CHAPITRE CINQ
Ouvertures à la conversation
L'attente était insupportable pour un mammifère de la trempe de Judy. Elle n'avait jamais été très patiente, et préférait foncer dans le tas vers son objectif. Judy détestait attendre, car attendre signifiait laisser des pensées parasites s'infiltrer en elle.
Elle venait de raccrocher e Clawhauser, et n'avait aucun moyen de savoir où était Nick ni sa famille pour l'instant. Depuis une bonne demi heure elle tournait et retournait les dires du guépard, qui avait pu lui décrire en détails la situation dans lequel Nick était et, surtout, comment il y était parvenu. Elle s'était figée d'horreur quand Ben lui décrivit la fureur et la violence du renard, et des larmes avaient coulées sur ses joues quand il parla des supplications de Nick alors qu'elle gisait au sol.
-Tu sais, ma Juju, personne ici n'a été vraiment surpris de savoir que vous êtes en couple. Bill et moi sommes au courant depuis un bon moment. On voulait pas vous mettre dans l'embarras, même si j'aurai préféré que vous nous l'appreniez autrement.
Judy ne savait pas quoi lui répondre, et le guépard avait terminé la conversation de lui-même en lui souhaitant un bon rétablissement et en promettant de passer dès qu'il aura terminé son service.
Des lors Judy était dans une attente insoutenable. Nick et les affaires internes…Nick se battant à coup de griffes…Nick murmurant son nom avec tout l'amour du monde dans la voix..
Le trop plein d'émotion se déversait en un flot de larme ininterrompu.
Elle sanglotait encore quand un grand bruit se fit entendre dans le couloir de sa chambre.
À peine la porte fut-elle ouverte qu'une boule rousse sauta dans les bras de Judy en lui arrachant un cri de douleur.
-Jude !hurla la boule de fourrure en la serrant encore plus fort.
-Sarah, laisse-la respirer, tu vois bien que tu lui fait mal, houspilla Bonnie Hopps à sa plus jeune fille.
La petite lapine leva la tête vers sa grande sœur, son visage humide. La lapinette pleurait.
-Tout va bien, ma belle, la rassura Judy en lui frottant le museau avec le sien. Je vais bien, mais si tu pouvais juste te décaler un peu, ça sera mieux, d'accord.
Sarah renifla mais se positionna néanmoins sur le côté du lit, sans pour autant lâcher sa grande sœur d'un millimètre.
Le reste de la famille Hopps arriva pour entourer Judy. Son père et sa mère affichaient un air anxieux, et avaient les traits tirés par le manque de sommeil et les nombreuses heures de routes qu'ils venaient de faire. À leur côté se tenaient Johanna, la sœur de Judy. Elle était plus grande que Judy, mais était beaucoup moins athlétique. Cependant elle compensait avec de belles formes et une magnifique fourrure d'un noir de jais. Venait enfin une vieille lapine, qui avait la même fourrure que Judy mais qui blanchissait par endroit. Elle se déplaçait avec lenteur mais restait alerte, oreilles dressées et yeux perçants.
-Comment ça va, Pumkin, demanda Bonnie en lui prenant la patte.
-On fait aller, maman. Il y a eu plus de peur que de mal. Je devrai être sur patte en un rien de temps.
-Et Nick ?demanda Jo. C'est bien ton partenaire, non ? Il devait être avec toi, s'empressât-elle d'ajouter pour noyer le poisson face à ses parents.
Le cœur de Judy se serra un instant, instant dont Stu profita pour faire son speech bien préparé.
-Il devait certainement être ailleurs, à faire une autre arnaque. Je suis sur qu'il ne devait même pas être en uniforme. Tu vois, quand je disais de pas faire confiance à un renard. Même si c'est un ami de Judy, c'est…
-Stu !le réprimanda sa femme.
De nouvelles larmes coulaient sur les joues de Judy, mais ses yeux lançaient toutes les flammes de l'enfer.
-Ce n'est pas mon ami ! Et ce n'est pas ce qui s'est passé !hurla-elle.
Son père resta sans voix et Bonnie caressa le tète de sa fille pour la calmer. Judy finit par contenir ses émotions, mais ça ne l'empêchait pas de trembler.
-Nick est l'un des meilleurs mammifères que je connaisse, et un flic extraordinaire. Il est généreux et plus que de confiance. Sans lui je serai déjà morte plusieurs fois.
-Chuuuuuut, murmura Bonnie en la berçant contre son épaule. Judy, calme toi et racontes nous tout.
Nick soupira en arrivant devant la porte d'hôpital. Il se regarda dans une vitre et se vit débraillé, la fourrure en bataille et le visage cerné. Il était vraiment pitoyable. Pour rien au monde il ne voulait entrer dans cette pièce et parler à Judy de son entretien avec Bogo. Mais il lui devait bien ça. Si une personne méritait de l'honnêteté de sa part, c'était Judy, la lapine qui l'avait remis sur le droit chemin et qu'il aimait plus qu'il n'avait jamais aimé. « Courage, Wilde ! Fais-le pour elle ».
Il inspira profondément et poussa la porte.
