupidons et de paillettes utilisés pour la décorer. La jeune fille l'avait composée elle-même en choisissant les couleurs vertes et grises, plus en accord avec les goûts du directeur des Serpentard, bannissant tout ce qu'il détestait le plus, et se contentant d'orner l'extérieur de sa carte de motifs géométriques assez bien exécutés.
Severus ferma brièvement les paupières en soupirant et en se maudissant pour son incapacité à résister à cette tentation insensée ainsi que pour sa curiosité qui l'obligeait à examiner cette satanée carte de malheur, puis il les rouvrit pour la déplier et découvrir ce que la rouge et or avait bien pu écrire à l'intérieur de celle-ci.
« Je vous souhaite une bonne Saint-Valentin, Professeur Rogue !
Je suis heureuse d'avoir eu la chance d'avoir comme professeur de potions une personne aussi rigoureuse, passionnée et compétente que vous. Je vous souhaite tout le meilleur pour l'avenir.
Sincèrement,
Heather Lily Potter. »
L'homme en noir lut et relut ces quelques lignes manuscrites à plusieurs reprises avant de refermer la carte, pensif, toujours debout devant la corbeille à papier. Puis, finalement, il glissa ce petit morceau de papier cartonné dans une poche de sa grande robe noire de sorcier et sortit de la classe pour regagner ses quartiers.
.
Le lendemain soir, environ un quart d'heure avant l'heure officielle de sa retenue, Heather frappa à la porte de la salle de potions, les yeux rouges et bouffis, après avoir essuyé ses larmes qui avaient abondamment coulé sur ses joues roses.
« Entrez », entendit-elle son professeur lui intimer de sa voix froide et basse.
La jeune fille pénétra donc dans la classe en refermant la porte derrière elle puis elle avança jusqu'au grand bureau de Rogue qui avait relevé la tête vers elle pour l'observer approcher de ses yeux noirs comme la nuit avec attention.
« Vous êtes en avance… déclara-t-il seulement en déposant sa plume sur son bureau, notant bien les stigmates du chagrin de la Gryffondor qui demeuraient sur son visage tellement triste et abattu et qui contrastait avec son air si jovial et enjoué de la veille.
- Vous voulez que j'attende dehors ? proposa-t-elle alors d'une voix morne en désignant la porte de son pouce, sans le regarder dans les yeux.
- Non, c'est bon, vous pouvez rester… répondit-t-il en esquissant une légère grimace. Je ne vous ai pas vue dans la Grande Salle ni pour le dîner ni pour le souper, Potter, fit-il remarquer directement après.
- C'est parce que je n'y étais pas, Professeur, répliqua-t-elle simplement en haussant une épaule, désinvolte.
- Et pour quelle raison n'y étiez-vous pas ? demanda-t-il encore, feignant la curiosité.
- Je suis sûre que vous savez très bien pourquoi… se contenta-t-elle de marmonner en observant ses grandes mains qu'il avait jointes sur le dessus de son bureau.
- Oui, c'est vrai… J'en ai bien une vague idée… admit-il en hochant légèrement la tête.
- Il ne m'aime pas… Vous aviez raison, Monsieur… murmura-t-elle d'une petite voix, peinée de devoir reconnaître cela.
- Je vous avais bien dit que vous seriez déçue… Ce n'est pas faute de vous avoir prévenue… déclara-t-il seulement.
- Oui, je sais ! Vous êtes content ? explosa-t-elle finalement en relevant vivement son regard vers lui afin de plonger ses yeux émeraude débordant de nouvelles perles salées dans ses yeux noirs, son cœur rongé par la tristesse.
- Non… nia-t-il aussitôt en secouant un peu la tête de droite à gauche. Croyez-le ou non mais je ne suis pas content, Potter…
- Vous… Vous vous moquez de moi ? interrogea-t-elle, déboussolée par sa réponse.