Il fut accueilli par un flot de conversation, qui stoppèrent dès qu'il entra. Les visages de quatre lapins, incluant une vieille dame et une enfant aux grands yeux ébahis qui ne devait pas avoir plus de six ans, se tournèrent vers lui d'un seul mouvement. Nick jeta furtivement un œil à la pendule. Il était plus de 10h30, et se maudit d'avoir oublié que les parents de Judy devaient arriver.
Il leur adressa un petit sourire maladroit en cherchant Judy du regard. Des l'instant où il il s'est yeux d'améthyste il comprit. « Elle sait ». Ses oreilles s'abaissèrent et sa queue descendit jusqu'à frôler le sol. Mais ce n'était ni le moment ni l'endroit pour ça.
-Viens, lui demanda Judy en tendant la paume vers lui. Que je te présentes. Tu connais déjà ma sœur de portée, Johanna. Ma grand-mère, du côté de mon père, Marìa. Et ça, finit-elle par dire en montrant la lapine recroquevillée dans ses bras, c'est Sarah, une des dernières de la famille. Elle était en sortie scolaire quand on est allé a Bunnyburrows la dernière fois. Abuelita, Sarah, voici Nick.
Sans lui laisser le temps de les saluer, elle lui prit la paume et l'entraîna jusqu'à elle pour l'embrasser en plein museau. Bien qu'agréablement surprit Nick ne put s'empêcher de se figer sur place.
-Caro…heu, Judy, qu'est-ce que tu fais ?demanda-il nerveusement.
-Ils sont au courant, je leur ai tout dit. Et…Clawhauser m'a raconté ce qui s'est passé, lui dit Judy sans le lâcher des yeux.
-C'est pas une raison de t'afficher comme ça, jeune fille, gronda Stu dans leur dos. Je sais bien que tu es dans une phase délicate, mais ça finira par te passer.
-Une phase… ?répéta lentement Judy.
Si Stu ne le ressentait pas, Bonnie, Johanna tout comme Nick entendirent comme un grognement s'élever de la lapine. Le début d'un violent orage.
-Bien sur que c'est une phase, voyons ! Tu arrives dans une grande ville, tu t'entiches d'un renard un peu charmant et tu penses que tout va bien. Non mais tu te rends compte de ce qu'il a fait avec ces trois mammifères ?! À pattes nues !
-Papa !
-Non, dit piteusement Nick, il a raison, j'ai…
-Ah tu vois ! Même lui voit que lui et toi vous…
Alors que Judy s'apprêtait à hurler sur son père pour la deuxième fois de la matinée, et comptant utiliser un langage beaucoup plus fleurit, elle fut prise de court lorsqu'une chaussure rouge vif vint percuter l'arrière du crâne du lapin.
-Stuart Clarence Hopps !cria Marìa sur son fils, sa chaussure encore à la main. Tu vas retirer ça immédiatement et présenter tes excuses à Judy et à ce monsieur ! Tu es donc rien écouté de ce que t'a dit là chica ? Ce zorrito [« petit renard » en espagnol, NdlA] a sauvé ta fille, et il l'aime profondément. Ça saute aux yeux ! Alors même si c'est un cazadore [« prédateur », toujours en espagnol, NdlA ], c'est un jeune mammifère qui tient à ta fille et fait son bonheur, et ça devrait te suffire amplement !
Elle se tourna ensuite vers Nick, le regard toujours furibond et le menaça également de sa chaussure.
-Quand à vous, ne dites jamais que vous n'êtes pas assez bien pour ma chiquita. Elle vous a choisit, et vous devez croire en son choix. Vous avez prouvés que vous tenez à elle alors ne cédez pas devant un conejo [« lapin », et vous avez comprit qu'elle parle espagnol NdlA ] borné comme mon fils. Ma Judy vous aime et vous a choisit, vous, alors ayez confiance en elle, comprendes ?
-Ou…Oui, Madame Hopps.
-Muy bien ! Alors appelez-moi Marìa, où Abuelita comme tout le monde. Tout à l'heure nous parlerons autour d'un dîner, mais pour l'instant vous avez à parler avec Judy. Prenez votre temps, nous autres on va aller à la cafétéria.
Elle remis sa chaussure d'un coup de talon sec et entreprit de sortir de la chambre sans se retourner. Stu ne fit même pas semblant de résister, sous le regard amusé de sa femme et de Johanna. Seule Sarah demeurait désespérément accroché au bras de Judy.
-Sarah, mon cœur, va donc avec Maman et Jo. Je sais qu'il y a des tartes au sucre là-bas.
-Pour vrai ?dit la petite en relevant vivement la tête.
-De vrai de vrai, lui assure Judy. Tu reviendras quand j'aurai parlé avec Nick, d'accord ma puce ?
La petite lapine sembla peser le pour et le contre avant de sauter hors du lit pour rejoindre Johanna qui l'attendait à la porte. Elle vit Nick et se figea, les yeux grands ouverts et l'esquiva prudemment.
Mais alors qu'elle allait rejoindre sa sœur, elle s'arrêta et se tourna vers le renard.
-Dis, t'es un renard ?
-Heu, oui, répondit Nick prit au dépourvu en s'abaissant à sa hauteur.
-J'veux dire, c'est toi le renard à Judy ? Celui qui a battu les méchants qui lui ont fait mal ?demanda Sarah timidement.
-On peut voir ça comme ça, oui.
La lapinette sembla réfléchir un instant à ce qu'il fallait faire.
-Alors, t'es un gentil renard. Tu veux de la tarte au sucre ? Ma maman elle dit que quand on est gentil on peut avoir des bonnes choses. C'est bon, la tarte à sucre.
-Ça me ferait très plaisir, boule de poil, répondit Nick en lui offrant son plus beau sourire.
Le visage de la petite s'illumina de joie et elle couru rejoindre Johanna en partant.
-Elle t'adore déjà, commenta Judy une fois les autres partis. Je ne l'ai jamais vu partager de tarte au sucre avant. Elle va me faire de la concurrence !
Nick pouffa en venant s'assoir près d'elle au bord du lit.
-Carotte, je suis désolé. J'ai pas réussi à t'en parler avant, parce que…
-Nick, le coupa Judy. Je sais pourquoi tu n'as rien dit. Je suis juste un peu déçue que tu ne m'en ai pas parler plus tôt.
Elle lui prit la patte et le força a venir dans ses bras, où elle mis son museau dans le creux de son cou.
-Quand au reste, bébé, tu n'as pas à t'en faire. Tu as eu peur en me voyant, et c'est normal. Tu m'as sauvé la vie, et rien de ce que tu pourras dire ou ressentir ne pourra m'empêcher de t'aimer pour ça. Je t'aime, Nick, et ce quoi qu'il arrive.
Elle sentit le corps du renard convulser tandis qu'il sanglotait contre elle.
-Je croyais que c'était les lapins qui étaient émotifs, railla-elle.
Il pouffa avant de se redresser en reniflant légèrement.
-Tu sais que je mérites pas une lapine comme toi, pas vrai?
-Ne répètes pas ça devant ma grand-mère, sinon ça va mal finir.
Ils s'embrassèrent , un long baiser amoureux qui leur donna des papillons dans le ventre et qui rendit leur monde meilleur le temp qu'il dura.
-Comment ça s'est passé avec Bogo, questionna Judy en les ramenant à la réalité.
Nick soupira avant de lui révéler l'entretien qu'il avait eu avec le chef de la police, sans omettre aucun détails.
-Attends attends, ils ont dit QUOI ?!s'exclama la lapine lorsqu'il parla de sa rapide mais néanmoins intense entrevue avec les deux agents du ZPDIS.
-Tu as bien étendu, Carotte.
-C'est du spécisme et de la discrimination ! Comment ont-ils osés…
-Ils ont osés parce qu'ils savaient que la conversation ne serait pas enregistrée. C'est pour ça qu'ils m'ont mis dans la salle de conférence et pas ailleurs. Ils espéraient me mettre en rogne pour que je les attaque, et auraient eut une raison non seulement de me faire virer définitivement, mais certainement de me mettre en prison et de dissuader tous les autres renards de devenir flic. Ce qui a bien failli arriver d'ailleurs, lui expliqua Nick comme si tout était normal.
-Ça reste illégal et injuste !
-Je sais, Carotte. Bogo le pense aussi. C'est pour ça qu'il m'a fait venir dans son bureau, à la base. Il était furieux en apprenant qu'ils m'avaient attrapés sur le chemin, et il leur a hurlé dessus une bonne demi-heure. J'ai presque pitié pour eux.
-Bogo a une idée de pourquoi ils ont fait ça ?demanda Judy toujours incrédule.
-Non, pas plus que moi. On a quelques théories, c'est tout. C'est peut être une forme de specisme, comme tu dis. Ils ont sautés sur l'occasion de chopper un renard. Bogo pencherait pour une raison politique, comme le fait que les Services Internes ne veulent pas de quelqu'un qui ne se laisserait pas manipuler, d'où l'attaque contre toi également, mais ça ne tient pas la route. Il y a malgré tout beaucoup de trop de flics intègrent. Il nous ait venu à l'esprit que ça pourrait être lié à ma vie passée. Par expérience je sais que certains services n'hésitent pas à recourir à des indics dans les milieux de la pègre ou de la mafia. Et comme j'ai été en lien avec des gens du calibre de Mister Big, ils doivent penser que je vais les dénoncer ou quelque chose de ce genre. En tout cas, une chose est sure, « je suis dans le pétrin », comme à dit Buffalo-butt Bogo.
Judy réfléchissait tout en caressant la patte de Nick. « C'est bien joli, tout ça, mais il ne reste pas moins que c'est sur Nick que ça retombe… tout ça parce que je me suis fait avoir comme une débutante… ».
-C'est pas de ta faute, mon cœur, dit Nick en lisant dans ses pensées. Tu as fait ton travail dans les règles. Ce n'est ni un manque d'expérience ni un manque de capacités, seulement un coup de malchance. Ça aurait pu arriver à n'importe qui. Ce que moi j'ai fait, en revanche…murmura-il en baissant les yeux.