- Non, je ne me moque pas de vous, Potter… la détrompa-t-il alors, avant de lui avouer avec franchise. Je ne me permettrai pas de faire une telle chose… Je sais tout le mal que cela peut faire d'être ainsi rejeté par la personne que l'on aime… »
Heather observa l'homme qui lui faisait face en fronçant ses sourcils bruns, hébétée par ses paroles et par sa réaction. Rogue soutenait son regard et il semblait totalement sincère, ce qui troubla encore plus la rouge et or. Elle ne comprenait pas pourquoi il n'en profitait pas pour se moquer d'elle, pour lui répéter qu'il le lui avait bien dit ou pour lui faire une remarque cinglante et méchante dont il avait le secret. Il avait l'air de la comprendre et de savoir ce qu'elle pouvait bien éprouver à cet instant. Pire encore, il avait presque l'air d'avoir de la peine pour elle ou, du moins, de la compassion…
« Vous auriez quand même dû manger quelque chose… déclara le maître des cachots afin de rompre le silence qui s'était installé.
- Je n'avais pas faim… se contenta-t-elle de répondre en essuyant son nez du revers de sa main et en levant une épaule.
- Je peux demander à un elfe de maison de vous faire préparer un sandwich, si vous le souhaitez, proposa-t-il gentiment.
- Non, je n'ai toujours pas faim, Monsieur… Mais c'est gentil… le remercia-t-elle avant d'esquisser un léger sourire, à la fois étonnée et touchée par sa soudaine sollicitude.
- Serait-ce l'ombre d'un sourire que j'ai entraperçu sur vos lèvres, Potter ? interrogea-t-il en haussant un sourcil noir et en pointant sa petite bouche abricot de son index pâle.
- Peut-être bien… rétorqua-t-elle en esquissant un nouveau sourire et en l'observant de ses yeux verts étincelant encore de larmes.
- Alors tout n'est peut-être pas perdu finalement… » déclara-t-il, un mince et quasi imperceptible sourire venant lentement étirer ses fines lèvres.
La Gryffondor soutint le regard de son professeur durant plusieurs secondes, reconnaissante qu'il parvienne à lui remonter le moral en quelque sorte, puis elle l'observa se lever de son siège et arriver auprès d'elle.
« Est-ce que vous voudriez m'aider à reconstituer les stocks de potions pour l'infirmerie, Potter ? demanda-t-il alors en baissant son regard noir vers elle tout en arquant un sourcil.
- Vous m'avez collée, c'est à vous de décider ce que je dois faire lors de ma punition, Monsieur, répondit-elle simplement.
- Vous aimez les potions, Potter. N'est-ce pas ? interrogea-t-il encore.
- Oui, Professeur. J'aime beaucoup cette matière, en effet, confirma-t-elle en hochant la tête de manière affirmative.
- Alors, vous et moi, nous savons très bien que ce que je vous propose ne peut pas vraiment être considéré comme une punition pour vous… affirma-t-il en l'observant d'un air entendu.
- Pourquoi me le proposez-vous, dans ce cas, Monsieur ? questionna la jeune fille, perplexe.
- Parce que je pense… que vous avez mérité un peu de répit aujourd'hui… rétorqua-t-il en haussant une épaule sous un faux air détaché.
- Merci, Professeur Rogue… répondit-elle en soupirant et en fermant brièvement les paupières.
- Allons, venez, mettons-nous au travail, dans ce cas, décréta-t-il en faisant apparaître deux chaudrons, des ustensiles et divers ingrédients sur les deux tables de travail les plus proches d'eux.
- Vous allez aussi préparer des potions avec moi, Professeur ? demanda la rouge et or, étonnée, en observant les deux chaudrons.
- Comme il s'agit de potions destinées à l'infirmerie, je préfère vous surveiller de près et, tant qu'à faire, je peux très bien vous superviser et fabriquer un remède en même temps, expliqua-t-il brièvement.
- Oui, vous avez raison… acquiesça-t-elle alors en le regardant allumer le feu sous son propre chaudron.