-Tu as fait ce qu'il fallait quand il le fallait pour me garder auprès de toi. Tu ne devrais pas te sentir coupable, bébé. Tu as peut être mal agit, mais tu l'a fait pour de bonnes raisons, et j'aurai fait la même chose à ta place, peut être même pire.
Nick passa sa patte sur le visage de Judy. C'est elle qui avait raison, dans le fond. Qu'importe les conséquences de ses actes, elle restait sa priorité, à présent, et elle lui était revenue. C'était tout ce qui comptait aux yeux du renard.
-Qu'est-ce qui va se passer, maintenant ?
-Pour l'instant, Carotte, Bogo a réussi à maintenir un semblant de statu-quo. Il se rend bien compte que cette affaire n'est pas terminée. Le ZPDIS ne va pas nous lâcher, ni toi ni moi, avant un bon moment. Mais le chef a réussi à faire en sorte que je garde mon job, au moins. Je suis mis à l'épreuve pour six mois, avec suspension de possibilité de promotion. Selon lui, c'est la sanction la plus courante dans ce genre de cas, vu qu'il n'y a pas eu de mamicides et que, dans le fond, j'étais dans une situation délicate. Il a fait jouer la légitime défense, à trois contre un, dans une situation de danger imminent sur toi. Le ZPDIS voulait que je sois radié des forces de l'ordre, mais Bogo a encore fait des miracles. Ils leur a dit que ça n'était pas de leur ressort dans ce cas-la, et qu'il me mettrait un blâme dans mon dossier vu que c'est la seule chose qu'ils puissent exiger de lui. C'est grave, mais pas insurmontable.
Le renard laissa quelques minutes à Judy pour digérer les informations avant de reprendre.
-En revanche, il a abordé un sujet bien plus épineux…lui dit-il en lui jetant un regard entendu. Bogo sait pour nous deux, de même que Clawhauser qui, comme tu le sait, prenait l'appel, ainsi que Wolforn et Delgato qui ont fait les dépositions après l'incident…Du coup, tout le poste est au courant, comme tu te doutes…
-Nom d'une carotte… dis Judy dont les oreilles descendirent si bas qu'elles disparurent dans son dos, et affichant un air honteux et contrit.
-Comme tu dis. J'ai eu le droit à un savon de la part du chef, comme quoi on aurait dut lui en parler, et un plus grand encore quand je suis passé devant Benji en repartant. Cependant…
-Oui ?dit Judy soudain alarmée.
-Cependant il semble que tu doive encore me supporter, Carotte. Le chef nous autorise à faire à nouveau équipe, quand tu seras remise. Il a dit, je cite, « il n'y a que Hopps pour vous empêcher de faire des conneries, de toute façon », fit Nick en imitant le ton bourru du buffle, ce qui au moins fit rire Judy. Il a précisé que ce n'était pas la première fois que ce arrivait, mais que de toute façon il ne pouvait pas l'empêcher. On devra simplement promettre de rester professionnels, et aller signer un papier au service des ressources mammaliennes, si tu es d'accord bien sûr…
-Bien sur que je suis d'accord ! Pourquoi je le serai pas ?
-Et bien…dit Nick, un peu mal à l'aise, ça rendrait les choses disons…sérieuses entre nous…et comme on en a jamais vraiment parlé, toi et moi, je me disais que tu pourrais hésiter. Je comprendrai que tu le fasses, tu sais, ton père peut avoir raisons sur certains points, et…
-Nick, pour la dernière fois, intervint Judy, je t'aime. Je suis amoureuse de toi depuis bien avant notre premier rencard. Si ça peut te rassurer, oui mon père a raison sur un point. Oui, je suis en pleine « phase renard ». Mais il a tort quand il pense que c'est temporaire. Et je compte bien rester en phase avec toi pour un bon bout de temps. Si pour ça je dois signer un bout de papier, alors soit. Reste à savoir si toi, tu le veux.
Nick lui sourit, heureux comme jamais après cette révélation, et planta un baiser affectueux sur son front.
-Je l'ai signé dès que je suis sorti du bureau de Bogo, dit-il avec un large sourire. Je voulais juste savoir si tu allais le faire ou pas.
-Tu viendrais pas de me manipuler, par hasard ?demanda la lapine en souriant avant de l'embrasser à son tour.
-Ça s'appelle une arnaque, ma jolie. Dommage que je n'avais pas mon stylo-carotte sur moi. J'aime quand tu me dis ce genre de phrases romantiques.
-J'aime ce genre d'arnaques, lui murmura-elle a l'oreille avant de le faire glisser contre son corps.
Elle l'enlaça tendrement, réduisant l'espace entre leur corps, jusqu'à ce qu'il se retrouve couché sur elle, le museau à quelques centimètres du sien. Ils pouvaient sentir le souffle chaud de l'autre, tandis que la patte arrière de Judy se relevait pour caresser su bout des orteils la queue du renard. La chaleur commençait à monter entre eux à mesures qu'ils échangeaient des baisers de plus en plus torrides, et Judy grogna de douleur quand Nick prit appuis sur son flanc par inadvertance. Cela suffit à leur faire réaliser où ils étaient, et mis fin à leurs embrassades passionnés pour l'instant.
-Il va falloir que tu prennes un peu de repos pour ça, mon cœur, murmura néanmoins Nick avec un brin de déception. Ne t'en fais pas, je veillerai au grain jours et nuits.
-Ça risque d'être compliqué quand tu seras au poste…dit Judy avec la même déception dans la voix.
-Ah, je t'ai pas dit le meilleur, c'est vrai. Je suis mis à pied !clama le renard.
-Nick ! C'est horrible !
-Pas du tout, Carotte, c'est moi qui ai demandé à Bogo. Ton médecin a appelé le poste quand j'étais sur place. Apparement tu devrais pouvoir sortir d'ici demain au maximum, mais tu voir devoir passer une dizaine de jours en convalescence. Doooonc le chef a décidé de me mettre à pied pour les deux prochaines semaines, sans solde, après que je lui ai demandé de rester auprès de toi. Il aurait voulu me donner des congés exceptionnels, mais comme ça n'était pas encore officiel entre nous, et qu'il a prit la mouche de l'apprendre de cette manière, il a préféré faire comme ça. Et puis, l'autre point positif est que ça donnera un os à ronger à ces vipères du ZPDIS.
-Je sais pas si je dois te gifler ou t'embrasser, maintenant.
-Peut être un peu des deux, si tu veux, dit Nick avec une voix sensuelle.
-Renard malin…crétin, mais malin, dit Judy en l'embrassant tout de même.
-C'est comme ça que tu m'aimes, rétorqua-il.
-Si je le sais ? Oui, oui je sais. Tu devrais profiter d'être ici pour prendre une douche dans la salle de bain. Ma famille ne devrait pas tarder à revenir et clairement, mon amour, tu sens pas la rose…
-Mouais…pas faux, dit Nick en se relevant. J'adore ta grand-mère, au fait, ajouta-il en prenant une serviette.
-Ça m'aurait étonné !dit Judy en riant.
-Vous avez tout ce qu'il vous faut ?demanda Vinny tandis que Judy empaquetait ses maigres affaires dans un sac plastique.
Il était près de 18h quand Judy put sortir de l'hôpital. Entre temps le médecin était passé la voir, et lui avait explique en détails son opération et les soins qu'elle devrait suivre pendant au moins les deux semaines suivantes. Nick était allé leur chercher un repas à emporter non loin, et ils avaient passés l'après-midi tous ensemble à discuter de tout et de rien.
Stu était revenus avec une petite mine, et avait immédiatement présentés des excuses à Nick et Judy, sous le regard sévère de sa mère et de sa femme. « Ce n'est rien, M. Hopps, je comprends parfaitement votre réaction » lui avait-il répondit tandis que Jo et Judy étaient hilares face au visage honteux de leur père.
Bien que devant rester dans la chambre de Judy l'après midi se passa à merveille, et la petite Sarah se prit immédiatement d'affection pour Nick. Il dévora goulûment la tarte au sucre qu'il partagea avec elle, et elle passa plusieurs heures à jouer avec la queue du renard avant de finalement s'endormir dessus, comme sur un oreiller moelleux. Les parents Hopps n'y voyaient rien de plus qu'un jeu, mais Judy savait à quel point ce geste comptait pour Nick, et elle en fut emplie de joie.
Ce n'est qu'en fin d'après-midi que Vinny revint la voir, pour l'aider à se préparer à sa sortie imminente. Judy eut peur un instant en la voyant débarquer, dans sa blouse serrée aux endroits stratégiques. Bien qu'elle connaisse les sentiments de Nick à son égard, ainsi que l'effet qu'elle avait sur lui, elle craignit qu'une femelle de son espèce ne puisse l'attirer un tant soit peu. Elle fut à la fois surprise et ravie de constater que son renard ne leva même pas un sourcil dans sa direction et, qu'au contraire, l'infirmière ne parla à Judy qu'avec beaucoup de distance lorsqu'elle demanda aux autres de partir pour la laisser se changer.
Vinny fut cependant bien plus chaleureuse une fois Nick sorti, et Judy l'interrogea à ce sujet.
-Oh, désolé, c'est un réflexe. J'ai bien senti que votre conjoint était là et je ne voulais pas vous mettre dans l'embarras.
-Heu, comment vous… ?
-Oh, heu…c'est la manière dont il se comporte avec vous…un truc de canidés, je suppose. La façon dont il vous regarde, le fais qu'il vous enroule dans sa queue, ce genre de choses. Et même sans ça, tout le monde ici sait ce qui est arrivé aux ambulanciers. Quand ils sont venus à votre secours, ils ont voulu le faire rester hors de l'ambulance. Il leur a grogné dessus et a refuser de lâcher votre patte avec d'arriver devant le bloc chirurgical.
-Je vois, avait dit Judy en souriant. Il m'aime.
-Ça se voit. Ça explique aussi pourquoi vous acceptez mes soins, lui dit Vinny en aidant la lapine à enfiler son t-shirt.
-Oui, et parlons-en, d'ailleurs !avait rétorqué Judy en sautant sur l'occasion. C'est quoi cette histoire de médecine et de « changement de soignants » ?