- Vous allez me faire un chaudron de pimentine pendant que je ferai du philtre de paix, lui apprit-il en baissant ses yeux noirs vers elle. Vous connaissez la recette, Potter, ou faut-il que je vous la fournisse ? interrogea-t-il en arquant un sourcil.
- Je connais la recette, Monsieur, mais je veux bien quand même le livre de potions afin de pouvoir m'appuyer dessus, répondit-t-elle en soutenant son regard.
- Si vous connaissez la recette, vous n'avez pas besoin du livre… déclara-t-il avant d'esquisser un mince sourire en coin, amusé.
- C'est simplement pour être sûre et ne pas faire d'erreur, se justifia-t-elle.
- Faites-vous un peu confiance, Potter… conseilla-t-il alors. De toute façon, si vous commettez la moindre faute, je ne manquerai pas l'occasion de vous le faire remarquer, lui promit-il ensuite, moqueur.
- Bon… D'accord… » approuva la jeune fille, bien forcée de faire ce que son professeur exigeait.
Heather et Severus passèrent les trois heures de retenue de la Gryffondor à préparer des potions pour les besoins de l'infirmerie, le professeur conseillant son élève à plusieurs reprises et lui donnant certaines astuces pour réussir au mieux ses préparations.
Puis, après avoir tout rangé et nettoyé au terme de sa détention, la jeune fille, la main sur la clenche de la porte, se tourna soudain vers Rogue en réalisant subitement quelque chose et elle s'exclama :
« Oh ! Au fait, Professeur !
- Oui ? Qu'y a-t-il, Potter ? demanda l'homme en noir qui se situait environ deux mètres derrière elle, les mains dans le dos, en haussant un sourcil.
- Hier soir, j'ai perdu la carte que je vous avais écrite pour la Saint-Valentin. Elle n'était plus dans mon sac quand je suis arrivée dans mon dortoir, lui apprit-elle, soucieuse. Si vous la trouvez, vous voulez bien la jeter, s'il vous plaît ?
- Pour quelle raison voudriez-vous que je la jette au juste ? s'informa-t-il en feignant la curiosité.
- Eh bien… Il n'y avait rien de mal dedans… Je vous avais simplement écrit quelques lignes… Mais je ne voudrais pas que l'on se moque de moi pour le reste de l'année, si jamais un élève la trouvait par hasard, lui expliqua-t-elle, légèrement embarrassée, en mordillant malgré elle sa lèvre inférieure.
- Rassurez-vous, Potter, c'est déjà fait, lui répondit-il en haussant une épaule pour marquer son désintérêt. Vous pouvez dormir sur vos deux oreilles.
- Que voulez-vous dire ? interrogea-t-elle en fronçant ses sourcils bruns et en plissant son petit nez en trompette, incertaine.
- J'ai ramassé votre carte hier soir, juste devant cette porte, avant de rentrer chez moi, et je l'ai aussitôt déchirée et jetée à la poubelle, mentit-il avec beaucoup d'aisance.
- Vous l'avez lue avant ? questionna-t-elle encore, intriguée.
- Non, rétorqua-t-il, catégorique. J'ai d'autres choses à faire plutôt que de lire de stupides cartes.
- Bon, d'accord… acquiesça-t-elle en hochant doucement sa tête brune.
- Soyez rassurée, cet insignifiant morceau de papier ne viendra pas gâcher la fin de votre scolarité et ne vous attirera aucune moquerie puisqu'il n'existe plus, la rassura-t-il encore. Maintenant, filez avant de dépasser l'heure du couvre-feu, Potter, ordonna-t-il en désignant la porte d'un geste impatient de la tête.
- Oui, Monsieur. Merci. Et au revoir », répondit la jeune fille, avant de disparaître derrière la porte du cachot sous le regard sombre du directeur des Serpentard.
Merci d'avoir lu! J'espère que ça vous a plu ;-)
A la prochaine!
Bisous ;-)