-C'est que…dit timidement la renarde en rougissant, je sais pas si…
-Vinny, vous n'y couperai pas. Je suis peut être blessée, mais j'ai assez de ressources pour vous menotter à ce lit. S'il vous plaît, j'aimerai juste comprendre…
-Bien, avait soupirer la renarde en s'avouant vaincue, je suppose que vu l'espèce de votre compagnon vous l'apprendrez à un moment ou à un autre. Si je suis infirmière, c'est parce qu'aucun hôpital n'a accepté mon internat de médecine. Ça n'était pas en fonction de mes notes, ni de mes aptitudes, j'étais major de ma promotion jusqu'en quatrième année. Seulement…
-Seulement personne ne voulait d'un renard pour médecin…acheva Judy avec une petite voix…Je suis désolée, je n'aurait pas dut vous obliger…J'ai moi-même été dans votre situation, vous savez. Je pensais que vous auriez au moins pu profiter du Programme d'Intégration des Mammifères de Lionheart.
La lapine haussa un sourcil en voyant Vinny rire.
-Merci, mais le Programme n'avait pas encore été mis en place, et quand bien même il ne vaut que pour certains. Les lapins, les moutons, les loirs, toutes les espèces qu'on considère comme mignons. Sans offenses, ajouta-elle en voyant Judy tiquer au terme « mignon ». Mais pour les renards ou les belettes, par exemple, il faut plus que ça pour nous faire accepter. À dire vrai c'est déjà un miracle que je sois infirmière en service actif. J'ai passé la première année ici à m'occuper de la morgue et du service des coma. « Pour y aller en douceur », m'a-on dit.
-Mais…c'est faux. Enfin, regardez Nick, il est bien devenu officier de police, alors pourquoi pas vous médecin ?
-Vous voulez parler du renard qui, simple civil, a déjoué l'affaire Belleweather avec l'aide d'une lapine, anciennement policière à l'époque, et ce en démasquant tout le complot des Hurleurs Nocturnes ? Je n'ai pas la chance d'être aussi célèbre que lui, vous savez…expliqua froidement Vinny.
-Je comprends, fini par dire Judy à mi-voix. Néanmoins vous ne devriez pas baisser les bras. Vous êtes plus que compétente, et vous méritez votre place comme les autres.
-C'est gentil, Judy, répondit l'infirmière en essuyant une larme au coin de ses yeux. Ça me touche. Peut être qu'avec le temps et votre exemple, les choses changeront pour les générations futures.
-Et pour vous aussi. Je ferai ce que je peux pour vous aider. Vous pouvez considérer que vous avez une amie dans la police, clama Judy en lui donnant son numéro de téléphone personnel. Vous pouvez m'appeler n'importe quand. D'ailleurs, ça serait bien si on pouvait se voir pour discuter, si vous voulez.
-Merci, je…je n'ai pas beaucoup d'ami, pour tout vous dire…
-Et bien vous en avez une ! C'est la moindre des choses et puis, qui sait, j'aurai certainement des choses à apprendre sur les renards un de ces jours.
-Quand vous voulez, répondit Vinny, émue. Bien…reprit-elle en reniflant. Vous avez tout ce qu'il vous faut ?
-Oui, c'est parfait. Merci, dit Judy avant de prendre la renarde dans ses bras un court instant. Je dois y aller, mais vous m'appellerai, hein ?
-Je n'y manquerai pas, lui assura l'infirmière en la raccompagnant jusqu'à sa porte derrière laquelle Nick et les Hopps l'attendaient.
Dans la voiture de location que Nick avait choisi, le chemin menant au restaurant, Judy questionna Nick à propos des révélations qu'elle avait entendu.
-C'est tout à fait exact, répondit le renard d'un air sombre. Beaucoup de métiers sont inaccessibles aux mammifères considérés comme malhonnêtes comme nous. La médecine, mais aussi l'administration ou la police, sans oublier bien sûr le secteur banquaire . Je suis une exception en la matière.
-C'est affreux, commenta Stu assit à l'arrière du véhicule.
-Ça n'en reste pas moins vrai. C'est illégal, bien évidemment, mais comme c'est toujours notre paroles contre les autres…
-Oh, Nick…dit Judy d'un air désolé en lui caressant le bras.
-Ne t'en fais pas, Carotte, je ne m'en sors pas si mal. Et puis l'heure n'est pas appropriée pour ce genre de discussions, dit Nick d'un ton plus léger. Dites, Monsieur Hopps, ça vous tente un burritos du tonnerre ?demanda-il en se dirigeant vers chez Carly's, le restaurant préféré de Judy.
-Seulement si vous arrêtez avec ces « Monsieur » et « madame », répondit Bonnie. Bonnie et Stu sera très bien.
-Ils proposent de plats normaux, là-bas ?demanda Stu, sous-entendant que la nourriture de prédateurs n'était pas vraiment « normale ».
-Papa !ne put s'empêcher grogner Judy.
-Bien sûr, répondit Nick sans offense aucune. Ils ne font d'ailleurs pratiquement que ça.
-Ah, et donc vous, vous…
-Les renards sont omnivores, papa, répliqua Judy férocement comme pour lui reprocher de n'avoir pas le minimum de culture à leur sujet. Tu devrais le savoir vu comment Nick dévore nos plans de myrtilles.
-Je posais juste la question, se défendit le lapin en levant les bras.
-Il n'y a pas de mal, mais je vous déconseille ce genre de phrases avec un autre que moi. Sachez que certains peuvent mal le prendre, vous savez, dit Nick en se garant devant le restaurant.
-Ils ont juste une fierté mal placée, si vous voulez mon avis !
-C'est un mignon petit lapin qui dit ça ?dit Nick en levant un sourcil.
-Comment osez-v…gronda Stu.
-Il à raison, Stu, répliqua Bonnie. C'est normal pour eux d'être susceptibles sur ce genre de points, de même pour nous. Je suis désolé Nick, fit-elle en se tournant vers l'intéressé. Il y met de la bonne volonté, oui savez, mais il peut être maladroit.
-Il y a pas de mal, dit Nick sans se départir de son sourire en leur ouvrant la porte.
-Alors, dites-moi un peu comment ça a commencé, tous les deux, interrogea Marìa Hopps une fois attablée dans l'espace que Nick leur avait réservé.
-Oh, heu…dit Judy en rougissant, ça s'est fait un peu comme ça, si on peut dire.
-Ju-ju, ne fais pas ta timide, répliqua Johanna en souriant. Judy a toujours été une fille pudique, ce qui, dans une famille comme la nôtre, est assez rare, expliqua-elle à Nick. En vrai, Abuela, c'est Nick qui lui a demandé de sortir avec elle juste après sa remise de diplôme. Mais je crois savoir qu'il y avait déjà une certaine tension entre eux, je me trompes ?dit-elle en leur adressant un sourire sarcastique.
Nick haussa bien haut les sourcils en regardant Judy. La lapine était plus rouge la fourrure du renard, et elle aurait tout donner pour disparaître sous la table.
-Ben quoi ? C'était soit elle soit la mère…et puis, puisqu'on parle de ça, comment va Finnick, hum ?
-Fin' a trouvé tout seul, traîtresse, dit Nick en lui posant un baiser entre les oreilles. Et c'est exact, Jo. Mais je n'ai fait que lui proposer un rencard. Pour le reste, c'est Judy et sa magnifique robe qui on fait le premier pas.
-La rouge avec le décolleté ? Ha, tu vois, je savais qu'elle allait lui plaire !dit victorieusement Johanna à sa sœur.
-Oui, bon, j'avais déjà une arrière pensée en l'achetant, ça te va ?dit Judy en souriant face au nouvel haussement de sourcil de son compagnon.
-Ça me fait t'aimer encore plus, dit le renard en l'embrassant.
-Nick, enfin, dit Judy rougissante, en consentant néanmoins à ses lèvres, on est pas seuls…
-Oh, ma chérie, ne t'en fais pas pour nous !dit Bonnie, radieuse. Ça me fais tellement plaisir de te voir aussi heureuse. Et puis c'est pas tous les jours qu'on peut voir un couple aussi fusionnel, ajouta-elle avec un petit clin d'œil.
-Oui, surtout que je suis sure que vos niños seront magnifiques !enchérit Marìa.
De concert Stu et Nick s'étouffèrent dans les boissons qu'on venaient de leur amener.
-Pardon, mais il est un peu tôt pour parler de ça…dit Nick mal à l'aise.
-Oui, surtout que…enfin quand on voit…tenta maladroitement d'ajouter Stu.
-Quand on voit quoi ?dit Marìa. Franchement, regarde-les, ils sont jeunes et amoureux. C'est vrai que c'est pas commun, mais il y a déjà eu des précédentes hybridations plus étranges. Judy est une jolie femelle, et Nick est muy guapo [« beau gosse » NdlA]. Je suis certaine qu'il est plus que capable de lui faire du bien. Si je sais une chose, c'est que les renards sont très compétents pour ces choses-la.
-Alors c'est vrai, cette histoire de nœud ?demanda curieusement Jo à sa sœur.
-Heu, pour tout dire…
-Bien sûr que c'est vrai, la coupa Marìa. C'est même assez impressionnant, la première fois, ajouta-elle avec un clin d'œil entendu.
-Maman ! Comment tu sais ça !?
-Allons, Stuart, ton père est mort il y a des années. Tu croyais tout de même pas que j'allais rester seule jusqu'à ma mort ? Figures-foi que j'ai eu mon lot d'expériences, moi aussi.
Le lapin pâlit et Bonnie lui caressa le bras en cherchant Nick du regard. Il ne savait pas où se mettre, et paraissait perplexe quand au fait d'avoir une telle conversation à portée d'oreille de la petite Sarah.
-Ne vous en faites pas, Nick. Elle a déjà entendu bien pire. Vous savez, avec une famille aussi nombreuse, il est important de parler de sexe tôt avec ses enfants. Vous imaginez le nombre de grossesse adolescentes qu'on aurait eu dans le cas contraire.
Elle jeta un regard en coin à Johanna qui rougit malgré la noirceur de sa fourrure. Elle marmonna un vague « ça va, c'est arrivé une seule fois, et c'était négatif… » avant de plonger dans son cocktail.
-Je veux bien vous croire…dit timidement Nick tandis que les plats arrivaient enfin.
-Ça fonctionne comment chez les renards ?demanda Bonnie.
-Maman, je ne penses pas que ce genre de questions soit appropriée. Les renards sont assez pudiques là-dessus, si je ne me trompes pas, dit Judy en attendant la confirmation de Nick.
-Laisse, mon cœur, c'est normal qu'elle veuille en savoir plus sur moi, maintenant qu'on est ensemble. Je suis d'ailleurs ravi de pouvoir dissiper vos doutes, Bonnie. Et chez les renards, on ne parle pas de ça avant l'adolescence et l'âge fertile. On est plus tardif que les proies, comme tous les prédateurs. Et nous ne sommes pas aussi nombreux que vous !ajouta-il en riant.
-Oh, vous êtes combien dans votre portée ?demanda Johanna en marchant son tacos au fromage-tomate.
Nick planta ses griffes dans le bois et ses mâchoires se serrèrent, mais il parvint à garder son sourire nonchalant.
-Deux, et crois-moi c'est déjà beaucoup à gérer !dit-il en riant faussement
Judy savait que le renard crachait la vérité. Son frère était décédé, de même que ses parents, dans un accident de la route alors qu'il n'avait de neuf ans. Mais elle savait aussi qu'il ne voudrait pas en parler, même avec elle. Elle connaissait déjà la vérité mais ne voulait pas aborder un sujet aussi douloureux tant que lui-même ne le ferait pas.
Les autres Hopps ne remarquèrent pas le changement subtil de ton de Nick, et Jo, Bonnie et Marìa rirent à gorge déployée. Il était rare qu'une portée de lapin ait moins de six petits, même les premières.
Nick réussi à maintenir un comportement neutre jusqu'à ce que l'ambiance se réchauffe à nouveau.
Des lors la suite du repas ne fut qu'une succession de rires et d'anecdotes.
C'est ainsi que Nick apprit que la petite Judy Hopps, onze ans, avaient sauté sur son grand frère pour l'arrêter pour vol de bonbons, et qu'elle avait collecté plus de blessures en jouant les casses-cou que la moitié de sa fratrie réunie.
-Il manque plus qu'un tatouage pour en faire une vraie dure-à-cuire !l'avait alors taquiné Nick, sachant parfaitement que ses parents ignoraient qu'elle en possédait déjà un.
La laine l'avait foudroyé du regard et sa vengeance ne se fit pas attendre. Quand Nick ressorti des toilettes quelques minutes plus tard, Jo et Bonnie riaient avec Judy devant les deux carottes qu'elle avait mis bout à bout. Inutile pour Nick de deviner le sujet de la blague.
Ce n'est que vers onze heures du soir que Judy bailla à s'en décrocher la mâchoire, signe qu'il était temps pour tous de partir.
-Nous devons encore trouver un hôtel, dit Stu en sortant du restaurant. Une idée ?
-Ne vous en faites pas, j'y ai déjà réfléchis. Je vous ai trouvé un hôtel abordable non loin de Rainforest District. Mais vous devrez patienter un peu le temps que l'on ramène Judy chez elle d'abord.
-Ça va aller Nick, je vais bien, répondit la lapine en baillant une nouvelle fois. Et toi aussi tu as besoin de sommeil. Je préfère rester avec toi pour que ne tu ne t'endormes pas au retour.
-Très bien alors, dit Nick en prenant le volant.
Malgré sa fatigue Nick les fit passer par es plus belles avenues de la ville, ce qui leur allongea le trajet. Judy le soupçonnait de le faire sciemment, pour montrer à sa familles la beauté de Zootopia by night, et ne pu qu'apprécier l'effort qu'il faisait pour sa famille.
Une fois les Hopps confortablement installés dans une suite spacieuse, ils se souhaitèrent l'abonné nuit et Judy leur promit de passer les voir à la première heure le lendemain. Tous écarquillèrent les yeux, Nick le premier, quand la petite Sarah serra fort la queue de Nick en disant « à demain tonton Nicky » avant d'aller au lit.
-Merci, dit tendrement la lapine à son renard alors que ce dernier empruntait la voie rapide menant à son appartement.
-De quoi donc, Carotte ?
-D'être toi, répondit simplement Judy.
Ils passèrent le reste du trajet en silence, lui se contentant de caresser la tête de Judy qui s'endormait sur le siège passager.
-On arrive, lui annonça-il enfin en se garant dans le parking souterrain de Judy.
-Hhhm, fit-elle en levant une paupière. On est chez nous ?demanda-elle d'une voix ensommeillée.
Nick resta un instant sans voix. Si Judy avait parlé sous le coup des médicaments et sa fatigue, elle demeurait sincère. Il hésita en arrivant sur le palier de la porte, avant de suivre Judy à l'intérieur.
-Oui, on est chez nous, finit-il par dire en refermant la porte.
